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CAPITALISATIONDEL’EXPERIENCEDESMAISONSDUDEVELOPPEMENTLOCAL

CAHIER«MOBILISATION
DESRESSOURCESFINANCIÈRES»
ANNEXÉDU«RÉGIMEFINANCIER
DESCOLLECTIVITÉSLOCALES»

AL’INTENTIONDESCONSEILLERS
MUNICIPAUXDELAREGIONDELOUGA

1
SOMMAIRE

AVANTPROPOS 5

CHAPITRE1:RAPPELSURLESMISSIONSDELACOMMUNEENMATIERE
DEFINANCES......................................................................................................................... 6

1.1. Quelles sont les compétences générales de la commune ?............................................. 6


1.2. Qu’en est-il des compétences de la commune en matière de finances ?......................... 7
1.3. En quoi consistent les attributions des organes de la commune en matière
de finances ?............................................................................................................................. 8
1.4. Quid des attributions en matière de finances des autres acteurs intervenant dans
la commune ? ........................................................................................................................... 8

CHAPITRE2:ROLESDELACOMMISSIONS«FINANCES»
DANSLAMOBILISATIONDESRESSOURCES..................................................................... 9

2.1. Qu’est-ce-que la commission « Finances » de la commune ? ............................................... 9


2.2. Comment est constituée la commission « Finances » de la commune ? ............................... 10
2.3. Quelles sont les missions de la commission « Finances » de la commune ? .......................... 10

2.4. Quelles sont les principales tâches qu’on peut attendre de la commission ............................ 11
« Finances » ?
2.5. Quelles peuvent être les modalités d’intervention de la commission Finances ?..................... 11
2.6. Quels sont les principaux documents utiles à la commission « Finances » ?....................... 12

CHAPITRE3:PRESENTATIONDESRECETTESDELACOMMUNE................................. 13

A - Quelles sont les ressources internes de la commune ? ..................................................... 14


1. les recettes fiscales ............................................................................................... 14
2. Les recettes non fiscales ...................................................................................... 27
B - Quelles sont les ressources externes de la commune ?..................................................... 31
- Les transferts financiers de l’Etat ........................................................................... 32
- Le fonds d’emprunt ................................................................................................ 32
- Les ressources tirées de la coopération décentralisée........................................... 32
- Les ressources tirées du partenariat avec le secteur privé..................................... 32

CHAPITRE4LESSTRATEGIESDEMOBILISATIONDESRESSOURCES........................ 34

4.1. Pourquoi mobiliser les ressources au niveau des communes ?........................................ 34


4.2. Qui sont les acteurs concernés par la mobilisation des ressources ?............................... 34
4.3. Comment améliorer le recouvrement des impôts et taxes au niveau
des communes ? ...................................................................................................................... 36

ANNEXES :
DECRET N° 66-510 DU 4 JUILLET 1966
portant régime financier des collectivités locales .................................................................... 38

Cahierdemobilisationdesressourcesfinancièresannexédurégimefinancierdescollectivitéslocales 3
RESUMEPADEL/PNDL
Le Projet d’Appui au Développement Economique Local (PADEL) en ancrage
au Programme National de Développement Local (PNDL) est bâti sur une stra-
tégie d’intervention fondée sur une expérimentation localisée dans la région de
Louga. Soutenu par une dimension politique nationale exécutée au sein des
différentes composantes du PNDL, le PADEL/PNDL (2008-2014) est le fruit
du partenariat entre le gouvernement du Sénégal, le Programme des Nations
Unies pour le Développement (PNUD), le Fonds d’Equipement des Nations
Unies (UNCDF) et la Coopération du Grand-Duché de Luxembourg.

L’objectif de développement poursuivi par le projet est la promotion du déve-


loppement économique local dans le processus de décentralisation en vue de
l’amélioration des conditions de vie des populations. Les objectifs spécifiques
du projet consistent à appuyer la formulation et la mise en œuvre de la straté-
gie de développement local et à renforcer les capacités des acteurs territoriaux
de la région de Louga pour la promotion du développement économique local.

L’intervention du PADEL/PNDL est fondée sur un appui ciblé au Programme


National de Développement local appelé à fédérer l’ensemble des interven-
tions des Bailleurs et des Partenaires au développement en appui à la décon-
centration et au développement social, culturel et économique des collectivi-
tés locales du Sénégal. Le projet s’est évertué à promouvoir le développement
économique (DEL) à travers une coproduction efficiente entre les acteurs
institutionnels (conseils élus et services techniques déconcentrés), le secteur
privé et la société civile. Au niveau stratégique, le PADEL/PNDL appuie les
structures centrales de l’État pour le renforcement de la dimension écono-
mique de la politique de décentralisation et de développement local. Il appuie
également les collectivités locales pour qu’elles se dotent d’une vision du dé-
veloppement économique local afin de promouvoir les initiatives privées et la
création de richesses et de contribuer au renforcement d’un cadre régional
de mise en cohérence des initiatives locales de développement économique.
Au niveau opérationnel, le projet s’emploie à mettre en place des instruments
d’investissements adaptés au tissu économique local et des mécanismes et
approches pouvant contribuer à la promotion du développement économique
local et de l’appui conseil ; il renforce également les capacités des acteurs lo-
caux à promouvoir un développement participatif fondé sur une vision durable
du développement économique régional et local.

À travers plusieurs outils et instruments conçus et mis en œuvre par l’équipe


du projet, le PADEL/PNDL a été exécuté sur la période 2008-2015 dans le
cadre du Secrétariat Exécutif du PNDL qui en assure le pilotage sous la tutelle
du Ministère de la Gouvernance Locale, du Développement et de l’Aménage-
ment du territoire (MGLDAT).

Le projet a voulu systématiser à travers la « capitalisation de l’expérience des


maisons du Développement Local (MDL) » les approches et les démarches
développées durant sa période de mise en œuvre et tendant à inscrire le dé-
veloppement économique local dans l’agenda des collectivités territoriales.
PADEL/PNDL

4 Cahier de mobilisation des ressources financières annexé du régime financier des collectivités locales
AVANTPROPOS
La mission de développement assignée aux communes nécessite des moyens
financiers conséquents. Cependant leurs ressources financières se caracté-
risent d’abord par leur faiblesse, ensuite par les difficultés liées à leur mobili-
sation. Pourtant, elles doivent faire face à des dépenses multiples liées à leur
existence telles que les salaires du personnel, l’entretien des bâtiments, l’achat
de matériel nécessaire à l’accomplissement de leurs services, la réalisation
d’investissements, etc. Toutes ces charges connues et évaluées, il se pose un
problème de «voies et moyens», celui de trouver les ressources nécessaires
à leur couverture. Pour ce faire, l’autorité municipale n’a aucune possibilité
de puiser dans la caisse du Trésor public - ainsi que certains peuvent le pen-
ser - si, au préalable, elle n’y avait versé les sommes correspondantes. Elle
n’est pas non plus autorisée à prélever n’importe quel impôt sur la population
si celui-ci n’est pas autorisé par la loi. Elle ne peut ouvrir de souscription,
encore moins, tendre la main à l’Etat et attendre de celui-ci qu’il déverse gé-
néreusement sur lui son robinet d’or. C’est là un problème angoissant que
celui de la fiscalité qui domine, à tous les échelons, la vie de la collectivité. La
commune qui n’a pas de ressources est condamnée à mourir. Cette raison est
si évidente que le Législateur la pose avec vigueur comme étant la condition
première pour la création d’une commune ainsi que le stipule le Code général
des collectivités locales : «Ne peuvent être constituées en communes que les
localités ayant un développement suffisant pour qu’elles puissent disposer de
ressources nécessaires à l’équilibre de leur budget». Mais où trouver ces res-
sources dans des conditions légales ?

Le cahier « mobilisation des ressources du conseiller municipal » est un


condensé des informations ayant trait à la mobilisation des ressources. Il a
été élaboré, en tant qu’outil d’information et de formation, dans le cadre du
renforcement des capacités des acteurs locaux, Il est destiné aux conseillers
municipaux de la région de Louga, en particulier aux membres des commis-
sions des finances en complément aux sessions de formation organisées par
le projet.

Le cahier « mobilisation des ressources du conseiller municipal » est


structuré en quatre chapitres : le premier chapitre fait un rappel des missions
de la commune en matière de finances en vue d’un meilleur éclairage sur les
rôles des différents acteurs en matière de finances. ; le deuxième chapitre
décrit l’organisation et du fonctionnement de la commission finances ; dans
le troisième chapitre, sont inventoriées les principales recettes des communes
pour leur fonctionnement et pour l’investissement ; enfin dans le quatrième
chapitre, des stratégies de mobilisation des ressources sont exposées à titre
d’information. A la fin du cahier, il est annexé le décretn°du
6-510 juillet
04
1966 fixant le régime financier des collectivités locales qui par son caractère
très didactique confortera la valeur pédagogique du cahier « mobilisation
desressources».

Cahierdemobilisationdesressourcesfinancièresannexédurégimefinancierdescollectivitéslocales 5
CHAPITRE

1 RAPPELSURLESMISSIONSDELA
COMMUNEENMATIEREDEFINANCES

1.Quellessontlescompétencesgénéralesdelacommune?

Le Code Général des Collectivités Locales définit la commune comme


une collectivité locale, personne morale de droit public, qui regroupe
les habitants du périmètre d’une même localité composée de quar-
tiers et/ou villages unis par une solidarité résultant du voisinage, dé-
sireux de traiter de leurs propres intérêts et capables de trouver les
ressources nécessaires à une action qui leur soit particulière au sein
de la communauté nationale et dans le sens des intérêts de la nation.
Au terme de l’article 81 de la Loi 2013-10 portant Code Général des
Collectivités Locales, le conseil municipal règle par ses délibérations
les affaires de la commune.

De manière générale, le conseil municipal exerce les compétences sui-


vantes :

1. les modalités d’exercice de tout droit d’usage pouvant s’exercer à


l’intérieur du périmètre communal, sous réserve des exceptions pré-
vues par la loi ;

2. le plan général d’occupation des sols, les projets d’aménagement,


de lotissement, d’équipement des périmètres affectés à l’habitation,
ainsi que l’autorisation d’installation d’habitations ou de campements;

3.l’affectation et la désaffectation des terres du domaine national ;

4. la création, la modification ou la suppression des foires et marchés ;

5. l’acceptation ou le refus des dons et legs ;

6. le budget de la commune, les crédits supplémentaires ainsi que


toutes modifications du budget ;

7. les projets locaux et la participation de la commune à leur finance-


ment ;
PADEL/PNDL

6 Cahier de mobilisation des ressources financières annexé du régime financier des collectivités locales
8. les projets d’investissement humain ;

9. les acquisitions immobilières et mobilières, les projets, plans, devis


et contrats de constructions neuves, de reconstructions, de grosses
réparations ou de tous autres investissements ;

10. le classement, le reclassement, l’ouverture, le redressement, l’ali-


gnement, le prolongement, l’élargissement ou la suppression des voies
et places publiques ainsi que l’établissement, l’amélioration, l’entretien
des pistes et chemins non classés ;

1. la création, la désaffection ou l’agrandissement des cimetières ;

12. la protection de la faune et de la flore et la lutte contre les dépré-


dateurs et braconniers ;

13. la lutte contre les incendies et la pratique des feux de culture ;

RAPPELSURLESMISSIONSDELACOMMUNEENMATIEREDEFINANCES
14. la nature et les modalités d’exécution des clôtures et des défenses
limitant les fonds et protégeant les récoltes pendantes individuelles ou
collectives ;

15. les servitudes de passage et la vaine pâture ;

16. le régime et les modalités d’accès et d’utilisation des points d’eau


de toute nature ;

17. la création, la délimitation et la matérialisation de chemins de bétail


à l’intérieur de la commune, à l’exception des voies à grande circula-
tion qui relèvent de la compétence du représentant de l’Etat ;

18. l’organisation de l’exploitation de tous les produits végétaux de


cueillette et des coupes de bois.

1.2 Qu’en est-il des compétences de la commune en matière de


finances?

Le conseil municipal délibère sur les budgets et comptes administratifs


qui sont annuellement élaborés et présentés par le maire. A ce titre, les
organes de la commune sont chargés de la préparation, de l’élabora-
tion, du vote et de l’exécution du budget ; dans le même ordre d’idées,

Cahierdemobilisationdesressourcesfinancièresannexédurégimefinancierdescollectivitéslocales 7
ils sont chargés de l’élaboration et du vote du compte administratif, de
l’examen de l’arrêté du compte de gestion du comptable, de la fixation
des taux des taxes municipales et des produits domaniaux et de l’éla-
boration et du vote du compte de gestion des matières.

1.3 Quelles sont les attributions des organes de la commune en


matièredefinances?

LeConseilmunicipal: le conseil municipal débat sur les orientations


budgétaires, examine et vote le budget, examine et vote le compte ad-
ministratif et le compte de gestion matières, délibère sur l’acceptation
ou le refus des dons et legs, délibère sur la fixation des taux des taxes
municipales, du taux des taxes et produits domaniaux, délibère sur
l’autorisation de contracter des emprunts.

LeMaire: le maire est chargé de l’élaboration, de la proposition et de


l’exécution des budgets, l’élaboration du compte administratif et du
compte de gestion matière, la présentation du compte de gestion du
comptable, l’exécution des délibérations du conseil municipal portant
sur les taux des taxes et des produits domaniaux, la signature des
baux, contrats et conventions financières, la tenue de la comptabilité
administrative.

