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Présentation du projet à évaluer et de son contexte


 Situation dans laquelle s’inscrit le projet – Contexte du pays
Une longue tradition de centralisation des pouvoirs de décision
caractérise la vie nationale. Cette réalité a eu pour conséquence de
faire de l’Etat un organe aux structures rigides peu enclin à s’adapter
aux besoins locaux. L’incapacité de l’Etat et de son appareil
administratif à fournir des services tant de qualité que de proximité à
la population a motivé les constituants de 1987 à prescrire un
nouveau mode d’organisation de l’Etat reposant sur la
décentralisation, dans le cadre d’un Etat unitaire. Cette Constitution,
tant du point de vue de son esprit que de sa lettre, manifeste une
volonté réelle de créer tous les mécanismes propices à l’émergence
d’une véritable décentralisation en Haïti avec la participation effective
de la population aux prises de décision. Ce faisant, la Constitution
confère aux communes l’autonomie administrative et financière et la
compétence d’élaborer et d’exécuter leurs politiques et plans de
développement dans le respect des orientations nationales. Aussi,
cette constitution, dans son article 71, reconnaît à l’administration
centrale de l’Etat l’obligation de fournir aux collectivités territoriales
l’appui technique nécessaire à l’accomplissement de leurs missions.
Dans cette perspective, différents ministères de l’administration
centrale (MPCE, MICT, MEF) ont mis ou mettent en œuvre, avec
l’appui de la coopération internationale, certains programmes dont la
finalité est de renforcer et d’améliorer la performance des collectivités
ainsi que la gouvernance locale. Il convient de citer parmi les
principaux, le Programme de Développement Local en Haïti (PDLH)
financé par la coopération canadienne, le Programme d’Appui à la
Gouvernance et à l’Investissement Local (AGIL) financé par l’UE, et
dernièrement le Projet d’appui aux Collectivités Territoriales
haïtiennes réalisé par le consortium Limyè ak òganizasyon pou
kolektivite yo ale Lwen (Lokal) financé par l’USAID. Cependant, ces
programmes sont peu coordonnés entre eux ; il n’existe pas de
politique publique qui les encadre réellement pour les mettre en
cohérence.
Par ailleurs, à la fin des années 1990, des espaces de concertation
sectorielle (santé, éducation, agriculture) ou géographique
(communal, départemental) ont été mis en place, regroupant des
acteurs.trices de la société civile et étatiques. Cependant, la plupart
de ces espaces n’ont pas été maintenus, en raison de leur
dépendance par rapport aux fonds de coopération, du changement
régulier de gouvernance et de l’incapacité des fonctionnaires à
aborder les problématiques territoriales de façon systémique.
Aujourd’hui, le Ministère de la Planification et de la Coopération
Externe (MPCE) oriente sa politique de décentralisation et de
développement local vers la planification communale, au travers des
Plans Communaux de Développement (PCD). Pour leur élaboration et
mise en œuvre, il est prévu le montage de Conseils de
Développement Communal (CDC) composés d’acteurs.trices
étatiques et de quelques organisations censées représenter toute la
société civile. Il s’avère néanmoins que ces dernières sont désignées
selon les intérêts personnels des autorités plutôt que l’intérêt général
et qu’aujourd’hui, la plupart des CDC ne sont pas fonctionnels ; ils
sont rarement mis en œuvre et restent souvent préparés par des
ONG.
Le constat général est que les autorités locales ne sont que très
rarement compétentes sur les fonctions qu’elles sont censées exercer,
notamment par manque de moyens et de compétences.
Dans ce cadre, le KNFP et le CCFD-Terre Solidaire ont mis en œuvre
entre 2018 et 2021 (42 mois), un projet dont l’objectif était de
contribuer à une démocratie plus inclusive en Haïti par la participation
citoyenne, en particulier des femmes et des jeunes, au
développement des territoires. Il supposait la diffusion en milieu rural
et urbain des mécanismes de concertation et participation des
populations exclues (en particulier des jeunes  et des femmes) à la vie
publique de leurs communes au travers d’un instrument « l’espace
Makòn ». Espace ouvert, au fonctionnement souple et autonome, les
Makòn réunissent des organisations communautaires de base (OCB),
organisations de la société civile (OSC) et mouvements de base d’un
territoire. C’est un espace de dialogue et rencontre multisectoriel entre
organisations sociales, un lieu de construction de solutions
concertées, de veille, de contrôle et d’interpellation des élus locaux, et
enfin de proposition et participation aux politiques publiques
territoriales.
Le projet étant en phase de finalisation,  il est nécessaire de procéder
à son évaluation externe finale.
 
