Vous êtes sur la page 1sur 11

Outils informatiques, J.

Caelen

Outils informatiques pour la démocratie


participative
Jean Caelen
Comité Citoyen de Brié-et-Angonnes

Introduction : démocratie participative vs. démocratie représentative


Nos sociétés contemporaines sont confrontées à la fois à la défiance et au silence des
catégories populaires qui, pour certaines, ont renoncé à s’exprimer, tandis que d’autres se
réfugient dans les extrêmes. La démocratie représentative trouve ainsi ses limites auprès de
ces populations et l’on serait tenté de l’amender par une part de démocratie participative. La
fracture, aujourd’hui, se situe entre diplômés et non-diplômés plus que dans des luttes de
classe, ce qui se traduit sur le terrain par une répartition géopolitique en « quartiers » ou zones
rurales/urbaines. Pour les premiers, intégrés politiquement et socialement, la participation est
normale et devient même une exigence ; pour les seconds, elle présente un coût élevé,
symbolique et matériel. Il n’est pas facile de donner son avis quand on a des horaires décalés
ou qu’on a le sentiment de ne pas avoir de place dans la société ou que l’on n’a pas accès à
des sources d’information de qualité.

La démocratie participative ne fait pas toujours mieux que la démocratie représentative, sauf
dans le cadre d’expériences où l’on se donne les moyens d’aller chercher les citoyens des
quartiers populaires (L. Blondiaux, 2005). On peut penser par exemple aux initiatives de
l’architecte Patrick Bouchain (2006) pour associer très en amont les habitants à des projets de
rénovation urbaine, avec des dispositifs inclusifs sur le bâti, l’architecture. Ou aux démarches
inspirées du community organizing américain, qui partent des besoins, des ressentis des
habitants, sans vouloir débattre a priori d’enjeux qui ne les concernent pas. Ces expériences
encourageantes peuvent produire une spirale vertueuse et créer de l’inclusion.

En fait, la démocratie participative est un concept « flou ». Mais c’est ce qui en fait un concept
« fort ». En effet, il rassemble plusieurs exigences contemporaines qui obligent à enrichir les
formes de la démocratie :
 il affirme la compétence du citoyen ordinaire, même sur des sujets difficiles, pourvu
qu’il soit bien informé ; la simple formation ne suffit pas, il faut pouvoir « entrer » dans
des dossiers ;
 il affirme son implication dans la vie collective, pourvu qu’il soit certain que son avis
sera pris en compte ;
 il permet de renforcer l’efficacité des décisions des élus et la légitimité des services
publics ;
 il concourt au sentiment de l’intérêt général ;
 il permet l’émergence d’acteurs nouveaux, jusque-là exclus de la délibération.

La démocratie participative est une forme d’exercice du pouvoir qui vise à faire participer les
habitants du territoire aux décisions politiques. Elle a d’abord été utilisée dans les projets
d’aménagement du territoire et d’urbanisme, mais elle s’étend maintenant à des sujets comme
l’environnement ou les projets de société. « Mais la participation citoyenne invite à sortir du
mythe de l’intérêt général à la française qui serait toujours du côté des institutions et à le
repenser comme une construction collective d'un processus dans lequel on n’a pas affaire à
un seul intérêt général, mais à de multiples définitions de l’intérêt général qui se confrontent
pour aboutir à un intérêt général reconnu par chacun », souligne Loïc Blondiaux.

1
Outils informatiques, J. Caelen

Ce que l’on appelle « débat citoyen » va de la simple information à la co-décision, en passant


par la consultation sur un projet déjà conçu et par la concertation sur un projet en construction.

