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MINISTERE DE L’ENVIRONNEMENT, DE L’ECONOMIE BURKINA FASO

VERTE ET DU CHANGEMENT CLIMATIQUE ----------------


------------- Unité-Progrès-Justice
SECRETARIAT PERMANENT DU CONSEIL NATIONAL
POUR LE DEVELOPPEMENT DURABLE
-------------
SOUS-PROGRAMME DE LA REGION DU CENTRE-OUEST
DU PROGRAMME NATIONAL DE PARTENARIAT POUR
LA GESTION DURABLE DES TERRES AU BURKINA FASO

MISSION D’ASSISTANCE TECHNIQUE AU DIAGNOSTIC DE SITUATION, A


L’APPROPRIATION ET A LA CONSOLIDATION DES INVESTISSEMENTS
REALISES DANS LES COMMUNES D’INTERVENTION DU SOUS-
PROGRAMME CPP DU CENTRE-OUEST

RAPPORT FINAL

Réalisée par le Groupement :

Cabinet d’Etude Technique Et de Contrôle


Bureau Études, conseils, Formation 12 BP: 553 Ouagadougou 12
Email : azdinez@fasonet.bf Tél : (00226) 25 48 10 16 / 71 30 62 75
Tel. : 50 43 52 52 Cel. : 70 23 19 06
E-mail : cetecbureau3@gmail.comA
Monsieur le Représentant de
L’ONG Water aid

DÉCEMBRE 2018
Objet: offre de services en consultation individuelle
1

Monsieur le représentant de l’ONG Water aid,


SOMMAIRE
SOMMAIRE................................................................................................................................................................ 1
I. SIGLE ET ABREVIATIONS ............................................................................................................................... 3
II. RESUME DE LA MISSION .............................................................................................................................. 4
III. CONTEXTE ET JUSTIFICATION DE LA MISSION ................................................................................... 6
IV. CONTEXTE PARTICULIER DE MISE EN OEUVE DU SOUS-PROGRAMME ............................... 7
V. RAPPEL DES OBJECTIFS ET DES RESULTATS ATTENDUS DE LA MISSION D’ASSISTANCE .. 8
5.1 OBJECTIFS DE LA MISSION D’ASSISTANCE................................................................................... 8
5.2 RÉSULTATS ATTENDUS DE L’ASSISTANCE .................................................................................... 8
VI. METHODOLOGIE D’INTERVENTION .................................................................................................... 8
6.1. PLAN DE TRAVAIL DE LA MISSION ............................................................................................................. 9
VII. FACTEURS FAVORABLES A L’ACCOMPLISSEMENT DE LA MISSION ..................................... 13
VIII. DIFFICULTES RENCONTREES PAR LA MISSION ............................................................................. 13
IX. RESULATS DU DIAGNOSTIC ................................................................................................................. 13
9.1 GÉO RÉFÉRENCEMENT ET INVENTAIRE DES INFRASTRUCTURES, DE LA LOGISTIQUE
AFFECTÉE À LA RÉALISATION ET À LA MAINTENANCE DES INVESTISSEMENTS
DÉMONSTRATIFS.................................................................................................................................................... 13
9.2 L’ÉTAT DES LIEUX DES MESURES DE RENFORCEMENT DES CAPACITÉS APPORTÉS
AUX PARTENAIRES ................................................................................................................................................. 34
9.3 QUID DE L’APPROPRIATION PAR LES ACTEURS DES OUTILS, DES TECHNIQUES ET DES
MODÈLES ÉCONOMIQUES DÉVELOPPÉS PAR LE CPP ............................................................................. 37
9.4 MESURES DE CONSOLIDATION DES OUVRAGES ET DE LA MAITRISE D’OUVRAGE
LOCALE 48
X. LES ACTIVITES INDICATIVES INSCRITES DANS LE PLAN DE CONSOLIDATION .................... 55
XI. CONCLUSION ............................................................................................................................................. 56
ANNEXE ...................................................................................................................................................................... 57

LISTE DES CARTES


1. Géo référencements et zones d’interventions des ouvrages réalisés par le CPP/RCOS ......... 14
2. Géo référencement des investissements de CPPP/RCOS dans la commune de Dalo ........... 17
3. Géo référencement des investissements de CPP/RCOS dans la commune de Léo ................. 24
4. Géo référencement du seuil d’épandage et de régulation des eaux de ruissellement dans la
commune de Bakata.............................................................................................................................................. 27
5. Géo référencement de la forêt communale de Bognounou ............................................................. 29
6. DCN dans la commune de Dalo ................................................................................................................... 62
7. Bassin versant de la commune de Dalo, seuil d’épandage et DCN ................................................ 63

2
I. SIGLE ET ABREVIATIONS

AEN : Agence de l’Eau du


AGR : Activités Génératrices de Revenus
BV : Bassin Versant
CC CO : Cadre de Concertation Communal
CCFV : Commission de Conciliation Foncière Villageoise
CCTP : Cadre de Concertation Technique et Provincial
CFV : Commission Foncière Villageoise
CLE : Comité Locale de l’Eau
CPP : Country Partnership Programme
CTO Commune de Tô
CVD : Conseil Villageois de Développement
DCN Diguette à Courbe de Niveau
GDT : Gestion Durable des Terres
MARP : Méthodes Actives de Recherches Participatives
MEEVCC : Ministère de l’Environnement, de l’Economie Verte et du Changement
Climatique
MOC : Maitrise d’Ouvrage Communale
OSF : Opération de de Sécurisation Foncière
PAC/GDT : Plan d’Action Communal de Gestion Durable des Terres
PNSFMR : Programme National de Sécurisation Foncière en Milieu Rural
RCOS : Région du Centre Ouest
SAN : Sissili Amont Nord
SFR : Service Foncier Rural
SHAVES : Système Horti-Aquacole et de Valorisation des Eaux Souterraines
SLGF : Structures Locales de Gestion Foncière
SWOT : Succès – Weakness- Opportunities- Threats (Forces –Faiblesses-opportunités
– Menaces ( FFOM)
ZATE : Zone d’Appui Technique

3
II. RESUME DE LA MISSION
La Zone d’Intervention Prioritaire (ZIP) du sous - programme couvre 5 communes rurales
(Bougnounou, Bakata, Dalo, Tô et Léo) des provinces de la Sissili et du Ziro dans le centre-
ouest. Elle se caractérise par d’importants écosystèmes notamment des forêts classées, des
aires protégées et aménagées, des zones pastorales fortement vulnérables face aux
menaces de dégradation et à la pauvreté. Les problématiques majeures auxquels cette
zone est confrontée sont : a) l’extension des superficies cultivées et la pression de
l’utilisation du bois pour l’énergie, b) les accaparements des terres par l’agrobusiness et les
conflits fonciers y afférents, c) l’extension des superficies cultivées et les conflits récurrents1.
Le sous-programme CPP de la région du Centre-Ouest a pour objectif « d’Etablir un
système coordonné et décentralisé de gestion durable des terres agro-sylvo-pastorales
dans la Région du Centre-Ouest ». Démarré en 2014, le sous-programme, s’est doté des
outils de planification stratégique indispensables à l’atteinte de ses objectifs (approche
multi-acteurs, plate-forme de partenariat, approche bassin versant, renforcement de
capacités, utilisation de ressources endogènes), et à renforcé les capacités des communes
cibles à s’approprier les méthodologies, outils et/ou instruments de gestion durable des
terres et d’opérationnalisation de la loi sur le foncier rural. Pour ce faire, elles ont bénéficié
de nombreuses et diverses mesures d’accompagnement (formation/perfectionnement,
voyages d’études, appui/conseils, appui matériel et financier, etc.). Le CPP/RCOS a
également mis en œuvre une approche démonstrative forte à travers la réalisation
d’investissements témoins dans toutes les communes de la ZIP.

Qu’en est-il aujourd’hui de l’état des lieux des infrastructures, de la logistique affectée et
du niveau d’appropriation et d’engagement des communes concernant les domaines de
la GDT et du FR ?

Les ouvrages réalisés dans les communes dans le cadre de l’exécution du Sous-programme
CPP/RCOS sont quasiment fonctionnels et leurs effets visibles. Cependant, certains ouvrages
présentent des anomalies et d’autres des risques de dégradation sous l’effet de la force érosive
des eaux de ruissellement. On note par ailleurs, que les ressources humaines qualifiées pour
la gestion des ouvrages et la diffusion des bonnes pratiques GDT sont disponibles au sein des
communes de la ZIP même si elles éprouvent le besoin de disposer d’une part, de matériels
adéquats d’exploitation et de gestion et, d’autre part, d’un accompagnement pour un
complément de formation suite aux lacunes décelés lors de l’exploitation de certains ouvrages.

S’agissant du volet appropriation, rappelons ce qui suit : Selon le dictionnaire Littré,


« s’approprier une chose, c’est l’action de la rendre propre à soi », en faire sien, en quelque
sorte. Par raisonnement analogique, l’appropriation consiste donc à faire en sorte que les
entités concernées (Institutions, communautés, acteurs) fassent siennes les actions de
développement pour lesquelles elles ont été outillées et responsabilisées. Il va sans dire que le
processus est spécifique et propre à chaque entité et peut être plus ou moins long suivant les
facteurs exogènes et endogènes. Dans le cas d’espèce, i) le temps de recul nécessaire pour
observer les effets/les impacts des indicateurs d’appropriation et d’engagement est
relativement court. Un temps plus ou moins long (5 à 10 ans) eut été nécessaire, ii) Les acteurs

1
Commune Rurale de DALO : plan d’action pour la gestion durable des terres dans la commune de
Dalo ((2016-2019)

4
concernés ne disposaient pas de suffisamment d’informations documentées afin de mieux
apprécier les indicateurs de l’appropriation.

