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Les approches en animation

sociale
L’approche réseau
L’approche holistique
Approche réseau et intervention sociale : L’agir relationnel au service de l’insertion
sociale et partenariale

Non seulement réduite à une technique de coordination entre professionnels et/ou


institutions, l’approche réseau propose de comprendre et d’analyser les réseaux sociaux
afin d’en mobiliser les ressources et les potentialités.

Elle contribue tant à renouveler les pratiques professionnelles et à améliorer les


partenariats qu’à réactualiser les modes d’intervention auprès des publics en difficultés.

Elle s’applique à l’ensemble des domaines de l’intervention sociale (petite enfance,


adolescence, problématique familiale, santé et santé mentale, insertion professionnelle,
logement, etc.)
l’importance que revêtaient les pratiques de réseau pour la résolution des situations
de crise. Pour elle, établir des contacts et des connexions entre professionnels de
différents services constitue une pratique d’ouverture pertinente qui offre de sérieuses
garanties pour la prise en charge. Que des travailleurs sociaux, impliqués dans une
même situation familiale ou sociale, se concertent pour rechercher des remédiations
et tenter d’agir en synergie, ne nous semblait pas très novateur. Ce qui était plus
surprenant pour nous, c’était de constater l’engouement que le travail de réseau
suscite auprès d’une directrice d’une structure éducative de la petite enfance.
Premiers éléments de définition

Le phénomène de vulgarisation de la notion de réseau n’est pas l’apanage du travail


social et peut être observé pour l’ensemble des disciplines et domaines de l’activité
humaine. Ainsi n’est-il pas étonnant de constater que ce terme recouvre une diversité
de sens et de définitions. Même pour le seul domaine de l’action socio-éducative,
selon les auteurs choisis et leur ancrage théorique et pratique, cette notion s’applique
à des logiques et champs d’action fort divers et n’appréhende par conséquent pas les
mêmes réalités.
Avant de nous tourner vers des textes proposés par les auteurs qui se sont
intéressés de près à la notion de réseau, il nous semblait pertinent de considérer
les différentes acceptions du mot réseau proposées par les dictionnaires. Dès les
premiers éléments de définition, il est intéressant de relever que les termes
ensemble et structure reviennent comme un leitmotiv, qu’il s’agisse de voies
ferrées, de lignes téléphoniques, de fleuves et de leurs affluents, de villes unies par
des liens, etc. Plus proche de nos préoccupations, le terme de réseau définit aussi
un ensemble de personnes qui sont en liaison, qui travaillent ensemble. Pour
caractériser la structure d’un réseau de personnes, le terme d’organisation sera
volontiers employé pour évoquer la répartition de ses éléments en différents
points.
Certaines images, les sociétés secrètes ou mafieuses par exemple, viennent
naturellement à l’esprit lorsque l’on évoque la notion d’organisation. Fort
heureusement, les réseaux de résistants de la dernière guerre mondiale offre une image
plus optimiste. Toujours en nous référant aux dictionnaires, nous apprenons qu’en
sociologie, le réseau social constitue une structure définie par des relations entre des
individus.

Si nous nous rapportons à ces premiers éléments de définition, nous pouvons déjà
retenir que les dimensions organisationnelle et structurelle constituent deux
composantes importantes pour appréhender la notion de réseau.

 
TROIS APPROCHES DU TRAVAIL EN RÉSEAU DANS
L’INTERVENTION SOCIALE

Au sein des cadres généraux évoqués plus avant, les enjeux sont donc circonscrits pour
un renouveau des pratiques professionnelles, plus soucieuses de développer et de
promouvoir les compétences des
différents acteurs, qu’il s’agisse des usagers, des professionnels ou de
leurs organisations.
Cela posé, la question des outils revient toutefois au premier plan. Existe-t-il une forme
d’action qui permette d’identifier et de développer les compétences attendues, de
favoriser les coopérations et les synergies ? nous nous attacherons à interroger l’actuelle
popularité de ce concept organisationnel, nouvellement promu en travail social derrière
ceux de la coordination et du partenariat. Quelles analyses peut-on porter sur son impact
? Comment se décline-t-il dans l’intervention sociale ? Quelles réponses autorise-t-il, et
dans quelles limites ? Quelles compétences, enfin, appelle-t-il de la part de ses
animateurs ?
Ce premier développement laissera place à trois exposés successifs, qui permettront
d’aborder trois modes éprouvés d’utilisation du réseau dans des pratiques d’intervention
sociale.
La première partie, proposée par un responsable de formations en travail social,
s’attache à fournir des repères conceptuels et méthodologiques pour « comprendre,
concevoir, piloter et manager » un réseau de professionnels. Elle s’adresse
prioritairement aux dirigeants et managers, pour leur proposer de nouvelles clefs
d’analyse et de maîtrise du réseau.
Elle vise aussi à les convaincre de l’opportunité de prendre le risque calculé
d’introduire, au service d’une coordination inter-institutionnelle, des pratiques et des
méthodes de réseau professionnel. Ces dernières pourraient en effet enrichir les
standards organisationnels et rendre sens à la gestion des hommes, responsabilisés enfin
dans le partenariat et l’association aux projets.
La deuxième partie met en avant intervenants « de première ligne », se propose de
revisiter des pratiques de travail en réseau mobilisatrices de dimensions collectives,
qui permettent, par la reconnaissance et l’activation des compétences des personnes,
de tracer les voies d’un nouvel exercice de l’intervention sociale, axé sur la
promotion et la citoyenneté des usagers :
• l’intervention de réseau, qui conforte les liens primaires autour de
l’usager et assure les conditions d’un relais par l’entourage, au-delà de
l’intervention de professionnels ;
• l’intervention collective en réseau qui permet l’appropriation collective
et la résolution, par différents acteurs, de questions sociales sur un
territoire.
Dans ces deux cas, la mobilisation des ressources de la personne et de son environnement
s’avère un facteur clef dans la capacité pour l’usager d’être acteur de son propre devenir.
Enfin, le réseau peut être support d’échanges égalitaires entre les personnes ou les
professionnels, dans une recherche d’alternatives aux modes traditionnels de transactions
instaurés par nos cultures, et de pratiques qui permettent à chacun d’inscrire ses
compétences dans un nouvel écosystème. C’est ce que démontrera la troisième partie,
proposée par un universitaire impliqué en psychologie des organisations, à partir d’une
relecture des réseaux d’échanges réciproques des savoirs, initiés par Mme Heber-Suffrin. Ici,
l’actorat des personnes s’exprime dans des pratiques d’échanges et d’apprentissages au
service du développement du lien social et de l’estime de soi, à partir de la reconnaissance
mutuelle des compétences de tout individu.
L’approche holistique

