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423 BOUSSAID & AZDIMOUSA, LES TIC AU SERVICE DE LA POLITIQUE

Public & Nonprofit Management Review


PNMReview Vol. 3.1 (2018)
Special Edition 3rd Moroccan Association of Marketing Conference April 2018
Edition Spéciale 3e Congrès de l’Association Marocaine de Marketing Avril 2018
Published online October 15th 2018 in IMIST

LES TIC AU SERVICE DE LA POLITIQUE : LE CAS DU


MAROC
ICT IN POLITICS: CASE OF MOROCCO
BOUSSAID JALAL
Doctorant, ECOLE NATIONALE DE COMMERCE ET DE GESTION, Université Ibn Tofeil – Kenitra,
jalal.boussaid@encgk.ma

AZDIMOUSA HASSAN
Professeur Habilité, ECOLE NATIONALE DE COMMERCE ET DE GESTION, Université Ibn Tofeil – Kenitra,
hassan.azdimousa@encgk.ma

Résumé.
Les technologies de l’information et de la communication (TIC) ont fortement influencé notre existence et créé
des défies et opportunités sans précédent dans le domaine de la politique (Vedel, 2011 ; Glassey et Leresche,
2012). De nombreux chercheurs soulignent dans leurs travaux, la capacité des mouvements sociaux à utiliser les
technologies numériques comme outil de diffusion d’information et de mobilisation (Webster, 2001 ; Donk,
Loader, Nixon et Rucht, 2004 ; Greffet, 2011). Des tendances de développement d’actions politiques nouvelles
par le biais d’Internet sont observées, soit en matière de partage d’information en ligne et hors ligne, soit en
matière de mobilisation de « communautés » de sympathisants venant en soutien des candidats et des partis.
D’où la nécessité de cet article qui a pour objectif de présenter en premier lieu les principales caractéristiques des
TIC, leur adoption et leur impact sur les pratiques politiques au Maroc et en deuxième lieu, de mettre en exergue
les potentialités offertes par les TIC, notamment la technologie « Internet » en considérant leur appropriation
concrète par les citoyens, et non seulement par les partis politiques.
Mots clés : Technologie de l’information et de communication ; pratiques politiques ; citoyen ; parti politique.
Abstract.
ICTs have strongly influenced our lives and created unprecedented challenges and opportunities in the field of
politics (Vedel 2011, Glassey and Leresche 2012). Many researchers emphasize in their work the ability of
social movements to use digital technologies as a tool for disseminating information and mobilization (Webster
2001, Donk, Loader, Nixon and Rucht 2004, Greffet 2011). Trends in the development of new political actions
via the Internet are observed, either in terms of online and offline information sharing, or in the mobilization of
"communities" of supporters supporting candidates and gone. Hence the need for this article whichaims to
present first the main characteristics of ICTs, their adoption and their impact on political practices in Morocco
and second, to highlight the potential offered by ICT, especially the "Internet" technology by considering their
concrete appropriation by the citizens, and not only by the political parties.
Keywords: Information and communication technology; political practices; citizen; political party.

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Introduction

Les technologies de l’information et de communication (TIC) se sont imposées dans plusieurs


pays du monde comme moyens puissant du développement de la compétitivité et de la
performance. Elles permettent la structuration du traitement de l'information, de la
coordination et des flux sans les limites communes des rôles, des relations organisationnelles
et des procédures opérationnelles d'une bureaucratie (Fountain 2001). L’information est
devenue un facteur déterminant de compétitivité, d’avantage concurrentiel et d’innovation;
c’est l’élément nouveau qui fait la différence de nos jours. Les sources et les volumes
d’information se sont de plus en plus développés grâce aux TIC, l’information est devenue un
élément essentiel voir vital dans la prise de décision (Achchab 2013).Toutes les théories de la
démocratie considèrent que l’information est un ingrédient essentiel au fonctionnement des
systèmes politiques. L’information participe à ce que les Anglo-Saxons appellent
l’empowerment des citoyens (Baker, 2002 ; Milner, 2002). Pour participer pleinement à la vie
de la cité, choisir les gouvernants ou évaluer l’action publique, les citoyens doivent être « bien
informés » (Viviane Le Hay et al 2011).

