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MSGOS 1

LA GOUVERNACE
TERRITORIAL DU SPORT
AU MAROC
EDDIF FATIMA ZAHRAE – AZOUZI HABIB

MODULE: MANAGEMENT ET GOUVERNANCE DES


ORGANISATIONS SPORTIVES

Settat ,institut des sciences du sport Année Universitaire 2019-2020

=
Préambule

Le processus de décentralisation engagée au Maroc depuis l’indépendance semble


prendre de plus en plus d’ampleur ces dernières années. En effet, les différentes
réformes opérées pendant la dernière décennie laissent entrevoir le passage d’une
vision essentiellement sécuritaire du territoire (la région) à une vision où ce dernier
est considéré comme un acteur majeur de concrétisation et de conception des
politiques de développement.

La réforme territoriale en cours autour du projet de régionalisation avancée est un


tournant majeur dans les modes de gouvernance territoriale. En effet, il s’agit d’un
modèle de régionalisation qui se démarque des réformes passées dans la mesure où
il se veut maroco-marocain et donc essentiellement basé sur les spécificités
institutionnelles et culturelles du pays. C’est aussi un tournant majeur en ce qu’il vise
le renforcement de la participation de la population locale au processus de prise de
décision et l’émergence des régions entreprenantes. Ceci est d’autant plus important
que la région a été consacrée par la nouvelle Constitution comme collectivité
territoriale chargée de développement économique et social.1

A travers ce support nous essayons de comprendre de manière globale les efforts du


territoire marocaine pour la promotion du sport sous différents institutions et en
façonnant une certain gouvernance adapté dans le secteur sportive.

1https://lematin.ma/journal/2015/le-maroc--une-nouvelle-gouvernance-territoriale-en-
gestation/227112.html consulté le 06-03-2020 à 15 : 16

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Sommaire

I. Introduction

II. De la notion au concept de gouvernance

1. Le concept de la gouvernance

2. Améliorer la gouvernance pour accroitre la

participation

III. La gouvernance sportive au Maroc

IV. Nouvelle politique sportive territorial au Maroc

V. Conclusion

VI. Bibliographie

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I. Introduction

Malgré le caractère polysémique de la notion de gouvernance, ses


nombreuses définitions partent toutes des mêmes préoccupations :
comment se doter d’instruments, de lois et de règles admises par les
pouvoirs publics et les citoyens, et qui assurent l’efficacité nécessaire aux
institutions et aux citoyens pour garantir un développement humain
durable ?

La gouvernance est l’objet d’un regain d’intérêt de par le monde. Plus que
jamais, les pays ont besoin d’outils et d’actions participatives innovants afin
de relever les défis auxquels ils sont confrontés et de répondre aux
perspectives de développement économique, social et culturel.

De fait, les méthodes traditionnelles de gestion des collectivités locales


cèdent progressivement la place à la gouvernance participative et
responsable.

« Permettre à toutes les collectivités territoriales de s’investir dans le


développement du sport, veiller à ce que la nouvelle gouvernance territoriale
du sport respecte les spécificités locales et prévoir des moyens suffisants de
l’État pour résorber les déséquilibres territoriaux et développer la pratique
sportive ».

En définitive, les réformes de régionalisation avancée en cours au Maroc sont


considérées comme des mutations profondes caractérisant les modalités
d’intervention de l’État et ses rapports avec les acteurs territoriaux.

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II.De la notion au concept de
gouvernance
1.1. Le concept de la gouvernance :

Né au sein de l’entreprise, le concept de gouvernance signifiait l’ensemble des


dispositifs destinés à gérer de la meilleure manière la coordination interne et le
partenariat avec des acteurs de l’environnement tels que les sous-traitants.

Depuis les années quatre-vingts, la gouvernance a été utilisée dans les milieux
d’affaires, dans l’appréhension des modes de gestion et d’organisation des
institutions locales et dans les relations internationales, en particulier au
niveau des instituions financières internationales.

