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Rev. ivoir. anthropol. sociol.

KASA BYA KASA, n° 38, 2018


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LES DETERMINANTS DU FAIBLE TAUX DE PARTICIPATION


CITOYENNE A LA GESTION DES COLLECTIVITES
TERRITORIALES EN COTE D’IVOIRE : LE CAS DE LA
COMMUNE DE BOUAKÉ
THE DETERMINANTS OF THE LOW RATE OF CITIZEN
PARTICIPATION IN THE MANAGEMENT TERRITORIAL
COLLECTIVITIES IN COTE D’IVOIRE : THE CASE OF
MUNICIPALITY OF BOUAKÉ

Jean-Arsène Paumahoulou GUIRIOBE


Enseignant-chercheur
Université Alassane Ouattara de Bouaké
Département d’Anthropologie et de Sociologie
pamlaud2012@yahoo.fr

RESUME
La commune de Bouaké a accueilli en 2015 un projet devant contribuer à l’émer-
gence d’une culture de participation citoyenne. Elle a constitué de ce fait le champ
d’investigation de cette étude qui a pour objectif d’analyser les facteurs déterminant le
faible taux de participation citoyenne à la gestion des collectivités territoriales qui ne
cesse de s’alourdir en Côte d’Ivoire. Pour ce faire, des personnes ressources ont été
interrogées par le biais d’entretiens semi-directifs individuels. Il ressort que ce faible
taux est déterminé d’une part par l’inexistence de législation nationale sur la participa-
tion citoyenne à la gestion des collectivités locales et, d’autre part par l’inachèvement
intempestif de l’application des stratégies de participation citoyenne mises en œuvre,
les promesses électorales non tenues, l’insuffisance de communication et la crise de
confiance entre les populations et les autorités municipales.
Mots clés : Participation citoyenne, déterminants, gestion, collectivités territoriales,
population, commune.

ABSTRACT
In 2015, the municipality of Bouaké welcomed a project to contribute to the emer-
gence of a culture of citizen participation. It has thus constituted the field of investiga-
tion of this study, which aims to analyze the factors determining the low rate of citizen
participation in the management of local authorities which is growing in Côte d’Ivoire.
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To do this, resource persons were interviewed through individual semi-structured in-


terviews. It appears that the low rate of citizen participation in the management of the
commune of Bouaké is determined on the one hand by the lack of national legislation
on the participation of the populations in the management of local communities and, on
the other hand part by through untimely completion of the implementation of the citizen
participation strategies implemented, unfulfilled election promises, insufficient communi-
cation and a crisis of confidence between the populations and the municipal authorities.
Keywords: Citizen participation, determinants, management, territorial collectivities,
populations, commune.

INTRODUCTION
Le concept de participation est pluridisciplinaire. Ainsi, différentes organi-
sations (entreprises, institutions, territoires) se sont ouvertes à cette notion
de participation (notamment les clients, usagers ou citoyens) à la vie des
organisations. La participation citoyenne a connu depuis les années 1990
une importante évolution qui s’inscrit dans un phénomène de société dans
les pays développés et ensuite sous-développés, aidée en cela par le courant
de la démocratie participative, l’évolution des formes de participation et le
développement des réseaux sociaux. Ainsi, le citoyen est considéré comme
un véritable acteur intervenant dans la « production », voire la « promotion »
d’une ville, d’une région ou d’un territoire (Reniou, cité par K. A. Y. Ghidouche,
I. Kaawach, et F. Ghidouche, 2016, p. 11). D’un point de vue conceptuel, la
participation citoyenne s’inscrit, pour cette étude, dans un cadre institutionnel,
c’est-à-dire dans le cadre précis de la gestion des collectivités territoriales.
Elle désigne donc l’ensemble des mécanismes d’implication volontariste et de
mise à contribution des populations, à travers des cadres contractuels, dans
les opérations de développement les concernant. Celle-ci exprime en fait la
mesure selon laquelle les autorités locales prennent en compte les avis et les
préoccupations de la société civile en dehors des périodes électorales (CGLU
Afrique et Cities Alliance, 2013, p. 14).C’est un processus d’engagement
obligatoire ou volontaire de personnes ordinaires, agissant seules ou au sein
d’une organisation, en vue d’influer sur une décision portant sur des choix
significatifs qui toucheront leur communauté. Cette participation peut avoir lieu
ou non dans un cadre institutionnalisé et être organisée sous l’initiative des
membres de la société civile (recours collectif, comités de citoyens) ou des
décideurs (référendum, commission parlementaire). Le concept de participation
citoyenne est plutôt vaste. Mais ici, il consiste en des actions (individuelles ou
collectives, ponctuelles ou régulières) engagées par les citoyens en vue de