Définition du holisme

Etymologie : de l'anglais holism, construit à partir du grec holos, entier, totalité, et


du suffixe ism utilisé pour former un mot correspondant à une doctrine, un dogme,
une idéologie ou une théorie.

Le mot holisme a été créé en 1929 par Jan Christiaan Smuts (1870-1950), homme
d'Etat sud-africain, à l'occasion de son ouvrage Holism and Evolution. Son auteur
définit le holisme comme "la tendance dans la nature à constituer des ensembles qui
sont supérieurs à la somme de leurs parties, au travers de l'évolution créatrice." Ce
concept lui permet de décrire la propension de l'univers à construire des entités de
complexité croissante : matière inerte, organisme vivant, être vivant et pensant.
Le holisme est un mode de pensée qui appréhende un phénomène ou un système
complexe comme une totalité, ses propriétés ne pouvant être expliquées à partir de ses
seuls composants. Le holisme s'oppose au réductionnisme qui cherche à expliquer un
phénomène en le divisant en parties et à l'atomisme. Il se décline dans de nombreux
domaines : science, métaphysique, sociologie, psychologie, politique, médecine,
biologie, etc.

Holisme ontologique

Le holisme ontologique est une doctrine ou un système de pensée pour lequel les
caractéristiques d'un être, d'une entité ou d'un phénomène, ne peuvent être connues que
si on le considère ou si on l'appréhende dans sa totalité et non par l'étude de chacune de
ses parties indépendamment les unes des autres. On ne peut déduire les propriétés d'un
ensemble à partir de chacune de ses parties.
Holisme méthodologique

En sociologie, le holisme méthodologique est le mode de pensée qui permet


d'expliquer des faits sociaux élémentaires par d'autres faits sociaux et selon lequel le fait
global de la société est irréductible. Les individus y ont des comportements socialement
déterminés. Emile Durkheim (1858-1917) en est le père fondateur, avec Karl Marx
(1818-1883) sur certains aspects. Il s'oppose à une vision de la sociologie, l'
individualisme méthodologique, qui, avec Max Weber (1864-1920), part des individus
avant de les voir en action dans la société qui est l'agrégation des actions produites par
l'ensemble des individus qui la composent.
Exemples de critiques faites au holisme :

 il masque la pluralité et les différences par une vision unitaire et uniforme,

 il sert à faire admettre une croyance qui dépasse l'entendement ou à justifier des
positions peu étayées,

 il favorise le mysticisme, l'ésotérisme et les mouvements sectaires,

 il est pessimiste quant au libre arbitre de l'homme,

 il considère l'être humain comme quantité négligeable, ouvrant la voie au


collectivisme et à un certain relativisme,

 il peut conduire à considérer comme inéluctables les pires comportements humains


et à en minimiser les responsabilités individuelles.
L'approche holiste, en sciences humaines, s'intéresse aux motivations et aux pratiques
sociales des individus pris d'une manière collective au sein de la société. Elle considère que
les faits sociaux doivent être expliqués en relation avec le groupe ou la société.

Durkheim, dans son ouvrage Les Règles de la méthode sociologique, expliqua que « La
cause déterminante d'un fait social doit être recherchée par rapport aux faits sociaux
antérieurs et non parmi les états de conscience individuelle ».

En sociologie, les analyses holistes voient dans la société des contraintes qui assujettissent
les individus. Selon Durkheim toujours, les actes individuels ne peuvent être expliqués que
si on étudie la société et les normes sociales qu'elle impose à ses membres. Par l'éducation
qu'il reçoit, l'individu intériorise des comportements, des façons de penser et de sentir, en
somme toute une culture qui permettra d'expliquer ses agissements ou ses croyances. Pour
eux, les goûts et toutes les autres pratiques sociales se construisent socialement.

 
En sociologie, le holisme prône l'explication de l'inférieur, du local (ex. : les
comportements humains) par le supérieur, le global (ex.: les modèles culturels, les
institutions). Il accompagne une volonté d'autonomie méthodologique, il privilégie «
l'explication » sur la « compréhension » (W. Dilthey), le social sur l'individuel (E.
Durkheim), le système sur les acteurs (T. Parsons).

Pour Fichte, l'individu est relié à l'État d'une façon organique : il entretient le tout et de
cette façon se conserve lui-même. Pour Hegel, l'État est une entité collective quasi
mystique, une « réalité supérieure invisible », d'où les individus tirent leur identité
authentique, et à laquelle ils doivent obéissance et loyauté. Tous les penseurs
collectivistes modernes (y compris Karl Marx) s'appuient sur une entité collective
supérieure, au détriment de l'individu ; ils insistent sur l'importance du tout social et des
forces sociales, qui ont d'une certaine façon un caractère propre et une volonté qui
dépassent les caractères et les volontés de leurs membres.

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