® Sur la question d’appropriation des méthodologies et techniques de réalisation des


investissements démonstratifs, la situation est très différente d’un domaine à l’autre. Le
domaine du FR a davantage suscité un engouement réel et connu de la part des communes,
la prise d’initiatives innovantes pour poursuivre les activités initiées par le CPP que le volet GDT.
Cependant, les expériences GDT menées par le Sous-programme auront permis de « montrer
le chemin » et d’inciter d’autres partenaires techniques et financiers à s’y engager.

® Un volume très appréciable de mesures pertinentes de renforcement de capacités a été


réalisé au profit de tous les acteurs de la chaine du FR et de la GDT. Cependant, vu sous l’angle
de l’ingénierie de la formation, le domaine du FR n’a pas atteint ses objectifs pédagogiques.
En revanche, le dispositif des FVP est une réussite tant dans sa conception que dans le transfert
de compétences même si celui-ci demande à être mieux organisé, soutenu et vulgarisé pour
passer à l’échelle de la grande dissémination.

® Le dispositif de fonctionnement de la chaine des acteurs du foncier rural (CVD, Chefs


coutumiers, CVF, CCFV) n’est qu’à ses débuts. Il semble donc prématuré de tirer des
enseignements sur son fonctionnement. Cependant, on note déjà une implication inclusive et
constructive de toutes les composantes communautaires surtout des autorités coutumières
qui, à n’en point douter malgré l’existence d’un dispositif juridique, marqueront de leur
empreinte le fonctionnement desdites structures.

® La stratégie de sensibilisation/information de la population mise en place par le Sous-


programme a permis aux SLGF, à l’exception de 6 villages dans la commune de TÔ, de faire
leurs premiers pas dans l’opérationnalisation de ce processus. Quant à son acceptation par les
populations, tous les témoignages que la mission a recueillis vont dans le sens d’une loi qui
vient « mettre de l’ordre » dans la gestion du foncier rural. Cette acceptation est aussi
perceptible lors des multiples rencontres de sensibilisation dans les villages qui attendent avec
beaucoup d’impatience le démarrage des opérations de délivrance des APFR.

® A contrario du FR, les engagements dans le domaine de la GDT sont encore timides et peu
perceptibles alors qu’ils auraient pu être menés concomitamment de front parce qu’ils sont
intimement liés. Il est vrai que la GDT est complexe et les effets attendus à plus long terme,
mais le faible niveau d’engagement des communes dans la GDT est davantage un problème
de leadership, de priorisation et de mobilisation sociale qu’un problème financier.

5
III. CONTEXTE ET JUSTIFICATION DE LA MISSION6
La zone d’intervention prioritaire du Sous-programme CPP du Centre-Ouest (CPP-RCOS) se
caractérise par une prédominance des activités agro-sylvo -pastorales, en particulier
l’agriculture pluviale non irriguée. Cette zone est confrontée à des problèmes d’érosion
importante, de perte progressive de la biodiversité et de la baisse considérable des facteurs
naturels de production, rendant vulnérables les populations qui y vivent. La recherche
constante de solutions dynamiques pour accroître leurs résiliences se heurte à une fragilisation
de l’agriculture familiale, par ailleurs, fortement éprouvée par un contexte local et global peu
incitatif.

Convaincu que la gestion conservatoire des eaux et des sols dans les parcelles agricoles et à
l’échelle des micro-bassins versants est la réponse appropriée à la problématique de gestion
des ressources naturelles et à l’atteinte de la sécurité alimentaire, le CPP-RCOS, sur la
sollicitation de nombreux acteurs locaux, a décidé de s’investir principalement dans cette
thématique de gestion intégrée des ressources naturelles stratégiques à l’échelle des micro-
bassins versants. Ainsi, son espace géographique d’intervention qui couvre les communes
rurales de Bougnounou, Dalo, Bakata, Léo et Tô a constitué le champ d’une étude ayant permis
d’identifier, de localiser et de décrire une quarantaine de micro-bassins versants. A la suite de
cette étude et conformément au caractère démonstratif des investissements du Sous-
programme, un micro-bassin versant a été retenu par commune et doté d’un plan
d’aménagement et de gestion pour constituer un site témoin d’application de cette approche.

La démarche socio-économique développée visait l’appropriation des outils conceptuels et des


techniques d’aménagement des micro-bassins versants et s’est appuyé sur les principes
suivants :

a) La concertation pour le choix des sites d’aménagement ;


b) L’adaptation technique des ouvrages en adéquation avec les ressources et les
contraintes du micro-bassin versant témoin ;
c) La prise en compte des risques environnementaux, sociaux et fonciers (choix des
sites, type d’ouvrage, envergure des aménagements à entreprendre, …) ;
d) La reproductibilité autonome des investissements par les producteurs (la
durabilité) ;
e) Le partage des connaissances.

Avant de boucler sa première phase d’intervention, le CPP-RCOS veut s’assurer que les
collectivités locales et les populations bénéficiaires de ses appuis disposent d’outils et de
capacités techniques pour assumer la poursuite des actions engagées dans le processus de
Gestion Durable des Terres (DGT) en général et dans la gestion intégrée des micro-bassins
versants en particulier. C’est dans l’optique d’évaluer et de mettre en œuvre les mesures de
consolidation des acquis (en nature et en volume) que la présente mission a été commanditée.

6
Termes de référence du mandat

6
IV. CONTEXTE PARTICULIER DE MISE EN OEUVE DU SOUS-PROGRAMME
Après son lancement officiel intervenu le 20 novembre 2013, le Sous-programme a
effectivement démarré ses activités après que ces plans de travail et de budget aient été
adoptés par le Comité de pilotage du Sous-programme lors de sa première session tenue le
18 mars 2014. Dans son montage institutionnel, ensemble avec ses objectifs et résultats
attendus, le sous-programme a ciblé comme partenaires, les collectivités territoriales
particulièrement les conseils communaux et les services déconcentrés de l’Etat à travers des
cadres de concertation aux niveaux régional, provincial et communal afin de garantir une
participation effective de tous les acteurs et la coordination des activités de GDT.
Le sous-programme, tout au long de sa mise en œuvre, a été jalonné de faits majeurs exogènes
qui ont entravé le bon déroulement de ses activités, entrainant parfois des retards, quelquefois
des reprises d’activités, avec comme conséquences résultats en deçà de ceux planifiés au
départ. En effet, l’insurrection populaire les 30 et 31 octobre 2014, qu’a connue le Burkina en
est le facteur de risque principal parce qu’il a entrainé la dissolution des conseils municipaux
et régionaux par décret N° 2014004/PRES/CAB du 17 novembre 2014. Il en a résulté que les
conseils de collectivités territoriales ont été remplacées par des délégations spéciales en
attendant l’organisation de nouvelles élections municipales. Bien que n’étant pas des organes
élus, elles ont les mêmes attributions que les conseils de collectivités territoriales
conformément aux dispositions du décret n° 2013-431 /PRES/PM/MATD/MATS/MEF du 30 mai
2013 portant conditions d’installation, composition et fonctionnement de délégations
spéciales des collectivités territoriales. Voici quelques faits chronologiques tirés des rapports
d’activités :
- 20 novembre 2013 : lancement officiel des activités du Sous-programme
- 18 mars 2014 : Adoption par le Comité de pilotage du Sous-programme des
plans de travail et de budget et démarrage effectif des activités
- 30 et 31 Octobre 2014 : Insurrection populaire, dissolution des conseils
municipaux et régionaux et leur remplacement par des délégations spéciales
- 22 Mai 2016 : Tenue des élections municipales
- 24 juillet 2016 : Installation officielle du maire de Dalo
-
- Ainsi, le présent rapport, conformément à l’article 6 du titre II, chapitre II du
décret n° 2007 – 777/PRES/PM/MEF du 22 novembre 2007 portant organisation
et fonctionnement des projets ou programmes de développement de catégorie
B, dresse l’état des lieux de l’exécution des activités inscrites au titre du PTAB de
l’année 2014.Il couvre la période allant du 1er janvier au 31 Décembre 2014 et
porte sur l’évaluation des cibles annuelles visées.

7
V. RAPPEL DES OBJECTIFS ET DES RESULTATS ATTENDUS DE LA MISSION D’ASSISTANCE7
5.1 OBJECTIFS DE LA MISSION D’ASSISTANCE
L’objectif global de l’assistance technique est « d’accroître la durabilité des investissements
démonstratifs réalisés dans les communes couvertes à travers une meilleure appropriation des
outils, des techniques et des modèles économiques développés avec la participation des
acteurs bénéficiaires » (collectivités territoriales, usagers des terres et leurs organisations).

5.2 RÉSULTATS ATTENDUS DE L’ASSISTANCE


Trois grands résultats sont attendus de la mission :

i) Un Inventaire des infrastructures et de la logistique affectée par le CPP ;


ii) Une appréciation du niveau d’appropriation par les acteurs des outils, des
techniques et des modèles économiques développés par le CPP ;
iii) Une Consolidation des ouvrages et de la maîtrise d’ouvrage.