La démocratie participative peut prendre plusieurs formes, selon le degré d’implication des
citoyens.
> La consultation vise à recueillir l’avis des citoyens, mais n’implique pas forcément de
le prendre en compte. Elle aide les élus à se positionner sur un sujet. La concertation
implique une participation des habitants en amont du projet, avec des phases de débat
public et une transparence plus grande. Le pouvoir décisionnel reste toutefois
exclusivement dans les mains de l’autorité publique.
> Il existe différentes formes de concertation, qui impliquent une association plus ou
moins grande de la population : la concertation de communication (qui a pour but de
communiquer auprès de la population), la concertation légale (lorsqu’elle est
obligatoire), la concertation structurelle (qui met en place une structure dédiée, tels que
les conseils de quartier), la concertation d’engagement (où le dialogue participatif est
mis en place par certains élus dès le début de leur mandat), la concertation de
construction (lors de l’association de la population sur la construction d’un projet
précis), la concertation d’attente (dans les cas de report de projet par exemple).
> La co-élaboration relève d’un niveau de démocratie participative plus avancé. Les
citoyens élaborent des projets avec l’autorité publique, et celle-ci doit se justifier si elle
ne suit pas les conclusions des débats ou conférences citoyennes.

Mais dans tous les cas :


• La participation passe par une bonne formation,
• Une bonne information,
• Une bonne organisation des débats,
• Un suivi des résultats.

Les modes de coopération entre les citoyens et les élus


Le graphique ci-dessous donne les principaux modes d’interaction entre les citoyens et leurs
élus.

2
Outils informatiques, J. Caelen

% relatif

Référendum local

Budget participatif

Applications numériques

Pétitions

Autres

Associations

Conseils de quartier

Enquêtes publiques

Réunions publiques

0 10 20 30 40 50 60 70 80 90

% relatif

* Autres = Comité consultatif / comité d'usagers / commission communale / commission thématique / groupe de
travail Conseil citoyen / conseil des habitants / conseil des sages / conseil des jeunes / conseil du commerce
Permanence du maire / Permanence des élus et citoyens associés / Contacts avec les élus : courrier, appel,
discussion... / Contacts au quotidien (cela existe encore !) Mails / messagerie dédiée Questionnaire des besoins
de la population suivant les projets / questionnaire en ligne (pour agenda 21 par exemple) / Consultation sur projets
d'aménagement par vote Internet Réseaux sociaux, site web Réunions agenda 21 / réunions de quartier / Réunions
préfet/militants/élus S'adresser directement en mairie Visite de quartier

L’offre : les outils existants


Depuis les années 1970, les « démarches participatives » s'appuient, à travers le monde, sur des
procédures novatrices ayant un impact concret sur l'action publique. En 1971, le tirage au sort est
réintroduit en politique simultanément en Allemagne et aux États-Unis avec l'organisation de jurys
citoyens. En 1989, la ville de Porto Alegre (Brésil) élabore une expérience exemplaire de budget
participatif. À la fin des années 1980, les pays scandinaves mettent au point les premières
conférences de consensus...

Autant d'expériences utilisées au Canada, mais encore plutôt méconnues en France, pays qui a
cependant instauré des processus de consultation (loi de 1976 sur l'aménagement du territoire, loi
Bouchardeau de 1983 « relative à la démocratisation des enquêtes publiques et à la protection de
l'environnement », référendum local), puis de concertation et de débat public (loi Barnier de 1995
« relative au renforcement de la protection de l'environnement » et instituant la Commission
nationale du débat public et loi Vaillant de 2002 sur la démocratie de proximité, instaurant, entre
autres, les conseils de quartier, Grenelle de l'environnement (2007), etc. Dans le domaine la
culture, il faut souligner le travail fait par l'Agenda 21 de la culture, document de référence des
gouvernements locaux en matière d'élaboration de politiques culturelles, dont l'un des principes
est la démocratie participative.

L'open-data1 et les nouveaux outils de travail collaboratif ouvrent des portes nouvelles en matière
de co-élaboration et de communauté apprenante. Ces outils se classent en trois catégories selon
le tableau ci-dessous : les outils mis à disposition par les institutions pour informer les citoyens
Tweeter, presse, etc.), les outils de concertation (enquête, sondage, etc.) et les outils qu’utilisent

1
L’open-data ou donnée ouverte est une donnée numérique dont l'accès et l'usage sont laissés libres aux
usagers. Elle peut être d'origine publique ou privée, produite notamment par une collectivité, un service
public (éventuellement délégué) ou une entreprise.