 Présentation des parties prenantes
Comité Catholique contre la Faim et pour le Développement (CCFD-
Terre Solidaire)
Le CCFD-Terre Solidaire est une association française de
développement sans but lucratif créée en 1961 qui s’appuie sur un
vaste réseau de 15 000 bénévoles en France. Le CCFD-Terre
Solidaire conjugue 3 axes d’action au service de la solidarité
internationale: i) le soutien à des projets internationaux de
développement menés avec des partenaires locaux ; ii) les actions de
sensibilisation et d’éducation au développement menées auprès du
public français, pour bâtir une société mondiale solidaire ; iii) le
plaidoyer auprès des décideurs politiques et économiques français et
européens. Le CCFD-Terre Solidaire soutient plus de 688 projets
dans 68 pays du Sud et de l’Est. Avec chacune de ses 519
organisations partenaires, l’association développe des projets sociaux,
économiques et éducatifs, qui visent à réduire la pauvreté.
 
 Conseil National de Financement Populaire / Konsèy Nasyonal
Finansman Popilè (KNFP)
Le KONSEY NASYONAL FINANSMAN POPILE, a été créé en 1998
pour apporter un soutien technique et institutionnel à ses membres
dans le but d’orienter la construction d’un système de financement
populaire capable de participer significativement au changement de la
situation socio-économique des populations les plus démunies et
fragiles en Haïti, notamment en zones rurales. Le champ
d’intervention du KNFP couvre particulièrement les domaines
suivants :
– La formation, l’appui conseil pour Mutuelles de Solidarités, Banques
Communautaires, Associations paysannes, micros et petites
entreprises ;
– Le renforcement organisationnel et appui conseil pour Mutuelles de
Solidarités, Banques Communautaires, Associations paysannes,
micros et petites entreprises ;
– Le plaidoyer et la recherche-développement.
 
 Coopération entre le CCFD-Terre Solidaire et le KNFP
Le CCFD – Terre Solidaire est un partenaire historique du KNFP. La
SIDI (Solidarité Internationale pour le Développement et
l’Investissement), filiale du CCFD – Terre Solidaire, a contribué
activement à la création du KNFP. Les deux institutions partagent des
valeurs communes. Elles se rencontrent sur l’idéal de la construction
d’une société inclusive et plus juste. Depuis 1998, le CCFD – Terre
Solidaire apporte chaque année un appui financier institutionnel pour
la mise en œuvre du plan opérationnel du KNFP. Le CCFD – Terre
Solidaire supporte ainsi la stratégie du KNFP qui vise à améliorer
l’accès des exclus aux services financiers en vue de leur
épanouissement.
Dans le cadre du projet objet des présents TdR, le KNFP est le
partenaire local responsable de la mise en œuvre du projet et le
FCFD-Terre Solidaire est co financeur du projet et partenaire dans
l’appui à sa mise en œuvre, à son suivi et évaluation.
 
