ETUDE PORTANT
DECEMBRE 2015
RAPPORT D’ETUDE
Établi par le Groupe
SIGLES ET ACRONYMES
CD : Coopération décentralisée
CL : Collectivités Locales
DL : Développement Local
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NESA : Nutrition, Enfant et Sécurité Alimentaire
2
PTF : Partenaires Techniques et Financiers
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TABLE DES MATIÈRES
4
IV. PROBLÉMATIQUE DES IMPACTS DES INTERVENTIONS ............................ 132
V. CONCLUSION ................................................................................................... 134
VI. RECOMMANDATIONS ..................................................................................... 137
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I. INTRODUCTION
1
Les compétences sont transférées dans les domaines suivants : Environnement et gestion des
ressources naturelles ; Santé, population et action sociale ; Jeunesse, sport et loisirs ; Culture ;
Éducation ; Planification ; Aménagement du territoire ; Urbanisme et habitat.
2
Article 3 du Code des Collectivités locales (CCL), loi n°96-06 du 22 mars 1996.
6
DL, a décidé de mener une étude pour dresser une situation de référence sur les interventions et les
réalisations dans les collectivités locales à partir de l’année 2014. Il s’agit, à toutes fins utiles, de
documenter les interventions dans les collectivités locales en mettant le focus sur les réalisations par
domaine de compétences transférées et par secteur d’activités. Une telle étude mettra à la disposition
du décideur un outil lui permettant d’avoir une lisibilité des actions qui y sont menées et des
déséquilibres à corriger à l’échelle du territoire national.
2. Orientations de travail
L’étude vise essentiellement à établir la situation de référence des interventions des différentes
catégories d’acteurs au sein des collectivités locales en vue de mieux orienter les actions de l’Etat
dans le cadre de l’atteinte des objectifs de l’Acte III de la décentralisation. De manière spécifique, il
s’agit de :
1. identifier les interventions en cours, en 2014, dans les collectivités locales du pays ;
2. analyser les impacts des réalisations entreprises dans les collectivités en termes de résorption
des problèmes de développement des localités concernées ;
3. déterminer le niveau d’équipement des collectivités locales en matière d’infrastructures de
développement ;
4. relever les inégalités liées à la répartition spatiale des interventions à l’échelle nationale ;
5. réaliser des études de cas sur certaines réalisations concernant les domaines de
compétences transférées et des secteurs d’activités spécifiques ;
6. identifier les réalisations les plus pertinentes par domaines de compétences et par secteur
d’activités ;
7. élaborer un système d’information géographique portant sur les interventions en cours dans
les collectivités locales en 2014 ;
8. produire une base cartographique des réalisations effectuées dans les collectivités locales
durant l’année de référence 2014 ;
9. proposer aux décideurs des critères pertinents d’intervention au niveau des collectivités
locales ;
10. Identifier les collectivités locales prioritaires en matière d’accompagnement et d’intervention;
11. Identifier les domaines d’intervention prioritaires dans chaque collectivité locale du pays.
1. Étapes préparatoires
Pour l’essentiel, cette phase a consisté à la mobilisation de l’équipe d’experts autour des objectifs, des
résultats attendus et de l’organisation de la mission. L’équipe qui a été mise en place pour les besoins
de cette mission est pluridisciplinaire et forte de 6 consultants, de 11 étudiants de Master 2 de
3
géographie, d’un doctorant en géographie et de 5 enquêteurs ,
L’étape préparatoire s’est également intéressée à l’exploitation des informations accessibles via divers
sites pouvant être visités en amont de l’étape des missions de terrain et du traitement des matériaux
utilisables dans le cadre de l’étude.
L’équipe a par ailleurs mis à contribution un certain nombre de données secondaires pertinentes pour
la mission, notamment suite à l’identification des sources d’information constituées des documents de
politiques nationales, documents de projets et programmes, rapports d’études, données statistiques
officielles, extraits d’entretiens ou autres.
3
Ces enquêteurs venaient en appoint à l’équipe d’experts dans la mesure où les experts ont procédé
eux-mêmes à la collecte des données au niveau de certaines ARD.
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2. Revue documentaire et cartographique
Cette étape a combine plusieurs aspects destinés à faire le point sur les expériences de réalisations
rapportées sous forme de rapports divers ou de supports cartographiques même si ces types de
matériaux sont apparus finalement assez rares. Deux grandes sources de documentation ont été
privilégiées : (i) la documentation disponible auprès des structures étatiques qui auraient déjà entamé
un travail d’inventaire (ARD, PNDL, DIRCOD notamment) ; et (ii) les articles que les différents organes
de presse auraient consacrés à des exemples de succès en matière de promotion du développement
local.
De manière générale, une consultation de la documentation disponible permet de se rendre à
l’évidence qu’à l’heure de la territorialisation des politiques publiques portée par l’Acte III de la
décentralisation, le financement des collectivités locales demeure une question cruciale. Cette
territorialisation des politiques publiques qui vise à adapter les orientations nationales et les normes
sectorielles aux spécificités des terroirs, n’est possible que par l’articulation des compétences
transférées aux ressources techniques et financières et aussi par le développement d’un système
intégré de financement. Une telle approche rendue nécessaire par la prise de conscience selon
laquelle l’État ne peut pas à lui seul tout assurer, s’est longtemps heurtée à l’incohérence et à
l’inefficacité des stratégies de financement adoptées jusque-là.
Pour remédier à ces dysfonctionnements, le Gouvernement sénégalais a par la suite élaboré plusieurs
mécanismes et outils, notamment le Programme National de Développement Local (PDNL) pour
servir (i) de cadre fédérateur de toutes les interventions dans le domaine du développement local et
(ii) d’outil d’harmonisation pour l’alignement et l’efficacité de l’aide publique au développement.
Pour financer leur développement, les collectivités locales s’appuient sur les sources de
financement suivantes : (i) leurs ressources propres, (ii) les ressources financières mises à leur
disposition par l’État, (iii) les aides des partenaires au développement et les emprunts qu’elles peuvent
mobiliser auprès des sociétés financières.
Plusieurs autres outils et mécanismes contribuent à appuyer les collectivités locales à l’exercice des
compétences transférées lorsqu’ils sont bien maitrisés et convenablement utilisés par les élus locaux.
Cette présente revue de littérature met un focus particulier sur la contribution de l’État et des autres
sources de financement dans la mesure où l’apport des ressources propres des CL semble dérisoire
parce que difficilement mobilisables.
Des fonds d’équipement des collectivités locales (FECL) et fonds de dotations de la
décentralisation (FDD) à l’appui budgétaire direct
L’État a mis en place un mécanisme d’appui financier à travers deux instruments : le fonds
d’équipement des collectivités locales (FECL) et le fonds de dotation de la décentralisation (FDD).
Le fonds d'équipement des Collectivités locales a été créé par l'article 5 de la loi n° 77-67 du 4 juin
1977 portant loi de finances pour l'année financière 1977-1978. A travers ce fonds, l’état du Sénégal
est la principale source de financement des collectivités locales. S’il en est ainsi, c’est parce que ces
collectivités territoriales ne disposent pas de ressources nécessaires pour subvenir à leurs besoins.
Chaque année, l’État mobilise une somme allouée aux collectivités locales. Ces ressources ont
légèrement évolué de 2000 à 2006, passant respectivement de 10 milliards à 21 milliards en 2006. Au
titre de l'année 2013, le fonds de dotation (FDD) et le fonds d'équipement des collectivités locales
(FECL) étaient respectivement arrêtés à 18.123.301.000 F CFA et 12.550.000.000 F CFA, soit un
cumul de 30.673.301.000 F CFA. En 2015, une hausse de 4 milliards de francs porte l’enveloppe de
ces fonds à 35 milliards de francs CFA.
En dépit de l’augmentation progressive de l’enveloppe allouée à ces fonds, ceux-ci demeurent
insuffisants pour permettre aux CL de relever les défis du développement. En outre, bien que le mode
d’alimentation et les critères de répartition du FDD aient été clairement établis, sa mise à disposition
tardive auprès des collectivités locales cause à ces dernières de sérieuses difficultés budgétaires. En
plus, le FDD ne couvre pas l’ensemble des charges induites par le transfert de compétences. Ces
concours financiers demeurent donc insuffisants au vu des besoins réels des CL en matière
d’investissement et de fonctionnement résultant notamment des transferts de compétences.
Pour pallier à l’insuffisance de ces fonds, les collectivités locales font appel à l’appui budgétaire direct.
Il s’agit d’un mécanisme de financement des infrastructures et des services sociaux, expérimenté par
8
la plupart des projets d’appui à la décentralisation et au développement local. L’appui budgétaire
direct cible les programmes prioritaires d’investissement des collectivités locales.
Les financements issus de l’appui budgétaire direct sont surtout effectués dans le cadre de la
stratégie d’appui aux Organisations Communautaires de Base (OCB) dans la mise en œuvre des
projets de services sociaux. Le mécanisme établi dans le cadre des conventions liant l’État à ses
partenaires consiste à acheminer les ressources financières de façon décentralisée et sécurisée en
vue de permettre aux OCB de disposer des ressources nécessaires à la gestion de microprojets.
Le Programme National de Développement Local (PNDL)
Le PNDL est l’instrument de mise en œuvre de la stratégie de réduction de la pauvreté et de la
promotion du développement local, en cohérence avec les politiques nationales en particulier le
Document de Stratégie de Réduction de la Pauvreté (DSRP). Depuis 2007, le PNDL est mis en
œuvre. A travers l’action combinée des ministères, des collectivités locales, des communautés de
base et du secteur privé, ce programme a pour finalité de contribuer à la réduction de la pauvreté. La
Banque mondiale est son principal partenaire financier.
Le PNDL intervient dans 321 communautés rurales, notamment dans les 52 collectivités considérées
comme étant les plus pauvres du Sénégal. Les besoins en financement du programme se chiffrent à
234 milliards de francs CFA. En six années d’exécution, le PNDL a assuré le financement de 1 581
conventions pour un montant total de 46 milliards de francs CFA pour des besoins estimés à 234
milliards de FCFA dont 85% exclusivement destinés au développement local.
L’enquête de satisfaction réalisée sur les bonnes pratiques du développement local au Sénégal,
révèle que le PNDL a permis de dégager des synergies d’actions au niveau des collectivités
notamment par des innovations qui ont amélioré la gouvernance locale. Outre la restructuration des
agences de développement local (ARD) et la mise en place des maisons du développement local
principalement dans la région de Louga, le PNDL a été un catalyseur pour le renforcement des
capacités des porteurs d’initiatives économiques en tant que facteur d’émergence d’un secteur privé
local capable de contribuer durablement au financement des actions de développement. Il en est de
même de : (i) la cogestion des affaires locales, (ii) des conférences régionales d’harmonisation, (iii)
des cadres locaux de concertation pour promouvoir la participation des différents acteurs dans le
développement local. A l’actif du PNDL, il faut ajouter la volonté de faire émerger une fonction
publique locale aux capacités renforcées pour une utilisation optimale des ressources financières
dans une perspective de développement local.
