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REPUBLIQUE DU SENEGAL

Un Peuple-Un But-Une Foi

MINISTERE DE LA GOUVERNANCE LOCALE, DU DEVELOPPEMENT


ET DE L’AMENAGEMENT DU TERRITOIRE

« Agir ensemble pour le développement durable de nos territoires »

ETUDE PORTANT

CARTOGRAPHIE DES INTERVENTIONS DANS LES


COLLECTIVITES LOCALES
UNE SITUATION DE REFERENCE EN 2014

DECEMBRE 2015

RAPPORT D’ETUDE
Établi par le Groupe
SIGLES ET ACRONYMES

ADDEL : Projet d'appui a la décentralisation et au développement local

ADM : Agence de développement municipal

AGETIP : Agence d’Exécution des Travaux d’Intérêt Public

ANCAR : Agence Nationale de Conseil Agricole et Rural

ANE : Acteurs non étatiques

ANRAC : Agence nationale pour la relance des activités économiques et sociales en


Casamance

ARAF : Association régionale des agriculteurs de Fatick

ARD : Agence Régionale de développement

ASER : Agence sénégalaise d’électrification rurale

BCI : Budget consolidé d’investissement

CD : Coopération décentralisée

CEPRAOM : Cellule d’échanges et de partenariats Rhône-Alpes Afrique de l’Ouest et


Madagascar PRECOL (Programme de Renforcement et d'Équipement des Collectivités
Locales)

CL : Collectivités Locales

CLM : Cellule de lutte contre la malnutrition

CNAMS : Centre National d’Action Anti mines au Sénégal

CRH : Conférence Régionale d’Harmonisation

CRS : Catholic Relief Services

DIRFEL : Directoire Régional des Femmes en Élevage

DL : Développement Local

DRH : Division régionale de l’hydraulique

FDD : Fonds de Dotation de la Décentralisation

FECL : Fonds d'Équipement des Collectivités Locales

FONSTAB : Fond d’appui à la stabulation

IREF : Inspection Régionale des Eaux et Forêts

1
NESA : Nutrition, Enfant et Sécurité Alimentaire

OFADEC : Office Africain pour le Développement et la Coopération

OCB : Organisation Communautaire de Base

OMD : Objectifs du Millénaire pour le Développement

PADEL : Programme d’appui au développement économique local

PADERCA : Projet d'appui au développement rural en Casamance

PAFA : Projet d'appui aux filières agricoles

PAPEL : Projet d'appui à l'élevage

PAPIL : Programme d’appui à la petite irrigation

PAPLUGA : Programme d’appui au plan national de prévention et de lutte contre la grippe


aviaire

PASEF : Projet d'Amélioration et de Valorisation des Services des Ecosystèmes forestiers


au Sénégal

PEPAM : Programme d’eau potable et d’assainissement du millénaire

PERACOD : Programme pour la promotion des énergies renouvelables, de l’électrification


rurale et de l’approvisionnement durable en combustibles domestiques

PGIES : Projet de Gestion Intégrée des Écosystèmes du Sénégal

PGIRE : Projet de Gestion Intégrée des Ressources en Eau et de Développement des


usages à buts multiples

PNDL : Programme national de développement local

PRECOL : programme de renforcement et d'équipement des collectivités locales

PRN : Programme de renforcement de la nutrition

PROCAS : Programme d'appui au développement socioéconomique pour la paix en


Casamance

PRODAM : projet de développement agricole de Matam

PROGEBE : Projet régional de gestion durable du bétail ruminant endémique en Afrique de


l’Ouest

PRP : Programme de réduction de la pauvreté

PRS : programme régional solaire

PSIA : Poverty and Social Impact Analysis

PSIDEL : Programme de Soutien aux Initiatives de Développement local,

2
PTF : Partenaires Techniques et Financiers

SDADL : Service départemental d'Appui au Développement local

SNU : Système des Nations Unies

USE : Union pour la Solidarité et l'Entraide (ONG)

3
TABLE DES MATIÈRES

SIGLES ET ACRONYMES ......................................................................................... 1


1. Contexte et justification de l’étude .......................................................................... 6
2. Orientations de travail ............................................................................................. 7
II. DÉMARCHE DE MISE EN ŒUVRE ....................................................................... 7
1. Étapes préparatoires .............................................................................................. 7
2. Revue documentaire et cartographique .................................................................. 8
3. Missions de terrain................................................................................................ 10
3. 1. Traitement et analyse des données .............................................................. 11
3. 2. Mise en place d’un SIG ................................................................................. 11
4. Présentation du rapport préliminaire à l’ADL ..................................................... 11
5. Atelier de validation de l’étude........................................................................... 11
III. PRÉSENTATION ET ANALYSE DES RÉSULTATS ........................................... 13
1. Situation nationale et disparités relatives aux interventions des acteurs .............. 14
1. 1. Diagnostic des interventions de l’État à l’échelle nationale ........................... 16
1. 2. Diagnostic des interventions des partenaires au développement .................. 21
1. 3. Diagnostic des interventions des ONG, OCB et autres ................................. 25
2. Situation des interventions des différents acteurs à l’échelle des régions ............ 28
2. 1. Région de Dakar ........................................................................................... 28
2. 2. Région de Diourbel ........................................................................................ 36
2. 3. Région de Fatick ........................................................................................... 45
2. 4. Région de Kaffrine ......................................................................................... 53
2. 5. Région de Kaolack ........................................................................................ 59
2. 6. Région de Kédougou ..................................................................................... 66
2. 7. Région de Kolda ............................................................................................ 73
2. 8. Région de Louga ........................................................................................... 81
2. 9. Région de Matam .......................................................................................... 89
2. 10. Région de Saint-Louis ................................................................................. 97
2. 11. Région de Sédhiou .................................................................................... 105
2. 12. Région de Tambacounda .......................................................................... 110
2. 13. Région de Thiès ........................................................................................ 116
2. 14. Région de Ziguinchor ................................................................................ 123

4
IV. PROBLÉMATIQUE DES IMPACTS DES INTERVENTIONS ............................ 132
V. CONCLUSION ................................................................................................... 134
VI. RECOMMANDATIONS ..................................................................................... 137

5
I. INTRODUCTION

1. Contexte et justification de l’étude


L’État du Sénégal s’est inscrit dans un processus irréversible de déconcentration et de
décentralisation pour une responsabilisation plus accrue des populations quant à la prise en charge
de leur propre développement. Ce processus a conduit à trois réformes majeures réalisées
respectivement en 1972, en 1996 et en 2013. Si la réforme de 1972 pose « l’acte précurseur de
libertés locales plus affirmées, avec la création des communautés rurales, la promotion de la
déconcentration et la régionalisation de la planification », celle de 1996 a été mise en œuvre « dans
le souci d’accroître la proximité de l’État et la responsabilité des collectivités locales » en consacrant la
« régionalisation », avec notamment l’érection de la région en collectivité locale (CL), la création de
Communes d’arrondissement, le contrôle de légalité a posteriori, et surtout le transfert aux collectivités
1
locales de compétences dans neuf domaines . Cette réforme de 1996 fait des CL de véritables
actrices de développement local avec pour « […mission, la conception, la programmation et la mise
en œuvre des actions de développement économique, éducatif, social et culturel d’intérêt régional,
2
communal, rural] » .
Cette responsabilisation accrue des collectivités locales s’est traduite par l’élargissement des champs
d’intervention, la diversification des acteurs, des partenaires et surtout des actions de développement
local. Pour accompagner la prise en charge des compétences transférées, l’État a mis en place le
Fonds de dotation de la décentralisation (FDD), alimenté par la TVA perçue par l’État à un taux de
3,5%, et le Fonds d’équipement des collectivités locales (FECL), créé par la loi de finances n° 77-67
du 04 juin 1977, pour soutenir les efforts des collectivités locales dans la réalisation d’investissements
à caractère économique, social et culturel. Ce fonds est alimenté chaque année à hauteur de 2% de
la TVA.
En appoint à l’intervention de l’État, les partenaires techniques et financiers, les Organisations non
gouvernementales, les organisations de la société civile, les organisations communautaires de base,
les entreprises du secteur privé sont parmi les acteurs les plus en vue dans l’accompagnement des
collectivités locales. Mieux, nombre de ces collectivités locales ont fait preuve d’esprit d’initiative et de
leadership en investissant le créneau de la coopération décentralisée.
A l’état actuel, le décideur ne dispose pas d’un outil permettant d’apprécier les types et domaines
d’intervention, la nature des acteurs et partenaires, ainsi que les réalisations faites dans les différentes
collectivités locales. Pourtant, il arrive que des acteurs différents interviennent dans la même
collectivité locale, sur la même cible et dans le même domaine. Cela pose non seulement un
problème de pertinence, d’efficacité et d’efficience, mais surtout la question de la nécessaire
harmonisation des interventions dans les collectivités locales. Il se pose également un problème
d’équité car, au moment où certaines collectivités locales sont en manque criard d’intervention,
d’autres en sont assez bien dotées.
Pour mettre à la disposition de l’autorité un outil d’aide à la prise de décision, il est important de
réaliser la cartographie des interventions afin d’avoir une idée précise des investissements faits dans
toutes les collectivités locales du Sénégal. Cette cartographie s’impose à l’orée de la mise en œuvre
ème
de la 3 réforme communément appelée l’Acte III de la Décentralisation placée sous le signe de la
communalisation intégrale, de la territorialisation des politiques publiques et de l’érection de pôles de
développement.
Au regard de ce qui précède, l'Agence de Développement local (ADL), chargée entre autres, de
fédérer, progressivement, les programmes et projets de développement, de veiller à la cohérence des
interventions des acteurs impliqués dans la mise en œuvre des activités de développement local, de
veiller à la production, à la promotion et à la vulgarisation d'outils de planification, de promouvoir les
actions de renforcement des capacités des acteurs pour une meilleure prise en charge des exigences
du développement local (DL), de constituer une base de données sur les collectivités locales (CL) en
vue de mettre à la disposition des acteurs des outils et méthodologies pour une bonne planification du

1
Les compétences sont transférées dans les domaines suivants : Environnement et gestion des
ressources naturelles ; Santé, population et action sociale ; Jeunesse, sport et loisirs ; Culture ;
Éducation ; Planification ; Aménagement du territoire ; Urbanisme et habitat.
2
Article 3 du Code des Collectivités locales (CCL), loi n°96-06 du 22 mars 1996.
6
DL, a décidé de mener une étude pour dresser une situation de référence sur les interventions et les
réalisations dans les collectivités locales à partir de l’année 2014. Il s’agit, à toutes fins utiles, de
documenter les interventions dans les collectivités locales en mettant le focus sur les réalisations par
domaine de compétences transférées et par secteur d’activités. Une telle étude mettra à la disposition
du décideur un outil lui permettant d’avoir une lisibilité des actions qui y sont menées et des
déséquilibres à corriger à l’échelle du territoire national.

2. Orientations de travail
L’étude vise essentiellement à établir la situation de référence des interventions des différentes
catégories d’acteurs au sein des collectivités locales en vue de mieux orienter les actions de l’Etat
dans le cadre de l’atteinte des objectifs de l’Acte III de la décentralisation. De manière spécifique, il
s’agit de :
1. identifier les interventions en cours, en 2014, dans les collectivités locales du pays ;
2. analyser les impacts des réalisations entreprises dans les collectivités en termes de résorption
des problèmes de développement des localités concernées ;
3. déterminer le niveau d’équipement des collectivités locales en matière d’infrastructures de
développement ;
4. relever les inégalités liées à la répartition spatiale des interventions à l’échelle nationale ;
5. réaliser des études de cas sur certaines réalisations concernant les domaines de
compétences transférées et des secteurs d’activités spécifiques ;
6. identifier les réalisations les plus pertinentes par domaines de compétences et par secteur
d’activités ;
7. élaborer un système d’information géographique portant sur les interventions en cours dans
les collectivités locales en 2014 ;
8. produire une base cartographique des réalisations effectuées dans les collectivités locales
durant l’année de référence 2014 ;
9. proposer aux décideurs des critères pertinents d’intervention au niveau des collectivités
locales ;
10. Identifier les collectivités locales prioritaires en matière d’accompagnement et d’intervention;
11. Identifier les domaines d’intervention prioritaires dans chaque collectivité locale du pays.

II. DÉMARCHE DE MISE EN ŒUVRE


La démarche méthodologique mise en œuvre pour répondre aux attentes des TDR de cette mission
s’est articulée autour de plusieurs axes complémentaires. En plus des étapes préparatoires et de la
phase de revue documentaire, la démarche a consisté à collecter des données sur le terrain des 14
régions du Sénégal, à les exploiter en vue d’établir le présent rapport.

1. Étapes préparatoires
Pour l’essentiel, cette phase a consisté à la mobilisation de l’équipe d’experts autour des objectifs, des
résultats attendus et de l’organisation de la mission. L’équipe qui a été mise en place pour les besoins
de cette mission est pluridisciplinaire et forte de 6 consultants, de 11 étudiants de Master 2 de
3
géographie, d’un doctorant en géographie et de 5 enquêteurs ,
L’étape préparatoire s’est également intéressée à l’exploitation des informations accessibles via divers
sites pouvant être visités en amont de l’étape des missions de terrain et du traitement des matériaux
utilisables dans le cadre de l’étude.
L’équipe a par ailleurs mis à contribution un certain nombre de données secondaires pertinentes pour
la mission, notamment suite à l’identification des sources d’information constituées des documents de
politiques nationales, documents de projets et programmes, rapports d’études, données statistiques
officielles, extraits d’entretiens ou autres.

3
Ces enquêteurs venaient en appoint à l’équipe d’experts dans la mesure où les experts ont procédé
eux-mêmes à la collecte des données au niveau de certaines ARD.
7
2. Revue documentaire et cartographique
Cette étape a combine plusieurs aspects destinés à faire le point sur les expériences de réalisations
rapportées sous forme de rapports divers ou de supports cartographiques même si ces types de
matériaux sont apparus finalement assez rares. Deux grandes sources de documentation ont été
privilégiées : (i) la documentation disponible auprès des structures étatiques qui auraient déjà entamé
un travail d’inventaire (ARD, PNDL, DIRCOD notamment) ; et (ii) les articles que les différents organes
de presse auraient consacrés à des exemples de succès en matière de promotion du développement
local.
De manière générale, une consultation de la documentation disponible permet de se rendre à
l’évidence qu’à l’heure de la territorialisation des politiques publiques portée par l’Acte III de la
décentralisation, le financement des collectivités locales demeure une question cruciale. Cette
territorialisation des politiques publiques qui vise à adapter les orientations nationales et les normes
sectorielles aux spécificités des terroirs, n’est possible que par l’articulation des compétences
transférées aux ressources techniques et financières et aussi par le développement d’un système
intégré de financement. Une telle approche rendue nécessaire par la prise de conscience selon
laquelle l’État ne peut pas à lui seul tout assurer, s’est longtemps heurtée à l’incohérence et à
l’inefficacité des stratégies de financement adoptées jusque-là.
Pour remédier à ces dysfonctionnements, le Gouvernement sénégalais a par la suite élaboré plusieurs
mécanismes et outils, notamment le Programme National de Développement Local (PDNL) pour
servir (i) de cadre fédérateur de toutes les interventions dans le domaine du développement local et
(ii) d’outil d’harmonisation pour l’alignement et l’efficacité de l’aide publique au développement.
Pour financer leur développement, les collectivités locales s’appuient sur les sources de
financement suivantes : (i) leurs ressources propres, (ii) les ressources financières mises à leur
disposition par l’État, (iii) les aides des partenaires au développement et les emprunts qu’elles peuvent
mobiliser auprès des sociétés financières.
Plusieurs autres outils et mécanismes contribuent à appuyer les collectivités locales à l’exercice des
compétences transférées lorsqu’ils sont bien maitrisés et convenablement utilisés par les élus locaux.
Cette présente revue de littérature met un focus particulier sur la contribution de l’État et des autres
sources de financement dans la mesure où l’apport des ressources propres des CL semble dérisoire
parce que difficilement mobilisables.
 Des fonds d’équipement des collectivités locales (FECL) et fonds de dotations de la
décentralisation (FDD) à l’appui budgétaire direct
L’État a mis en place un mécanisme d’appui financier à travers deux instruments : le fonds
d’équipement des collectivités locales (FECL) et le fonds de dotation de la décentralisation (FDD).
Le fonds d'équipement des Collectivités locales a été créé par l'article 5 de la loi n° 77-67 du 4 juin
1977 portant loi de finances pour l'année financière 1977-1978. A travers ce fonds, l’état du Sénégal
est la principale source de financement des collectivités locales. S’il en est ainsi, c’est parce que ces
collectivités territoriales ne disposent pas de ressources nécessaires pour subvenir à leurs besoins.
Chaque année, l’État mobilise une somme allouée aux collectivités locales. Ces ressources ont
légèrement évolué de 2000 à 2006, passant respectivement de 10 milliards à 21 milliards en 2006. Au
titre de l'année 2013, le fonds de dotation (FDD) et le fonds d'équipement des collectivités locales
(FECL) étaient respectivement arrêtés à 18.123.301.000 F CFA et 12.550.000.000 F CFA, soit un
cumul de 30.673.301.000 F CFA. En 2015, une hausse de 4 milliards de francs porte l’enveloppe de
ces fonds à 35 milliards de francs CFA.
En dépit de l’augmentation progressive de l’enveloppe allouée à ces fonds, ceux-ci demeurent
insuffisants pour permettre aux CL de relever les défis du développement. En outre, bien que le mode
d’alimentation et les critères de répartition du FDD aient été clairement établis, sa mise à disposition
tardive auprès des collectivités locales cause à ces dernières de sérieuses difficultés budgétaires. En
plus, le FDD ne couvre pas l’ensemble des charges induites par le transfert de compétences. Ces
concours financiers demeurent donc insuffisants au vu des besoins réels des CL en matière
d’investissement et de fonctionnement résultant notamment des transferts de compétences.
Pour pallier à l’insuffisance de ces fonds, les collectivités locales font appel à l’appui budgétaire direct.
Il s’agit d’un mécanisme de financement des infrastructures et des services sociaux, expérimenté par