Incontestablement, le mixte de l’informatique, de l’électronique, des télécommunications et


de l’audiovisuel a révolutionné le monde (Achchab 2013) et surtout le monde de la politique.
Les TIC sont devenues des outils incontournables dans tous les processus de l’intelligence
politique.Elles offrent des moyens d’accès plus large et plus facileà l’information, pour les
acteurs politiques, des opportunités accrues d’échange avec leurs pairs et des
possibilitésd’interaction enrichies avec les citoyens-électeurs. Comme l’affirme Flichy
(2004), si les TIC performent les usages c’est qu’elles ont déjà incorporé les nouvelles
caractéristiques de la société.De façon récurrente, chaque nouvelle technologie de
communication fait l’objet de présupposés sur son aptitude à mobiliser davantage les citoyens
et à moderniser les institutions : « La radio, la télévision, la vidéo communautaire, les radios
libres et les formes balbutiantes de l’Internet (BBS, listservs, Use-net) ont toutes suscité des
espoirs d’une appropriation citoyenne intense permettant l’avènement d’une démocratie forte.
» (Monnoyer-Smith, 2011). Cependant, selon « The Global Information Technology Report
2016 », le Maroc (78ème) restedevancé par plusieurs pays notamment les principaux
paysémergents d’Asie, comme la Malaisie (31ème)et la Chine (59ème)ou bien ceux de
l’Amérique latine comme la Chile (38ème) ou le Brésil (72ème)ainsi que par l’un des trois pays
membres, à côté duMaroc, de l’Accord d’Agadir à savoir la Jordanie (60ème), en matière de
performance de maîtrise des TIC.

La préoccupation du Maroc en faveur d’un accès ubiquitaire universel, équitable et


financièrement abordable aux infrastructures et aux services TIC est certes nécessaire mais
non suffisante pour assurer un développement d’Internet et de ses consommations (Daghmi et
al 2012), encore plus celui exigé par l’écosystème politique. Cela dit, dans quelle mesure les
TIC peuvent contribuer à la réconciliation entre citoyens et politiques au Maroc ?

En essayant de répondre à cette problématique, nous avons estimé judicieux de présenter les
principales caractéristiques des TIC, leur adoption et leur impact sur les pratiques
politiques au Maroc, mais aussi de mettre en exergue les potentialités offertes par les TIC,
notamment la technologie « Internet » en considérant leur appropriation concrète par les
citoyens, et non seulement par les partis politiques.

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Principales caractéristiques des TIC

Pour mieux comprendre les TIC, nous nous référons à l’approche de Martin et al (1999) (cité
par El Fidha et Charki, 2008) qui les indiquent comme étant « toutes les formes des
technologies utilisées pour créer, enregistrer, manipuler, communiquer, échanger, présenter et
utiliser les informations sous ses diverses formes (données, voix, images, présentations
multimédias) et toutes les autres formes incluant celles qui ne sont pas encore créées ».En
2017, les TIC sont les plus habilitées à répondre, au moins en partie à de grands paris
sociétaux comme ceux de l’embellissement de la qualité de vie à travers l’accès et l’échange
d’information, le développement durable (la restriction des déplacements grâce aux échanges
à distance), la conservation du patrimoine ou encore la mise en place d’outils permettant
d’accélérer le développement de nouveaux modèles politiques basés sur ce que Chadwick
(2007) qualifie «d’hybridité organisationnelle », autrement dit une diversification des
modalités de mobilisation par l’usage des techniques, au sein des partis politiques comme des
mouvements sociaux (Greffet 2011).

Adoption des TIC au Maroc

Les technologies numériques se montrent primordiales pour la vie de la polis, notamment


parce qu’elles sont de puissants outils d’organisation de la dimension publique et, par là
même, de l’entretien du lien politique(Granjon2014). Leur adoption n’est toutefois pas encore
totalement généralisée, notamment auprès de certaines tranches du grand public ou bien des
partis politiques, faute de moyens financiers (coûts d’équipement et d’accès élevés) mais
aussi le plus souvent des habilités techniques faibles des utilisateurs qui limitent le maniement
de ces outils surtout celui d’Internet (plus de 40% de la population est analphabète dont 67%
en milieu rural) (Daghmiet al2012).

Selon Daghmi et al(2012), « l’introduction effective des technologies de l’information et de la


communication (TIC) a lieu en 1996 faisant du Maroc le 101èmepays connecté au réseau
mondial avec comme point d’orgue le lancement du premier cyberespace du Royaume à
Marrakech. Certes, la connexion du Maroc à la toile mondiale vient plus tard que ces voisins
immédiats tunisien et algérien reliés respectivement en 1991 et en 1993. Ce retard s’explique
par le choix des autorités marocaines d’associer les entreprises du secteur privé et d’en faire
un levier du développement d’Internet contrairement à une politique interventionniste des
Etats algérien et tunisien ».