Cependant, malgré les acquis de taille de ce programme, il existe des limites objectives et inhérentes
au PNDL qui n’est d’ailleurs pas apprécié de manière unanime par les différents acteurs. En d’autres
termes, il regorge des failles que mettent en exergue certains élus locaux dont les collectivités ne sont
pas concernées par les investissements de ce programme. En outre, il s’avère évident que les fonds
mobilisés sont loin d’être suffisants par rapport aux besoins réels des collectivités locales. D’où la
nécessité de renforcer les ressources qui lui sont allouées en direction des collectivités locales.
4
République du Sénégal, Article 14 du Recueil des textes de la décentralisation.
9
collectivités, des citoyens, des associations de développement, des entreprises, des représentants de
l'État, elle fournit un formidable champ d'expérimentation de la concertation et de l'apprentissage des
cultures. Passerelle "à l'échelle humaine" entre le local et le global, la coopération décentralisée
ouvre la voie d'une participation concrète des citoyens aux enjeux de la mondialisation et des
équilibres Nord Sud.
La coopération décentralisée a pour enjeux principaux : (i) l’appui à la politique de la décentralisation
et du développement local ; (ii) le renforcement des capacités des acteurs locaux pour l’exercice
effectif et efficace de leurs responsabilités ; (iii) la promotion de la bonne gouvernance locale ; (iv) le
soutien aux initiatives à caractère économique et social en vue de stimuler le tissu économique. À ce
titre, les Cahiers de la coopération décentralisée du Sénégal considèrent cet outil comme un
mouvement dynamique, véritable vecteur de développement. A titre d’exemple les relations entre
collectivités locales du Sénégal et de la France ont permis de financer 300 projets pour un coup global
de 28,5 millions d’euros soit en moyenne 2,6 millions d’euros par an (1,7 milliards de francs CFA par
an) de 1994 à 2004. Par le billet de la coopération décentralisée plus de 53,1 milliards de FCFA ont
été mobilisés par les collectivités locales du Sénégal dont 37,9 milliards auprès de la France, 12,2
milliards de l’Italie et 3,3 milliards auprès des collectivités locales espagnoles.
Les investissements des collectivités françaises ont principalement bénéficiés aux CL de des régions
de Saint-Louis et de Ziguinchor, ceux provenant des espagnols aux régions de Ziguinchor, Saint-Louis
et Kolda alors que les financements italiens ont profité aux CL de la région de Ziguinchor, Thiès,
Saint-Louis et Dakar. Au regard de la répartition spatiale de ces financements, les régions de Saint-
Louis et de Ziguinchor sont les principaux bénéficiaires de ce mode de financement.
La source de financement décentralisé souffre de plusieurs handicaps. Tout d’abord, il s’agit du carnet
d’adresse des élus et leurs capacités à entrer en contact par le billet des jumelages avec des CL
étrangères afin de mobiliser les ressources nécessaires. Ensuite, la coopération décentralisée se
heurte à la dispersion des centres d’impulsion de la politique de coopération décentralisée et à
l’absence d’un cadre de concertation, à la faiblesse des moyens de la direction de la coopération
décentralisée, au manque de personnels techniques.
Au regard de des différents enseignements émanant de la documentation sur le financement des
collectivités locales, il importe, afin de renforcer la gouvernance locale, d’envisager l’appui à la société
civile dans le cadre d’une démarche intégrée de développement. Dans cette perspective, l’intervention
des projets de coopération doit contribuer à renforcer la participation de la société civile dans la
gestion des affaires locales. Il s’agit d’aider les groupements de la société civile à participer de
manière active au processus de développement local à travers l’élaboration et la présentation de
projet, le suivi et le contrôle de la gestion des territoires.
Pour être efficace et durable, la pérennisation des ressources pour la promotion du développement
local devra se fonder sur l’élaboration d’un partenariat fort avec les acteurs de la société civile. En
outre, il est clairement apparu que les financements obtenus notamment à travers les ONG sont
parfois déconnectés des plans de développement (PIC, PDRI, PLD). Une inscription de ces fonds à la
planification du développement pourrait potentiellement assurer une efficacité et une efficience des
investissements au niveau des collectivités surtout avec l’entrée en vigueur de l’Acte 3 qui vise à
promouvoir l’émergence de « territoires viables, complétifs et porteurs de développement durable à
l’horizon 2022 ».
3. Missions de terrain
La mission de terrain a été réalisée dans les 14 régions du Sénégal, notamment auprès des Agences
Régionales de Développement (ARD) qui ont été présentées par les TDR de l’étude comme les
principales sources d’information. La phase de terrain a permis de rencontrer ainsi les acteurs auprès
des collectivités locales en vue, d’une part, de procéder à l’inventaire des interventions et réalisations,
et d’autre part, de préparer les matériaux constitutifs de la base de données cartographiques à
réaliser. En plus des ARD, les autres acteurs (sources) qui se sont révélés pertinents en manière
d’information sont notamment les services de perception municipale et les services régionaux de
planification.
10
3. 1. Traitement et analyse des données
Suite aux opérations de collecte de données qui ont été menée auprès des structures indiquées au
niveau des 14 régions du Sénégal, les matériaux recueillis se sont présentés sous deux grands
formats : (i) des fichiers numériques consistant à la fois à des rapports d’activités, des compte-rendus
de réunions, des power-points de présentation et des bases de données au format Excel ou Access ;
et (ii) des documents imprimés consistant à des rapports d’activités pour la plupart. Dans de rares cas,
des supports cartographiques imprimés ont été également transmis par les services visités aux
enquêteurs.
Les données et informations relatives aux différentes interventions ont été organisées en une base de
données Access, suivant une échelle temporelle insistant surtout sur la période allant de 2010 à 2014.
Si cette tranche de temps a été privilégiée dans le traitement des données, c’est simplement parce
qu’il existe pratiquement pour toutes les régions au moins une donnée pouvant être valablement
utilisée dans l’analyse. C’est tout le contraire pour les fourchettes de temps datant d’avant 2010, où la
plupart des ARD n’ont pas pu transmettre une information complète. Cela n’empêche que mêmes les
données remontant à 1995 par exemple ont été utilisées, notamment pour les régions où les
catégories d’acteurs et les interventions ont été bien documentées et archivées. À l’issue de la saisie
des tables concernant les différentes régions, les données organisées ont été exportées sous Access
où elles ont subi des traitements complémentaires destinés à produire un dépouillement final et la
mise en place du SIG.
Pour ce qui est des limites soulevées par les participants, il a été convenu de préciser les aspects ci-
après :
Les appellations utilisées dans ce rapport proviennent essentiellement des données récoltées
auprès des ARD. L’équipe de recherche n’a pas jugé opportun ni aisé, au risque de biaiser la
réalité, de désagréger certaines données ;
Le rapport raisonne en termes de « nombre d’interventions » et non en termes de « volumes de
financement » conformément aux TDR de l’étude. C’est ce qui explique que, dans certaines
régions considérées, quelques localités apparaissent avec des pourcentages assez remarquables
alors qu’elles auraient été probablement parmi les dernières si le raisonnement était centré autour
11
du volume des investissements reçus. C’est l’exemple du jeune département de Médina Yoro
Foulah (région de Kolda) qui concentre beaucoup d’interventions par rapport aux autres localités
de la région qui semblent moins privilégiées.
Le caractère non désagrégé de certaines données n’a pas permis de spécifier certains
financements (la contribution des migrants par exemple) qui sont logés dans ce rapport dans la
rubrique « AUTRE » ;
Pour ce qui est des « sources », il convient de noter qu’à l’exception des cartes de localisation des
régions, l’ensemble des éléments d’illustration (tableaux, figures et cartes) ont été construits suite à
l’exploitation des données collectées auprès des ARD et autres services visités au cours des
enquêtes. Cela étant, nous n’avons pas jugé nécessaire de mentionner « Source : Groupe
PRECISION » en bas de l’ensemble des éléments d’iconographie du rapport.
12
III. PRÉSENTATION ET ANALYSE DES RÉSULTATS
Les investigations menées au cours de cette étude ont permis de recenser un nombre de 7
234 interventions sur l’ensemble du territoire national. Le dépouillement de la base de
données de ces interventions laisse apparaître une répartition diversifiée en fonction des
catégories d’intervenants qui ont été identifiées, en l’occurrence : (i) l’État, y compris les
collectivités, les agences et directions des différents ministères ; (ii) les partenaires au
développement ; et (iii) les ONG, OCB et autres acteurs.
Bien qu’un effectif bien défini ait pu être attribué à chaque groupe d’intervenants, il convient
de signaler qu’à l’échelle des collectivités locales, il existe un nombre considérable
d’interventions qui n’ont pas été mentionnées dans la base de données récupérées auprès
des Agences Régionales de Développement (ARD). Les conférences régionales
d’harmonisation (CRH) initiées sur financement du PNDL avaient pour objectif, entre autres,
d’offrir un cadre de mutualisation et d’harmonisation destiné à une plus grande efficacité des
interventions entreprises par les différents acteurs. Elles devaient fonctionner afin d’éviter les
déséquilibres, les disparités ainsi que les doublons dans la réalisation des actions au niveau
local. Néanmoins, même si l’exercice a démarré à partir de 2009 dans certaines régions
comme Kaolack et Diourbel, il a mis du temps à démarrer et ne s’est pas poursuivi dans
d’autres, notamment en raison d’une absence de financement permanent. Par ailleurs,
même en cas d’organisation de CRH dans certaines régions, la collecte des données
nécessaires à la compréhension globale de la situation régionale s’est heurtée à des
blocages émanant parfois d’acteurs réfractaires au partage avec les ARD des informations
financières relatives à leurs interventions.
Vue synoptique des catégories d’acteurs et des effectifs d’interventions
Volume des interventions suivant les catégories d’acteurs sur le territoire national
13
répertoriés
14
services sociaux de qualité et à une mise en valeur judicieuse des ressources et des
potentialités des régions, les investissements des ONG et des acteurs de la coopération
décentralisée constituent une contribution non négligeable à l’amélioration de la situation des
populations des zones démunies du Sénégal. Étant donné que ces secteurs sont hautement
stratégiques dans le développement communautaire, des actions particulièrement ciblées se
révèlent nécessaires.
On notera enfin qu'à la différence de la région de Ziguinchor très enclavée, les régions de la
vallée du fleuve Sénégal (Saint-Louis et Matam) ainsi que la région de Diourbel au centre-
ouest du pays, présentent un niveau d'équipement relativement développé et
homogène dans son ensemble.
Hormis ces particularités, cette étude aboutit à un constat sans équivoque fondé sur des
principes géographiques : le triple éloignement vis-à-vis de la capitale, du littoral et des
vallées fluviales, correspond à une situation de net retard en matière d’investissement et de
développement.
34%
45%
21%
De manière globale, les investissements au niveau des collectivités locales sont le fait de l’État
sénégalais dont la contribution se chiffre à 45% du total des investissements. Ensuite, les ONG
avec 35% des investissements se présentent en acteurs crédibles pour remédier aux carences
de l’État qui ne fournit pas toutes les ressources nécessaires.