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contribuer activement au développement local (K. A. Y. Ghidouche, I. Kaawach,


et F. Ghidouche, 2016, op.cit., p. 13).
La participation des populations est en effet nécessaire pour la mise en
œuvre des politiques locales. C’est une approche développementaliste qui
assure une appropriation des projets sur le long terme, favorise la cohésion
sociale et contribue à une gestion développée au plus près des attentes des
citoyens (Association Internationale des Maires francophones 2011, p. 13).
Elle inclut divers processus de consultation dont les mécanismes doivent
être formalisés pour qu’ils soient efficaces : la possibilité pour les citoyens de
présenter des pétitions, l’organisation de référendum d’initiative citoyenne, la
pratique du budget participatif, l’expression des avis des citoyens à travers les
enquêtes de satisfaction sur les différents sujets qui les intéressent, etc. (CGLU
Afrique et Cities Alliance, op. cit., p. 15). Ces diverses formes de participation
citoyenne à la gestion des collectivités locales doivent, en effet, être prescrites
et organisées par les lois et règlements et faire l’objet de suivi dans la mise
en œuvre, au niveau central comme au niveau local, pour être réellement
intégrées dans les pratiques des collectivités locales, car les conditions de
réalisation d’une bonne gouvernance locale dans le cadre de la décentralisa-
tion dépendent du degré d’appropriation du processus par les populations et,
surtout la bonne gestion des instances décentralisées ne saurait prospérer
sans cette participation (M. Sissoko, 2007, p. 02). La participation citoyenne
permet, lorsqu’elle est pratiquée correctement, de juguler les effets néfastes
de la démocratie représentative et le fonctionnement de l’Etat providence en
faisant participer les populations à la gestion des collectivités territoriales.
Cependant, cette participation demeure faible en Afrique subsaharienne et
particulièrement en Côte d’Ivoire, malgré tous ses avantages. Les données
relatives à la décentralisation, la gouvernance locale et au développement
local portant sur la participation des populations à la gestion des collectivités
locales dans ce pays se résument à l’évaluation du taux de cette participa-
tion. En effet, en 2008, le taux de participation des populations aux actions de
développement local en Côte d’Ivoire était chiffré à 25% et il devrait atteindre
75% en 2015 (DSRP, 2009, p. 26). Mais, en 2015, ce taux de participation
est restée inchangée, c’est-à-dire qu’il était toujours faible (J-A. P. Guiriobé,
2016, p. 406), malgré les avancées notables en matière de décentralisation
et de gouvernance locale dans ce pays. Cette situation ainsi dépeinte et les
avantages liés à une participation citoyenne efficace montrent que l’analyse
des facteurs qui sont à l’origine de ce faible taux de participation devient une

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nécessité. Elle intéresse non seulement les scientifiques mais également les
responsables de la politique de décentralisation, de la gouvernance locale et
du développement local. Pour ce faire, la commune de Bouaké a constitué
notre champ d’investigation. Elle a été choisie pour deux raisons principales.
La première découle du fait qu’elle a accueilli en 2015 un projet qui avait pour
objectif de contribuer à l’amélioration de la bonne gouvernance locale à travers
la promotion du budget participatif et l’émergence d’une culture de participation
citoyenne. A cet effet, des comités communautaires de discussion de quartier
et villages (CCDQV) et des comités de suivi à la base (CSB) ont été installés.
La seconde raison vient du fait que cette commune est l’une des plus grandes
du pays qui cumulent des zones urbaines et rurales.
Ainsi, la présente étude vise-t-elle à identifier et à analyser, par le biais du cas
précis de la commune de Bouaké, les déterminants de la faible participation des
populations à la gestion des collectivités territoriales en Côte d’Ivoire à travers
trois points focaux que sont : l’inexistence de législation nationale sur la parti-
cipation citoyenne, l’inachèvement intempestif de l’application des stratégies
de participation citoyenne mises en œuvre et l’insuffisance de communication
et, enfin, la crise de confiance entre les autorités locales et les populations.