3
Outils informatiques, J. Caelen

les citoyens entre eux sans aucun contrôle des institutions ni aucune modération (réseaux sociaux,
messageries, etc.)

Sens de partage Institutions Citoyens

Institutions Tweeter
Presse, Médias internet
Sites publics (documents, cartes,
règlements, etc.)
Référendum en ligne

Citoyens Enquêtes en ligne Blogs


Sondage Forums
d’opinions Réseaux sociaux
Forums e-mail
Pétitions Agendas partagés, gestion de RdV
(www.change.org) Dossiers partagés (cloud)
Newsletters électroniques

Il est évident qu’aucun de ces outils à lui seul, ne répond à la demande de démocratie
participative co-élaborative. Cependant beaucoup d’initiatives se développent actuellement
dans la sphère dite « Civic Tech2 » qui tentent de répondre partiellement à certains besoins,
mais malheureusement souvent vus du côté des institutions, les seuls qui ont le pouvoir de
financer les développements informatiques.

La demande
La demande en matière de démocratie participative peut être regroupée dans les quatre
rubriques suivantes :

1. Formation
• Aux débats en ligne (vidéos, analyses)
• Aux règlements des institutions, procédures
• A l’expertises de dossiers : méthodes, exemples, sources
• A l’argumentation
2. Aides au montage de dossier
 Collecte des informations, règlements
 Outils de rédaction collective
 Gestion des versions
3. Aides à la délibération
• Systèmes de vote
• Mécanismes d’amendements
• Questions en ligne pendant les délibérations
4. Aides au débat/concertation
• Forums avec modérateur
• Visio-conférence pour groupes de travail
5. Organisation d’ateliers
• En présentiel, avec animateur et support informatique (cartes, informations,
textes, etc.)
• En ligne avec animateur réel ou virtuel

2
La Civic Tech (Technologie Civique) est l’usage de la technologie numérique dans le but de renforcer
le lien démocratique entre les citoyens et les institutions publiques. C’est l’ensemble des procédés,
outils et techniques qui permettent d’améliorer ce lien.

4
Outils informatiques, J. Caelen

Il s’agit par-là de mettre en œuvre surtout des outils permettant d’approfondir des dossiers, de
les discuter et de débattre de solutions à la manière d’un « expert » sans être toutefois un
expert. Il apparaît sinon que l’on ne pourra jamais se mettre au niveau des élus pour débattre
d’égal à égal, être crédible et constructif. Cela nous paraît être une première condition pour
une meilleure écoute par les pouvoirs publics et une réelle participation. Une deuxième
condition est que le citoyen dépasse ses propres intérêts. Pour cela il doit être bien informé et
disposer de toutes les données nécessaires à sa réflexion.

Participer signifie donc : travailler sur un dossier de manière collaborative, disposer des
arguments pour débattre et défendre le dossier.

Dans ces conditions, un outil « idéal » pourrait être une « plateforme de travail collaboratif
citoyen » conçue pour les citoyens, gérée par les citoyens, facilement configurable et
contenant tout ou partie des requis ci-dessus. La portée de cette plateforme doit rester locale
et être vue comme un ensemble d’outils mis à la disposition de groupes de travail. Une telle
plateforme devrait également être modérée pour éviter toute dérive dans les débats comme
dans la prolifération de fausses données.

Du côté des institutions la plateforme doit lever les craintes données dans le graphique ci-
dessous (enquête réalisée du 9 au 16 septembre 2016 auprès de 478 maires, adjoints au
maire, DGS et responsables communication de municipalités) :
 Une fracture numérique excluant certains citoyens de la participation,
 Le manque de représentativité de la méthode (surreprésentation de militants et
citoyens déjà engagés…),
 Un appauvrissement du débat et une ouverture aux populismes,
 Le piratage des données, bugs, problèmes de compatibilité ou de sécurité,
 Un coût trop important pour l’achat et l’animation des technologies ou la formation des
services,
 Une complexification du fonctionnement de la démocratie locale,
 La remise en cause des élus et du suffrage universel,
 Autre = La difficulté à définir les processus de "modération" en toute indépendance /
La disparition de la notion d'intérêt général et de la vision de long terme / La mise en
évidence d'un décalage entre citoyens et élus / La partialité du support / L'ampleur de
la pédagogie nécessaire à mettre en place pour répondre / L'incompétence de certains
élus face au numérique / Le manque de volonté de la majorité municipale / La perte du
contact humain présent dans les petites communes...

