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Nom : STERLIN Prénom : Duvais Emmanuel

Master 2 Economie appliquée, Parcours SDT

Sujet : L’exercice de la démocratie participative : une nécessité avant la prise de décision


politique

Dans ces dix-huit leçons sur la société industrielle (1962), Raymond Aron dit : « Les
démocraties sont hypocrites ; elles ne peuvent pas ne pas l’être, ces propos ont été relaté c’est
pour montrer les énormes contradictions officieuses à la notion de démocratie. Si on se réfère à
l’étymologie de la démocratie, elle est un principe politique dans lequel le pouvoir est détenu
ou contrôlé par le peuple conformément au principe de leur liberté et de leur égalité réciproque.
De cette définition sont apparues alors deux conceptions divergentes de la démocratie : La
démocratie directe ou populaire ("le gouvernement du peuple par le peuple") prôné par Jean-
Jacques Rousseau dans son Contrat Social (1762), et la démocratie représentative, proposée par
Montesquieu dans L’Esprit des lois (1748) où les gouvernements détiennent leur mandat d’un
suffrage accordé par les élections.

La notion de démocratie participative fait partie de ces notions ambiguës, dont l’exploit réside
dans la dualité. Devenue une formule politique pour les uns, déconsidérée par les autres. Elle
reste largement indéterminée et peut renvoyer tout autant à de petits exercices classiques de
communication politique tels que : la consultation, la concertation et la co-élaboration. De ces
considérations on peut dire que la démocratie participative c’est l’ensemble des dispositifs,
politiques, démarches qui visent à associer les citoyens au processus de décision politique. Elle
s’inscrit dans le cadre d’un débat sur l’évolution de la démocratie et dans le cadre d’une crise
de la représentation. C’est l’idée que la participation des citoyens doit renforcer la légitimité
des décisions prises par les élus. Si l’on considère l’ensemble des controverses qui a autour de
la notion de démocratie participative, cela nous amène à poser alors la question de savoir si
l’exercice de la démocratie participative : est une nécessité avant la prise de décision
politique ? si l’on considère que cette dernière est un mode d’exercice répondant aux besoins
actuels de participation citoyenne qui connaît des limites et elle est porteuse de risques
potentiels, de ce fait elle doit être redéfinie ou encadrée dans ses missions. Pour aborder cette
question, d’abord, on va voir la démonstration participative des citoyens selon le degré de leur
implication, enfin les risques de la démocratie participative, si cette dernière n’est pas encadrée
ou définie.
D’abord, La démocratie participative est plus largement développée dans le bloc local qu’au
niveau national. Elle arrive parfois en compensation d’une lacune démocratique, perceptible
notamment dans la montée des taux d’abstention aux élections locales. De plus la démocratie
participative a des objectifs multiples. Ceux-ci peuvent être managériaux c’est-à-dire informer
les habitants des projets du territoire ; faire participer les usagers et connaître leur expertise
d’usage, dans une optique de meilleure gestion urbaine ; recueillir les avis des citoyens, et
prévenir les conflits, dans un objectif d’optimisation des solutions proposées et des décisions
prises ; mobiliser les services administratifs et mieux intégrer les contraintes de modernisation
et d’adaptation. Enfin, Ceux-ci peuvent également être sociaux : améliorer la cohésion sociale,
voire la « paix sociale », grâce à l’implication des citoyens ; faire émerger un espace de
dialogue, générateur de lien social entre les citoyens ; créer un espace de dialogue entre
administration locale et citoyens, pour favoriser la confiance mutuelle.

Porteuse de risques potentiels, la démocratie participative doit être davantage redéfinie dans ses
missions et encadrée. D’abord, cette dernière, en donnant l’illusion à chacun d’être acteur d’un
projet collectif, crée des malentendus portant sur la légitimité de ces acteurs. En suscitant à
chacun l’envie de faire partager son expérience et son savoir au service du bien collectif, la
démocratie participative valorise l’individualisme. De plus, la démocratie participative malgré
son caractère résolument moderne, est un outil qui peut renforcer les conservatismes. Le citoyen
ou un groupe frustrés de ne pas pouvoir être convenablement servi dans une société hyper
consumériste, il craint en permanence le déclassement et préfèrera ainsi plutôt le "statuquo" lui
garantissant la préservation à court-terme de ses acquis plutôt que l’innovation qui mène aux
incertitudes. Enfin, une démocratie participative mal gérée peut conduire à prendre des
décisions allant contre la cohésion sociale recherchée. La flatterie des masses "opprimées"
consultées par un dirigeant autoritaire peut servir à diviser la population en dressant une partie
de la population contre l’autre (effets de la Révolution Culturelle en Chine puis au Cambodge
sous le régime des Khmers Rouges).

Ces risques rendent nécessaire un certain encadrement de la démocratie participative. Cet


encadrement passe par une meilleure définition de ses missions et le secours à une gouvernance
intelligente et partagée. Du coup, une redéfinition des missions de la démocratie participative
passe par une affirmation de sa complémentarité avec la démocratie représentative. La
démocratie représentative est nécessaire pour garantir la cohésion sociale autour d’un projet
adopté par la volonté générale. Les grandes orientations politiques, qu’elles soient nationales
ou locales, pour être cohérentes doivent être portées par un acteur visible identifié et
responsable de ses actes face à ses électeurs (motion de censure par exemple). Pour ces raisons,
les projets structurant la société ne peuvent être portés que par une voix (lancement d’un plan
d’investissement, organisation de la police administrative, etc). Pour être efficace, il faut
toutefois accepter une certaine dichotomie dans la représentation : certaines décisions doivent
faire l’objet d’une consultation ou délibération (recours à l’endettement par exemple, lever
l’impôt) alors que d’autres décisions doivent rester du domaine réservé de l’exécutif
(nominations à la discrétion du gouvernement pilotage de dossiers sensibles requièrent le secret
défense).

En somme, la représentation cherche l’intérêt général quand la participation se préoccupe de


justice voire d’équité. Comme l’Assemblée Nationale et le Sénat dans un système bicaméral,
ces deux types de démocraties sont les deux revers d’une même médaille (le gouvernement
pour tous, le gouvernement par tous).

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