I – MATERIELS ET METHODES
La commune de Bouaké est en effet située au centre de la Côte d’Ivoire à
environ 300 km d’Abidjan, la capitale économique du pays. Dans cette localité
communale, des personnes ressources, c’est-à-dire des agents de la munici-
palité de Bouaké, des agents de l’Etat détachés auprès de cette municipalité,
des élus locaux, des délégués de la plateforme de la société civile pour la paix
et la démocratie (PSCPD) et des représentants des communautés de base
(chefs de villages, chefs religieux, délégués de comités communautaires de
discussion de quartier et villages (CCDQV) et délégués de comité de suivi à
la base (CSB)), ont-ils été la cible d’entretiens semi-directifs individuels appro-
fondis afin de recueillir les données à analyser. Ces personnes constituent
les acteurs clés du processus de participation citoyenne à la gestion de la
commune de Bouaké. Au total, trente cinq (35) enquêtés ont été retenus au
terme de l’étude à cause de la redondance des réponses fournies. Le choix
de ces personnes a été, d’une part effectué grâce â la technique de l’échantil-
lonnage par choix raisonné et, guidé d’autre part par leur disponibilité à nous
fournir des informations objectives qui tournent autour des principaux thèmes

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contenus dans les guides d’entretiens. Il s’agit précisément de la conceptua-


lisation de la participation citoyenne à la gestion des collectivités territoriales,
des activités communales auxquelles participe la population, du mode et du
processus participatif, du cadre réglementaire de ce processus, des stratégies
d’implication des populations aux activités communales, du degré d’implication
et de la conception des uns et des autres par rapport à cette implication. Les
entretiens se sont déroulés pendant deux semaines durant lesquelles nous
avons sillonné, avec un bloc notes et un dictaphone, le territoire communal de
Bouaké afin d’obtenir les informations nécessaires qui nous ont permis d’iden-
tifier et d’analyser les déterminants du faible taux de participation citoyenne à
la gestion de la commune de Bouaké.
Les données recueillies ont été analysées selon la théorie du développe-
ment local et l’analyse stratégique. La théorie du développement local précise
que le développement local est une stratégie qui vise, par des mécanismes
de partenariat, à créer un environnement propice aux initiatives locales afin
d’accroître la capacité des collectivités territoriales (B. Vachon, 1993, p.17).
Alors que l’analyse stratégique définit le pouvoir comme la capacité d’un acteur
à structurer des processus d’échanges plus ou moins durables en sa faveur (E.
Friedberg, 1993, p.17). La participation citoyenne à la gestion des collectivités
locales rentre dans le cadre d’une coopération et d’un partenariat entre deux
acteurs clés (les élus locaux et les populations) du développement local, du
processus de décentralisation et de la gouvernance locale. Or, la coopération
et le partenariat s’inscrivent d’une part dans le cadre de la politique de déve-
loppement local et d’autre part dans des jeux d’acteurs, champ de prédilection
de l’analyse stratégique. Ces théories permettent donc d’élucider la question
des déterminants du faible taux de participation citoyenne à la gestion des
collectivités territoriales à travers, comme le montrent les résultats présentés
ci-dessous, trois principaux points que sont : l’inexistence de législation natio-
nale sur la participation citoyenne, l’inachèvement intempestif de l’application
des stratégies de participation citoyenne mises en œuvre et l’insuffisance de
communication et, enfin, la crise de confiance entre les autorités locales et
les populations.

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II – RESULTATS DE LA RECHERCHE

1 – Inexistence de législation nationale sur la participation


des populations à la gestion des collectivités territoriales
Il n’existe pas en fait de législation sur la participation des populations à la
gestion des collectivités territoriales en Côte d’Ivoire. Dans ce cas, « rien ne peut
contraindre les autorités locales à intégrer la participation réelle des populations
dans leurs pratiques quotidiennes »(Délégué Z. A. de la plateforme de la société
civile). Cependant, des cadres de concertation ont été mis sur pied dans une
grande partie des collectivités locales comme la municipalité de Bouaké afin
d’associer les citoyens, qui le désirent, aux prises de décisions les concernant.
Ces cadres de concertation sont en effet les sessions ordinaires des conseils
municipaux auxquelles sont conviés les représentants des communautés de
base, comme le soulignent les propos des élus locaux interrogés : « Pour faire
participer les populations aux différentes prises de décisions concernant la vie
de leur cité, nous associons leurs différents chefs et représentants à toutes les
séances de délibérations du conseil municipal, organe délibérant de la munici-
palité » (conseiller municipal) ; « C’est généralement en fin de trimestre que le
conseil municipal organise des sessions ordinaires auxquelles les populations
sont conviées, afin de faire le bilan des activités de la mairie » (Premier adjoint
au maire) ; « A la fin de chaque trimestre, le conseil municipal tient sa session
ordinaire à laquelle les populations et leurs différents représentants sont invités
» (Deuxième adjoint au maire). Durant ces sessions, les autorités locales font
le bilan des activités de la mairie et les citoyens invités deviennent de simples
auditeurs ou spectateurs car ils n’ont pas très souvent droit à la parole, comme
le témoignent les représentants des populations interrogés « Lorsqu’on nous
invite à une réunion à la mairie, on ne nous permet pas de prendre la parole
afin de dire réellement ce que nous voulons pour notre village ou même ce
que nous pensons du travail fait par le maire » (Chef notable) ; « L’on nous
associe à ces sessions en qualité de spectateurs puisqu’on ne nous donne pas
vraiment la parole » (Responsable de la société civile locale).
Les évènements se déroulent ainsi à toutes les sessions trimestrielles où les
populations sont invitées puisque, comme le dit l’un des délégués des comités
communaux de discussion de quartier et villages «aucun dispositif administratif
ou juridique ne les oblige à nous donner la parole et à nous écouter lors des
différentes sessions auxquelles nous sommes conviés, ce qui fait de nous de