L’utilisation du concept de gouvernance a été étendue au champ des


transformations des formes de l’action publique selon des approches
différentes mais dont les éléments communs mettent l’accent sur :

la coordination entre acteurs multiples.


les différentes formes interactives de participation à la formation de
politiques gouvernementales.
l’ensemble des modes de gestion d’affaires communes, de coopération
et d’accommodement entre des intérêts divers et conflictuels.

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Appréhendant les transformations de l’action publique, la gouvernance
insiste sur :

La remise en cause du monopole gouvernemental dans la gestion des


affaires publiques et la préconisation de nouvelles formes de régulation,
de responsabilisation et de prise de décisions.

L’interdépendance des pouvoirs associés à l’action collective nécessitant


un processus d’interaction/négociation de participation et de
coordination pour s’attaquer ensemble aux problèmes et réaliser des
objectifs et des projets communs. En général, les raisons de ces
préoccupations trouvent leur origine dans les crises gouvernementales
dues aux modes de gestion traditionnels et de pouvoirs coercitifs
exercés par des institutions qui en ont le monopole, et dans les
dysfonctionnements qui caractérisent l’action publique.

Ainsi, la notion de gouvernance offre un cadre conceptuel d’appréhension


des processus de gouvernement et d’identification, sur une base analytique,
de l’orientation des changements nécessaires à apporter à la gestion
d’actions multiples et aux buts divers. Un tel cadre peut se limiter à un
champ où la gouvernance s’identifie à une approche gestionnaire. Dans ce
cas l’intérêt se porte sur les politiques publiques, les modes de coordination
et de partenariat entre acteurs et les problèmes que soulève la gestion de
ces aspects, ainsi que sur les possibilités de modernisation des structures De
gouvernement et la transformation des modes de régulation.

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Pris au sens large, le cadre conceptuel de la gouvernance s’étend à
l’appréhension des questions de partager des pouvoirs et des
responsabilités, de processus de décision et de rôles des institutions de
l’organisation sociale et politique, il intègre aussi les questions de la
démocratisation du fonctionnement étatique, de la mobilisation civique et
des initiatives locales et citoyennes. La finalité de la gouvernance est
d’analyser toutes ces questions dans leur interdépendance et de proposer les
réformes et les transformations requises pour assurer un développement
socio-économique et une cohésion sociale durables.

PNUD - Maroc : Rapport National sur le Développement Humain 2003.

« Gouvernance et accélération du développement humain ».

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1.2. Améliorer la gouvernance pour accroître la participation :

Par rapport aux pays de la région MENA, si la situation du Maroc est


relativement en avance, notamment en termes d’engagement dans la lutte
contre la pauvreté, l’exclusion et l’analphabétisme, elle apparaît tout

de même paradoxale :
un discours plaçant la gouvernance au cœur des préoccupations
publiques ;
mais un immobilisme (ressenti ou de fait) au nom d’un maintien des
équilibres d’un pays qui serait socialement fragile.

Le Maroc entreprend depuis le début des années 1990 des réformes


politiques et institutionnelles. Revêtues souvent de métaphores comme
«l’ajustement, la mise à niveau, la régulation», dotées de cycles variables,

Obéissant à une logique d’objectifs, de procédures et d’acteurs différents,


et mises en œuvre parfois sur le mode des essais, elles semblent induire
aujourd’hui une dynamique qui place le thème de la gouvernance et de la
participation de la population au cœur du débat sur la démocratie et le
développement.

En effet, recherchant les outils et les actions de gouvernance participative,


le Maroc tente de relever les défis auxquels il est aujourd’hui confronté et
de répondre aux nouvelles exigences du développement économique,
social et culturel.

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III. La gouvernance sportive
au Maroc
La gouvernance sportive au Maroc constitue une préoccupation majeure,
le gouvernement s’inscrit effectivement dans le concept de
gouvernance sportive, mais sans définir les modalités pratiques, pour
une approche politique sportive territoriale, pour les collectivités locales.

Au Maroc on ne peut réussir à court terme cette approche territoriale qu’à


travers le ministère de l’intérieur, le ministère de l’éducation nationale,
et le ministère de tutelle. Il existe des enjeux multiples et complexes, qui
s’inscrivent dans cette optique citée ci-dessus, dans une réforme à
l’échelle économique, sociale, politique et territoriale.

