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Mustapha CHOUIKI, 2018 37

International Journal of Spaces and Urban Territory


p-ISSN : 2534-8183 / e-ISSN: 2382-3011
© Knowledge Journals
www.knowledgejournals.com

LA GOUVERNANCE AU PRISME DE LA PLANIFICATION


URBAINE : DES ILLUSTRATIONS DU MAROC
Mustapha CHOUIKI
Université Hassan II, Casablanca
RESUME
Conçue en tant qu’acte de modernisation de la gestion de la chose publique, la gouvernance, ne
s’est pas traduite par un désengagement consistant de l’Etat, malgré la concession de certains
services publics. Ses tares originelles constituent des handicaps majeurs dans sa déclinaison
opérationnelle. :
En tant que notion polysémique ayant oscillée entre de nombreuses charges conceptuelles et ayant
été instrumentalisée par de nombreuses instances internationales à des fins pas toujours
concordantes, elle a, à chaque fois véhiculé des objectifs aussi séduisants que difficiles à atteindre.
Ce qui a mis en évidence ses limites et sa faible rentabilité opérationnelle. L’expérience marocaine
est riche en enseignements sur la faiblesse de ses résultats face à une réalité urbaine de plus en plus
complexe.
Cette expérience permet de dégager un constat où la richesse des promesses contraste avec la
faiblesse des résultats et l’ampleur des manœuvres dilatoires.
Au niveau de la planification urbaine, la gouvernance a beaucoup joué dans la transformation des
documents d’urbanisme en outils de rattrapage, et l’accentuation du processus de déplanification
urbaine, conformément au retour en force du libéralisme.

Mots-clés : Maroc, Gouvernance urbaine, planification urbaine, production de l’espace urbain

SUMMURY
Conceived as act of modernization of management of the public thing, the gouvernance, has not
translated into a désengagement consisting the State, despite the concession of some public
services. Its original tares constitute handicaps major in its operational declination. :
As notion polysémique having oscillated between many tend conceptual and having been
instrumentalisée by many international authorities for purposes always concordant, it a, to each
time transport objectives also séduisants that difficult for reach. What has put in obviousness its
limit and its weak operational profitability. The Moroccan experience is rich in enseignements on
the weakness of its results in the face of an increasingly complex urban reality.
To the level of the urban planning, the gouvernance has a lot played in the transformation of
documents of town planning in tool of correction. What has translated into the incoherence of
estimates with the real city evolution. The gouvernance is equally for a lot in the emphasis of the
process of déplanification urban, accordingly to the principle of désengagement of the State and to
the return in force of the liberalism.
Thus, the placement œuvre of the gouvernance has arrived to impose economic logic in areas where
they were found marginalized by the strong presence of the State. The releasing of the process of
déplanification has been accompanied by a relaxation of the administrative organization where to
leave it to make earn everywhere the terrain, to the name of the liberalism.
Keywords : Morroco, urban governance, urban planninng, procuction of the urban space
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Introduction
La gouvernance est présentée d’une manière 1.Les tares originelles
ou d’une autre comme un acte de 1.1 Les péripéties d’un mode de gestion calé
modernisation de la gestion de la chose sur l’étranger
publique, s’inscrivant dans le cadre d’une Il importe d’abord de souligner que nous
refonte de la politique publique, à travers la sommes en présence d’une notion
redéfinition des missions des services publics. polysémique, étant donné qu’il s’agit d’un
Elle est voulue comme une réplique à la crise terme suscitant des ambiguïtés et des
de l’Etat providence devenu incapable de confusions au niveau de son contenu et son
prendre en charge la question sociale dans sa utilisation. Il est, à la fois, question de
globalité et sa complexité. Elle ne signifie pas gouvernance locale, de gouvernance urbaine,
désengagement de l’Etat, mais une autre de gouvernance d’entreprise, de gouvernance
forme de son implication visant sa de l’emploi, de gouvernance mondiale, de
modernisation, et une façon de limiter le gouvernance des régions, de gouvernance
centralisme excessif, et de promouvoir et multi-niveaux . . . En plus, la question des liens
responsabiliser les collectivités locales. Le entre l’économique et le politique, est au
rôle de l’Etat est recentré sur les missions cœur des controverses sur cette notion.
régaliennes de législation, de régulation et de L’évolution de l’utilisation de cette notion
contrôle. Ce qui pose en de nouveaux termes, n’est pas démunie, de controverses de
d’une part, les liens entre l’État et ses différentes natures : Quelques repères
organes décentralisés, et d’autre part ses historico-opérationnels de cette évolution ne
liens avec le Marché. Cette autre façon de peuvent être qu’édifiants :
gérer les affaires publiques se veut également Dans les années 1930, les anglophones
un exercice de promotion de la démocratie et redécouvrent le terme de governance pour
partant de la citoyenneté, consistant à désigner les pratiques de management des
impliquer l’ensemble des partenaires autour entreprises. Autrement dit cette notion a
d’un même projet visant l’efficacité par le refait surface dans le milieu économique.
consensus. Comme elle promeut la proximité Mais ce n’est qu’à partir des années 80, que
comme principal vecteur de réponse aux la notion de gouvernance devient une
attentes des populations. politique qui investit les champs des relations
Définie comme telle, la gouvernance s’adosse internationales, du développement et de
à trois piliers : la sphère publique, la sphère l’urbain et acquiert même la posture d’une
privée, et la sphère associative. Ce qui lui mode, malgré son caractère polysémique
donne la posture d’une démarche ascendant.
repositionnant les logiques d’intervention au Dans les années 1990, cette notion
sein du champ politique, économique et réapparaît dans le domaine de l'économie
social, en posant la problématique des politique et dans le langage des
rapports entre l’Etat, le Marché et la Société institutions internationales (ONU, Banque
civile dans le cadre de la recherche de mondiale, FMI), en retrouvant sa signification
nouveaux équilibres et dans un cadre première d'art ou de manière de gouverner,
contractuel, tout en cherchant à dépasser en lui associant une connotation nouvelle
l’opposition entre l’Etat et le Marché, et de qui promeut un nouveau mode de gestion
promouvoir de nouvelles connexions entre le des affaires publiques fondé sur la
Global et le Local. Ainsi, la gouvernance se participation de la société civile.
veut une démarche de prise en compte du Dès le début des années 90, l’échec du
fait qu’il ne peut y avoir d’efficacité de l’action programme de réajustement structurel a
publique sans l’implication de tous les acteurs donné lieu à des divergences dans la
en présence. conception de la gouvernance. Suite à quoi,
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en 1992, la Banque Mondiale a prôné la En conséquence, la gouvernance n’est