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simples assistants, de simples spectateurs et non des participants » (Délégué


K. W.). Sur cette même lancée, un président de jeunes d’un village se trouvant
sur le territoire communal affirme ceci « L’Etat doit chercher un moyen afin
d’obliger les maires à tenir compte des avis des citoyens que nous sommes
sans cela ils vont continuer de faire semblant de nous associer souvent à leurs
réunions pour faire croire aux uns et autres qu’ils associent les populations aux
différentes prises de décisions les concernant alors que cela n’est pas vrai dans
la réalité des faits. Même présents, nous ne participons pas aux délibérations,
nous assistons donc sans pouvoir influencer le choix des projets »Ce sont ces
situations qui ont fait dire à un délégué de la plateforme de la société civile que
« les cadres de concertation sont insuffisants et inefficaces pour promouvoir la
participation des populations à leur propre développement. Il faut nécessaire-
ment une loi sur la participation des populations à la gestion des collectivités
locales afin de contraindre les autorités locales et les populations elles-mêmes
à aller dans le sens d’une réelle participation» (Délégué T. S.). Pour soutenir sa
thèse, il donne une définition précise de la participation citoyenne en la caracté-
risant en ces termes « la participation citoyenne réelle désigne l’ensemble des
mécanismes d’implication volontariste et de mise à contribution des populations,
à travers des cadres contractuels, dans les opérations de développement les
concernant ». A partir de cette définition, il conclue ses propos en disant ceci
« ce que les autorités locales considèrent actuellement comme une implication
de la population à la gestion des affaires de leur commune n’en est pas une car
les citoyens présents à ces sessions ordinaires du conseil municipal ne sont
que des spectateurs et non des participants. Pour améliorer donc cette situation
afin de permettre aux populations de participer réellement et activement à la
gestion de leur cité, il faut obligatoirement une loi qui puisse contraindre les
autorités locales à aller véritablement dans ce sens ».
Au regard des faits présentés ci-dessus, l’on dira que l’inexistence de légis-
lation sur la participation des populations à la gestion des collectivités locales
en Côte d’Ivoire cause d’énormes préjudices à l’implication des citoyens de
Bouaké dans la gestion des affaires de leur cité. Les cadres de concertation mis
en place pour promouvoir cette participation s’avèrent être inefficaces sans cette
législation car aucune contrainte administrative ou juridique n’oblige les autorités
municipales à permettre aux populations qui y sont conviées de s’exprimer et à
prendre en compte véritablement leurs différents avis. A côté de ces cadres de
concertation ainsi décrits, il existe également un grand ensemble de diverses
stratégies d’implication de la population dont l’inachèvement répété est aussi

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perçu comme un autre facteur du faible taux de participation des citoyens à la


gestion de la municipalité de Bouaké.