S’il est vrai que les modalités d’actions des ONG varient selon les contextes socioéconomiques
qui prévalent dans les différents pays, les actions répertoriées au cours de cette étude montre
que les ONG sont très actives dans (i) la lutte contre l’insécurité alimentaire, (ii) l’adduction en
eau potable, (iii) la santé et (iv) le secteur de l’éducation. Cependant, s’il est admis que les ONG
sont censées intervenir dans un cadre concerté avec les autorités locales, il est ressorti au
cours des investigations, et à plusieurs reprises, une faible maitrise par l’exécutif local (le
Gouverneur par exemple) des interventions menées par les ONG. Or, dans la mesure où leurs
interventions sont inscrites dans une certaine durée généralement limitée, il s’avère impératif
qu’elles soient relevées dans les outils de planification du développement local, en particulier
15
les PLD, PRDI et PIC. Cette remarque est d’autant plus persistante que la situation de manque
de moyens financiers, matériels et humains qui prévaut au niveau des collectivités locales exige
une mutualisation des efforts de l’ensemble des intervenants. Cela permet de résoudre
efficacement les besoins exprimés par les populations en termes de moyens matériels, de
formations, de constructions d’infrastructures, d’expertises et de conseils.
S’agissant des partenaires techniques et financiers (PTF) et des acteurs de la coopération
décentralisée (CD), ils constituent, en termes de volume, le troisième groupe d’investisseurs
au niveau des collectivités locales avec une contribution mesurée suite au dépouillement à
21%. En effet « les collectivités locales peuvent, dans le cadre de leurs compétences
propres, entreprendre des actions de coopération qui donnent lieu à des conventions avec
les collectivités de pays étrangers ou des organismes internationaux publics ou privés de
développement » (article 17 du code des collectivités). L’utilisation de ces pouvoirs conférés
par le code des collectivités locales permet à certaines d’entre elles de mobiliser des fonds
conséquents pour financer des actions de développement. Toutefois, la mobilisation des
ressources des PTF et de la CD semble être liée aux capacités des élus locaux à réaliser les
démarches nécessaires. Les régions qui ont le plus bénéficié des interventions des PTF et
de la CD sont celles de Dakar, de Kaolack, de Kaffrine, de Louga et surtout de Ziguinchor
qui se distingue nettement des autres régions. Autrement dit, la distribution spatiale des
investissements des PTF et de la CD ne rompt pas avec la tradition qui favorise les régions
du littoral et la capitale sénégalaise.
16
population (respectivement 13.8% et 9.5%) sur des territoires restreints (3.4% et 2.2%). Tout
compte fait, il parait que près de la moitié de la population sénégalaise vit sur un territoire
inférieur à 6% de la superficie totale du pays.
Les deux graphiques suivants représentent la part de chaque « démembrement » de l’État
dans les investissements répertoriés, ainsi que le cumul des interventions de l’État en
général à l’échelle des régions. Si une certaine logique aurait voulu que les régions
densément peuplées soient celles qui bénéficient le plus des interventions du pouvoir public
central, il est finalement apparu que la région de Dakar (avec 54 projets) concentre
désormais très peu des investissements de l’État comparativement à Ziguinchor (251),
Tambacounda (236), Thiès (156) et Matam (106). En revanche, les régions nouvellement
créées (Sédhiou, Kédougou, Kaffrine et dans une moindre mesure Matam) bénéficient
encore d’assez peu de projets d’investissement.
16%
33%
Collectivités locales
51%
17
Interventions de l'Etat et de ses services déconcentrés par région
251
236
156
106
93
54 51 42 38
29
10 9 3 7
La part importante des investissements de l’État au profit des régions de l’intérieur, peut être
lue comme une volonté de ce dernier de corriger les déséquilibres endémiques entre la
capitale et ces régions notamment en ce qui concerne la réalisation d’infrastructures et
d’équipements sociaux de base.
316
288
269
177
132 138 134
79 79
21 14
0 2 0
18
agricoles. Le facteur politique semble être aussi déterminant quant à la répartition des
investissements. Le fait que les élus, au niveau de certaines régions, soit à la fois membre
du gouvernement favorise souvent l’importance des investissements eu égard aux enjeux
électoraux liés à leur responsabilité.
L’absence ou du moins la rareté d’investissements dans les régions de Kaffrine et de
Tambacounda ne signifie pas que l’État ne mène pas des actions dans la zone. Pour la
région de Kaffrine qui a été créée à partir de 2008, certaines informations sont centralisées
au niveau de Kaolack et échappent à l’ARD.
41
12 3 4 3
1 2 0 2 0 0
L’analyse des informations sur les collectivités locales reflète la faible capacité de celles-ci à
prendre en charge convenablement les compétences qui leur sont transférées dans le cadre
de la décentralisation. Les collectivités locales des régions de Dakar, de Kédougou et de
Ziguinchor sont celles qui ont financé le plus grand nombre d’interventions sur la base de
« fonds propres ». Les collectivités locales des régions de Sédhiou, Kaffrine, Tambacounda
Louga et Diourbel se singularisent par leur faible niveau de financement. En outre, à la
lecture des comptes de gestion validés des collectivités locales, la part du budget réservé à
l’investissement est dérisoire. Les dépenses de fonctionnement constituent les plus gros
postes dans les budgets des collectivités locales.
S’agissant de la région de Kédougou, la tendance constatée consiste à un accroissement
des investissements des collectivités locales. Cette région est certes de création
administrative récente, mais il semble que l’implantation des sociétés minières dans la zone
se traduit par l’augmentation des capacités financières des collectivités en matière
d’investissement. Plusieurs projets initiés et financés par les collectivités locales ont vu le
jour dans la région.
19
Au regard de ce diagramme cumulé, il apparaît que la région de Ziguinchor est la principale
bénéficiaire des différents investissements provenant de l’État. Il en est de même pour les
régions de Louga, Fatick et Diourbel où l’État est le principal intervenant. Ces acquis sont à
mettre en relation avec la mise en œuvre du Programme National de Développement Local
(PNDL) étant donné qu’au niveau de la rubrique « projets et programme de l’État »
contenue dans la base de donnée constituée avec cette étude, le PNDL occupe 57% des
projets avec 939 interventions répertoriées à l’échelle du pays.
En termes de ressources, le PNDL a permis notamment d’enregistrer une augmentation
sensible des ressources des collectivités locales et une amélioration de l’accès aux services
sociaux de base grâce à un accroissement substantiel des transferts financiers de l’État vers
ces collectivités. Sur la période allant de 2005 à 2011, avec la mise en place du Fonds de
développement local (FDL), les budgets d’investissements des collectivités locales se sont
accrus de 66 000 000 de francs CFA, soit en moyenne 22 000 000 de francs par cycle de
financement5. À ce titre, des infrastructures sociales de base ont été réalisées,
conformément aux normes sectorielles, environnementales et sociales, au niveau des trois
secteurs prioritaires que sont l’eau, l’éducation et la santé.
Pour ce qui est des domaines prioritaires des projets et programmes recensés au cours de
l’étude, la répartition des interventions permet d’identifier les tendances consignées dans le
tableau ci-après.
Projets et
État et ses services
programmes CL
déconcentrés (nbre
Domaines d'interventions de projets) (nbre de projets) (nbre de projets)
Education_Formation_Santé 181 17% 491 30% 117 23%
Hydraulique_eau
_assainissement 221 20% 246 15% 47 9%
Equipements_ Infrastructures 352 32% 367 22% 147 29%
5
Bonnes pratiques de développement local au Sénégal, l’itinéraire du PNDL
20
Agriculture_pêche_elevage 125 12% 114 7% 20 4%
Autres 206 19% 431 26% 178 35%
Total 1085 100% 1649 100% 509 100%
Il apparait à la lecture des données de l’enquête que le secteur des équipements et des
infrastructures concentre l’essentiel des interventions des acteurs étatiques. Viennent
ensuite les secteurs de l’éducation, de l’hydraulique, de l’eau et de l’assainissement.
Paradoxalement, le domaine de l’agriculture, de la pêche et de l’élevage qui sont les
principaux secteurs productifs du Sénégal ont enregistré les taux les plus faibles.
21
Répartition des interventions des partenaires au
développement
39%
61%
La part importante des interventions des PTF dans les collectivités locales peut valablement
être mise en rapport avec la longue présence de ces derniers sur le territoire sénégalais
avec des relations de coopération remontant à plus d’un demi-siècle. Les fonds conséquents
que ces acteurs mobilisent contribuent à renforcer leur position stratégique pour la
réalisation de programmes et projets de développement dans les collectivités les plus
reculées du pays. Toutefois, bien que renfermant d’énormes potentialités en matière
d’investissements pour les collectivités locales, la coopération décentralisée ne constitue pas
encore une pratique largement répandue. Les procédures requises pour mettre en place des
projets de coopération décentralisée par des collectivités locales qui souffrent d’un déficit en
ressources humaines qualifiées constituent, entre autres, un obstacle majeur à son
développement. Cet état de fait peut s’expliquer par les manquements notés dans le
processus de transfert des compétences qui a été enclenché depuis les années 1996.Il était
prévu des mesures d’accompagnement, pour une meilleure exécution des domaines des
compétences, en termes de ressources financières mais aussi de renforcement de
capacités. Or, la plupart des élus déplorent l’insuffisance des sessions de renforcement de
capacités pour une meilleure gouvernance locale.
127
92
72
44 41
25 26 31 20 27
1 0
22
Interventions de la coopération décentralisée
142
124
79
47 50
30 34
24 22
10 9 15
2 3
23
Saint-Louis
Louga
Matam
Dakar
Thiès Diourbel
Kaffrine
Fatick Tambacounda
Kaolack
Sédhiou Kolda
Ziguinchor Kédougou
24
Répartition des interventions des Partenaires selon les domaines prioritaires
Agriculture_peche_elevage 55 75
59 126 PTF
Equipements_ Infrastructures
Coop.dec
Hydraulique_eau _assainissement 54 54
25
Interventions des ONG, OCB et autres par région
815
419
361
162 171
90 59 68 73 108 104
28 0 4
Saint-Louis
Louga
Matam
Dakar
Diourbel
Thiès
Kaffrine
Fatick Tambacounda
Kaolack
Sédhiou Kolda
Ziguinchor
Kédougou
L’analyse des interventions réalisées par les ONG et les OCB illustrées par le diagramme et
la carte ci-dessus révèle une concentration de leurs interventions dans les régions
périphériques du pays à l’instar de Ziguinchor, Matam, Tambacounda, Kédougou et Kolda.
Le dénominateur commun de ces régions, à l’exception notoire de Ziguinchor qui bénéficie
d’un nombre important de contributions de la part de l’État et de ses partenaires techniques
et financiers, est qu’elles ont été pendant assez longtemps marginalisées en termes
d’investissements publics. Cette situation a contribué à faire d’elles des lieux
symptomatiques de la pauvreté, de l’analphabétisme, de la mortalité maternelle et infantile,
des difficultés d’accès à l’eau et à l’assainissement. Elle a, par la même occasion, constitué
un facteur de motivation pour toutes ces ONG résolument engagées à apporter un
soulagement aux difficultés qu’éprouvent les populations locales.