VI. METHODOLOGIE D’INTERVENTION


Dans le présent mandat, il ne s’agira ni d’évaluer les objectifs globaux et spécifiques du CPP,
ni l’approche de bassin versant mise en œuvre par cette institution mais d’apprécier le degré
d’appropriation par les collectivités locales et les populations, des outils et capacités
techniques à eux transférés par le CCP. Les concepts d’appropriation et par conséquent
d’engagement et de participation – car il ne peut y avoir d’appropriation sans participation -
trouvent ici un cas pratique de mise en œuvre.
Le concept « appropriation » est très large et c’est du côté de Karl Marx8 que l’on trouve
l’origine de l’usage sociologique dudit concept qui est définie en rapport aux objets produits
par l’individu, comme une « intériorisation des savoirs et des savoir-faire ». In fine,
l’appropriation a à la fois une dimension individuelle mais aussi collective. Par exemple, dans
le domaine de la sécurisation foncière en milieu rural, le décret n° 2012-
981/PRES/PM/MAH/MEF/MATDS du 13 décembre 2012 indique que « l’appropriation consiste
à faire en sorte que les structures étatiques, les populations, la société civile, le secteur privé,
l’ensemble des acteurs fassent sien des textes et s’impliquent avec responsabilité dans leur
mise en œuvre »9. C’est cette dernière dimension-là qui nous intéresse dans le cadre de ce
mandat. En effet, la nature des réalisations du CPP comme les aménagements des bassins
versants, le foncier rural, les activités socio- économiques en faveur des femmes se prêtent
mieux et sont d’ailleurs gérées par des structures communautaires (coopératives, commission,
des associations/groupements).

S’agissant de l’appréciation du degré d’appropriation et d’engagement des acteurs ciblés, la


mission a tiré des termes de référence une batterie de critères formulés sous forme de

7
Termes de référence du mandat
8
Plus précisément l’appropriation sociale des moyens de production par les producteurs citoyens
9
DECRET N° 2012-981/PRES/PM/MAH/MEF/MATDS du 13 décembre 2012 portant adoption du Plan
d’action de mise en œuvre de la politique nationale de sécurisation foncière en milieu rural et de
la loi portant régime foncier rural.JO N°04 du 24 janvier 2013

8
questions administrées lors des entretiens mais aussi de constats faits lors des investigations
terrain et sensés traduire le mieux possible les concepts d’appropriation et d’engagement.

En voici quelques-uns répertoriés ci-dessous :

- La disponibilité des acteurs à se prêter aux questions de la mission ;


- Le degré de compréhension de la philosophie et stratégies d’intervention du CPP ;
- La faculté à faire le point plus ou moins exhaustif des réalisations et
accompagnement reçus du CPP :
- La prise en compte de certaines activités du sous-programme CPP dans le budget
communal et/ou leur poursuite ;
- Intégration/l’adoption de bonnes pratiques GDT par les exploitants agricoles ;
- Le niveau de maitrise des instruments et outils transférés lors des sessions de
formation ;
- L’existence et la fonctionnalité d’un dispositif organisationnel mis en place pour
assurer la maintenance des ouvrages et la poursuite de leur réalisation par les
communautés locales ;
- L’adoption d’un dispositif impliquant les compétences endogènes (formateurs
vulgarisateurs paysans) pour assurer le transfert de connaissances aux producteurs
et/ou exploitants agricoles ;
- L’opérationnalisation/fonctionnalité des structures locales de gestion foncière ;
- Etc.

6.1. PLAN DE TRAVAIL DE LA MISSION


6.1.1 Revue documentaire
La revue documentaire a principalement porté sur l’inventaire des mesures d’accompagnement
apportées aux 5 commune de la ZPI à travers la compilation des rapports d’activités du CPP,
les rapports de formation et des sessions de sensibilisation des formateurs et/ou prestataires
de services, les plans d’Action sur la Gestion Durable des Terres, la documentation sur le Foncier
Rural et les rapports d’activités des Comités Locaux de l’Eau, et enfin les supports audiovisuels
produits par le CPP.

6.1.2 La phase « diagnostic sur le terrain »


La phase de « diagnostic sur le terrain » n’a pu démarrer que le 22 Octobre - en raison de la
saison pluvieuse qui s’est prolongée dans la ZPI du projet jusque pratiquement fin Octobre
2018- pour ne s’achever que 29 Octobre 2018 à Léo. Préalablement, le 08 octobre 2018, les
parties contractantes ont eu une séance de préparation et de cadrage de la mission au siège
du CPP à Koudougou. Il a essentiellement été question de s’accorder sur une compréhension
commune des termes de références, le programme de sortie sur le terrain, mais elle a aussi
porté sur les besoins des consultants en termes de mise à disposition de documents et des
contacts des acteurs à rencontrer.

Sur le terrain et selon le profil des deux consultants, pendant que l’un s’entretenait avec les
acteurs concernés, l’autre visitait les sites des réalisations physiques. Certains entretiens avec
les Formateurs Vulgarisateurs Paysans ont, dans la mesure de la disponibilité des acteurs, été
faits conjointement.

9
Les entretiens avec les prestataires de services devaient avoir lieu à Ouagadougou dans la
semaine du 3 au 8 Novembre 2018, mais ces derniers n’étaient disponibles et la collecte des
données a été faite par envoi de fichier électronique.

6.1.3 La répartition concertée des résultats attendus entre les deux consultants

La répartition des résultats attendus entre les deux consultants a été faite comme suit :

REPARTITION DES DOMAINES D’INTERVENTION ENTRE LES CONSULTANTS


CONSULTANTS
Volet A : Inventaire des infrastructures et de la logistique affectée
- Les différents ouvrages sont géo référencés et positionnés Mr Séguéda Aristide
sur les photos satellitaires ;

- La logistique dévolue à la réalisation et à la maintenance des Mr Séguéda Aristide


ouvrages est inventoriée et des propositions pour un
complément éventuel sont faites ;

- Les ouvrages dégradés ou présentant des risques de Mr Séguéda Aristide


dégradation sont évalués et les mesures de leur réfection
sont proposées
Volet B : Appropriation par les acteurs des outils, des techniques et des modèles économiques
développés par le CPP
- Le niveau d’appropriation des méthodologies et techniques - Zizien Ali
de réalisation des investissements démonstratifs est fait et
des propositions de mesures d’accompagnement faites.
- Le niveau de compétences des organisations et des -Zizien Ali : GDT, FR
producteurs chargés de l’aménagement des micro-bassins - Séguéda Aristide : Volet
est apprécié Gestion Durable des Terres,
Bassins Versants.
- Le diagnostic de fonctionnement de la chaine (CVD, - Zizien Ali
coutumiers, CFV, CCFV, SFR) de gestion du foncier rural est
fait
- Le niveau d’engagement des conseils communaux pour - Zizien Ali
assurer une viabilité et une durabilité des investissements et
la mise en application de la loi 034 portant régime foncier
rural est apprécié.
Volet C : Consolidation des ouvrages et de la maîtrise d’ouvrage :
- Les mesures de restauration des ouvrages dégradés ainsi - Séguéda Aristide
que les travaux de finition des aménagements sont identifiés
et évalués financièrement au moyen d’une fiche technique
pour chaque ouvrage.
- Un plan de renforcement des ressources humaines affectées - Zizien Ali et Séguéda
à la maitrise d’ouvrage communale, l’entretien et à la Aristide
correction des ouvrages est élaboré.

10
6.1.4 La collecte, le traitement et l’analyse de données

6.1.4.1 Méthodologie d’investigation pour le Volet A


La démarche de mise en œuvre du volet A s’est faite en quatre étapes :

Phase1 -la collecte des données : Cette phase a d’abord consisté réunir des informations
documentaires auprès de l’administration (CPP/COS) sur les investissements du CPP/RCOS.
Ensuite, il s’est agi de visiter les ouvrages et la logistique mise a diposition par le CPP/RCOS
et d’échanger avec les bénéficiaires afin de recueillir des informations sur leur gestion et
fonctionnalité. Enfin, il a fallu prendre les coordonnées GPS des différents sites après les avoir
examinés et relevé leurs caractéristiques.

Phase 2 - le traitement : Le traitement a porté sur le tri des données et informations collectées,
leur rangement suivant l’emplacement communale et selon chaque site puis par ouvrage.
Après le rangement des données, le traitement a consisté à l’élaboration de fiches
caractéristiques de chaque ouvrage par commune. Une fois, les caractérisations faites, les
différents paramètres ont été comparés à ceux trouvés dans les documentations du CPP/RCOS
afin de procéder à l’analyse des données.

Phase 3 - l’analyse des données traitées


nsisté à examiner les caractéristiques des ouvrages et logistiques, le mode d’exploitation et de
gestion des investissements (ouvrages et logistique) puis à identifier les failles et atouts puis
de proposer les solutions idoines pour garantir la durabilité de chaque investissement. Les
analyses ont porté sur chaque paramètre à l’aide d’un tableau présentant tous les paramètres.

De façon plus concrète, cela a consisté :


- D’une part à établir une fiche contenant les caractéristiques de chaque investissement
(ouvrage et logistique) et la ou les mesures d’accompagnement des investissements pour
leur bonne fonctionnalité et durabilité ;
- Et d’autre part, à introduire les coordonnées GPS de chaque ouvrage dans les logiciels de
cartographie pour en produire des cartes situant les différents emplacements
géographiques des ouvrages réalisés.