2 – Inachèvement répété de l’application des stratégies de


participation citoyenne mises en œuvre et insuffisance de
communication.
Les stratégies d’implication des populations à la gestion des collectivités
locales représentent un ensemble de mécanismes d’intervention collective qui
permettent aux autorités locales d’associer, en dehors des périodes électorales
et des sessions ordinaires du conseil municipal, les citoyens à la gestion des
affaires de leur cité ou de les associer aux différentes prises de décisions
les concernant. Ces stratégies sont, comme le précise le secrétaire général
adjoint de la mairie de Bouaké « au nombre de deux (02). Il s’agit des comités
communautaires de discussion de quartiers et de villages (CCDQV) et l’éla-
boration du budget participatif).
En ce qui concerne les comités communautaires de discussion de quartiers
et de villages, le secrétaire général de la mairie leur mission en ces termes
« ces comités devraient être le cadre pour le maire de discuter directement
avec les populations sur les actions à mener pour le bien-être de ces dernières
et sur les questions liées à la vie de la commune. Ils avaient donc pour objectif
de recueillir les points de vue des populations sur plusieurs sujets de dévelop-
pement local ». Mais, « pour une insuffisance d’investissement et de suivi par
les autorités municipales, l’installation de ces comités n’a pas pu être menée
à son terme), ajoute-t-il. S’agissant de l’élaboration du budget participatif, elle
a été mise en œuvre dans le cadre du projet d’appui au renforcement de la
gouvernance locale en Côte d’Ivoire. Ce projet est intitulé « Renforcement des
capacités des leaders d’opinions et d’animations des fora communautaires par
la promotion du budget participatif dans la commune de Bouaké » et financé
en 2015 par l’Union européenne. Il a pour objectif de contribuer à l’amélioration
de la bonne gouvernance locale à travers la promotion du budget participatif et
l’émergence d’une culture de participation citoyenne. Ce projet s’est déroulé
en plusieurs phases. Les agents de la plateforme de la société civile pour la
paix et la démocratie (PSCPD), créée le 24 février 2006 à Bouaké, ont d’abord
sillonné tous les quartiers et villages de la commune de Bouaké afin de sensi-
biliser les populations et installer, par la même occasion, les comités de suivi
de base (CSB) et leurs délégués. Au total, trente (30) quartiers et villages ont

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vu leurs délégués de comités de suivi de base (CSB) être installé. Cette pre-
mière phase s’est cependant déroulée avec d’énormes difficultés, comme le
souligne Mr K., coordonnateur adjoint de la PSCPD « la mairie s’est opposée
à l’installation des délégués des CSB dans les quartiers car elle avait déjà
installé ses délégués qui dépendaient directement d’elle. Pour la mairie ces
délégués étaient suffisants et outillés pour la réalisation de l’activité. Mais,
après plusieurs tractations, la PSCPD a pu finalement installer les CSB dans
tous les quartiers de la commune de Bouaké ». Ensuite, la PSCPD a organisé
les fora communautaires dans tous les quartiers pour recenser directement
les projets des populations dans les quartiers. A la suite de ces fora com-
munautaires, cent cinquante (150) projets prioritaires ont été présentés par
les communautés. Après diagnostic local, chaque quartier et chaque village
a choisi deux délégués composés d’une femme et d’un homme afin de les
représenter au forum des délégués chargés de faire la synthèse de toutes les
propositions pour la commune de Bouaké. A la suite de cette seconde phase,
la PSCPD organise le forum des délégués. Ce forum s’est tenu le 16 juin 2015
dans la salle de mariage de la mairie de Bouaké, en présence des autorités
municipales et des délégués des quartiers et villages. Au cours de ce forum,
tous les délégués ont passé en revue les différents projets afin de retenir ceux
qui semblent être pertinents et élire par la même occasion le délégué principal
et ses adjoints pour les représenter au forum communal qui est la dernière
phase de ce processus. Le forum communal a été l’étape au cours de laquelle
le délégué principal et ses adjoints ont rencontré les autorités municipales
pour un débat d’interface à propos des projets retenus afin d’intégrer ceux-ci
dans le projet de budget de la commune. Ce forum a eu lieu le 28 juin 2015
dans la salle de mariage de la mairie en présence des autorités municipales et
administratives de la ville de Bouaké, des chefs coutumiers, des chefs religieux
et des leaders communautaires. Lors de ce forum, les délégués ont présenté
dix (10) projets qui ont été tous retenus, fait que mentionne en ces termes Mr
K., coordonnateur adjoint de la PSCPD «arrivés au forum communal, tous
les 10 projets du forum des délégués ont été retenus dans le budget triennal
2015-2018 car, selon le maire, ils étaient pertinents et réalisables ». Au cours
de ce processus, les populations ont été associées à toutes les étapes. Et, ce
sont les projets qu’elles ont proposés qui ont été retenus. Mais, aucun de ces
projets n’a connu un début de réalisation, ils ont été tous mis aux oubliettes.
C’est ce que soulignent Mr T., délégué de Dar es Salam et Mr K., coordonna-
teur adjoint de la PSCPD, à travers les propos suivants « les populations nous
interpellent à chaque moment en ces termes : « quand est ce que les projets