1.4 Quid des attributions en matière de finances des autres ac-


teursintervenantdanslacommune?

Lereprésentantdel’Etat(Préfet,sous-préfet): il est chargé de l’ap-


probation des budgets, de certains marchés et conventions, de l’arrêté
de budget primitif après le 31 mars, si celui-ci n’a pas été voté par le
conseil municipal et du contrôle de légalité.

Le receveur municipal : il est chargé du recouvrement des recettes


et des règlements des dépenses, de l’établissement des comptes de
gestion, de la tenue de la comptabilité financière et de la garde des
deniers de la commune.

Lebureaumunicipal: il est chargé de procéder à des études et avis


sur les budgets et autres actes financiers soumis au conseil munici-
pal, de surveiller la rentrée des impôts, taxes, impôts et droits muni-
cipaux, de formuler des propositions de mesures visant à améliorer le
recouvrement.

PADEL/PNDL

8 Cahier de mobilisation des ressources financières annexé du régime financier des collectivités locales
CHAPITRE

ROLESDELACOMMISSIONS«FINANCES»
DANSLAMOBILISATIONDESRESSOURCES 2
2.1Qu’est-ce-quelacommission«Finances»delacommune?

La commission « Finances », commission technique du conseil muni-


cipal est une instance formée par le conseil municipal ayant pour objet
l’étude et le suivi des questions entrant dans le champ de ses attribu-
tions ainsi que l’autorise l’article 156 de la Loi 2013-10 portant Code
Général des Collectivités Locales ainsi formulé : « le conseil municipal
peut former au cours de sa première session annuelle, des commis-
sions pour l’étude des questions entrant dans ses attributions ». Tou-
tefois, en dépit de ces dispositions, la commission « Finances » n’a
pas de pouvoir délibératif et n’est pas par conséquent une instance
de décision. Ainsi, même si elle doit jouer un rôle considérable dans
l’exercice de la compétence finances, la commission doit rester dans
la sphère d’action que lui assigne le conseil municipal.

A cet égard, il faut retenir que :

Lacommission«Finances»n’estpas Maislacommission«Finances»
devraitplutôtêtre:
• Un démembrement du conseil • Un bureau d’études pour le conseil sur
municipal bénéficiant d’une autonomie des questions spécifiques aux finances ;
organique ou fonctionnelle ; • Un chargé de mission pour le compte
• Un dédoublement du conseil pouvant et sur mandat du conseil municipal ;
le concurrencer ; • Un cadre consultatif faisant des
• Un délégataire des pouvoirs du conseil recommandations sur les finances
municipal communales

La commission « Finances » est ainsi une structure indispensable mais


indissociable du conseil dont elle constitue le bras technique sur les
questions de finances : elle exécute par conséquent l’ensemble des
tâches proposées pour le compte et au service du conseil municipal.

Cahierdemobilisationdesressourcesfinancièresannexédurégimefinancierdescollectivitéslocales 9
2. Comment est constituée la commission « Finances » de la
commune?

La commission « Finances » de la commune est essentiellement com-


posée de conseillères et conseillers de la commune mais elle peut faire
appel à toute personne dont la compétence ou l’expérience peut aider
à éclairer ses travaux. Il est souhaitable que la taille de la commission
soit supérieure à trois membres. La commission est formée lors de la
première session annuelle de la commune pour l’étude et le suivi des
questions entrant dans le champ de ses attributions. Elle désigne un
président parmi les élus qui peut convoquer les membres et présider
les réunions. Dans la pratique, la commission est permanente et a la
même durée que le mandat du conseil municipal.

Quelles
2.3 sontlesmissionsdelacommission«Finances»dela
commune?

La mission générale de la commission « Finances » devrait être d’éclai-


rer les organes de la commune sur la définition des orientations stra-
tégiques en matière de gestion budgétaire, de mobilisation des res-
sources financières et de financement des investissements.

Les missions spécifiques de la commission « Finances » sont les sui-


vantes :

• Contribuer à la définition et à la mise en œuvre de stratégies claires et


précises afin de réaliser les objectifs de mobilisation des ressources
financières ;
• Analyser et donner un avis sur les rapports concernant les diverses
activités de la commune dans le domaine des finances ;
• Aider à la constitution d’une base de données et de statistiques pour
mieux saisir et mesurer l’efficacité des programmes et évaluer ainsi
le degré d’atteinte des objectifs ;
• Contribuer à la mise en place d’un dispositif permettant de respecter
les délais impartis dans l’élaboration et l’adoption du compte admi-
nistratif ;
• Assister l’organe délibérant dans la formulation des orientations bud-
gétaires ;
• Faire des propositions visant la rationalisation des dépenses ;
• Aider à la mobilisation des ressources financières externes.

PADEL/PNDL

10 Cahier de mobilisation des ressources financières annexé du régime financier des collectivités locales
2.4 Quelles sont les principales tâches qu’on peut attendre de la
commission«Finances»?

Les principales tâches attendues de la commission « Finances » sont


les suivantes :

• Examiner de manière approfondie les projets de budget de la com-


mune ;
• Examiner les virements de crédits et autorisations spéciales ;
• Examiner de manière approfondie les comptes administratifs ;
• Examiner les demandes d’autorisations de passation de certains
contrats ou de conventions ;
• Réfléchir sur les possibilités de mobilisation et d’amélioration des
ressources de la commune et de la rationalisation des dépenses ;
• Réfléchir sur les opportunités de financement des investissements ;
• Examiner les propositions de prise de participation financière de la

ROLESDELACOMMISSIONS«FINANCES»DANSLAMOBILISATIONDESRESSOURCES
commune à certains organismes ;
• Participer à la réflexion sur la rationalisation du budget ;
• Veiller à l’inscription dans le budget de l’ensemble des dépenses
obligatoires.

2.5 Quelles peuvent être les modalités d’intervention de la


commissionFinances?

Les modalités d’intervention peuvent être multiples :

• Les réunions périodiques ;


• La recherche de documents auprès des services de l’ordonnateur et
du comptable ;
• Les visites périodiques de terrain au niveau des marchés et gares
routières ;
• La production de rapports périodiques sur la situation financière de
la commune ;
• Les rencontres périodiques avec les services d’assiette et de re-
couvrement ;
• Les réunions périodiques avec les autres partenaires techniques ;
• Les réunions d’inter commissions pour informer les autres membres
du conseil ;
• L’implication des populations dans la collecte d’informations.

Cahierdemobilisationdesressourcesfinancièresannexédurégimefinancierdescollectivitéslocales 1
2.6 Quels sont les principaux documents utiles à la commission
«Finances»?

Plusieurs types de document peuvent être utiles, en particulier :


• La nomenclature budgétaire ;
• Les budgets primitifs et les budgets supplémentaires ;
• Les virements de crédits ;
• Les comptes administratifs et comptes de gestion ;
• Les situations financières ;
• Les rôles d’impôts ;
• La situation d’exécution des budgets ;
• Les procès-verbaux de délibérations ;
• Les rapports de présentation de l’organe exécutif ;
• Les documents d’orientation budgétaire
• Les situations des redevables ;
• Les courbes d’évolution des recettes et dépenses ;
• Les fiches de synthèse budgétaire ;
• Les textes législatifs et réglementaires
• Les archives de la commune.

PADEL/PNDL

12 Cahier de mobilisation des ressources financières annexé du régime financier des collectivités locales
Figure1:SCHEMADESPRINCIPALESRECETTESDESCOMMUNES

RECETTESCOMMUNES

de recettes externes
de recettes internes et
munes sont constituées
Les recettes des com-
PRESENTATIONDESRECETTESDELACOMMUNE

Recettes Recettes
internes externes

Recettes non Transferts Coopération Partenariat


Recettes fiscales Emprunts
fiscales finances décentralisée avec le privé

Fiscalité Fiscalité Produits du Produits du


directe indirecte domaine public domaine privé
3
CH APITRE

Cahierdemobilisationdesressourcesfinancièresannexédurégimefinancierdescollectivitéslocales
13
A.Quellessontlesressourcesinternesdelacommune?

Les recettes internes ou budgétaires se composent de recettes fis-


cales, de produits de l’exploitation du domaine et des services ainsi
que de produits divers. Un inventaire exhaustif et une caractérisation
simplifiée de ces recettes permettra d’appréhender plus facilement les
stratégies adéquates liées à leur mobilisation.

I-lesrecettesfiscales

La fiscalité locale constituée d’impôts et de taxes comprend une fis-


calité directe et une fiscalité indirecte toutes deux se caractérisant par
leurs modalités d’assiette et de recouvrement.

PADEL/PNDL

14 Cahier de mobilisation des ressources financières annexé du régime financier des collectivités locales
Figure2:RECETTESFISCALESDESCOMMUNES

RECETTESFISCALES

Fiscalité Directe Fiscalité Indirecte

Taxes sur la Taxes sur les


Impôts sur la per- Impôts et taxes sur la Impôts sur l’activité Impôts et taxes sur Taxes sur la
consommation d’eau spectacles, jeux et
sonne physique propriété professionnelle services publicité
et d’électricité divertissements

Contribution foncière Taxe d’enlèvement Taxe sur la


Impôt du minimum Contribution des Cinéma, théâtre, Taxe sur
des propriétés bâties des ordures consommation
fiscal patentes courses, concerts les panneaux
(CFPB) ménagères (TEOM) d’eau

Taxe représentative Contribution foncière Taxe sur la


Contribution globale Appareils Taxe sur
du minimum fiscal des propriétés non Taxe balayage consommation
unique (CGU) automatiques les réclames
(TRIMF) bâties (CFPNB) d’électricité

Taxe foncière sur Taxe de Bars, dancing, Taxe sur les


Taxe rurales Contribution des enseignes
les propriétés déversement établissements
licences lumineuses
insuffisamment bâties à l’égout de nuit

Taxe sur les machines


à coudre à usage Séance de Tam-tams
professionnel et de luttes

Cahierdemobilisationdesressourcesfinancièresannexédurégimefinancierdescollectivitéslocales
15
PRESENTATIONDESRECETTESDELACOMMUNE
a-Lafiscalitédirecte

Dans le cadre de la fiscalité directe, l’impôt ou la taxe est établi sur la


base d’un recensement des assujettis ou contribuables. Le recense-
ment donne lieu à l’établissement d’une liste de tous les redevables.
Cette liste est appelée rôle d’impôt. Le rôle constitue donc le « support
» de l’imposition. Il peut être numérique (cas de la taxe rurale) ou nomi-
natif (exemple de la patente ou de l’impôt foncier). Le rôle numérique
ne comporte que le nombre de contribuables (dans le cas de la taxe
rurale, le rôle comporte le nombre de personnes imposables par carré)
tandis que le rôle nominatif comporte tous les éléments d’identification
du contribuable : (noms prénoms adresses ou tout autre élément).

Au Sénégal la fiscalité directe est essentiellement assise sur la per-


sonne physique, la propriété, l’activité professionnelle et les services
rendus.

1.L’impôtsurlapersonnephysique

Il s’agit de l’impôt du minimum fiscal (IMF), de la TAXE représentative


de l’impôt du minimum fiscal (TRIMF) et de la taxe rurale.

1.L’Impôtduminimumfiscal

Aux termes du Code général des impôts, « l’Impôt du minimum fiscal


est perçu au profit des collectivités locales et il est dû par toute per-
sonne résidant au SENEGAL âgée d’au moins 14 ans relevant de l’une
des différentes catégories prévues par les textes (catégorie excep-
tionnelle, première catégorie, deuxième catégorie, troisième catégorie
et quatrième catégorie). L’impôt du minimum fiscal est perçu sur rôle.
Ces rôles sont nominatifs pour les contribuables relevant des 4 pre-
mières catégories. Le nombre de personnes imposables de chaque
famille est inscrit au nom du chef de famille. Pour les contribuables
relevant de la 4eme catégorie, les rôles sont numériques, établis et re-
couvrés par quartier ou village à la diligence des autorités municipales.

1.2Lataxereprésentativedel’impôtduminimumfiscal(TRIMF)

La taxe représentative de l’impôt du minimum fiscal est un impôt per-


sonnel. Elle est perçue par voie de retenu à la source au profit des
collectivités locales. Elle est due, selon le code général des impôts, par

PADEL/PNDL

16 Cahier de mobilisation des ressources financières annexé du régime financier des collectivités locales
toute personne résident au Sénégal et relevant de l’une des 4 catégo-
ries prévues par les textes (catégorie exceptionnelle, première catégo-
rie, deuxième catégorie, troisième catégorie et quatrième catégorie).
Le taux de la TRIMF indexé sur le revenu brut annuel, ne prend pas en
compte, les augmentations de salaires ou pensions. Celles-ci ne sont
pas comprises dans le revenu brut servant de base à la détermination
des catégories d’imposition. Les retenues sont effectuées au nom du
chef de famille. Le mari est imposable au taux prévu pour sa catégorie,
pour lui-même et ces épouses, que celles-ci soient salariées ou non.
Les enfants âgés d’au moins 14 ans et salariés sont personnellement
imposables. Sont exonérées de la TRIMF : Les personnes exerçant au
Sénégal au titre de l’assistance technique fournie par un Etat étran-
ger ou un Organisme international ; Les bénéficiaires de pensions et
rentes viagères dont les débiteurs sont domicilié hors du Sénégal.
Pour être assujetti à la TRIMF, les salariés sont réputés domiciliés au
lieu de l’établissement qui les emploie, les bénéficiaires de pensions et
rentes viagères au lieu du domicile de l’établissement des débiteurs.
La taxe est due à compter du jour où un contribuable est bénéficiaire
de traitement, indemnité, émoluments, salaires, pensions ou rente via-
gère. Lorsque les retenus effectuées au titre de l’année d’imposition

PRESENTATIONDESRECETTESDELACOMMUNE
dépassent l’impôt dû par le redevable en fonction de sa catégorie, il
peut obtenir le remboursement sur demande adressée au directeur
des impôts avant le premier avril de l’année suivant celle de imposition

1.3LaTaxerurale

La taxe rurale est due par toute les personnes âgées de plus de 14ans
résidant dans les zones rurales, son taux est fixé par délibération, entre
un minimum de 500fr et un maximum de 1000fr. les rôles son soit no-
minatifs soit numériques ; a) ils sont nominatifs pour les contribuables
assujettis à l’impôt du minimum fiscal ; .toutefois le nombre de per-
sonnes imposables de chaque famille est inscrit au nom chef de fa-
mille ; b) ils sont numériques pour les autres redevables.

