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LECON 1 - INTRODUCTION :
I) Historique
A) La définition du numérique
La définition du numérique n’est pas aisée à identifier, encore moins pour des personnes non
spécialistes du sujets, c’est souvent le cas des juristes qui se retrouvent en difficulté face à la
technicité du sujet.
Définition d’une étude du Conseil d’Etat 2014: « Le numérique se définit comme la
représentation de l’information ou de grandeur physique par un nombre de valeur le plus
souvent représenté de façon binaire par une suite de 0 et de 1. Sa puissance tient dans sa
capacité à exprimer des réalités disparates (des sons, des images, des comportements
humains, des processus industriels) – dans un langage commun universel ouvraant la
possibilité de les traiter de manière systématique (mécanique) et de les mettre en
relation. »
Il faut aussi prendre en compte les technologies du numérique qui s’appuient sur des données
chiffrées : le réseau internet, la téléphonie, les écrans et les objets connectés qui se développent
de plus en plus. L’explosion du numérique a ouvert une nouvelle ère post moderne marquée par la
dématérialisation, multiplication, accélération et internationalisation des échanges, provoquant de
nombreuses mutations.
Le Conseil d’Etat parle de mutation technique, économique, et sociale.
*mutation technique : avec la mise en réseaux des machines qui repose sur le choix de l’ouverture
permettant à tout réseau local d’être connecté à l’internet sans qu’il y est contrôle, on parle du
principe de neutralité.
*mutation économique : dans une approche strictement économique, il y a quelque secteurs
spécialisés (télécommunication, sociétés de service et ingénierie informatique..) mais le
numérique se déploie en touchant tous les secteurs d’activité – y compris dans le secteur juridique
avec les « légal tech » (cabinet d’avocat, magistrats…) le numérique étant un outil pouvant être
utile pour les praticiens.
*mutation sociale : on est sans cesse dans une multiplication des collaborations avec le service de
partage de communication, les plateformes d’échanges des contenus.
Ce numérique favorise l’action publique notamment avec l’open data des décisions de justice
(mise à disposition gratuite de ces décisions sur internet) qui se développe de plus en plus depuis
la loi de 2016 relative à une République numérique.
*le droit constitutionnel détermine les règles relatives à l’organisation des pouvoirs publics ainsi
que celles concernant les droits et libertés des individus.
*le droit administratif réglemente l’organisation des collectivités et services publics ainsi que leurs
rapport avec les particuliers.
nouveau moyen pour les responsables politiques : le numérique peut être un outil
intéressant face à la crise du système représentatif qui est souvent caractérisé par le
phénomène de l’abstention électorale, dès lors, le numérique est utilisé avec une volonté
souvent affiché de « raviver la démocratie ».
Mais il n’y a pas de façon générale une démocratie représentative impulsé par les élus ou
candidats, lorsqu’ils utilisent les réseaux sociaux par exemple, c’est pour une communication
politique individuelle en ayant bien compris l’intérêt de leurs relation avec les internautes qui sont
tous des électeurs en puissance. Mais ce n’est pas quelque chose de généralisé, par exemple sur le
colloque de Montpellier en 2016, des études ont montré que plus de 80% des responsables
politiques n’avaient pas de compte de réseaux sociaux.
Au niveau international, les comptes de l’ancien président des Etats Unis (Trump) avaient été
suspendus en pleine période de passation des pouvoirs, cette situation concernait ses menaces sur
le Capitole. Cette suspension concerne l’atteinte portée à la liberté d’expression, qui porte une
notion encore plus poussée qu’en France.
Appartient-il aux plateformes de suspendre des comptes de responsables politiques ? La Cour
Supreme estimait dans sa décision en 2017 qu’il était important de reconnaitre la liberté d’accès
aux réseaux car ayant un lien important avec la liberté d’expression.
On voit donc bien que ce sont les ténors de la vie politique qui dispose d’une place importante
dans le numérique grâce à leurs assistants, en France il y a également l’exemple de JL. Mélenchon
durant sa campagne en 2017. Il est intéressant d’analyser comment l’actuelle campagne
présidentielle mettra en œuvre le numérique.