 Descriptif du projet en cours et contexte
1. Historique du projet
Le projet à évaluer a été sélectionné dans le cadre d’un instrument de
financement spécifique de l’Agence Française de
Développement : FISONG (Facilité D’innovation Sectorielle pour les
ONG), sur la thématique de la Participation Citoyenne. La FISONG est
un appel à projets thématique pour permettre l’émergence de
pratiques innovantes portées par des organisations de la société civile
et permet le développement de partenariats entre des OSC françaises
ou internationales et l’AFD, autour du cofinancement de projets
innovants sur les différents secteurs qui touchent au développement.
Par «innovation », l’AFD entend la recherche de nouveaux modes
d’intervention apportant une réelle plus-value dans les procédés
techniques, méthodologiques, organisationnels et/ou de partenariats
mis en œuvre, susceptibles de créer de nouvelles dynamiques et de
jouer un rôle moteur dans un secteur. La FISONG a pour objet de
valoriser et encourager les capacités d’innovation et de capitalisation
des OSC, de créer des synergies entre l’AFD et les OSC pour
améliorer la coordination des politiques publiques avec les initiatives
de la coopération non gouvernementale, de renforcer le partenariat
avec les OSC comme vecteurs d’aide adaptés à des situations
d’absence ou de défaillance des maîtrises d’ouvrages publiques.
Dans ce cadre, le projet prétendait aborder les problèmes suivants,
liés au contexte haïtien :
– Faible inclusion des citoyens.nes dans la définition, le suivi,
l’évaluation des politiques publiques locales : au niveau communal, les
autorités marquées par une culture verticale et centralisée,
concentrent tous les pouvoirs, ne permettant pas la participation
effective des citoyens.nes, à la discussion, conception et décision des
politiques publiques locales. Ces dernières sont donc peu adaptées
aux réels besoins de la population, en particulier des plus exclu.e.s.
– Fragmentation de la société civile locale : celle-ci est formée
majoritairement d’organisations engagées auprès des groupes exclus
de la vie publique, en particulier les femmes, les jeunes, les
paysans.nes et personnes handicapées. Cependant ces organisations
sont éparpillées, peu coordonnées, à l’échelle des sections
communales ou des communes. Avec les récentes catastrophes
naturelles, ces organisations se sont multipliées, sans pour autant se
coordonner davantage ; elles peinent donc à faire entendre la voix de
leurs membres et à réellement peser sur les décisions prises par les
autorités publiques.
– Manque d’intégration sociale d’une population urbaine en
expansion : en Haïti, plus de 50% de la population réside actuellement
en ville. Toutefois, les liens sociaux y sont de faible intensité, en
raison d’un manque de solidarité et du sentiment d’appartenance
communautaire que l’on trouve en milieu rural, et d’une certaine perte
de confiance dans les structures organisationnelles de base
fréquemment cooptées par les partis politiques. Par exemple, au Cap
Haïtien, sur les 400 organisations recensées à l’échelle de la
commune, plus des deux tiers n’exercent pas de réelle activité,
servant davantage de vitrine à des partis ou candidats. La majeure
partie de cette population urbaine vit ainsi en situation d’exclusion
économique et sociale, sans parvenir à défendre ses aspirations à
une vie meilleure.
– Prise en compte de la problématique spécifique genre et jeunesse:
en 2013, 41% de la population ont moins de 18 ans. La proportion des
jeunes (15-24 ans) est également significative : 20% (2010) . Cette
jeunesse nombreuse voit cependant ses besoins et intérêts peu pris
en compte au niveau des organisations de base et des politiques
publiques. La même problématique se pose pour les femmes, qui sont
défavorisées en matière d’accès aux services de base par rapport aux
hommes ; à titre d’exemple, seulement 72% des femmes savent lire et
écrire en 2012 contre 81% des hommes. En termes de niveau
d’études, en 2013, 22% de femmes ont déclaré avoir atteint le niveau
secondaire contre 36.3% des hommes. Ce projet entend donc
favoriser des politiques publiques davantage transversales,
répondants à tous les besoins différenciés, dont la problématique
transversale du genre et de l’égalité femmes – hommes qui croise les
autres problématiques comme celles de la jeunesse, du handicap, etc.
 