5
Outils informatiques, J. Caelen

CRAINTES
Fracture numérique Manque de représentativité Ouverture aux populismes
Piratage de données Coût Complexité
Remise en cause des élus Autres
65

48

33

25

24

23

12

3
Exemple de plateforme institutionnelle : Fluicity
Fluicity est une plateforme de participation citoyenne qui favorise le dialogue entre citoyens et
décideurs publics. Elle accompagne les acteurs du territoire dans leur volonté de mettre la
participation au cœur de leur stratégie territoriale. Il existe plusieurs plateformes de ce type
que nous n’allons pas comparer entre elles. Nous avons choisi celle-là car elle a été primée
par le MIT3. « Cette plateforme vise à mettre en application la démocratie participative à
l'échelle locale. Elle permet aux maires et aux citoyens de dialoguer ensemble, instantanément
sur les sujets qui les concernent. » nous dit l’annonceur.

On y trouve des interfaces pour


l’accès citoyen et pour l’accès
administrateur.

L’interface « citoyen »

3 Massachusetts Institute of Technology

6
Outils informatiques, J. Caelen

L’interface « institution »

Les fonctions de la plateforme :


 Messagerie privée entre les citoyens et leur administration pour une relation de
confiance rétablie. Tous les messages sont géolocalisés et en format multimédia.
 Idées citoyennes : chaque citoyen contribue à l’amélioration de son territoire au travers
d’idées publiques, votables et débattables avec la communauté.
 Projets participatifs : soumis à la concertation des citoyens, ces projets cadrent la
participation.
 Budgets participatifs : une brique indispensable pour concrétiser les idées les plus
plébiscitées par les citoyens. Une fois le budget alloué et les étapes définies, les
citoyens pourront voter et s’approprier les projets du territoire.
 Actualités et événements : le fil d’actualité est alimenté en continu par les élus et les
« contributeurs » agréés (conseils de quartier, associations, commerçants locaux,
etc.).
 Sondages sécurisés pour mieux comprendre les attentes et les besoins des citoyens
(par exemple : enquêtes de satisfaction, complément d’une concertation, référendums
locaux, etc.).

Comme on le voit aisément, cette plateforme fonctionne dans un sens institution-citoyen


comme la plupart des plateformes actuelles. Elle ne répond que très partiellement aux besoins
de la démocratie participative qui doit fonctionner dans les deux sens et surtout des citoyens
entre eux.

Il n’existe pas à l’heure actuelle de plateforme de citoyens pour des citoyens. Ce niveau
manque cruellement à ce jour.

Réflexion autour de la demande


Une plateforme « citoyenne » devrait fonctionner avec des citoyens, pour des citoyens, sous
le contrôle des citoyens. Elle devrait permettre aux opinions de se former, aux dossiers d’éclore
en toute transparence, aux débats de se faire sans aucune influence extérieure, qu’elle soit
politique ou médiatique. On devrait pouvoir y trouver toutes les informations nécessaires
comme lois, textes administratifs, dossiers, dossiers en cours, documents officiels, expertises,
statistiques, travaux de synthèse, etc. et/ou pour le moins des liens vers des sources
accrédités.

Du côté des procédures, la plateforme devrait contenir, des logiciels d’auto-formation, des
aides méthodologiques pour construire des référentiels, des logiciels de communication, des
cadres de débats et de toute forme de travail en ateliers, soit des ateliers virtuels soit des outils

7
Outils informatiques, J. Caelen

de management d’ateliers en présentiel. La plateforme devrait remplir le cahier des charges


des 5 points décrits dans le paragraphe « la demande ».