Conformément à « l’enquête de collecte des indicateurs TIC auprès des ménages et des
individus au titre de l’année 2015 », réalisée par l’Agence Nationale de Réglementation des
Télécommunications(ANRT), afin de suivre l’évolution du niveau d’équipement et d’usage
des TIC au Maroc. Le taux d’équipement des ménages en ordinateur (y compris la tablette)
s’élève à 54,8% en 2015 contre 47% en 2013.Il s’agit d’un taux d’équipement cinq fois plus
élevé que celui observé 11 ans auparavant (11% en 2004).Cette proportion varie entre milieu
urbain et milieu rural, avec respectivement près de 7 ménages sur 10 équipés en milieu urbain
contre un peu plus du quart en milieu rural. L’équipement des ménages en tablette continue sa
progression de 9 points par rapport à 2014.Ainsi, 20,8% des ménages sont équipés en 2015
(contre 11,8% en 2014).

Cela dit, 66,5% des ménages sont équipés d’un accès Internet en 2015 (contre 25% en 2010)
avec un net avantage pour l’Internet mobile qui équipe désormais 65% des ménages au

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moment où seulement 16,3% des ménages sont équipés d’un accès Internet fixe. En 2015, la
proportion des internautes (5 ans et plus) s’élève à 57,1%, soit l’équivalent de 17,8 millions.
Le manque de connaissance ou de compétence, le coût de l’équipement, le coût du service et
l’absence de besoin sont les principales raisons de non équipement des ménages en accès
Internet.

Principalement, 82,1% des internautes accèdent à Internet afin de participer aux réseaux
sociaux, 67,3% pour visionner et télécharger des contenus multimédias, 58,9% pour
télécharger des logiciels et des applications et 42,9% pour utiliser la messagerie électronique.
Mais très peu (2,2 %) utilisent Internet pour participer à des consultations ou des votes en
ligne concernant des questions civiques ou politiques.

Impact des TIC sur les pratiques politiques au Maroc

En amplifiant les sources d’informations et en allouant de nouveaux canaux de partage et de


communication, le développement des TIC, surtout d’Internet et de la téléphonie mobile,
affecte la manière dont les citoyens perçoivent l’information, établie de nouvelles formes
d’interaction entre citoyens et gouvernants, propose de nouveaux lieux d’expression et de
discussion qui outrepassent les clivages géographiques ou sociaux usuels, encore plus, permet
la mise en valeur d’une consommation de l’information plus réactive, plus sélective, plus «
interactive » et, en ce sens, «citoyenne » (Combyet al2011).

Cette expansion impacte les dimensions fondamentales de la démocratie : l’information des


citoyens, la participation et la mobilisation politiques, le débat public, les processus de
délibération et de décision (Vedel 2003).

D’après Wolton (1999), il est évident que les évolutions technologiques affecteront en
permanence le jeu politique. L’apparition de la presse écrite, puis de la radio et de la
télévision a engendré de nouvelles façons de mener des campagnes et de rencontrer de
nouveaux électeurs; chaque média a suscité à son tour des espoirs de refondation de la
démocratie. Toutefois, Internet – tout comme le téléphone portable –, du fait de sa puissance
et de sa diffusion mondiale, permet une accélération, une intensification et une massification
inédites de la production et de la diffusion d’informations aux citoyens (Vedel 2011). Pour
Lévy (2002), ces technologies annoncent l’avènement d’une démocratie généralisée se basant
sur une véritable société civile planétaire et peut-être de nouvelles formes d’État. La
«Cyberdémocratie», dont les notions sont évoquées par Poupa (1998), symbolise une synthèse
visionnaire des transformations que la montée de l’Internet provoquerait dans la vie
démocratique.

Selon Vedel (2011), « Internet est aujourd’hui devenu un objet pour la science politique. Au
cours de la dernière décennie, les acteurs politiques – organes gouvernementaux, partis et
groupes d’intérêt – ont mis en place des sites web et intégré internet dans leurs stratégies de
communication, depuis la simple publicisation de leurs activités grâce à ce nouveau canal
jusqu’à la coproduction de contenu avec les internautes. Si les campagnes électorales
continuent à se mener à la télévision ou sur les marchés, elles se déroulent désormais
également sur l’espace du web, notamment par le biais de communautés constituées en ligne,
qui poursuivent la lutte politique sur cet espace. Ainsi, au-delà de l’utilisation purement
instrumentale de réseaux de télécommunication et d’applications informatiques pour fluidifier
et accélérer les communications entre individus, le développement d’internet modifie les
formes et les lieux de la compétition politique et interroge le fonctionnement des systèmes

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politiques », aussi bien démocratiques (Flichy2008) qu’autoritaires (Arsène 2009).