L’innovation proposée par ce projet est un modèle de gouvernance locale
appelé Makòn, testé par le KNFP dans deux communes rurales du
pays (Gros Morne et Limonade). Le Makòn est un espace de
concertation de la société civile. Il regroupe notamment des groupes
de base (organisations paysannes, de jeunes, de femmes…). Il est un
lieu de rencontre, de confrontation d’idées contradictoires et de
dialogue entre les acteurs.trices d’un même territoire en vue de
discuter des problèmes du territoire, de construire communément
leurs aspirations et leurs revendications, de contribuer à la
planification de son développement. L’espace a vocation à s’impliquer
dans le développement de la commune à travers des activités, mais
aussi en jouant un rôle de veille et d’interpellation des autorités.
Conscientes de la représentativité du Makòn et soucieuses de leur
légitimité auprès de la communauté, ces autorités collaborent
facilement avec lui, répondant à ses sollicitations et lui proposant de
participer à ses prises de décision concernant la vie de la commune.
Le Makòn renvoie donc à l’idée de gouvernance locale et d’implication
de pouvoirs locaux dans le développement de la commune.
Après plusieurs années de fonctionnement à Gros Morne et
Limonade, le Makòn regroupait dans ces deux communes rurales
respectivement 20 et 30 organisations ou réseaux. Cet outil s’est
révélé être une alternative efficace de gouvernance locale[1] pouvant
renforcer la participation des citoyens.nes les plus vulnérables[2]. Cette
participation se fait de différentes manières, le Makòn étant :
 Un espace de formation politique et de montée en leadership.
Si le Makòn veille à maintenir son indépendance politique
et a fait pour cela le choix de n’être constitué que de
représentants de la société civile, il constitue un espace de
montée en puissance et de renforcement de capacités pour
ses membres. A titre d’illustration, lors des dernières
élections de janvier 2017, de nombreux CASEC et ASEC
élus à Gros-Morne et Limonade sont issus d’organisations
sociales et ont auparavant participé aux espaces Makòn.
 Un espace de construction de solutions
concertées mutualisant les efforts en vue de résoudre des
problèmes de la commune ou section communale[3] à partir
d’une priorisation collective. A Limonade par exemple, en
2013, la construction d’une école financée par l’Etat et
exécutée par une entreprise privée est stoppée sans
explication. Le Makòn interpelle le conseiller en charge de
l’éducation de la commune afin d’obtenir des informations.
Grâce au dialogue établi, la construction est presque
immédiatement relancée. Un espace de veille, de contrôle et
d’interpellation, où les citoyens.nes accèdent à des
informations et incitent les responsables étatiques à leur
rendre des comptes. A Gros-Morne, les autorités sont
régulièrement interpellées par le Makòn sur les questions
de santé et, sur le choléra, en particulier.
 Un espace de proposition où les citoyens.nes participent à
l’élaboration et la mise en œuvre des politiques publiques.
A Limonade et Gros-Morne, en période électorale, le
Makòn propose aux candidats de se positionner face à une
série de recommandations de politiques publiques, dont il
effectue le suivi ensuite.
 
Le Makòn est ainsi devenu un interlocuteur incontournable, une force
de pression et d’influence ou même de sanction au niveau de ces
communes. L’efficience, l’autonomie et la pérennité du Makòn sont
garanties par son faible coût de fonctionnement (dépenses logistiques
pour les réunions) qui est pris en charge par ses membres sur la base
de cotisations. Ce coût de fonctionnement varie avec le niveau
d’infrastructure et la topographie de la commune (distances et états
des pistes qui influent beaucoup sur les frais de mobilité des
personnes et leur disponibilité). Il est autour de 2 000 à 2 500 gourdes
(26-32 €) par réunion pour un Ti Makòn et entre 3 000 et 4 000
gourdes (40-53 €) pour un Gwo Makòn et est financé par les
cotisations des membres des Makòn. Par ailleurs, la présidence
tournante (tous les trois mois) garantit la participation et prise de
responsabilité de chaque membre et limite la dépendance envers les
organisations fondatrices.
Apres plusieurs années de fonctionnement des Makòn de Gros Morne
et de Limonade, les étapes de problématisation, conceptualisation et
expérimentation ont été conduites par le KNFP au niveau de ces deux
communes et ont permis de tester sa reproductibilité.
Pour ce projet FISONG, il s’agit à la fois de diffuser cette innovation au
niveau d’autres communes rurales, de procéder à un changement
d’échelle en l’expérimentant en milieu urbain et de la faire reconnaître
auprès des autorités locales et nationales.
L’innovation de ce projet résidait également dans son approche
intégrée du genre, dans toutes les actions et à tous les niveaux des
différents processus. Plusieurs actions spécifiques sont également
innovantes dans le contexte du projet afin de favoriser la participation
des femmes et des jeunes filles à travers la détermination d’un
pourcentage minimum, l’organisation des transports et des repas,
ainsi qu’une participation financière pour la garde des enfants en leur
absence.
 