« bonne gouvernance » avec toujours plus de pas un concept épistémologique, mais une
privé et moins de public. En 1997, le PNUD simple notion qui s’assimile à un phénomène
formalise une stratégie de « bonne de mode politique enveloppée dans une
gouvernance », adossée à une définition axée réflexion scientifique : une notion fourre-tout,
sur le développement humain, En 2004, la ou une notion-valise qui s’inscrit dans des
création de Cités et Gouvernements Unis doctrines politiques aussi différentes que
(CGLU) marque un tournant dans la divergentes ;
consécration de la gouvernance comme Ainsi, ces différents niveaux et ces acceptions
question internationale exigeant une divergentes coexistent sous l’effet de
coordination plus grande entre les cités l’intrusion des bailleurs de fonds
concernées. internationaux dans la gestion de la crise
A partir de 2006, la BM a donné, à la urbaine devenue un champ
gouvernance, un sens plus large, et en a fait d’investissement politiquement et
une condition de l’octroi de l’aide aux économiquement rentable. Conséquemment,
collectivités locales. En novembre 2008, la Banque Mondiale qui est devenue le grand
ONU-Habitat a relancé la bonne gouvernance théoricien et le grand acteur de la
urbaine, lors du IV° Forum urbain, organisé à gouvernance urbaine, a fait de la
Nankin. En 2011 Métropolis a prôné la gouvernance urbaine un outil d’ingérence
gouvernance intégrée : Intégration dans les affaires urbaines, notamment dans
horizontale et verticale, pour un les pays du Sud.
développement intégré : Moins d’Etat et Cette évolution très schématisée met en
mieux d’Etat. Dans son manuel de 2011, évidence un parcours mouvementé d’une
Metropolis développe le concept de notion polysémique mobilisant des intérêts
gouvernance intégrée comme alternative à la étrangers de différents horizons, et reflétant
gouvernance dans son acception classique. un modèle du « Tout Gouvernance »
Les débats sur la gouvernance ont fini par 1.2 Des objectifs plus séduisants
des divergences qui ont pris des colorations qu’opérationnels
nationales, et le tout s’est traduit par Se voulant porteuse de réponses à de
l’émergence de modèles assez nuancés les nombreuses attentes, la notion de
uns des autres : gouvernance continue à courir plusieurs
- En France la gouvernance urbaine a été objectifs à la fois :
déclinée sous forme d’une politique de la • Elle se veut d’abord une boite à outils pour
ville focalisée sur les quartiers difficiles ; l’essentiel des problèmes de l’urbanisation ;
- Les USA à travers USAID concentrent leur Ces problèmes qui ne cessent de se
promotion de la gouvernance sur complexifier et qui démontrent leur
l’encouragement du développement de la résistance face aux modes de gestion
démocratie locale, classiques justifient la recherche de nouvelles
- La coopération allemande focalise son et bonnes pratiques ;
soutien sur la régionalisation, la société civile • La recherche d’une intelligence
et la participation ; enrichissante et concordante dans le cadre
- La coopération suisse se concentre sur le d’un système de gestion se voulant collectif et
rapprochement du gouvernement des participatif se présente comme étant plus
citoyens et sur l’appui au développement séduisante ;
communautaire… • Le retour en force du libéralisme au
Ainsi, chaque pays du Nord promeut son début des années 80, s’est traduit par la
modèle politique. Il n’y a donc plus de recherche de nouveaux domaines
«gouvernance » universelle ; De même d’investissement au sein du secteur public, et
chaque bailleur de fonds privilégie une a séduit des Etats en proie à des difficultés
approche particulière d’appui à la aggravées par le réajustement structurel
gouvernance.
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imposé par les bailleurs de fonds concessions des services publics relevant de la
internationaux ; compétence des structures de l’Etat ;
• Les services publics dont la gestion est • L’inertie des institutions, les cadres
aggravée par le désengagement de l’Etat, se juridiques en vigueur, et la bureaucratie, avec
sont présentés comme de nouvelles lesquels la gouvernance est obligée de
opportunités d’investissement et composer, arrivent toujours à détourner des
d’allégement des pressions sur les budgets projets conçus dans le cadre de la vision
publics ; véhiculée par la gouvernance;
• La gouvernance s’est présentée • Les difficultés de communication
comme une forme de consécration d’un cadre inhérentes au recours à des discours
idéologique de synchronisation de la politique techniques difficiles à assimiler par les
urbaine avec le système économique libéral ; populations, de la part de techniciens non
- Une opportunité d’implication des habitués à communiquer s’ajoutent aux
populations dans la résorption des problèmes difficultés de mobiliser les populations pour
de leurs territoires ; ne pas permettre à la gouvernance d’apporter
- Une occasion pour consacrer les principes plus de crédit à une administration rongée par
et les pratiques de la gestion urbaine de la bureaucratie et la corruption ;
proximité ; • La participation citoyenne n’est pas
- Un cadre permettant de réduire la crise généralisée à tous les stades des projets
sociale dans le cadre de stratégies adaptées territoriaux ;
au cas par cas ; • La gouvernance urbaine s’est avérée
- Apporter un appui aux collectivités locales une façon de privilégier l’approche
et renforcer leurs capacités d’action ; économique des problèmes urbains, même
- Une démarche de développement urbain dans leurs dimensions sociales ;
intégré faisant de chaque quartier un lieu de • Les retombées concrètes pour les
centralité par rapport aux territoires populations se ramènent à un
environnants ; (1) assujettissement croissant du secteur public
- Un vecteur de régulation et d’atténuation aux lois du marché ;
des conflits sociaux ; • La multiplication des dérapages a
- Un mode opératoire de la gestion urbaine exigé la mise en place de système de
recherché pour plus d’efficacité ; régulation dicté par les instances étrangères.
Il s’agit ainsi d’une stratégie changeant de Née contre la régulation étatique la
contenu, de forme et d’acteurs en vue d’être gouvernance a ainsi introduit des régulations
adaptable à toutes les situations, dont le seul étrangères : BM et différents bailleurs de
dénominateur commun réside dans le retour fonds étrangers
du néolibéralisme nécessitant la volonté de • La gouvernance urbaine a constitué
limiter l’intervention publique. une couverture pour l’ouverture de la gestion
urbaine des pays du Sud aux entreprises du
1.3 Des limites certaines Nord ;
A côté de ses aspects attrayants, la notion de • La gouvernance a ouvert la voie à une
gouvernance colporte des faiblesses rarement modernisation couteuse qui a accru
mises en évidence. C’est le cas notamment l’endettement des municipalités, et leur
de : aliénation aux bailleurs de fonds
• La recherche du consensus dans les internationaux ;
processus de décisions donne lieu assez • Le partenariat public-privé fonctionne
souvent à des compromis, cadrant beaucoup assez souvent au seul profit des entreprises
plus avec les positions des parties prenantes privées ;
qu’avec la réalité ; • La gouvernance est handicapée par la
• La gouvernance est assez souvent difficulté d’établir un certain équilibre entre
réduite à la marchandisation du service les intérêts de ses trois pôles : Etat, Marché et
public, à travers les privatisations, et les Société Civile ;
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• Faible progrès en matière de de la participation citoyenne. L’absence de