Elément structurant de l’aménagement du territoire et du développement


durable, le sport en tant que fait social global demeure le ‘’grand oublié’’.
Un oubli qui n’est pas dû uniquement à l’absence des politiques publiques
coordonnées comme l’avait souligné le Roi Mohammed VI, dans Sa Lettre
adressée aux participants (tes) au grenelle de Skhirate en octobre 2008
mais aussi à la précarité du mouvement sportif (Associations, Ligues,
Fédérations sportives…) qui ne peut souscrire à une démarche
participative sans qu’il se dote des compétences et expertises nécessaires.

L’institutionnalisation du mouvement sportif est indispensable pour que les


collectivités territoriales puissent être incitées à sceller un partenariat sur
la base de projets fiables et réalisables. C’est d’ailleurs la substantifique
moelle de l’article 26 de la Constitution qui stipule que ‘’ Les pouvoirs
publics apportent, par des moyens appropriés, leur contribution au
développement de la création culturelle et artistique, et de la recherche .
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IV. Nouvelle politique
sportive territoriale
Partant de l’idée selon laquelle Chaque société subit des changements et
des modifications sur tous les niveaux notamment les pratiques
sportives. Le temps de loisirs, l’épanouissement individuel ont des
incidences sur le sport.

En effet, Les collectivités locales ont un rôle prédominant dans la


pratique sportive en mettant en place une politique sportive qui répond
parfaitement avec leur territoire, et adaptent sa politique aux besoins de
ses habitants d’où l’idée d’Organiser et d’animer les activités physique et
sportives, la mise en pied d’un mode d’entretien des équipements
sportifs, développer des pratiques physiques et sportives afin d’assurer
l’accompagnement et soutien financier des associations locales.

Le sport et la territorialité au Maroc apparait comme un enjeu


nécessitant l’intervention de l’Etat. L’enjeu est en plein mutation, et il est
apparu comme moyen d’action publique qui participe à l’aménagement
du territoire. En effet, les discours royaux et le cadre juridique,
permettent aux collectivités locales d’intervenir dans plusieurs secteurs
de développement humains, et notamment dans le domaine stratégique
du sport.

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a. Lettre royal
Dans le souci de donner une nouvelle impulsion au sport national, le chef
de l’Etat a adressé, aux assises nationales de sports en 2008 une lettre
dans laquelle il est précisé les nouvelles orientations pour le
développement du sport sur toute l’étendue du territoire.

Ainsi écrit le Roi :

« … Notre objectif ultime est de redynamiser la pratique du sport dans


nos villes, nos villages et nos quartiers, surtout populaires, qui
constituent un réservoir inépuisable de sportifs pour notre pays … Nous
exhortons plus particulièrement les collectivités locales et le secteur privé
à s’investir pleinement et efficacement comme partenaire du nouveau
plan intégré de développement du sport marocain … Une stratégie de
sport, une société sportive et une économie du sport … Nous voulons
également que notre pays, le secteur du sport soit synonyme
d’innovation et de grande créativité, les nouveaux sports doivent donc
être encouragés pour tirer le meilleurs parti des atouts naturel du
royaume et des potentialités de ses jeunes … Il importe aussi d’élaborer,
en matière des projets porteurs et à haute valeur ajoutée…».

b. Le cadre juridique

La loi 30-09 relative à l’éducation physique et sportive définit les


dispositions générales pour le renforcement de la bonne gouvernance
dans le sport grâce à un cadre réglementaire dans lequel le ministère de
la jeunesse et des sports fixe de nouvelles orientations sportives.

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En dépit, des apports de la nouvelle loi, plusieurs lacunes ont été noté
entre autre l’absence de toute référence au sport dans les collectivités
territoires. Il serait souhaitable que la loi soit renforcer par d’autres
dispositions afin de préciser et de déterminer les compétences des
communes sur le plan sportif :

Définir un cadre national cohérent permettant une politique de


développement du sport conçu comme l’un des éléments
structurants du développement des territoires.
Au niveau régional orienter un rôle d’appui et d’animation sportive
territoriale qui a pour objectif la territorialisation des politiques
d’aménagement du territoire.
Au niveau local assurer la régulation et l’animation de l’offre
sportive de proximité.