2. Objectifs du projet
Objectif global
Contribuer à une démocratie plus inclusive en Haïti par la participation
citoyenne, en particulier des femmes et des jeunes, au
développement des territoires.
 
Objectif spécifique
Diffuser en milieu rural et urbain des mécanismes de concertation et
participation des populations exclues (en particulier des jeunes et des
femmes) à la vie publique de leurs communes.
 
3. Coût total du projet et financement par acteur
Budget total: 846.718,00€
Apport AFD (FISONG): 762.046,00€
Apport CCFD-Terre Solidaire: 84.672,00€
 
4. Public cible cible
Bénéficiaires directs
Les groupes cibles du projet sont constitués de plus de 100
Organisations de base, près de 200 Mutuelles de solidarité, 6
Conseils Municipaux, 22 CASEC (Conseil d’Administration de la
Section Communale) et 110 ASEC (Assemblée de la Section
Communale) des communes suivantes :
– Nouveaux Makòn : Bassin  Bleu, Trou du Nord, Quartier Morin, Cap
Haïtien
– Makòn déjà implanté : Gros Morne, Limonade
Et plus précisément :
– Membres des organisations de base et les mutuelles, des groupes
formels ou informels basés sur l’entraide et la solidarité. Les
organisations de base sont en général des structures communautaires
multisectorielles travaillant sur leur territoire d’implantation. Toutefois,
certaines concentrent leurs interventions dans des domaines
spécifiques comme la culture ou l’éducation. Les Mutuelles de
Solidarité sont des groupes solidaires de d’épargne et crédit. Ces
groupes de financement de proximité sont autogérés et sont
constitués en général d’une moyenne de 30 personnes.
Ces organisations ont pour objectif de représenter les populations
exclues des territoires (paysan.nes, femmes, jeunes, personnes
handicapées, etc.). Elles possèdent un fort potentiel de transformation
sociale, caractérisé par leur bonne implantation territoriale et
sectorielle. Parce qu’elles sont aussi toutes concernées par les
inégalités entre les hommes et les femmes, la question du genre sera
prise en compte et intégrée de façon inter-sectionnelle. Ces
organisations disposent d’une assise sociale importante dans les
communautés, elles sont reconnues et respectées sur le terrain.
Acteurs.trices de premier plan, elles sont aujourd’hui considérées
comme des interlocuteurs indispensables au dialogue Etat-Société.
– Les conseils municipaux sont des instances étatiques responsables
de la gestion des communes alors que les CASEC sont en charge de
la gestion des sections communales. Les ASEC sont des instances
délibératives implantées au niveau des sections communales exerçant
un pouvoir de contrôle sur les CASEC. Le KNFP constate souvent que
dans les communes où il travaille, les élus aux CASEC et les ASEC
sont souvent des leaders d’organisations de base bien implantés dans
leurs communautés.
  
Bénéficiaires indirects
Les 624 977 habitant.te.s des 6 communes seront impactés.es par les
retombées sociales du projet, et en constituent les bénéficiaires
indirects. Plus de la moitié de cette population sont des femmes et des
jeunes (filles et garçons). Cinq de ces six communes sont à
dominance rurale où l’agriculture de subsistance représente la
principale activité de la population. Tous ces habitants devraient
bénéficier de politiques publiques plus inclusives que ce processus
plus démocratique et représentatif devrait générer ou encourager.
 
