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L’approche sociopolitique
L’approche socio-économique
L’approche sociopolitique:
Un portage politique signifie aussi que les élus développent une approche globale et
stratégique de l’action sociale : l’action sociale n’est pas une simple dépense de
fonctionnement et un coût mais un atout et un instrument dynamique de construction du
bien commun local, c’est-à-dire une ressource d’investissement. Des collectivités s’y
engagent avec volontarisme et peuvent proposer des pratiques inspirantes.
Dans ces cas, les élus sont des « facilitateurs », qui impulsent et soutiennent les
approches intégrées et collectives, en faveur du développement des liens sociaux et du
bien vivre ensemble.
Les élus locaux, par leur mandat électif, ont la responsabilité d’assumer
l’ensemble des missions et des compétences en relation directe avec la vie quotidienne
des citoyens en veillant à leur bonne administration et d’assurer en même temps, le
développement du territoire dont ils ont la charge dans le but d’agir pour l’intérêt
collectif.
Les élus ont la capacité d'agir pour favoriser le changement et l’amélioration des
conditions de vie en créant les opportunités de croissance du bien-être des citoyens. Ils
ont la responsabilité de l’ensemble des politiques publiques territoriales et activent les
leviers permettant le développement de leur territoire. A ce titre les élus locaux, pour
autant qu’ils aient été sensibilisés à l’approche, peuvent impulser une politique de
développement social en favorisant le décloisonnement des différentes politiques
publiques (économie, social, culture, aménagement...), en soutenant les projets
transversaux sur leur territoire et en accompagnant les initiatives des acteurs locaux et
des habitants.
Cela oblige à concevoir et à mettre en œuvre une vision plus globale et intégrée
de l’action publique locale, afin de dépasser les approches sectorielles, bien au-delà
de la seule politique sociale. Ce sont toutes les politiques publiques (culture,
emploi, insertion, logement, petite enfance, santé, sport...) qui sont invitées à
intégrer une réflexion et des modes opératoires sur les questions sociales. C’est en
ce sens que les politiques publiques locales peuvent être des facteurs de
développement humain.
La démarche de développement social apparait aujourd'hui comme un mode de
gouvernance répondant à des enjeux actuels. En effet, les questions sociales ne
peuvent se régler sans lien avec le secteur économique et celui-ci ne peut plus ignorer
l'impact écologique de son action.
Ils peuvent enfin favoriser dans le cadre de ces démarches, des rencontres entre élus,
institutions et habitants qui permettent de nouer un dialogue direct, permettant à chacun
d'entendre, de mieux comprendre et de prendre en compte les arguments de chacun.
Les clés de la réussite Pour mener à bien un projet de développement social, il
convient d’instaurer un climat de confiance entre les acteurs, avec les habitants et avec les
élus : transparence des intentions, identification des besoins et proposition d’une offre
réaliste. Il s’agit de valoriser la place de chacun et notamment celle de l’élu dans sa
fonction d’acteur de développement économique, environnemental et social de son
territoire et porteur d'un projet politique de cohésion sociale. Le rôle des élus est donc
d’engager un partenariat équilibré avec les citoyens, sans basculer dans l’encadrement
voire le contrôle, en leur proposant des outils, afin qu’ils puissent s’en saisir et
s’émanciper. Leur rôle est de faciliter et d’accompagner l’initiative collective, sans pour
autant nécessairement la guider et moins encore la pré-determiner dans ses résultats. En
ce sens, l’élu peut être un « tisserand » du développement social.
Approche socio-économique
Les associations ont une activité économique souvent mal comprise, voire ignorée. On les considère
comme relevant du « social » sans prendre en compte leur apport économique. Pourtant, celles qui
nous intéressent ici plus particulièrement rendent des services de manière continue et emploient parfois
de nombreux professionnels, et ce tout en ayant un statut associatif et une finalité sociale. La difficulté
à comprendre la spécificité économique des associations tiendrait à la définition même de
l’économique par les économistes classiques. La réduction de l’économie au marché invisibilise
l’originalité des associations qui, pour fonctionner, ne s’appuient pas que sur la vente de service à des
particuliers mais aussi sur la mobilisation de fonds provenant des mécanismes de redistribution et sur
des dons, l’implication volontaire de bénévoles, de réseaux de solidarité.