(Le parti pirate)
Dernier exemple avec Erdogan : en 2016 il y a une tentative de coup d’Etat, il va réagir en appelant
une journaliste qui réagira en direct à cet appel où le président invitait la population à faire
obstacle à cette tentative de coup d’Etat. Même les responsables politiques réfractaire au
numérique sont amenés à l’utiliser pour régler une crise comme en l’espèce.
nouveau moyen pour les institutions politiques : on est toujours sur le même point de
départ, cad la crise représentative, le gouvernement comme le Parlement se saisisse du
numérique pour lancer des consultations populaires.
*l’assemblée nationale lance une consultation en ligne pour comprendre l’abstentionnisme
(décalage) / l’assemblée nationale décide de faire une consultation en ligne sur rapport Bartolone
de 2015 afin de « refaire la démocratie » dans le but de modification de la Constitution :
consultation décorative car en réalité il y avait un décalage entre les questions posées et les
dispositions du rapport / consultation citoyenne en ligne sur le site du palais bourbon sur la
manière d’assurer la participation citoyenne encore une fois pour renforcer la démocratie
représentative / l’association démocratie ouverte a crée un site nommé « démocratie ouverte »
dans l’idée d’associer les citoyens à une discussion ouverte = proposition de loi déposée par un
député socialiste visant à donner effet juridique aux expérimentations juridiques de consultation
citoyenne
*gouvernement :
En 2015 : un projet de loi pour une république numérique est lancé, ce projet a été coécrit avec
des internautes sur une plateforme avant même que le gouvernement ne sollicite l’avis du CE,
cette indicative inédite se situe dans une tendance au « gouvernement ouvert », on souhaite que
les citoyens deviennent acteurs du droit mais surtout qu’il y est une légitimité des projets adoptés
car ils découleront des initiatives citoyennes. (problème : faiblesse de l’information + délai de
consultation court, le premier ministre aurait du faire une annonce au 20h, on peut donc se
demander s’il y avait une réelle volonté de renforcement de démocratie représentative ou est ce
qu’il s’agit d’une démagogie à l’œuvre).
Ceux qui ont le plus participé sont les « ultra-connectés » donc les 25-30 ans qui sont les plus
intellectuels, les électeurs les plus réguliers + les lobbys numérique = on peut se demander si on a
pas crée une aristocratie du numérique ? (leçon sur l’écriture numérique du droit)
En 2019 : grand débat national sur plusieurs thématiques sur la transition écologique, la fiscalité,
la démocratie, l’organisation de l’Etat et SP…
*participation des citoyens : elle reste assez faible dans certains cas, notamment avec le vote
électronique qui existe
En Tunisie : recours à l’article 80 par le nouveau président qui entraine une consultation en ligne
pour modifier la constitution de 2014
Le RIP (référendum d’initiative partagé) : inversé car on voit se développer sur internet de
véritable initiative citoyenne alors que le RIP est une initiative parlementaire – en pratique, on voit
des citoyens qui décident d’eux même de constituer un texte juridique (loi) dans le but de solliciter
les parlementaire pour qu’ils en fassent leurs projet de loi mais aussi dans le but de solliciter par
anticipation les futures signatures citoyennes qui devraient intervenir lorsque la proposition de loi
sera déposé = exemple du référendum animaux ou réforme des hôpitaux publics
-contrôle collectif : l’usage des réseaux sociaux est très important, pour renverser l’ordre juridique
préétabli (révolution 2.0 du printemps arabe en Tunisie ou Egypte)
Evènement Erdogan : mairie d’Istanbul avait pour projet de raser un parc de grands arbres, des
écologistes ont contesté ce projet, ce mouvement était très hétérogène, plusieurs clubs de foot
opposés, des jeunes…
Mouvement gilets jaune : mouvement de contestation politique accompagné
La plupart des institutions publiques disposent de sites internet permettant d’assurer leurs
communications institutionnelle mais aussi des sites permettant de réaliser des démarches
dématérialisées permettant d’accélérer les procédures et de faciliter les démarches. (le site du
défenseur des droits peut être saisi en ligne, le portail « Portalis » permettant de saisir le juge
directement, de suivre son procès en ligne = loi de 2016)
Le problème face à cette transition est celui de la fracture numérique, en effet, il existe encore des
zones blanches, ce qui constitue une entorse au principe d’égalité.
