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Semestre 7
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Le développement territorial
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Guy Baudelle, Catherine Guy, Bernadette Mérenne-Schoumaker, Le développement territorial en Europe.
Concepts, enjeux et débats. Rennes, Presses Universitaires de Rennes, coll. Didact Géographie, 2011, 281 pages
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Cet essoufflement s’accompagne de la consolidation d’une situation nouvelle où l’Etat n’est
plus le seul acteur à s’accaparer de l’exclusivité des actes de prise des décisions et de la
supervision de leur mise en œuvre. Les années 1980 sont marquées en effet par la prise
d’importance d’autres acteurs dont la légitimité s’agrandit et dont les rôles sont
progressivement reconnus comme déterminants pour réaliser les objectifs de développement
économique et social. L’Etat, comme le décrit Sabine Panel, devient un acteur parmi d’autres,
au même titre des acteurs de la société civile et des acteurs du secteur privé à qui il faut
reconnaitre et concéder des marges d’action et de manœuvres de plus en plus grandes.
L’avènement du développement territorial concerne en fait plus que la volonté de donner plus
de marges de manœuvres, de décision comme d’action, aux acteurs locaux. Il s’agit en réalité
de l’affermissement d’un nouveau paradigme qui concerne l’évolution des modes de l’action
de l’Etat dans le cadre d’un mouvement de critique général qui taxent son efficacité. L’idée
principale qui est mise en avant pour soutenir la légitimité de l’optique du développement
territorial est que le développement ne peut plus être pris en charge par l’Etat par le prisme
exclusif de l’aménagement du territorial et des politiques publiques nationales élaborées par le
Centre dont la mise en œuvre doit être assurée par le Local.
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reconnaissance de rôle d’autres acteurs comme le secteur privé, les acteurs de la société civile
et les habitants. L’avènement du développement territorial consacre la critique du rôle
dominant de l’Etat et la critique de l’inefficacité de ses politiques publiques nationales. Les
écarts de développement se sont creusés davantage accentuant les injustices sociales. Les
catégories de l’action sont définies par l’Etat, notamment entre les métropoles, les grandes
villes, les villes moyennes, les petites villes, entre les composantes de l’urbain et du rural.
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lois organiques relatives collectivités territoriales au Maroc (la loi organique n°111-14
relative à la région, la loi n°112-14 relative à la province et préfecture et la loi organique n°
113-14 relative aux communes). Le développement territorial est en effet synonyme d’une
autonomisation plus grande des collectivités territoriales et de la mise en évidence des
identités locales.
Le développement doit reposer davantage sur des dynamiques collectives d’organisation des
territoires ainsi que sur le principe de la prise en charge par les acteurs locaux. L’introduction
du développement durable dans les discours et la législation modifie les représentations et le
jeu des acteurs. Face à ce changement de valeurs et de méthode, les attentes ne sont
évidemment plus les mêmes. De nombreux acteurs sont incités à participer et doivent prendre
des décisions engageant leur territoire pour l’avenir. Le développement ne doit pas être plus
abordé par les seuls objectifs de la croissance économique, par les indicateurs quantitatifs. Le
développement devient une affaire des territoires. Il englobe les aspects économiques,
sociaux, culturels, politiques. Les politiques et stratégies de développement des territoires
doivent impliquer l’ensemble des acteurs et parties prenantes par la consécration de
démarches participatives.
₋ une dimension économique via la mise en valeur des atouts spécifiques du territoire et
la création de richesses pour lesquelles on cherche aussi une répartition équitable ;
₋ une dimension sociale via une meilleure réponse aux besoins fondamentaux des
populations (logement, santé, services….) et le développement de la cohésion sociale.