8
la plupart des projets d’appui à la décentralisation et au développement local. L’appui budgétaire
direct cible les programmes prioritaires d’investissement des collectivités locales.
Les financements issus de l’appui budgétaire direct sont surtout effectués dans le cadre de la
stratégie d’appui aux Organisations Communautaires de Base (OCB) dans la mise en œuvre des
projets de services sociaux. Le mécanisme établi dans le cadre des conventions liant l’État à ses
partenaires consiste à acheminer les ressources financières de façon décentralisée et sécurisée en
vue de permettre aux OCB de disposer des ressources nécessaires à la gestion de microprojets.
 Le Programme National de Développement Local (PNDL)
Le PNDL est l’instrument de mise en œuvre de la stratégie de réduction de la pauvreté et de la
promotion du développement local, en cohérence avec les politiques nationales en particulier le
Document de Stratégie de Réduction de la Pauvreté (DSRP). Depuis 2007, le PNDL est mis en
œuvre. A travers l’action combinée des ministères, des collectivités locales, des communautés de
base et du secteur privé, ce programme a pour finalité de contribuer à la réduction de la pauvreté. La
Banque mondiale est son principal partenaire financier.
Le PNDL intervient dans 321 communautés rurales, notamment dans les 52 collectivités considérées
comme étant les plus pauvres du Sénégal. Les besoins en financement du programme se chiffrent à
234 milliards de francs CFA. En six années d’exécution, le PNDL a assuré le financement de 1 581
conventions pour un montant total de 46 milliards de francs CFA pour des besoins estimés à 234
milliards de FCFA dont 85% exclusivement destinés au développement local.
L’enquête de satisfaction réalisée sur les bonnes pratiques du développement local au Sénégal,
révèle que le PNDL a permis de dégager des synergies d’actions au niveau des collectivités
notamment par des innovations qui ont amélioré la gouvernance locale. Outre la restructuration des
agences de développement local (ARD) et la mise en place des maisons du développement local
principalement dans la région de Louga, le PNDL a été un catalyseur pour le renforcement des
capacités des porteurs d’initiatives économiques en tant que facteur d’émergence d’un secteur privé
local capable de contribuer durablement au financement des actions de développement. Il en est de
même de : (i) la cogestion des affaires locales, (ii) des conférences régionales d’harmonisation, (iii)
des cadres locaux de concertation pour promouvoir la participation des différents acteurs dans le
développement local. A l’actif du PNDL, il faut ajouter la volonté de faire émerger une fonction
publique locale aux capacités renforcées pour une utilisation optimale des ressources financières
dans une perspective de développement local.
Cependant, malgré les acquis de taille de ce programme, il existe des limites objectives et inhérentes
au PNDL qui n’est d’ailleurs pas apprécié de manière unanime par les différents acteurs. En d’autres
termes, il regorge des failles que mettent en exergue certains élus locaux dont les collectivités ne sont
pas concernées par les investissements de ce programme. En outre, il s’avère évident que les fonds
mobilisés sont loin d’être suffisants par rapport aux besoins réels des collectivités locales. D’où la
nécessité de renforcer les ressources qui lui sont allouées en direction des collectivités locales.

 Les outils de la coopération décentralisée


La coopération décentralisée trouve son fondement juridique à travers les lois de la décentralisation
de 1996 qui reconnaissent aux collectivités locales le « droit d’entreprendre des actions de
4
coopération qui donnent lieu à des conventions avec des collectivités locales de pays étrangers » .
Elle constitue une démarche de coopération dont la spécificité repose sur le partenariat de collectivité
à collectivité. Les premières actions de coopération décentralisée engagées ont mobilisé des
collectivités locales sénégalaises et européennes notamment espagnoles, françaises et italiennes.
Aujourd’hui, des partenariats existent également avec d’autres collectivités locales européennes ou
africaines (coopération Sud/Sud). Cette approche a permis aux collectivités locales sénégalaises de
bénéficier de ressources supplémentaires pour répondre à certains besoins des populations relatifs à
l’accès à l’eau potable, à l’assainissement, aux infrastructures sanitaires et scolaires qui concourent
tous à l’atteinte les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD).
Loin de se limiter à un simple appui humanitaire, la coopération décentralisée apparait aussi comme
une école de la citoyenneté et du développement durable. En même temps qu’elle regroupe des

4
République du Sénégal, Article 14 du Recueil des textes de la décentralisation.

9
collectivités, des citoyens, des associations de développement, des entreprises, des représentants de
l'État, elle fournit un formidable champ d'expérimentation de la concertation et de l'apprentissage des
cultures. Passerelle "à l'échelle humaine" entre le local et le global, la coopération décentralisée
ouvre la voie d'une participation concrète des citoyens aux enjeux de la mondialisation et des
équilibres Nord Sud.
La coopération décentralisée a pour enjeux principaux : (i) l’appui à la politique de la décentralisation
et du développement local ; (ii) le renforcement des capacités des acteurs locaux pour l’exercice
effectif et efficace de leurs responsabilités ; (iii) la promotion de la bonne gouvernance locale ; (iv) le
soutien aux initiatives à caractère économique et social en vue de stimuler le tissu économique. À ce
titre, les Cahiers de la coopération décentralisée du Sénégal considèrent cet outil comme un
mouvement dynamique, véritable vecteur de développement. A titre d’exemple les relations entre
collectivités locales du Sénégal et de la France ont permis de financer 300 projets pour un coup global
de 28,5 millions d’euros soit en moyenne 2,6 millions d’euros par an (1,7 milliards de francs CFA par
an) de 1994 à 2004. Par le billet de la coopération décentralisée plus de 53,1 milliards de FCFA ont
été mobilisés par les collectivités locales du Sénégal dont 37,9 milliards auprès de la France, 12,2
milliards de l’Italie et 3,3 milliards auprès des collectivités locales espagnoles.
Les investissements des collectivités françaises ont principalement bénéficiés aux CL de des régions
de Saint-Louis et de Ziguinchor, ceux provenant des espagnols aux régions de Ziguinchor, Saint-Louis
et Kolda alors que les financements italiens ont profité aux CL de la région de Ziguinchor, Thiès,
Saint-Louis et Dakar. Au regard de la répartition spatiale de ces financements, les régions de Saint-
Louis et de Ziguinchor sont les principaux bénéficiaires de ce mode de financement.
La source de financement décentralisé souffre de plusieurs handicaps. Tout d’abord, il s’agit du carnet
d’adresse des élus et leurs capacités à entrer en contact par le billet des jumelages avec des CL
étrangères afin de mobiliser les ressources nécessaires. Ensuite, la coopération décentralisée se
heurte à la dispersion des centres d’impulsion de la politique de coopération décentralisée et à
l’absence d’un cadre de concertation, à la faiblesse des moyens de la direction de la coopération
décentralisée, au manque de personnels techniques.
Au regard de des différents enseignements émanant de la documentation sur le financement des
collectivités locales, il importe, afin de renforcer la gouvernance locale, d’envisager l’appui à la société
civile dans le cadre d’une démarche intégrée de développement. Dans cette perspective, l’intervention
des projets de coopération doit contribuer à renforcer la participation de la société civile dans la
gestion des affaires locales. Il s’agit d’aider les groupements de la société civile à participer de
manière active au processus de développement local à travers l’élaboration et la présentation de
projet, le suivi et le contrôle de la gestion des territoires.
Pour être efficace et durable, la pérennisation des ressources pour la promotion du développement
local devra se fonder sur l’élaboration d’un partenariat fort avec les acteurs de la société civile. En
outre, il est clairement apparu que les financements obtenus notamment à travers les ONG sont
parfois déconnectés des plans de développement (PIC, PDRI, PLD). Une inscription de ces fonds à la
planification du développement pourrait potentiellement assurer une efficacité et une efficience des
investissements au niveau des collectivités surtout avec l’entrée en vigueur de l’Acte 3 qui vise à
promouvoir l’émergence de « territoires viables, complétifs et porteurs de développement durable à
l’horizon 2022 ».

3. Missions de terrain
La mission de terrain a été réalisée dans les 14 régions du Sénégal, notamment auprès des Agences
Régionales de Développement (ARD) qui ont été présentées par les TDR de l’étude comme les
principales sources d’information. La phase de terrain a permis de rencontrer ainsi les acteurs auprès
des collectivités locales en vue, d’une part, de procéder à l’inventaire des interventions et réalisations,
et d’autre part, de préparer les matériaux constitutifs de la base de données cartographiques à
réaliser. En plus des ARD, les autres acteurs (sources) qui se sont révélés pertinents en manière
d’information sont notamment les services de perception municipale et les services régionaux de
planification.

10
3. 1. Traitement et analyse des données
Suite aux opérations de collecte de données qui ont été menée auprès des structures indiquées au
niveau des 14 régions du Sénégal, les matériaux recueillis se sont présentés sous deux grands
formats : (i) des fichiers numériques consistant à la fois à des rapports d’activités, des compte-rendus
de réunions, des power-points de présentation et des bases de données au format Excel ou Access ;
et (ii) des documents imprimés consistant à des rapports d’activités pour la plupart. Dans de rares cas,
des supports cartographiques imprimés ont été également transmis par les services visités aux
enquêteurs.
Les données et informations relatives aux différentes interventions ont été organisées en une base de
données Access, suivant une échelle temporelle insistant surtout sur la période allant de 2010 à 2014.
Si cette tranche de temps a été privilégiée dans le traitement des données, c’est simplement parce
qu’il existe pratiquement pour toutes les régions au moins une donnée pouvant être valablement
utilisée dans l’analyse. C’est tout le contraire pour les fourchettes de temps datant d’avant 2010, où la
plupart des ARD n’ont pas pu transmettre une information complète. Cela n’empêche que mêmes les
données remontant à 1995 par exemple ont été utilisées, notamment pour les régions où les
catégories d’acteurs et les interventions ont été bien documentées et archivées. À l’issue de la saisie
des tables concernant les différentes régions, les données organisées ont été exportées sous Access
où elles ont subi des traitements complémentaires destinés à produire un dépouillement final et la
mise en place du SIG.

3. 2. Mise en place d’un SIG


L’élaboration d’un Système d’Information Géographique (SIG) portant sur les interventions au niveau
des collectivités locales était une des principales attentes de ce travail. Le traitement statistique et
informatique des différentes informations obtenues auprès des Agences Régionales de
Développement (ARD) a abouti à la mise en place d’une base de données SIG répertoriant les
interventions au niveau des collectivités locales. La base de données repose donc sur le traitement et
la compilation des informations que les différentes ARD ont bien voulu communiquer aux différentes
missions de terrain organisées dans les quatorze régions du Sénégal.

4. Présentation du rapport préliminaire à l’ADL


Le rapport préliminaire a été présenté à l’ADL pour commentaires et compléments d’information. Au
cours de cette réunion qui s’est déroulée le 31 mars 2015 dans les locaux de l’ADL, l’équipe de
l’agence a formulé des recommandations spécifiques sur la base de données. Celles-ci ont porté sur
l’organisation des données et les compléments à apporter dans certaines rubriques de la base. En
tenant compte de ces remarques, l’équipe de consultants a retravaillé le SIG en vue de mieux le
structurer. Un rapport provisoire a été transmis par la suite à l’ADL le 30 avril 2015. C’est ce même
rapport qui a été présenté lors de l’atelier de validation de l’étude.

5. Atelier de validation de l’étude


Le rapport d’étude produit dans le cadre de cette mission a fait l’objet d’un atelier de validation qui
s’est tenu du 18 au 20 décembre 2015 à Saly (Mbour, Sénégal). Divers acteurs ont été invités à
amender les résultats de l’étude et, partant, à valider les données et informations présentées lors de la
rencontre. Les participants ont formulé des observations pertinentes, en même temps que des
recommandations destinées à produire un rapport final pouvant servir à harmoniser davantage les
interventions au sein des collectivités locales du Sénégal.

Pour ce qui est des limites soulevées par les participants, il a été convenu de préciser les aspects ci-
après :

 Les appellations utilisées dans ce rapport proviennent essentiellement des données récoltées
auprès des ARD. L’équipe de recherche n’a pas jugé opportun ni aisé, au risque de biaiser la
réalité, de désagréger certaines données ;
 Le rapport raisonne en termes de « nombre d’interventions » et non en termes de « volumes de
financement » conformément aux TDR de l’étude. C’est ce qui explique que, dans certaines
régions considérées, quelques localités apparaissent avec des pourcentages assez remarquables
alors qu’elles auraient été probablement parmi les dernières si le raisonnement était centré autour

11
du volume des investissements reçus. C’est l’exemple du jeune département de Médina Yoro
Foulah (région de Kolda) qui concentre beaucoup d’interventions par rapport aux autres localités
de la région qui semblent moins privilégiées.
 Le caractère non désagrégé de certaines données n’a pas permis de spécifier certains
financements (la contribution des migrants par exemple) qui sont logés dans ce rapport dans la
rubrique « AUTRE » ;
 Pour ce qui est des « sources », il convient de noter qu’à l’exception des cartes de localisation des
régions, l’ensemble des éléments d’illustration (tableaux, figures et cartes) ont été construits suite à
l’exploitation des données collectées auprès des ARD et autres services visités au cours des
enquêtes. Cela étant, nous n’avons pas jugé nécessaire de mentionner « Source : Groupe
PRECISION » en bas de l’ensemble des éléments d’iconographie du rapport.

12
III. PRÉSENTATION ET ANALYSE DES RÉSULTATS
Les investigations menées au cours de cette étude ont permis de recenser un nombre de 7
234 interventions sur l’ensemble du territoire national. Le dépouillement de la base de
données de ces interventions laisse apparaître une répartition diversifiée en fonction des
catégories d’intervenants qui ont été identifiées, en l’occurrence : (i) l’État, y compris les
collectivités, les agences et directions des différents ministères ; (ii) les partenaires au
développement ; et (iii) les ONG, OCB et autres acteurs.
Bien qu’un effectif bien défini ait pu être attribué à chaque groupe d’intervenants, il convient
de signaler qu’à l’échelle des collectivités locales, il existe un nombre considérable
d’interventions qui n’ont pas été mentionnées dans la base de données récupérées auprès
des Agences Régionales de Développement (ARD). Les conférences régionales
d’harmonisation (CRH) initiées sur financement du PNDL avaient pour objectif, entre autres,
d’offrir un cadre de mutualisation et d’harmonisation destiné à une plus grande efficacité des
interventions entreprises par les différents acteurs. Elles devaient fonctionner afin d’éviter les
déséquilibres, les disparités ainsi que les doublons dans la réalisation des actions au niveau
local. Néanmoins, même si l’exercice a démarré à partir de 2009 dans certaines régions
comme Kaolack et Diourbel, il a mis du temps à démarrer et ne s’est pas poursuivi dans
d’autres, notamment en raison d’une absence de financement permanent. Par ailleurs,
même en cas d’organisation de CRH dans certaines régions, la collecte des données
nécessaires à la compréhension globale de la situation régionale s’est heurtée à des
blocages émanant parfois d’acteurs réfractaires au partage avec les ARD des informations
financières relatives à leurs interventions.
Vue synoptique des catégories d’acteurs et des effectifs d’interventions

Catégories Rubriques Exemple d’intervenants


d’acteurs
ETAT 1. Programmes et PNDL, PAPIL, ADDEL, PRN,
projets de l’Etat PADELU, PTIP, etc.

2. Collectivités locales Région, ville, commune chef lieu


de région, commune
d’arrondissement et
communauté rurale
3. Etat et ses services Ancar, Apix, AGETIP, ASER,
déconcentrés SAED, SAPCO, ADL, ADM,
(Agences -Directions Ministères, etc.
–Services-Ministères)
ONG 4. ONG, OCB et autres Word vision, Caritas, Childfund
etc.
PARTENAIR 5. PTF (partenaires Banque Mondiale, Union
ES AU techniques et Européenne, Usaid, Fond
DEVELOPPE financiers) mondiale, IDA , ONU etc
MENT 6. Coopération Collectivités locales et
décentralisée partenaires (AFD, GIZ, CTB,
France, Belgique,Luxdev, etc.)