En prenant comme exemple les campagnes de Barak Obama, ancien Président des États Unis,
lesdites campagnes synthétisaient les différents recours à toutes les évolutions technologiques
en matière d’information et de communication qui étaient apparues de façon plus ou moins
claire dans les quinze années précédentes, particulièrement en termes de mobilisation, de
contestation et de micro-ciblage (Boussaid, Azdimousa 2017). D’ailleurs Vergniolle (2011)
l’illustre bien dans ses recherches. « En 2007, Barack Obama n’était qu’un jeune sénateur de
l’Illinois qui avait peu de chances de contrer Hillary Clinton, candidate anticipée par les
observateurs. Or c’est lui qui obtint la nomination, après des primaires très serrées, en juin
2008. La suite de l’élection a confirmé la place nouvelle de l’internet en politique. Le site de
campagne my.barackobama.com a permis de recruter plus de 8 millions de bénévoles et
d’organiser plus de 30 000 évènements dans l’ensemble des 50 États. La sophistication
technologique de l’équipe Obama est allée jusqu’à lancer une « application » pour les iPhones
quelques semaines avant le scrutin ». Nous pouvons constater que sa réussite repose
essentiellement sur l’exploitation des technologies numériques et médiatiques. Cependant, le
succès qu’a connu Obama provient surtout de sa faculté à mobiliser sa base électorale qui,
elle, a bénéficié du recours systématique à Internet et spécifiquement au Web
2.0 (Nocetti2011).

Ceci dit, le cas « Obama » n’est pas un cas isolé, les sondages aux États Unis indiquent que
les deux partis politiques dominants, à savoir, le parti démocrate et le parti républicain sont
présent sur la toile à peu près en proportions égales. Cependant, les sites politiques des
Démocrates sont deux fois plus visités par les internautes que ceux des républicains
(Vergniolle2011). D’après le même chercheur, l’apport d’Internet sur la scène publique
américaine se résume par le fait qu’elle permet de rationaliser des pratiques politiques
traditionnelles, accède au moindre coût aux électeurs indécis, mais surtout elle joue un rôle
majeur dans la mobilisation des sympathisants et des électeurs les plus engagés, et l’accès à
des conditions de financement des campagnes plus élargis.

Quant au Maroc, la relation entre Internet et les structures, organisations et pratiques


politiques, a commencé à se tisser dès les élections législatives de 2007. Cet événement
électoral s’est caractérisé par un usage massif des TIC par les pouvoirs publics et les partis
politiques, pour faire émerger plus d’interactivité avec les électeurs. Nous pouvons citer
comme exemple, le lancement du site bilingue dédié aux élections (www.elections.gov.ma)
par le Ministère de l’intérieur. Les principales formations politiques soucieuses de leur
présence sur la toile, ont choisi à leur tour, de marquer leurs territoires numériques et
médiatiques par le lancement et le renforcement de leurs sites institutionnels. Il s’agit,
essentiellement du Parti de la Justice et du Développement (PJD) (www.pjd.ma), de l’Union
Socialiste des Forces Populaires (USFP) (www.usfp.ma), de l’Istiqlal (www.istiqlal.ma), du
Mouvement Populaire (MP)(www.harakamp.ma) et du Parti du Progrès et Socialisme (PPS)
(www.pps-maroc.com;www.pps2007.com ;www.forum-pps.comet www.blogs-pps.com).

Selon l’étude effectuée depuis juillet 2015 par « SMART Owl », le premier outil marocain de
collecte et de traitement de données sociales, le web marocain avec ses 16 millions
d’internautes, 8,2 millions d’utilisateurs Facebook dont 71% sont âgés de 18 à 34 ans, 76 700
utilisateurs Twitter et ses 877 230 utilisateurs marocain sur le réseau professionnel Linkedin,
présente des opportunités accrues. Chaque internaute en âge de voter est un électeur potentiel
pour les partis politiques marocains.

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Avec une population de 8 millions d’utilisateurs actifs sur 16 millions d’internautes Facebook
est le réseau social au plus fort taux de pénétration au Maroc. Cela dit, Avec 76 700
utilisateurs marocains Twitter ne permet pas le même travail de sondage que Facebook mais il
demeure néanmoins utile pour cibler les influenceurs et autres « early-adopters » des réseaux
sociaux.