Les rôles sont établis par village au nom de chef de village, mais ils
peuvent être établis par famille au nom du chef de famille. Exigibles
dès qu’ils sont rendus exécutoires, les rôles numériques sont recou-
vrés par les préposés du trésor et les fonctionnaires en services dans
la circonscription administrative sous le contrôle du Sous-Préfet. Les
quittances extraites d’un carnet à souche délivrées par les fonction-
naires chargés du recouvrement sont établies au nom des redevables
inscrits nominativement au rôle ou au nom des chefs de village.

Cahierdemobilisationdesressourcesfinancièresannexédurégimefinancierdescollectivitéslocales 17
2.Lesimpôtsettaxesassissurlapropriété
Les impôts assis sur la propriété sont principalement constituées de la
contribution foncière des propriétés bâties (CFPB), de la contribution
foncière des propriétés non bâties (CFPNB) et la taxe sur la valeur des
locaux servant à l’exercice d’une profession et la surtaxe foncière.

2.1Lacontributionfoncièredespropriétésbâties(CFPB)
La contribution foncière des propriétés bâties perçue au profit des col-
lectivités locales, est due sur les propriétés bâties telles que maisons,
fabriques, manufactures, usines et, en général, tous les immeubles
construits en maçonnerie, fer et bois et fixés au sol en demeure, à
l’exception de ceux qui en sont expressément exonérés par la loi. La
contribution foncière des propriétés bâties frappe également a) les
terrains non cultivés employés à un usage commercial ou industriel
tels que chantiers, lieux de dépôt de marchandise et autres emplace-
ments de même nature, quand bien même ceux-ci seraient occupés
par d’autres, à titre gratuit ou onéreux et b) l’outillage des établisse-
ments industriels attachés au fond à perpétuelle demeure ou reposant
sur des fondations spéciales faisant corps avec l’immeuble, ainsi que
toutes installations commerciales ou industrielles assimilées à des
constructions.

Sont exemptés de cet impôt et de façon permanente : a) les immeubles,


bâtiments ou constructions appartenant l’Etat, aux collectivités locales
et aux établissements publics, lorsqu’ils sont affectés à un service pu-
blic ou d’utilités générales et sont improductifs de revenus ; b) les ins-
tallations qui, dans les ports maritimes fluviaux ou aériens et sur les
voies de navigation intérieure, font l’objet de concession d’outillage
public accordée par l’Etat à des chambres de commerce ou à des
collectivités locales et sont exploitées dans les conditions fixées par
un cahier des charges ; c) les ouvrages établis pour la distribution de
l’eau ou de l’énergie électrique appartenant à l’Etat ou à des collectivi-
tés locales ; d) les édifices servant à l’exercice public des cultes ;e) les
immeubles utilisés par le propriétaire lui-même , à un usage scolaire ;
f) les immeubles utilisés par le propriétaire lui-même pour des œuvres
d’assistance médicale ou sociale ; g) les immeubles servant aux ex-
ploitations pour loger les animaux ou garder les récoltes ; h) l’immeuble
occupé par le propriétaire lui-même à titre de résidence principale pour
la partie de la valeur locative qui ne dépasse pas 500.000 francs. cette
exonération vaut pour un seul immeuble.

PADEL/PNDL

18 Cahier de mobilisation des ressources financières annexé du régime financier des collectivités locales
Les exemptions temporaires de la contribution foncière des propriétés
bâties concernent les constructions nouvelles, et les reconstructions.
Les additions de construction ne sont soumises à la contribution fon-
cière qu’à compter de la sixième année suivant celle de leur achè-
vement. Cette exemption temporaire ne concerne pas les terrains à
usage industriel ou commercial. Ceux-ci sont imposables à partir du
1er janvier de l’année qui suit celle de leur affectation. Les conditions
d’obtention de l’exemption temporaire sont fixées par le code général
des impôts ainsi qu’il suit : Le propriétaire doit adresser au Directeur
des impôts, dans le délai de quatre mois à dater du jour de l’ouverture
des travaux, une déclaration écrite indiquant la nature du nouveau bâ-
timent, sa destination et la superficie qu’il couvrira. Cette déclaration
est appuyée d’un plan de masse, de situation de construction et, selon
les cas, de l’Etat des charges et droits réels ou des transcriptions dé-
livré par le conservateur des hypothèques ou de la propriété foncière,
du duplicata du permis d’occuper ou d’habiter, ou du contrat de loca-
tion du terrain.

Le propriétaire devra en outre, dès l’achèvement des travaux , et au


plus tard avant le 1er janvier de l’année suivant celle de l’achèvement

PRESENTATIONDESRECETTESDELACOMMUNE
desdits travaux ,remettre au Directeur des impôts , un certificat d habi-
lité émanant de l’autorité qui a délivré le permis de construire consta-
tant que l’immeuble a bien été édifié dans les conditions prévues lors
de la délivrance de ce permis , et qu’il remplit les conditions de salu-
brité exigées par les services d’hygiène. La base de l’imposition de la
contribution foncière des propriétés bâties est la valeur locative an-
nuelle qui représente le prix que le propriétaire pourrait retirer de ses
immeubles lorsqu’il les donne en bail. Elle est déterminée suivant la
méthode cadastrale. A défaut de cette méthode, la valeur locative est
définie par un système de comparaison avec des locaux dont le loyer
aura été régulièrement constaté ou notoirement connu.

2.Lacontributionfoncièredespropriétésnonbâties(CFPNB)

Elle est due par les contribuables propriétaires de terrains immatricu-


lés, de terrains où sont édifiées des constructions non adhérentes au
sol, situés dans le périmètre des communes, de terrains en cours de
construction si l’achèvement des travaux n’intervient pas à la 3eme
année suivant celle du début des travaux.

Cahierdemobilisationdesressourcesfinancièresannexédurégimefinancierdescollectivitéslocales 19
L’imposition des terrains soumis à la contribution foncière des pro-
priétés non bâties est faite sur la base de leur valeur vénale au premier
janvier de l’année d’imposition.

Cette valeur vénale comme pour la valeur locative est déterminée par
la méthode cadastrale et à défaut par comparaison.

Les exemptions de cet impôt concernent : a) les terrains appartenant


à l’Etat et aux communes qui, bien que non affectés à un service pu-
blic, ne sont productifs de revenus, les pépinières et jardins crées par
l’Administration ou par les sociétés d’intérêt collectif agricole dans le
but de sélection et d’amélioration des plantes ; b) tous les terrains nus
utilisés par les commerçants ou industriels pour l’exploitation normale
et rationnelle de leur commerce ou de leur industrie, notamment les
terrains dépendant de lots déjà bâtis en partie et affectés à un usage
de commerce d’industrie de mine ou de carrière même si ces terrains
sont utilisés de façon non permanente ; c) les terrains formant dé-
pendances immédiates des immeubles construit en dur et destinés
à l’habitation ; d) les terrains utilisés par les sociétés et associations
sportives ou d’éducation physique agrées par le ministre chargé de la
jeunesse et des sports ; e) les terrains cultivés ou effectivement utili-
sés au 1er janvier pour la culture maraîchère, florale ou fruitière, ou la
production des plants et semis, lorsque ces terrains, sont situés en
dehors des zones affectées à la construction par plans d’urbanisme
ou de lotissement ; f) les terrains servant à l’usage public d’un culte ;
g) les terrains utilisés par le propriétaire lui-même à usage scolaire ; h)
les terrains constituant des établissements d’assistance médicale ou
sociale lorsqu’ ils sont utilisés par le propriétaire lui-même.

2.3Lasurtaxefoncièredespropriétésinsuffisammentbâties.

Elle concerne les terrains non bâtis ou insuffisamment bâtis sis dans
les communes de la région de Dakar et dans les communes chefs lieu
de région.
Est considéré comme terrain insuffisamment bâti aux termes du Code
général des impôts, nonobstant le cas échéant son imposition à la
contribution foncière des propriétés bâties, celui pour lequel la valeur
vénale des constructions qui y sont édifiées est inférieure à sa propre
valeur vénale.
En sont exemptés : a) les terrains faisant l’objet d’une interdiction gé-
nérale absolue de construire résultant de textes réglementaires, de leur

PADEL/PNDL

20 Cahier de mobilisation des ressources financières annexé du régime financier des collectivités locales
situation topographique et b) les terrains qui font l’objet d’une interdic-
tion temporaire ou conditionnelle résultant d’une décision particulière
des autorités locales ne provenant pas du fait du propriétaire.

3.Lesimpôtssurl’activitéprofessionnelle
3.1Lacontributiondespatentes

Quiestassujettiàlacontributiondespatentes?

La contribution des patentes, perçue au profit des collectivités locales,


est due par toute personne qui exerce au Sénégal un commerce, une
industrie, une profession à l’exclusion des personnes exerçant des ac-
tivités salariées au sens du Code du travail. La contribution des pa-
tentes comprend un droit fixe et un droit proportionnel ; le droit fixe
est établi lorsque le contribuable dans le même établissement, exerce
plusieurs commerces, industries ou professions et ce droit est plus éle-
vé que ce qu’il aurait à payer s’il était assujetti à autant de droits fixes
qu’il exerce de profession. Quant au droit proportionnel, il est établi sur
la valeur locative des bureaux, magasins, boutiques, usines, ateliers,

PRESENTATIONDESRECETTESDELACOMMUNE
hangars, chantiers, seccos, terrains de dépôt, wharfs et autres locaux
ou emplacements servant à l’exercice des professions imposables , y
compris les installations de toute nature passibles de la contribution
foncière des propriétés bâties, à l’exception des appartements servant
de logement ou d’habitation.

Les rôles sont établis par le service des impôts à partir des déclarations
et de tous les renseignements recueillis au cours du recensement. Les
contribuables à cet impôt sont tenus, dans leurs établissements de
présenter leurs patentes lorsqu’elles sont réclamées par les Maires, les
Préfets, les sous-préfets, les fonctionnaires dument commissionnés
des impôts, du trésor , de la douane , du contrôle économique et tous
les officiers ou agent de la police judiciaire .

Sont exonérés de façon permanente de la contribution des patentes : a)


l’Etat, les collectivités locales et les établissements publics. Sont tou-
tefois passibles de la patente les établissements publics ayant un ca-
ractère industriel ou commercial ainsi que les organismes d’Etat ou
des communes ayant le même caractère ; b) les peintres, sculpteurs,
graveurs et dessinateurs considérés comme artistes et ne vendant que
le produit de leur art ; c) les cultivateurs, seulement pour la vente et

Cahierdemobilisationdesressourcesfinancièresannexédurégimefinancierdescollectivitéslocales 21
la manipulation des récoltes et fruits provenant des terrains qui leur
appartiennent ou par eux exploités , et pour le bétail qu’ils y élèvent
ou qu’ils y engraissent ; d) les associés des sociétés imposables elles-
mêmes a la patente ; e) les établissements publics ou privés ayant
pour but de recueillir les enfants et de leur donner une profession a
titre gratuit ; f) les caisses d’épargne ou de prévoyance administrées
gratuitement ; g) les coopératives qui ne vendent et n’achètent qu’à
leurs adhérant, dans la limite de leurs statuts ; h) les établissements
scolaires privés

En plus du produit des impôts locaux (Minimum fiscal, Contribution


foncière, Patente et Licence) dont elles ont le bénéfice intégral, les col-
lectivités locales, à la suite d’une réforme fiscale intervenue en février
2004, bénéficient d’une partie de l’impôt synthétique intitulée Contri-
bution globale unique (CGU).

3.2Lacontributionglobaleunique.

Ce nouveau régime de fiscalité globale est représentatif des impôts et


taxes suivants : L’impôt sur le revenu assis sur les bénéfices industriels
et commerciaux ; L’impôt sur le revenu assis sur les bénéfices indus-
triels et commerciaux ; L’impôt du minimum fiscal ; La contribution
des patentes ; La taxe sur la valeur ajoutée ; La licence des débits de
boisson

La contribution globale unique, impôt synthétique est une fiscalité par-


tagée ; elle est perçue au profit de l’Etat et des collectivités locales ;
les modalités de sa répartition sont fixées, chaque année, par la loi de
finance.