Volume des interventions suivant les catégories d’acteurs sur le territoire national

Catégories d’acteurs Rubriques Nombre de Total / acteur


projets

13
répertoriés

ETAT État et ses services 1085 3 243


déconcentrés
Programmes et Projets 1649
État
CL 509
PARTENAIRES AU PTF 938 1 529
DEVELOPPEMENT
Coopération 591
décentralisée
ONG, OCB et autres ONG et OCB 2462 2 462
Nombre total de projets répertoriés par l’étude 7 234

1. Situation nationale et disparités relatives aux interventions des


acteurs
L’étude révèle que la situation du Sénégal en matière d’investissements et de réalisations se
caractérise par des disparités spatiales importantes se traduisant par des déséquilibres à la
fois inter et intra régionaux en matière de répartition des investissements dans la réalisation
d’infrastructures, d’équipements sociaux de base et d’amélioration de la gouvernance locale,
etc. Cet état de fait qui résulte d’un retard de redéploiement des investissements est assez
perceptible à l’intérieur du pays où les populations des zones rurales, en particulier,
rencontrent de grandes difficultés d’accès aux différents services qu’un État est en mesure
d’offrir à sa population.
L’analyse de ces disparités montre que les régions de Kaffrine, de Sédhiou, de Kolda, de
Tambacounda et de Kédougou sont généralement les moins bien loties en termes
d’investissements. Quant aux régions de Dakar, de Thiès, de Kaolack, de Ziguinchor, de
Matam et de Diourbel, elles concentrent l’essentiel des investissements de l’État. Hormis, la
région de Matam, on serait tenté de questionner le rôle prédominant de la proximité de la
capitale pour expliquer le différentiel de niveau d'investissement en faveur de ces régions qui
couvrent 18% du territoire national et concentrent 67% de la population totale (ANSD 2014).
Dans la région de Ziguinchor, l'instabilité qui y sévit depuis les années 1980 ne semble pas
être synonyme de faiblesse des investissements. Cette région particulièrement affectée par
les tensions s'affiche comme une des zones les mieux dotées du Sénégal. Ces
investissements sont le résultat des nombreux efforts d'aide et de coopération entrepris par
l’État et les ONG pour acheter la paix sociale dans cette région dotée de grandes
potentialités de développement. Plusieurs projets d’investissement y sont mis en œuvre et
concernent : (i) l’appui institutionnel et l’appui dans l’exercice des compétences transférées ;
(ii) l’accompagnement au développement local et la lutte contre la pauvreté par des activités
génératrices de revenus ; (iii) la mise en place de services sociaux de proximité ; (iv) la
mobilisation et l’implication des acteurs sociaux dans les dispositifs de concertation et de
gestion participative ; et (v) l’éducation au développement et le renforcement de la solidarité.
S’agissant des investissements des ONG à l’échelle nationale, les régions de Ziguinchor,
Matam, Saint-Louis, Tambacounda et Diourbel se singularisent nettement. Au regard des
disparités très importantes entre les régions de l’ouest et celles de l’intérieur, les
investissements des ONG peuvent être analysés comme des mesures d’atténuation des
disparités et de restructuration de l’espace national. En effet, dans une stratégie
d’organisation spatiale ou d’aménagement du territoire destinée à un meilleur accès aux

14
services sociaux de qualité et à une mise en valeur judicieuse des ressources et des
potentialités des régions, les investissements des ONG et des acteurs de la coopération
décentralisée constituent une contribution non négligeable à l’amélioration de la situation des
populations des zones démunies du Sénégal. Étant donné que ces secteurs sont hautement
stratégiques dans le développement communautaire, des actions particulièrement ciblées se
révèlent nécessaires.
On notera enfin qu'à la différence de la région de Ziguinchor très enclavée, les régions de la
vallée du fleuve Sénégal (Saint-Louis et Matam) ainsi que la région de Diourbel au centre-
ouest du pays, présentent un niveau d'équipement relativement développé et
homogène dans son ensemble.
Hormis ces particularités, cette étude aboutit à un constat sans équivoque fondé sur des
principes géographiques : le triple éloignement vis-à-vis de la capitale, du littoral et des
vallées fluviales, correspond à une situation de net retard en matière d’investissement et de
développement.

Répartition des interventions par catégorie d'acteur

Etat Partenaires au développement ONG,OCB et autres

34%
45%

21%

De manière globale, les investissements au niveau des collectivités locales sont le fait de l’État
sénégalais dont la contribution se chiffre à 45% du total des investissements. Ensuite, les ONG
avec 35% des investissements se présentent en acteurs crédibles pour remédier aux carences
de l’État qui ne fournit pas toutes les ressources nécessaires.
S’il est vrai que les modalités d’actions des ONG varient selon les contextes socioéconomiques
qui prévalent dans les différents pays, les actions répertoriées au cours de cette étude montre
que les ONG sont très actives dans (i) la lutte contre l’insécurité alimentaire, (ii) l’adduction en
eau potable, (iii) la santé et (iv) le secteur de l’éducation. Cependant, s’il est admis que les ONG
sont censées intervenir dans un cadre concerté avec les autorités locales, il est ressorti au
cours des investigations, et à plusieurs reprises, une faible maitrise par l’exécutif local (le
Gouverneur par exemple) des interventions menées par les ONG. Or, dans la mesure où leurs
interventions sont inscrites dans une certaine durée généralement limitée, il s’avère impératif
qu’elles soient relevées dans les outils de planification du développement local, en particulier

15
les PLD, PRDI et PIC. Cette remarque est d’autant plus persistante que la situation de manque
de moyens financiers, matériels et humains qui prévaut au niveau des collectivités locales exige
une mutualisation des efforts de l’ensemble des intervenants. Cela permet de résoudre
efficacement les besoins exprimés par les populations en termes de moyens matériels, de
formations, de constructions d’infrastructures, d’expertises et de conseils.
S’agissant des partenaires techniques et financiers (PTF) et des acteurs de la coopération
décentralisée (CD), ils constituent, en termes de volume, le troisième groupe d’investisseurs
au niveau des collectivités locales avec une contribution mesurée suite au dépouillement à
21%. En effet « les collectivités locales peuvent, dans le cadre de leurs compétences
propres, entreprendre des actions de coopération qui donnent lieu à des conventions avec
les collectivités de pays étrangers ou des organismes internationaux publics ou privés de
développement » (article 17 du code des collectivités). L’utilisation de ces pouvoirs conférés
par le code des collectivités locales permet à certaines d’entre elles de mobiliser des fonds
conséquents pour financer des actions de développement. Toutefois, la mobilisation des
ressources des PTF et de la CD semble être liée aux capacités des élus locaux à réaliser les
démarches nécessaires. Les régions qui ont le plus bénéficié des interventions des PTF et
de la CD sont celles de Dakar, de Kaolack, de Kaffrine, de Louga et surtout de Ziguinchor
qui se distingue nettement des autres régions. Autrement dit, la distribution spatiale des
investissements des PTF et de la CD ne rompt pas avec la tradition qui favorise les régions
du littoral et la capitale sénégalaise.

1. 1. Diagnostic des interventions de l’État à l’échelle nationale


On rappellera tout d’abord la répartition assez concentrée de la population du Sénégal
autour de Dakar qui rassemble près du quart de la population du Sénégal, sur 0.3% du
territoire. Thiès et Diourbel représentent également une proportion significative de la

16
population (respectivement 13.8% et 9.5%) sur des territoires restreints (3.4% et 2.2%). Tout
compte fait, il parait que près de la moitié de la population sénégalaise vit sur un territoire
inférieur à 6% de la superficie totale du pays.
Les deux graphiques suivants représentent la part de chaque « démembrement » de l’État
dans les investissements répertoriés, ainsi que le cumul des interventions de l’État en
général à l’échelle des régions. Si une certaine logique aurait voulu que les régions
densément peuplées soient celles qui bénéficient le plus des interventions du pouvoir public
central, il est finalement apparu que la région de Dakar (avec 54 projets) concentre
désormais très peu des investissements de l’État comparativement à Ziguinchor (251),
Tambacounda (236), Thiès (156) et Matam (106). En revanche, les régions nouvellement
créées (Sédhiou, Kédougou, Kaffrine et dans une moindre mesure Matam) bénéficient
encore d’assez peu de projets d’investissement.

Répartition des projets de l'Etat

16%

33%

Etats et ses services


déconcentrés
Programmes et Projets

Collectivités locales

51%

17
Interventions de l'Etat et de ses services déconcentrés par région

251
236

156

106
93
54 51 42 38
29
10 9 3 7

La part importante des investissements de l’État au profit des régions de l’intérieur, peut être
lue comme une volonté de ce dernier de corriger les déséquilibres endémiques entre la
capitale et ces régions notamment en ce qui concerne la réalisation d’infrastructures et
d’équipements sociaux de base.

Interventions des Programmes et Projets de l'Etat par région

316
288
269

177
132 138 134
79 79
21 14
0 2 0

S’agissant des projets de l’État, trois régions se singularisent. Il s’agit de Fatick, de


Ziguinchor et de Louga. A partir de 2007, la région de Fatick, particulièrement la capitale
régionale, a bénéficié d’un ambitieux plan d’investissement en infrastructures. Après une
période d’arrêt observée entre 2008 et 2011, le programme a repris avec la seconde
alternance politique. Concernant la région de Ziguinchor, outre le potentiel économique de la
région, l’importance des sommes injectées pourrait être rattachée aux efforts entrepris pour
mettre fin à la rébellion séparatiste. Dès 2002, l’État a initié un programme spécifique de
Relance des Activités Économiques et Sociale en Casamance (PRAESC). Ce programme a
bénéficié d’un important financement dans le domaine des infrastructures routières et de
réhabilitation des casiers rizicoles perdus à cause du processus de salinisation des terres

18
agricoles. Le facteur politique semble être aussi déterminant quant à la répartition des
investissements. Le fait que les élus, au niveau de certaines régions, soit à la fois membre
du gouvernement favorise souvent l’importance des investissements eu égard aux enjeux
électoraux liés à leur responsabilité.
L’absence ou du moins la rareté d’investissements dans les régions de Kaffrine et de
Tambacounda ne signifie pas que l’État ne mène pas des actions dans la zone. Pour la
région de Kaffrine qui a été créée à partir de 2008, certaines informations sont centralisées
au niveau de Kaolack et échappent à l’ARD.

Interventions des collectivités locales suivant les régions


180
145
116

41
12 3 4 3
1 2 0 2 0 0

L’analyse des informations sur les collectivités locales reflète la faible capacité de celles-ci à
prendre en charge convenablement les compétences qui leur sont transférées dans le cadre
de la décentralisation. Les collectivités locales des régions de Dakar, de Kédougou et de
Ziguinchor sont celles qui ont financé le plus grand nombre d’interventions sur la base de
« fonds propres ». Les collectivités locales des régions de Sédhiou, Kaffrine, Tambacounda
Louga et Diourbel se singularisent par leur faible niveau de financement. En outre, à la
lecture des comptes de gestion validés des collectivités locales, la part du budget réservé à
l’investissement est dérisoire. Les dépenses de fonctionnement constituent les plus gros
postes dans les budgets des collectivités locales.
S’agissant de la région de Kédougou, la tendance constatée consiste à un accroissement
des investissements des collectivités locales. Cette région est certes de création
administrative récente, mais il semble que l’implantation des sociétés minières dans la zone
se traduit par l’augmentation des capacités financières des collectivités en matière
d’investissement. Plusieurs projets initiés et financés par les collectivités locales ont vu le
jour dans la région.

19
Au regard de ce diagramme cumulé, il apparaît que la région de Ziguinchor est la principale
bénéficiaire des différents investissements provenant de l’État. Il en est de même pour les
régions de Louga, Fatick et Diourbel où l’État est le principal intervenant. Ces acquis sont à
mettre en relation avec la mise en œuvre du Programme National de Développement Local
(PNDL) étant donné qu’au niveau de la rubrique « projets et programme de l’État »
contenue dans la base de donnée constituée avec cette étude, le PNDL occupe 57% des
projets avec 939 interventions répertoriées à l’échelle du pays.
En termes de ressources, le PNDL a permis notamment d’enregistrer une augmentation
sensible des ressources des collectivités locales et une amélioration de l’accès aux services
sociaux de base grâce à un accroissement substantiel des transferts financiers de l’État vers
ces collectivités. Sur la période allant de 2005 à 2011, avec la mise en place du Fonds de
développement local (FDL), les budgets d’investissements des collectivités locales se sont
accrus de 66 000 000 de francs CFA, soit en moyenne 22 000 000 de francs par cycle de
financement5. À ce titre, des infrastructures sociales de base ont été réalisées,
conformément aux normes sectorielles, environnementales et sociales, au niveau des trois
secteurs prioritaires que sont l’eau, l’éducation et la santé.
Pour ce qui est des domaines prioritaires des projets et programmes recensés au cours de
l’étude, la répartition des interventions permet d’identifier les tendances consignées dans le
tableau ci-après.
Projets et
État et ses services
programmes CL
déconcentrés (nbre
Domaines d'interventions de projets) (nbre de projets) (nbre de projets)
Education_Formation_Santé 181 17% 491 30% 117 23%
Hydraulique_eau
_assainissement 221 20% 246 15% 47 9%
Equipements_ Infrastructures 352 32% 367 22% 147 29%

5
Bonnes pratiques de développement local au Sénégal, l’itinéraire du PNDL
20
Agriculture_pêche_elevage 125 12% 114 7% 20 4%
Autres 206 19% 431 26% 178 35%
Total 1085 100% 1649 100% 509 100%

Il apparait à la lecture des données de l’enquête que le secteur des équipements et des
infrastructures concentre l’essentiel des interventions des acteurs étatiques. Viennent
ensuite les secteurs de l’éducation, de l’hydraulique, de l’eau et de l’assainissement.
Paradoxalement, le domaine de l’agriculture, de la pêche et de l’élevage qui sont les
principaux secteurs productifs du Sénégal ont enregistré les taux les plus faibles.

1. 2. Diagnostic des interventions des partenaires au développement


Deux catégories d’acteurs sont identifiées dans cette rubrique : les partenaires techniques et
financiers (BM, USAID, UE, les agences des Nations Unies, etc.) et le secteur de la
coopération décentralisée.

21
Répartition des interventions des partenaires au
développement

PTF Coopération décentralisée

39%
61%

La part importante des interventions des PTF dans les collectivités locales peut valablement
être mise en rapport avec la longue présence de ces derniers sur le territoire sénégalais
avec des relations de coopération remontant à plus d’un demi-siècle. Les fonds conséquents
que ces acteurs mobilisent contribuent à renforcer leur position stratégique pour la
réalisation de programmes et projets de développement dans les collectivités les plus
reculées du pays. Toutefois, bien que renfermant d’énormes potentialités en matière
d’investissements pour les collectivités locales, la coopération décentralisée ne constitue pas
encore une pratique largement répandue. Les procédures requises pour mettre en place des
projets de coopération décentralisée par des collectivités locales qui souffrent d’un déficit en
ressources humaines qualifiées constituent, entre autres, un obstacle majeur à son
développement. Cet état de fait peut s’expliquer par les manquements notés dans le
processus de transfert des compétences qui a été enclenché depuis les années 1996.Il était
prévu des mesures d’accompagnement, pour une meilleure exécution des domaines des
compétences, en termes de ressources financières mais aussi de renforcement de
capacités. Or, la plupart des élus déplorent l’insuffisance des sessions de renforcement de
capacités pour une meilleure gouvernance locale.

Interventions des PTF par région


235
197

127
92
72
44 41
25 26 31 20 27
1 0

22
Interventions de la coopération décentralisée

142
124

79

47 50
30 34
24 22
10 9 15
2 3

Les diagrammes ci-dessus reflètent les interventions des partenaires au développement


dans les différentes régions du Sénégal avec des configurations opposées. Pour ce qui des
interventions des PTF, on constate qu’elles se concentrent plus dans les régions de
Ziguinchor, de Dakar, de Matam, de Diourbel, de Louga, de Saint louis et de Kaolack. Cette
répartition est compréhensible dans la mesure où les interventions des PTF sont contenues
dans des documents stratégiques (OMD, DSRP, etc.) visant à satisfaire des besoins
clairement identifiés : (i) la lutte contre la pauvreté, (ii) l’accès à l’eau, (iii) l’éducation et la
santé, etc. S’agissant de la répartition spatiale des interventions des PTF, elles sont
concentrées dans les régions de Diourbel, de Louga et de Kaolack. Les régions de
Ziguinchor, de Dakar et de Saint-Louis présentent des aspects prioritaires pour les PTF avec
respectivement la crise casamançaise, la question de la mobilité urbaine et la problématique
du développement agricole.
Quant à la coopération décentralisée, ses interventions sont plus conséquentes dans les
régions de Dakar, de Ziguinchor, de Matam, de Thiès, de Saint louis et de Louga. Cette
répartition des interventions montre que la coopération décentralisée est plus pratiquée dans
des régions qui ont une histoire et un long vécu en matière de gestion communale. En effet,
la plupart des ces régions ont été d’anciennes places fortes de la période coloniale et ont
continué à bénéficier d’un « privilège » auprès des collectivités locales étrangères (surtout
françaises). Hormis la région de Matam, il apparaît que la situation géographique constitue
un atout pouvant avoir un impact positif sur la coopération décentralisée car toutes les autres
régions ont une façade atlantique propice au développement du tourisme et au contact avec
l’étranger. L’autre facteur, non moins important, est l’émigration qui contribue à accroître le
volume des investissements dus à la coopération décentralisée dans les régions de Matam
et de Louga. Au niveau de ces deux dernières régions, plusieurs élus locaux sont des
émigrés eux-mêmes, ou d’anciens émigrés qui parviennent à nouer des partenariats avec
des collectivités locales étrangères au bénéfice de leurs administrés. Il convient de préciser
que cela ne signifie nullement que toutes les localités dont les élus sont d’anciens émigrés
ont plus bénéficié des investissements de la coopération décentralisés, et inversement.