6.1.3.2 Méthodologie d’investigation pour le volet « B » Appropriation

Ce volet a principalement consisté en des entretiens semi structurés réalisés au moyen d’un
guide administré avec les personnes/acteurs concernés et classées en 5 catégories :

a) Les autorités municipales : En l’absence de certains maires (3 maires sur 5), la mission a
rencontré le 1er adjoint et/ou le secrétaire général. Il s’est principalement agi : i) de faire
l’état des lieux des réalisations et appui/accompagnement reçus et ii) d’inventorier les
mesures/actions initiées par elles-mêmes afin iii) d’apprécier, in fine, leur niveau
d’appropriation et d’engagement.

b) Les services techniques déconcentrés de l’Etat (agriculture, ressources animales et


environnement présents dans la commune) : Il s’agissait principalement de recueillir
leurs appréciations et/ou avis sur le niveau de dissémination des bonnes pratiques dans
la GDT au sein du groupe des exploitants agricoles et de relever les gaps de
compétences des acteurs formés. Il en résulte que très peu de personnes de ce groupe,

11
en raison probablement d’affectations, ont eu connaissance au moment du passage de
la mission, des réalisations du CPP.

c) Les organisations paysannes, les exploitants et les formateurs Vulgarisateurs Paysans :


La mission a rencontré les membres des 5 coopératives de FVP mais aussi des membres
de groupements mixtes et de femmes à Dalo pour les activités de maraichage et
pisciculture (cf. liste de acteurs rencontrés).

d) Les structures locales de gestion foncière/acteurs du foncier rural (CFV, CCFV, SFR) :
La commune de Léo n’a pas été concernée par ce volet. La mission a donc rencontré
dans chacune des 4 autres des représentants des 3 catégories de structures mais
également trois représentants d’un village de la commune de Tô qui a refusé de se
joindre au processus de sécurisation foncière.

e) Les Comités Locaux de l’Eau : Initialement deux CLE étaient au programme de la


mission mais seuls les membres du CLE SAN (Bougnounou – Bakata – Dalo) ont été
interviewés.

L’analyse des données quantitatives et qualitatives a été faite à partir d’une batterie de critères
sur l’appropriation/l’engagement, au regard des spécificités de chaque groupe d’acteurs. Elle
a permis de comprendre et d’apprécier les processus/mécanismes de participation et/ou
appropriation mis en place ou existant dans chaque commune. Les constats faits sur le terrain
sont sensiblement les mêmes, ce qui ne justifie pas, de notre point de vue, une appréciation
commune par commune.

6.1.3.3 Méthodologie pour le volet « C » Consolidation


La méthodologie pour le volet consolidation après une analyse des problèmes, vus tant du
point de vue des principaux acteurs concernés que des domaines d’intervention (GDT, FR, AGR)
a reposé sur deux piliers :

a) La consolidation de la maitrise d’ouvrage communale qui a principalement consisté à


identifier les mesures d’accompagnement nécessaires et indispensables pour une MOC
vertueuse, condition sine qua non d’une appropriation voire un engagement pour
l’atteinte de résultats performants en matière de GDT, de FR,

b) La consolidation technique des ouvrages : Ce volet a consisté premièrement à examiner


les différents investissements (ouvrages et logistiques) du CPP/RCOS dans les
communes d’intervention et à ensuite échanger avec les bénéficiaires sur les avantages
d’une maintenance planifiée et la conduite à tenir afin qu’ils puissent profiter
durablement des investissements (ouvrages et logistiques) mis à leur profit. Enfin, ce
volet a aussi consisté à évaluer non seulement les dommages et risques qui menacent
les ouvrages mais aussi les atouts techniques dont disposent les bénéficiaires pour leur
entretien et gestion.

12
VII. FACTEURS FAVORABLES A L’ACCOMPLISSEMENT DE LA MISSION
La mission a bénéficié tout au long de son déroulement de l’accompagnement du CPP par la
facilitation des contacts avec les acteurs terrain, la mise à disposition d’une abondante et riche
documentation, etc. Sur le terrain, la mission a rencontré la plupart des représentants des 5
catégories d’acteurs malgré la période des travaux champêtres de récolte. L’accueil qui lui a
été réservé autant par les autorités municipales que les exploitants agricoles (hommes et
femmes) a également facilité son travail. Enfin, le caractère exceptionnel de la campagne
agricole a aussi probablement favorisé le travail de la mission qui s‘est déroulé dans une bonne
ambiance.

VIII. DIFFICULTES RENCONTREES PAR LA MISSION


Nonobstant la saisine par téléphone des acteurs et l’envoi du programme de la mission,
certains acteurs n’ont pu être disponibles. L’appréciation de l’appropriation voire de
l’engagement de certaines communes a été de ce fait incomplète. Certains membres des
coopératives de Formateurs Vulgarisateurs Paysans (FVP) et exploitants agricoles occupés aux
travaux champêtres de récolte n’ont pu honorer de leur présence les séances d’entretien
groupés organisés par la mission.
In fine, la mission considère le nombre de jours insuffisant pour une analyse en profondeur de
l’appropriation/engagement au regard du très grand nombre d’acteurs concernés, des
domaines d’investigation (GDT, activités annexes agricoles -maraicher culture, pisciculture,
apiculture-, foncier rural, etc.) particulièrement en ce qui concerne les niveaux de compétences,
d’appropriation et d’engagement de tous les acteurs impliqués/formés dans les activités du
sous-programme.

IX. IX. RESULATS DU DIAGNOSTIC

9.1 GÉO RÉFÉRENCEMENT ET INVENTAIRE DES INFRASTRUCTURES, DE LA LOGISTIQUE AFFECTÉE À LA


RÉALISATION ET À LA MAINTENANCE DES INVESTISSEMENTS DÉMONSTRATIFS
Les appuis du CPP/RCOS dans les communes d’intervention sont visibles à travers le nombre
et la diversité des ouvrages et logistiques mis à leur disposition. Malheureusement la logistique
qui est constitué de petits matériels (pelles, dabas, arrosoirs et seaux) confiés aux FVP pour les
démonstrations s’amortissent le plus souvent sous l’effet de leurs usages. C’est pourquoi, notre
étude reposera plus sur l’inventaire des ouvrages réalisés par le CPP/RCOS.

13
9.1.1 Géo localisation des différents ouvrages sur photos satellitaires

1. Géo référencements et zones d’interventions des ouvrages réalisés par le CPP/RCOS

14
Grande carte en A3

15
9.1.2 Aperçus sur la logistique recensée sur le terrain
La logistique est visible et disponible essentiellement dans la commune de Dalo. Le tableau
ci-dessous en fait un inventaire :

Logistique : une pompe immergée


installée dans le forage.

État : bon état de fonctionnement

Observation : la pompe est présentement


fonctionnelle mais requiert la protection
de la conduite de refoulement.

Logistique : motopompe et carburant


servant de moyen d’exhaure d’eau du
puits moderne qui est la source d’eau pour
l’alimentation des poissons et pour les
plantes.

État : bon état de fonctionnement

Observation : Le dispositif est


présentement fonctionnel mais le système
de pompage serait moins énergétivore si
la pompe solaire était utilisée pour
répondre au maximum à la demande en
eau du site.

Aperçu : des denrées pour l’alimentation


des poissons livrées par le CCP/RCOS

Observation : quantité totale de l’intrant


non disponible

Aperçu des panneaux photovoltaïques


servant de source d’énergie pour le forage
solaire.

État : bon état de fonctionnement

16
Aperçu : de quelques matériels donnés
par le CCP/RCOSS aux exploitants

Quantité : non disponible

Observation : besoins de petits matériels


(pioches, machettes, arrosoirs)

9.1.3 Inventaire des ouvrages et de la logistique dévolue à la réalisation et à la


maintenance des ouvrages dans la commune de Dalo

2. Géo référencement des investissements de CPPP/RCOS dans la commune de Dalo

Carte de géo référencement des investissements de CPPP/RCOS dans la commune de Dalo

17
Dans la commune de Dalo, les ouvrages réalisés par le CPP/RCOS sont les suivant :

a. Un périmètre maraicher au profit d’un groupement de femme.


 Le site est localisé par les coordonnées suivantes :

Coordonnées GPS en degré latitude 11.728470


décimal longitude -2.084390

 Le tableau ci-dessous présente l’inventaire des différents ouvrages qui y sont réalisés
ainsi que leurs caractéristiques :

No Désignation caractéristiques observation proposition Acteur


Aire du Surface Inférieur Bon état - RAS -
périmètre exploitée à 1 ha
1 d’irrigation
gravitaire à
ciel ouvert
2 Clôture en longueur 317.7 m Bon état - RAS -
grillage hauteur 1.5 m
Porte de la longueur 3.00 m Porte rasant le -
Stabiliser Mairie de la
3 clôture hauteur 1.80 m sol à son la porte commune de Dalo
ouverture et à en la
sa fermeture ; fixant sur
Crochet de la des
partie basse de poteaux
la porte difficile en béton
à empoigner armé (à
réaliser) ;
- Faire une
buté en
béton
pour
fixer le
crochet
de la
partie
inférieure
de la
porte
longueur 177.7 m Bon état de requiert un léger
Épaisseur 0.1 m fonctionnement rehaussement
Canal en du canal mais présentant des parois de 10
4 parpaing Largeur 0.3 m des endroits où cm sur une
de 10 pour l’eau émerge longueur de 75 Mairie de la
section du canal sur m commune de Dalo
hydraulique une longueur
Profondeur 0.35 m de 75 m

18
b. Un site de système horti-aquacole de valorisation des eaux souterraines (SHAVES)
Le site est localisé par les coordonnées suivantes :
Coordonnées GPS en degré longitude 11.74282
décimal latitude -2.08184o

 Le tableau ci-dessous fait l’inventaire des différents ouvrages qui y sont réalisés et
donne leurs caractéristiques :

No Désignation caractéristiques observation proposition Acteur


Aire du périmètre
exploité pour Superficie
1 l’irrigation et la exploitée 1.5 ha Bon état - RAS -
pisciculture
2 Clôture en grillage longueur 427.45 m Bon état - RAS -
hauteur 1.5 m
Porte de la clôture longueur 3.00 m Bon état - RAS -
3 hauteur 1.80 m
4 Panneaux solaires nombre 0 3 unités Bon état - RAS -
5 Impluvium nature En tôle totalisant 5 Bon état - RAS -
aérateur unités
Bacs de culture forme parallélépipédiques
6 piscicole capacité 50 poissons/bac Bon état - RAS
nombre 08
7 Bassins de forme 02 placés en série Bon état - RAS -
vidange
8 Une bonbonne cubique 1 m3 Bon état - RAS -
Lot de petits Ces matériels Instaurer un
matérielles sont jetés une cahier de
9 d’arrosage et de Non précis fois amortis. Ce registre pour
labour qui rend marquer le Mairie de la
difficile nombre et le commune de
l’évaluation de type de Dalo
leur nombre au matériels
fil du temps arrivant sur le
site.