participation des populations aux mécanismes mécanismes d’institutionnalisation de la
de prises de décisions. Ce qui ouvre la voie à participation de la société civile prive la
d’autres façons de repenser et d’exercer la gouvernance de l’un de ses piliers majeurs, à
politique ; savoir une démarche partenariale structurée
• L’un des écueils majeurs réside dans et pérenne, ne favorise pas l’émergence
la difficulté du passage d’une structure d’une gestion urbaine de proximité crédible et
hiérarchique du pouvoir à une structure en performante.
réseaux qui est à la base de la gouvernance. Ainsi, cette expérience se caractérise par :
Ce qui se traduit assez souvent par la - Une redistribution du pouvoir partielle,
domination d’un pôle sur les deux autres ou éphémère et inachevée ;
par une hybridation des logiques ; - Une fragmentation excessive des
• Les faiblesses inhérentes à une vision prérogatives : dilution des responsabilités ;
privilégiant l’ouverture du secteur public aux - Une grande instabilité des pratiques qui
opérateurs privés, ont contribué à la changent d’un projet à l’autre ;
multiplication des difficultés en raison de - Une prééminence des discours sur la
l’absence du contexte démocratique pratique ;
nécessaire à asseoir à une gestion urbaine - Une déplanification urbaine accrue : des
renouvelée et renouvelante. projets improvisés et non partagés ;
• Les difficultés de communication - Faiblesse de la transparence de la gestion
inhérentes au recours à des discours urbaine ;
techniques difficiles à assimiler par les - Les pratiques participatives restent timides :
populations ne permettent pas une parfaite Déficit de la démocratie locale ;
transparence de la gouvernance ; - L’Etat a concédé beaucoup plus au secteur
.En somme, l’absence d’une volonté politique privé qu’aux collectivités locales : une
forte n’a pas favorisé une mise en chantier gouvernance plus économique que politique ;
crédible de la gouvernance urbaine, et ce au - Une décentralisation au profit des structures
moment où celle-ci est censée être du pouvoir beaucoup plus qu’au profit des
l’expression d’une volonté politique cherchant collectivités locales représentatives ;
à mettre en œuvre une approche managériale - Un faible intérêt au civisme et à la culture
participative, en vue d’accroître les démocratique : Reproduction d’une société
performances de la gestion urbaine, et déstabilisée et assistée ;
partant répondre efficacement aux attentes - Le défaut d’une exploitation optimale des
des populations. richesses offertes par l’arsenal juridique en
vigueur» (2)
1.4 Une expérience marocaine multipliant - L’économie des moyens l’emporte sur la
les ratées rationalisation de leur gestion : la limitation
Au Maroc, la gouvernance urbaine est loin de des dépenses publiques prime.
fonctionner comme un modèle global - La multiplication et la diversité des rouages
performant de gestion des villes. Dans le limite la visibilité de la chose publique et du
meilleur des cas elle est instrumentalisée pour rôle de l’Etat : décisions et actions;
la gestion de certains projets bien spécifiques - Moins de légitimité pour les collectivités
ayant trait à certains aspects de la vie sociale, locales à travers une responsabilisation
de manière éphémère. Certains programmes étriquée , et une déresponsabilisation accrue
de réhabilitation ou de relogement de de l’Etat ;
quartiers sommaires ou menaçant ruine font - La gouvernance a contribué à la
l’objet d’une gestion participative en vue de la segmentation de la société, à travers la
nécessaire adhésion des populations sélectivité des mécanismes de la participation,
concernées, que la Politique de la Ville des bénéficiaires, et des projets ;
instituée en 2012 a érigé en passage obligé,
sans aucune institutionnalisation des canaux
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- La gouvernance a permis d’élargir la marge - La mise à profit des méfaits de la bipolarité