L’ouverture des données et décisions publiques (open data) est également la deuxième
problématique : il s’agit d’une obligation de l’Etat de fournir un accès libre et gratuit à un certain
nombre de données publiques liées au développement du numérique et au principe de
transparence. L’influence communautaire a été amorcée par la directe de 2003 puis 2013.
L’Open Data consiste en le fait de dire qu’il y a des données qui appartiennent à tous (même chose
qu’avec le domaine public) mais le problème c’est que ces biens sont des biens immatériels.
Jusqu’à quand peut-on se demander qu’il y a un intérêt public ? Certaines données peuvent
concerner des secrets confidentiels (secret médical, commercial..) et leurs ouvertures peut porter
atteinte à la vie privée.
Le professeur Cadier a établi un rapport précisant les modalités d’application de l’Open Data des
décision de justice : le problème c’est qu’il y a eu des décrets d’application en juin 2020 de la loi de
2016 en se basant sur ce rapport, puis il y a eu un arrêté du 28 avril 2021 portant application du
décret. L’arrêté retient des dates précises en fonction des juridictions : les dates vont du 30
septembre 2021 pour le Conseil d’Etat jusqu’en 2025 pour les tribunaux judiciaires par exemples
(juridictions avec le plus de décisions)
Sur le volet sécuritaire, l’Etat s’intéresse à ces questions, car le numérique favorise la
cybercriminalité. Il y a de plus en plus d’escroquerie en ligne, de propagande terroriste, des
attaques informatiques, une multiplication des propos haineux et d’incitation à la violence sur les
réseaux sociaux notamment.
[CA PARIS 2021] ; le juge fait application de la loi pour la confiance dans l’économie
numérique imposant aux plateformes de rendre public les moyens matériels et humains
consacrés à la lutte contre la haine sur les réseaux (twitter sera condamné)
Le numérique influence aussi le droit sur le plan structurel, il y aurait un ordre juridique renouvelé
et modernisé dont la texture serait beaucoup plus ouverte et moins pyramidale. Le droit
deviendrait lui même un réseau de norme marqué par la circularité. En effet, les espaces
dématérialisés nécessitent la participation d’une pluralité d’acteurs, qu’il s’agisse d’institution
internationale ou européenne, mais aussi des structures privées (grandes entreprises) ou encore
des Etats. Jean-Marc Sauvet développe cette idée d’un boulversement par le numérique du droit
lors d’une réflexion du Conseil d’Etat. Cela représente un synonyme de désordre pour les juristes,
l’idée d’ordonnancement jurdique basée sur la hiérarchie des normes est fondamentale. (réflexion
en cours)
Ce cours est marqué par une actualité permanente, une synthèse difficile à réaliser en simultanée,
il semble donc utile de découper le cours en leçon en deux thématiques : le droit constitutionnel
du numérique / le droit administratif du numérique.
INTRODUCTION
Retour sur la définition de la souveraineté :
Il y a beaucoup de confusion sur cette notion, on entend parler de partage, de transfert, de
dépossession – de la souveraineté. La souveraineté est un pouvoir suprême et indépendant qui
implique une liberté d’action et d’engagement, la définition associée à l’Etat est pour le juriste
une définition complète à retenir. Pour l’essentiel, cette souveraineté implique pour l’Etat de
déterminer librement le système politique qui est le sien, mais aussi le système économique,
social ou culturel – sans qu’il y est une ingérence de la part d’aucun autre Etat.