26
Répartition des interventions des Partenaires selon les domaines prioritaires
Autres
Agriculture_peche_elevage
Equipements_ Infrastructures
Hydraulique_eau _assainissement
Education_Formation_Santé
Pour ce qui est de la répartition des interventions des ONG, OCB et autres associations par
domaines de priorité, il apparait que ces acteurs sont très dynamiques en matière
d’éducation et de santé. Leur rôle dans la lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale
semble d’ailleurs très important. Face aux performances insuffisantes et aux crises
constatées dans plusieurs secteurs de développement, l’État a très tôt mis en place les
mécanismes pouvant faciliter l’intervention des ONG afin que les ressources de toutes
sortes, disponibles chez les différents partenaires et acteurs, puissent être investies sans
entrave dans les services sociaux de base. Désormais, les investissements réalisés par les
ONG participent à la satisfaction des besoins primaires des populations, notamment dans les
endroits du pays qui n’ont pas accès de manière considérable aux moyens déployés par
l’État.
27
2. Situation des interventions des différents acteurs à l’échelle des
régions
2. 1. Région de Dakar
Présentation sommaire de la région
Nom Dakar
Statut Capitale
Superficie 550 km² (0,28 % de la superficie totale du
pays)
Nombre 3 137 196 habitants
d’habitants
Densité 5 404 habitants au km²
Le traitement des données sur les interventions dans les collectivités locales de la région de Dakar
fait état d’un nombre important de réalisations dont 331 pour l’État, 28 pour les ONG et OCB et 187
pour les partenaires au développement.
Dans la région, les collectivités locales avec 145 réalisations, les programmes et projets 132
enregistrent plus d’intervention que les ministères 54. Les recettes dont disposent les collectivités
locales de la région de Dakar participant à favoriser leurs capacités d’investissement.
En ce qui concerne les partenaires au développement, la coopération décentralisée a plus
d’interventions 142 par rapport au PTF 44. Cela est du au fait que les partenariats entre les
collectivités locales de la région et celles de pays étrangers sont anciens datant pour certains de
1996. Pour les ONG et les OCB le peu d’interventions notées 28 s’explique par le fait que la région
du fait de son statut (capitale nationale) ne constitue pas une zone prioritaire.
Cependant, la majorité des interventions de l’Etat et des partenaires au développement dans la
région se localise dans les départements de Dakar et Pikine compte tenu de leur poids
6
démographique et économique . Or, pour les ONG et OCB les zones d’interventions prioritaires
correspondent aux départements de Pikine et Guédiawaye. En dépit des besoins existants en
termes d’accès aux services sociaux de base, les départements de Rufsique et Guédaiwaye sont
encore insuffisamment desservis.
Par ailleurs, les domaines d’intervention de l’hydraulique_eau_assainissement,
éducation_formation_santé et surtout équipement_infrastructure comptabilisent plus d’interventions
de la part de tous les acteurs. En effet, ils constituaient des priorités pour les pouvoirs publics en
place de 2000 à 2012. Il s’y ajoute que les phénomènes des inondations survenues lors de certains
hivernages ont contribué à la réalisation d’ouvrages d’assainissements.
6
. Agence nationale de la statistique et de la démographie (ANSD), service région de la statistique et
de la démographie, Situation Économique et Sociale de la Région de Dakar, 2008,
28
Nombre de projets : 331 Fourchette de date considérée : 2009-2013
Domaines d’intervention
122
81
27 30
8 15 13
4 1 6 3 6 0
Etat et ses
démembrements
16%
29
Répartition des interventions de l'Etat à l'echelle des
départements de Dakar
Rufisque
Guediawaye
Pkine
Dakar
30
B. Les interventions des ONG, OCB et autres
Dépouillement des données
Nombre de projets : 28 Nombre Fourchette de date : NR
d’intervenants : 11
Domaines d’intervention
6
4
3
1 1 1 1
0 0 0 0
31
C. Les interventions des partenaires
32
Domaines d’intervention
71
35
14
8 6 6 5 4
2 3 1 1 0
Projets et intervenants
24%
76%
33
La Coopération décentralisée
87
100
50 33
16
0 4
2
25
20
15
23
10
5 7
3 4 4
0 1 1 1
34
Cartographie des interventions des partenaires
35
2. 2. Région de Diourbel
Présentation sommaire de la région
Nom : Diourbel
Statut : région administrative
Superficie : 4824 km² (2,45 % de la superficie totale du pays)
Nombre d’habitants : 1 497 455 habitants
Densité : 311 hbts au km²
Taux brut de Préscolaire Primaire Moyen Secondaire
scolarisation
4,2% 60,5% 31,2% 18,6%
Les interventions relevées dans les collectivités locales de la région de Diourbel sont à mettre à
l’actif de l’État avec 190 réalisations, des ONG et OCB 68 et des Partenaires au développement 116.
En ce qui concerne l’État, les interventions des programmes et projets 138 et des ministères 51 sont
largement plus nombreux que celles des collectivités locales 1 réalisation. L’absence de ressources
humaines de qualités capables de mettre en place des politiques de développement et les
ressources fiscales limitées constituent des freins à l’investissement des collectivités locales. Le
niveau de pauvreté élevé contribue à faire de la région une zone prioritaire pour les ONG et OCB.
Quant aux partenaires au développement PTF 92 et coopération décentralisée 24, ils œuvrent à
l’atteinte des OMD dans la région.
En revanche, une analyse des interventions de l’État, des ONG et OCB et des partenaires au
développement laisse entrevoir une répartition plus ou moins équilibrée. L’Etat intervenant plus dans
les départements de Diourbel (63) et de Mbacké (98) que dans celui de Bambey (28). Le parti pris
en faveur de Mbacké s’expliquant par l’attractivité de la cité religieuse de Touba. Alors que les
partenaires au développement ainsi que les ONG et OCB interviennent respectivement dans les
départements de Bambey et de Diourbel vu qu’elles ne reçoivent pas suffisamment
d’investissements publics pour prendre en charge les besoins des populations.
Les domaines d’interventions hydraulique_eau_assainissement, agriculture_pêche_élevage et
éducation_formation_santé, developpemet rural_developpement urbain_genie rural comptabilisent la
grande majorité des interventions menées dans la région compte tenu des défis en termes
d’appauvrissement des sols, de sécurité alimentaire d’analphabétisme, de déperdition scolaire, etc.
36
Domaines d’intervention
Nbre de
projets
Domaines concernés
00
environnement_GNR_developpement durable
hydraulique_eau _assainissement 48
agriculture_peche_elevage 16
multi sectoriel 06
équipements_ infrastructures 16
TIC 00
tourisme_culture 00
action sociale 02
developpement rural_developpement urbain_ genie rurale 21
microfinance 00
amenagement 02
Gouvernance locale 00
education, formation_sante 71
71
48
21
16 16
6
0 0 0 2 0 2 0
37
Listes des intervenants (État)
Intervenants Nombre de projets réalisés
Projets et programmes 138
de l’Etat
Etat et ses services 51
déconcentrés
Collectivités locales 1
Mbacké 24 0 74
Etat
Diourbel 13 1 49
CL
Programmes et projets
Bambey 13 0 15
0 50 100
38
Cartographie des interventions de l’État dans la région de Diourbel
Domaines d’intervention
Domaines Nombre de
projets
concernés
environnement_GNR_developpement durable 00
hydraulique_eau _assainissement 15
agriculture_peche_elevage 03
multi sectoriel 04
équipements_ infrastructures 07
TIC
tourisme_culture
action sociale 02
developpement rural_developpement urbain_ genie rurale 04
microfinance 03
amenagement 00
Gouvernance locale 01
education, formation_sante 29
39
Répartition des interventions des Ong, Ocb et autres dans la région
de Diourbel
29
15
7
3 4 4 3
2 1
0 0 0 0
Ass JARIT
APDJ
CARITAS
Child Fund
CMS
Congad
Conseil Sénégalais des chargeurs
CRS
EMAD
FAFS
FCIL
FEG PAB
Fond catalytique FTI
HKI
Hunger project
40
INDIEN
IntraHealth
JCA
Ndéyi Jirim
Projet de Jambaar
SightSavers
URMUSAD
Wilaya
World Vision
41
C. Les interventions des partenaires
Dépouillement des données
Nombre de projets : 137 Fourchette de date : 2004_ 2013
Domaines d’intervention
30
4 4
1 1 2 2 1 1
0 0
Projets et intervenants
18%
82%
42
La Coopération décentralisée
4%
42%
54%
61
23 25
12
6 4 1 2 2
43
Cartographie des interventions des partenaires dans la région de Diourbel
44
2. 3. Région de Fatick
Présentation sommaire de la région
Nom : Fatick
Statut : région administrative
2
Superficie : 7 930 km (4,03 % de la superficie totale du pays)
Nombre d’habitants : 714 674 habitants
Densité : 104hbts au km²
Taux de 5,2%
chômage
La région de Fatick, sur la base des données recueillies compte 387 projets. L’Etat est le principal
intervenant avec 329 projets. Ces acquis sont à mettre en relation avec la mise en œuvre du
Programme National de Développement Local (PNDL), mais également du PAPIL et dans une
moindre mesure du PAFA.
S’agissant des ONG, OCB et autres, 58 projets ont été comptabilisés avec une multitude
d’intervenants (ACCC, ACDEV, Action Aid, ANMFR, ARAF AFFEE, APIS, WAAM, OCEANIUM etc.).
L’analyse des domaines d’interventions de ces acteurs montre que leurs interventions sont orientées
pour l’essentiel dans les domaines de l’éducation, la formation et la santé. Toutefois, les secteurs de
l’hydraulique, de l’environnement, de l’agriculture, des équipements et infrastructures restent des
domaines d’interventions privilégiés.
Pour les partenaires au développement, les principaux pays intervenants sont la France, l’Espagne,
l’Italie et la Belgique avec des actions plus orientées dans le domaine du développement et de la
gouvernance locale.
Enfin, l’analyse des interventions dans la région Fatick montre que leur répartition spatiale est
favorable aux départements de Fatick et de Foundiougne qui bénéficient de plus d’interventions. Ce
fait s’explique par la position géographique de Foundiougne qui s’ouvre sur le littoral, constituant la
majeure partie des iles du Saloum. Il est un site touristique par excellence et un territoire aux
nombreuses potentialités. Fatick, capitale régionale, quant à lui a plus bénéficié d’un ambitieux plan
d’investissement en infrastructures et équipements. Le département de Gossas étant le moins nanti
du côté des interventions.
45
Domaines d’intervention
78
50
11 13 5 11
1 0 1 3 0 1
1%
3%
96%
46
Répartition des interventions de l'Etat à l'echélle des
départements de Fatick
Gossas
Etat/Demembrements
Foundiougne CL
Programmes et projets
Fatick
47
Domaines d’intervention
Répartition des projets des Ong et Ocb dans la région de Fatick par
domaine
26
6 5
4 4 3 2 1
0 0 0 0 0
48
GERM /AD
GIE Diamaguéne
Green Sénégal
Heifer Sénégal International
Ingénieurs sans frontières
JFD
Kocc Barma
La Fac métiers de l' Essonne
Mairie de Rome
Maison Des Eleveurs (MDE/ Fatick)
MDG/F
Ndef Leng
Niombatto SARL
OCEANIUM
PAEM Classes
Papier de l’espoir
PDIF
Réseau Africain pour le Développement intégré (RADI)
Réseau des Agriculteurs du Delta du Saloum (RADS)
Senegazelle
Sine Saloum échange
Solidarité Nationale et Internationale
SOS-FAIM (PDIF)
Union Internationale pour la Conservation de la Nature ( UICN)
WAAME
World Vision ADP Niakhar
49
Cartographie des interventions dans la région de Fatick
Domaines d’intervention
11
9 9
5
4 4
3 3
2 2
0 0 0
50
Projets et intervenants
45%
55%
La coopération décentralisée
43%
Belgique ESPAGNE FRANCE ITALIE MAROC
51
Les partenaires techniques et financiers (PTF)
13
2
1 1 1
52
2. 4. Région de Kaffrine
Présentation sommaire de la région
Nom : Kaffrine
Statut : région administrative
Superficie : 11262 (5,72% de la superficie totale du pays)
Nombre d’habitants : 567 763 habitants
Densité : 50 hbts au km²
Un regard global sur les interventions au sein de la région de Kaffrine montre que celle-ci bénéficie de
très peu de projets d’investissements. Au total, on dénombre 77 projets, avec une présence massive
des ONG et OCB qui sont de très loin les principaux intervenants avec 68 projets. On note la quasi-
absence de l’Etat et des acteurs de la coopération décentralisée avec respectivement 9 et 2 projets
répertoriés. Toutefois, il faut signaler que cette situation pourrait provenir de la non disponibilité des
informations. En effet, Kaffrine est une région nouvellement créée (2008) et certaines informations
sont centralisées au niveau de Kaolack et échappent à l’ARD.