D’après les résultats obtenus par la même étude sur la communication digitale des partis
politiques marocains, le PJD est le premier parti à tenir compte de l’importance des réseaux
sociaux dans la mobilisation des militants. Ledit parti est le mieux représenté sur les
emplacements sociaux en 2015. Il dispose d’une base de Fans Actifs sur sa page Facebook, à
hauteur de 106% avant les élections communales de 2015 et de 75% après juillet 2015. Ceci
est dû grâce à la constance et la qualité des publications générées par ses « Communities
Managers » (CM). Quant aux autres partis politiques, la tendance des Fans Actifs chez le parti
Istiqlal (PI) est de 26%, 23% pour l’USFP, 18% pour le MP et 10% pour le PPS. L’interaction
enligne entre le PJD et l’audience se démarque par un nombre élevé de publications (19 543
publications). En conséquent, l’impact et la diffusion de l’information sur les réseaux sociaux
s’avèrent assez importants (62,39 commentaires et 1124 mentions « J’aime » en moyenne par
publication). Ces statistiques démontrent la grande capacité du PJD à entretenir l’attention des
adhérents aux pages sociales.

Toutefois, depuis les dernières élections communales en 2015, l’usage des réseaux sociaux
s’est démocratisé au niveau de la scène politique national. Si le PJD représentait 80% des
mentions « J’aime » en 2015, les rapports se sont équilibrés en 2016. Nous constatons
l’émergence du Parti Authenticité et modernité (PAM) à hauteur de 29% et celui du PPS à
hauteur de 10%. Néanmoins, la présence enligne des autres partis politiques demeure
modeste.

Les potentialités offertes par les TIC

L’engouement initial pour les pratiques politiques usant des TIC et spécifiquement d’Internet,
débutant il y a une quinzaine d’années, a conduit bon nombre de chercheurs dans les pièges
du déterminisme technologique, de la généralisation hâtive et des comparaisons prématurées,
ou encore d’une conception trop étroite du politique (Chaput 2008). Néanmoins, plusieurs
chercheurs ont été amenés à revisiter le potentiel politique de l’Internet et du mobile (Ward et
Vedel, 2006 ; Grossetti, 2014).

Dans un champ de politique se caractérisant de plus en plus par une implication en déclin du
citoyen-électeur, une mauvaise circulation d’informations et un scepticisme élevé sur les
politiciens et les institutions politiques traditionnelles (Lusoli et al., 2006), l’intérêt souhaité
par l’adoption des TIC est de pouvoir stimuler l’engagement politique chez ses utilisateurs,
faire évoluer leur comportement politique et faciliter leur mobilisation (Ward et Vedel, 2006).

Toute tentative d’anticiper les innovations technologiques des supports de la communication


et les usages qui leur seront associés relève davantage de la science-fiction que des sciences
sociales, même si les secondes peuvent à l’occasion se nourrir de la première (Rumpala,
2010). De par la complexité et le niveau d’évolution des TIC pendant ces quinze dernières
années, il aurait été difficile voire même impossible de prévoir l’impact des dispositifs
numériques sur le monde politique (Ward et Vedel, 2006 ; Greffet et Wojcik, 2014),
d’imaginer la pluralité des modes d’expression mobilisant des contenus textuels et
audiovisuels donnant lieu à des formes d’expression civique à travers lesquelles les frontières

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du privé et du public se trouvent sans cesse redéfinies (Jouët, 2009), ou bien de prédire que la
participation politique pourrait se manifester aussi dans des pratiques numériques aussi
disparates que le partage de photos sur Facebook, des tweets ou bien des vidéos sur Youtube
(Monnoyer-Smith et Wojcik, 2014).

Si, à ses débuts, Internet était principalement utilisé comme un moyen de diffusion
d’informations à travers des sites qui apparaissaient souvent comme une réplique électronique
du matériel de propagande traditionnel, ses usages se sont aujourd’hui diversifiés (Greffet et
Vedel 2011). L’élection présidentielle française de 2017 témoigne d’un élargissement et
d’une évolution des formes d’activité politique en ligne. Depuis 2009, le développement des
réseaux sociaux en ligne et des applications de ce qu’il est convenu d’appeler le web 2.0
semble ouvrir une nouvelle phase des net-campagnes électorales (Greffet 2011).