5. Activités et principaux résultats escomptés
Résultat 1. Les espaces Makòn diffusés au niveau de 3 communes
rurales renforcent la participation citoyenne des populations exclues.
Activité 1.1-Mise en place et accompagnement d’espaces “Makòn” au
niveau des sections communales et des communes.
1.1.1-Identification et cartographie des organisations sociales des
communes avec une attention portée à l’inclusion d’organisations de
femmes et de jeunes.
1.1.2-Sensibilisation à l’approche Makòn
1.2.3-Formation des acteurs.trices  à l’approche Makòn
1.1.4-Organisation de visites exploratoires d’échange avec les Makòn
existants
1.1.5-Constitution des Makòn
1.1.6-Appui à l’animation et au suivi des Makòn
Activité 1.2-Formation des représentants de la société civile et des
autorités locales sur les questions de gouvernance locale et
démocratie participative, développement durable, équité de genre.
1.2.1-Evaluation des besoins prioritaires de formation dans chaque
commune
1.2.2-Conception des modules de formation
1.2.3-Realisation des formations
Activité 1.3-Partage d’apprentissages autour de la dynamique de
gouvernance locale et développement territorial
1.3.1-Réalisation de visites d’échanges
1.3.2-Organisation de trois  séminaires de partage d’expériences sur
la gouvernance locale et le développement territorial
 
Résultat 2. L’expérimentation de l’espace Makòn à l’échelle d’une
grande ville contribue à l’inclusion des citoyen-nes les plus
défavorisés-es dans le tissu social urbain.
Activité 2.1-Réalisation d’une étude de faisabilité d’implantation d’un
Makòn au Cap Haïtien.
2.1.1-Identifiction et sélection des ressources humaines nécessaires
2.1.2-Réalisation de l’étude2.2-Mise en place du Makòn « urbain » au
Cap Haïtien
2.2.1-Identification et cartographie des organisations sociales du Cap
avec une attention portée à l’inclusion d’organisations de femmes et
de jeunes.
2.2.2-Visites territoriales
2.2.3-Sensibilisation  des acteurs.trices à l’approche Makòn
2.2.4-Formation à l’approche Makòn
2.2.5-Organisation de visites exploratoires d’échange avec Makòn
déjà constitués
2.2.6-Constitution du Makòn
2.2.7-Appui à l’animation du Makòn
 
Résultat 3. Les autorités locales, nationales et la société civile
haïtienne mettent en œuvre des mécanismes de participation des
groupes exclus grâce à la capitalisation et diffusion de l’approche
Makòn.
Activité 3.1-Production de documents de capitalisation sur l’expérience
Makòn
3.1.1-Identification des thématiques de la capitalisation
3.1.2-Réalisation de la capitalisation
3.1.3-Elaboration et publication de 2 guides de fonctionnement de
Makòn
Activité 3.2-Diffusion de documents de capitalisation des résultats du
projet et de la méthodologie du Makòn
3.2.1-Organisation d’un atelier de capitalisation
3.2.2-Publication et diffusion des résultats de la capitalisation
3.2.3-Formation de formateurs à la méthodologie Makòn
3.2.4-Diffusion des guides de fonctionnement des Makòn
 
B. Objectifs et méthodologie de l’évaluation
 Objectifs de l’évaluation
Objectifs pour le CCFD-Terre Solidaire
Mettre en relief les forces et faiblesses du projet et de la méthodologie
adoptée;
Apporter des éléments de réflexion sur la stratégie d’intervention
Identifier les difficultés, analyser les problèmes principaux qui ont
affectés la mise en œuvre du projet (analyse des risques et
hypothèses identifiés lors de son identification, évolution des relations
entre les acteurs participants, évolution du contexte, etc.;
Evaluer la méthodologie d’accompagnement et de renforcement des
organisations participantes.
Analyser de façon systématique et transversale l’approche genre et
jeunesse
 