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seront réalisés ? » Et, nous sommes obligés de leur dire de patienter » (Mr
T.) ; « les populations et les délégués nous reprochent le fait d’avoir abusé
de leur confiance et de toute leur sincérité » (Mr K.). Ces propos laissent, un
tant soit peu, entrevoir une certaine insuffisance de communication entre les
principaux acteurs de la gestion de la municipalité, à savoir les populations et
les autorités municipales. Ces dernières ne donnent pas aux populations les
informations concernant les différentes étapes de la réalisation d’un projet, ce
qui fait croire à ces populations que les projets qu’elles ont identifiés ont été
mis de côté par le maire.
Cette insuffisance de communication transparaît clairement dans les pro-
pos de Mr P., Mr C. et Mr S., des délégués de CSB qui disent ceci « la mairie
ne communique pas assez sur les activités qu’elle mène afin d’associer les
populations » (Mr P.) ;« il y a une insuffisance de communication autour même
du conseil municipal, sinon nous aimerions bien assister au moins à ces réu-
nions » (Mr C.) ;« nous ne sommes pas informés de ce que la mairie fait. Si
nous sommes informés, nous pouvons assister et prendre part à ses activités.
Elle ne peut pas tout faire seule car elle a très souvent des difficultés et la
population ne le sait pas » (Mr S.). Ce dernier poursuit sur cette même lancée
en dénonçant cette insuffisance de communication en ces termes « s’il avait
existé un cadre permanent de dialogue régulier et bien entretenu entre la
population et la mairie, les messages seraient passés plus facilement. Ce qui
nous aurait permis d’éviter la crise de confiance qui existe actuellement entre
les populations et les autorités municipales. Une crise qui éloigne les citoyens
de Bouaké de la gestion de leur cité ».
En un mot, nous dirons que ces situations décrites ci-dessus laissent un
goût inachevé des diverses stratégies de participation citoyenne à la gestion
des affaires de la commune de Bouaké. L’installation des comités communau-
taires de discussion des quartiers et villages (CCDQ), un processus inachevé
et l’élaboration du budget participatif avec l’instauration de comités de suivi
à la base, un autre processus inachevé, étaient tous les deux des stratégies
d’implication des populations aux prises de décisions concernant les projets de
développement à réaliser dans la commune de Bouaké. Mais, parce que n’étant
menées à leur terme, leur inachèvement et l’insuffisance de communication
qui entoure ces évènements ont fini par créer une crise de confiance entre les
autorités municipales et les populations. Comment se manifeste cependant
cette crise de confiance ?

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3 – Crise de confiance entre les autorités municipales et


les populations
Pour les populations de Bouaké, le faible taux de participation citoyenne
à la gestion de leur commune s’explique par deux principaux facteurs qui ont
entraîné leur mécontentement et leur déception. Il s’agit exactement des pro-
messes électorales non tenues et des processus de participation citoyenne qui
n’arrivent jamais à leur terme alors qu’elles s’y investissent avec une certaine
sincérité. Ces populations ont en fait fondé leur espoir en un processus de ges-
tion de sortie de crise qui n’arrive pas à les satisfaire, d’où leur grande déception,
facteur déterminant, selon elles, de la crise de confiance qui les éloigne des
autorités municipales et de la gestion de leur cité. C’est ce qui transparaît dans
les propos de Mr G., délégué de la PSCPD de Djamourou« après l’époque
de Mr DJIBO Sounkalo, premier maire de la commune de Bouaké, tous les
autres maires qui l’ont succédé, ont dirigé la commune sans véritablement
associer les populations et travailler pour satisfaire leurs besoins, surtout par
ces temps de sortie de crise car, il faut rappeler ici que Bouaké a été le bas-
tion de la rébellion ». Dans la même veine, des délégués de CSB sont allés
plus loin en ciblant, à travers les propos ci-dessous, l’actuel maire en qui ils
avaient particulièrement placé leur espoir « notre maire, malgré ses relations,
n’a jusqu’à présent rien fait pour nous et cela nous a tellement déçu que tout
le reste ne nous intéresse plus » (Mr F., délégué de Koko) ; «les populations
de Bouaké sont très déçues de leur maire car jusqu’à présent elles ne voient
rien de tout ce qu’il a promis lors des campagnes électorales avec toutes les
relations dont il dispose. Elles ne sont donc plus prêtes à collaborer avec la
mairie de Bouaké, elles préfèrent se terrer chez elles » (Délégué adjoint de Dar
Es Salam) ; Pour celui de Tchèlèkro, « le maire est difficile d’accès et l’on ne le
voit presque pas car il ne réside pas à Bouaké. Ce n’est que lors de certaines
cérémonies qu’on l’aperçoit. Cela est très décevant».
Ces situations font qu’ellesne s’intéressent plus aux diverses activités
de la municipalité comme le souligne le secrétaire général de la mairie « les
populations ne viennent plus vers nous et ne s’intéressent presque plus à
tout ce que nous faisons ».Un autre délégué, qui a préféré garder l’anonymat,
accuse plutôt le manque de volonté politique des autorités centrales en disant
ceci « nous sommes surtout déçus des autorités du pays, nous avons tout
donné pour qu’elles soient au pouvoir, mais jusqu’à présent rien de tout ce
qui nous a été promis n’a été réalisé, Bouaké est oublié, elles nous ont trahi et