Selon Marc Abélès (2011), « le discours politique dans le cadre d’une campagne électorale
était fondé sur une relation asymétrique entre l’émetteur (le leader, son parti) et les récepteurs
(le peuple) ». Il stipule que, dès les années 60, les candidats trouvaient leur véritable audience
grâce aux médias audiovisuels. « John F. Kennedy, puis Charles de Gaulle, montrèrent tout le
parti qu’on pouvait tirer d’un média de masse (la télévision) pour convaincre des millions
d’électeurs. Depuis lors, la mise en spectacle sur le petit écran est devenue la condition
indispensable de la conquête et de l’exercice du pouvoir : l’exemple de François Mitterrand
qui, après y avoir été longtemps rétif, devint un adepte de la performance télévisuelle est tout
à fait révélateur. »

L’entrée en scène d’Internet depuis 1990 (Vedel 2003), puis le développement du web 2.0
(Millerand, Proulx et al., 2010 ) comme nouveau média de la politique (Ward et Vedel,
2006), constitue sans aucun doute l’une des innovations du référendum constitutionnel
marocain de 2011. Tandis que les grands médias audiovisuels avaient visiblement pris fait et
cause pour le oui, de même que les principaux partiset syndicats, les partisans du « non »,
exclusivement des partis, syndicats de gauche radicale et le mouvement du 20 février, ont
investi les réseaux sociaux en ligne pour communiquer leur choix de recourir au boycott. Les
dispositifs des forums de discussions en ligne, puis les blogs et les vidéos de podcasting sur
Youtube ont décortiqué le projet constitutionnel et ont pu permettre des expressions publiques
des opinions. Ces dimensions constitutives de la parole politique sur les réseaux sociaux en
ligne, ont rendu visibles et audibles des groupes émergents dépourvus de porte-parole
officiels (Benvegnu et Brugidou, 2008), sur la scène politique au Maroc.

En effet, la puissance d’Internet se manifeste par sa capacité à faciliter l'engagement politique


en réduisant les obstacles à une participation politique constructive et en améliorant la qualité
de l’expérience interactive de la participation et de la mobilisation politique. Les publications
publiées par des pages sur Facebook, les vidéos partagées par des chaines sur Youtube, ou
tout simplement des tweets envoyés par des personnalités politiques sur Twitter, offrent des
occasions nouvelles pour créer de nombreux canaux à travers lesquels le citoyen lambda, chez
lui, participe, s’engage dans le processus politique et fait parvenir son point de vue, sans
passer par des intermédiaires ou des représentants politiques.

Cela dit, si l’utilisation des TIC en politique avait pour objectif à court terme d’attirer de
nouveaux participants jeunes et moins jeunes dans le monde politique, son but à long terme
serait de réduire considérablement les coûts de diffusion de l’information, de mobilisation et
de participation dans le processus électorale et politique en générale (Ward et Vedel, 2006).
Norris et Curtice (2004) le soulignent bien dans leur ouvrage «even if the Internet does not

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result in more people becoming politically active, it could still have important consequences if
it makes the political activity that does take place more effective»

D’une part, en offrant la capacité de localiser à l’échelle mondiale des individus partageant
avec eux les mêmes valeurs et principes et rentrer en contact avec des personnes ayant des
intérêts ou des préoccupations communes. D’autre part, en favorisant et soutenant des réseaux
sociaux en ligne qui étaient auparavant difficiles à créer, à cause des clivages géographiques,
et en rendant l’information de plus en plus accessible quantitativement et qualitativement à
ceux qui ont accès à Internet. Sans aucun doute, Les technologies numériques pourraient créer
davantage de socialisation et stimuler une activité politique supplémentaire (Norris, 2000).

Appropriation des TIC par les citoyens

En diversifiant les sources d’information et en allouant de nouveaux canaux de


communication, l’expansion des TIC – et notamment d’Internet – affecte le comportement
des citoyens à percevoir l’information, instaure de nouveaux modes d’interaction entre
citoyens et acteurs politiques, offre de nouveaux espaces d’expression et de discussion qui
transcendent les clivages géographiques ou sociaux habituels, ou encore permet la mise en
œuvre de procédures de consultation informationnelle plus massives et plus rapides (Vedel
2011). Ces progrès technologiques impactent les dimensions fondamentales de la politique :
l’information des citoyens, la participation et la mobilisation politiques, le débat public, les
processus de délibération et de décision (Vedel 2003).