Objectifs pour le KNFP
En plus de ceux mentionnés par le CCFD, cette évaluation finale du
projet doit permettre de :
Avoir un regard global sur le fonctionnement des Makòn en vue de
faire ressortir les améliorations à apporter afin d’assurer leurs
pérennités en dehors de projet et/ou de l’accompagnement du KNFP
Analyser le niveau d’appropriation et de compréhension de la
dynamique Makòn par ses acteurs.trices
Dégager des pistes de réflexions et de stratégies pour une meilleure
intégration des Makòn au sein des espaces de concertation mixtes
(AL-OSC) ainsi qu’un meilleur positionnement sur les grands défis
(sociaux, économiques, politiques, sanitaires, environnementaux, etc.)
qui traversent leurs territoires.
 
 Critères à évaluer
– Pertinence (les objectifs répondent ils aux problématiques identifiées,
correspondent-ils aux attentes des bénéficiaires et à leurs besoins ?) :
Identification des groupes cibles et de leurs besoins
 Modalités et qualité de la sélection
 Modalités et qualité de l’analyse de leurs besoins et des besoins
Correspondance entre les objectifs du projet et les problèmes définis et les
besoins des groupes cibles
 Qualité de l’analyse des options stratégiques pour aborder les
problèmes identifiés.
 Adéquation de la logique d’intervention du projet (cadre logique
du projet).
 Participation des groupes cibles et parties prenantes dans
l’identification et mise en œuvre projet.
Adéquation avec le contexte
 Interaction entre le projet et le contexte politique haïtien, les
politiques publiques et la position des autorités dans les
déférents niveaux (local, régional, national).
 Adaptation du projet à l’évolution du contexte et de l’actualité.
 Pertinences des hypothèses et risques identifiés lors de la
conception du projet. Se sont-elles confirmées ? Comment ont-
elles été gérées de manière adéquate ?
– Efficience (mesure de la transformation des ressources disponibles
en résultats attendus par les activités réalisées, en termes quantitatif,
qualitatif et de temporalité) :
Analyse du budget et de la comptabilité
 Montant des dépenses réalisées et analyse en relation avec le
budget prévu.
 Qualité de l’élaboration des rapports financiers et respect des
délais.
 Mesure des dépenses réalisées eu regard des bénéfices obtenus
(relation coûts / bénéfices).
– Efficacité (le projet a t’il obtenu les résultats et les objectifs
prévus?) :
Réalisation des objectifs spécifiques et analyse des résultats atteints
 Degré d’atteinte des objectifs spécifiques
 Degré d’atteinte des résultats, degré de mise en œuvre des
activités prévues
 Existence de résultats atteints mais non prévus  
– Viabilité (déterminer en quelle mesure les résultats positifs du projet
et le flux des bénéfices se maintiennent une fois conclu le financement
externe ou les appuis non financiers) :
Au niveau institutionnel
 Capacité (institutionnelles, ressources humaines et financières,
équipement, etc.) du KNFP et des Makòn pour maintenir leur
activités et fonctionnement.
 Capacité de diffusion et d’appropriation de la méthodologie
Makòn
 Au niveau politique
 Etat des relations avec les instances officielles, et avec d’autres
organisations.
 Alliances crées ou renforcées dans le cadre du projet.
 Outils créé et installés dans le cadre du projet pour renforcer
l’autonomie des Makò
 Maintien et usage des connaissances acquises.
– Impact (degré d’atteinte de l’objectif du projet général) :
 Degré d’atteinte de l’objectif général prévu par le projet
 Contribution du projet à la diffusion en milieu rural et urbain des
mécanismes de concertation et participation des populations
exclues (en particulier des jeunes et des femmes) à la vie
publique de leurs communes.
 Utilité des Makòn dans les territoires : quels rôles jouent-ils
dans le développement de leurs communautés et l’amélioration
de l’accès aux services de base.
 

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