Schématiquement, à ce stade préliminaire des prérequis, la plateforme pourrait se présenter


comme suit :

Réseau social
Messagerie, etc.
Modules
opératoires

Données
Procédures externes

Débats
Décision

Edition Données
interne internes
Publication
externe

Visio-conférence
Réunions réelles

Conclusion
Pour développer la démocratie participative de manière efficace (ce qui ne signifie pas
résoudre tous les problèmes posés par la démocratie participative), il est nécessaire de mettre
à disposition des citoyens des moyens informatiques permettant de réunir les bonnes
informations, de travailler conjointement sur des dossiers numériques, de préparer les
réunions, d’aider à la réflexion. Les ateliers de travail et débats resteront quoi qu’on fasse les
lieux de prise de décision incontournables (la plateforme pourra disposer d’un système de
visio-conférence comme un ersatz aux réunions en présentiel). Des outils ad hoc doivent donc
être développés dans cette perspective de plateforme sécurisée et modérée, et de portée
locale (commune, quartier, etc.). Un réseau de telles plateformes pouvant à terme couvrir le
territoire national.

Une plateforme locale pourrait comprendre des modules de :


 Formation,
 Information,
 Organisation des débats,
 Capitalisation des expériences,
 Suivi de décisions,
 Interfaces avec des plateformes institutionnelles.

8
Outils informatiques, J. Caelen

Elle devrait être gérée par des communautés de citoyens, pour des citoyens. Evidemment,
une telle plateforme n’est qu’un ensemble d’outils et de méthodes pouvant faciliter la
démocratie participative pour ceux qui ne peuvent pas se réunir physiquement, ou qui n’ont
pas accès à des dossiers institutionnels ou qui souhaitent apporter leur contribution sans se
déplacer ou pour toutes autres raisons qui les empêchent de participer dans l’état actuel des
choses. On fait également l’hypothèse que la fracture numérique va se réduire de plus en plus
au fil des générations. Quant à la masse silencieuse ou celle qui ne souhaite pas participer, le
numérique ne pourra tout au plus que leur apporter des informations. D’autres formes de
démocratie plus directes sont peut-être à inventer pour eux ?

Bibliographie
M.H. Bacqué, H. Rey et Y. Sintomer (dir.) Gestion de proximité et démocratie participative. Une
perspective comparative, Paris, La Découverte, 2005, 314 p.

A. Bevort, Pour une démocratie participative, Paris, Presses de Science po, Coll. La
bibiothèque du citoyen, 2002, 130 p.

E. Blondiaux, L'idée de démocratie participative : enjeux, impensés et questions récurrentes,


in Y. Sintomer et M-H. Bacqué (dirs.), Gestion de Proximité et Participation démocratique,
Paris, La Découverte, 2005, p. 119-138.

E. Blondiaux, Une introduction critique à la démocratie délibérative : de l’idéal à


l’expérimentation, in M-F. Chevallier- Le Guyader (dir.), La science et le débat public, Paris,
Actes-Sud/IHEST, 2012, p. 101-116.

P. Bouchain, Construire autrement : comment faire ?, édition Actes Sud, coll. « l'Impensé »,
septembre 2006

CURAPP/CRAPS, La démocratie locale. Représentation, participation, espace public, Paris,


PUF, 1999, 424 p.

Dossier « La démocratie. Une idée à réinventer », Mouvements, n°18, Paris, La Découverte,


novembre-décembre 2001, pp. 13-92.

M. Gret et Y. Sintomer, Porto Alegre : l’espoir d’une autre démocratie, La Découverte, nouvelle
éd., 2005, 137 p.

L. Lejeune, Comment les CivicTech veulent réinventer la démocratie en France. Challenges.fr,


25 mai 2016.

C. B. Macpherson, Principes et limites de la démocratie locale, Paris, La Découverte, 1985,


158 p.

S. Rolland, Comment la CivicTech réinvente la démocratie à l’ère d’internet. LaTribune.fr, 26


mai 2016.

Annexe : quelques plateformes de la Civic Tech


Civocracy, Communecter, Fluicity, Made in vote, Citizen Lab, Nova Ideo, Mon avis citoyen,
Oui Ville, Territoire citoyen, Bouge ma ville, My open city, NeoCity, VoxMapp, Vooter proposent
des plateformes pour réinventer la démocratie locale et permettre d’impliquer d’avantage
le citoyen.