La résolution de 1965 adopté par l’assemblée générale de l’ONU définit la souveraineté comme
étant « l’autonomie constitutionnelle des Etat » cad le droit pour chacun d’entre eux de
déterminer librement leurs statut politique. D’ailleurs, les Constitutions nationales sont basées sur
ce principe, globalement on peut dire que la souveraineté étatique regroupe deux éléments :
l’indépendance sur le plan externe et la suprématie de son autorité sur le plan interne.
*plan interne : la souveraineté étatique est unique et singulière, elle représente l’articulation
entre le politique et le juridique et repose sur un principe de légitimité qui fonde un l’organisation
juridique de type hiérarchique. Les actes juridiques de l’Etat sont par principe unilatéraux et
autoritaire, l’autorité est garantie par la force publique de l’Etat.
*plan externe : il existe autant de souveraineté que d’Etat, qui sont juridiquement égaux. Les
relations étatiques sont de nature horizontale, contractuelle, consensuelle, et non plus unilatérale
et autoritaire.
= il y a donc une importance de nature entre droit national et droit international.
A cela il faut rajouter la distinction entre la souveraineté et les compétences : les compétences
constituent la matérialisation de la souveraineté, elles peuvent être déléguées, exercées en
commun, limitées. Le fait d’exercer des compétences en commun n’affectent en rien la
souveraineté car :
[CPGI 1943] ; il faut voir l’exercice par l’Etat de sa souveraineté et non pas un abandon -
lorsqu’il prend un engagement internationale
La souveraineté est ou n’est pas, si elle n’est pas il n’y a plus d’Etat, il ne reste que des entités
indépendante.
Depuis le XX ème siècle, il y a une réflexion qui est menée dans le cadre d’un nouvel ordre
mondial, caractérisé par un poids de plus en plus important des organisations internationales, par
la globalisation des échanges – au sein duquel il y aurait une forme d’interdépendance entre les
Etats. Dans ce nouveau cadre, on voit apparaître des réflexionx existant entre la confrontation des
souveraineté étatique, cette question pouvant être abordée aussi avec ce développement
numérique, notamment avec Internet.
Cette technologie boulverse surement le droit et les questions de souveraineté dans la mesure où
on avec Internet, on peut qualifier l’espace de “A-territorial” car il est transnational et interactif.
Les modes de gouvernances restent encore incertains : fragmentation d’Internet par une gestion
nationale d’Internet? Les responsabilités se retrouvent diluées par une difficulté à identifier ou à
localiser les acteurs, d’autant plus lorsque ces acteurs sont favorisés par la liberté d’expression.
Internet est donc un espace public commun ouvert et non hierarchisé qui échappe en grande
partie aux Etats.
1) Rappels historiques
On peut retenir la formule selon laquelle Internet “serait une extension des Etats Unis” – en effet,
à la fin des années 60, un département américain de la Défense (DARPA : agence pour les projets
de recherches avancées) décide de réaliser un réseaux de transmission de données (scientifique
au départ) à grande distance.
*1969 : c’est “ARPANET” qui est divisé en deux éléments : ce qui relève strictement du domaine
militaire (MILNET) et ce qui va être consacré au civil (ARPANET).
Ce nouvel ARPANET réservé aux questions civiles est consacré aux échanges de nature scientifique
entre les Etats : démarrage d’Internet avec 1 milliers de postes d’utilisateurs.
*1983 : sera mis en place le système de “nom de domaine” (DNS) : ce système permet d’établir
une correspondance entre une adresse IP et un nom de domaine correspondant, ce qui permet
plus généralement de trouver une information à partir d’un nom de domaine.
*1989 : ouverture aux particuliers qui auront la possibilité d’accéder au réseau
*1991 : cette ouverture au grand public se fera avec la création du Word Wild Web (WWW)
Ce système d’interface graphique nouveau va être ergonomique, facile d’utilisation, avec des liens
hypertextes sur lesquels il est possible de “naviguer” sur les toiles = ce système permet d’ouvrir le
réseau à des personnes qui étaient étrangère à ce dernier
*nos jours : expansion planétaire d’Internet
Cela continue de se développer à une vitesse impressionnante avec le développement des réseaux
filière sans fil (WIFI)
On commence à parler “d’Internet des objets” : objets avec lesquels nous sommes connectés,
cette phase d’expansion est peut être la plus préoccupante car la localisation est possible
lorsqu’on se déplace (touche aux libertés individuelles)
2) Le point de tension entre Etats : la gestion des noms de domaines par les USA
Cette gestion était au départ détenue par les Etats Unis, et encore même si cela reste à nuancer.