Depuis les manifestations anti-mondialisation de Seattle en 1999, l'adoption de nouvelles


technologies de l'information et de la communication (TIC) par les militants du mouvement
social a offert la perspective de faire évoluer les formes traditionnelles de participation
politique. Grâce à sa facilité de communication transnationale à plusieurs, Internet offre un
potentiel révolutionnaire aux mouvements sociaux leur permettant de parler directement aux
citoyens du monde, contournant les messages «officiels» des organisations politiques et des
médias traditionnels. En outre, le courrier électronique, les listes de diffusion, les sites Web,
les forums électroniques et d'autres applications en ligne fournissent des outils puissants pour
coordonner les activités des personnes dispersées géographiquement et façonnent l'identité
collective (Donk et al., 2004).

Avec les technologies de l'information et de la communication les plus récentes, en particulier


les ordinateurs portables et les téléphones mobiles qui permettent d’accéder à l’information
plus facilement et les réseaux d’Internet les connectant dans le monde entier, les groupes de
citoyens et les mouvements sociaux, comme beaucoup de nombreuses organisations et
institutions politiques sont susceptibles d'atteindre un niveau plus évolué dans la manière de
se mobiliser, former des coalitions, s’informer, faire émerger des groupes d’influences,
communiquer et faire campagne (Hajnal, 2002).

L’idée d’une « politique participative » médiatisée par Internet semble rendre secondaires les
médiations politiques, y compris les partis. Il s’agit plutôt d’opérer des choix individuels,
comme le ferait un consommateur sur un marché. Le citoyen et le consommateur convergeant
dans un individu souverain qui sera invité à émettre des avis et prendre des décisions. Ainsi,
Internet incarnerait une démocratie décentralisée, marquée par la multiplication des formes de
coopération et de participation de citoyens actifs et critiques, peu enclins à s’affilier à une
organisation partisane (Greffet, 2011). En effet, Internet a contribué à une fragmentation
accrue des médias offrant ainsi au citoyen plus de choix. Cela signifie qu'il peut choisir de ne

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pas être exposé à la politique (Sunstein, 2001). Avec les portails Web et les programmes de
télévision numérique, les citoyens peuvent facilement ignorer la politique. Alors que, avec la
radiodiffusion terrestre traditionnelle, le public est régulièrement exposé à des nouvelles
politiques, même si ce n'est que des consommateurs passifs (Ward et Vedel, 2006).

L'engagement des citoyens à l'égard de la politique a évolué grâce à la divergence des médias
audiovisuels qui sont de plus en plus disponibles et accessibles mais aussi grâce à la montée
en puissance des médias sociaux, en particulier Facebook et Twitter. De nos jours, les
articulations hybrides et les recombinaisons des médias par les citoyens pour accéder à
l’information, sont devenues des actions très répandues (Vaccari, Chadwick and O'Loughlin,
2015).

Les élections en ligne, le vote en ligne ou même la signature des pétitions en ligne pourront
considérablement aider à faire parvenir le citoyen à se gouverner tout en contournant les
institutions et organisations médiatiques traditionnelles telles que les partis, les groupes de
pression et les parlements. Cependant, les nouvelles technologies ne sont pas utilisées
simplement que pour les scrutins, les sondages ou les consultations irrégulières, mais ils
servent aussi à fonder une démocratie dialogique (Benvegnu 2007) et une discussion
délibérative entre les citoyens et leurs représentants, où les citoyens sont engagés dans le
processus politique comme égaux (Ward et Vedel, 2006) et non seulement comme des
récepteurs passifs (Abélès, 2011).

Les formes d'implication des citoyens sont très diverses et variées et vont des simples
pratiques pour s’informer à l'engagement actif dans les questions politiques. Les citoyens
s’approprient concrètement les TIC en politique, de différentes manières. Le degré
d’utilisation des technologies numériques par les militants en ligne et les experts en
politiques diffère de celui du citoyen averti en politique ou d’un utilisateur passif (Jöuet,
2009). Selon Lewis Friedland, Thomas Hove et Hernando Rojas (2006) : « Life on line’ is
more than a metaphor for thoseunder 35 (and many over). It is a new form of life that
influences coreforms of intersubjective communication and sociation ».