de manœuvre des pouvoirs locaux au nom de du pouvoir local et des conflits qui en
la gestion de proximité ; découlent;
- Elle a accrue l’intérêt pour la seule gestion - Le recours à la dérogation pour contourner
financière des villes, et l’efficacité les documents d’urbanisme ;
économique est devenue une exigence de - l’instrumentalisation diligentée par les
l’efficacité de l’action publique ; notables de la production informelle de
l’espace urbain ;
2.Gouvernance et production de l’espace - La montée en puissance de la médiation
urbain sociale comme outil de pression sur la gestion
La gouvernance urbaine constitue la vision urbaine, et de multiplication des courroies de
territoriale la plus en vogue de l’ensemble des transmission entre les structures du pouvoir
instrumentalisations de cette notion. et la société ;
Envisagée sur la base de l’expérience - Des prérogatives locales opérationnalisées
marocaine, la question de la gouvernance de manière sélective ;
urbaine permet de dégager le constat - Le clientélisme politique inhérent à la
suivant : recherche de la pérennisation des fiefs
2.1 Des ambitions affichées débordantes électoraux de certains élus locaux fait de
La gouvernance est présentée comme étant l’ingérence dans les processus de fabrication
porteuse d’un référentiel à même urbaine un moyen d’attraction de nouvelle
d’atténuer les déficiences urbaines et de clientèle, dans une conjoncture où l’habitat
cadrer l’action urbanistique, à plus d’un constitue un souci ascendant au sein de
niveau : toutes les couches sociales. Cette ingérence
• Une approche intégrale et est pour beaucoup dans l’émergence de
intégrante adossée à une prospective urbaine nouveaux notables locaux, (3) qui s’acharnent
globale ; à ce que « les personnes estompent les
• Une vision focalisée autour de la fonctions ». (4)
durabilité urbaine ; - Le détournement des dispositions des
• Une intervention dans le cadre documents d’urbanisme par des jeux
d’un projet de territoire ; astucieux et initiés d’interprétations de la
• Une vision partagée du devenir de réglementation en vigueur ;
la ville ; - La faiblesse des approches participatives en
• Une maîtrise concertée des matière d’élaboration des documents
dynamiques territoriales ; d’urbanisme limite l’expérimentation de la
• Une utilisation du sol partagée ; gouvernance urbaine, la prive de l’apport de
• L’expression d’un urbanisme la population et l’ampute d’une de ses
d’inclusion sociale ; dimensions majeures, notamment au niveau
• Une adaptation aux de l’établissement des stratégies d’action, et
changements des structures territoriales ; sur le plan de la formulation et l’orientation
• Un urbanisme de médiation : des réponses aux attentes des populations ;
convergence des intérêts en présence ; - La récente mise en place de la Politique de la
2.2 Une multiplication des manœuvres ville comme nouveau cadre de traitement des
dilatoires problèmes urbains à des échelles
Etant donné que la fabrication urbaine différenciées a constitué une occasion de
constitue une des sphères hégémoniques du récupération de l’urbanisme de projet , et de
pouvoir local, on assiste à un acharnement à passage outre les documents d’urbanisme ;
l’affaiblissement de la planification urbaine - La multiplication des pare-chocs pour les
qui bloque les initiatives privées, la liberté structures publiques a donné lieu à des
d’actions des élus et des autorités locales, à fusibles à faire sauter lors de chaque
travers : dérapage ;
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- La multiplication des dérapages au nom de Elle reste un idéal et un vœu qui fait courir
la démocratie : C’est le cas d’un imam de tout le pays.
mosquée qui s’est opposé aux autorités • La gouvernance urbaine a renforcé le
rôle de l’Etat en tant que premier acteur de la
locales pour avoir construit un logement de
gestion territoriale. Implication qui vise à
manière non réglementaire, et qui a reçu le renforcer le poids de l’Etat à côté de celui du
soutien de la population qui est allée jusqu’à marché ; Une petite revanche du
agresser un agent d’autorité. C’est aussi le keynésianisme après le retour en force du
cas de Malfrats qui ont cambriolé un fourgon néolibéralisme du début des années 80.
de transport de fonds d’une agence bancaire, La gouvernance urbaine qui s’adosse à une
et qui ont reçu le soutien de la population de approche fonctionnaliste de la ville n’a pas
apporté des solutions tangibles :
tout un quartier…
- Elle privilégie la vision à court terme sur
- La gouvernance fait apparaitre, l’Etat la vision à long terme. Ce qui a battu en
comme n’étant plus au centre de la vie brèche des espoirs en matière d’attentes au
politique, puisqu’il est arrivé à noyer son quotidien. Ainsi de nombreux programmes de
hégémonie dans un contexte de partenariats logement ont été montés sans identification
multipartites, et de rouages inextricables. des sources de finance ; (6)
- Elle se veut globale, mais elle n’a fait que
2.3 Un désenchantement généralisé privilégier les aspects matériels de la ville;
La gouvernance urbaine devient ainsi une - Elle se positionne au service de l’intérêt
véritable guerre d’usure pour l’Etat, la général qui devient très dilué ;
population et pour l’ensemble du système - Elle se ramène globalement à une
urbain qui ne cesse de perdre sur tous les certaine régulation du retour en force du
plans, face à des lobbies locaux qui sortent libéralisme par des réadaptations
gagnants de toutes les batailles. (5) Le sectorielles répétées;
désenchantement est perceptible sur presque - Elle se veut démocratique, mais elle n’a
tous les niveaux de la vie urbaine : pas amélioré les prérogatives et les
• La gouvernance urbaine qui a été compétences de la démocratie
voulue comme un modèle de gestion représentative et participative ;
exemplaire a déchanté. Si elle a constitué un - Elle a fait éclater le canevas global de la
progrès sur la voie de l’initiation à la gestion urbaine, à travers les réadaptations au
démocratie participative, elle n’a pas échappé cas par cas des problèmes urbains ;
aux détournements et aux récupérations de la - Le fait de parler déjà de la bonne
part de différents acteurs et partenaires ; gouvernance ne veut – il pas dire qu’il y a
• Les difficultés rencontrées par la une mauvaise ?
gouvernance dans les pays du Sud se sont
traduites par la focalisation des bailleurs de 3.Gouvernance et entraves à la planification
fonds sur les métropoles et leur ouverture aux urbaine
grands projets très grands consommateurs de La gouvernabilité des villes est de plus en plus
budgets ; mise à mal par une multiplication accrue des
• La gouvernance s’est avérée un processus de fragmentation des espaces
puissant vecteur de relance et de urbains, des structures de leur gestion et des
diversification de la coopération Nord-Sud, reports répétés des attentes des populations.
par l’ouverture de nouveaux marchés et de Ce qui se traduit par une aggravation des
nouveaux domaines d’investissement ; déséquilibres territoriaux et sociaux.
• La gouvernance s’est traduite par Devenue lieu de concentration des
l’internationalisation de la gestion urbaine et populations et des richesses, la ville se pose
la réadaptation des villes à la mondialisation ; comme territoire de contrastes et de
• La gouvernance idéale et complète contradictions. Ce qui remet en question
s’est avérée un mirage qui fait toujours courir. l’ensemble de son système de gouvernement.
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liberté aux opérateurs privés, en passant