Internet est un système dépourvue d’identité centrale mais la gestion reste largement centralisée
aux bénéfices des Etats-Unis. En effet, il y a 13 serveurs racines dans le monde qui alimentent des
miliers de serveurs relais, ces serveurs racines sont basées aux Etats Unis, en Europe, au Japon. La
structure du réseau reste toutefois sous étroite dépendance des Etats Unis.
En 1990, plusieurs organismes sont crées pour passer des contrats avec le gouvernement
américain pour gérer les noms de domaines. L’IANA est un organisme chargé de donner les noms
(il s’agit d’une sorte d’Autorité Administrative Indépendante) des domaines – c’est par contrat que
le département américain avait confié cette mission de DNS (domain name system) dont le but est
de convertir une adresse IP en des noms intellegibles ( “documentation française.fr” par exemple).
Cette mission détermine donc l’accès à Internet. Par la suite, l’ICANN prendra le relais (internet
corporation for assignames and ican) et assure depuis la gestion des noms de domaine toujours
sous contrat.
Ce contrat a été assouplie par la suite, il devait s’arrêter en 2015, puis a été prolongé jusqu’en
2016, Trump était très attaché à cette tutelle jusqu’à ce que l’ICANN retrouve une plus grande
autonomie mais cette structure trouve toujours son siège en californie. Elle dépend donc du droit
californien et du département du commerce américain. Si elle a pu être libérée de ses accords
contractuels, elle reste toutefois sous l’emprise du droit américain, ce qui est critiquable.
Régulation nationale :
Certains pays ont souhaité que la gouvernance d’Internet échappe aux seuls Etats Unis et soit
passé au controle exclusif des gouvernements (Russie, Chine, Arabie Saoudite..). Lors de cette
conférence mondiale, l’UE a refusé de signer cette proposition formulée car elle pouvait avoir des
conséquences économiques et politiques importante en raison d’un risque majeur de
fragmentation d’Internet. (territorialisation d’Internet)
Le principe de neutralité du net s’oppose à cette tendance de régulation nationale car il implique
la circulation des données sans qu’elles soient modifiées, tout en permettant aux utilisateurs d’y
accéder facilement, ce principe a été pensé comme le principe d’architecture du réseau. Par
exemple, la Chine veut créer son propre système de nom de domaine qui serait totalement
indépendant du DNS américain, l’idée est de bloquer la consultation des sites chinois et de
bloquer les sites externes à la Chine et ses ressortissants, il s’agirait donc d’un controle des
informations aux frontières.
Cette situation parait légitime car on comprend la remise en cause de la centralisation des
données par les Etats Unis, mais la perspective d’une fragmentation d’Internet présente aussi des
risques important sur le plan politique et économique.
Le sujet de l’Internet des objets est également plein d’enjeux
Parfois les Etats ont du mal à faire respecter les choix politiques qui sont les leurs, ils se retrouvent
face au numérique avec des difficultés pour faire respecter leurs décisions et leurs propre droit sur
leurs territoire. La puissance publique peut donc parfois être totalement mise en échec avec des
intérêts nationaux mis en danger, tout cela en raison de la structure même d’Internet (anonymat,
caractère transfrontalier, volatilité..).