Par ailleurs, soulignons que Kaffrine est l’une des régions les plus démunies du Sénégal avec une
carence des investissements de l’Etat en biens et services. C’est pour combler ce vide, que des ONG
comme Word vision , GADEC , Caritas, etc. ont ciblé la région dans le cadre de leurs interventions.
Leurs actions sont à caractère multisectoriel touchant plusieurs domaines à la fois (éducation, santé,
agriculture, sécurité alimentaire, eau, assainissement, etc.). L’objectif est de lutter contre la pauvreté
qui assaille la région afin de satisfaire les besoins de base des populations.
En fin, il apparait que ces investissements ont été beaucoup plus importants dans la capitale régionale
c'est-à-dire le département de Kaffrine mais également Kounguel qui bénéficient de plus
d’investissements au détriment de Birkelane, Maleme hodar.
53
Domaines d’intervention
1 1 1 1 1
0 0 0 0 0
Mbirkilane 0
Kougheul 6 Etat/Demembrements
CL
Malem Hodar 1
Programmes et projets
Kaffrine 2
0 2 4 6
54
Cartographie des interventions de l’État dans la Région de Kaffrine
Domaines d’intervention
55
Liste des principaux intervenants
Abt
ADG PASA MESOCC
Caritas
GADEC
PENCCUM BAMBOUCK
PRODIAKT
TOSTAN
WORLD VISION
56
Domaines d’intervention
2 2
1 1 1 1 1
0 0 0 0 0
Projets et intervenants
7%
93%
La Coopération décentralisée
Intervenants Nombre de
projets
Italie 1
Espagne 1
57
Les Partenaires techniques et financiers
3
2
1 1 1 1 1 1 1
58
2. 5. Région de Kaolack
Présentation de la Région de Kaolack
Nom : Kaolack
Statut : région administrative
Superficie : 5 357 km² (2,72 % de la superficie totale du pays)
Nombre d’habitants : 962 019 habitants
Densité : 180 hbts au km²
Taux de Préscolaire Primaire Moyen Secondaire
scolarisation
Les résultats du dépouillement des données concernant les interventions montrent que celles
de l’Etat s’élèvent à 107 projets, celles des ONG à 73 projets et enfin celles de la coopération
décentralisée à 10projets.
S’agissant de l’analyse des interventions de l’Etat, il en ressort un déséquilibre criard entre les
secteurs d’intervention, et montre également ses différents leviers à savoir le PNDL et PAFA
dans sa politique de développement.
L’analyse globale qui peut être portée ainsi aux résultats est que l’Etat du Sénégal a plus mis
Les Interventions de l’Etat
l’accent dans sa politique de développement, dans le secteur de l’éducation_formation_santé
au détriment des domaines dits domaines de production ou domaines économiques.
II / Dépouillement des données
Un état de fait qui s’applique à une région par ailleurs, qui a comme principales activités pour
Nombre de projets : 107
sa population totale en générale et celle rurale en particulier, l’agriculture et l’élevage1.
Fourchette de date : 2010_ 2014
Une telle politique s’explique de la part de l’Etat par la volonté d’atteindre les OMD notamment
ceux liées à l’éducation. Les ONG quant à elles, tout comme l’Etat privilégient le secteur de
A/l’education_formation_santé,
Domaines d’intervention dans une région marquée entre autres par une insalubrité
accentuée de son environnement.
Une telle ressemblance peut démontrer une volonté de la part de l’Etat d’harmoniser les
différentes interventions dans les collectivités locales.
59
Domaines d’intervention
41
30
15
7 7
4 2
0 0 1 1 0 0
2%
11%
87%
60
Répartition des interventions de l'Etat à l'echélle des
départements de Kaolack
Guinguineo
Etat/Demembrements
Nioro du rip CL
Programmes et projets
Kaolack
0 20 40 60 80
61
Domaines d’intervention
12 11
8 8
4 5
0 0 1 0 0 0
62
Cartographie des interventions des ONG et OCB dans la région de Kaolack
Domaines d’intervention
312
110
65
1 9 11 1 0 5 0 1 0 14 3
63
Projets et intervenants
96%
La coopération décentralisée
10%
30%
60%
64
Les Partenaires Techniques et Financiers
230
1 1 3
65
2. 6. Région de Kédougou
Présentation de la Région
Nom : Kédougou
Statut : Région administrative
7
Superficie : 16 800 km (8,53 % de la superficie totale du pays)
8
Nombre d’habitants : 151 715 habitants
Densité : 9 habitants au km²
Taux de Préscolaire Primaire Moyn Secondaire
scolarisation
9,1% 84,4% 57,0% 26,9%
7
http://fr.wikipedia.org/wiki/K%C3%A9dougou_(r%C3%A9gion)
8
Plaquette-Senegal-en-chiffres RGPHAE 2013
66
Domaines d’intervention
36 31
16 20
8 10 4 10
0 0 3 0
67
Cartographie des interventions dans la région de Kédougou
68
Domaines d’intervention
9 6
2 3 4 0 0 2 3 2 0 0
Principaux Intervenants
Intervenants
AGIR
Action aid
Africare
AKAD
CARITAS
CRS
ENDA LEAD AFRIQUE
EREVA
FAST TRACK
GADEC
LUMIERE
MDL
OROMIN
PASMI
PDESOC
RANDGOLD
TOSTAN
WORD VISION
USDA
Oxfam America
69
Cartographie des interventions des ONG dans la Région de Kédougou
70
Domaines d’intervention
26
4 5
3
0 1 1 0 0 1 0 0 0 0
Projets et intervenants
93%
Coopération décentralisée Partenaires techniques et financiers
La Coopération décentralisée
Intervenants Nombre de projets
Espagne 03
71
Les Partenaires techniques et financiers (PTF)
23
6 6 5
3 3 4
2 2 1
72
2. 7. Région de Kolda
Présentation sommaire de la région
Nom : Kolda
Statut : Région administrative
9
Superficie : 13 771 km (7 % de la superficie totale du
pays)
10
Nombre d’habitants : 662 455 habitants
Densité : 48 habitants au km²
Taux de 7,4%
chômage
Une analyse des interventions de l’État, des ONG et des partenaires au développement
(coopération décentralisée, PTF) dans la région de Kolda fait ressortir les domaines qui
retiennent le plus l’investissement dans les collectivités locales. Sur les 237 projets
recensés dans la région, les domaines qui enregistrent le plus l’investissement sont
l’Équipement-Infrastructures, l’hydraulique, l’Agriculture-Élevage-Pêche et l’Éducation-
Formation-Santé. La prédominance du domaine de l’Équipement-infrastructure réside
dans l’enclavement de la région. L’appartenance de la région à la zone climatique
Soudano-Guinéenne chaud et humide explique l’importance du domaine de
l’hydraulique, de l’Agriculture-Élevage-Pêche.
9
http://fr.wikipedia.org/wiki/Kolda_(r%C3%A9gion)
10
Plaquette-Senegal-en-chiffres RGPHAE 2013
73
A. Les interventions de l’État
Dépouillement des données
Fourchette de date : 2006_ 2012 Nombre de projets : 120
Domaines d’intervention
19 18
15
10
6
4 4
2 2 2 2
0
74
Cartographie des interventions de la région de Kolda
75
Domaines d’intervention
Répartition des interventions des Ong et Ocb par domaine dans la région de
Kolda
44
20
12 12
8
2 2 3 1
0 0 0 0
76
cœurs unis
CRS
FEERE
FODDE
FONDATION GOUNEYI
Fondation Guné
HOPE 87
LA LUMIERE
MEDICOS DEL MUNDO
OFAD
OFAD NAFORÉ
PAEFK
PAN-AFRICA
PEACE COVPS
SINTRAN HOUAR
TOSTAN
TOUDAVOU
USU/FODDE
World Education
WORLD EDUCATION
WORLD VISION
YARAMA
77
Cartographie des interventions des ONG dans la région de Kolda
Domaines d’intervention
6
3 2 2 3 2 2
1 1 0 1 1 1
78
Projets et intervenants
48%
52%
La Coopération décentralisée
64%
France Espagne
10
9
79
Cartographie des interventions des partenaires
80
2. 8. Région de Louga
Présentation de la Région
Nom : Louga
Statut : région administrative
Superficie : 4 769km² (2,42 % de la superficie totale du pays)
Nombre d’habitants : 874 193 habitants
Densité : 35 hbts au km²
Taux de 7,7%
chômage
L’analyse des investissements dans la région de Louga révèle l’existence des disparités
entre les collectivités locales. Les départements de Louga et Linguère enregistrent le
nombre d’intervention le plus élevé au détriment du département de Kébémer. La position
géographique du département de Louga peut expliquer l’engrangement de la plus grande
partie des investissements.
Selon le type d’acteur, l’Etat avec ses programmes et services (PNDL, BIC, FECL)
constitue un des plus importants bailleurs de la région avec 274 projets. L’étude montre
que les Partenaires Techniques et Financiers (PTF), les ONG et les OCB sont intervenus à
hauteur de 162 projets. L’importance de ces interventions s’explique par la tradition
migratoire des populations de la région. Il faut noter que la commune de Linguère
engrange la plus grande partie des interventions des ONG et OCB avec un intervalle
compris 54 et 58 projets contre (51 et 54) projet pour le département de Louga et (47 à 51)
pour Kébémer. Plus de la moitié des interventions sont réalisées par Luxdev. Par ailleurs,
la région bénéficie de la coopération décentralisée avec le partenariat des pays comme la
France, l’Espagne et l’Italie. Mais la majeure partie de ces interventions est localisée dans
le département de Louga.
S’agissant des domaines d’intervention, ils sont plus portés dans le secteur de l’éducation,
la formation et la santé et les projets pour la promotion socio-économique ainsi que la
réalisation d’équipements et d’infrastructures au détriment des autres secteurs comme le
tourisme et les activités du secteur primaire qui pourtant disposent de réelles potentialités.