3.1 L’instrumentalisation de la planification outre certaines dispositions des documents
urbaine comme outil de rattrapage d’urbanisme. Ainsi, la gouvernance accentue
Le propre de la planification urbaine est sans cesse la porosité des frontières entre les
de penser et d’organiser les interventions sphères du public et du privé, et permet de
qui ont pour objet la ville, non pas en tant battre en brèche le système de planification
que fin en soi , mais comme système urbaine dans sa globalité et ses fondements.
organisé, au service d’un projet de société Ce qui revient à dire que la gouvernance
bien déterminé. Au Maroc, la planification devient le principal moyen du discrédit de la
urbaine est globalement l’expression d’une planification urbaine qui se trouve au cœur de
politique et reflète concrètement des choix la gestion urbaine.
politiques à travers des documents En effet, « l’urbanisme est une affaire de
graphiques fixant des choix éminemment gouvernance urbaine qui y contribue à tous
politiques. Ce qui explique son caractère plus les niveaux et elle est un acteur majeur dans
conjoncturel que structurel et partant sa toutes les phases de définition des choix
vocation de moyen de rattrapage urbanistiques et d’élaboration des outils de
éternellement déphasé par rapport à une leurs mise en œuvre. . . l’urbanisme est un
réalité évoluant plus rapidement que les des outils de toute gouvernance urbaine, qui
documents d’urbanisme. ne peut être effective qu’en mettant
En plus, « le mode de planification urbaine l’urbanisme au centre de ses préoccupations.
en vigueur au Maroc a été basé depuis Sans implication effective et performante
l’époque du protectorat sur la séparation dans le domaine de l’urbanisme, la
de fait entre l’élaboration et le suivi. gouvernance ne peut prétendre à avoir un
Presque tous les concepteurs des quelconque impact sur la réalité urbaine ». (8)
documents d’urbanisme , y compris ceux de Ainsi, le déficit de la gouvernance urbaine
renommée comme Prost, Ecochard et n’est pas sans conséquence sur la
Pinseau ont été remerciés peu de temps planification urbaine, et vis versa.
après la mise en œuvre des outils
d’urbanisme qu’ils ont élaborés » (7) Ce qui 3.2 Multiplication des discordances par
ne permet pas l’accumulation nécessaire rapport à la réalité
du savoir et du savoir-faire en urbanisme, Les méthodes d’approche introduites dans le
dans la mesure où ceux qui ont travaillé cadre de la gouvernance urbaine souffrent de
en amont, au niveau de la conception, déséquilibres frappants entre les objectifs
sont privés de l’expérience en matière de assignés aux études et les besoins
mise en œuvre nécessaire au d’élaboration de documents collant de près à
perfectionnement des techniques de la réalité à planifier. Ainsi, la gouvernance
conception, et où ceux qui sont chargés du impacte négativement la planification
suivi, en aval, restent de simples agents urbaine, notamment à travers :
d’exécution sans expérience réelle en - Des procédures d’approbation longues et
matière de manipulation des concepts et stérilisantes ;
des données abstraites. La voie est ainsi - Les moyens financiers mobilisés ne sont pas
ouverte au décalage entre la conception et la toujours suffisants et sont généralement
mise en œuvre. dispersés ;
La planification urbaine en tant que mode de - Les blocages liés à la multiplicité des acteurs
gestion de la coordination de l’usage du sol et des rouages bureaucratiques ;
et de la construction, qui relève de la - Une faible mise en œuvre des documents
gouvernance urbaine se retrouve déréglée, d’urbanisme, en raison de la bureaucratie et
surtout que les rouages administratifs du laxisme ;
développent une certaine réticence face à une - Le manque de suivi rigoureux de l’exécution
planification urbaine qu’ils jugent rigide. Ce des dispositions des documents d’urbanisme ;
qui les rend plus enclins à concéder plus de
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- L’opérationnalité de ces documents n’est documents d’urbaine, et ouvrir ainsi les