23
Saint-Louis

Louga
Matam

Dakar
Thiès Diourbel

Kaffrine
Fatick Tambacounda
Kaolack

Sédhiou Kolda
Ziguinchor Kédougou

Répartition des interventions des Partenaires selon les domaines prioritaires


Domaines d'interventions PTF Coopération décentralisée
(nbre de projets) (nbre de projets)
Education_Formation_Santé 300 32% 135 23%
Hydraulique_eau_assainissement 54 6% 54 9%
Equipements_ Infrastructures 126 13% 59 10%
Agriculture_pêche_elevage 75 8% 55 9%
Autres 383 41% 288 49%
Total 938 100% 591 100%

24
Répartition des interventions des Partenaires selon les domaines prioritaires

Autres 288 383

Agriculture_peche_elevage 55 75

59 126 PTF
Equipements_ Infrastructures
Coop.dec
Hydraulique_eau _assainissement 54 54

Education_Formation_Santé 135 300

0 100 200 300 400 500 600 700

Contrairement aux investissements des acteurs étatiques qui se concentrent dans le


domaine des infrastructures et des équipements, les interventions des PTF et de la
coopération décentralisée accordent la priorité au domaine de l’éducation, de la santé et de
la formation. Le deuxième centre d’intérêt qui bénéficie de ces interventions est celui des
infrastructures, celui de l’’agriculture et de l’élevage.
Il existe un certain nombre de corrélations à établir entre les interventions de ces catégories
d’acteurs et la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD). En
effet, la plupart des interventions des partenaires au développement dans les pays en voie
de développements indexent concrètement ces domaines sus mentionnés. A titre d’exemple,
il y a lieu de citer les programmes visant la scolarisation des filles en milieu rural, l’adduction
en eau potable, les programmes de lutte contre le VIH dans les régions frontalières de
Ziguinchor et de Kédougou.

1. 3. Diagnostic des interventions des ONG, OCB et autres


Si les interventions des acteurs étatiques et de leurs partenaires au développement
s’inscrivent dans le cadre général de la vision et des orientations déclinées par les politiques
nationales, cela semble être différents pour ce qui concerne les actions des ONG, OCB et
autres acteurs au niveau local. L’une des remarques déterminantes est que dans la pratique,
ces acteurs interviennent avec assez peu de liens apparents dans un environnement
institutionnel largement marqué par la prolifération des intervenants. Dans la mesure où
chacun s’y met avec sa structure de coordination différente, la démarche de production des
interventions se déroule dans un manque persistant d’harmonisation et d’efficacité sur le
terrain.

25
Interventions des ONG, OCB et autres par région
815

419
361
162 171
90 59 68 73 108 104
28 0 4

Saint-Louis

Louga
Matam
Dakar
Diourbel
Thiès

Kaffrine
Fatick Tambacounda
Kaolack

Sédhiou Kolda
Ziguinchor
Kédougou

L’analyse des interventions réalisées par les ONG et les OCB illustrées par le diagramme et
la carte ci-dessus révèle une concentration de leurs interventions dans les régions
périphériques du pays à l’instar de Ziguinchor, Matam, Tambacounda, Kédougou et Kolda.
Le dénominateur commun de ces régions, à l’exception notoire de Ziguinchor qui bénéficie
d’un nombre important de contributions de la part de l’État et de ses partenaires techniques
et financiers, est qu’elles ont été pendant assez longtemps marginalisées en termes
d’investissements publics. Cette situation a contribué à faire d’elles des lieux
symptomatiques de la pauvreté, de l’analphabétisme, de la mortalité maternelle et infantile,
des difficultés d’accès à l’eau et à l’assainissement. Elle a, par la même occasion, constitué
un facteur de motivation pour toutes ces ONG résolument engagées à apporter un
soulagement aux difficultés qu’éprouvent les populations locales.

26
Répartition des interventions des Partenaires selon les domaines prioritaires

Domaines d'interventions ONG _OCB et autres (nbre de projets)


Education_Formation_Santé 931 38%
Hydraulique_eau _assainissement 267 11%
Equipements_ Infrastructures 553 22%
Agriculture_pêche_elevage 172 7%
Autres 539 22%
Total 2462 100%

Répartition des interventions des Partenaires selon les domaines


prioritaires

Autres

Agriculture_peche_elevage

Equipements_ Infrastructures

Hydraulique_eau _assainissement

Education_Formation_Santé

0 200 400 600 800 1000

Pour ce qui est de la répartition des interventions des ONG, OCB et autres associations par
domaines de priorité, il apparait que ces acteurs sont très dynamiques en matière
d’éducation et de santé. Leur rôle dans la lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale
semble d’ailleurs très important. Face aux performances insuffisantes et aux crises
constatées dans plusieurs secteurs de développement, l’État a très tôt mis en place les
mécanismes pouvant faciliter l’intervention des ONG afin que les ressources de toutes
sortes, disponibles chez les différents partenaires et acteurs, puissent être investies sans
entrave dans les services sociaux de base. Désormais, les investissements réalisés par les
ONG participent à la satisfaction des besoins primaires des populations, notamment dans les
endroits du pays qui n’ont pas accès de manière considérable aux moyens déployés par
l’État.

27
2. Situation des interventions des différents acteurs à l’échelle des
régions

2. 1. Région de Dakar
 Présentation sommaire de la région
Nom Dakar
Statut Capitale
Superficie 550 km² (0,28 % de la superficie totale du
pays)
Nombre 3 137 196 habitants
d’habitants
Densité 5 404 habitants au km²

Taux brut de Préscolaire Primaire Moyen Secondaire


scolarisation
23,3% 100,9% 78,2% 56,9%

Taux brut de 17,1%


chômage

Le traitement des données sur les interventions dans les collectivités locales de la région de Dakar
fait état d’un nombre important de réalisations dont 331 pour l’État, 28 pour les ONG et OCB et 187
pour les partenaires au développement.
Dans la région, les collectivités locales avec 145 réalisations, les programmes et projets 132
enregistrent plus d’intervention que les ministères 54. Les recettes dont disposent les collectivités
locales de la région de Dakar participant à favoriser leurs capacités d’investissement.
En ce qui concerne les partenaires au développement, la coopération décentralisée a plus
d’interventions 142 par rapport au PTF 44. Cela est du au fait que les partenariats entre les
collectivités locales de la région et celles de pays étrangers sont anciens datant pour certains de
1996. Pour les ONG et les OCB le peu d’interventions notées 28 s’explique par le fait que la région
du fait de son statut (capitale nationale) ne constitue pas une zone prioritaire.
Cependant, la majorité des interventions de l’Etat et des partenaires au développement dans la
région se localise dans les départements de Dakar et Pikine compte tenu de leur poids
6
démographique et économique . Or, pour les ONG et OCB les zones d’interventions prioritaires
correspondent aux départements de Pikine et Guédiawaye. En dépit des besoins existants en
termes d’accès aux services sociaux de base, les départements de Rufsique et Guédaiwaye sont
encore insuffisamment desservis.
Par ailleurs, les domaines d’intervention de l’hydraulique_eau_assainissement,
éducation_formation_santé et surtout équipement_infrastructure comptabilisent plus d’interventions
de la part de tous les acteurs. En effet, ils constituaient des priorités pour les pouvoirs publics en
place de 2000 à 2012. Il s’y ajoute que les phénomènes des inondations survenues lors de certains
hivernages ont contribué à la réalisation d’ouvrages d’assainissements.

A. Les interventions de l’État


 Dépouillement des données

6
. Agence nationale de la statistique et de la démographie (ANSD), service région de la statistique et
de la démographie, Situation Économique et Sociale de la Région de Dakar, 2008,
28
Nombre de projets : 331 Fourchette de date considérée : 2009-2013

 Domaines d’intervention

Répartition des interventions de l'Etat dans la région de Dakar

122

81

27 30
8 15 13
4 1 6 3 6 0

 Liste des intervenants (État)

Répartition des projets de l'Etat à l'échelle de la région de Dakar


Projets et
Collectivités programme de
locales l’Etat
44% 40%

Etat et ses
démembrements
16%

29
Répartition des interventions de l'Etat à l'echelle des
départements de Dakar

Rufisque

Guediawaye

Pkine

Dakar

0 20 40 60 80 100 120 140

Etat CL Programmes et projets

 Cartographie des interventions de l’État dans la Région de Dakar

30
B. Les interventions des ONG, OCB et autres
 Dépouillement des données
Nombre de projets : 28 Nombre Fourchette de date : NR
d’intervenants : 11

 Domaines d’intervention

Répartion des projets des ONG et OCb dans la région de Dakar


par domaine
12

6
4
3
1 1 1 1
0 0 0 0

 Liste Intervenants identifiés


Intervenants
ADC
ADERE
ADIS
Association population
ENDA Ecopole
Enda Lead Afrique Francophone
FAST TRACK
Fédération espagnole de basket
Fondation CEAR Habitafric
MAIS
Rotary Club
Suer pour Servir

 Cartographie des interventions des ONG dans la Région de Dakar

31
C. Les interventions des partenaires

 Dépouillement des données


Nombre de projets : 186 Fourchette de date considérée : 1996_ 2013

32
 Domaines d’intervention

Répartition des interventions des partenaires au développement


par secteur d'activité

71

35

14
8 6 6 5 4
2 3 1 1 0

 Projets et intervenants

Projets des partenaires dans la région de Dakar

24%

76%

Coopération décentralisée Partenaires techniques et financiers

33
 La Coopération décentralisée

Les interventions des acteurs de la coopération


décentralisée à Dakar

87
100

50 33
16
0 4
2

 Les partenaires Techniques et Financiers (PTF)

Interventions des PTF à Dakar

25
20
15
23
10
5 7
3 4 4
0 1 1 1

34
 Cartographie des interventions des partenaires

35
2. 2. Région de Diourbel
 Présentation sommaire de la région
Nom : Diourbel
Statut : région administrative
Superficie : 4824 km² (2,45 % de la superficie totale du pays)
Nombre d’habitants : 1 497 455 habitants
Densité : 311 hbts au km²
Taux brut de Préscolaire Primaire Moyen Secondaire
scolarisation
4,2% 60,5% 31,2% 18,6%

Taux brut de 10,1%


chômage

Les interventions relevées dans les collectivités locales de la région de Diourbel sont à mettre à
l’actif de l’État avec 190 réalisations, des ONG et OCB 68 et des Partenaires au développement 116.
En ce qui concerne l’État, les interventions des programmes et projets 138 et des ministères 51 sont
largement plus nombreux que celles des collectivités locales 1 réalisation. L’absence de ressources
humaines de qualités capables de mettre en place des politiques de développement et les
ressources fiscales limitées constituent des freins à l’investissement des collectivités locales. Le
niveau de pauvreté élevé contribue à faire de la région une zone prioritaire pour les ONG et OCB.
Quant aux partenaires au développement PTF 92 et coopération décentralisée 24, ils œuvrent à
l’atteinte des OMD dans la région.
En revanche, une analyse des interventions de l’État, des ONG et OCB et des partenaires au
développement laisse entrevoir une répartition plus ou moins équilibrée. L’Etat intervenant plus dans
les départements de Diourbel (63) et de Mbacké (98) que dans celui de Bambey (28). Le parti pris
en faveur de Mbacké s’expliquant par l’attractivité de la cité religieuse de Touba. Alors que les
partenaires au développement ainsi que les ONG et OCB interviennent respectivement dans les
départements de Bambey et de Diourbel vu qu’elles ne reçoivent pas suffisamment
d’investissements publics pour prendre en charge les besoins des populations.
Les domaines d’interventions hydraulique_eau_assainissement, agriculture_pêche_élevage et
éducation_formation_santé, developpemet rural_developpement urbain_genie rural comptabilisent la
grande majorité des interventions menées dans la région compte tenu des défis en termes
d’appauvrissement des sols, de sécurité alimentaire d’analphabétisme, de déperdition scolaire, etc.

A. Les interventions de l’État

 Dépouillement des données


Nombre de projets : 190 Fourchette de date : 2010_ 2013

36
 Domaines d’intervention
Nbre de
projets
Domaines concernés
00
environnement_GNR_developpement durable
hydraulique_eau _assainissement 48
agriculture_peche_elevage 16
multi sectoriel 06
équipements_ infrastructures 16
TIC 00
tourisme_culture 00
action sociale 02
developpement rural_developpement urbain_ genie rurale 21
microfinance 00
amenagement 02
Gouvernance locale 00
education, formation_sante 71

Répartition des interventions de l'Etat par domaine dans la région


de Diourbel

71

48

21
16 16
6
0 0 0 2 0 2 0

37
 Listes des intervenants (État)
Intervenants Nombre de projets réalisés
Projets et programmes 138
de l’Etat
Etat et ses services 51
déconcentrés
Collectivités locales 1

Répartition des interventions de l'Etat à l'echélle des


départements de Diourbel

Mbacké 24 0 74
Etat
Diourbel 13 1 49
CL
Programmes et projets
Bambey 13 0 15

0 50 100

38
 Cartographie des interventions de l’État dans la région de Diourbel

B. Les interventions des ONG, OCB et autres


 Dépouillement des données
Nombre de projets : 68 Intervenants : 21 Fourchette de date : 2010_ 2014

 Domaines d’intervention
Domaines Nombre de
projets
concernés

environnement_GNR_developpement durable 00

hydraulique_eau _assainissement 15
agriculture_peche_elevage 03
multi sectoriel 04
équipements_ infrastructures 07
TIC
tourisme_culture
action sociale 02
developpement rural_developpement urbain_ genie rurale 04
microfinance 03
amenagement 00
Gouvernance locale 01
education, formation_sante 29

39
Répartition des interventions des Ong, Ocb et autres dans la région
de Diourbel
29

15

7
3 4 4 3
2 1
0 0 0 0

 Liste des ONG et OCB Intervenants


Aide et Action

Ass JARIT

APDJ

Association des Personnes vivant avec le VIH

CARITAS

CCF - Fédération du Baol

Child Fund

CMS

Congad
Conseil Sénégalais des chargeurs

CRS

EMAD

FAFS

FCIL

FEG PAB
Fond catalytique FTI

HKI

Hunger project

40
INDIEN

IntraHealth

JCA

Medecins sans frontiéres

Ndéyi Jirim

Passeport Pour une Naissance (PPN)

Projet de Jambaar

SightSavers

URMUSAD

Wilaya

World Vision

 Cartographie des interventions des ONG dans la région de Diourbel

41
C. Les interventions des partenaires
 Dépouillement des données
Nombre de projets : 137 Fourchette de date : 2004_ 2013

 Domaines d’intervention

Répartition des projets par domaine


43

30

4 4
1 1 2 2 1 1
0 0

 Projets et intervenants

Les partenaires au développement dans la région de Diourbel

18%

82%

Coopération décentralisée Partenaires Techniques et Financiers (PTF)

42
 La Coopération décentralisée

Les acteurs de la coopértion décentralisée dans la


région de Diourbel

France Espagne Belgique

4%

42%
54%

 Les Partenaires Techniques et Financiers

Les Partenaires Techniques et financiers dans la région de Diourbel

61

23 25
12
6 4 1 2 2

43
 Cartographie des interventions des partenaires dans la région de Diourbel

44
2. 3. Région de Fatick
 Présentation sommaire de la région
Nom : Fatick
Statut : région administrative
2
Superficie : 7 930 km (4,03 % de la superficie totale du pays)
Nombre d’habitants : 714 674 habitants
Densité : 104hbts au km²

Taux de Préscolaire Moyen Primaire Secondaire


scolarisation
10,4% 80,1% 100,4% 44,5%

Taux de 5,2%
chômage

La région de Fatick, sur la base des données recueillies compte 387 projets. L’Etat est le principal
intervenant avec 329 projets. Ces acquis sont à mettre en relation avec la mise en œuvre du
Programme National de Développement Local (PNDL), mais également du PAPIL et dans une
moindre mesure du PAFA.
S’agissant des ONG, OCB et autres, 58 projets ont été comptabilisés avec une multitude
d’intervenants (ACCC, ACDEV, Action Aid, ANMFR, ARAF AFFEE, APIS, WAAM, OCEANIUM etc.).
L’analyse des domaines d’interventions de ces acteurs montre que leurs interventions sont orientées
pour l’essentiel dans les domaines de l’éducation, la formation et la santé. Toutefois, les secteurs de
l’hydraulique, de l’environnement, de l’agriculture, des équipements et infrastructures restent des
domaines d’interventions privilégiés.
Pour les partenaires au développement, les principaux pays intervenants sont la France, l’Espagne,
l’Italie et la Belgique avec des actions plus orientées dans le domaine du développement et de la
gouvernance locale.
Enfin, l’analyse des interventions dans la région Fatick montre que leur répartition spatiale est
favorable aux départements de Fatick et de Foundiougne qui bénéficient de plus d’interventions. Ce
fait s’explique par la position géographique de Foundiougne qui s’ouvre sur le littoral, constituant la
majeure partie des iles du Saloum. Il est un site touristique par excellence et un territoire aux
nombreuses potentialités. Fatick, capitale régionale, quant à lui a plus bénéficié d’un ambitieux plan
d’investissement en infrastructures et équipements. Le département de Gossas étant le moins nanti
du côté des interventions.