Sont assujetties à la contribution globale unique les personnes phy-


siques dont le chiffre d’affaires annuel, tous droits et taxes compris,
n’excède pas 50 million de francs lorsqu’ elles effectuent des opéra-
tions de livraisons de biens et 25 million de francs lorsqu’ elles effec-
tuent des opérations de prestation de service. La contribution globale
unique, comme les impôts locaux, est établie par voie de rôle, elle
donne lieu, chaque année, au versement d’acompte à imputer sur
l’impôt dû au titre de l’année. Chaque acompte est égale au tiers de
l’impôt dû ; Les acomptes sont spontanément versés dans les quinze
premiers jours des mois de février, mai et août de l’année d’établisse-
ment de l’impôt. Ils doivent être payés à la caisse du comptable du

PADEL/PNDL

2 Cahier de mobilisation des ressources financières annexé du régime financier des collectivités locales
trésor du lieu d’imposition. Tout paiement donne lieu a la délivrance
d’une quittance. L’avertissement établi par le service des impôts et
délivré aux contribuables par l’agent chargé de la perception accom-
pagné de la quittance de règlement, tient lieu de formule de contribu-
tion globale unique. Tout assujetti est tenu, dans son établissement de
présenter cette formule, lorsqu’ il est requis par les Maires, le préfet le
sous-préfet et les fonctionnaires dument commissionnés des Impôts,
du Trésor, de la Douane, du Contrôle économique et tous les officiers
ou agents de la police judiciaire. Les contribuables dont le montant de
l’impôt, n’excède pas 100.000fr, sont tenus de payer spontanément
l’impôt dont ils sont redevables. Ce paiement est effectué, en une fois,
par voie de fiche de paiement par anticipation, avant le 1er mai de
chaque année. L’Administration des impôts liquide la contribution glo-
bale unique et sur présentation de la quittance de paiement, délivre au
contribuable une vignette dont l’affichage dans l’établissement tient
lieu de publicité au paiement. Il est remis aux assujettis marchands
forains ou ambulants une vignette cartonnée de petit format. Celle-
ci doit être présentée à toute réquisition des autorités compétentes.
L’assujetti qui aura égaré sa formule ou sa vignette ou qui sera tenu
d’en justifier hors de son domicile, pourra se faire délivrer un certificat

PRESENTATIONDESRECETTESDELACOMMUNE
établi sur papier timbré dont mention sera faite des motifs ayant obligé
le contribuable à le réclamer. L’innovation majeure induite par cette
réforme fiscale, est que les collectivités sont associées au recouvre-
ment de l’impôt .car passé le délai normal de paiement par le contri-
buable, une commission de recouvrement se déplacera sur le territoire
de la collectivité locale pour vérifier son acquittement effectif lorsque
le montant exigible n’excède pas 100.000 francs. Cette commission
composée de représentants du trésor, des impôts ; de la collectivité
locale concernée, et de la force publique, peut au besoin, établir et
encaisser l’impôt non versé.

3.Lacontributiondeslicences

Perçue également au profit des collectivités locales la contribution


des licences est un impôt auquel sont assujetties toutes personnes
ou toutes sociétés se livrant à la vente en gros ou au détail, soit à
consommer sur place, soit à emporter, des boissons alcoolisées ou
fermentées. Les droits de licence sont réglés forfaitairement.
La licence, qui est une autorisation d’exercer est indépendante de la
patente, son paiement ne dispense pas du paiement de la patente et
inversement. Elle est due en entier pour chaque établissement. Et dans

Cahierdemobilisationdesressourcesfinancièresannexédurégimefinancierdescollectivitéslocales 23
le cas où un même établissement réunit plusieurs des professions y
afférentes, il est soumis au paiement du droit le plus élevé.
3.4 La taxe sur les machines à coudre à usage professionnel

Les machines à coudre comme les distributeurs d’essence ne peuvent


être taxées en tant que telles. Le champ d’application de la taxe se
limite uniquement aux machines installées sur les voies et places pu-
bliques .Echappent donc à cette redevance, les machines installées
dans un domaine privé. Les modalités d’assiette, les tarifs et modes
de perception sont fixés par délibération (perception sur ticket ou sur
quittance).

4.Lesimpôtsettaxesassissurleservicerendu

4.1Lataxed’enlèvementdesorduresménagères(TEOM)

Cette taxe, assise sur le service rendu, est une taxe communale, les
modalités d’assiette et de perception sont définies par la loi qui fixe le
taux maximum et détermine les modalités d’assiette et de perception.
La taxe d’enlèvement des ordures ménagères porte sur : a) toutes les
propriétés assujetties à la contribution foncière des propriétés bâties
ou temporairement exemptées de cette contribution à l’exception des
propriétés bâties situées dans les localités où ne fonctionne pas un
service d’enlèvement des ordures ménagères ; b) les propriétés as-
sujetties à la contribution foncière des propriétés bâties ou temporai-
rement exemptées de cette contribution, à l’exception des usines et
des propriétés bâties situées dans les communes ou les parties de
commune où ne fonctionne pas le service d’enlèvement des ordures
ménagères ; c) les bâtiments ou constructions appartenant à l’Etat et
aux établissements publics situés dans les communes ou les parties
de commune ou fonctionne le service d’enlèvement des ordures mé-
nagères, à l’exception des immeubles bâtis à usage militaire, médical,
culturel et d’enseignement. Les personnes logeant dans les immeubles
exemptés à titre permanent de la contribution foncière et situés dans la
ou les parties de la commune où fonctionne le service des ordures mé-
nagères sont assujetties au paiement de la taxe. Les fonctionnaires et
les employés civils ou militaires logés dans les bâtiments appartenant
à l’Etat, à une commune ou à un établissement public ou loués par
une administration publique sont imposables nominativement à la taxe
dont la base est déterminée, en ce qui concerne leurs logements par
comparaison avec le revenu net attribué aux locaux similaires soumis
à l’impôt foncier.
PADEL/PNDL

24 Cahier de mobilisation des ressources financières annexé du régime financier des collectivités locales
4.2Lataxedebalayage

Prévue par le code des collectivités locales, cette taxe n’est générale-
ment pas appliquée en raison certainement de l’absence du service.
En principe, le balayage de le superficie des voies livrées à la circula-
tion publique incombe aux propriétaires riverains, qui jouissent d’un
droit de façade, qui équivaut à une longueur égale à la moitié de celle
des voies, sans toutefois, que celle-ci puisse excéder 6 mètres. Le
conseil municipal d’une commune qui dispose des moyens matériels
et humains pour assurer ce service peut décider qu’il soit effectué par
les soins de la commune et les dépenses qui en résulteraient, seraient
à la charge des propriétaires contribuables sous forme de taxe de
balayage. Ainsi la commune peut instituer par délibération, une taxe
y afférente (taxe de balayage) pour compenser les dépenses du ser-
vice rendu, laquelle délibération est approuvée par le Représentant de
l’Etat.

En tout état de cause le produit total de la taxe ne saurait dépasser les


dépenses occasionnées par les services qu’elle représente.

PRESENTATIONDESRECETTESDELACOMMUNE
4.3LaTaxededéversementàl’égout

Cette taxe est également instituée par délibération lorsque la com-


mune dispose d’un réseau propre .actuellement le produit de la taxe
profite plus aux sociétés concessionnaires tel que Office National
d’Assainissement du Sénégal (ONAS).

b.Lafiscalitéindirecte

La fiscalité indirecte comme son nom l’indique, ne frappe pas directe-


ment le contribuable. L’impôt ou la taxe est recouvré indirectement. Le
support est différent des outils de collecte en matière de contribution
directe tels que les rôles d’impôt. La recette qui en découle est perçue
généralement par une tierce personne et reversée à la collectivité
locale bénéficiaire. La fiscalité indirecte des collectivités locales est
limitativement énumérée par le code général des collectivités locales,
il s’agit des taxes sur les matières suivantes : l’électricité, la publicité,
les établissements de nuit, les visites et poinçonnages des viandes, les
visites sanitaires, les entrées payantes, les spectacles, les locaux en
garnis et les distributions d’essence.

Cahierdemobilisationdesressourcesfinancièresannexédurégimefinancierdescollectivitéslocales 25
Quelques exemples de cette fiscalité :

a)LaTaxesurl’électricitéconsommée

Cette taxe a été créée sous le régime colonial , par arrêté du 3 févriers
1958 en application des dispositions de la loi municipal du 13 août
1926 autorisant les conseils municipaux des communes de plein et de
moyen exercice à instituer une taxe sur l’électricité consommée. L’ar-
rêté n° 828 du 03 février 1958 définissait les modalités d’assiette et de
perception ainsi qu’il suit : « les conseils municipaux des communes
de plein et de moyen exercice peuvent instituer dans les conditions
fixées par la loi du 13 aout 1926, une taxe sur l’électricité consom-
mée pour l’éclairage et les usages domestiques sur le territoire de la
commune. Les conseils municipaux arrêtent, d’accord parties avec les
distributeurs les conditions dans lesquelles ces derniers peuvent per-
cevoir le montant de la taxe en même temps que le prix de la fourniture
et le reverser dans la caisse du receveur municipal.
Le taux maximum de la taxe est fixé à 2,5% de la somme représen-
tant, sur la facture délivrée au consommateur le prix de la fourniture
d’électricité.

b)LaTaxesurlesspectacles

Elle est régie par les dispositions de la loi n° 64-04 du 24 janvier 1964
autorisant les communes à instituer une taxe sur les spectacles, jeux
et divertissements. Créée par délibération la taxe est applicable aux
spectacles, en général jeux et divertissements organisés ou exploités
soit habituellement, soit occasionnellement dans un but commercial
et financier. Sont imposables également les réunions où le public est
admis moyennant paiement, qu’elles soient organisées d’une façon
permanente ou non même si le but commercial ou financier n’est pas
recherché .Les taux de la taxe sont également fixés par délibération.
Sont exemptés de la Taxe sur les spectacles : a) les manifestations
agricoles, industrielles, commerciales ou artistiques dites « foires, sa-
lons expositions » lorsqu’’elles sont subventionnées par une collecti-
vité publique ou qu’il n’y est donné aucune attraction payante ; b) les
manifestations et spectacles organisés par les associations d’éduca-
tion populaire et sportive et dans la limite de quatre par an, lorsque
le prix d’entrée est égale ou inférieur à 50 francs par personne, ces
mêmes manifestations et spectacles sont exonérés sans limitation de
nombre ;c) les compétitions sportives d’amateurs qui, organisées par
leurs fédérations légalement instituées ont pour but de désigner une

PADEL/PNDL

26 Cahier de mobilisation des ressources financières annexé du régime financier des collectivités locales
association, une équipe, un joueur ou un athlète comme champion ;
d) les séances de cinéma ou de ciné-clubs dont l’entrée est gratuite ;

c)LaTaxesurlapublicité
Elle peut être instituée par les communes et concerne la publicité faite
à l’aide de panneau, réclame, ou d’enseigne lumineuse.

II-Lesrecettesnonfiscales

En dehors de la fiscalité à quelles autres ressources internes peuvent


prétendre les communes ?

PRESENTATIONDESRECETTESDELACOMMUNE

Cahierdemobilisationdesressourcesfinancièresannexédurégimefinancierdescollectivitéslocales 27
28
PADEL/PNDL
Figure3:RECETTESNONFISCALESDESCOMMUNES

RECETTESNONFISCALES

Produits du Produits du
Domaine Public Domaines Privé

Les droits de Les produits de Les produits de la Le produit de la


La taxe sur la location de bâti- location de souks,
places dans les Les droits de Les droits de location de la
vente des ments ou de ter- cantines, loges,
marchés, foires, fourrière stationnement voie publique stalles de
animaux rains appartenant
abattoirs à la collectivité boucherie, etc..

Cahier de mobilisation des ressources financières annexé du régime financier des collectivités locales
2-1Lesproduitsdel’exploitationdudomaineetdesservices

Ce sont les ressources que les collectivités gèrent en toute autono-


mie et dont elles maitrisent le mécanisme de recouvrement Elles pro-
viennent essentiellement de l’exploitation du domaine public, de leur
domaine privé et des services rendus.
Il s’agit notamment :

• Des revenus du domaine privé immobilier :

- Location de bâtiments et de terrains ;


- Retenues de logement et d’ameublement ;
- Location de souks, loges ou stalles de boucherie, gargotes cantines.

• Des revenus du domaine public

Les droits de place sont perçus en tant que droit location momentanée
d’une parcelle du sol de la collectivité locale. L’établissement, le règle-
ment et les tarifs de ces droits sont fixés par délibération du conseil
municipal soumise à approbation préalable.

PRESENTATIONDESRECETTESDELACOMMUNE
Il s’agit d’un droit sur la superficie et non sur les produits qui y sont
exposés pour la vente. Les tarifs doivent être établis à tant par mètre
carré de terrain que les commerçants occupent et non à raison de l’es-
pèce ou de la nature des marchandises qu’ils exploitent.
Le caractère temporaire de la location (la taxe est en générale jour-
nalière) n’enlève en rien la possibilité qu’a la commune d’instituer un
système d’abonnement c’est-à-dire de location mensuelle, pour mieux
fidéliser voire sédentariser les usagers.

L’autre intérêt de l’abonnement est de mieux maitriser les revenus


contrairement à la location journalière qui n’est due que lorsque le
commerçant est présent.

Il existe une autre occupation du domaine : c’est celle de marchands


qui se déplacent (marchands ambulants par exemple).cette forme
d’occupations est soumise à la taxe au même titre que celle réalisée
par le marchand fixé sur place.

Cahierdemobilisationdesressourcesfinancièresannexédurégimefinancierdescollectivitéslocales 29
2- Lesproduitsdespermisdestationnementetdelocationsur
lavoiepublique

Les droits de stationnement constituent pour les communes la princi-


pale ressource résultant de l’exploitation du domaine public.