pas toujours certaine, en raison des brèches nécessaires aux initiatives spécifiques
amendements imposés aux concepteurs, et à aux rouages administratifs locaux, et aux
la faible concertation de leur mise en œuvre ; lobbies immobiliers. C’est donc une affaire
- Un centralisme excessif laissant peu de de mentalité puisque l’absence de
place aux initiatives locales ; changement des mentalités au sein des
- L’élaboration des documents d’urbanisme, rouages de l’administration n’est pas à même
depuis l’indépendance est entachée de d’instaurer un quelconque changement de
nombreuses hésitations concernant le gouvernance;
lancement d’appel d’offres sans suite, de
marchés adjugés et abandonnés, et de 3.3 Montée en puissance de la
documents entamés et non aboutis ; déplanification urbaine
- Le faible intérêt des collectivités locales « La planification urbaine au Maroc a
pour un système de planification qui leur est continué comme du temps du protectorat à
imposé ; faire bon ménage avec le désordre. Elle se
- De nombreux documents d’urbanisme qui justifie par le désordre, auquel elle permet de
n’achèvent pas leur chemin vers renouveler ses formes et de redéployer ses
l’homologation et sont malgré tout méthodes.» (10) L’anarchie est ainsi, devenue
instrumentalisés comme référence officielle ; une réalité et un outil de fabrication de la ville
- L’insuffisance voire le manque de personnel qui arrange pouvoir local et populations,
qualifié, sur les plans régional et local, qui puisqu’elle n’est autre que l’œuvre de
handicape l’exécution et le suivi des certaines couches sociales agissant avec la
documents d’urbanisme ; connivence des élus et des autorités locales.
- Les délais d’élaboration des documents Les lobbies locaux imposent leur bon vouloir
d’urbanisme qui ne sont jamais respectés et en utilisant la population comme des
sont confrontés à des difficultés boucliers humains. C’est le chaos rentable
bureaucratiques et procédurales ainsi qu’à la étant donné que même les collectivités
lenteur et à la complexité des procédures locales « n’hésitent pas à violer les documents
d’approbation ; d’urbanisme approuvés ». (11)
- La faible implication de la population et de Cette réalité qui est pour beaucoup dans une
la société civile affaiblie les documents production et une structuration des villes à la
d’urbanisme à travers la faible adhésion des sauvette, transforme la planification urbaine
acteurs concernés ; en un simple bricolage urbain, et les
- Les documents d’urbanisme sont documents d’urbanisme en outils de
généralement dépassés avant leur rattrapage sans cesse dépassés. Ainsi, la
approbation, en raison de la multiplication gouvernance contribue à une production
des faits accomplis qui prolifèrent à l’occasion urbaine en décalage par rapport à la réalité
de chaque période de refonte des documents telle qu’est vécue et souhaitée par les
d’urbanisme, et lors des campagnes populations concernées. Autrement dit, la
électorales ; gouvernance n’est pas étrangère aux actions
- L’importance des retards dans la réalisation de mise en échec des documents d’urbanisme
des projets programmés par les documents qui favorise les initiatives administratives à se
d’urbanisme ; substituer à une planification taxée de
- La recherche de compromis entre les défaillante. De ce fait, la gouvernance a
différents acteurs se traduit par des ouvert la voie à la planification administrative
documents boiteux ou n’ayant qu’une faible de la déplanification urbaine. Ainsi, la
consistance. Ce qui est également à l’origine gouvernance en place est en train de
de contradictions flagrantes (9). « consacrer un modèle urbain qui tranche
Ainsi, la planification urbaine est soumise à avec l’existant et met en place des structures
une gouvernance qui multiplie les coups spatiales qui ne sont pas faites pour produire
fourrés pour mettre en difficulté les
Mustapha CHOUIKI, 2018 46