A. Les interventions de l’État


 Dépouillement des données
Nombre de projets : 329 Fourchette de date considérée : 2007_ 2015

45
 Domaines d’intervention

Répartition des interventions de l'Etat par domaine dans la région de


Fatick
154

78
50

11 13 5 11
1 0 1 3 0 1

 Les intervenants (État)

Répartition des interventions de l'Etat à l'échelle de la région de Fatick

1%
3%

96%

Projets et programme de l’Etat Etat et ses démembrements Collectivités locales

46
Répartition des interventions de l'Etat à l'echélle des
départements de Fatick

Gossas
Etat/Demembrements
Foundiougne CL
Programmes et projets
Fatick

0 50 100 150 200

 Cartographie des interventions de l’État dans la région

B. Les interventions des ONG et autres


 Dépouillement des données
Nombre de projets : 58 Fourchette de date considérée : 2010

47
 Domaines d’intervention

Répartition des projets des Ong et Ocb dans la région de Fatick par
domaine

26

6 5
4 4 3 2 1
0 0 0 0 0

 Liste des Intervenants


ACCC
ACDEV
Action Aid
Action Développement (ACDEV)
ANMFR
ARAF
Associatio Femme-Enfant- Environnement (AFEE)
Association contre les parasitoses infantiles au Sénégal (APIS)
Association Femme Enfant Environnement
Association Régionale des agriculteurs de Fatick
CARITAS
Catholic Children Fund
CDESCOFI
CFIE
Ecole Saint Marcel
Ecoles de Brousse au Sénégal (EBS)
Femme Enfant Environnement ( FEE)
GESTU
Fonds Européen de Développement (FED)

48
GERM /AD
GIE Diamaguéne
Green Sénégal
Heifer Sénégal International
Ingénieurs sans frontières
JFD
Kocc Barma
La Fac métiers de l' Essonne
Mairie de Rome
Maison Des Eleveurs (MDE/ Fatick)
MDG/F
Ndef Leng
Niombatto SARL
OCEANIUM
PAEM Classes
Papier de l’espoir
PDIF
Réseau Africain pour le Développement intégré (RADI)
Réseau des Agriculteurs du Delta du Saloum (RADS)
Senegazelle
Sine Saloum échange
Solidarité Nationale et Internationale
SOS-FAIM (PDIF)
Union Internationale pour la Conservation de la Nature ( UICN)
WAAME
World Vision ADP Niakhar

49
 Cartographie des interventions dans la région de Fatick

C. Les interventions des partenaires


Nombre de projets : 55 Fourchette de date considérée: 2004_ 2013

 Domaines d’intervention

Répartition des interventions des partenaires par secteur d'activité dans la


région de Fatick

11
9 9

5
4 4
3 3
2 2
0 0 0

50
 Projets et intervenants

Les partenaires au développement dans la région de Fatick

45%

55%

Coopération décentralisée Partenaires Techniques et Financiers (PTF)

 La coopération décentralisée

Les acteurs de la coopération décentralisée dans la région de


Fatick
3% 7%
20%
27%

43%
Belgique ESPAGNE FRANCE ITALIE MAROC

51
 Les partenaires techniques et financiers (PTF)

Interventions des PTF dans la région de Fatick

13

2
1 1 1

BAD CTB GIZ PAM USAID Projet


Italien pour
la Sécurité
alimentaire
(PISA)

 Cartographie des interventions de la coopération décentralisée dans la région


de Fatick

52
2. 4. Région de Kaffrine
 Présentation sommaire de la région
Nom : Kaffrine
Statut : région administrative
Superficie : 11262 (5,72% de la superficie totale du pays)
Nombre d’habitants : 567 763 habitants
Densité : 50 hbts au km²

A. Les interventions de l’État


 Dépouillement des données
Nombre de projets : 9 Fourchette de date : non renseignée

Un regard global sur les interventions au sein de la région de Kaffrine montre que celle-ci bénéficie de
très peu de projets d’investissements. Au total, on dénombre 77 projets, avec une présence massive
des ONG et OCB qui sont de très loin les principaux intervenants avec 68 projets. On note la quasi-
absence de l’Etat et des acteurs de la coopération décentralisée avec respectivement 9 et 2 projets
répertoriés. Toutefois, il faut signaler que cette situation pourrait provenir de la non disponibilité des
informations. En effet, Kaffrine est une région nouvellement créée (2008) et certaines informations
sont centralisées au niveau de Kaolack et échappent à l’ARD.
Par ailleurs, soulignons que Kaffrine est l’une des régions les plus démunies du Sénégal avec une
carence des investissements de l’Etat en biens et services. C’est pour combler ce vide, que des ONG
comme Word vision , GADEC , Caritas, etc. ont ciblé la région dans le cadre de leurs interventions.
Leurs actions sont à caractère multisectoriel touchant plusieurs domaines à la fois (éducation, santé,
agriculture, sécurité alimentaire, eau, assainissement, etc.). L’objectif est de lutter contre la pauvreté
qui assaille la région afin de satisfaire les besoins de base des populations.
En fin, il apparait que ces investissements ont été beaucoup plus importants dans la capitale régionale
c'est-à-dire le département de Kaffrine mais également Kounguel qui bénéficient de plus
d’investissements au détriment de Birkelane, Maleme hodar.

53
 Domaines d’intervention

Répartition des interventions de l'Etat dans la région de Kaffrine


2 2

1 1 1 1 1

0 0 0 0 0

 Les Intervenants (État)

Répartition des interventions de l'Etat à l'echélle des départements


de Kaffrine

Mbirkilane 0

Kougheul 6 Etat/Demembrements
CL
Malem Hodar 1
Programmes et projets

Kaffrine 2

0 2 4 6

54
 Cartographie des interventions de l’État dans la Région de Kaffrine

B. Les interventions des ONG, OCB et autres


 Dépouillement des données
Nombre de projets : 68 Fourchette de date considérée : NR

 Domaines d’intervention

Nbre de projets concernés


70
60
50
40
30
20
10
0

55
 Liste des principaux intervenants
Abt
ADG PASA MESOCC
Caritas
GADEC
PENCCUM BAMBOUCK
PRODIAKT
TOSTAN
WORLD VISION

 Cartographie des interventions des ONG dans la région

C. Les interventions des partenaires


 Dépouillement des données
Nombre de projets : 28 Fourchette de date : 2006_ 2011

56
 Domaines d’intervention

Répartition des intervention des partenaires par domaine


d'intervention à Kaffrine
13

2 2
1 1 1 1 1
0 0 0 0 0

 Projets et intervenants

Les partenaires au développement dans la région de Kaffrine

7%

93%

Coopération décentralisée Partenaires Techniques et Financiers (PTF)

 La Coopération décentralisée
Intervenants Nombre de
projets
Italie 1
Espagne 1

57
 Les Partenaires techniques et financiers

Les PTF dans la région de Kaffrine


9

3
2
1 1 1 1 1 1 1

 Cartographie des interventions de la coopération décentralisée

58
2. 5. Région de Kaolack
 Présentation de la Région de Kaolack
Nom : Kaolack
Statut : région administrative
Superficie : 5 357 km² (2,72 % de la superficie totale du pays)
Nombre d’habitants : 962 019 habitants
Densité : 180 hbts au km²
Taux de Préscolaire Primaire Moyen Secondaire
scolarisation

5,9% 84,61% 63,4% 41%


Taux de 26,8%
chômage

Les résultats du dépouillement des données concernant les interventions montrent que celles
de l’Etat s’élèvent à 107 projets, celles des ONG à 73 projets et enfin celles de la coopération
décentralisée à 10projets.

S’agissant de l’analyse des interventions de l’Etat, il en ressort un déséquilibre criard entre les
secteurs d’intervention, et montre également ses différents leviers à savoir le PNDL et PAFA
dans sa politique de développement.

L’analyse globale qui peut être portée ainsi aux résultats est que l’Etat du Sénégal a plus mis
Les Interventions de l’Etat
l’accent dans sa politique de développement, dans le secteur de l’éducation_formation_santé
au détriment des domaines dits domaines de production ou domaines économiques.
II / Dépouillement des données
Un état de fait qui s’applique à une région par ailleurs, qui a comme principales activités pour
Nombre de projets : 107
sa population totale en générale et celle rurale en particulier, l’agriculture et l’élevage1.
Fourchette de date : 2010_ 2014
Une telle politique s’explique de la part de l’Etat par la volonté d’atteindre les OMD notamment
ceux liées à l’éducation. Les ONG quant à elles, tout comme l’Etat privilégient le secteur de
A/l’education_formation_santé,
Domaines d’intervention dans une région marquée entre autres par une insalubrité
accentuée de son environnement.

Une telle ressemblance peut démontrer une volonté de la part de l’Etat d’harmoniser les
différentes interventions dans les collectivités locales.

L’importance du secteur de l’éducation_formation_santé s’explique aussi par le fait que PLAN


international s’est donné comme principale mission, l’éducation des enfants avec son projet
A.1000
LesFilles dans la région,des
interventions les départements
ONG, OCBdeetKaolackautreset de Nioro étant ceux qui ont le plus
bénéficié de ses interventions.
 Dépouillement des données
Contrairement
Nombre aux :autres
de projets 107 intervenants, la coopération
Fourchette décentralisée avec
de date : 2010_ principalement la
2014
France et l’Espagne a plus mis l’accent sur le domaine de l’Hydraulique_eau_assainissement.

59
 Domaines d’intervention

Répartition des interventions de l'Etat dans la région de Kaolack

41

30

15
7 7
4 2
0 0 1 1 0 0

 Liste des Intervenants (État)

Répartition des interventions de l'Etat à l'échelle de la région de Kaolack

2%

11%

87%

Projets et programme de l’Etat Etat et ses démembrements Collectivités locales

60
Répartition des interventions de l'Etat à l'echélle des
départements de Kaolack

Guinguineo
Etat/Demembrements
Nioro du rip CL
Programmes et projets
Kaolack

0 20 40 60 80

 Cartographie des interventions de l’État dans la région de Kaolack

C. Les interventions des ONG, OCB et autres


 Dépouillement des données
Nombre de projets : 73 Fourchette de date : 2010_ 2014

61
 Domaines d’intervention

Répartition des interventions des ONG et OCB à l'échelle de la région de Kaolack


29

12 11
8 8
4 5
0 0 1 0 0 0

 Liste des Intervenants


Intervenants
ANE
Asprodeb
Bamtaare

62
 Cartographie des interventions des ONG et OCB dans la région de Kaolack

C. Les interventions des Partenaires


 Dépouillement des données
Nombre de projets : 245

 Domaines d’intervention

Répartition des interventions des prtenaires par secteur d'activité

312

110
65
1 9 11 1 0 5 0 1 0 14 3

63
 Projets et intervenants

Les partenaires au développement dans la région de


Kaolack
4%

96%

Coopération décentralisée Partenaires Techniques et Financiers (PTF)

 La coopération décentralisée

Les acteurs de la coopération decentralisée

France Espagne Italie

10%
30%

60%

64
 Les Partenaires Techniques et Financiers

Les PTF dans la région de Kaolack

230

1 1 3

Plan Usaid GIZ l’UNICEF et le


PAM

 Cartographie des interventions des partenaires

65
2. 6. Région de Kédougou
 Présentation de la Région
Nom : Kédougou
Statut : Région administrative
7
Superficie : 16 800 km (8,53 % de la superficie totale du pays)
8
Nombre d’habitants : 151 715 habitants
Densité : 9 habitants au km²
Taux de Préscolaire Primaire Moyn Secondaire
scolarisation
9,1% 84,4% 57,0% 26,9%

L’examen des interventions dans la région de Kédougou révèle un nombre important de


projets estimé à un total de 384. L’analyse montre une disparité des interventions au niveau
des collectivités locales, le département de Kédougou reste le principal bénéficiaire des
projets au détriment de Saraya et de Salémata. L’Etat apparait comme le principal
intervenant avec 247 projets, 98 projets pour les partenaires au développement (ONG et
OCB).
L’intervention de l’Etat dans les différents départements fait état de la dominance des projets
et programmes dans le département de Kédougou.
Le secteur de l’éducation-Formation-Santé reste un domaine privilégié des interventions.
L’Etat, par le biais des collectivités locales et ses services déconcentrés, a effectué 180
interventions dont 114 projets dans le secteur des équipements et infrastructures. La
présence de l’Etat en termes d’investissement dans la zone peut s’expliquer par l’existence
des ressources minières en l’occurrence l’extraction de l’or.
A l’exclusion du domaine multisectoriel, les actions des partenaires au développement dans
la zone se sont plus orientées vers les domaines de l’agriculture-pêche-élevage(4), de la
gouvernance locale(9) et de l’éducation-santé-formation(6). Cependant les interventions des
ONG et OCB ont été plus présentes au niveau de la commune de Kédougou.

A. Les interventions de l’État


 Dépouillement des données
Nombre de projets : 247 Fourchette de date : 2006_ 2012

7
http://fr.wikipedia.org/wiki/K%C3%A9dougou_(r%C3%A9gion)
8
Plaquette-Senegal-en-chiffres RGPHAE 2013
66
 Domaines d’intervention

Répartition des interventions de l'Etat par domaine dans la région de


Kedougou
114

36 31
16 20
8 10 4 10
0 0 3 0

 Les Intervenants (État)

67
 Cartographie des interventions dans la région de Kédougou

B. Les interventions des ONG, OCB et autres


 Dépouillement des données
Nombre de projets : 97 Fourchette de date considérée : 1997_
2014

68
 Domaines d’intervention

Répartition des interventions des ONG et OCB selon le


domaine
66

9 6
2 3 4 0 0 2 3 2 0 0

 Principaux Intervenants
Intervenants
AGIR
Action aid
Africare
AKAD
CARITAS
CRS
ENDA LEAD AFRIQUE
EREVA
FAST TRACK
GADEC
LUMIERE
MDL
OROMIN
PASMI
PDESOC
RANDGOLD
TOSTAN
WORD VISION
USDA
Oxfam America

69
 Cartographie des interventions des ONG dans la Région de Kédougou

C. Les interventions des Partenaires


 Dépouillement des données
Nombre de projets : 42 Fourchette de date : 2006_ 2008

70
 Domaines d’intervention

Répartition des interventions des partenaires par secteur d'activité dans la


région de Kédougou

26

4 5
3
0 1 1 0 0 1 0 0 0 0

 Projets et intervenants

Les partenaires dans la région de Kédougou


7%

93%
Coopération décentralisée Partenaires techniques et financiers

 La Coopération décentralisée
Intervenants Nombre de projets
Espagne 03

71
 Les Partenaires techniques et financiers (PTF)

Les PTF dans la région de Kédougou

23

6 6 5
3 3 4
2 2 1

 Cartographie des interventions des partenaires

72
2. 7. Région de Kolda
 Présentation sommaire de la région
Nom : Kolda
Statut : Région administrative
9
Superficie : 13 771 km (7 % de la superficie totale du
pays)
10
Nombre d’habitants : 662 455 habitants
Densité : 48 habitants au km²

Taux de Préscolaire Moyen Primaire Secondaire


scolarisation
7,8% 47,7% 72,6% 30,4%

Taux de 7,4%
chômage

Une analyse des interventions de l’État, des ONG et des partenaires au développement
(coopération décentralisée, PTF) dans la région de Kolda fait ressortir les domaines qui
retiennent le plus l’investissement dans les collectivités locales. Sur les 237 projets
recensés dans la région, les domaines qui enregistrent le plus l’investissement sont
l’Équipement-Infrastructures, l’hydraulique, l’Agriculture-Élevage-Pêche et l’Éducation-
Formation-Santé. La prédominance du domaine de l’Équipement-infrastructure réside
dans l’enclavement de la région. L’appartenance de la région à la zone climatique
Soudano-Guinéenne chaud et humide explique l’importance du domaine de
l’hydraulique, de l’Agriculture-Élevage-Pêche.

Cette situation favorise une importante production agricole, l’abondance de la


pluviométrie et les ressources en eau dont dispose la région. On constate une disparité
entre les départements. En effet, le département de Kolda bénéficie le plus des
financements enregistrés dans la région. L’investissement de l’État dans les collectivités
locales s’est plus effectué par le biais du PNDL, du PAPIL, et du PEPAM qui constituent
les principaux intervenants sur les 120 projets recensés. Pour ce qui concerne
l’intervention des ONG dans cette région, on dénombre un ensemble de 95 projets. Ces
derniers ont été principalement réalisés par le Caritas et le CRS. S’agissant des
partenaires au développement (coopération décentralisée, PTF) les principaux
intervenants sont l’Espagne (14) et la France (8) pour un total de 22 projets répertoriés.
Les investissements des ONG et des partenaires au développement sont plus centrés
dans le domaine de l’Éducation-Formation-Santé. Ce fait est dû à la faiblesse du taux de
scolarisation et la forte mortalité qu’enregistre la région.

