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LEGAL TECH

Séquence 1 : Chapitre introductif

LEGAL TECH
Dr. Minata SARR
Séquence 1 : Chapitre introductif

Un cours de Legal Tech dispensé à des apprenants en licence Multimedia Internet et Communication, revêt une
grande pertinence en ce qu’elle révèle la compréhension des enjeux liés aux technologies numériques ainsi que
des mutations profondes qu’elles induisent dans toutes les activités humaines.

Afin d’apporter les précisions requises sur le contenu de ce cours, cette première séquence introductive apporte
des clarifications quant au cadre conceptuel de ce cours (Section 1) quant à son contexte d’intervention (Section
2) ainsi qu’à la démarche retenue pour l’aborder (Section 3).

SECTION 1 Cadre conceptuel

L’intitulé du cours LEGAL TECH qui combine deux notions LEGAL (droit) et TECH (pour désigner la
technologie) peut être compris de différentes manières. Il peut renvoyer à :
- technologie et droit et viser ainsi l’impact de la technologie sur le droit ;
- droit de la technologie visant ainsi le droit applicable aux technologies numériques ;
- ou enfin la technologie au service du droit pour identifier de manière restrictive et ciblée, les services
juridiques innovants et d’assistance fondés sur la technologie utilisée comme support.

L’ensemble de ces acceptions peut être valable dépendant du contexte dans lequel il est utilisé. Dans le cadre
spécifique de ce cours, il importe de s’intéresser à son cadre d’intervention afin d’en circonscrire fidèlement le
concept et d’en définir le sens privilégié.

Le présent cours intervient dans le cadre de la formation Multimedia, Internet et Communication.


De manière simplifiée, le terme MultiMedia désigne une combinaison d’une pluralité de médias utilisées pour
délivrer l’information (image, son, écrit…) qui en constitue le contenu et, pouvant se retrouver sur une même
application, un même contenant. La notion a connu une évolution ces dernières années pour englober les
logiciels, matériels et contenus éditoriaux interactifs mettant en œuvre l'image fixe ou animée, le son, le texte
....

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Issu du réseau militaire américain Arpanet conçu en 1969, Internet quant à lui, résulte de l'interconnexion
d'ordinateurs du monde entier utilisant un protocole commun d'échanges de données (IP pour Internet protocol).
Ce réseau des réseaux est utilisé par un nombre incommensurable d'applications ou de services, comme une
plateforme de communications. En 2017, Klaus Schwab relevait que « dans le monde entier, des milliards
d’appareils, smartphones, tablettes et ordinateurs, sont connectés à Internet. Leur nombre devrait exploser au
cours des prochaines années ; les estimations vont de quelques milliards à plus de 1 000 milliards »1. Sa
démocratisation a largement contribué à la diffusion de nouveaux medias.

Le droit, dans sa fonction constructrice et régulatrice des sociétés s’est ainsi saisie de la question pour encadrer
la communication dans notre environnement numérique. Sous ce regard, il apparait que le terme LEGAL TECH
fait l’objet d’une utilisation générique dans ce cours afin de faire ressortir l’impact de la technologie sur les
activités devant être encadrées par le droit. Sous ce vocable, il est désigné le droit de la communication
numérique entendu comme le droit applicable aux contenus multimédias créés, diffusés, traités… à travers des
supports numériques. La communication numérique englobe en effet à notre sens, celle audiovisuelle,
télévisuelle, la presse écrite ainsi que les nouveaux médias issus de la révolution technologique.

SECTION 2 Présentation du contexte

Nous vivons dans une nouvelle ère marquée par la Révolution numérique avec l’avènement de technologies
émergentes. Cette révolution numérique encore appelée « Quatrième révolution industrielle »2 est à l’origine
de la société de l’information dans laquelle nous vivons actuellement. Elle a conduit à de nombreux
changements dans nos modes de vie.

Cette nouvelle société a induit de nouveaux outils technologiques intégrant des applications informatiques
de plus en plus performantes telles que smartphones, ordinateurs, systèmes GPS,... Elle a également impliqué
de nouveaux modes de collaboration et de communication avec les connaissances partagées ou encore
l’économie collaborative.