des villes selon l’acception encore dominante de pouvoir, propre à la gouvernance. La


du terme » (12) notion de gouvernance qui a accompagné le
Dans ce sens, le recours croissant à la retour en force du libéralisme a cherché de
procédure dérogatoire est voulu comme un repositionner le Marché dans le
palliatif à la lourdeur et à la complexité du fonctionnement des pays et en cherchant à
système de planification urbaine, et comme imposer les logiques économiques dans des
un instrument d’encouragement de domaines où elles se trouvaient marginalisées
l’investissement économique sur le compte par la forte présence de l’Etat. C’est donc une
de documents d’urbanisme légaux pour façon d’imposer la domination de l’ordre
justifier une procédure dérogatoire purement économique sur l’ordre politique,
administrative. Le contournement des administratif, culturel… en imposant le
différents écueils du système de planification Marché comme moyen autorégulateur à la
urbaine, reconnu comme défaillant, se fait place de l’Etat Providence.
donc par le biais d’une procédure de mise à L’épisode de la gouvernance urbaine au
mal des documents d’urbanisme ayant une Maroc qui est actuellement en panne de
assise juridique certaine. Ces documents dynamisme, s’est traduit en plus de
d’urbanisme, incriminés comme étant l’approfondissement de la crise de la gestion
inadaptés aux réalités concernées et rigides du secteur public, par l’accentuation du
par rapport à la dynamique et à l'expansion marasme de la planification urbaine.
urbaines, sont malgré tout homologués et L’impasse actuelle de l’expérience marocaine
ont force de loi. Ce qui veut dire clairement en matière de gouvernance, ne peut être
que « le pouvoir politique demeure souverain dépassée en dehors d’une stratégie de
et incontesté ». (13) Par conséquent, la redressement de la gestion administrative du
gouvernance a tendance à promouvoir des pays. Cependant, « cette stratégie passe
« modèles d’urbanisme qui échappent le plus obligatoirement par une reconsidération des
souvent à la logique de la rationalité conceptions et pratiques de l’administration »
technique de l’urbanisme et des intérêts de (16) et se doit d’être aussi globale que
l’ensemble de la collectivité. » (14) profonde. En matière d’urbanisme, cette
La non réalisation des prévisions des stratégie « doit porter sur le respect des
documents d’urbanisme constitue la phase la dispositions légales et réglementaires » tout
plus décisive en matière de mise en échec de en envisageant la refonte progressive de
la planification urbaine. Les retards accumulés l’arsenal en vigueur, pour le réadapter aux
ou carrément le report de certains projets évolutions en cours et lui permettre de
constituent le moyen le plus crucial pour « proposer des solutions adaptées aux
enterré en partie ou en totalité un processus situations actuelles » (17)
de planification urbaine jugé rigide et Si en matière d’urbanisme « les conflits sont
contraignant, (15) ou plutôt inadapté au inévitables » (18) la mise de la fabrication
redéploiement du néolibéralisme. C’est à ce urbaine à l’heure de la gouvernance urbaine
niveau que réside le moyen de blocage le plus n’a fait qu’amplifier les conflits au sein même
pesant et qui incite à donner un coup fatal aux de la sphère chargée de la planification et de
documents d’urbanisme. la gestion de la ville qui devient une scène de
discordances et divergences sans cesse
Conclusion amplifiées. L’ampleur accrue des problèmes
La gouvernance présente l’intérêt de spatiaux et sociaux en milieu urbain, abordée
reformuler des questions classiques, dans le contexte segmenté de la gouvernance
notamment celles inhérentes au pouvoir, et n’a pas permis de développer une vision
aux rapports entre la sphère politique et la globale et partant d’apporter des solutions
sphère économique. Ce qui permet de sortir profondes et cohérentes.
de la vision hiérarchique où l’État imposait L’accouplement des problèmes de la
des règles quasi immuables pour tendre vers gouvernance à ceux de la gestion de
une vision hybride de différentes structures l’urbanisme, qui ont fait émerger de nouvelles
Mustapha CHOUIKI, 2018 47