Un forage à Bon état de Raccorder le


motricité solaire usage Irrigation fonctionnement forge au Mairie de la
10 réseau commune de
piscicole Dalo
pour
optimiser son
usage
11 Un puit moderne Alimentation
à grand diamètre Usage piscicole et Bon état
irrigation - RAS

19
Motopompe usage Approvisionnement Optimiser Mairie de la
12 (HMT 30 m ; Q = d’eau pour la Bon état ; l’usage du commune de
33.6 m3/h) pisciculture Besoin de forage solaire Dalo
carburant pour réduire
les dépenses
sur la
motopompe
en carburant

20
c. Un périmètre d’exploitation pour les formateurs-vulgarisateurs de la commune
 Le site est localisé par les coordonnées suivantes:
Coordonnées GPS en degré Latitude 11o 740510
décimal longitude -2o08141’’

 Le tableau ci-dessous fait l’inventaire des différents ouvrages qui y sont réalisés et
présente leurs caractéristiques :
No Désignation caractéristiques observation proposition Acteur
Aire du On y trouve
périmètre de la culture - RAS -
1 d’irrigation de Surface 2 ha vivrière et
type semi- exploitée beaucoup
californien de touffes
d’herbes
2 longueur 703.5 m Grillage Achat d’un fil Mairie de la
Clôture en détaché à la mou de 2.5 commune
grillage hauteur 1.5 m partie mm de de Dalo
supérieure diamètre pour
sur une l’attache de la
longueur de partie
100 m supérieure du
grillage
Porte de la longueur 3.00 m Bon état - RAS -
3 clôture hauteur 1.80 m
Bouche
d’irrigation à
double sortie nombre 0 8 unités Bon état - RAS -
4 en
maçonnerie
de ciment
5 Bassin de nature béton Bon état - RAS -
distribution
6 Réseau de nature PVC pression Besoin de 40 - 15 Mairie de la
refoulement tuyaux PVC commune
DN100 de Dalo
- 25
PVC
DN
110
7 Réseau de nature Pression Mauvais état Fournir une Mairie de la
refoulement conduite de commune
15 m DN 120 de Dalo
8 latrine nature En dure Bon état - RAS -
Motopompe Approvisionnement Mairie de la
de marque d’eau pour commune
9 RIHMNO(HMT usage l’irrigation Bon état Besoin de de Dalo
30 m ; Q = carburant
33.6 m3/h)

21
d. Un site de protection et valorisation des berges du barrage

Le tableau ci-dessous fait l’inventaire des différents ouvrages qui y sont réalisés et présente
leurs coordonnées géographiques ainsi que leurs caractéristiques :

No Désignation Caractéristiques Observation Proposition Acteur


Ouvrage Arracher l’herbe Mairie de la
longueur en 15.6
envahi par au niveau des commune de
enrochement m
l’herbe DCN Dalo
longueur en sac
de terre + 10.5
- -RAS
protection en m
enrochement
DCN 1 Ouvrage Mairie de la
Lat :11.761940 érodé par en commune de
1 Apport de terre
Long : - droit avec Dalo
Longueur en terre 175.1 pour remise en
2.059460 souvent de
compacté m état de la
large bèches :
diguette en terre
3 m de long à
réparer
Hauteur de la 20-50
- - RAS
diguette cm
Longueur totale 201.2
- - RAS
de l'ouvrage m
longueur en
19.5 - - RAS
enrochement
Apport sac de Mairie de la
longueur en sac
terre + cailloux commune de
de terre +
9.2 2 m dégradés pour remise en Dalo
protection en
état de la
enrochement
DCN2 diguette
Lat :11.761800 Ouvrage Apport de terre Mairie de la
2
Long : - Longueur en terre érodé sur un pour remise en commune de
0 171.9
2.05931 compacté linéaire de 1.5 état de la Dalo
m diguette en terre
20 cm
Hauteur de la -
- 0.4 - RAS
diguette
cm
Longueur totale
200.6 - - RAS
de l'ouvrage
longueur en
163.1 -
enrochement
longueur en sac
3 DCN3 de terre +
- -
Lat :11.761780 protection en
enrochement

22
Long : - Ouvrage Mairie de la
Apport de terre
2.059200 érodé par commune de
Longueur en terre 71.1 pour remise en
endroit avec Dalo
compacté m état de la
souvent de
diguette en terre
large bèches
20 cm
Hauteur de la
- 40 -
diguette
cm
Longueur totale 234.2
-
de l'ouvrage m
longueur en 23.6
-
enrochement m
longueur en sac Mairie de la
de terre + commune de
2 m à combler
protection en Dalo
enrochement
Ouvrage Mairie de la
DCN4 érodé par commune de
Apport de terre
endroit avec Dalo
4 Longueur en terre 187.8 pour remise en
Lat :11.761540 souvent de
compacté m état de la
Long : - large bèches :
diguette en terre
2.059050 25 m à
réparer
20 cm
Hauteur de la
- 0.4 -
diguette
cm
Longueur totale 211.4
de l'ouvrage m
longueur en 11.6
-
enrochement m
Ouvrage Mairie de la
érodé par en Apport sac de commune de
longueur en sac
droit avec terre + cailloux Dalo
de terre + 19.8
souvent de pour remise en
protection en m
DCN5 large bèches état de la
enrochement
Lat :11.760290 2mà diguette
5
Long : - combler
2.060510 Longueur en terre 153.8
-
compacté m
70 cm
Hauteur de la
- 40 L = 2m
diguette
cm
Longueur totale 165.4
-
de l'ouvrage m

23
Désignation nature Caractéristiques Observation Proposition
Seuil Gabions/enrochement Volume 1279 Bon état
3
d’épandage en m
Lat :11.741710 Longueur 121
Long :2.095670 en m

e. Un complexe de seuils d’épandages et de régulation des eaux de ruissellement


pluviales
Le tableau ci-dessous fait l’inventaire des différents ouvrages qui y sont réalisés et présente
leurs caractéristiques :

Désignation nature Caractéristiques Observation Proposition


Seuil Gabions Volume en m 3 32 Bon état -
d’épandage Longueur en m 11

9.1.4 Investissements infrastructurels du CPP/RCOS dans commune de Léo


Les investissements infrastructurels sont déréférencés sur la carte ci-dessous :

3. Géo référencement des investissements de CPP/RCOS dans la commune de Léo

Carte de géo référencement des investissements de CPPP/RCOS dans la commune de Léo

24
Dans la commune de Léo, les ouvrages réalisés par le CPP/RCOS sont les suivant :

a. Le seuil d’épandage de Fido

 Il est localisé par les coordonnées suivantes :


latitude 11o 05’ 31.1’’N
Coordonnées GPS longitude 2o 01’ 40.5’’W
 Le tableau ci-dessous fait l’inventaire des différents ouvrages qui y sont réalisés et
présente leurs caractéristiques :
Ouvrage Désignation Caractéristiques observatio propositio Acteur
n n
Affaisseme Apport en
Longueur totale : 76 nt de deux argile
m mètres compacté
Ouvrage en gabions Profondeur d’encrage linéaires pour
: 0.5 à 0.8 m de boucher Mairie
Hauteur : Variable (1.5 gabions les bêches De
m à 0.5 m ) et Léo
formation consolider
de bêches les parois
du coté de
amont et l’ouvrage
aval de
l’ouvrage
Mairie
Section : trapézoïdale De
Partie Longueur totale : Léo
supérieur 25.49 m Disparition
e Largeur en crête : 0.25 des -
m cordons
Largeur au plafond : 1 pierreux
Seuil m
d’épandage Rive Hauteur : Variable (0.5
de Fido droite m à 0 m)

Section : rectangulaire
Partie Longueur totale :
encrée 25.49 m -
Cordon au sol Largeur : 1 m
pierreux Hauteur : 0.5 m
en forme
de
Section : trapézoïdale Mairie
diguette
Longueur totale : De
22.69 m Léo
Largeur en crête : 0.25
m - -

25
Partie Largeur au plafond : 1
supérieur m
Rive e
gauch Hauteur : Variable (0.5
e m à 0 m)

Section : rectangulaire
Longueur totale :
Partie 22.59 m - -
encrée Largeur : 1 m
au sol Hauteur : 0.5 m
Longueur totale de l’infrastructure : 124.2 m

b. Le seuil d’épandage de Sangha

 Il est localisé par les coordonnées suivantes :

Coordonnées GPS en degré latitude 11o 05’ 41.8’’ N


décimal longitude 2o 01’ 04,8’’ W

 Le tableau ci-dessous fait l’inventaire des différents ouvrages qui y sont réalisés et
présente leurs caractéristiques :