Cette rupture technologique a entrainé une complexification du monde des affaires avec une remise en cause
de l’hégémonie des modèles traditionnels de fonctionnement ce qui nécessite de mobiliser de nouvelles
approches et intelligences notamment dans le domaine de l’information et de la communication. La
démocratisation de l’Internet à travers les outils technologiques et/ou numériques (ordinateurs, smartphones,
les systèmes d’information et leurs logiciels utilisés dans les différents secteurs professionnels, les objets

1
Schwab, Klaus. La quatrième révolution industrielle (Hors Collection) (French Edition) (p. 32). Dunod.
2
Schwab, Klaus. La quatrième révolution industrielle, op. cit
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connectés…), a fortement impacté les multimédias avec l’émergence de nouveaux médias qui intègrent des
technologies de plus en plus performantes et la massification de l’information. Au XXIe, les outils
technologiques sont devenus incontournables au point de créer la société de l’information. Cette dernière est
considérée, à l’ article 3 de la loi n° 2008-10 du 25 janvier 2008 portant loi d’orientation sur la Société de
l’Information (LOSI), comme « une société à dimension humaine, inclusive et solidaire, ouverte, transparente
et sécurisée qui œuvre en vue de l’accélération du développement économique et social, ainsi que culturel,
de l’élimination de la pauvreté et de la modernisation de l’État. Dans la société de l’information, chaque
individu a le droit et la liberté de créer, d'obtenir, d'utiliser et de partager l'information et le savoir dans le
respect des lois et règlements en vigueur. Tous les individus, les communautés et les peuples y ont la
possibilité de mettre en œuvre toutes leurs potentialités en vue de favoriser leur développement et
d’améliorer leur qualité de vie ». L’avènement de cette société de l’information grâce à la démocratisation
de l’Internet, l’émergence de technologies de plus en plus innovantes et leur impact sur les multimédias affecte
naturellement la communication. On assiste ainsi à une convergence technologique avec notamment le
passage de l’analogie au numérique. Cette évolution présente de nombreuses opportunités telles que
l’instantanéité dans la diffusion de l’information, l’accès facilité à l’information grâce à la diversité des
canaux de diffusion, l’interopérabilité des technologies utilisées ou encore l’agrégation dans un même support
d’une pluralité de technologies… Ces opportunités induisent toutefois des revers qui se manifestent
notamment à travers l’absence de maitrise des canaux de diffusion de l’information, la diffusion de fausses
informations ou encore les atteintes sur la vie privée ou le droit à l’image, la violation de la protection des
données à caractère personnel ou des droits de propriété intellectuelle… L’espace numérisé qu’offre les
technologies de l’information et de la communication notamment l’Internet, est de plus en plus le lieu pour
commettre des agissements répréhensibles de toutes sortes, attentatoires tant aux intérêts des particuliers qu’à
ceux de la chose publique3.Il s’agit notamment des actes cybercriminels commises via les systèmes ou outils
multimédias.

Au regard de ces évolutions, le législateur a mis à niveau le droit applicable à la communication numérique à
travers une diversité de textes juridiques et de manière parfois parcellaires. Les règles édictées à cet effet
viennent compléter et/ou faire évoluer au besoin, l’arsenal juridique traditionnel afin de garantir une meilleure
prise en charge des problématiques nées des nouveaux médias ou de la complexification des multimédias en
raison des innovations technologiques. C’est ainsi qu’au titre des référentiels juridiques applicables, il peut
être cité la loi 2008-08 du 25 janvier 2008 sur les transactions électroniques, la loi n° 2008-11 du 25 janvier
2008 portant sur la cybercriminalité, de la n° 2008-12 du 25 janvier 2008 sur la protection des données à
caractère personnel et la loi n° 2017-27 du 13 juillet 2017 portant Code de la Presse.

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Exposé des motifs de la loi n°2008-11 du 25 janvier 2008 sur la lutte contre la cybercriminalité, JORS
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SECTION 3 Plan du cours

Le présent cours est structuré, outre cette partie introductive, autour de trois autres séquences.

La première est destinée à présenter les acteurs intervenant des multimédias, à travers une catégorisation
fondée sur la nature et leur niveau d’intervention. Ces acteurs sont en effet diversifiés et la compréhension
des critères de leur classification, permet une meilleure compréhension des conséquences qu’en tire le droit
applicable à la communication numérique.

La séquence suivante traite de la régulation des contenus numérisés. Elle est destinée à préciser sur la base
des différentes règles applicables, les exigences légales et règlementaires applicables en matière de publicité,
de protection des données à caractère personnel et de la propriété intellectuelle ou encore de la diffusion de
contenus illicites.

La dernière séquence traite des problématiques relatives à la responsabilité des acteurs intervenant des
multimédias. Il s’agira dans cette séquence, de présenter les règles applicables en matière de responsabilités
civile et pénale.

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