Cette situation nécessite une transversalité entre les disciplines


sportives, en adaptant l’architecture sportive territoriale (chaque
collectivité doit avoir une compétence sportive qui relève de son
territoire).

c. Politique sportive territoriale et l’enjeu politique

Le sport et le territoire a toujours était un instrument politique destiné à


servir les intérêts de la population. Le fonctionnement au sein des
collectivités rurales et urbaines sont paralysées par l’absence de
compétence dans le domaine du sport. Le concept de territorialisation
doit être perçu comme un projet de société, et comme une stratégie
élaborée pour répondent à des objectifs politiques.

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d. Politique sportive territoriale et l’enjeu économique

Le développement économique et social au Maroc s’arrête dans les


milieux urbains et atteint rarement le milieu rural. Par la politique
sportive territoriale les populations rurales seront dotées de pouvoir
autonome et réaliseront leurs projets sportifs et sociaux. Les
collectivités locales vont construire leurs propres projets sportifs et
culturels sous formes de plans locaux de développement économiques.

e. Politique sportive territoriale et enjeu social

Généralement les collectivités locales au Maroc, comme dans tous les


pays rassemblent des habitants appartenant au même espace culturelle,
et pratiquant souvent les mêmes disciplines sportives. Par conséquent,
l’élaboration d’une politique sportive territoriale est non seulement un
outil efficace pour renforcer la cohésion et le lien social, mais également
elle s’inscrit dans une perspective d’amélioration du système de
territorialité sportive adaptée aux intérêts propres de la communauté.
L’ensemble de ces perspectives proposées s’inscrivent dans une optique
d’instauration et d’amélioration d’une politique sportive. L’amélioration
de la loi 30-09 par des propositions ou amendements juridiques n’est
certes pas encore une réalité, mais l’idée fait son chemin au sein du
mouvement sportif. En d’institutionnalisant le rôle des collectivités
territoriales sur des bases et des réformes juridiques l’inégalité d’accès
au sport pourrait d'être réduite.

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VII. Conclusion

Cette politique sportive territoriale, que nous proposons, doit ainsi


coupler divers secteurs et acteurs pour satisfaire au mieux le bien être
des habitants locaux, pour rendre cette politique de développement
plus efficace, elle doit s’inscrire dans une stratégie de développement
global, associant plusieurs domaines : Educatif, humain, culturel,
sportif, social et économique.

Certaines conditions sont nécessaires pour l’instauration ou


l’implantation d’une politique sportive territoriale au Maroc ou la
notion de territorialité est complètement négligée. Sachant
l’importance et l’apport du sport dans le rayonnement et le
développement socio-économique du pays, notre étude était basée sur
une commande ministérielle consciente pour une approche cohérente
et unie aux différents territoires : avec différentes cibles, connectées à
plusieurs acteurs adaptée à des territoires bien définis, en associant
comme dénominateur commun le levier Sport.

Cette approche complexe donc sera un grand tournant pour l’évolution


du sport au Maroc du moins à moyen terme et à long terme. Nous
constatons que le domaine sportif au Maroc est en pleine mutation et
apparait comme moyen d’action publique participant à l’aménagement
du territoire. Par ailleurs le 43 sport et la territorialité au Maroc apparait
comme un enjeu nécessitant une intervention de l’Etat

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VIII. Bibliographie
& Web graphie

1. Gouvernance et Développement Participatif


« Myrième ZNIBER / Mostafa KHAROUFI »

2. https://lematin.ma/journal/2015/le-maroc--une-
nouvelle-gouvernance-territoriale-en-
gestation/227112.html

3. Sport et développement au Maroc : les


incidences de l’organisation du sport sur le
développement socio-économique territorial
« Loubna Belabbes, Mohammed Marrakchi »

4. Le sport vecteur du Marketing territorial : Cas de


la commune Meknès « EDDIF Fatima zahrae »

5. http://www.perspectivesmed.ma/sport-et-
collectivites-territoriales-au-maroc-les-enjeux-
biaises/

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