Ouvrage Désignation Caractéristiques Observation Proposition


formation Apport en Mairie
Longueur totale : 108 m de bêches argile De
Ouvrage en gabions Profondeur d’encrage du coté compacté Léo
après stabilisation du amont et pour
Seuil fond : 0.5 m aval de boucher les
d’épandage Hauteur : Variable (1.5 m l’ouvrage bêches et
de Sangha à 0.5 m) consolider
les parois de
l’ouvrage

Section : trapézoïdale
Longueur totale : 16.7 m
Partie Largeur en crête : 0.25 m
Seuil supérieure Largeur au plafond : 1 m RAS
d’épandage Rive Hauteur : Variable (0.5 m
de Sangha droite à 0 m)
Section : rectangulaire
Partie Longueur totale : 16.7 m RAS
ancrée au Largeur : 1 m
Cordon sol Hauteur : 0.5 m
pierreux en Section : trapézoïdale
forme de Longueur totale : 15.3 m
diguette Largeur en crête : 0.25 m RAS
Partie Largeur au plafond : 1 m
supérieure

26
Rive Hauteur : Variable (0.5 m
gauche à 0 m)

Partie Section : rectangulaire RAS


Longueur totale : 15.3 m
ancrée au Largeur : 1 m
sol Hauteur : 0.5 m
Longueur totale de l’infrastructure : 140 m

9.1.5 Investissements infrastructurels du CPP/RCOS dans commune de Bakata


Les investissements infrastructurels dans la commune de Bakata se résument en la réalisation
de seuils d’épandage.

a. Localisation du site

Coordonnées GPS en degré décimal latitude 1o 53’ 49,3’’W


longitude 11o 43‘ 36.9’’ N

4. Géo référencement du seuil d’épandage et de régulation des eaux de ruissellement dans la commune de Bakata

b. Caractéristique de l’ouvrage

Le tableau ci-dessous fait l’inventaire des différents ouvrages qui y sont réalisés et présente
leurs caractéristiques :

27
Ouvrage Désignation Caractéristiques observation proposition
Longueur totale : 168
Partie m
Côté droit (par supérieure Nombre de couches :
rapport au 02 RAS -
sens Largeur au plafond :
d’écoulement 1m à 2 m Hauteur :
de l’eau) Variable (05)
Ouvrage Longueur totale : 168
en Partie m
gabions encrée au Largeur au plafond : 1
sol m RAS -
Profondeur 0.5 m
Longueur totale : 168
Seuil Partie m
d’épandage Côté gauche supérieure Nombre de couches :
de Bakata (par rapport 02
au sens Largeur au plafond : RAS
d’écoulement 1m à 2 m Hauteur :
de l’eau) Variable (05)
Longueur totale : 168
Partie m
encrée au Largeur au plafond : 1 RAS -
sol m
Profondeur 0.5 m
Section : trapézoïdale
Partie Longueur totale :
supérieure 33.44 m et 36.5
Rive droite Largeur en crête : 0.25
m
Cordon Largeur au plafond : 2 RAS -
pierreux m
en forme Hauteur : Variable (0.5
de mà0m)
diguette Section : rectangulaire
Partie Longueur totale :
encrée au 33.44 m RAS
sol Largeur : 2 m
Hauteur : 0.5 m
Section : trapézoïdale
Partie Longueur totale :
Rive gauche supérieure 33.44 m et 36.5
Largeur en crête : 0.25
m
Largeur au plafond : 2
m RAS -
Hauteur : Variable (0.5
mà0m)
Partie Section : rectangulaire
encrée au Longueur totale :
sol 33.44 m
Largeur : 2 m RAS -
Hauteur : 0.5 m
Longueur totale de l’infrastructure : 242.5 m

28
9.1.6 Inventaire des ouvrages et de la logistique dévolue à la réalisation et à la
maintenance des ouvrages dans la commune de Bognounou

5. Géo référencement de la forêt communale de Bognounou

ouvrage Superficie Coordonnée géographiques de la observation


délimitée foret délimitée
Bornes de
délimitation 362,74 ha X 608020,81298 Ouvrages de délimitation sont
de la foret de Y 1318898,12827 toujours en bon état
Bognounou

9.1.7 Evaluation et diagnostic des ouvrages dégradés ou présentant des risques de


dégradation
L’examen des ouvrages et les échanges avec les populations bénéficiaires nous ont permis de
localiser les dommages et les risques d’endommagement que connaissent les investissements
infrastructurels du CPP/RCOS dans les différents sites.
L’évaluation des dommages et risques affectant les ouvrages est représentée dans le tableau
ci-dessous :

29
 Diagnostic des ouvrages dégradés ou présentant des risques de dégradation sur le
périmètre maraicher pour le groupement des femmes

État : portes rasant le sol à l’ouverture


et à la fermeture.

Cause : mauvaise fixation des


battants et fragilité des supports.

Mesures de résolution :

Bordures de la porte à renforcer par


des poteaux en béton armé.

Confection d’une buté en béton pour


la fixation du crochet

État : réalisation de sillons pour


culture de tomates sans dômes entre
les espacements des sillons.
Cause : méconnaissance des
pratiques.
Mesures de résolutions :
Modélisation de dômes pour
protéger les futurs fruits de tomates
contre l’humidité qui leur est néfaste.
Séance de formation.
État : (01) présence de tronçon de
dépression ;
(02) présence d’arbre tombé et
délaissé sur le canal.
Mesures de résolutions :
(01) rehaussement des bordures du
tronçon concerné ;
(02) libérer le canal de l’arbre tombé
 Diagnostique
et veiller à la protectiondes ouvrages dégradés ou présentant des risques de
et l’entretien
dégradation
des ouvrages surexploitants
: rôles des le site des formateurs vulgarisateurs (Dalo)
(01) (02)

30
État : la partie supérieure du grillage est
détachée sur une longueur de 100 m.

Cause : fil d’attache non fourni et


affaissement dû à un arbre tombé sur le
grillage.

Mesure de résolution :
Achat d’un fil d’attache de 2.5 mm de
diamètre et d’une longueur de 125 m pour
l’attache de la partie supérieure du grillage
qui a lâché.
État : (01) fuite d’eau sur certaines
conduites ;
(02) Manque de PVC en période de décrue
Causes : (01) mauvaise qualité des PVC et
insuffisance de la hauteur de
recouvrement des PVC enfouis ; (02)
manque de dispositifs adéquats pour un
pompage d’eau en période de décrue.
Mesures de résolutions :
Fourniture et pose de conduites :
- 15 PVC DN100 évacuation
- 25 PVC DN 110 pression
- Réalisation d’une rampe pour
station de pompage en période
PVC en Mauvais état
de décrue.
Suite de la mesure de résolutions :

Fourniture et pose de conduite de 20 m de


long
- DN 120, type pression
En remplacement de la conduite
défectueuse

31
 Diagnostic des ouvrages dégradés ou présentant des risques de dégradation sur le
site de protection des berges (Dalo)

État : (01) ouvrages parsemés d’herbes


et d’arbustes ;
(02) Existence de tronçons de DCN (en
terre non protégés) érodées ou coupés
par la formation et le passage de
rigoles
Causes : manque d’entretien des
ouvrages.
Mesures de résolutions : entamer le
nettoyage des ouvrages pour éviter
leur déstructuration par les racines des
végétaux ;
Remettre en place des DNC (en terre)
dégradées, les protéger puis traiter les
rigoles formées

Aperçu d’une rigole coupant et


traversant perpendiculairement une
DCN

Aperçu Diagnostique
du seuil d’épandagedesenvahi
ouvrages
par dégradés ou présentant des risques de dégradation sur le
des herbessite (seuil d’épandage) de Fido

32
État : disparition de cailloux
aménagés en diguette pour la rive
droite du seuil d’épandage.

Cause : non appropriation de


l’ouvrage, vandalisme.

Mesures de résolutions : intégration


de la population bénéficiaire et des
formateurs vulgarisateurs dans la
réhabilitation des ouvrages pour
attirer l’intérêt de ces derniers sur
l’existence et la protection de
l’ouvrage.

État : affaissement de deux gabions


et formation de bèches et de rigoles

Cause : la faible portance du sol a


occasionné la formation de rigoles
passant sous une partie du seuil
d’épandage.

Mesures de résolutions : traiter la


rigole par des tas de cailloux
soigneusement disposés et
légèrement compactés puis
remplacer les gabions défectueux ;
Combler les bèches en amont de
l’ouvrage par un mélange de
cailloux et d’argile légèrement
compacté : le remblai sera recouvert
par un tapis de perrés secs bien
joints.

33
 Diagnostic des ouvrages dégradés ou présentant des risques de dégradation sur le
site (seuil d’épandage) de Sangha

État : (01) Formations de rigoles


occasionnant le passage d’eau en
dessous de l’ouvrage. Ce
phénomène réduit la capacité de
l’ouvrage à épandre l’eau ;
(02) Ouvrage envahi par l’herbe.

Cause : (01) la faible portance du


sol a occasionné la formation de
rigoles et de bèches autour de
l’ouvrage, sous l’action de la
force de l’eau. (02) les apports
des eaux de ruissellements
favorisent le dépôt de graines et
le développement d’herbes sur
l’ouvrage.

Mesures de résolutions : (01)


Combler les bèches aux alentours
de l’ouvrage par un mélange de
cailloux et d’argile légèrement
compacté : le remblai sera
recouvert par un tapis de perrés
secs bien joints ; (02) Faire le
nettoyage de l’ouvrage.