81
A. Les interventions de l’État
Dépouillement des données
Nombre de projets : 274 Fourchette de date : 2008_ 2013
Domaines d’intervention
65 66
57 51
35
0 0 2 0 0 6
82
Répartition des interventions de l'Etat à l'echélle des
départements de Louga
Louga 3
Etat/Demembrements
Kebemer 52 CL
Programmes et projets
Linguere 214
83
Domaines d’intervention
124
29
7 2
0 0 0 0 0 0 0 0 0
84
Cartographie des interventions dans la région de Louga
85
Domaines d’intervention
7 5 4 6 10
1 0 0 1 0 0 2
Projets et intervenants
79%
86
La coopération décentralisée
20%
37%
43%
58
52
14
3
87
Cartographie des interventions de la coopération décentralisée dans la région
de Louga
88
2. 9. Région de Matam
Présentation de la Région de Matam
Nom : Matam
Statut : région administrative
Superficie : 29 445 km² (14,96 % de la superficie totale du
pays)
Nombre d’habitants : 562 539 habitants
Densité : 19 hbts au km²
Taux de Préscolaire Primaire Moyen Secondaire
scolarisation
4,7% 56,2% 39,4% 20,9%
L’étude menée dans la région de Matam montre une grande disparité dans la région. En
Taux de chômage : 7,3%
effet, le département de Matam enregistre plus d’interventions devant celui de Kanel et de
Ranérou. Ainsi, on enregistre plus d’interventions au niveau des ONG avec 419 projets
contre 72 du côté de la coopération décentralisée. Ces deux intervenants ont plus investi
dans le domaine de l’éducation, de la formation et de la santé du fait que l’éducation
constitue un objectif prioritaire qui devrait permettre l’accès du plus grand nombre aux
niveaux de qualification les plus élevés et la santé qui veille sur l’environnement immédiat
des habitations afin d’en assurer la prévention mais aussi l’action curative. L’état n’est pas
en reste, car même si l’intervention des ONG domine, celui-ci est intervenu sur 281
projets et son intervention est plus accès dans le domaine de l’agriculture, de l’élevage et
de l’artisanat. Ceci s’explique du fait que dans la région de Matam, l’agriculture et
l’élevage constituent les principales activités économiques. Ces deux activités occupent
90% de la population. La sylviculture, la pêche, l’artisanat et les mines y sont également
importants et constituent des atouts de taille.
Ces investissements peuvent être lus comme une volonté de l’Etat de corriger les
déséquilibres endémiques entre la capitale et les régions de l’intérieur en termes
d’infrastructures et d’équipements sociaux de base.
89
Domaines d’intervention
92
74
34
18 19 17
9
0 4 0 1 2 2
90
Cartographie des interventions de l’État dans la région de Matam
91
Domaines d’intervention
Répartition des interventions par domaine des ONG et OCB dans la région de
Matam
254
68
29 19 12 17
8 0 0 0 9 1 2
ADOS
AVSF
CERFLA
COUNTERPART INTERNATIONAL
CREPA
CREPA/UNICEF
DAO
Dept Drome
FAFD
FAST TRACK
FORUM CIVIL
GRDR
GRET-PACEPAS
HEKS
92
Intervenant Principal
Le Partenariat
Migrants
MOUVEMENT CITOYEN
NESA
OFADEC
OIF
PAISD
TOSTAN
USE
WHEPSA
93
C. Les interventions des partenaires
Dépouillement des données
Nombre de projets : 151 Fourchette de date considérée: 1995_ 2013
Domaines d’intervention
62
32
22
7 6 5
1 2 0 1 2 0 0
Projets et intervenants
48%
52%
94
La Coopération décentralisée
2%
18%
19%
11
6
5
4 4
2 2
1 1 1
95
Cartographie des interventions de la coopération décentralisée
96
2. 10. Région de Saint-Louis
Présentation de la Région de Saint-Louis11
Nom : Saint-Louis
Statut : région administrative
Superficie : 19241 km² (9,78 % de la superficie totale du
pays)
Nombre d’habitants : 908 942 habitants
Densité : 47 hbts au km²
L’étude faite dans la région de Saint Louis montre que différentes interventions ont été
menées dans la localité. En effet, les ONG enregistrent 170 interventions contre 188
interventions du côté de l’État et 47 dans le cadre de la coopération décentralisée. Mais
les investissements des ONG dans cette région peuvent être analysés comme des
mesures d’atténuation des disparités et de la restructuration de l’espace national. Ces
investissements des ONG et des acteurs de la coopération décentralisée sont une
contribution non négligeable à l’alimentation de la situation des populations des zones
démunies du Sénégal mais aussi pour remédier aux carences de l’État qui ne fournit pas
assez de bien et de services. De ce fait, si l’État investit plus dans les équipements et les
infrastructures, les ONG elles, ont misé sur les équipements mais aussi sur l’éducation, la
formation, la santé et dans une moindre mesure l’action sociale. Ainsi, pour les ONG Plan
Saint-Louis a fait plus d’interventions au moment où du coté de l’État le BCI devance les
autres intervenants de loin. La coopération décentralisée n’est pas en reste car ses
interventions sont aussi dirigées vers l’éducation et la formation. Ce qui veut dire que cette
région présente un niveau d’équipement plutôt convenable et homogène dans son
ensemble.
Toutefois, l’étude spatiale des interventions dans la région de Saint Louis montre une
grande disparité. En effet, l’État et les OCB ont plus intervenu dans le département de
Podor alors que la coopération décentralisée a plus mené ses actions dans celui de Saint -
Louis du fait de son caractère de chef lieu de région.
11
Source : Plaquette / le Sénégal en chiffres RGPHAE 2013, Septembre 2014.
97
Domaines d’intervention
39
24
0 5 0 0 0 1 1 0 0 0
98
Cartographie des interventions dans la région de Saint-Louis
99
Domaines d’intervention
Répartition des interventions des Ong et Ocb dans la région de Saint louis par
domaine
106
32
0 7 2 0 0 2 4 3 0 0 0
100
Terre des Hommes
Trois marigots
101
Domaines d’intervention
94
60
37
16
9 6 5
2 2 2 2 0 3
Projets et intervenants
81%
102
La coopération décentralisée
4%
47%
49%
2 2 2 2 2 2 2 1 1 1 1 1 3
103
Cartographie des interventions de la coopération décentralisée dans la région
de Saint-Louis
104
2. 11. Région de Sédhiou
Présentation sommaire de la région
Nom : Sédhiou
Statut : région administrative
Superficie : 7 330 km² (3,7 % de la superficie totale du
pays)
Nombre d’habitants : 452 994 habitants
Densité : 62 hbts au km²
Taux brut de Préscolaire Primaire Moyen Secondaire
scolarisation 9,1% 82,7% 67,3% 44,5%
Taux brut de 5%
chômage
Considérant les acteurs qui interviennent au niveau de la région, l’État et ses divers
services constituent les premiers bailleurs avec un total de 117 projets contre 0 par les
ONG et les OCB. Les projets relevant de la coopération décentralisée se chiffrent à sept.
Dans cette dernière, il faut noter le partenariat de la région avec la France, l’Italie et
l’Espagne. Il apparaît une faible participation de la société civile dans la mise en œuvre
des projets.
Alors que la zone souffre d’un manque criard de services sociaux de base, les projets
portent sur les secteurs socioéconomiques au détriment des autres secteurs.
Domaines d’intervention
Données non fournies
105
Catégories d’intervenants (État)
106
Cartographie des interventions de l’État dans la région de Sédhiou
107
Domaines d’intervention
Projets et intervenants
90%
Coopération décentralisée Partenaires techniques et financiers
108
La coopération décentralisée
11%
22%
22%
45%
109
2. 12. Région de Tambacounda
Présentation sommaire de la région
Nom : Tambacounda
Statut : région administrative
Superficie : 42 706 km² (21,5 % de la superficie totale du
pays)
Nombre d’habitants : 681 310 habitants
Densité : 16 hbts au km²
L’analyse montre que l’État, les ONG et les partenaires au développement ont réalisé 596
dans la région de Tambacounda. L’État accentue ses interventions dans le domaine
d’équipements et infrastructures. Cependant, Force est de constater un faible
investissement dans les secteurs porteurs de croissance comme le secteur du tourisme et
de l’artisanat. Par ailleurs, l’investissement dans les domaines de l’agriculture, pêche et
l’élevage qui représentent 77 % du P.I.B régional reste aussi faible.
Les ONG réalisent plus de projets que les autres acteurs 361 contre 228 pour l’Etat et pour
les partenaires au développement. Elles semblent substituer l’Etat en orientant leurs actions
vers les domaines tels que l’éducation, la formation et la santé (117), l’hydraulique, l’eau et
l’assainissement.
En ce qui concerne les partenaires au développement, les mécanismes de financement des
projets ne sont pas connus. L’essentiel de leurs interventions se localise dans le
département de Tambacounda. Ils sont cependant absents dans le département de
Koumpentoum. Le domaine de la gouvernance locale qui était souvent négligé par l’Etat et
les ONG reste le secteur de prédilection des partenaires au développement.
Enfin, les réalisations des différents intervenants sont marquées par un déséquilibre spatial
à l’intérieure de la région. Une concentration des projets est à noter au niveau de Goudiry.
Alors que la commune de Bakel reçoit la plus faible part des projets. La concentration des
projets dans le département de Goudiry repose sur l’apport considérable des migrants qui
ambitionnent d’améliorer les conditions de vie des populations de leur terroir d’origine.
Les interventions sont souvent limitées par l’enclavement et la dispersion des
établissements humains au niveau de la zone. Ces difficultés géographiques risquent
d’entraver les opportunités de développement. Le manque d’harmonisation des actions
menées par les différents acteurs du développement (État, ONG, coopération internationale)
est aussi à signaler.
