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LES RAISONS ET LES OBJECTIFS DE LA PRIVATISATION DES SERVICES

URBAINS
Pendant la période de la gestion urbaine centralisée et interventionniste, toutes les politiques
et orientations urbaines ainsi que leur exécution et leur évaluation étaient définies par l’Etat
central. A cet effet, il définissait administrativement les zones et leurs vocations d’où toute
réalisation qui ne répond guère à la conformité ou aux normes établies, est considérée comme
illégale. C’est d’ailleurs dans ce sillage qu’on parle d’une exclusivité de l’Etat. Cependant,
dans les années 70, on note l’apparition de la crise environnementale dans le Sahel qui se
caractérise par une sécheresse, une famine et une pauvreté sur l’ensemble dudit territoire. Il y
a également la crise énergétique due à la guerre de Kippour qui a vu le jour dans les années
1973-1974 à travers le premier choc pétrolier. En effet, ces phénomènes particuliers combinés
à l’urbanisation qui s’identifie par une forte demande de commodités, ont bouleversé
l’économie mondiale. Ainsi, l’incapacité financière de l’Etat à faire face à ces politiques et la
forte demande de la population ont poussé les institutions de Brettons Wood à s’imposer dans
les années 1980 à travers les politiques d’ajustement structurel. L’adoption de cette approche
technocratique et les réformes institutionnelles justifient l’abandon et le désengagement de
l’Etat sur l’offre des services urbains avant de procéder à un éventuel renforcement d’acteurs
territoriaux tel que les partenaires publics privés ou les collectivités locales par le biais de la
décentralisation. Le rôle de ces acteurs notamment les Etablissement Publics à caractère
administratif (EPA) ou industriel ou commercial (EPIC), les concessionnaires de services
publics est d’assurer la gestion des services publics en signant des contrats avec l’Etat jacobin.
En plus de cela, la Banque Mondiale et le Fonds Monétaire International ont recommandé à
l’Etat de revisiter ces politiques de développement afin de faire face à la crise économique et
sociale. Suite à ces effets, l’Etat a réajusté ses politiques en privatisant les services urbains
afin de relever son économie.

Après avoir mis en lumière les raisons pour lesquelles l’Etat a opté pour le choix de la
privatisation des services urbains, nous éluciderons les objectifs de cette portée.

Les pays en voie de développement sont fragilisés par un retard économique surtout dû à une
mauvaise gestion de leurs ressources mais également de la façon dont s’effectue la gestion au
sein des gouvernements, de manière anarchique. Ce manque de coordination entre acteurs
constitue un joug irréversible qui se déverse sur les comportements socio-économiques et
peine à connaitre des solutions permettant d’atténuer les contraintes que cela engendre. Le
concept de la gouvernance se conjugue sur les modalités de la gestion harmonieuse et
transparente des actions que mènent les dirigeants étatiques dans l’exécution de leur pouvoir à
offrir un cadre de vie prospère et durable aux citoyens. Face à un monde dominé par la
compétitivité à tous les niveaux et où les moyens financiers peinent à être déployés, l’heure de
réfléchir sur les voies et moyens qui permettent de répondre efficacement aux besoins
formulés par les populations, demeure un aspect fondamental. L’urbanisation, avec ses effets
relativement dévastateurs, a accentué le coût des services urbains et occasionné une nouvelle
tendance de la gouvernance ; celle dite « la bonne ». Cette approche regorge ainsi, le
partenariat en mettant l’accent sur toutes les formes de légitimité de la gouvernance
(transparence, équité, respect des droits humains, etc.) pour assouvir un développement.
Donc, la réponse des dirigeants étatiques, en particulier les PED est de rendre réalisable les
objectifs de développement fixés, surtout dans les agglomérations, en favorisant la
privatisation des services urbains. Ceci permet de mieux saisir les difficultés liées à la prise en
charge des interventions publiques et les nombreux projets non réalisés. Le secteur privé est
chargé ainsi en ce qui concerne ces objectifs:

D’accompagner les pouvoirs publics dans leur action de gestionnaire,


De compenser le désengagement financier de l’Etat,
De permettre l’efficacité des politiques de décentralisation,
De permettre l’expression de nouveaux besoins pour la population,
De favoriser le bien-être social,
De lutter contre les pressions de la société,
De rechercher la rentabilité économique des services urbains,
De permettre une meilleure gestion des infrastructures (routières, commerciales, etc.),
D’assurer le recouvrement des couts,
De rechercher l’équilibre durable entre compétitivité et équité,
De faire valoir les richesses et les forces propres des agglomérations,
De réduire les disparités socio-spatiales, etc.

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