9
http://fr.wikipedia.org/wiki/Kolda_(r%C3%A9gion)
10
Plaquette-Senegal-en-chiffres RGPHAE 2013
73
A. Les interventions de l’État
 Dépouillement des données
Fourchette de date : 2006_ 2012 Nombre de projets : 120

 Domaines d’intervention

Répartition des interventions de l'Etat par domaine dans la région de Kolda


35

19 18
15
10
6
4 4
2 2 2 2
0

 Liste des intervenants (État)

74
 Cartographie des interventions de la région de Kolda

C. Les interventions des ONG, OCB et autres


 Dépouillement des données
Nombre de projets : 95 Fourchette de date considérée : 2009_ 2012

75
 Domaines d’intervention

Répartition des interventions des Ong et Ocb par domaine dans la région de
Kolda
44

20
12 12
8
2 2 3 1
0 0 0 0

 Liste des intervenants


7a
acdis
Action Aide
ACUPROS
ADECK
AFBP

Aide & Action


ALEMI
AMA
ASACASE
ASC Teddugal
AVSF
CARITAS
Child Fund
Christian Children Fund (CCF)
CLCOP

76
cœurs unis
CRS
FEERE
FODDE
FONDATION GOUNEYI
Fondation Guné
HOPE 87
LA LUMIERE
MEDICOS DEL MUNDO
OFAD
OFAD NAFORÉ
PAEFK
PAN-AFRICA
PEACE COVPS
SINTRAN HOUAR
TOSTAN
TOUDAVOU
USU/FODDE
World Education
WORLD EDUCATION
WORLD VISION
YARAMA

77
 Cartographie des interventions des ONG dans la région de Kolda

C. Les interventions des Partenaires


 Dépouillement des données
Nombre de projets : 42 Fourchette de date : 1998_ 2013

 Domaines d’intervention

Répartition des interventions des partenaires par secteur d'activité


dans la région de Kolda
17

6
3 2 2 3 2 2
1 1 0 1 1 1

78
 Projets et intervenants

Les partenaires au développement dans la région de Kolda

48%

52%

Coopération décentralisée Partenaires Techniques et Financiers (PTF)

 La Coopération décentralisée

les acteurs de la coopération décentralisée dans la région


de Kolda
36%

64%

France Espagne

 Les Partenaires techniques et financiers

Les PTF dans la région de Kolda

10
9

USAID UNICEF OMVG

79
 Cartographie des interventions des partenaires

80
2. 8. Région de Louga
 Présentation de la Région
Nom : Louga
Statut : région administrative
Superficie : 4 769km² (2,42 % de la superficie totale du pays)
Nombre d’habitants : 874 193 habitants
Densité : 35 hbts au km²

Taux de Préscolaire Moyen Primaire Secondaire


scolarisation
6,0% 39,8% 62,3% 26,0%

Taux de 7,7%
chômage

L’analyse des investissements dans la région de Louga révèle l’existence des disparités
entre les collectivités locales. Les départements de Louga et Linguère enregistrent le
nombre d’intervention le plus élevé au détriment du département de Kébémer. La position
géographique du département de Louga peut expliquer l’engrangement de la plus grande
partie des investissements.

Selon le type d’acteur, l’Etat avec ses programmes et services (PNDL, BIC, FECL)
constitue un des plus importants bailleurs de la région avec 274 projets. L’étude montre
que les Partenaires Techniques et Financiers (PTF), les ONG et les OCB sont intervenus à
hauteur de 162 projets. L’importance de ces interventions s’explique par la tradition
migratoire des populations de la région. Il faut noter que la commune de Linguère
engrange la plus grande partie des interventions des ONG et OCB avec un intervalle
compris 54 et 58 projets contre (51 et 54) projet pour le département de Louga et (47 à 51)
pour Kébémer. Plus de la moitié des interventions sont réalisées par Luxdev. Par ailleurs,
la région bénéficie de la coopération décentralisée avec le partenariat des pays comme la
France, l’Espagne et l’Italie. Mais la majeure partie de ces interventions est localisée dans
le département de Louga.

S’agissant des domaines d’intervention, ils sont plus portés dans le secteur de l’éducation,
la formation et la santé et les projets pour la promotion socio-économique ainsi que la
réalisation d’équipements et d’infrastructures au détriment des autres secteurs comme le
tourisme et les activités du secteur primaire qui pourtant disposent de réelles potentialités.

81
A. Les interventions de l’État
 Dépouillement des données
Nombre de projets : 274 Fourchette de date : 2008_ 2013

 Domaines d’intervention

Répartition des interventions de l'Etat par domaine dans la région de Louga


133
119

65 66
57 51
35

0 0 2 0 0 6

 Liste des Intervenants (État)

82
Répartition des interventions de l'Etat à l'echélle des
départements de Louga

Louga 3

Etat/Demembrements
Kebemer 52 CL
Programmes et projets
Linguere 214

0 50 100 150 200 250

 Cartographie des interventions de l’État dans la région

B. Les interventions des ONG, OCB et autres


 Dépouillement des données
Nombre de projets : 162 Fourchette de date considérée : NR

83
 Domaines d’intervention

Répartition des interventions des ONG et OCB dans la région de Louga

124

29
7 2
0 0 0 0 0 0 0 0 0

 Liste des ONG et OCB Intervenants


ABT/USAID
ACDEV
ASBEF
ASREAD
CERFLA
CISV
EDB/PLAN
Eglise Evangélique Luthérienne du Sénégal
EWA
Fédération des associations paysannes de la région de Louga
GELD
SOS SAHEL

84
 Cartographie des interventions dans la région de Louga

C. Les interventions des Partenaires


 Dépouillement des données
Nombre de projets : 161 Fourchette de date considérée: 2003_ 2013

85
 Domaines d’intervention

Répartition des interventions des partenaires dans la région de Louga par


domaine d'intervention
116

7 5 4 6 10
1 0 0 1 0 0 2

 Projets et intervenants

Les partenaires au développement dans la région de Louga


21%

79%

Coopération décentralisée Partenaires Techniques et Financiers (PTF)

86
 La coopération décentralisée

les acteurs de la coopération décentralisée dans la région de Louga

20%
37%

43%

France Espagne Italie

 Les partenaires techniques et financiers

Les PTF dans la région de Louga

58
52

14
3

Luxdev Onudi Plan Pnud

87
 Cartographie des interventions de la coopération décentralisée dans la région
de Louga

88
2. 9. Région de Matam
 Présentation de la Région de Matam
Nom : Matam
Statut : région administrative
Superficie : 29 445 km² (14,96 % de la superficie totale du
pays)
Nombre d’habitants : 562 539 habitants
Densité : 19 hbts au km²
Taux de Préscolaire Primaire Moyen Secondaire
scolarisation
4,7% 56,2% 39,4% 20,9%

L’étude menée dans la région de Matam montre une grande disparité dans la région. En
Taux de chômage : 7,3%
effet, le département de Matam enregistre plus d’interventions devant celui de Kanel et de
Ranérou. Ainsi, on enregistre plus d’interventions au niveau des ONG avec 419 projets
contre 72 du côté de la coopération décentralisée. Ces deux intervenants ont plus investi
dans le domaine de l’éducation, de la formation et de la santé du fait que l’éducation
constitue un objectif prioritaire qui devrait permettre l’accès du plus grand nombre aux
niveaux de qualification les plus élevés et la santé qui veille sur l’environnement immédiat
des habitations afin d’en assurer la prévention mais aussi l’action curative. L’état n’est pas
en reste, car même si l’intervention des ONG domine, celui-ci est intervenu sur 281
projets et son intervention est plus accès dans le domaine de l’agriculture, de l’élevage et
de l’artisanat. Ceci s’explique du fait que dans la région de Matam, l’agriculture et
l’élevage constituent les principales activités économiques. Ces deux activités occupent
90% de la population. La sylviculture, la pêche, l’artisanat et les mines y sont également
importants et constituent des atouts de taille.

La coopération décentralisée quant à elle enregistre moins d’interventions et a plus vu la


participation de la France avec 34% et de Luxembourg avec 23% contre 19% pour la
chine et 18% pour le japon.

Ces investissements peuvent être lus comme une volonté de l’Etat de corriger les
déséquilibres endémiques entre la capitale et les régions de l’intérieur en termes
d’infrastructures et d’équipements sociaux de base.

A. Les interventions de l’État


 Dépouillement des données
Nombre de projets : 281 Fourchette de date considérée : 2009_ 2012

89
 Domaines d’intervention

Répartition des interventions de l'Etat par domaine dans la région de Matam

92
74

34
18 19 17
9
0 4 0 1 2 2

 Liste des intervenants (État)

90
 Cartographie des interventions de l’État dans la région de Matam

B. Les interventions des ONG et autres


 Dépouillement des données
Nombre de projets : 419 Intervenants : 34 Fourchette de date : ND

91
 Domaines d’intervention

Répartition des interventions par domaine des ONG et OCB dans la région de
Matam

254

68
29 19 12 17
8 0 0 0 9 1 2

 Liste des ONG et OCB Intervenants dans la région de Matam


ADESBA

ADOS

ADOS/CR DE OURO SIDY-CONSEIL GENERAL DE LA DROME

AVSF

CERFLA

COUNTERPART INTERNATIONAL

CREPA

CREPA/UNICEF

DAO

Dept Drome

EGAB (ENTENTE DES GROUPEMENTS ASSOCIES POUR LE DEVELOPPEMENT A LA BASE)

ELEVAGE SANS FRONTIERES

FAFD

FAST TRACK

FORUM CIVIL

GRDR

GRET-PACEPAS

HEKS

92
Intervenant Principal

Le Partenariat

LE PARTENARIAT/REGION DE MATAM-REGION NORD PAS DE CALAIS

Migrants

MOUVEMENT CITOYEN

NESA

OFADEC

OIF

PAISD

PAISD-ASSOCIATION RESSORTISSANTS AGNAM EN FRANCE (ALDA)

PAISD-ASSOCIATION RESSORTISSANTS MEDINA TOROBE EN FRANCE

PAISD-ASSOCIATION RESSORTISSANTS SORINGHO ET ENVIRONS EN FRANCE (SORIFORA)

TOSTAN

UNION SOLIDARITE JEUNES DE OUROSSOGUI

USE

WHEPSA

 Cartographie des interventions des ONG dans la région de Matam

93
C. Les interventions des partenaires
 Dépouillement des données
Nombre de projets : 151 Fourchette de date considérée: 1995_ 2013

 Domaines d’intervention

Répartition des interventions des partenaires dans la région par


domaine d'intervention

62

32
22

7 6 5
1 2 0 1 2 0 0

 Projets et intervenants

Répartition des interventions des partenaires dans la région de


Matam

48%
52%

Coopération décentralisée Partenaires techniques et financiers

94
 La Coopération décentralisée

Les acteurs de la coopération décentralisée dans la région de


Matam
2% 1% 1%
23%
34%

2%

18%
19%

France Italie Japon Inde Luxembourg Chine Suisse Chine

 Les partenaires techniques et financiers

les PTF dans la région de Matam


18
16

11

6
5
4 4
2 2
1 1 1

95
 Cartographie des interventions de la coopération décentralisée

96
2. 10. Région de Saint-Louis
 Présentation de la Région de Saint-Louis11
Nom : Saint-Louis
Statut : région administrative
Superficie : 19241 km² (9,78 % de la superficie totale du
pays)
Nombre d’habitants : 908 942 habitants
Densité : 47 hbts au km²

L’étude faite dans la région de Saint Louis montre que différentes interventions ont été
menées dans la localité. En effet, les ONG enregistrent 170 interventions contre 188
interventions du côté de l’État et 47 dans le cadre de la coopération décentralisée. Mais
les investissements des ONG dans cette région peuvent être analysés comme des
mesures d’atténuation des disparités et de la restructuration de l’espace national. Ces
investissements des ONG et des acteurs de la coopération décentralisée sont une
contribution non négligeable à l’alimentation de la situation des populations des zones
démunies du Sénégal mais aussi pour remédier aux carences de l’État qui ne fournit pas
assez de bien et de services. De ce fait, si l’État investit plus dans les équipements et les
infrastructures, les ONG elles, ont misé sur les équipements mais aussi sur l’éducation, la
formation, la santé et dans une moindre mesure l’action sociale. Ainsi, pour les ONG Plan
Saint-Louis a fait plus d’interventions au moment où du coté de l’État le BCI devance les
autres intervenants de loin. La coopération décentralisée n’est pas en reste car ses
interventions sont aussi dirigées vers l’éducation et la formation. Ce qui veut dire que cette
région présente un niveau d’équipement plutôt convenable et homogène dans son
ensemble.

Toutefois, l’étude spatiale des interventions dans la région de Saint Louis montre une
grande disparité. En effet, l’État et les OCB ont plus intervenu dans le département de
Podor alors que la coopération décentralisée a plus mené ses actions dans celui de Saint -
Louis du fait de son caractère de chef lieu de région.

A. Les interventions de l’État


 Dépouillement des données
Nombre de projets : 188 Fourchette de date : 20

11
Source : Plaquette / le Sénégal en chiffres RGPHAE 2013, Septembre 2014.
97
 Domaines d’intervention

Répartition des interventions de l'Etat par domaine dans la région de Saint


Louis
116

39
24
0 5 0 0 0 1 1 0 0 0

 Liste des Intervenants (État)

98
 Cartographie des interventions dans la région de Saint-Louis

B. Les interventions des ONG, OCB et autres


 Dépouillement des données
Nombre de projets : 170 Fourchette de date considérée : 2010_ 2011

99
 Domaines d’intervention

Répartition des interventions des Ong et Ocb dans la région de Saint louis par
domaine

106

32

0 7 2 0 0 2 4 3 0 0 0

 Liste des ONG et OCB Intervenants


Association 2400 Mafique Coopération Française (Co-développement)
Association Amitiés les Mureaux
CDIG / Coopération Espagnole
COMASEL
COUNTERPART INTERNATIONAL
Electricité sans Frontière(ESF) /CDFP de Podor
FAST TRACK
Institutions de financement (CNCAS, ACEP,
ISRA, Africa Rice (ex ADRAO), CIFA
Mutuelles d’Epargne et de Crédit,…)
Nord Pas De Calais
PARTENARIAT
PGL
Régions Nord Pas de Calais, Midi Pyrénées et Conseil général du nord
Rézé
Rhône Alpes
Sicoval, RADI, PIDEL,
Solidarités Nationales et Internationales (S.N.I)

100
Terre des Hommes
Trois marigots

 Cartographie des interventions dans la région

C. Les interventions des partenaires


 Dépouillement des données
Nombre de projets : 244 Fourchette de date : 1994_ 2013

101
 Domaines d’intervention

Répartition des interventions des partenaires dans la région de Saint Louis

94

60
37
16
9 6 5
2 2 2 2 0 3

 Projets et intervenants

Répartition des interventions des partenaires dans la région de Saint


Louis
19%

81%

Coopération décentralisée Partenaires techniques et financiers

102
 La coopération décentralisée

Les acteurs de la coopération décentralisée dans la région de


Saint Louis

4%
47%

49%

France Espagne Italie

 Les partenaires techniques et financiers

Les PTF dans la région de Saint Louis


177

2 2 2 2 2 2 2 1 1 1 1 1 3

103
 Cartographie des interventions de la coopération décentralisée dans la région
de Saint-Louis

104
2. 11. Région de Sédhiou
 Présentation sommaire de la région
Nom : Sédhiou
Statut : région administrative
Superficie : 7 330 km² (3,7 % de la superficie totale du
pays)
Nombre d’habitants : 452 994 habitants
Densité : 62 hbts au km²
Taux brut de Préscolaire Primaire Moyen Secondaire
scolarisation 9,1% 82,7% 67,3% 44,5%

Taux brut de 5%
chômage

En analysant les interventions dans la région de Sédhiou, on constate que le nombre de


projet répertorié est dérisoire (124 au total). Une telle situation peut s’expliquer par
l’enclavement de la région et le conflit qui y sévit depuis plusieurs années. A cela, il faut
ajouter que la région est nouvellement créée, car elle date de 2008. La disparité des
investissements est lisible entre les départements qui composent la région.

Considérant les acteurs qui interviennent au niveau de la région, l’État et ses divers
services constituent les premiers bailleurs avec un total de 117 projets contre 0 par les
ONG et les OCB. Les projets relevant de la coopération décentralisée se chiffrent à sept.
Dans cette dernière, il faut noter le partenariat de la région avec la France, l’Italie et
l’Espagne. Il apparaît une faible participation de la société civile dans la mise en œuvre
des projets.

Alors que la zone souffre d’un manque criard de services sociaux de base, les projets
portent sur les secteurs socioéconomiques au détriment des autres secteurs.

A. Les interventions de l’État


 Dépouillement des données
Nombre de projets : 117 Fourchette de date : 2011_ 2012

 Domaines d’intervention
 Données non fournies

105
 Catégories d’intervenants (État)

106
 Cartographie des interventions de l’État dans la région de Sédhiou

B. Les interventions des ONG, OCB et autres


 Dépouillement des données
Nombre de projets répertoriés dans la base de données : 0

C. Les interventions des partenaires


 Dépouillement des données
Nombre de projets : 10 Fourchette de date : 2005_ 2012

107
 Domaines d’intervention

Répartition des interventions par secteur d’activités


3,5
3
3
2,5
2
1,5
1 1 1 1
1
0,5
0

 Projets et intervenants

Répartition des interventions des partenaires dans la région de


Sedhiou
10%

90%
Coopération décentralisée Partenaires techniques et financiers

108
 La coopération décentralisée

Les acteurs de la coopération décentralisé dans la région de Sédhiou

11%
22%

22%
45%

France Espagne Italie Allemagne

 Les Partenaires techniques et financiers


Projet répertorié : 1 (PNUD)

 Cartographie des interventions de la coopération décentralisée

109
2. 12. Région de Tambacounda
 Présentation sommaire de la région
Nom : Tambacounda
Statut : région administrative
Superficie : 42 706 km² (21,5 % de la superficie totale du
pays)
Nombre d’habitants : 681 310 habitants
Densité : 16 hbts au km²

Taux brut de Préscolaire Primaire Moyen Secondaire


scolarisation

5,4% 51,1% 33,5% 22,0%

Taux brut de 7,1%


chômage

L’analyse montre que l’État, les ONG et les partenaires au développement ont réalisé 596
dans la région de Tambacounda. L’État accentue ses interventions dans le domaine
d’équipements et infrastructures. Cependant, Force est de constater un faible
investissement dans les secteurs porteurs de croissance comme le secteur du tourisme et
de l’artisanat. Par ailleurs, l’investissement dans les domaines de l’agriculture, pêche et
l’élevage qui représentent 77 % du P.I.B régional reste aussi faible.
Les ONG réalisent plus de projets que les autres acteurs 361 contre 228 pour l’Etat et pour
les partenaires au développement. Elles semblent substituer l’Etat en orientant leurs actions
vers les domaines tels que l’éducation, la formation et la santé (117), l’hydraulique, l’eau et
l’assainissement.
En ce qui concerne les partenaires au développement, les mécanismes de financement des
projets ne sont pas connus. L’essentiel de leurs interventions se localise dans le
département de Tambacounda. Ils sont cependant absents dans le département de
Koumpentoum. Le domaine de la gouvernance locale qui était souvent négligé par l’Etat et
les ONG reste le secteur de prédilection des partenaires au développement.
Enfin, les réalisations des différents intervenants sont marquées par un déséquilibre spatial
à l’intérieure de la région. Une concentration des projets est à noter au niveau de Goudiry.
Alors que la commune de Bakel reçoit la plus faible part des projets. La concentration des
projets dans le département de Goudiry repose sur l’apport considérable des migrants qui
ambitionnent d’améliorer les conditions de vie des populations de leur terroir d’origine.
Les interventions sont souvent limitées par l’enclavement et la dispersion des
établissements humains au niveau de la zone. Ces difficultés géographiques risquent
d’entraver les opportunités de développement. Le manque d’harmonisation des actions
menées par les différents acteurs du développement (État, ONG, coopération internationale)
est aussi à signaler.