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notre déception est grande et toutes les autres autorités qui sont avec elles,
comme c’est le cas actuel des autorités municipales de Bouaké, suivent leur
exemple. Elles ne sont donc plus dignes de notre confiance. Voilà pourquoi
nous ne nous intéressons plus à leurs activités ». Et, selon ce dernier qui
a toujours voulu garder l’anonymat, ce mécontentement et cette déception
étaient tellement profonds que « les populations sont allées jusqu’à détruire,
lors des manifestations contre la CIE à Bouaké en 2016, les locaux de la
mairie, la résidence du maire et certains édifices publics, symboles de l’Etat
dans la commune alors que ces locaux n’étaient pas concernés et visés par
cette manifestation censée être pacifique. Ces évènements témoignent même
de la déception et du mécontentement de la population contre les autorités
municipales d’abord et ensuite centrales ».  
A travers ces faits, nous pouvons retenir que ce sont donc les divers agis-
sements des autorités municipales de Bouaké qui ont engendré le mécontente-
ment et la déception de leurs administrés. Cette déception a à son tour entraîné
une crise de confiance qui pousse les populations à s’intéresser de moins en
moins à la gestion de leur cité et surtout aux activités qu’elle organise. Quelle
analyse suggère donc une telle situation ?
III – ANALYSE ET DISCUSSION
Le faible taux de participation citoyenne à la gestion de la commune de
Bouaké est déterminé, comme cela a été démontré dans les résultats, par cinq
principaux facteurs que sont l’inexistence de législation nationale sur la parti-
cipation des populations à la gestion des collectivités locales, l’inachèvement
intempestif et répété de l’application des stratégies de participation citoyenne
mises en œuvre, les promesses électorales non tenues, l’insuffisance de com-
munication entre les autorités locales et leurs administrés et enfin la crise de
confiance entre les populations et les autorités municipales.
Promouvoir ou favoriser la participation des populations à la gestion des
affaires qui les concernent est l’une des justifications des politiques de décentra-
lisation. En effet, on estime qu’étant le niveau de gouvernance publique le plus
proche des populations, les collectivités locales sont le cadre par excellence de
la participation citoyenne. Celle-ci exprime la mesure selon laquelle les autorités
locales prennent en compte l’avis et les préoccupations de la société civile en
dehors des périodes électorales (CGLU et Cities Alliance, 2013, p. 14). Cette
participation permet de développer un partenariat entre toutes les composantes
qui évoluent dans ces espaces à savoir les élus, les représentants des popu-

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lations à travers leurs associations et les professionnels (Forum des habitants


africains, 2000, p. 1). Ses différentes formes incluent divers processus de
communication, consultation et de concertation dont les mécanismes doivent
être formalisés pour qu’ils soient efficaces : la possibilité pour les citoyens de
présenter des pétitions, l’organisation de référendums d’initiative citoyenne,
la pratique du budget participatif, l’expression des avis citoyens à travers les
enquêtes de satisfaction sur les différents sujets qui les intéressent. Ces formes
de participation citoyenne doivent être prescrites et organisées par les lois et
règlement et faire l’objet de suivi dans la mise en œuvre, au niveau central
comme au niveau local afin d’être réellement intégrées dans les pratiques des
collectivités (CGLU et Cities Alliance, op. cit., p. 15). Cette intégration dans les
pratiques des collectivités territoriales est encore à l’état embryonnaire voire au
stade zéro dans la commune de Bouaké car la législation sur la participation
des populations à la gestion des collectivités locales qui peut contraindre les
autorités municipales de Bouaké à impliquer les citoyens dans les affaires les
concernant est encore inexistante en Côte d’Ivoire.
De cette inexistence de législation au niveau national proviennent tous les
autres facteurs déterminant ce faible taux de participation car c’est en effet
l’absence de contrainte administrative et / ou juridique qui encourage, un
tant soit peu, les autorités municipales de Bouaké à impliquer de moins en
moins les populations dans la gestion des affaires de leur cité. Ces autorités
municipales se permettent, sans s’inquiéter et sans donner d’explications,
d’abandonner un processus d’implication des populations à l’identification des
projets de développement les concernant ou, de ne pas réaliser des projets
de développement identifiés par les populations, à travers leurs différents
délégués, et retenus comme étant pertinents et réalisables. A la base d’une
telle situation, se trouve l’absence de lois. C’est donc l’inexistence de légis-
lation sur la participation citoyenne en Côte d’Ivoire qui est en fait le principal
facteur déterminant du faible taux de cette participation car les autres sont des
facteurs secondaires provenant du premier cité. Ces résultats montrent donc
l’importance capitale d’une législation nationale sur la participation citoyenne à
la gestion des collectivités territoriales dans un processus de décentralisation
qui se veut efficient, efficace et pragmatique. C’est ce que démontrent les cas
béninois, burkinabés, tunisien et français à travers les résultats suivants : au
Bénin, le système participatif prévu par la loi, malgré son caractère inefficient,
a permis d’obtenir des expériences probantes de planification participative (F.
M. Cissé et K. V. Eyindé, 2006, p. 36).Même son de cloche au Burkina Faso où