Plusieurs exemples et illustration existent :
*certaines affaires ont été l’occasion de mettre les Etats en difficulté, notamment les affaires de
communication immédiate des dossiers classés secret défense : notamment l’affaire Wikilix en
2010, où l’analyste Bradley W a classé des dossiers secret défense qui détaillait les missions
menées en Afghanistan
*procédure de destitution déclenchée vis à vis de F.Hollande : xxxxx
*diffusion d’information à grande échelle protégé par le secret de l’instruction au détriment du
bon fonctionnement de la justice – suite à la catastrophe AZF, il y aura en 2008 une mise en ligne
de multiple pièce relative à l’instruction de l’affaire dont des auditions, des rapports d’experts, des
photos, des témoignages, tout cela au soutien de différentes théories relatives aux causes de
l’accident, alors même que le procès n’avait pas encore démarré.
*contournement d’interdiction de publier des ouvrages : affaire sur l’état de santé de F.Mittérand
révélé par son docteur Gubler dans son ouvrage “le grand secret” en 1996 – ces informations
méconnaissait le secret médical ainsi que le respect à la vie privée, dans un jugement de 1996
avait interdit la publication de l’ouvrage mais cette interdiction a été contournée car on trouvait
cet ouvrage en ligne.
*réglementation nationale tenue en échec par le numérique : sondage mis en ligne la veille des
élections (twitter Suisse) prohibé par la loi de 2002 pour des principes de pluralité
*rapport démontrant que : le renseignement russe à l’oeuvre en 2015 sur les élections
américaines / 2 groupes de hackeurs russes pénètrent ordinateurs du parti démocrate américain,
suivi de révèlation sur l’équipe de campgne d’H.Clinton
*mouvement en marche victime de cyberattaque avec une volonté de destabiliser le candidat
macron au profit de marine lepen seule candidate reçue par Poutine, une enquête a été ouverte
par le parquet de Paris, une décision de gouvernement suspendra le vote électronique pour les
députés de l’étranger par crainte d’une cyberattaque.
Le recours au numérique peut donc être une façon utile de contourner le droit, notamment
lorsqu’il est complexe :
*cas particulier de l’accès aux orginies : notamment pour les personnes nées sous X, il existe une
législation très complexe, dès lors, les individus sont amenés à utiliser les outils numériques sans
passer par la réglementation française : une étudiante bordelaise retrouve sa mère grâce à
facebook en 7 jours
(chercher d’autre illustration où le droit de l’Etat se trouve tenu en échec par cette utilisation du
numérique et de l’Internet)
Si cette souveraineté est menacée, il y a une autre face à entrevoir dans la relation qui s’établie
entre la souveraineté et le numérique.
De nombreux Etats s’appuient sur leurs souveraineté numérique pour développer leurs
numérique.
Très souvent, on a tendance à considérer qu’Internet est une zone de non droit, il s’agit d’une idée
reçue qu’il faut remettre en cause car il y a une réglementation très importante sur le sujet.
Depuis la première loi Godfrin relative à la fraude informatique (1988) qui était composé d’un seul
article avec une seule ligne interdisant toute intrusion dans tout système informatique. Les
dispositions de cette loi seront reprise dans le code pénal.
Depuis, il y a plus d’une vingtaine de texte qui ont été voté, certains concernent directement le
numérique, d’autre en partie : loi confortant les principes de la République de août 2021 avec les
dispositifs de lutte contre la haine en ligne.
Cette législation ne concerne pas spécifiquement le numérique et le Internet mais pour
comprendre ces législations il est mieux de les ranger dans des catégories : les lois que l’on peut
qualifier de sécuritaire car venant réglementer l’utilisation du numérique et les lois de
réglementation de l’Internet.
Introduction
Introduction
Introduction
B – L’échange contradictoire entre les parties par voie électronique dans le cadre de la QPC
Introduction
I – La lutte contre la fracture numérique dans l’activité consultative du Défenseur des droits
A – L’exemple de l’avis de 2016 sur le projet de loi pour une République numérique
B – L’exemple de la recommandation de 2017 sur le droit à l’accessibilité numérique des
personnes handicapées
III - La lutte contre la fracture numérique dans les décisions du Défenseur des droits
A – Les décisions relatives aux refus de vente en ligne fondés sur les origines
B – Les décisions relatives à des discriminations en ligne dans l’accès à l’emploi