9.2 L’ÉTAT DES LIEUX DES MESURES DE RENFORCEMENT DES CAPACITÉS APPORTÉS AUX PARTENAIRES

On distingue deux catégories de mesures de renforcement des acteurs bénéficiaires des


interventions du CPP :

34
9.2.1 Les mesures de renforcement de capacités institutionnelles du Sous-programme
en faveur des acteurs publics : Une forte implication des collectivités territoriales

En dehors du dernier résultat du CPP dédié34 à sa gestion et au suivi et évaluation de ses


activités, les autres résultats (R1, R2, R3) s’adressent plus ou moins directement aux autorités
municipales35 qui sont d’ailleurs membres de la plateforme de partenariat pour la gestion
durable des terres, - dont une des missions est la promotion de la concertation et du dialogue
qui sont au cœur de la stratégie de la gestion durable des terres- des cadres de concertation
techniques provinciaux (CCTP), des cadres de concertation communaux (CCCo), qui ont pour
la plupart bénéficié du financement du Sous –programme CPP-RCOS.

La mission a dénombré plusieurs activités de renforcement de capacités à eux directement


adressés :
- La tenue d’une session ordinaire de la plateforme consacrée à la validation des
résultats des études d’élaboration du profil environnemental de la zone d’intervention
du sous-programme et à l’état des lieux de la gestion des micro-bassins versants
(rapport 2014) ;
- Deux cents (200) conseillers municipaux de cinq communes formés à la stratégie de
mobilisation des ressources financières pour la mise en œuvre des plans d’actions de
GDT (rapport 2016) ;
- L’appui technique et financier à la tenue des rencontres du Noyau Technique
Permanent (NTP), organe exécutif de la plateforme régionale de GDT, (rapport 2015) ;
- L’appui aux cinq (5) communes prioritaires d’intervention (Bakata, Bougnounou, Dalo,
Léo, Tô) dans l’élaboration de leurs plans d’action en matière de GTD rapport (2014) ;
-L’appui technique et financier à l’organisation et à la tenue de dix (10) sessions des
cadres de concertation communaux (CCCo (rapport, 2016) ;
- Un (1) appui financier de treize millions (13.000.000) de FCFA alloué pour
l’élaboration et/ou la relecture des PCD de trois communes de la zone d’intervention
prioritaire (Bougnounou, Tô et Léo) ;
-Etc. ...

9.2.2 Les mesures d’accompagnement techniques du sous-programme en faveur des


bénéficiaires directs

a) Les Formateurs Vulgarisateurs Paysans : Au nombre de 50 environ, regroupés en cinq


(5) coopératives, les Formateurs Vulgarisateurs Paysans (FVP) que la mission a
rencontrés sont des exploitants agricoles de métier d’un assez bon niveau,
s’exprimant bien pour la plupart en français et en langues locales.

34 Rapport d’activités 2014 : Résultat 4 : La Gestion et le suivi-évaluation du Sous-programme sont efficients

35 Résultat 1 : Une plateforme de coordination pour des partenariats durables permettant de favoriser une
approche intégrée de la gestion durable et équitable des terres est établie dans la région Centre-Ouest – Résultat
2 : Un environnement institutionnel et politique qui renforce la prise de conscience et l’efficacité des initiatives
de gestion durable et équitable des terres est développé dans la région Centre-Ouest - Résultat 3 :Des pratiques
de gestion intégrée, durable et équitable des terres intégrant des pratiques innovantes ou basées sur les
connaissances locales sont promues

35
Ils ont reçu du Sous-programme trois types d’appui : i) deux sessions de
formation/perfectionnement, une en 2014 sur les techniques et technologies de conservation
des eaux et des sols et une formation complémentaire en 2015 pour une réévaluation du
niveau de maîtrise des animateurs et raffermir les acquis afin de poser les bases d’une
généralisation des pratiques de gestion durable des terres, ii) L’organisation d’un voyage
d’études et d’échanges sur les techniques et technologies de conservation des eaux et des sols
dans les régions du Nord et des Hauts-Bassins, du 22 au 28 août 2014 ainsi que des visites
commentées sur les sites locaux de démonstration, iii) des équipements (pelles, pioches ,etc.)
pour faciliter leurs missions d’accompagnement des exploitants agricoles de leur zone
d’influence.

b) Les groupements menant des activités génératrices de revenus : Le groupement « Yida » dans
la commune rurale de Dalo a bénéficié d’une formation sur les techniques d'aménagement,
confection des planches et les techniques de production de la tomate et du chou. Il a aussi été
accompagné à se transformer en Société Coopérative conformément à la nouvelle
règlementation OHADA. Un autre, à Bougnounou, a été formé en apiculture et équipé.

c) Les structures mises en place pour l’opération de sécurisation foncière dans la Sissili et le Ziro.
Elles ont reçu pratiquement les mêmes transferts de compétences :

i) Des sessions de sensibilisation, d’information et d’échanges sur le processus de mise


en place des services fonciers ruraux,

ii) Des formations des membres CFV et CCFV ainsi que les présidents et secrétaires des
CVD sur leurs rôles et mission : Le taux de participation aux sessions de formation des
CFV, CCFV, des secrétaires des CFV et des CVD, a été largement au-dessus de 90 % ;

Au total, près de 514 personnes ont été formés pour l’opérationnalisation des structures locales
de gestion foncière.

TABLEAU : SYNTHESE DU NOMBRE DE PERSONNES FORMEES PAR STRUCTURE LOCALE DE GESTION FONCIERE

Commission de Secrétaires
Commission
CENTRES DE Conciliation CFV, Présidents Secrétaires
Foncière TOTAUX
FORMATION Foncière et secrétaires CCFV
Villageoise
Villageoise CVD
H F T H F T H F T H F T H F T

BOUGNOUNOU 37 2 39 52 11 63 45 3 48 16 1 17 150 17 167

BAKATA 20 2 22 23 4 27 25 0 25 12 0 12 80 6 86

METEO(CTO) 18 3 21 31 4 35 49 7 56

LY (CTO) 21 5 26 28 6 34 49 11 60

DALO 18 0 18 6 0 6 24 0 24

TO 49 3 52 20 0 20 69 3 72

TOTAUX 96 12 108 134 25 159 137 6 143 54 1 55 421 44 465

36
iii) La formation des agents des services fonciers ruraux sur l’utilisation du GPS et du
logiciel Arc 10.4» ;
iv) L’appui technique et financier du sous-programme pour la mise en place de 38 CFV
et de 37 CCFV36 ;
v) L’appui à la reconnaissance officielle des CFV et CCFV par la prise d’arrêté des
autorités communales37 ;
vi) L’appui technique et financier du Sous-programme au processus de mise en place
des Services Fonciers Ruraux (SFR),
vii) l’appui technique et financier au fonctionnement des SFR pour une période de six
(6) mois, etc.

9.3 QUID DE L’APPROPRIATION PAR LES ACTEURS DES OUTILS, DES TECHNIQUES ET DES MODÈLES
ÉCONOMIQUES DÉVELOPPÉS PAR LE CPP ?

9.3.1
Le niveau d’appropriation des méthodologies et techniques de réalisation des
investissements démonstratifs : Un temps de recul insuffisant pour se forger une
opinion fiable
De tous les questionnements que soulèvent les termes de référence, le niveau d’appropriation
des méthodologies et techniques de réalisation des investissements a été une question difficile
à comprendre et à répondre pour toutes les catégories d’acteurs interviewées. Cependant,
cette interrogation interpelle davantage les autorités municipales que les « bénéficiaires directs
« en leur qualité de maîtres d’ouvrage alors que du point de vue des bénéficiaires directs
l’appropriation peut être perçue comme les effets attendus des sessions de sensibilisation et
de formation/perfectionnement et de dissémination des bonnes pratiques tant en matière de
GDT que de la fonctionnalité/opérationnalisation du processus de sécurisation foncière.

Voici, à ce sujet, les questions posées : a) Qu’est-ce qui régit votre relation de partenariat avec
le CPP ?, Existe-t-il une convention de partenariat avec le CPP et que prévoit ladite convention
?, b) Quelle est la caractéristique principale de votre partenariat avec le CPP ?; c) Pensez-vous
que les stratégies (Bassin versant, sensibilisation, AGR, formation, FVP) mises en œuvre par le
CPP permettent-elles d’atteindre une appropriation efficace des projets réalisés?, d) Ces
stratégies de mise en œuvre et d’appropriation vous semblent-elles claires et réalistes et bien
comprises par les structures mandatées et/ou par les populations à cet effet?

Les constats que la mission a pu faire sont les suivants38 :

a) De l’existence d’une convention de partenariat : Le CPP a bien signé une convention de


partenariat avec chacune des 5 communes de la ZPI mais elle concerne l’opération de

36
Rapport d’Activités, 2014, P2.1,
37
Rapport d’Activités, 2014, P2.1
38
Il convient à travers ces constats de tenir compte du fait que les autorités actuelles, sont aux
commandes depuis septembre 2016 après les élections municipales, alors que le Sous-programme a
commencé à travailler en 2014. Entre 2014 et 2016, le Sous-programme a eu deux interlocuteurs
différents (conseils municipaux avant insurrection, délégations spéciales sous la transition).