Appropriation des TIC par les partis politiques

Les potentialités d’Internet en matière de participation, de mobilisation ou d’expression


citoyennes sont aujourd’hui adaptées et investies à l’intérieur des partis politiques.
L’expansion des blogs et, de manière plus récente, celle des réseaux sociaux en ligne comme
Facebook ou Twitter offre autant de nouveaux lieux d’expression et de mobilisation
potentiels, investis par les organisations partisanes aussi bien que par les mouvements sociaux
ou les simples citoyens. (Greffet, 2011)

Des espaces de discussions en ligne s’ouvrent de plus en plus pour les citoyens-internautes, y
compris les forums créés par les institutions politiques sur leurs sites web ou sur les réseaux
sociaux en ligne. Les partis politiques se sont appropriés de plus en plus activement lesdits
espaces durant ces dix dernières années. « Les stratégies d’action se sont diversifiées et
modifiées grâce à l’appropriation des nouveaux outils et applications apparus sur le web. Les
sites web partisans, qui étaient souvent une réplique électronique des brochures et des tracts à
la fin des années 1990, se sont sophistiqués sur le plan technique, notamment en intégrant des
fonctionnalités de vidéo ou de personnalisation » (Greffet et Vedel, 2011).

La présence partisane s’est diversifiée dans l’espace numérique. Les partis politiques
souhaitant renforcer leur présence en ligne, ont créé autour de leur site web principal une

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432 BOUSSAID & AZDIMOUSA, LES TIC AU SERVICE DE LA POLITIQUE

multitude de sites web, de pages Facebook, des chaines Youtube et de blogs de


sympathisants. En effet, Internet n’est plus considéré au sein des organisations politiques
comme un simple moyen de diffusion d’information mais plutôt grâce au développement des
réseaux sociaux en ligne, comme un outil de mobilisation et d’activation de sympathisants
chargés de retransmettre les messages partisans et d’influencer les opinions de leurs
entourages. (Donk et al., 2004 ; Millerand, Proulx et al., 2010 ; Greffet et Vedel, 2011)

Gersende Blanchard (2011) identifie dans ses recherches le forum du site web du parti
politique comme un espace où se poursuit le travail de promotion et de valorisation de la
structure politique ou de ses représentants tout en permettant au citoyen-internaute de
s’exprimer librement sur ce support de communication électronique officiel. Il démontre
d’une part que « le forum se révèle comme une « place de marché virtuelle » où les militants
affichent leur soutien, font la promotion du journal du parti et portent la parole de celui-ci et
de ses représentants », s’inscrivant donc dans une stratégie de publicité démonstrative selon la
conception habermassienne de l’espace public comme lieu fondamental du politique (Vedel,
2003). En d’autre part, « le forum de discussion du site partisan se présente donc comme «
une vitrine » où sont exposées des opinions en désaccord avec celles du parti ». Ce qu’il
amène à supposer d’envisager que « la présence de la critique du parti et celle de discours de
ses opposants sur son propre forum puissent également servir à la valorisation du parti, à la
construction de l’image qu’il veut donner de lui-même, c’est-à-dire l’image d’un acteur qui
accepte la contradiction et les règles du jeu du débat démocratique ».

En conséquent, les nouveaux moyens d’information et de communication offre la possibilité


aux citoyens-internautes de s’informer en temps réel de l’actualité politique et de se forger
leur propre idée du monde social (Munoz, 2005). Cependant, lesdits nouveaux TIC ne
substituent pas ceux qui leurs préexistent. Aujourd’hui, la télévision demeure le média qui
suscite le plus de confiance et qui, en campagne électorale, est le plus utilisé par les candidats
et les partis politiques (Greffet, 2011).

Conclusion

De par le monde, les organisations politiques ont fortement investi les différents outils des
TIC au cours de la dernière décennie y compris l’exploitation d’Internet. Les partis politiques
au Maroc, malgré un recours indolent aux services des TIC, ont pu assimiler l’intérêt de
l’adoption de ces pratiques technologiques et palper leur impact par rapport au renforcement
de la relation et l’amélioration en conséquence du niveau d’engagement (Morgan et Hunt
1994).

Ainsi, conformément aux travaux de Flichy (2008), Internet est un espace ouvert, offrant la
possibilité de produire l’information facilement et où les barrières à l’entrée sont moindres.
Selon ledit chercheur « De nombreuses opinions s’expriment sur Internet et qui n’ont pas
trouvé ou difficilement trouvé des espaces d’expression dans les médias classiques… Internet
favorise le débat public ». Elle favorise aussi la participation des citoyens dans une forme de
démocratie dialogique (Benvegnu 2007).

En effet, les retombées positives des TIC en terme de qualité de la relation politique entre
candidat et électeur dans le contexte américain (Nocetti, 2011 ; Vergniolle, 2011), britannique
(Gibson et Ward 2011), français (Bousquet, 2011), chinois (Benvegnu, 2007) ou bien même
tunisien (Ben m'barek et al, 2015)devraient encourager les acteurs politiques marocains à
s’investir davantage dans l’utilisation desdits technologies afin de faire évoluer les pratiques

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