Ils s’appliquent : a) aux véhicules affectés normalement ou occasion-


nellement aux transports en commun ; b) aux véhicules employés pour
l’approvisionnement des halls et marchés ; c) aux véhicules faisant un
usage abusif de la voie publique ; d) aux véhicules faisant la publici-
té soit à l’aide de sonorisation, soit avec affiches ; e) aux panneaux
publicitaires installés sur la voie publique ; f) aux pirogues et chalands ;
g) aux objets stationnés sur les quais municipaux ; aux charrettes,
calèches et tous véhicules hippomobiles.

Il convient de faire une distinction entre le permis de stationnement


et la permission de voierie. Le permis de stationnement se rapporte
à des faits d’occupation du domaine public conformes à la destina-
tion de celui-ci, alors que les permissions de voierie concernent des
faits d’occupation du domaine public non conformes à sa destination
(exemple : établissement de canalisation sous la voie publique de
kiosque etc. .). Quant aux modalités de fixation des tarifs, les droits de
stationnement représentatifs de la location d’une partie du domaine
communal, sont évalués d’après la surface occupée et non à raison
de la valeur des objets ou véhicules que l’on y dispose. Mais par souci
de simplification, ils appliquent à l’objet ou au véhicule suivant son
volume d’encombrement. Les droits de stationnement peuvent être
crées par les conseils municipaux suivant délibération approuvée par
le Représentant de l’Etat .ces droits sont perçus à l’aide de ticket et
versés au receveur municipal.

2-3Leproduitdesconcessionsdanslescimetières

Les collectivités locales peuvent percevoir un droit sur les concessions


dans les cimetières faites aux familles désireuses de disposer d’un lieu
de sépulture distinct du commun conformément aux modalités fixées
par un arrêté du Maire. Ces concessions sont classées en concessions
décennales, concessions trentenaires et concessions perpétuelles.

2-4Lesdroitsdefourrière

Le droit de fourrière est aussi une ancienne taxe municipale puisqu’il

PADEL/PNDL

30 Cahier de mobilisation des ressources financières annexé du régime financier des collectivités locales
figure dans la loi municipale de 1884 qui confère déjà au maire de
larges pouvoirs en matière de police municipale notamment sur les
lieux publics (places et voies publics).

La fourrière est un lieu aménagé par la commune, destiné à servir de


séquestre pour les animaux, les véhicules, les vélocipèdes, les objets
perdus dont les propriétaires ne sont pas connus ou les objets saisis.
Les animaux conduits à la fourrière y sont nourris. La capture des
animaux, leur nourriture, leur gardiennage ainsi que la conservation
des véhicules et des objets mis en fourrière entraine des dépenses
qui doivent obligatoirement remboursées par les propriétaires, suivant
un tarif payable avant la délivrance d’un ordre de sortie délivré par le
Maire. Ce tarif fixé par arrêté municipal constitue le droit de fourrière.

Les droits de fourrière de même que le produit de la vente des animaux


et matériel mis en fourrière sont perçus à l’aide de quittance tirée d’un
carnet à souche et versés à la caisse du receveur municipal.

B-Quellessontlesressourcesexternesdelacommune?

Les ressources externes de la commune peuvent provenir de quatre

PRESENTATIONDESRECETTESDELACOMMUNE
mécanismes : les transferts financiers de l’Etat, l’emprunt, la coopéra-
tion décentralisée et le partenariat avec le secteur privé.

Figure4:RECETTESEXTERNESDESCOMMUNES

RECETTESEXTERNES

Transferts
financiers Etat Coopération Partenariat avec
Emprunts
(FDD, FECL) décentralisée le Secteur Privé

Cahierdemobilisationdesressourcesfinancièresannexédurégimefinancierdescollectivitéslocales 31
1°)Lestransfertsfinanciersdel’Etat

Il s’agit essentiellement du fonds de dotation de la décentralisation


(FDD), du fonds d’équipement des collectivités locales (FECL) ou
fonds de concours et du Budget Consolidé d’Investissement (BCI)
décentralisé. La mobilisation de ces ressources n’exige aucun effort
de la part des collectivités locales car les services de l’Etat sont au
début et à la fin du processus.

2°)Lefondsd’emprunt

Les communes pour le financement d’investissements important


peuvent faire recours au marché financier c’est-à-dire à l’emprunt.
Mais cette opportunité doit être rigoureusement étudiée en tenant
compte de la capacité d’endettement.

3°)Lesressourcestiréesdelacoopérationdécentralisée
Les collectivités locales peuvent conclurent des accords de coopéra-
tion avec des collectivités locales d’autres pays ou des organismes in-
ternationaux public ou prives de développement. Ces types de coopé-
ration constituent pour elles des sources importantes de financement
des besoins locaux. Ce qui fait que l’Etat y est très favorable et laisse
une certaine liberté aux collectivités locale d’entreprendre des actions
de coopération et de jumelage avec des collectivités locales sœurs.

4°)Lesressourcestiréesdupartenariataveclesecteurprivé

De plus en plus le secteur privé est impliqué dans les projets de dé-
veloppement des collectivités locales. Ceci a été rendu possible grâce
aux ouvertures accordées par le législateur dans les accords de parte-
nariat entre les collectivités locales et le secteur privé.
Ainsi les opérateurs privés peuvent s’intégrer directement dans les ac-
tions des collectivités locales. Il conviendra de distinguer les formes de
partenariats possibles :

• La prise de participation des collectivités locales au capital des so-


ciétés privées exploitant un service publication. Toutefois, ces prises
de participation doivent faire l’objet d’une délibération de la collectivité
locale soumise à autorisation préalable si celles-ci excédent 33% du
capital de ces sociétés.

PADEL/PNDL

32 Cahier de mobilisation des ressources financières annexé du régime financier des collectivités locales
• La gestion privée directe des infrastructures par des relations de
concession ou d’affermage.

• Le financement directe par les utilisateurs (exemple : construction de


cantines) .

• Le financement d’infrastructures par une concession d’infrastruc-


tures qui consiste à combiner les effets positifs du financement ex-
terne et de la délégation de la gestion aux privés .Ceci constitue un
gage de réalisation et de bonne organisation.

• Le financement par levé de fonds au niveau du système bancaire


et par émission obligatoire. Ce type de financement n’est pas encore
accessible aux collectivités locales compte tenu de la faiblesse de leur
capacité financière et leur méthode de gestion peut performante.

PRESENTATIONDESRECETTESDELACOMMUNE

Cahierdemobilisationdesressourcesfinancièresannexédurégimefinancierdescollectivitéslocales 3
CH APITRE

4
LESSTRATEGIES
DEMOBILISATIONDESRESSOURCES

4.1 Pourquoi mobiliser des ressources financières au niveau des


communes?

Les constats faits au niveau des communes font ressortir trois pro-
blèmes majeurs à la mobilisation des ressources financières. En pre-
mier lieu, l’absence de politique de mobilisation des ressources finan-
cières locales au niveau des communes se traduit souvent par une
variation inconstante et souvent forte d’une année à une autre des
recettes, une prévision fantaisiste qui entrainent généralement des
taux de réalisation de plus de 100% ou parfois insignifiante (moins de
50%). Ensuite, la persistance d’un cadre organisationnel inopérant qui
se traduit par une insuffisance des ressources humaines de qualité et
des moyens matériels conséquents. Enfin, l’absence de communica-
tion entre l’ordonnateur et les acteurs du développement fait que le
budget est resté toujours un document inaccessible aux différents ac-
teurs et principalement à la population ; par ailleurs, les textes relatifs
à la mobilisation des ressources ne sont pas connus des contribuables
(paiement des acomptes provisionnels par exemple), alors qu’une
grande opacité entoure de la gestion budgétaire du fait de l’absence
de compte rendu de l’utilisation des impôts et taxes payés. Dès lors,
pour que les communes puissent jouer pleinement leur rôle, il importe
de prendre des mesures correctives en vue d’améliorer les recettes in-
ternes ou recettes propres en perspective de l’amélioration du niveau
de services rendus aux citoyens.

4.2 Qui sont les acteurs concernés par la mobilisation des res-
sources?

La mobilisation des ressources suppose un certain nombre de moyens


matériels et humains. Le paradoxe est que les services de l’Etat char-
gés de l’assiette (Services fiscaux) et recouvrement (Service du Trésor)
ont des limites dans l’accomplissement de leurs missions respectives.
C’est pourquoi il est apparu nécessaire de renforcer les compétences
des acteurs locaux, en particulier des membres des commissions des
finances, pour une meilleure mobilisation des ressources financières
PADEL/PNDL

34 Cahier de mobilisation des ressources financières annexé du régime financier des collectivités locales
des collectivités locales. En effet de par le rôle déterminant que les
commissions des finances jouent dans le processus budgétaire, il est
indéniable que leur implication dans celui de la mobilisation des re-
cettes dont elles ont participé au vote ne fait qu’améliorer le rende-
ment. Les commissions des finances en tant qu’acteurs institutionnels
(émanation de l’organe délibération) sont à même et mieux que qui-
conque, d’améliorer le système tel qu’il fonctionne actuellement. Leur
implication en particulier au niveau de l’évaluation de l’assiette est in-
dispensable pour faire un bon recensement en raison des informations
qu’elles peuvent être amenées à fournir relativement aux différents sur
les différents contribuables et /ou redevables.

Le processus de mobilisation des recettes implique par conséquent


des acteurs mais également des outils et des procédures qu’il importe
de préciser.

Au niveau des acteurs du processus, on distingue deux types d’ac-


teurs, les acteurs institutionnels et les acteurs non institutionnels. Les
acteurs institutionnels sont les acteurs investis d’un pouvoir, d’une pré-

LESSTRATEGIESDEMOBILISATIONDESRESSOURCES
rogative que leur confère la loi ou le règlement. On peut citer comme
acteurs institutionnels a) le conseil de la collectivité qui vote les re-
cettes inscrites au budget et par ricochet sa commission des finances ;
b) le Maire en tant qu’ordonnateur des recettes ; c) le receveur munici-
pal qui a la charge du recouvrement en tant que comptable de collecti-
vité ; d) les services fiscaux qui ont la charge de l’assiette. Les acteurs
non institutionnels sont quant à eux constitués du personnel d’appoint
tels que les collecteurs, les agents recrutés temporairement pour le
recensement et la collecte.

En ce qui concerne les outils de collecte, il est à préciser qu’ici l’outil


est fonction de la nature de recette suivant les différents outils usuels
(rôle d’impôt, quittance, ticket, vignette, timbre, ordre de recette, etc.
Pour ce qui est des procédures, elles diffèrent en fonction de la nature
de la recette. Les procédures de recouvrement des recettes perçues
sur rôles (Impôt et taxe) sont différentes de celles qui sont recouvrées
au comptant.

Cahierdemobilisationdesressourcesfinancièresannexédurégimefinancierdescollectivitéslocales 35
4.3 Comment améliorer les performances de recouvrement des
impôtsettaxesauniveaudescommunes?

Pour les stratégies de mobilisation, elles sont à différentier selon le


type de recettes. Ainsi, pour le recouvrement des impôts, la meilleure
stratégie est sans conteste, la sensibilisation en vue de vivifier au quo-
tidien le sens civique ou civisme fiscal. Ce travail de sensibilisation
devant intervenir après le recensement doit être l’affaire de tous les ac-
teurs y compris la société civile à travers notamment les mouvements
associatifs. S’agissant des autres recettes recouvrées au comptant,
une stratégie déjà expérimentée dans des communes et qui donné des
résultats probant mérite d’être adoptée. Il s’agit de la journée témoins
de recettes.

En quoi consiste cette stratégie ? La stratégie consiste à organiser


périodiquement des opérations « coups de poing » de recouvrements
devant même faire appel à un personnel temporaire. Ces opérations
peuvent être menées de manière séquentielle (tous les trimestres ou
semestres). Cette méthode a le double avantage d’améliorer le rende-
ment et de soumettre les secteurs marchands à une évaluation per-
manente.

Dans le cadre de la mise en œuvre de la stratégie de mobilisation des res-


sources au niveau des communes de la région de Louga, le PADEL/PNDL
a également expérimenté une démarche mixte où toutes les collectivités
locales sont ciblées et a travaillé sur six (6) principales recettes : trois (3)
recettes fiscales (taxe rurale, patentes et impôts locaux) et trois (3) recettes
non fiscales (produits domaniaux, frais de bornage et droits d’alignements,
taxe sur la publicité) qui ont été choisies de manière participative. Sur cette
base, et après évaluation au bout d’une année, l’introduction d’autres re-
cettes pouvait être envisagée sur la base de la performance enregistrée.