Jean-Arsène Paumahoulou GUIRIOBE : Les determinants du faible taux de participation...


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la loi prévoit dans ce cadre, la mise en place d’un conseil villageois de dévelop-
pement (CVD) dans chaque village autre que le chef-lieu de la commune. Les
membres de ces conseils sont élus par les villageois sous la supervision des
conseils des collectivités locales (NDI, 2010, p. 18). Au niveau de la France,
le parlement a adopté une loi qui vise la mise en place de conseils de quartier
et au renforcement de la participation du public à l’élaboration des grands
projets (L. Blondiaux, 2001, p. 44). Ces dispositions légales et réglementaires
ont multiplié des expériences probantes de participation citoyenne, en dépit de
quelques limites, et renforcé par la même occasion la confiance mutuelle entre
les autorités municipales et les populations. Ce qui n’est pas le cas de la Côte
d’Ivoire où le processus de décentralisation n’est pas simplement confronté à
une insuffisance de ressources financières et humaines mais également à un
manque de confiance vis-à-vis de l’Etat et des collectivités locales. Le scepti-
cisme des populations s’explique par beaucoup de promesses non tenues et
trop peu d’actions concrètes susceptibles de changer leur vie (N. Lauzon et
L. Bossard, 2005, p. 7).
Dans ce cas précis, le développement local n’est plus une stratégie qui
vise, par des mécanismes de partenariat, à créer un environnement propice
aux initiatives locales afin d’accroître la capacité des collectivités territoriales
(B. Vachon, op. cit, p. 17) mais, plutôt la capacité de certains acteurs, à savoir
les autorités municipales, à structurer des processus d’échanges plus ou
moins durables en leur faveur (E. Friedberg, op. cit, p. 17). Cette absence
de législation nationale sur l’implication des populations dans les affaires et
la vie de leur commune ne permet pas de créer les conditions de la capacité
sociétale qui participe grandement à installer la culture de la redevabilité chez
les citoyens, un des éléments essentiels à une action efficace des villes et
collectivités locales (CGLU et Cities Alliance, op. cit.). Elle ouvre également la
voie à toutes sortes de malversations financières car la population n’a pas de
moyens de pression et de contrôle afin d’obliger les autorités locales à rendre
compte le plus fidèlement possible.

CONCLUSION
L’on retiendra, à la fin de cette étude, que ce sont cinq principaux facteurs qui
expliquent le faible taux de participation citoyenne à la gestion de la commune
de Bouaké en Côte d’Ivoire. Il s’agit exactement de l’inexistence de législation
nationale sur la participation des populations à la gestion des collectivités

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locales, l’inachèvement intempestif et répété de l’application des stratégies de


participation citoyenne mises en œuvre, des promesses électorales non tenues,
de l’insuffisance de communication et enfin de la crise de confiance qui prévaut
entre les populations et les autorités municipales. Mais, tous ces déterminants
n’ont pas la même influence car, c’est de l’inexistence de législation nationale
sur la participation des populations à la gestion des collectivités territoriales,
considérée comme principal facteur, que découlent tous les autres. C’est en effet
l’absence de contrainte administrative et / ou juridique qui encourage, un tant
soit peu, les autorités municipales de Bouaké à impliquer de moins en moins
les populations dans la gestion des affaires de leur cité.Elle a donc ouvert la
voie à toutes sortes d’agissements et de stratégies permettant aux autorités
locales d’écarter les populations de la gestion de leur cité. Une telle situation
est très favorable aux malversations financières puisqu’il n’existe pas, dans
ce cas, de contrepoids et de contrôle citoyen, sans lesquels, la bonne gestion
d’une ville ne saurait prospérer.

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