110
Domaines d’intervention
68
24
1 0 1 0 0 0 0 0 0 3
111
Cartographie des interventions de l’État dans la région de Tambacounda
Domaines d’intervention
160
140
120
100
80
60
40
20
0
112
Intervenants
Données non obtenues au cours de la recherche
Cartographie des interventions des ONG dans la région de Tambacounda
113
Domaines d’intervention
4
3,5
3
2,5
2
1,5
1
0,5
0
Projets et intervenants
Pas de PTF répertoriés
La coopération décentralisée
13%
France 20%
Espagne
Italie
67%
114
Cartographie des disparités à l’échelle de la région
115
2. 13. Région de Thiès
Présentation sommaire de la région
Nom : Thiès
Statut : région administrative
Superficie : 6 670 km² (3,39 % de la superficie totale du pays)
Nombre d’habitants : 1 788 864 habitants
Densité : 268 hbts au km²
116
Domaines d’intervention
44
29 77
2 4
0 1 0 4 1 20
0 2 0
Intervenants
117
Cartographie des interventions de l’État dans la région de Thiès
118
Domaines d’intervention
Répartition des interventions des ONG et OCB par domaine dans la région de
Thiés
1 1 1 1
0 0 0 0 0 0 0 0 0
119
Cartographie des interventions des ONG dans la région de Thiès
Domaines d’intervention
Répartition des interventions des partenaires par secteur d'activité dans la région
de Thiés
15
13 13
12
7
4
3 3
2
1 1
0 0
120
Projets et intervenants
65%
La coopération décentralisée
52%
26%
121
Les PTF dans la région de Thiès
8
7
4 4
3
1
122
2. 14. Région de Ziguinchor
Présentation de la Région
Nom : Ziguinchor
Statut : région administrative
Superficie : 7 352 km² (3,74% de la superficie totale du
pays)
Nombre d’habitants : 549 151habitants
Densité : 75 hbts au km²
123
Domaines d’intervention
259
149
76
28 28 33 26
8 4 9 6 13 1
124
Cartographie des interventions de l’État dans la région de Ziguinchor
125
B. Les interventions des ONG, OCB et autres
Répartition des interventions par domaine des ONG, OCB et autres dans la
région de Ziguinchor
256 243
102
82 72
9 0 7 3 7 4 6 12
126
Association ARBRES
Association Carambénor
Association de Judo Française
Association Lire en Afrique
Bonne Volonté Individuelle
CCJ
CCPH/France
CCQ
Child Fund
CICR
CICR/Amis de la Casamance
CM+Pays de Savoie Solidaire +CCFD
Concern Universel /Gambie
CROIX ROUGE
Croix rouge Espagnole
Croix Rouge Sénégalaise
Diaspora
Diaspora de Dakar
Enda Santé
Entente de Diouloulou
expatrié
FADDO
GPF/REGIONAL
Kaghamen
Karoghen
les amis de Thionck essyl
Magdenhous (Pays Bas)
Mairie
MAIRIE +GPF
Mairie +Savoie Solidaire
MAP
Medecins Université DKR/Ressortissants Etudiants de Dianki
127
Medecins Université DKR/Ressortissants Etudiants de Dianki
Migrant
MOUNAJAB
OCEANIUM
Océanium
OCEANIUM /Eaux et Forets
ONG Univers-Sel
PADAC
Partenaire Espagnol
Partenaire Espagnol
Partenaire Individuel
Pays deSavoie Solidaire
Pays Savoie Solidaire
PIADESPC
PIADESPC/ CADP
PIADESPC/ Union Anamary
PIADESPC/ Union Anamary
Populations
Populations
Populations
Populations Locales
Privé
Projet de la guinée bissao
PROVAFIL
réalisé par un individuel
Saint Julien les Rosiers
Shell Sénégal
TOSTAN
USOFORAL
Veliminia Costiver (Gambie)
Word education
YMCA
128
Cartographie des interventions des ONG dans la région de Ziguinchor
Domaines d’intervention
45
19 20 22
9 6 10 7
2 2 5 2 1
129
Projets et intervenants
75%
La coopération décentralisée
France
48%
Espagne
Italie
32%
130
Cartographie des interventions de la coopération décentralisée dans la région
de Ziguinchor
131
IV. PROBLÉMATIQUE DES IMPACTS DES INTERVENTIONS
Le questionnement des types d’intervention révèle l’existence d’un point commun à toutes
les réalisations : leur portée sociale. Il est donc aisé de les mettre en relation avec les
Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) dont le terme est prévu pour 2015. En
effet, la valorisation du capital humain est un aspect très important pour tous les acteurs.
Leurs interventions sont fortement orientées vers des objectifs de développement humain.
Par exemple la génération des revenus pour les couches sociales défavorisées ou exclues
du circuit économique normal, les projets pour l'amélioration des écoles, l'alimentation, la
santé, etc.
Voilà donc posée toute la problématique de l’accès des populations aux services sociaux de
base. Toutes ces interventions ont un objectif commun : (i) garantir plus de revenus
monétaires aux populations, (ii) leur donner des chances égales de se soigner en cas de
maladie et d’aller à l’école, (iii) d’apprendre un métier qui puissent leur permettre de trouver
un travail et gérer leur propre destinée, (iv) d’accéder à des services adéquats et à un
système d’eau et d’assainissement adaptés.
Mais au-delà d’un simple accès à un service, les interventions doivent prendre en compte
d’autres dimensions liées à la qualité du service, aux inégalités entre les sexes et aux
aspects de gouvernance qui peuvent influer sur les résultats escomptés par les différents
acteurs. En effet, ces services qui sont offerts par les acteurs du développement local
doivent être compris comme un tout inter-relié ayant des liens à l’intérieur des secteurs et
sous-secteurs. Par exemple, pour garantir à une population des chances réelles en matière
de santé, il est important de beaucoup travailler à leur accès à l’éducation, et on ne pourrait
pas être en bonne santé si l’on n’a pas accès à une eau saine et de qualité. Ces mises en
relations démontrent à suffisance la manière dont la réalisation d’infrastructures de base et
l’offre de services sociaux de base peuvent être imbriquées les unes aux autres.
ÉTUDE DE CAS
Le PADELU dans la commune d’arrondissement de Thiaroye sur mer
L’Etat du Sénégal, dans le cadre de sa politique de lutte contre la pauvreté, avait initié un
Programme dénommé PADELU (Programme d’Appui au Développement Local Urbain) pour
mieux assister les collectivités locales dans l’exercice de leur fonction. Ce programme
financé par l’Union Européenne à travers le 8ème FED (Fonds Européen de Développement)
avec une contrepartie de l’Etat et des collectivités locales bénéficiaires avait pour objectif de
promouvoir la maîtrise d’ouvrage communale des investissements à réaliser.
Il s’agit d’une approche innovante dont la démarche inscrite dans une stratégie générale de
lutte contre la pauvreté en milieu urbain. Son objectif consiste à améliorer le cadre de vie des
populations et leur accès aux services collectifs, par le soutien à des initiatives concertées et
programmées par les acteurs locaux.
Le programme a mobilisé un financement de 9.5 millions d’euros, réparti entre 17 communes
sur une période de 5 ans et ½. Il porte sur le secteur social (les équipements et les services),
l’accompagnement et le renforcement de capacités des acteurs (l’appui conseil, l’animation
et la formation) et l’appui aux micros et petites entreprises, source d’emplois et de revenus.
L’éligibilité des communes au PADELU dépend de la nature des projets, des secteurs ciblés
dans les domaines de la santé, de l’éducation, de l’hydraulique et de l’économie. En effet, la
commission de validation des projets exige aux communes :
- L’existence d’un cadre de concertation ;
- Une bonne santé financière pour la mobilisation de la contrepartie;
132
- Une maîtrise des procédures de gestion budgétaire ;
- Une implication des populations dans les prises de décision ;
- L’identification des secteurs prioritaires d’intervention ;
- L’existence d’un plan d’investissement communal ;
- L’intégration des activités genres dans l’élaboration des projets.
Ainsi, la commune d’arrondissement de Thiaroye sur mer fut retenue parmi les 17
communes éligibles au PADELU pour ses deux projets phares : la construction d’une
maternité avec logement de la sagefemme et d’une maison de la femme d’un montant total
117 208 000F avec une contrepartie de 11%. Située dans la partie Sud du département de
Pikine, elle est créée lors des réformes administratives et territoriales de 1996 (décret du 22
mars 1996).
Maison de la femme : Localisation : village de Thiaroye sur mer, Montant du financement :
65 122 200 FCFA, Contrepartie de la commune : 7 235 800 FCFA
Maternité avec logement de la Sage femme : Localisation : Cité ISRA de Thiaroye azur,
Montant du financement : 40 365 000 FCFA, Contrepartie de la commune : 4 485 000 FCFA
L’exécution de ces deux projets ont permis respectivement à la commune de renforcer sa
carte sanitaire, d’améliorer les conditions de soins, d’accouchement et de limitation des
naissances avec un équipement moderne, de contribuer à la régression des taux de
mortalités maternelles et infantiles, de promouvoir le développement des activités
socioéconomiques (la couture, la teinture, la coiffure …), la mise en place d’un fond de crédit
pour le financement des activités genres et la création d’emplois (Agents de Santé
Communautaire et Personnel de la maison).
Le PADELU a développé l’appui budgétaire dans la gestion des finances locales. Le choix
de faire inscrire les financements dans les budgets des communes est une démarche
importante. Cette démarche a permis aux autorités des communes bénéficiaires de recevoir
des formations en maîtrise d’ouvrage communale et aux procédures de décaissement.
La réalisation proprement dite des projets a nécessité le choix d’un Maitre d’œuvre technique
(le cabinet MDT ARCHITECTURE pour un montant de 6 000 000 FCFA) et d’un Maître
d’œuvre social (l’ONG ENDA ECOPOP pour un montant de 4 925 000 FCFA) et d’une
entreprise (SOATP/ARC pour un montant de 105 487 200 FCFA).
L’intronisation d’un maître d’œuvre social dans les procédures de marché est très appréciée.
Son rôle consiste à organiser les populations bénéficiaires pour une meilleure appropriation
des projets avant, pendant et après les travaux de construction. Par une méthodologie
fondée sur des méthodes probabilistes, il a réussi a créé des unités communales de
développement dans les quatre zones de la commune et a mis en place un comité de
gestion par projet. Ces deux structures locales ont participé aux différentes réunions de
chantiers organisées par le MOT et ont reçu des séries de formations relatives au
fonctionnement des projets.
Après trois ans de fonctionnement, les projets ont eu des impacts très positifs sur la vie des
populations. Les habitants des quartiers de Mbatal, Bagdad et Thiaroye azur n’ont plus
besoin de traverser la route nationale pour se faire consulter ou accoucher dans les
maternités des communes d’arrondissement de Tivaoune Diacksao et Diamaguène Sicap
Mbao. Les données du monitoring ont montré une nette amélioration de la santé des
populations et une régression des taux de mortalité maternelle accompagné d’une bonne
prise en charge des enfants.
Avec la maison de la femme, la commune se vante d’avoir créé un cadre fédérateur pour
toutes les structures genres (GIE et GPF) et de participer à la recherche de stratégies pour
la promotion du développement local. Réunies autour d’un comité de gestion de 25
133
membres, les femmes développent des activités génératrices de revenus, s’activent dans la
lutte contre la pauvreté avec la valorisation des céréales locales et se lancent dans
l’entreprenariat féminin.
Pour plus d’efficacité et d’impact dans les interventions, il est donc impératif qu’il y ait une
mutualisation des efforts de tous les acteurs afin d’éviter les doublons. Pourtant, au sein des
collectivités, il n’est pas rare de voire un même projet financé plusieurs fois par des acteurs
différents parce qu’il n’y a pas une mémoire des interventions malgré les innovations que les
conférences régionale d’harmonisation (CRH) étaient censées constituer.
L’une des avancées significatives pouvant être reconnues est la nécessité de questionner
cette approche d’interventions multi-acteurs et multidimensionnelles qui a fini par subdiviser
le Sénégal en deux entités (les zones proches du littoral et de la capitale et celles de
l’intérieur). Une telle approche qui ne garantit pas forcément un maximum de durabilité,
d’équité et de justice sociale.
Les approches devraient privilégier davantage une responsabilisation plus marquée des
populations à travers la mise en œuvre de processus démocratiques. Il s’agirait alors
d’inventer de nouvelles logiques de développement autour de l’accès aux infrastructures et
services sociaux de base qui soient assez intégratrices pour prendre en compte les
interrelations qui existent entre les différents secteurs. D’ailleurs, cette approche est celle
prônée par les politiques de décentralisation. Les acteurs doivent comprendre que pour plus
d’impacts dans leurs interventions, la responsabilisation accrue des acteurs locaux dans tous
les domaines de l’activité économique et sociale demeure une condition sine qua non pour
promouvoir un développement socioéconomique durable et participatif.