De manière générale, les stratégies à mettre en œuvre sont détermi-


nées par le profil des ressources à mobiliser. Ainsi, au niveau des
impôts fonciers (CFPB, CFPNB) et des impôts sur les activités pro-
fessionnelles (patente et licence), les stratégies peuvent être de deux
ordres, les Travaux d’assiette qui consistent à reprendre le recense-
ment général de la matière imposable pour mieux maîtriser le gisement
fiscal et à élaborer un calendrier fiscal chaque année et le respecter
rigoureusement et les Travaux de recouvrement qui consistent à sensi-

PADEL/PNDL

36 Cahier de mobilisation des ressources financières annexé du régime financier des collectivités locales
biliser les populations sur la distribution des avis d’imposition : il s’agit
de leur faire prendre conscience de la nécessité de payer l’impôt, le
rôle qu’elles doivent jouer (c’est-à-dire leurs responsabilités dans le
développement de leur commune.). Au niveau des stratégies de mo-
bilisation des ressources non fiscales tels que les Droits de place sur
les marchés, elles doivent permettre de : a) mieux connaître tous les
marchés de la commune qui s’animent avec leurs caractéristiques (su-
perficie, influence locale, régionale ou internationale ; périodicité : jour-
nalière, hebdomadaire ou tous les 2, 3, 4, 5 ou 6 jours) ; leurs équipe-
ments (hangars, magasins, assez bon, passable, dégradé…) ; b) mieux
connaître le nombre de places que chaque marché offre à partir de ses
équipements et d’attribuer un numéro à chaque place ; c) procéder à
un décompte systématique des occupants du marché. Le décompte
doit se faire les jours ordinaires et lors des « loumas » plusieurs fois en
des espaces de temps variables : le matin, en milieu de journée et en
fin de journée. Dans tous les cas, les stratégies de mobilisation des
ressources doivent être intégrées dans un plan d’action élaboré avec
l’appui des commissions « Finances ».

LESSTRATEGIESDEMOBILISATIONDESRESSOURCES

Cahierdemobilisationdesressourcesfinancièresannexédurégimefinancierdescollectivitéslocales 37
ANNE XE DECRETDU
N°0 1 5 - 6 JUILLET
4 961 6
portantrégimefinancierdescollectivitéslocales.

DECRET N° 66-510 DU 4 JUILLET 1966

portant régime financier des collectivités locales.


(J.O. 3836, p. 891)

LE PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE,

Vu la Constitution, notamment en ses articles 37 et 65 ;

Vu l’ordonnance n° 60-17 du 3 septembre 1960 portant loi organique sur la Cour Suprême ;

Vu la loi n° 63-20 du 5 février 1963 tendant à sanctionner les fautes de gestion commises à
l’égard de l’Etat et de diverses collectivités et portant création d’une Cour de discipline
budgétaire ;

Vu l’ordonnance n° 63-01 du 15 mai 1963 portant loi organique relative aux lois de finances;

Vu la loi n° 66-64 du 30 juin 1966 portant code de l’administration communale;

Vu le décret n° 66-458 du 17 juin 1966 portant règlement sur la comptabilité publique de


l’Etat ;

Vu le décret financier du 30 décembre 1912 et les textes qui l’ont modifié et complété ;

Vu le décret n° 62-009 du 16 janvier 1962 relatif à la nomination des agents spéciaux en


qualité de receveurs municipaux ;

Vu le décret n° 62-0O3 du 20 février 1962 portant organisation des services du Trésor ;

Vu le décret n° 62-195 du 17 mai 1962 portant réglementation concernant les comptables


publics ;

Vu le décret n° 63-031 du 22 janvier 1963 relatif aux marchés passés au nom de l’Etat et des
établissements publics ;

Vu l’arrêté interministériel n° 1684 du 9 février 1965 chargeant les receveurs municipaux de


tenir le contrôle des engagements de dépenses communales ;

La Cour suprême entendue;

Sur le rapport du Ministre des Finances,

DECRETE

REGIME FINANCIER DES COMMUNES

CHAPITRE PREMIER

Le budget

Article premier. Le budget communal prévoit pour une année financière déterminée toutes
les recettes et toutes les dépenses de la commune sans compensation entre les unes et les
autres.

Article 2. Le budget présente toutes les prévisions de recettes et toutes les autorisations de
dépenses propres à l’année financière qu’il concerne.

Article 3. L’année financière des communes commence le 1er juillet et s’achève le 30 juin de
l’année civile suivante.

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Recueil des textes sur les collectivités locales au Sénégal


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PADEL/PNDL

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Les recettes sont prises en compte au titre du budget de l’année financière au cours de laquelle
elles ont été encaissées par le receveur municipal.

Il doit être fait recette au budget du montant intégral des produits.

Les dépenses sont prises en compte au titre du budget de l’année financière au cours de
laquelle les mandats sont visés par le receveur municipal ; elles doivent être payées sur les
crédits de ladite année quelle que soit la date de créance.

Article 4. Les autorisations spéciales ont pour objet de décrire toutes opérations nouvelles ou
réévaluations qui seraient apparues nécessaires depuis l’établissement du budget.

Article 5. Le budget est présenté et voté par chapitres et articles selon la nomenclature fixée
par arrêté conjoint du Ministre de l’Intérieur et du Ministre des Finances.

Il comporte :

- une section ordinaire, qui comprend les recettes ordinaires et les dépenses de
fonctionnement ;

- une section extraordinaire qui comprend les recettes extraordinaires et les dépenses
d’investissements.

Article 6. Sans préjudice de tous autres documents prescrits par le Ministre de l’Intérieur,
doivent être joints :

1. au projet de budget :

- l’inventaire des biens mobiliers de la commune ;

- l’état du personnel communal.

2. à la première autorisation spéciale :

- le compte administratif du maire.

3. aux autres autorisations spéciales :

- tous documents justifiant les inscriptions nouvelles.

Article 7. Au budget communal et à chaque autorisation spéciale :

- les prévisions de recettes de la section ordinaire doivent être au moins égales aux
prévisions de dépenses de cette section ;

- les prévisions de dépenses de la section extraordinaire ne peuvent être supérieures


aux prévisions de recettes de cette section qu’au cas où la section ordinaire fait
apparaître un excédent de recettes et dans la limite de cet excédent;

- l’équilibre de la section ordinaire ne peut, en aucun cas, être assuré par un


prélèvement sur la section extraordinaire.

Article 8. Tous les crédits inscrits au budget ont un caractère limitatif.

Article 9. Les fonds de concours et tous autres produits attribués à la commune avec une
destination déterminée doivent conserver leur affectation.

Au titre de chacune des dépenses en cause, le budget doit prévoir des crédits au moins égaux
au montant des recettes affectées.

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Recueil des textes sur les collectivités locales au Sénégal


2

Cahierdemobilisationdesressourcesfinancièresannexédurégimefinancierdescollectivitéslocales 39
Article 10. Le budget de la commune et tous les actes modificatifs sont déposés à la mairie où
ils sont tenus à la disposition du public.

Le Ministre chargé de la tutelle publie un extrait du budget des communes au Bulletin officiel
de l’administration communale et régionale.

CHAPITRE II.

Ordonnateurs, comptables, régisseurs

Article 11. Le maire est ordonnateur du budget communal.

Il engage, liquide et ordonne les dépenses de la commune.

Article 12. Le maire et ses délégués sont responsables des certifications qu’ils délivrent dans
les mêmes conditions que celles prévues pour les administrateurs et ordonnateurs du budget
de l’Etat.

Article 13. Les fonctions de receveur municipal sont de droit assurées par le préposé du
Trésor, le percepteur ou l’agent spécial résidant dans la commune.

A défaut, le préposé du Trésor, le percepteur ou l’agent spécial d’une autre résidence sera
désigné en qualité de receveur municipal par arrêté conjoint du Ministre des Finances et du
Ministre chargé de la tutelle, après avis du Trésorier général.

Article 14. Le receveur municipal détient les fonds et valeurs de la commune ainsi que les
copies de ses titres fonciers. Il a seul qualité pour assurer le recouvrement de ses créances et le
paiement de ses dettes.

Il exerce ses fonctions sous l’autorité directe et la responsabilité du Trésorier général et est
soumis, quelle que soit sa qualité, à toutes les obligations et responsabilités définies par le
décret n° 62-195 du 17 mai 1962 portant réglementation concernant les comptables publics.

Il est, en outre, tenu, sous sa responsabilité personnelle et pécuniaire, d’avertir l’ordonnateur


de l’expiration des baux, d’empêcher les prescriptions et de requérir l’inscription hypothécaire
des titres susceptibles d’être soumis à cette formalité.

Article 15. Les cautionnements auxquels sont assujettis les préposés du Trésor, percepteurs et
agents spéciaux exerçant les fonctions de receveurs municipaux ou de comptables
d’établissements publics communaux sont fixés par arrêté du Ministre des Finances, compte
tenu de l’ensemble des responsabilités qu’ils assument et affectés à la garantie de tous les faits
de gestion des divers services dont ils sont chargés.

Article 16. Pour faciliter le recouvrement des produits recouvrables au comptant ou le


paiement de certaines dépenses urgentes ou de faible montant, des régies de recettes ou
d’avances peuvent être instituées par décision du maire prise après avis conforme du receveur
municipal et, en ce qui concerne les régies d’avances, approbation du Ministre de l’Intérieur.

Leurs titulaires sont nommés par le maire après avis conforme du receveur municipal. Ils sont
soumis aux obligations et responsabilités des régisseurs de l’Etat et, notamment, au contrôle
direct du receveur municipal.

CHAPITRE III.

Opération de recettes

Article 17. L’agent chargé dans le ressort de la commune du service des impôts dirige et

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Recueil des textes sur les collectivités locales au Sénégal


3

PADEL/PNDL

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surveille en outre l’assiette de toutes les impositions sur rôles dont le recouvrement, au profit
de la commune, a été autorisé.

Article 18. Les actes, les contrats et les jugements définitifs revêtus de la formule exécutoire
qui sont générateurs de recettes, les rôles de contributions et taxes, les certificats établis par
les administrations financières, les ordres de recettes ou de reversement établis par le maire
sont transmis au receveur municipal sous bordereau en triple exemplaire, numérotés à suivre
et rappelant le montant des émissions antérieures.

Le receveur municipal en conserve un exemplaire, retourne le second au maire revêtu de son


visa et adresse le troisième au Trésorier général.

Article 19. Le receveur municipal signale au maire sur un bordereau en trois exemplaires, du
même modèle que celui prévu à l’article ci-dessus, les titres qu’il a reçus sans son
intermédiaire et les recettes qu’il a encaissées sans émission de titres par le maire.

Le maire complète, arrête et signe, ces bordereaux, en insère un exemplaire dans sa


comptabilité et retourne les autres au receveur, appuyés, s’il y a, des titres de régularisation
nécessaires.

Le receveur en conserve un exemplaire et adresse l’autre au Trésorier général.

Article 20. Les réductions ou annulations de titres de recettes qui ont pour objet de rectifier
des erreurs dans les bases de calcul, les décomptes, l’indication du débiteur ou l’imputation
budgétaire, sont constatés au vu de titres rectificatifs établis par le maire et notifiés au
comptable dans les conditions prévues à l’article 18. Toutefois, les bordereaux de titre à
annuler sont établis suivant une série spéciale et comporte en diagonale un double trait de
couleur rouge.

Article 21. Le receveur municipal prend en charge, sous sa responsabilité, les titres de
recettes.

Il doit faire toute diligence pour recouvrer les produits aux échéances déterminées par les lois,
règlements ou actes qui les régissent. Il délivre une quittance pour toutes les sommes qui lui
sont versées et émarge les recouvrements sur les titres de recettes. Il n’est toutefois pas délivré
de quittance lorsque le redevable reçoit pour constater ces règlements des tickets ou timbres
dont la possession justifie à elle seule le paiement des droits.

Article 22. Le receveur municipal est tenu, sous sa responsabilité personnelle, de faire, contre
les débiteurs en retard, les exploits significations et poursuites nécessaires.

Toutefois, le recouvrement des créances de la commune ne figurant pas sur un rôle exécutoire
ou ne résultant pas d’un contrat ou jugement exécutoire ne peut être poursuivi que dans les
conditions prévues par l’article 178 du Code de l’administration communale.

Article 23. Les poursuites sont exercées comme en matière de contributions directes pour le
recouvrement des créances figurant sur les rôles exécutoires, contrats et ordres de recette ou
de reversement exécutoires arrêtés par le maire.

Article 24. A la clôture de chaque année financière, le receveur municipal établit, par nature
de recettes, pour l’année écoulée, l’état des restes à recouvrer et le soumet au visa du maire.

L’état des restes à recouvrer visé par le maire est joint au compte de gestion du receveur
municipal et au compte administratif du maire.

Article 25. En matière d’imposition sur rôles, il est procédé à l’apurement des restes dans les

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Recueil des textes sur les collectivités locales au Sénégal


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Cahierdemobilisationdesressourcesfinancièresannexédurégimefinancierdescollectivitéslocales 41
mêmes conditions que pour les impôts directs de l’Etat.

En toute autre matière, le receveur municipal adresse ses demandes d’admission en non-
valeur au maire qui le soumet à la délibération du conseil municipal puis à l’approbation du
Ministre chargé de la tutelle.

Les décisions d’admission en non-valeur sont notifiées par le maire au receveur ou signalées
par le receveur au maire, sous bordereaux de titres à annuler établis comme indiqué à l’article
20. Leur montant vient en déduction des prises en charge antérieures.

CHAPITRE IV.

Opérations de dépenses

Article 26. Le maire ne peut engager, liquider ou ordonnancer aucune dépense à la charge de
la commune au-delà des crédits régulièrement ouverts aux articles correspondants au budget.

Article 27. L’engagement est l’acte par lequel le maire ou son délégué crée ou constate à
l’encontre de la commune une obligation dont résultera une dépense.

Article 28. La liquidation consiste à constater et à arrêter les droits du créancier.

Constater les droits du créancier consiste à vérifier que la créance existe et qu’elle est
exigible.

Arrêter les droits du créancier consiste à fixer le montant exact de sa créance à la date de la
liquidation.

Article 29. Une créance ne peut être liquidée à la charge d’une commune que par le maire ou
son délégué et dans tous les cas après engagement régulier sur des crédits disponibles.