A. Les interventions de l’État


 Dépouillement des données
Nombre de projets : 228 Fourchette de date considérée : 2010_ 2013

110
 Domaines d’intervention

Répartition des interventions de l'Etat dans la région de Tamba


138

68

24
1 0 1 0 0 0 0 0 0 3

 Liste des intervenants (État)

111
 Cartographie des interventions de l’État dans la région de Tambacounda

B. Les interventions des ONG et OCB


 Dépouillement des données
Nombre de projets : 361 Intervenants : ND Fourchette de date : 2010_ 2014

 Domaines d’intervention

Répartition des intervention par domaine

160
140
120
100
80
60
40
20
0

112
 Intervenants
Données non obtenues au cours de la recherche
 Cartographie des interventions des ONG dans la région de Tambacounda

B. Les interventions des Partenaires


 Dépouillement des données
Nombre de projets : 15
Fourchette de date considérée : 2005_ 2013

113
 Domaines d’intervention

Répartition des interventions par Domaine d'intervention

4
3,5
3
2,5
2
1,5
1
0,5
0

 Projets et intervenants
Pas de PTF répertoriés

 La coopération décentralisée

Part des acteurs dans les projets

13%
France 20%

Espagne

Italie
67%

114
 Cartographie des disparités à l’échelle de la région

115
2. 13. Région de Thiès
 Présentation sommaire de la région
Nom : Thiès
Statut : région administrative
Superficie : 6 670 km² (3,39 % de la superficie totale du pays)
Nombre d’habitants : 1 788 864 habitants
Densité : 268 hbts au km²

Taux de Préscolaire Primaire Moyen Secondaire


scolarisation
11,4% 84,5% 60,8% 41,6%
Taux de 12%
chômage

Un examen des investissements enregistrés dans la région de Thiès permet de


comptabiliser 230 projets. L’État, les ONG et les partenaires au développement (coopération
décentralisée, PTF) ont plus investi dans le domaine de l’Agriculture-Pêche-Élevage, de
l’Hydraulique-Eau-assainissement, de l’Équipement-infrastructure et du Tourisme-culture. La
valorisation de ces secteurs s’explique par la particularité de la région de Thiès du fait de
l’identification de 4 zones éco-géographiques : la grande côte dite zone du littoral ou zone
côtière des Niayes qui renferme d’importants potentialités hydro-agricoles ; la petite côte
avec son ouverture à la mer et son climat qui favorise le développement d’activités tels que
le tourisme et la pêche ; le bassin arachidier avec le développement de la monoculture de
l’arachide et la zone dite des massifs qui se caractérise par la richesse de son sous-sol. Les
projets réalisés par l’État sont aux nombres de 176. S’agissant de l’intervention des ONG, on
constate que les USA et Enda Lead Afrique francophone sont les principaux intervenants
sur les 4 projets que compte la région. Le dépouillement des données de l’investissement
des partenaires au développement a permis de dénombrer un total de 50 projets centrés
le plus dans le domaine de l’Éducation-Formation-Santé. La France vient en tête avec 26
projets réalisés soit un taux de 52% suivis de l’Espagne et de l’Italie avec respectivement
13 et 11 projets soit un de réalisations de 26 % et 22%. Après Dakar, la région de Thiès est
la plus urbanisée du Sénégal. Ce fait s’explique par les réalisations de l’État faites dans le
domaine de l’Équipement-infrastructure et de l’Éducation-Formation-Santé. Il convient de
noter l’existence de disparités entre les départements selon l’intervenant. En effet, les
investissements des ONG et des partenaires au développement sont beaucoup plus centrés
dans le département de Thiès et celui de Mbour.

A. Les interventions de l’État


 Dépouillement des données
Nombre de projets : 176 Fourchette de date considérée : 2010_ 2014

116
 Domaines d’intervention

Répartition des interventions de l'Etat par domaine dans la région de


Thiés
153

44
29 77
2 4
0 1 0 4 1 20
0 2 0

 Intervenants

117
 Cartographie des interventions de l’État dans la région de Thiès

B. Les interventions des ONG, OCB et autres


 Dépouillement des données
Nombre de projets : 04 Fourchette de date considérée : NR

118
 Domaines d’intervention

Répartition des interventions des ONG et OCB par domaine dans la région de
Thiés
1 1 1 1

0 0 0 0 0 0 0 0 0

 Liste des Intervenants


- USA
- Enda Lead Afrique Francophone

119
 Cartographie des interventions des ONG dans la région de Thiès

C. Les interventions des Partenaires


 Dépouillement des données
Nombre de projets : 77 Fourchette de date : 1999_ 2014

 Domaines d’intervention

Répartition des interventions des partenaires par secteur d'activité dans la région
de Thiés

15
13 13
12

7
4
3 3
2
1 1
0 0

120
 Projets et intervenants

Répartition des interventions des partenaires dans la région


de Thiès
35%

65%

Coopération décentralisée Partenaires techniques et financiers

 La coopération décentralisée

Répartion des interventions par acteur


22%

52%

26%

France Espagne Italie

 Les partenaires techniques et financiers

121
Les PTF dans la région de Thiès

8
7
4 4
3
1

 Cartographie des interventions de la coopération décentralisée dans la région


de Thiès

122
2. 14. Région de Ziguinchor
 Présentation de la Région
Nom : Ziguinchor
Statut : région administrative
Superficie : 7 352 km² (3,74% de la superficie totale du
pays)
Nombre d’habitants : 549 151habitants
Densité : 75 hbts au km²

Le dépouillement des données de la région de Ziguinchor montre un déséquilibre des


interventions de l’Etat, des ONG et des partenaires techniques et financiers dans les
différents domaines. Ces derniers concentrent l’essentiel des investissements dans les
secteurs tels que l’éducation-formation-santé et équipement-infrastructures au détriment des
autres domaines comme la micro finance... S’agissant des interventions de l’État, par le
biais de ses programmes et la collectivité, la région de Ziguinchor a pu bénéficier d’un
nombre de 655 projets en vue de faciliter l’accès aux services sociaux de qualité et la mise
en valeur judicieuse des ressources et potentialités. Cette région, affectée par des tensions,
bénéficie d’un nombre considérable d’investissements de la part des ONG(815) afin de
promouvoir la paix sociale et le développement. Quant aux partenaires au développement
l’Espagne et l’Italie restent les principaux bailleurs (121).
Par ailleurs, les différentes interventions révèlent une forte disparité au niveau des
départements. En effet, la plupart des investissements sont localisés dans le département de
Bignona. Contrairement au département d’Oussouye qui est moins bien loti en termes
d’investissement.
La région de Ziguinchor constitue une des zones les mieux dotées du Sénégal. Ces
investissements sont le résultat des nombreux efforts d'aide et de coopération entrepris par
l’Etat et les ONG pour consolider la paix sociale dans cette région aux potentiels énormes.

A. Les interventions de l’État


 Dépouillement des données
Nombre de projets (ETAT) : 655 Fourchette de date considérée: 2010_ 2012

123
 Domaines d’intervention

Répartition des interventions de l'Etat par domaine dans la


région de Ziguinchor

259

149

76
28 28 33 26
8 4 9 6 13 1

 Liste des intervenants (État)

124
 Cartographie des interventions de l’État dans la région de Ziguinchor

125
B. Les interventions des ONG, OCB et autres
Répartition des interventions par domaine des ONG, OCB et autres dans la
région de Ziguinchor

256 243

102
82 72

9 0 7 3 7 4 6 12

 Liste des ONG, OCB et autres intervenants dans la région de Ziguinchor


Accio Solidaria Del Valles
ACCP
ACRA
ADK
AFDI (Association Française )
AFEX
AFRICARE
AJAC KOULANAYES
AMA
APAD/COSPE
APE
ARADON/Terre des hommes
ASC
ASC + Mairie
ASC de jeunes

126
Association ARBRES
Association Carambénor
Association de Judo Française
Association Lire en Afrique
Bonne Volonté Individuelle
CCJ
CCPH/France
CCQ
Child Fund
CICR
CICR/Amis de la Casamance
CM+Pays de Savoie Solidaire +CCFD
Concern Universel /Gambie
CROIX ROUGE
Croix rouge Espagnole
Croix Rouge Sénégalaise
Diaspora
Diaspora de Dakar
Enda Santé
Entente de Diouloulou
expatrié
FADDO
GPF/REGIONAL
Kaghamen
Karoghen
les amis de Thionck essyl
Magdenhous (Pays Bas)
Mairie
MAIRIE +GPF
Mairie +Savoie Solidaire
MAP
Medecins Université DKR/Ressortissants Etudiants de Dianki

127
Medecins Université DKR/Ressortissants Etudiants de Dianki
Migrant
MOUNAJAB
OCEANIUM
Océanium
OCEANIUM /Eaux et Forets
ONG Univers-Sel
PADAC
Partenaire Espagnol
Partenaire Espagnol
Partenaire Individuel
Pays deSavoie Solidaire
Pays Savoie Solidaire
PIADESPC
PIADESPC/ CADP
PIADESPC/ Union Anamary
PIADESPC/ Union Anamary
Populations
Populations
Populations
Populations Locales
Privé
Projet de la guinée bissao
PROVAFIL
réalisé par un individuel
Saint Julien les Rosiers
Shell Sénégal
TOSTAN
USOFORAL
Veliminia Costiver (Gambie)
Word education
YMCA

128
 Cartographie des interventions des ONG dans la région de Ziguinchor

C. Les interventions des Partenaires


 Dépouillement des données
Nombre de projets : 121 Fourchette de date : 2000_ 2014

 Domaines d’intervention

Répartition des interventions des partenaires par


secteur

45

19 20 22
9 6 10 7
2 2 5 2 1

129
 Projets et intervenants

Répartition des interventions des partenaires dans la région de


Ziguinchor
25%

75%

Coopération décentralisée Partenaires techniques et financiers

 La coopération décentralisée

Les acteurs de la coopération décentralisée


20%

France
48%
Espagne

Italie

32%

 Les partenaires techniques et financiers

Les PTF dans la région de Ziguinchor


14
14 12
12
10
8 4
6 3
4 1 1 1
2
0

130
 Cartographie des interventions de la coopération décentralisée dans la région
de Ziguinchor

131
IV. PROBLÉMATIQUE DES IMPACTS DES INTERVENTIONS

Le questionnement des types d’intervention révèle l’existence d’un point commun à toutes
les réalisations : leur portée sociale. Il est donc aisé de les mettre en relation avec les
Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) dont le terme est prévu pour 2015. En
effet, la valorisation du capital humain est un aspect très important pour tous les acteurs.
Leurs interventions sont fortement orientées vers des objectifs de développement humain.
Par exemple la génération des revenus pour les couches sociales défavorisées ou exclues
du circuit économique normal, les projets pour l'amélioration des écoles, l'alimentation, la
santé, etc.
Voilà donc posée toute la problématique de l’accès des populations aux services sociaux de
base. Toutes ces interventions ont un objectif commun : (i) garantir plus de revenus
monétaires aux populations, (ii) leur donner des chances égales de se soigner en cas de
maladie et d’aller à l’école, (iii) d’apprendre un métier qui puissent leur permettre de trouver
un travail et gérer leur propre destinée, (iv) d’accéder à des services adéquats et à un
système d’eau et d’assainissement adaptés.
Mais au-delà d’un simple accès à un service, les interventions doivent prendre en compte
d’autres dimensions liées à la qualité du service, aux inégalités entre les sexes et aux
aspects de gouvernance qui peuvent influer sur les résultats escomptés par les différents
acteurs. En effet, ces services qui sont offerts par les acteurs du développement local
doivent être compris comme un tout inter-relié ayant des liens à l’intérieur des secteurs et
sous-secteurs. Par exemple, pour garantir à une population des chances réelles en matière
de santé, il est important de beaucoup travailler à leur accès à l’éducation, et on ne pourrait
pas être en bonne santé si l’on n’a pas accès à une eau saine et de qualité. Ces mises en
relations démontrent à suffisance la manière dont la réalisation d’infrastructures de base et
l’offre de services sociaux de base peuvent être imbriquées les unes aux autres.

ÉTUDE DE CAS
Le PADELU dans la commune d’arrondissement de Thiaroye sur mer
L’Etat du Sénégal, dans le cadre de sa politique de lutte contre la pauvreté, avait initié un
Programme dénommé PADELU (Programme d’Appui au Développement Local Urbain) pour
mieux assister les collectivités locales dans l’exercice de leur fonction. Ce programme
financé par l’Union Européenne à travers le 8ème FED (Fonds Européen de Développement)
avec une contrepartie de l’Etat et des collectivités locales bénéficiaires avait pour objectif de
promouvoir la maîtrise d’ouvrage communale des investissements à réaliser.
Il s’agit d’une approche innovante dont la démarche inscrite dans une stratégie générale de
lutte contre la pauvreté en milieu urbain. Son objectif consiste à améliorer le cadre de vie des
populations et leur accès aux services collectifs, par le soutien à des initiatives concertées et
programmées par les acteurs locaux.
Le programme a mobilisé un financement de 9.5 millions d’euros, réparti entre 17 communes
sur une période de 5 ans et ½. Il porte sur le secteur social (les équipements et les services),
l’accompagnement et le renforcement de capacités des acteurs (l’appui conseil, l’animation
et la formation) et l’appui aux micros et petites entreprises, source d’emplois et de revenus.
L’éligibilité des communes au PADELU dépend de la nature des projets, des secteurs ciblés
dans les domaines de la santé, de l’éducation, de l’hydraulique et de l’économie. En effet, la
commission de validation des projets exige aux communes :
- L’existence d’un cadre de concertation ;
- Une bonne santé financière pour la mobilisation de la contrepartie;

132
- Une maîtrise des procédures de gestion budgétaire ;
- Une implication des populations dans les prises de décision ;
- L’identification des secteurs prioritaires d’intervention ;
- L’existence d’un plan d’investissement communal ;
- L’intégration des activités genres dans l’élaboration des projets.
Ainsi, la commune d’arrondissement de Thiaroye sur mer fut retenue parmi les 17
communes éligibles au PADELU pour ses deux projets phares : la construction d’une
maternité avec logement de la sagefemme et d’une maison de la femme d’un montant total
117 208 000F avec une contrepartie de 11%. Située dans la partie Sud du département de
Pikine, elle est créée lors des réformes administratives et territoriales de 1996 (décret du 22
mars 1996).
Maison de la femme : Localisation : village de Thiaroye sur mer, Montant du financement :
65 122 200 FCFA, Contrepartie de la commune : 7 235 800 FCFA
Maternité avec logement de la Sage femme : Localisation : Cité ISRA de Thiaroye azur,
Montant du financement : 40 365 000 FCFA, Contrepartie de la commune : 4 485 000 FCFA
L’exécution de ces deux projets ont permis respectivement à la commune de renforcer sa
carte sanitaire, d’améliorer les conditions de soins, d’accouchement et de limitation des
naissances avec un équipement moderne, de contribuer à la régression des taux de
mortalités maternelles et infantiles, de promouvoir le développement des activités
socioéconomiques (la couture, la teinture, la coiffure …), la mise en place d’un fond de crédit
pour le financement des activités genres et la création d’emplois (Agents de Santé
Communautaire et Personnel de la maison).
Le PADELU a développé l’appui budgétaire dans la gestion des finances locales. Le choix
de faire inscrire les financements dans les budgets des communes est une démarche
importante. Cette démarche a permis aux autorités des communes bénéficiaires de recevoir
des formations en maîtrise d’ouvrage communale et aux procédures de décaissement.
La réalisation proprement dite des projets a nécessité le choix d’un Maitre d’œuvre technique
(le cabinet MDT ARCHITECTURE pour un montant de 6 000 000 FCFA) et d’un Maître
d’œuvre social (l’ONG ENDA ECOPOP pour un montant de 4 925 000 FCFA) et d’une
entreprise (SOATP/ARC pour un montant de 105 487 200 FCFA).
L’intronisation d’un maître d’œuvre social dans les procédures de marché est très appréciée.
Son rôle consiste à organiser les populations bénéficiaires pour une meilleure appropriation
des projets avant, pendant et après les travaux de construction. Par une méthodologie
fondée sur des méthodes probabilistes, il a réussi a créé des unités communales de
développement dans les quatre zones de la commune et a mis en place un comité de
gestion par projet. Ces deux structures locales ont participé aux différentes réunions de
chantiers organisées par le MOT et ont reçu des séries de formations relatives au
fonctionnement des projets.
Après trois ans de fonctionnement, les projets ont eu des impacts très positifs sur la vie des
populations. Les habitants des quartiers de Mbatal, Bagdad et Thiaroye azur n’ont plus
besoin de traverser la route nationale pour se faire consulter ou accoucher dans les
maternités des communes d’arrondissement de Tivaoune Diacksao et Diamaguène Sicap
Mbao. Les données du monitoring ont montré une nette amélioration de la santé des
populations et une régression des taux de mortalité maternelle accompagné d’une bonne
prise en charge des enfants.
Avec la maison de la femme, la commune se vante d’avoir créé un cadre fédérateur pour
toutes les structures genres (GIE et GPF) et de participer à la recherche de stratégies pour
la promotion du développement local. Réunies autour d’un comité de gestion de 25

133
membres, les femmes développent des activités génératrices de revenus, s’activent dans la
lutte contre la pauvreté avec la valorisation des céréales locales et se lancent dans
l’entreprenariat féminin.