problématiques sociopolitiques n’ont pas exigence de la mondialisation qui


manqué d’impact sur l’ensemble du Maroc. homogénéise dans la diversité.
Dans un pays qui a accompli la transition de la Bibliographie
majorité démographique rurale à la majorité Barrou B., « FES, « De la gestion urbaine
urbaine, la prise en charge de la gestion normative à la gouvernance » , Pub. INAU,
quotidienne des problèmes urbains devient Rabat, 400 p.
une affaire nationale. Cependant, la nouvelle Benzakour S. 1978, « Essai sur la politique
mise en scène de la gestion urbaine sous la urbaine au Maroc, 1912-1975 », Editions
houlette de la gouvernance n’a pas fait long Maghrébines, Casablanca, 436 p.
feu, puisqu’elle est en elle-même inadaptée, Chouiki M., 1997, « La ségrégation socio-
comme elle a été rapidement intégrée aux spatiale à Casablanca », in Revue : L’Homme
circuits bureaucratiques en place qui ont et la Société, n° 125, Paris, pp. 85 – 105
détourné, à la fois les objectifs et les Chouiki M., 2003, dir. « L’aménagement des
mécanismes apportés par la gouvernance. marges urbaines de Casablanca », Pub.
L’évolution s’est traduite dans les faits par Université Hassan II, Casablanca, 298 p.
l’appropriation de la notion et de l’ensemble Chouiki M., 2011, « La ville marocaine. Essai
de son apport instrumental par le système de lecture synthétique », Ed. Dar Ettaouhidi,
bureaucratique en place. Les différentes Rabat, 156 p.
réformes administratives, et les découpages Chouiki M., 2012, « Le Maroc face au défi
territoriaux successifs ont facilité urbain. Quelle politique de la ville ? « Ed. Dar
l’assimilation de la gouvernance comme Ettaouhidi, Rabat, 150 p.
nouvelle conception de la gestion urbaine, et Chouiki M., 2013, « Ville et changement au
la confiscation de ses spécificités. Maroc. Quel changement véhicule la ville
Ainsi, au moment où le débat sur la marocaine ? » Pub. INAU, Rabat, 200 p.
gouvernance urbaine reste vivace, les choses Chouiki M., 2017, « Un siècle d’urbanisme. Le
rentrent dans l’ordre (établi) dans la pratique. devenir de la ville marocaine », Pub.
La preuve, est que les rapports entre L’Harmattan, Paris, 256 p.
l’administration et les citoyens qui ont Dryef M., 1993, « Urbanisation et droit de
certainement évolué, ne doivent pas l’urbanisme au Maroc » , Ed. CNRS, Paris , 400
beaucoup aux apports de la gouvernance, p.
mais aux dynamiques sociales qui ont investis Lahbabi M., 1978, « Pouvoir et instrument de
la rue et la sphère politique. la planification urbaine » , in Développement ,
Par conséquent, la gouvernance qui a été croissance urbaine, Pub. Bulletin Economique
injecté par les bailleurs de fonds et Social du Maroc, Rabat.
internationaux pour permettre aux Pegurier J., 1981, « Espaces urbains en
opérateurs privés d’étendre leur champ formation dans le Tensift » , Ed. SMER, Rabat,
d’action aux dépens du secteur public a été 443 p.
détournée par l’Etat pour redéployer ses Raffestin Cl., 1980, « Pour une géographie du
structures et son influence. Comme quoi pouvoir » Pub. LITEC, Paris, 250 p.
l’arnaque ne fonctionne pas à sens Notes
unique. Ainsi, elle s’est avérée un cadre 1 - Raffestin Cl . « Pour une géographie du
idéologique de synchronisation de la politique pouvoir » Pub. LITEC, Paris, 1980, p. 175
urbaine avec le système économique 2 - Dryef M : « Urbanisation et droit de
dominant, à travers un ensemble de l’urbanisme au Maroc » , Ed ; CNRS, Paris ,
dispositifs, se présentant comme un modèle 1993, p. 202
opérationnel à visée universelle. 3 – Chouiki M « Le Maroc face au défi
Ainsi, la gouvernance s’est avérée comme urbain » Pub. Dar Attaouhidi, Rabat, p. 64
n’étant pas un modèle type valable et 4 – Pegurier J. « Espaces urbains en formation
reproductible, puisqu’elle se déploie à travers dans le Tensift » Ed. SMER Rabat, p. 133
une grande diversité des lectures et des 5 - Chouik M. op. cit, p. 64
expériences. Elle est plutôt une autre
Mustapha CHOUIKI, 2018 48

6 - Benzakour S. « Essai sur la politique 10 - Chouiki M. « La ville marocaine, Essai de


urbaine au Maroc, 1912-1975 » Editions lecture synthétique » Pub Dar Attaouhidi,
Maghrébines, Rabat,
Casablanca, p. 227 p. 65
7 - Chouiki M. « Un siècle d’urbanisme, Le 11 - Dryef M. op cit. p. 212
devenir de la ville marocaine » Ed. 12 - Chouiki M « Ville et changement au
L’Harmattan, Maroc » Pun INAU , Rabat, p. 149
Paris, 2017, p. 101 13 – Pegurier J. op. cit. p. 134
8 - Chouiki M. « L’urbanisme en questions. 14 – Lahbabi M. « Pouvoir et instrument de la
Problématiques conceptuelles » Pub. INAU, planification urbaine » , in Développement ,
Rabat, p.47 croissance urbaine, in BESM, 1978, p. 85
9 - Chouiki M. (Dir) « L’aménagement des 15 – Barrou B. « FES, « De la gestion urbaine
marges urbaines de Casablanca » Pub normative à la gouvernryef M. Op. cit. p. 211
Université de 17 – Idem p. 212
Casablanca, p. 208 18 – Idem P ; 216

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