Pour comprendre l’économie des associations, il convient de s’inscrire dans une approche
substantive de l’économie telle qu’elle a été mise en évidence par Polanyi. Celui-ci désigne le
sens substantif du terme économique à partir de « la dépendance de l’homme par rapport à la
nature et à ses semblables. Il renvoie à l’échange entre l’homme et son environnement naturel
et social. Cet échange fournit à l’homme des moyens de satisfaire ses besoins matériels » (1975,
p. 239). Cette approche, actualisée par la conceptualisation de l’économie solidaire (Eme,
Laville, 2006) et de l’économie plurielle (Roustang et coll., 1996), n’assimile pas l’économie au
marché et prend en compte la pluralité des comportements économiques…
Les associations apportent des réponses adaptées et durables aux besoins d’un
territoire. Elles témoignent d’un mode d’entreprendre local, humain et porteur
d’impact social. Les collectivités prennent de plus en plus conscience de ce rôle
économique des associations en les intégrant dans leur stratégie de
développement économique. Il reste cependant encore des marges de progrès
pour reconnaître pleinement le rôle joué par les associations dans l’animation des
territoires.
Dans son manifeste pour un mouvement associatif, le Mouvement associatif énonce
trois rôles centraux joués par les associations, qui en font l’une des clés des
transitions écologiques et solidaires à mener :
humanisation de l’économie
réveil de la démocratie
Si les premier et troisième rôles sont plus communément reconnus, le deuxième, lui,
souffre encore trop souvent de préjugés qui tendent à diminuer voire à nier aux
associations leur place centrale dans le développement économique des territoires.
Pourtant, face aux défis sociétaux actuels, force est de constater que les acteurs
associatifs, forts du lien social qu’ils bâtissent et de l’expression citoyenne qu’ils
favorisent, sont non seulement souvent les premiers à expérimenter et développer de
nouveaux biens et services accessibles, mais aussi les premiers à rassembler les acteurs
d’un territoire pour inventer des réponses adaptées et durables, et les premiers à favoriser
le développement d’un entrepreneuriat local, humain et porteur d’impact social. En
retour, un nombre croissant de collectivités locales font évoluer leurs pratiques et leur
dédient une place spécifique dans leur stratégie de développement économique, que ce
soit en tant que bénéficiaires, contributrices ou partenaires de mise en œuvre.
Les associations, créatrices d’activités innovantes et d’emploi durable
Pour l’expliquer, on retrouve d’une part, comme sur l’ensemble des territoires, la contribution
des associations aux activités vectrices d’attractivité, telles que l’éducation populaire, les sport et
loisirs ou les arts et spectacles. Trop souvent sous-évaluées quant à leur contribution au
développement local, de nombreuses agences de développement économique travaillent pourtant
aujourd’hui à l’enrichissement des offres socio-culturelles, essentielles pour attirer des actifs et
permettre aux entreprises locales de recruter.
D’autre part, ces territoires aux fractures économiques et sociales accentuées révèlent le
potentiel d’innovation économique des acteurs associatifs qu’on retrouve de plus en plus dans
les secteurs du commerce, du tourisme ou du soutien aux entreprises (à travers l’insertion par
l’activité économique notamment). Lieux d’expression citoyenne, ils sont en effet le terrain
privilégié de projets de revitalisation impulsés par des collectifs citoyens engagés. Par
exemple, alors que les petits commerces ruraux tendent à disparaître, on observe l’ouverture
de tiers-lieux ou de cafés-épiceries associatifs basés sur des modèles innovants de
pluriactivités. C’est par exemple le cas du café associatif La Cambuse, créé en 2012 à
Langouët (Ille-et-Vilaine) suite à la fermeture du dernier commerce, qui propose quatre
volets d’activité : économique avec la vente de produits locaux, mais aussi culturel, social et
éducatif.
Loin de se limiter au champ commercial et aux territoires ruraux, on retrouve des projets
économiques associatifs innovants sur l’ensemble des filières d’avenir et des territoires :
garages solidaires et auto-écoles sociales sur la mobilité, associations de producteurs dans
l’agriculture, micro-crèches et conciergeries solidaires dans les services de proximité, etc.