En matière de participation, la faible implication du service privé dans les réalisations au sein
des collectivités mérite d’être corrigée. Cela apparait d’ailleurs d’autant plus utile que le privé
demeure un acteur dans l’emploi de la main d’œuvre locale et de la génération de revenus.
Est-ce parce qu’ils ne sont pas généralement pris en compte dans les processus de
planification du développement local que leurs interventions ne sont pas répertoriées par les
ARD qui sont les bras techniques de la décentralisation ? Quoiqu’il en soit, la mise en
relation de ces interventions à l’atteinte des OMD, montrent des situations très contrastées
d’une région à l’autre. Globalement, le Sénégal peut se targuer d’avoir fait des résultats
assez importants. En plus, l’importance des investissements des partenaires au
développement et des ONG témoigne de leur engagement pour améliorer la situation. Mais il
est évident que d’énormes efforts restent à déployer pour relever l’ensemble des défis mis
en exergue dans le contexte de la nouvelle réforme dite Acte 3 de la décentralisation.
V. CONCLUSION
134
développement national et local, ainsi que sur leurs modalités d’intervention.
Pour ce qui est des principaux groupes d’acteurs intervenant à l’échelle du territoire national,
l’étude rapporte qu’il s’agit de l’État, des partenaires au développement, des Organisations
Non Gouvernementales (ONG) et des Organisations Communautaires de Base (OCB). En
termes de répartition des volumes d’interventions, l’étude révèle que l’État, avec ses
différents services, enregistre de façon logique l’essentiel des actions répertoriées au niveau
national avec un taux de 45%. Les ONG, OCB et autres acteurs occupent la deuxième
position avec 34% des interventions. Quant aux partenaires au développement, regroupant
les partenaires techniques et financiers et les acteurs de la coopération décentralisée, ils
viennent en troisième position avec 21% des interventions recensées par l’étude.
La prédominance des interventions de l’État se comprend aisément compte tenu de son rôle
consistant à garantir aux communautés les conditions d’une vie épanouie par le biais de la
mise en œuvre de projets concourant au développement des différentes localités du pays.
Même si en termes de nombre d’interventions l’État prend le dessus sur les autres acteurs, il
est évident que les projets initiés de l’État sont insuffisants au regard des défis de
développement des différentes régions du pays. A titre d’illustration, bon nombre de
collectivités locales du pays déplore la faiblesse des moyens mis à leur disposition par l’État
pour une prise en charge des neufs domaines de compétences qui leurs sont confiés. Le
faible nombre de projets réalisés par l’État, via les collectivités locales, constitue par ailleurs
un élément d’illustration supplémentaire.
135
Concernant les domaines d’actions couverts par les projets de l’État, le secteur des
équipements et infrastructure, ainsi que ceux de l’éducation, de la formation et de la santé
remportent la majorité des projets. Quant au secteur agricole, au sens large, et de celui de
l’hydraulique et de l’assainissement, ils enregistrent un nombre de projets un peu plus limité.
L’importance accordée aux équipements et infrastructures dans les projets étatiques se
justifie grandement dans la mesure où ces derniers jouent un rôle capital pour le
développement socioéconomique du pays. Eu égard à la fonction transversale qu’elle
occupe comme leviers de développement du pays, les projets mis en œuvre dans ces
secteurs méritent véritablement d’être renforcés de manière efficace. Ce renforcement
permettra de corriger les insuffisances en termes d’équipements et d’infrastructures notées
au niveau de certaines zones, notamment en milieu rural. Même si une idée ne se donne
pas de prime abord sur la nature des infrastructures réalisées, des manquements sont
constatés selon les régions de pays en ce qui concerne les infrastructures. À titre d’exemple,
au niveau des régions situées au Sud du pays et dans les zones rurales en général, le
manque d’infrastructures routières, sanitaires et scolaires reste une donne devenue
constante.
Un cas fondamental reste celui du secteur agricole au sens large. Si un tel secteur
d’intervention retient l’attention de cette étude, c’est pour beaucoup en raison du fait que la
faiblesse du nombre de projets étatiques crée une accentuation des défis majeurs se
rapportant à la pauvreté et l’insécurité alimentaire. Compte tenu du fait que l’agriculture
occupe la grande majorité de la population active à l’échelle nationale, les projets de
développement gagneraient à accorder la part belle à ce secteur. Il s’y ajoute que la plupart
des plans et programmes de développement, de l’indépendance à nos jours, avaient misé
sur le secteur agricole comme principale locomotive de l’économie. Ce choix porté sur le
secteur agricole ne s’est pas malheureusement accompagné de projets concourant à sa
modernisation. Aujourd’hui, l’investissement dans ce secteur s’avère d’autant plus pertinent
qu’il existe plusieurs facteurs qui concourent à sa fragilisation. En effet, en plus de sa forte
dépendance à la pluviométrie, le changement climatique constitue un autre facteur pouvant
aggraver les déficits de performance généralement constatés.
Tout comme les interventions étatiques, l’étude a aussi révélé que les actions entreprises
par les partenaires au développement apparaissent tout aussi disproportionnées à l’échelle
des régions que compte le Sénégal.
Les projets initiés par les partenaires au développement sont essentiellement dominés par
ceux de la Coopération décentralisée avec 61% des cas recensés, contre 39% pour les
Partenaires Techniques et Financiers (PTF). À ce niveau, les régions de Kaolack, Saint-
Louis et Louga détiennent le record de projets initiés par les PTF, tandis que celles de
Tambacounda, Sédhiou et Kolda sont les plus défavorisées. En revanche, pour ce qui des
projets de la Coopération décentralisée, les régions de Dakar, Ziguinchor et Matam
enregistrent le plus important nombre, contrairement aux régions de Kafrine, Kédougou et
Sédhiou faiblement servies par les schémas de distribution des projets des partenaires au
développement à l’échelle nationale. Tout comme les interventions étatiques, le nombre de
projets d’un acteur, quoiqu’important, ne saurait suffire pour évaluer le niveau de
développement d’une région. D’où la nécessité de prendre en considération plusieurs autres
paramètres dont l’apport des projets initiés par les autres acteurs, les secteurs ciblés, les
potentialités de la région et les défis de développement de la zone concernée.
En réalisant un cumul des projets entrepris par les partenaires au développement dans leur
ensemble, l’étude conclut que les régions de Kaolack, Saint louis et Dakar sont en pôle
position. À l’opposé, celles de Sédhiou, Tambacounda et Kaffrine souffrent de l’insuffisance
des projets initiés par les partenaires au développement. Les écarts considérables, du point
de vue du nombre de projets, entre les régions les mieux loties et celles qui sont laissées en
rade, expliquent en partie les différences constatées au regard de leurs situations
respectives de développement. Le même raisonnement peut être soutenu en ce qui
concerne le faible nombre de projets issus de la coopération décentralisée. Il est
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essentiellement lié au faible niveau de qualification des élus combiné à l’insuffisance des
sessions de renforcement de capacités. Dans une perspective d’accroissement de la
contribution des PTF, l’État a une grande responsabilité consistant, entre autres, à renforcer
ses liens diplomatiques en mettant notamment à profit le caractère stable du pays et sa
position géographique qui sont autant de facteurs d’attrait de l’investissement étranger.
Tout comme les projets étatiques, les interventions des partenaires au développement
concernent plusieurs domaines d’action, avec bien entendu de grandes disparités. Pour
l’essentiel, ces interventions concernent les secteurs de l’éducation, de la formation, de la
santé et des infrastructures et des équipements. Par contre, les secteurs de l’agriculture, de
l’hydraulique et de l’assainissement ont mobilisé un nombre assez limité de projets de la part
des PTF et des acteurs de la coopération décentralisée. Pourtant, compte tenu du rôle
primordial et transversal de la ressource hydrique dans les différentes activités économiques
et du nombre important de la population active dans le secteur agricole, le nombre de projets
consacrés à ces secteurs mériterait fortement d’être revu à la hausse.
À l’évidence, de toutes les interventions à l’échelle régionale, celles des ONG, des OCB et
des autres acteurs sont apparues dans cette étude comme celles les plus limitées. Une telle
situation pourrait trouver explication dans plusieurs facteurs : si les premiers dépendent de
l’appui des bailleurs pour réaliser des projets, les OCB quant à elles disposent de moyens
peu conséquents pour entreprendre certaines initiatives. Mais quel que soit le facteur à
privilégier, il reste que les disparités sont multiples. En règle générale, ce sont les régions de
Ziguinchor, de Matam et de Tambacounda qui semblent avoir le plus bénéficié des projets
de la part des ONG et des OCB. C’est tout le contraire des régions de Sédhiou, Thiès et
Dakar qui occupent les dernières places du classement relatif à ce type de financement. Le
faible nombre de projets enregistré dans certaines de ces régions, comme Thiès et Dakar,
s’explique potentiellement par le fait que les ONG interviennent souvent dans les localités les
plus vulnérables. Il en est à peu près de même pour les OCB qui se mobilisent en général
dans des zones où les défis à prendre en charge sont les plus considérables en termes de
volume, d’intensité et de complexité.
Pour ce qui est des domaines priorisés par les projets initiés par les ONG et les OCB,
l’éducation, la formation, la santé, l’équipement et les infrastructures apparaissent largement
dominants. En revanche, le secteur de l’agriculture, de l’hydraulique et de l’assainissement
sont les moins investis. Il est clair que ce manque d’intérêt pour le secteur agricole et de la
gestion des ressources en eau devra être corrigé, d’autant plus qu’il découle moins d’une
absence de prise de conscience des défis en place que d’une mauvaise appréciation de
l’apport de ces secteurs à l’économie nationale.
VI. RECOMMANDATIONS
Améliorer la base de données de manière dynamique en organisant régulièrement des
ateliers régionaux pour qu’elle serve d’outil d’aide à la décision aux différentes échelles
et aux trois catégories d’acteurs (Etat, collectivité locale et partenaires)
Développer une approche participative et faire des mises-à-jour permanentes pour une
appropriation de la base de données par les pouvoirs publics les partenaires au
développement et tous les services techniques.
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Publier la base de données dans un portail pour permettre une bonne visibilité, une
bonne accessibilité à l’informations et pour s’étendre vers une société de l’information
L’Etat, les collectivités locales et les partenaires doivent appuyer davantage les ARD
pour leur permettre de tenir régulièrement les Conférences d’harmonisation et d’en faire
un outil de planification au niveau de toute l’étendue du territoire ;
Mettre sur pied des mécanismes de suivi évaluation et un cadre de régulation des
interventions, pour le respect des procédures de réalisation des projets de grande
envergure et l’intégration de la donne environnementale ;
Lutter contre les disparités apparentes dans la redistribution et orientant l’Etat et ses
bailleurs vers les zones prioritaires de développement et mettre en place un bureau de
régulation au sein de l’ADL pour l’harmonisation des programmes et projets.
Créer un guichet municipal élargi à toutes les communes pour les interventions et
extraire les projets inscrits dans les plans locaux de développement
Alléger les procédures de marché public, notamment les manifestations d’intérêt, les
appels d’offres à candidature et les opérations de décaissement
Développer la méthode Cluster Net and work, notamment avec l’identification des
secteurs prioritaires par commune et des filières dominantes par secteur d’activité.
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