Sauf avance autorisée par les lois et règlements, la liquidation ne peut être effectuée qu’après
service fait.

Article 30. La production par les créanciers de leurs titres justificatifs ne s’effectue
valablement que par leur envoi par poste ou leur dépôt à la mairie.

Tout créancier a le droit de se faire délivrer un bulletin énonçant la demande en liquidation et


les pièces produites à l’appui.

Article 31. Les titres de chaque liquidation doivent offrir la preuve des droits acquis au
créancier et être rédigés conformément aux règlements.

Ils sont déterminés sur les bases suivantes :

- dépenses de personnel : états nominatifs datés, arrêtés en toutes lettres et signés,


énonçant le grade ou l’emploi, la situation de famille, la période du service et le
décompte détaillé des sommes dues, comportant les diverses retenues à la charge des
employés et les contributions à la charge des employeurs ;

- dépenses de matériel : factures, mémoires ou décomptes datés, arrêtés en toutes


lettres et signés et comportant la certification de la fourniture faite ou du service fait,
la mention de liquidation et la prise en charge à la comptabilité des matières ;

- dans les deux cas et suivant les besoins : arrêtés, décisions, conventions ou marchés,
contrats, et en général toutes pièces justifiant les factures ci dessus.

Article 32. Les factures et états visés ci-dessus peuvent être arrêtés en chiffres lorsque cet

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Recueil des textes sur les collectivités locales au Sénégal


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PADEL/PNDL

42
arrêté est effectué au moyen d’appareils donnant des garanties d’inscription au moins égale à
celles de l’inscription en toutes lettres.

L’arrêté en lettres ou en chiffres et la signature ne sont pas exigés sur les factures établies par
un procédé mécanographique lorsque le règlement doit être effectué par virement de compte.

Les signatures par griffes sont interdites.

Article 33. L’ordonnancement est l’acte administratif par lequel le maire donne au receveur
municipal l’ordre de payer une créance liquidée à la charge de la commune. Il est matérialisé
par l’établissement d’un mandat.

Article 34. Chaque mandat est daté et numéroté à suivre. Il rappelle les références de
l’engagement, énonce l’année financière, le chapitre, l’article et éventuellement le paragraphe
sur lequel il s’impute.

Les mandats afférents aux dépenses de personnel doivent être ordonnancés pour le montant
total correspondant aux états nominatifs visés à l’article 31 ci-dessus.

Les dispositions de l’article 32 sont applicables à l’arrêté et à la signature des mandats.

Article 35. Le maire fait parvenir chaque jour au receveur municipal, sous bordereaux, les
mandats qu’il a émis sur sa caisse.

Chaque mandat est accompagné :

- des titres de liquidation ;

- d’un mandat-carte postal ou d’un avis de crédit selon le cas.

Les mandats sont également payables en espèces à la caisse du comptable, sans établissement
de bons de caisse.

Article 36. Il n’existe pas de période complémentaire pour l’exécution du budget municipal.

Article 37. Le paiement est l’acte par lequel le receveur municipal éteint la dette de la
commune. Il est effectué par remise d’espèces ou par virement de compte ou par mandat-carte
postal.

Article 38. Le paiement des dépenses par virement est obligatoire pour tout règlement égal ou
supérieur à 100.000 francs.

Il est obligatoire également, quel que soit le montant de la créance, pour tout règlement à
effectuer au profit des fournisseurs inscrits au registre du commerce ou de personnes morales
de droit public ou privé.

Article 39. Lorsque le paiement par virement n’est pas obligatoire, il peut -être effectué par
mandat-carte postal sur la demande du créancier.

Les frais postaux sont déduits des sommes dues.

Article 40. Avant de procéder au paiement des mandats, le receveur municipal doit vérifier
sous sa responsabilité :

- la signature du maire ou de son délégué ;

- l’application des lois et règlements pour la dépense considérée ;

- la validité de la créance ;

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Recueil des textes sur les collectivités locales au Sénégal


6

Cahierdemobilisationdesressourcesfinancièresannexédurégimefinancierdescollectivitéslocales 43
- l’imputation de la dépense ;

- la disponibilité des crédits ;

- la disponibilité des fonds.

Article 41. Lorsque à l’occasion de son contrôle, le receveur municipal constate, soit dans les
pièces justificatives soit dans les mandats, des erreurs matérielles, omissions ou irrégularités,
il doit en poursuivre la régularisation auprès du maire en lui précisant les redressements à
effectuer.

Il peut également, au cas où les énonciations contenues dans les pièces produites ne lui
paraissent pas suffisamment précises, réclamer au maire des certificats administratifs
complétant ces énonciations.

Article 42. Les dépenses mandatées par le maire et non payées à la clôture de la gestion sont
relevées sur un état des mandats impayés dressé par le receveur municipal et visé par le maire.

Au jour de la clôture, le receveur municipal débite le budget des dites dépenses et crédite un
compte hors budget par l’intermédiaire duquel elles sont payées jusqu’à l’expiration des
délais de prescription.

Article 43. Dans tous les cas non prévus par le présent décret, sont applicables, mutatis
mutandis, les règles définies pour l’Etat dans les règlements de comptabilité publique.

Article 44. Le maire ne possède pas de pouvoir de réquisition à l’égard du receveur


municipal.

Si le receveur estime ne pouvoir mettre en paiement un mandat, il le retourne, ainsi que les
pièces justificatives au maire, annote le bordereau de la mention de rejet et fournit une
déclaration écrite dûment motivée de son refus.

Le maire prend en charge, à l’encre rouge sur le plus prochain bordereau, le montant des
rejets et le déduit des émissions déjà constatées.

S’il estime le rejet non fondé, le maire peut en référer au Ministre chargé de la tutelle à charge
d’en tenir informé le receveur municipal qui, de son côté, rend compte au Trésorier général.

Si celui-ci confirme la position du receveur, le litige est tranché par décision conjointe du
Ministre des Finances et du Ministre chargé de la tutelle. Cette décision s’impose au receveur
et dégage sa responsabilité.

Article 45. Lorsque le montant des fonds de la commune est inférieur aux sommes à payer, le
receveur en informe le maire qui fixe l’ordre dans lequel il sera procédé au paiement des
mandats en suspens.

Toutefois, les instructions données à ce sujet par le maire ne peuvent conduire le receveur
municipal à retarder le paiement :

- des arrêtés valant mandats du Ministre chargé de la tutelle, qui doivent être compris
dans le premier bordereau d’émission ;

- des dépenses effectuées sur recettes grevées d’affectation spéciale ;

- des mandats visés et impayés de la gestion précédente.

Ces trois catégories de dépenses sont prioritaires et doivent être payées dans l’ordre ci-dessus,
sous la responsabilité personnelle du receveur municipal.

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Recueil des textes sur les collectivités locales au Sénégal


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PADEL/PNDL

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Article 46. Le receveur municipal qui refuse ou retarde indûment la mise en paiement d’un
mandat, ou qui n’a pas délivré au maire une déclaration motivée de suspension de paiement,
est responsable des dommages qui peuvent en résulter.

Article 47. En cours d’année, le receveur municipal annote, de la mention des paiements, les
bordereaux d’émission de mandats et les états :

- des restes à payer des gestions précédentes ;

- des dépenses engagées et non mandatées de la gestion précédente.

A la clôture de l’année financière, il établit l’état des postes à payer de la gestion et le soumet
au visa du maire.

Cet état présente par section, chapitre et article, le détail des mandats visés par le receveur et
non payés à la clôture de la gestion. Il est joint par le receveur municipal au compte de gestion
et par le maire au compte administratif.

CHAPITRE V.

Opérations de trésorerie

Article 48. Les fonds des communes sont obligatoirement déposés au trésor et ne sont pas
productifs d’intérêts.

Toutefois, les fonds qui proviennent d’excédents des gestions antérieures de libéralités, du
produit de l’aliénation d’un élément du patrimoine, ou d’emprunts momentanément inutilisés,
peuvent être placés en valeurs du trésor à court terme, en valeurs d’Etat ou en valeurs
garanties par l’Etat.

Article 49. Le Ministre des Finances fixe, sur proposition du Trésorier général et en accord
avec le Ministre chargé de la tutelle, la liste des opérations que le receveur municipal est
habilité à exécuter au titre des services hors budget et des comptes qu’il doit ouvrir à ce titre.

Aucun autre compte d’opérations hors budget ne peut être ouvert par le receveur municipal.

CHAPITRE VI.

La comptabilité

Article 50. La comptabilité de la commune décrit l’exécution de ses opérations en deniers et


en matières et en fait apparaître les résultats annuels.

La comptabilité des deniers et valeurs, seule visée au présent règlement, comprend :

- la comptabilité des engagements de dépenses ;

- la comptabilité administrative du maire ;

- la comptabilité du receveur municipal.

Paragraphe premier

La comptabilité des engagements de dépenses.

Article 51. La comptabilité des engagements de dépense est une comptabilité de prévisions
qui a pour but de fournir, à tout moment, l’évaluation approchée des dépenses imputables à
l’année financière en cours.

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Recueil des textes sur les collectivités locales au Sénégal


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Cahierdemobilisationdesressourcesfinancièresannexédurégimefinancierdescollectivitéslocales 45
Elle est tenue par le receveur municipal sur la base des éléments que doit lui adresser le maire.

Le receveur municipal la tient en permanence à la disposition du maire.

Article 52. Tout projet de dépense fait l’objet d’une fiche d’engagement de dépense établie
par le maire.

Chaque fiche porte obligatoirement les indications suivantes :

- désignation de la commune ;

- année financière ;

- chapitre et article ;

- le cas échéant, autre subdivision budgétaire ;

- nature de la dépense ;

- crédits ouverts (à la subdivision budgétaire intéressée) ;

- montant de l’engagement ;

- montant des engagements antérieurs ;

- total des engagements ;

- crédits disponibles.

Article 53. A la fiche d’engagement sont jointes les pièces justificatives de l’engagement ou
destinées à le matérialiser : délibération du conseil municipal, projet de décision ou d’arrêté
municipal, projet de bon de commande, de marché, de contrat, de baux, ordre de mission,
feuilles de déplacement, réquisition, état de solde ou de salaire, police d’abonnement, arrêté
du maire attribuant des bourses ; secours, etc.

Article 54. Toutes les dépenses à caractère permanent doivent obligatoirement, dès le début
de l’année financière faire l’objet d’engagements provisionnels globaux calculés jusqu’à la
clôture de l’année financière.

Ces engagements devront être appuyés des pièces justificatives énumérées à l’article ci-dessus
ou de celles qui sont fixées par les instructions.

Article 55. Toute nouvelle dépense permanente née en cours de gestion fait l’objet d’un
engagement particulier établi pour le montant des crédits à consommer jusqu’à la clôture de
l’année financière.

Article 56. Le bon de commande visé à l’article 53 ci-dessus doit être conforme au modèle
joint au présent décret. Il comporte un original, un duplicatum, une souche. Après
engagement, l’original et le duplicatum sont détachés du carnet pour être remis au fournisseur.

L’original du bon de commande sera joint ultérieurement par le fournisseur à l’appui de sa


facture pour obtenir le mandatement. Le duplicatum est destiné aux archives du fournisseur.

Article 57. L’emploi de bons provisoires est formellement interdit.

Article 58. La fiche d’engagement en double exemplaire, appuyée des justifications citées ci-
dessus est adressée par le maire au receveur municipal qui procède à son examen sans se faire
juge de l’opportunité de la dépense.

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Article 59. Le receveur municipal s’assure d’abord de l’exactitude de l’imputation, c’est-à-
dire qu’il existe au budget de la commune une rubrique concernant les dépenses de la nature
de celles dont l’engagement est envisagé et que l’imputation proposée par le maire correspond
bien à cette rubrique.

Article 60. Le receveur municipal s’assure de l’existence des crédits, c’est-à-dire que le
montant de la dépense dont l’engagement est envisagé n’excède pas les crédits disponibles à
la rubrique. Par crédits disponibles, il faut entendre ceux qui régulièrement ouverts, n’ont pas
encore donné lieu à engagement de dépense.

Article 61. Le receveur municipal vérifie enfin que les règles juridiques de l’engagement ont
bien été respectées. La régularité juridique de l’engagement implique le respect des
dispositions législatives ou réglementaires qui définissent les conditions dans lesquelles
l’administration communale peut engager la dépense envisagée.

Article 62. Si l’examen effectué par le receveur municipal n’appelle pas d’observation de sa
part, il revêt un exemplaire de la fiche de la mention « Vu sans observation, le receveur mu-
nicipal ». Cet exemplaire renvoyé au maire accompagné des pièces annexes qui doivent
obligatoirement faire référence à la fiche d’engagement et porter le visa du receveur muni-
cipal. Ce dernier procède aux opérations suivantes :

- inscrit dans sa comptabilité des engagements le montant de l’engagement en


indiquant la date de renvoi au maire du premier exemplaire de la fiche ;

- porte sur le second exemplaire de la fiche qu’il conserve la mention « fiche renvoyée
au maire sans observation le ………… ».

Article 63. Les exemplaires des fiches d’engagement de dépenses conservées par le receveur
municipal sont classés dans leur ordre chronologique par chapitre, article et, le cas échéant,
autres subdivisions prévues par le budget. Il en est de même pour les exemplaires conservés
par le maire.