9
Outils informatiques, J. Caelen

On trouve par ailleurs :


Change.org, numéro 1 mondial des pétitions en ligne qui a transformé le citoyen en partenaire
social et l’a invité à la table des négociations,
Inseme qui veut permettre la participation de tous aux assemblées télédiffusées,
La civic start up, The Good Lobby qui a pour ambition de démocratiser le lobbying en
permettant à des académiques, des professionnels et à leurs employeurs d’offrir gratuitement
leurs services aux ONG travaillant pour d’importantes causes sociales et/ou sociétales,
Collecticity, une plateforme de financement participatif pour les projets publics qui permet aux
particuliers d’investir dans des projets d’intérêt général proposés par des collectivités
territoriales,
Baztille qui à l’instar de MaVoix veut faire élire des citoyens qui appliquent les décisions des
membres du collectif,
Quorum, une application web et mobile destinée aux équipes de campagnes, ONG,
associations, mouvements citoyens et aux créateurs de changement,
QualiScore qui propose de fournir des données transparentes pour valoriser les atouts des
communes,
CitizenLab qui propose une alternative qui prend comme point de départ une relation nouvelle
entre l’Etat et la société civile,
Voxe et son comparateur de programmes politiques, Vérité Politique qui évalue le degré
d’honnêteté des élus et des partis politiques et Parlement et citoyens qui permet aux citoyens
de co-construire les lois avec les élus,
LeDrenche, un média qui donne les clefs aux internautes pour se forger une opinion
et AgoraLabTV qui propose de créer des débats TV interactifs avec les citoyens,
Assembl, Cap Collectif, des solutions d’intelligence collective et de nouvelles plateformes de
participation citoyenne à grande échelle. Demok, plateforme (application et site web)
recensant tous les projets et propositions de lois à l’étude en France,
DigitaleBox et Nation Builder, qui proposent un logiciel de gestion des relations avec les
électeurs et de stratégie électorale,
DemocracyOS, une plateforme open source : libre, gratuite, indépendante. Son but est de
favoriser la participation de tous à la fabrique de décisions politiques, à l’heure où internet a
changé presque tous les aspects de notre vie quotidienne.
Belem et son système de vote «blockchain», c’est-à-dire sécurisé, transparent et efficace pour
les citoyens.

Directement inspirée des plateformes de streaming de jeux vidéo, Accropolis s’adresse à un


large public de citoyennes et de citoyens qui ont soif de compréhension des enjeux publics et
veulent se réapproprier leur démocratie,
Engage, Citizen Clan, qui facilitent l’implication, la mobilisation, l’action collective via les
technologies et les Bricodeurs qui éduquent aux Civic Tech,
Demodyne, une plateforme de gouvernance citoyenne directe, au niveau local et national,
Questionnez vos élus : qui propose aux citoyens de poser publiquement des questions à leurs
élus, à ces derniers d’expliquer leur action et d’afficher leur volonté de rendre des comptes à
leurs électeurs,
InCity et son service de surveillance par les citoyens de l’espace public en vue de son
amélioration et Democras, un réseau social citoyen.

Le projet ContentCheck qui regroupe des partenaires académiques et une équipe de


journalistes du journal Le Monde dans le but de développer une manière d’automatiser le fact-
checking pour contextualiser et enrichir factuellement le débat politique,
UFO, qui propose d’accélérer l’avènement des Villes Contributives,
Loomio qui propose un outil de prise de décisions collectives,
Babele, une plateforme collaborative de création de projets sociaux,
Livedem, un outil collaboratif permettant l’expression populaire, le débat public non partisan et
le relais auprès des élus,

10
Outils informatiques, J. Caelen

PolitizR qui rebat les cartes en créant un espace numérique où les élu(e)s débattent des
propositioons citoyennes,
Stig, mon e-parti qui ont pour ambition d’offrir une vision de l’opinion et de la volonté citoyenne.

Cette liste prise à un moment d’effervescence des Civic Tech est très labile. Beaucoup de
sites ont été fermés et d’autres sont en création. Le lecteur jugera par lui-même.

11

Vous aimerez peut-être aussi