COURS GOUVERNANCE ET DÉVELOPPEMENT TERRITORIAL

Séquence 2 : La mission de développement, territorialité, Détail des compétences municipales

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Séquence 2 : La mission de développement, territorialité, Détail des compétences municipales

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Séquence 2 : La mission de développement, territorialité, Détail des compétences municipales

1 – La mission de développement

La décentralisation est un instrument de gouvernance qui repose sur une logique de gestion indirecte et un
management par l’autonomisation des acteurs locaux. En accordant l’autonomie de décision, le pouvoir
exécutif, vise une meilleure qualité dans la définition des orientations, une meilleure mobilisation des
ressources et une programmation des priorités plus en phase avec les besoins des populations. L’objectif global
demeure une gestion du développement économique, social et environnemental adaptée aux dynamiques
territoriales.

Ce transfert de compétence peut se justifier par trois raisons majeures :

- l’esprit de collaboration au niveau local entre différentes entités du même pouvoir ce qui implique un partage des
tâches.
- Le principe de la subsidiarité qui justifie une répartition des compétences selon la nature de l’échelon de
gouvernance locale.
- Mais surtout la transversalité et la territorialité des enjeux et défis de développement économique, social et
environnemental.

Ainsi au-delà des intérêts stratégiques de la collaboration et du principe de subsidiarité pour une répartition efficiente
des compétences, le troisième enjeu stratégique de la politique de décentralisation vise la mission de développement des
territoires à travers sa dimension transversale. C’est une délégation du pouvoir de la prise de décision et d’exécution des
plans de développement. Dans une logique d’autonomisation, le principe voudrait que le contrôle ne puisse s’exercer qu’à
postériori et a pour but de veiller au respect du cadre légal de la prise décision.

La décentralisation implique donc un transfert de compétence dans la gestion des opportunités de développement et de
manière concomitante, elle implique aussi un transfert des ressources et des moyens qui doivent accompagner les
responsabilités ainsi transférées (Art. 4 et 282 du CGCL).

Il est important de préciser que les réunions du conseil sont l’unique cadre légal d’exercice des compétences et sur des
champs en lien avec les compétences sous peine de sanction (Art. 5 du CGCL). Les sanctions peuvent aller des mesures
administratives aux sanctions pénales prévues par les articles 30 et 88 du Code général des collectivités locales

L’élu local doit donc toujours agir dans le respect total et complet des lois de la république. Dans sa mission
de développement local au sein de l’organe de délibération, le conseil municipal entre constamment en
interaction normée avec les autres acteurs du pouvoir, d’autres collectivités locales et avec l’international de
manière directe et indirecte.

2- La Territorialité

La problématique de la fonctionnalité des territoires occupe le centre du questionnement sur le développement,

avec le défi majeur de l’usage du territoire comme le cadre propice de la formulation de l’action publique. Le
territoire dans sa multifonctionnalité démontre que nous ne pouvons plus concentrer nos moyens publics sur
des localités au nom d’une approche fondée sur les établissements humains et occulter l’approche par les
territoires.

L’approche par les territoires accorde autant d’importance au milieu urbain qu’au milieu rural, elle concentre
son attention sur la dynamique en vigueur et la potentialité de développement économique qu’offre chaque
entité.

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La volonté étatique d’une approche du développement par les territoires se systématise autour de deux liens
fonctionnels structurants :

- le territoire en rapport avec l’identité collective,

- et toujours le territoire en lien cette fois-ci avec la question du développement économique.

Cette approche va ainsi au-delà de la question de l’occupation spatiale et ouvre la possibilité d’aller vers un
projet de territoire. Les territoires dotés d’une structuration sociopolitique affirmée deviennent alors le point
de départ de l’incubation et de la cible de la politique publique territoriale. Ainsi les carences de la politique
d’aménagement du territoire, devant la complexité des projets d’envergure territoriale, sont de ce fait résolues
par l’approche du développement territorial.

Les territoires sont ainsi le fruit d’une fabrication par les acteurs eux-mêmes et ils s’identifient à travers un
projet de territoire. En résumé, nous pouvons rappeler les 10 enjeux suivants que Bruno JEAN propose dans
son étude « Réussir le développement des communautés rurales : dix conditions gagnantes » dans Organisations
& Territoires 12 (2), 2003, pp. 19-31 (Université du Québec à Chicoutimi, ISSN 1493-8871), comme des axes
déterminants pour un développement territorial durable, solidaire et approprié :

1- reconnaître que nous pouvons apprendre de la ruralité ;

2- Protéger la socio diversité à laquelle contribue la ruralité ;

3- Favoriser une approche de développement territorial durable ;

4- Reconnaître la multifonctionnalité de la nouvelle économie rurale ;

5- Mobiliser le capital social et les infrastructures sociales entrepreneuriales ;

6- Soutenir le développement des capacités des communautés ;

7- Soutenir l’émergence d’une nouvelle gouvernance citoyenne ;

8- Rendre intelligible l’interdépendance rurale-urbaine ;

9- Soutenir une nouvelle solidarité rurale-urbaine ;

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10- Mettre en œuvre une politique publique appropriée.

3 - Détail des compétences municipales

La gestion des projets de développement territorial implique que nous fassions une distinction basée sur la finalité de la
compétence. Cette distinction permet d’établir deux groupes distincts et l’utilité des instruments de mise en œuvre de
l’action municipale.
Nous avons les compétences de base qui impliquent une offre de services généraux aux citoyens. Nous devons cependant
préciser que le dispositif global à la base de cette offre de service doit faire l’objet d’un processus de planification des
infrastructures et dispositif organisationnel.
Parallèlement et à un niveau de gestion supérieure, nous avons les compétences qui impliquent constamment une mission
de planification et de gestion de projet, via des instruments spécifiques de gouvernance et dans un but de transformation
du territoire selon un plan, des programmes et projets de territoire adossés aux principes de développement durable.

a- Les compétences d’offre de service de base :

Le citoyen a un besoin quotidien de service public qui implique un contact constant d’offre de service.
À travers cette offre de service municipal, qui répond à des besoins quotidiens, la république ancre sa présence dans le
quotidien du citoyen. L’État remplit ainsi un principe fondamental qui est la continuité du service public sur l’ensemble
du territoire national. La gestion des compétences d’offre de service public de base implique en amont une planification
constante et rigoureuse du dispositif global.

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