Pour plus d’efficacité et d’impact dans les interventions, il est donc impératif qu’il y ait une
mutualisation des efforts de tous les acteurs afin d’éviter les doublons. Pourtant, au sein des
collectivités, il n’est pas rare de voire un même projet financé plusieurs fois par des acteurs
différents parce qu’il n’y a pas une mémoire des interventions malgré les innovations que les
conférences régionale d’harmonisation (CRH) étaient censées constituer.
L’une des avancées significatives pouvant être reconnues est la nécessité de questionner
cette approche d’interventions multi-acteurs et multidimensionnelles qui a fini par subdiviser
le Sénégal en deux entités (les zones proches du littoral et de la capitale et celles de
l’intérieur). Une telle approche qui ne garantit pas forcément un maximum de durabilité,
d’équité et de justice sociale.
Les approches devraient privilégier davantage une responsabilisation plus marquée des
populations à travers la mise en œuvre de processus démocratiques. Il s’agirait alors
d’inventer de nouvelles logiques de développement autour de l’accès aux infrastructures et
services sociaux de base qui soient assez intégratrices pour prendre en compte les
interrelations qui existent entre les différents secteurs. D’ailleurs, cette approche est celle
prônée par les politiques de décentralisation. Les acteurs doivent comprendre que pour plus
d’impacts dans leurs interventions, la responsabilisation accrue des acteurs locaux dans tous
les domaines de l’activité économique et sociale demeure une condition sine qua non pour
promouvoir un développement socioéconomique durable et participatif.
En matière de participation, la faible implication du service privé dans les réalisations au sein
des collectivités mérite d’être corrigée. Cela apparait d’ailleurs d’autant plus utile que le privé
demeure un acteur dans l’emploi de la main d’œuvre locale et de la génération de revenus.
Est-ce parce qu’ils ne sont pas généralement pris en compte dans les processus de
planification du développement local que leurs interventions ne sont pas répertoriées par les
ARD qui sont les bras techniques de la décentralisation ? Quoiqu’il en soit, la mise en
relation de ces interventions à l’atteinte des OMD, montrent des situations très contrastées
d’une région à l’autre. Globalement, le Sénégal peut se targuer d’avoir fait des résultats
assez importants. En plus, l’importance des investissements des partenaires au
développement et des ONG témoigne de leur engagement pour améliorer la situation. Mais il
est évident que d’énormes efforts restent à déployer pour relever l’ensemble des défis mis
en exergue dans le contexte de la nouvelle réforme dite Acte 3 de la décentralisation.

V. CONCLUSION

En réalisant cette étude, l’Agence de Développement local (ADL), fidèle à sa mission de


promotion du développement local, notamment par la mise en œuvre d’outils de planification,
avait pour ambition d’établir une situation de référence relative aux interventions et
réalisations dans les collectivités locales sénégalaises. La finalité d’une telle démarche était
de produire et de mettre à la disposition des décideurs un outil pouvant permettre une plus
grande lisibilité des actions menées à l’échelle des territoires et de lutter contre les
déséquilibres en termes d’aménagement du territoire national.

Au terme des investigations entreprises au cours du processus de mise en œuvre de la


mission de recherche, le résultat obtenu semble d’un intérêt capital dans la mesure où, en
plus d’une base de données statistiques et géographiques très fournie, l’étude apporte une
compréhension assez large sur les catégories d’acteurs en présence dans le chantiers du

134
développement national et local, ainsi que sur leurs modalités d’intervention.

Pour ce qui est des principaux groupes d’acteurs intervenant à l’échelle du territoire national,
l’étude rapporte qu’il s’agit de l’État, des partenaires au développement, des Organisations
Non Gouvernementales (ONG) et des Organisations Communautaires de Base (OCB). En
termes de répartition des volumes d’interventions, l’étude révèle que l’État, avec ses
différents services, enregistre de façon logique l’essentiel des actions répertoriées au niveau
national avec un taux de 45%. Les ONG, OCB et autres acteurs occupent la deuxième
position avec 34% des interventions. Quant aux partenaires au développement, regroupant
les partenaires techniques et financiers et les acteurs de la coopération décentralisée, ils
viennent en troisième position avec 21% des interventions recensées par l’étude.

La prédominance des interventions de l’État se comprend aisément compte tenu de son rôle
consistant à garantir aux communautés les conditions d’une vie épanouie par le biais de la
mise en œuvre de projets concourant au développement des différentes localités du pays.
Même si en termes de nombre d’interventions l’État prend le dessus sur les autres acteurs, il
est évident que les projets initiés de l’État sont insuffisants au regard des défis de
développement des différentes régions du pays. A titre d’illustration, bon nombre de
collectivités locales du pays déplore la faiblesse des moyens mis à leur disposition par l’État
pour une prise en charge des neufs domaines de compétences qui leurs sont confiés. Le
faible nombre de projets réalisés par l’État, via les collectivités locales, constitue par ailleurs
un élément d’illustration supplémentaire.

S’agissant des partenaires au développement, la faiblesse de leurs interventions pourrait


être bien rattachée aux contre-performances de la coopération décentralisée qui ne totalise
que 591 des interventions. Le nombre limité des initiatives entreprises par le biais de la
collaboration décentralisée révèle en même temps les difficultés qu’éprouvent les élus
locaux à se conformer aux exigences inhérentes à la mobilisation des fonds dans le cadre de
la coopération décentralisée. Même si les élus déplorent aussi le caractère dérisoire des
fonds perçus de l’État, les insuffisances en termes de renforcement de capacités demeurent
encore plus considérables. Une meilleure connaissance des techniques d’élaboration de
projet et de mobilisations de ressources financières, conformément aux exigences de la
coopération décentralisée, aurait permis la mise en œuvre de partenariats plus féconds en
matière de coopération décentralisée.
Quels que soient les aspects du questionnement et le type d’acteurs considéré, l’étude
conclut qu’il existe des disparités importantes concernant les interventions à l’échelle des
régions du Sénégal.
Pour ce qui est des interventions étatiques, les régions de Ziguinchor, de Fatick et de Dakar
apparaissent en général comme celles les mieux servies. Quant aux régions enregistrant le
plus faible taux de projets, il s’agit de Kaffrine, de Kaolack, de Sédhiou et de Kolda. Les
volumes de projets mis en œuvre par l’État sont certes déterminants pour le niveau de
développement d’une région mais elles sont loin d’être les seuls paramètres à considérer. En
guise d’illustration, les régions de Ziguinchor et de Dakar font parties de celles ayant
bénéficié le plus de projets étatiques et présentent cependant des niveaux de
développement très différencié. La région de Ziguinchor étant dans une zone à la fois
enclavée et dominée par une rébellion de plus de trois décennies, les projets étatiques n’y
ont pas produit les mêmes résultats que dans la région de Dakar, favorisée en quelque sorte
par son statut de capitale. Ce faisant, la région de Ziguinchor est plus proche du lot des
régions les plus démunies du pays, tandis que celle de Dakar est l’une des plus nanties du
pays. La même remarque prévaut pour les régions ayant reçu moins de projets étatiques
dans la mesure où elles ne sont pas au même niveau de développement. En dehors de la
région de Kolda qui occupe la dernière position, du point de vue des régions les plus pauvres
du pays, les régions comme Kaolack se retrouvent dans une situation intermédiaire.

135
Concernant les domaines d’actions couverts par les projets de l’État, le secteur des
équipements et infrastructure, ainsi que ceux de l’éducation, de la formation et de la santé
remportent la majorité des projets. Quant au secteur agricole, au sens large, et de celui de
l’hydraulique et de l’assainissement, ils enregistrent un nombre de projets un peu plus limité.
L’importance accordée aux équipements et infrastructures dans les projets étatiques se
justifie grandement dans la mesure où ces derniers jouent un rôle capital pour le
développement socioéconomique du pays. Eu égard à la fonction transversale qu’elle
occupe comme leviers de développement du pays, les projets mis en œuvre dans ces
secteurs méritent véritablement d’être renforcés de manière efficace. Ce renforcement
permettra de corriger les insuffisances en termes d’équipements et d’infrastructures notées
au niveau de certaines zones, notamment en milieu rural. Même si une idée ne se donne
pas de prime abord sur la nature des infrastructures réalisées, des manquements sont
constatés selon les régions de pays en ce qui concerne les infrastructures. À titre d’exemple,
au niveau des régions situées au Sud du pays et dans les zones rurales en général, le
manque d’infrastructures routières, sanitaires et scolaires reste une donne devenue
constante.
Un cas fondamental reste celui du secteur agricole au sens large. Si un tel secteur
d’intervention retient l’attention de cette étude, c’est pour beaucoup en raison du fait que la
faiblesse du nombre de projets étatiques crée une accentuation des défis majeurs se
rapportant à la pauvreté et l’insécurité alimentaire. Compte tenu du fait que l’agriculture
occupe la grande majorité de la population active à l’échelle nationale, les projets de
développement gagneraient à accorder la part belle à ce secteur. Il s’y ajoute que la plupart
des plans et programmes de développement, de l’indépendance à nos jours, avaient misé
sur le secteur agricole comme principale locomotive de l’économie. Ce choix porté sur le
secteur agricole ne s’est pas malheureusement accompagné de projets concourant à sa
modernisation. Aujourd’hui, l’investissement dans ce secteur s’avère d’autant plus pertinent
qu’il existe plusieurs facteurs qui concourent à sa fragilisation. En effet, en plus de sa forte
dépendance à la pluviométrie, le changement climatique constitue un autre facteur pouvant
aggraver les déficits de performance généralement constatés.
Tout comme les interventions étatiques, l’étude a aussi révélé que les actions entreprises
par les partenaires au développement apparaissent tout aussi disproportionnées à l’échelle
des régions que compte le Sénégal.
Les projets initiés par les partenaires au développement sont essentiellement dominés par
ceux de la Coopération décentralisée avec 61% des cas recensés, contre 39% pour les
Partenaires Techniques et Financiers (PTF). À ce niveau, les régions de Kaolack, Saint-
Louis et Louga détiennent le record de projets initiés par les PTF, tandis que celles de
Tambacounda, Sédhiou et Kolda sont les plus défavorisées. En revanche, pour ce qui des
projets de la Coopération décentralisée, les régions de Dakar, Ziguinchor et Matam
enregistrent le plus important nombre, contrairement aux régions de Kafrine, Kédougou et
Sédhiou faiblement servies par les schémas de distribution des projets des partenaires au
développement à l’échelle nationale. Tout comme les interventions étatiques, le nombre de
projets d’un acteur, quoiqu’important, ne saurait suffire pour évaluer le niveau de
développement d’une région. D’où la nécessité de prendre en considération plusieurs autres
paramètres dont l’apport des projets initiés par les autres acteurs, les secteurs ciblés, les
potentialités de la région et les défis de développement de la zone concernée.
En réalisant un cumul des projets entrepris par les partenaires au développement dans leur
ensemble, l’étude conclut que les régions de Kaolack, Saint louis et Dakar sont en pôle
position. À l’opposé, celles de Sédhiou, Tambacounda et Kaffrine souffrent de l’insuffisance
des projets initiés par les partenaires au développement. Les écarts considérables, du point
de vue du nombre de projets, entre les régions les mieux loties et celles qui sont laissées en
rade, expliquent en partie les différences constatées au regard de leurs situations
respectives de développement. Le même raisonnement peut être soutenu en ce qui
concerne le faible nombre de projets issus de la coopération décentralisée. Il est

136
essentiellement lié au faible niveau de qualification des élus combiné à l’insuffisance des
sessions de renforcement de capacités. Dans une perspective d’accroissement de la
contribution des PTF, l’État a une grande responsabilité consistant, entre autres, à renforcer
ses liens diplomatiques en mettant notamment à profit le caractère stable du pays et sa
position géographique qui sont autant de facteurs d’attrait de l’investissement étranger.
Tout comme les projets étatiques, les interventions des partenaires au développement
concernent plusieurs domaines d’action, avec bien entendu de grandes disparités. Pour
l’essentiel, ces interventions concernent les secteurs de l’éducation, de la formation, de la
santé et des infrastructures et des équipements. Par contre, les secteurs de l’agriculture, de
l’hydraulique et de l’assainissement ont mobilisé un nombre assez limité de projets de la part
des PTF et des acteurs de la coopération décentralisée. Pourtant, compte tenu du rôle
primordial et transversal de la ressource hydrique dans les différentes activités économiques
et du nombre important de la population active dans le secteur agricole, le nombre de projets
consacrés à ces secteurs mériterait fortement d’être revu à la hausse.
À l’évidence, de toutes les interventions à l’échelle régionale, celles des ONG, des OCB et
des autres acteurs sont apparues dans cette étude comme celles les plus limitées. Une telle
situation pourrait trouver explication dans plusieurs facteurs : si les premiers dépendent de
l’appui des bailleurs pour réaliser des projets, les OCB quant à elles disposent de moyens
peu conséquents pour entreprendre certaines initiatives. Mais quel que soit le facteur à
privilégier, il reste que les disparités sont multiples. En règle générale, ce sont les régions de
Ziguinchor, de Matam et de Tambacounda qui semblent avoir le plus bénéficié des projets
de la part des ONG et des OCB. C’est tout le contraire des régions de Sédhiou, Thiès et
Dakar qui occupent les dernières places du classement relatif à ce type de financement. Le
faible nombre de projets enregistré dans certaines de ces régions, comme Thiès et Dakar,
s’explique potentiellement par le fait que les ONG interviennent souvent dans les localités les
plus vulnérables. Il en est à peu près de même pour les OCB qui se mobilisent en général
dans des zones où les défis à prendre en charge sont les plus considérables en termes de
volume, d’intensité et de complexité.
Pour ce qui est des domaines priorisés par les projets initiés par les ONG et les OCB,
l’éducation, la formation, la santé, l’équipement et les infrastructures apparaissent largement
dominants. En revanche, le secteur de l’agriculture, de l’hydraulique et de l’assainissement
sont les moins investis. Il est clair que ce manque d’intérêt pour le secteur agricole et de la
gestion des ressources en eau devra être corrigé, d’autant plus qu’il découle moins d’une
absence de prise de conscience des défis en place que d’une mauvaise appréciation de
l’apport de ces secteurs à l’économie nationale.

VI. RECOMMANDATIONS
 Améliorer la base de données de manière dynamique en organisant régulièrement des
ateliers régionaux pour qu’elle serve d’outil d’aide à la décision aux différentes échelles
et aux trois catégories d’acteurs (Etat, collectivité locale et partenaires)

 Développer une approche participative et faire des mises-à-jour permanentes pour une
appropriation de la base de données par les pouvoirs publics les partenaires au
développement et tous les services techniques.

 Utiliser la base de données comme levier pour la pérennisation de l’observatoire des


interventions au niveau des collectivités locales en tenant compte des conclusions tirées
des réunions d’harmonisation

137
 Publier la base de données dans un portail pour permettre une bonne visibilité, une
bonne accessibilité à l’informations et pour s’étendre vers une société de l’information

 L’Etat, les collectivités locales et les partenaires doivent appuyer davantage les ARD
pour leur permettre de tenir régulièrement les Conférences d’harmonisation et d’en faire
un outil de planification au niveau de toute l’étendue du territoire ;

 Procéder à l’établissement d’une situation de référence qui servira de modèle dans la


mise en œuvre de toutes réalisations d’équipements ou d’infrastructures ;

 Mettre sur pied des mécanismes de suivi évaluation et un cadre de régulation des
interventions, pour le respect des procédures de réalisation des projets de grande
envergure et l’intégration de la donne environnementale ;

 Lutter contre les disparités apparentes dans la redistribution et orientant l’Etat et ses
bailleurs vers les zones prioritaires de développement et mettre en place un bureau de
régulation au sein de l’ADL pour l’harmonisation des programmes et projets.

 Appliquer un système de péréquation au niveau des différents ordres de collectivité


locale pour lutter contre les disparités et venir en aide aux collectivités déficitaires

 Créer un guichet municipal élargi à toutes les communes pour les interventions et
extraire les projets inscrits dans les plans locaux de développement

 Promouvoir l’appui budgétaire et la maîtrise d’ouvrage afin de renforcer la capacité des


élus locaux et des techniciens à travers une méthode inclusive de gestion des projets et
programmes de développement.

 Alléger les procédures de marché public, notamment les manifestations d’intérêt, les
appels d’offres à candidature et les opérations de décaissement

 Coordonner les activités des différents partenaires en faisant le bilan de leurs


interventions au niveau de chaque région ;

 Développer la méthode Cluster Net and work, notamment avec l’identification des
secteurs prioritaires par commune et des filières dominantes par secteur d’activité.

 Créer des systèmes de productions locales pour promouvoir, la recherche, la formation


et des productions de qualité.

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