Article 64. Si l’examen effectué soulève des observations de sa part, le receveur municipal
renvoie au maire un exemplaire de la fiche et les pièces annexes avec une note exposant ses
observations et les conséquences éventuelles de l’irrégularité constatée quant à la possibilité
du paiement de la dépense.

Article 65. Si un mandat portant sur une dépense qui n’a pas fait l’objet d’engagement est
présenté au receveur municipal, celui-ci refuse le paiement, et renvoie le dossier au maire
pour émission préalable d’une fiche d’engagement.

Article 66. Chaque fois qu’un engagement de dépense n’a pas donné lieu à mandatement ou
que la dépense liquidée est inférieure à la somme engagée, le maire établit et adresse au
receveur municipal, en double exemplaire une fiche de dégagement.

Article 67. Les fiches de dégagement sont employées et classées par le receveur municipal
comme les fiches d’engagement.

Article 68. Si le maire n’estime pas fonder le refus de visa du receveur municipal et si celui-ci
maintient son point de vue par déclaration écrite et motivée, il est procédé comme indiqué aux
alinéas 4 et 5 de l’article 44 ci-dessus.

Article 69. Le maire ne peut, sans engager sa responsabilité, procéder à aucun engagement de
dépense avant retour de la fiche correspondante visée du receveur municipal.

Le receveur municipal ne peut, sans engager sa responsabilité, payer aucune dépense qui n’ait

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Cahierdemobilisationdesressourcesfinancièresannexédurégimefinancierdescollectivitéslocales 47
préalablement fait l’objet d’une fiche d’engagement visée par lui.

Article 70. Au début de l’année financière doivent être établies, en priorité, les fiches
d’engagement correspondant :

- aux dépenses engagées et non mandatées à la clôture de l’année financière


précédente;

- aux dépenses permanentes qui se reproduisent chaque année tant que l’acte
d’engagement initial n’a pas été modifié.

Article 71. En cours d’année, l’ajustement de la comptabilité des engagements aux réalités
constatées est effectué au fur et à mesure de l’exécution du service par le moyen de fiches
d’engagements complémentaires ou de fiches de dégagement établies par le maire à son
initiative ou, à défaut, sur demande du receveur municipal.

Article 72. A la clôture de l’année financière, le receveur municipal établit avec le concours
du maire, par section, chapitre et article, l’état des dépenses engagées et non mandatées de la
gestion.

Cet état est arrêté conjointement par le receveur municipal et par le maire et ce dernier est
tenu de mandater en priorité les dépenses y figurant lorsque les créances sont exigibles. Le
receveur municipal doit refuser le paiement de toutes les autres dépenses dès lors que
l’obligation ci-dessus n’a pas été satisfaite.

Article 73. Copie de cet état est jointe par le maire au compte administratif.

Dans les communes soumises à un statut spécial édicté par la loi, la tenue et le contrôle des
engagements sont assurés par un contrôleur des dépenses engagées.

Paragraphe II.

La comptabilité administrative

Article 74. La comptabilité administrative est tenue par le maire ou sous sa responsabilité.
Elle fait apparaître à tout moment :

- les prévisions de recettes et les autorisations de dépenses ;

- la situation des émissions des titres de recette ;

- la situation des liquidations et des mandatements de dépenses et les crédits restant


disponibles.

Son arrêté en fin de gestion permet d’établir le compte administratif du maire.

Article 75. Les livres de la comptabilité administrative comprennent obligatoirement :

- un journal des recettes, constitué par le recueil des bordereaux de titres de recette,
visés aux articles 18 et 20 ;

- un journal des dépenses, constitué par le recueil des bordereaux de mandats ;

- un livre de compte des recettes, signalant par section, chapitre et article les
prévisions budgétaires et les titres émis au profit de la commune ;

- un livre-journal des liquidations, destiné à l’enregistrement immédiat et successif


des factures et autres titres produits par les créanciers et des liquidations effectuées ;

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- un livre de compte des dépenses, signalant par section, chapitre et article les crédits
ouverts, les mandatements effectués et les crédits disponibles ;

- le contrôle de solde du personnel communal.

Article 76. Indépendamment des livres visés ci-dessus, le maire tient tous les carnets de
détail, livres ou comptes auxiliaires jugés nécessaires par lui ou prescrits par le Ministre
chargé de la tutelle.

Article 77. Les réductions ou annulations de titres de recettes, les admissions en non-valeurs
sont inscrites en rouge aux livres de compte des recettes pour leur montant. Elles sont
déduites périodiquement de leur résultat.

Les livres de la comptabilité administrative sont totalisés et arrêtés mensuellement et


définitivement clos à la fin de l’année financière.

Article 78. Dès l’arrêté de ses livres, le maire établit son compte administratif.

Le compte établi par section, chapitre et article présente :

- les sommes à recouvrer, les recouvrements et les restes à recouvrer constatés ;

- les crédits ouverts, les paiements effectués, les dépenses engagées et non mandatées
au titre des gestions antérieures ;

- le détail de l’excédent constaté à la clôture de la gestion ;

- la situation financière générale de la commune.

Article 79. Le compte administratif du maire est soumis à la délibération du conseil municipal
en même temps que le compte de gestion du comptable. Le compte administratif est
accompagné du rapport d’exécution du budget.

Il est soumis à l’approbation du Ministre chargé de la tutelle appuyé de la délibération du


conseil municipal et d’une copie du compte de gestion du receveur.

Paragraphe III.

La comptabilité du receveur municipal

Article 80. La comptabilité du receveur municipal est tenue conformément aux instructions
du Ministre des Finances.

Ces instructions peuvent prévoir des types de comptabilité différents selon les communes.

Article 81. Chaque mois, le receveur municipal établit, en trois exemplaires, la situation des
disponibilités de la commune signalant par section du budget les recettes et les dépenses du
mois, le report des antérieurs et les fonds libres de la commune.

Deux exemplaires de cette situation sont adressés au Maire qui en transmet un au Ministre
chargé de la tutelle.

Le troisième est adressé au Trésorier général.

Article 82. A la clôture de l’année financière, le receveur municipal en fonction arrête les
écritures et établit le compte de gestion.

Ce compte, dressé conformément aux instructions du Ministre des Finances, présente :

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- le rappel de la situation financière à la clôture de la gestion précédente ;

- le développement, par section, chapitre et article, des opérations budgétaires faisant


ressortir les restes à recouvrer ;

- le développement des opérations des services hors budget (deniers et valeurs);

- la situation financière à la clôture de la gestion.

En cas de mutation en cours de gestion, le compte est divisé suivant la durée de la gestion des
différents comptables dont chacun demeure responsable des opérations qu’il a effectuées.

Article 83. Le receveur municipal adresse dans les meilleurs délais la minute du compte de
gestion au Trésorier général pour vérification sur chiffres.

Au retour de cette minute et compte tenu le cas échéant, des observations du comptable
supérieur, il établit le compte en double exemplaire.

Un exemplaire est soumis par le maire à la délibération du conseil avant le 1er octobre suivant
la clôture de la gestion et joint au compte administratif adressé au Ministre chargé de la
tutelle.

L’autre exemplaire, appuyé des pièces justificatives de la délibération du conseil municipal et


d’une copie du compte administratif du maire, est adressé par le receveur, avant le 1er
novembre au Trésorier général.

Le Trésorier général, après vérification, l’adresse avant le 31 décembre au Ministre des


Finances qui en saisit la Cour suprême.

Article 84. Le maire peut prendre connaissance à tout moment, dans le bureau du receveur,
des mandats de paiement, des titres de recettes et des registres de comptabilité.

CHAPITRE VII.

Contrôle

Paragraphe premier

Contrôle de l’ordonnateur

Article 85. Le contrôle du Ministre chargé de la tutelle sur la gestion financière du maire
s’exerce :

- sur pièces, par les procédures d’approbation déterminées par les lois et règlements et
par l’examen des situations périodiques dont il est prescrit l’envoi ;

- sur place, par les inspections auxquelles il peut faire procéder par ses délégués.

Paragraphe II.

Contrôle du receveur municipal

Article 86. Le receveur municipal est soumis, en matière de contrôle, aux dispositions
générales du titre III. du décret n° 62-195 du 17 mai 1962 portant réglementation sur les
comptables publics et aux dispositions ci-après.

Article 87. Le receveur municipal est soumis au contrôle hiérarchique du Trésorier général.

Ce contrôle s’exerce :

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- par l’examen des bordereaux des titres de recettes, des situations mensuelles des
disponibilités, et de toute situation périodique dont le trésorier général prescrit
l’envoi ;

- par la communication qu’il peut demander des registres et pièces comptables du


receveur ;

- par les vérifications inopinées des caisses et des écritures auxquelles il est tenu de
procéder, par lui-même ou ses délégués, au moins une fois par an ;

- par la vérification des comptes de gestion à laquelle il doit procéder dans les
conditions prévues à l’article 83 ci-dessus.

Article 88. Le Ministre des Finances désigne les fonctionnaires chargés en fin d’année ou de
gestion de vérifier la situation de caisse et de portefeuille des receveurs municipaux. Il fait
procéder à toute vérification inopinée des caisses et des écritures par ses délégués.

Article 89. Les procès-verbaux et rapports établis à l’occasion des vérifications de la caisse
et des écritures du receveur municipal sont communiqués au maire et établis en un nombre
suffisant d’exemplaires pour servir les archives du poste vérifié et, le cas échéant, le
comptable sortant, et être adressés sans délai au Ministre des Finances et au Ministre chargé
de la tutelle.

Article 90. Les dispositions réglementaires concernant le jugement des comptes des
comptables de l’Etat sont applicables aux receveurs municipaux.

Article 91. L’application aux receveurs municipaux des mesures prévues au deuxième alinéa
de l’article 30 du décret n° 62-195 du 17 mai 1962 portant réglementation concernant les
comptables publics est du ressort du Trésorier général.

Paragraphe III.

Attributions du Contrôleur financier

Article 92. Dans le cadre de sa mission générale, le Contrôleur financier suit la gestion
financière des communes.

A ce titre, il reçoit du Ministre chargé de la tutelle :

- copie des budgets et des comptes administratifs ;

- communication de tous documents ou études relatifs à la gestion financière des


communes.

Il est habilité à demander au Trésorier général ou par son intermédiaire, les situations et
documents comptables qui lui seraient nécessaires.

Régime financier des autres collectivités locales

Article 93. Les dispositions du présent décret sont de plein droit applicables, sauf dérogations
prévues par leurs textes organiques, à toutes autres collectivités locales qui seraient dotées par
la loi de la personnalité morale et de l’autonomie financière.

Dispositions transitoires

Article 94. Nonobstant les dispositions de l’article 14 ci-dessus, pendant une période de deux
ans prenant effet à compter de la mise en application du présent décret, le Trésorier général ne
sera pas tenu de couvrir de ses fonds personnels, à titre subsidiaire, les déficits ou débits

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constatés dans la gestion des agents spéciaux chargés des fonctions de receveur municipal.

Article 95. Le décret n° 62-009 du 16 janvier 1962 et l’arrêté interministériel n° 1684 du 9


février 1965 sont abrogés ainsi que toutes les dispositions contraires au présent décret.

Article 96. Le Ministre des Finances et le Ministre de l’Intérieur sont chargés chacun en ce
qui le concerne, de l’exécution du présent décret qui sera publié avec ses annexes au Journal
officiel et entrera en application le 1er juillet 1966.

Fait à Dakar, le 4 juillet 1966

Léopold Sédar SENGHOR

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REPUBLIQUE DU SENEGAL Annexe
Annexe
II au III
décret
au décret
n° 66-510
n° 66-510
du 4-7du
1966
4-7 1966

COMMUNE
COMMUNE DE
DE ……………
……………
Gestion ………………………….. Mois de …………..
Chapitre …………. Article ………… Parag.……………
FICHE DE DEGAGEMENT DE CREDITS

ANNEE FINANCIERE 196… BUDGET DE LA COMMUNE DE


BON DE COMMANDE
Chapitre ………… Article ………… Parag ………….
Du matériel et des objets ci-après à livrer à ………………………………………… ……………………..
Référence à la fiche d’engagement : n° …………
Destinataire ..…………..……………….. Facture à remettre à ……………………..
Montant ………………………….

Fournisseur …………………………
SITUATION DE L’ENGAGEMENT à ……………………………………..

Crédits budgétaires : Espèce des


Natures des fournitures Quantité Prix unitaire Valeur Observations
unités
Budget primitif ……………………

Budget additionnel ……………………

Autorisation spéciale
Arrêtée la présente ……………………
commande à la somme de …………………………………………………………….

Crédits ajoutés ………..…………..


Le ……………… 196…….
Virement de crédits
Crédits rattachés ………..…………..
Le Maire,

Total ……….…..………

Engagements antérieurs
Visa des dépenses engagées …..……………... (a)

Présent engagement
Fiche n°………… ….……..……….. (b)

Différence (a-b) …………………………………


Crédit inscrit ………………………… …………………………………………………..
Crédits disponibles ………………………………
Engagements antérieurs ………………………… …………………………………………………..

Présent engagement ………………………… …………………………………………………..

MOTIF DU DEGAGEMENT :
Reste disponible ………………….. …………………………………………………..

Signature et cachet du Receveur municipal

A …………………….. , le ………………… 196………..

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CAHIER«MOBILISATIONDESRESSOURCESFINANCIÈRES»
ANNEXÉDURÉGIMEFINANCIERDESCOLLECTIVITÉSLOCALES

A L’INTENTION DES CONSEILLERS


MUNICIPAUX DE LA REGION DE LOUGA

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