37
sécurisation foncière et a accompagné chaque commune à élaborer un plan d’action
pour la GDT.

b) De la capacité de la commune à faire un état des lieux plus ou moins exhaustif des
mesures d’accompagnement reçus : Séance tenante, cet exercice a été difficile pour
toutes les communes. Certaines ont relevé n’avoir pas assuré la maitrise d’œuvre locale
de certains projets, d’autres notent l’inexistence d’un dispositif de suivi voire
l’insuffisance de ressources humaines, demandant à la mission de se référer aux
« bénéficiaires directs » (FVP) ou au Sous-programme pour cet état des lieux.

c) De l’existence d’un dispositif organisationnel mis en place pour assurer la maintenance


des ouvrages et la poursuite de réalisations similaires par les communautés locales et
les producteurs dans les micro-bassins versants : On peut légitimement, dans un
contexte de décentralisation intégrale avec des commissions spécialisées mises en
place dans les communes, se poser la question de savoir à qui incombait la mise en
place d’un tel dispositif ? La mission a fait le constat qu’aucune structure, ni qu’aucun
dispositif organisationnel n’a été mise en place pour la prise en charge de la
maintenance des ouvrages. La maintenance des ouvrages semble « abandonnée »
entre les mains des villages bénéficiaires et/ou des FVP qui se renvoient les
responsabilités quant à leur entretien.

9.3.1.1 De l’appréciation de la pertinence des méthodologies et techniques de réalisation


des investissements démonstratifs
Les acteurs interrogés ont trouvé les méthodologies d’intervention du Sous-programme
bonnes et/ou adaptées en ce sens qu’il a usé de beaucoup de sensibilisation –même si elle est
jugée insuffisante dans tous les domaines-, impliqué les acteurs clés dans la stratégie
d’intervention , renforcé à travers des formations et des voyages d’échange les capacités des
ressources endogènes ( SLGF, FVP), pour la formation/sensibilisation à l’opérationnalisation du
dispositif du foncier rural et la dissémination de bonnes en matière de GDT.

De quelle manière, les méthodes, techniques et outils dans les trois domaines ci-dessous ont
été pris en compte par les communes ?

© Bonnes pratiques de GDT/Maintenance des ouvrages témoins : D’une manière générale,


les réalisations du CPP n’ont pas été suivies d’autres réalisations initiées par les communes.
Toutefois, on note quelques activités de plantation d’arbres, de délimitation d’espaces verts
pour le reboisement, protection de bande de servitude39, le curage de drain. La commune
rurale de Dalo semble être celle qui a fait le mieux dans ce domaine.

Le PAC/GDT n’a pas connu un début d’exécution dans toutes les communes, même dans celles
qui ont arrimé certaines activités du plan au PCD. La raison principale est la difficulté à mobiliser
les ressources pour mettre en œuvre ledit plan. Par contre, même si elles n’ont pas encore
véritablement fait siennes, les stratégies de dissémination des bonnes pratiques de GDT, elles
s’inspirent des expériences menées par le CPP et des projets sont prévus pour être financés
par des partenaires extérieurs pour compter de l’année 2019. D’autres promettent d’intégrer
au prochain budget des postes pour le financement du PAC/GDT.

39
La zone de servitude du barrage de Dalo a été instaurée et commence à être respectée

38
La maintenance des ouvrages témoins et la dissémination des bonnes pratiques semblent avoir
été laissées entre les mains de la population bénéficiaire et/ou les FVP qui, malgré les sessions
de sensibilisation et les démonstrations dans les champs écoles, n’ont pas à travers leurs
coopératives été sollicités à la hauteur de leurs capacités. Il a manifestement manqué de
concertation entre les CVD, les conseillers municipaux des villages concernés et les
municipalités. Dans ce domaine, on peut dire après avoir entendu les FVP faire le point de leurs
interventions que : i) les exploitants agricoles sont édifiés sur leur pertinence et apport pour la
restauration des sols et sur l’augmentation des rendements ii) les allogènes les ont davantage
adoptées que les autochtones, iii) Cependant, la dissémination à grande échelle n’est pas
encore à l’ordre du jour. Il faudra encore beaucoup de sensibilisation pour ce faire.

© Foncier Rural : Le Foncier Rural a suscité un réel engouement au sein de la population, ce


qui explique sans doute que les communes se sont davantage appropriées ce domaine que
celui de la GDT. Excepté les 6 villages de la Commune de TO, toutes les SLGF ont été installées
et le processus est en marche, même si au moment où la mission y était de passage, les
premières attestations de possession foncière rurale n’avaient pas encore été délivrées. Après
l’accompagnement du CPP, la mutualisation des ressources financières entre les communes de
Bougnounou, Dalo et Bakata pour les charges de fonctionnement du SFR (salaire de l’agent
domanial et les frais de fonctionnement) est la preuve de cette appropriation. La construction
prochaine de bâtiments pour le SFR, le recyclage des membres des SLGF prévues pour être
financés par d’autres partenaires dans la Commune de TO en sont également la preuve d’un
début d’appropriation. Les perspectives de collecte de ressources importantes peuvent aussi
en être une des raisons de cette motivation. Et si on s’inspirait de la même démarche pour la
GDT ?

© Activités génératrices de revenus : Seule la commune de Dalo a, à notre connaissance, un


volume d’activités génératrices (maraichage, riziculture, pisciculture, etc.) de revenus
significatifs. Les autorités municipales apprécient les taxes qu’elles génèrent et les revenus
qu’elles procurent aux femmes qui l’ont confirmé lors des entretiens sans pouvoir estimer les
montants des revenus qu’elles en retirent. Par contre, la pisciculture exploitée par un comité
technique chargé de la gestion opérationnelle du site, un groupement mixte en est encore à
ses débuts. Un arrêté communal portant création d’un comité de gestion a été pris et a pour
objet le suivi de cette activité et l’empoissonnement du barrage. Là également, avec
l’expérience du CPP, d’autres partenaires envisagent d’aménager un périmètre irrigué au profit
de la population. Un projet d’appui aux ménages pour l’élevage de petits ruminants est
également en vue sur un financement extérieur.

In fine, intrinsèquement sur la question d’appropriation des méthodologies et techniques de


réalisation des investissements démonstratifs, qui visait à faire en sorte que les communes
rurales, au regard des expériences menées par le CPP, mettent en place un dispositif de suivi
et initient à leur tour des actions similaires pour poursuivre le processus, la situation est très
différente d’un domaine à l’autre. Le FR a davantage suscité un engouement réel et connu
de la part des communes, la prise d’initiatives innovantes pour poursuivre les activités initiées
par le CPP que le volet GDT qui est laissé à lui-même voire entre les mains des FVP et des
exploitants agricoles. Cependant, les expériences menées par le Sous-programme auront
permis de « monter le chemin » et d’inciter d’autres partenaires à s’y engager. Les années à
venir indiqueront plus nettement les tendances en la matière étant donné que, comme nous
le disions, le temps recul semble insuffisant.

39
9.3.2 L’appréciation du niveau de compétences des bénéficiaires directs
9.3.2.1 Quid des stratégies de transfert de compétences aux bénéficiaires directs ?
Tant en matière de la gestion durable des Terres (GDT, qu’en ce qui concerne l’opération de
sécurisation foncière, la stratégie d’intervention du Sous-programme a principalement consisté
en :
a) ce qui concerne la GDT et les AGR : i) en la réalisation d‘investissements démonstratifs (BV,
techniques de bonnes pratiques), ii) l’adoption et la diffusion de techniques et technologies
appropriées auprès des différents usagers des ressources naturelles dans la ZPI en dotant les
FVP de capacités techniques et pédagogiques leur permettant d’assumer avec succès les tâches
d’animation et d’accompagnement des populations dans l’application desdites techniques et
technologies»40. . La stratégie de formation des FVP était principalement basée sur les « champs
écoles » - parce que les agriculteurs « apprennent en pratiquant » - avec un transfert de
compétences théoriques et pratiques. Au total, cinq champs écoles de formation ont été
utilisés pour la réalisation de deux sessions de formation/perfectionnement et des visites
commentées y ont été organisées au profit des agriculteurs des localités environnantes.

Quant à la capacitation des groupements mixtes et/ou féminin, elle avait pour but de leur
assurer des compléments de revenus surtout pour les femmes à travers l’initiation d’activités
de maraichage, de riziculture, pisciculture et d’apiculture.

b) En ce qui concerne le Foncier rural, la stratégie de renforcement des compétences a reposé


sur : i) les sessions d’information et de sensibilisation pour la prise de conscience des enjeux
du foncier rural et le processus de mise en place des SFR, ii) la formation/perfectionnement
inclusive de tous les acteurs impliqués et/ou concernés et iii) l’accompagnement technique et
financier pour une meilleure appropriation du modus operandi41 de l’ensemble des procédures
de reconnaissance des droits fonciers et règlement des conflits fonciers, afin de démontrer sa
faisabilité. Pendant les sessions de formation, l’accent a été mis les commentaires et
illustrations des modules de formation, les exposés-débats, causeries-débats, les simulations,
les exercices pratiques, etc.

Il convient cependant, de relever ici le fait que : a) tous les rapports de formation produits par
les prestataires de service ne comportent pas de rubrique « Evaluation des apprenants », ce
qui aurait permis de disposer d’éléments d’appréciation sur le niveau des formés à la fois à
l’entrée et à l’issue de la session de formation, b) Certaines méthodes d’évaluation utilisées
par les prestataires de service notamment pour la formation des acteurs du FR ne nous
semblent pas adaptées au public cible en raison de son fort taux d’analphabétisme.

9.3.2.1 Quid de l’’appréciation du niveau de compétences des Organisations /exploitants


agricoles/FVP ?
a) Par les formateurs à l’issue des deux sessions de formation
La 1ère session organisée en 2014 a permis de leur donner les bases (l’outil topographique et
la courbe de niveau). Quant à la formation complémentaire organisée en 2015, elle a touché
davantage d’apprenants (250) et a été une occasion de « réévaluer le niveau de maîtrise des

40
Rapport de formation : Formation complémentaire des formateurs vulgarisateurs paysans en
techniques et technologies de gestion conservatoire des eaux et des sols et en andragogie pour leur
application auprès de la population, Mai 2015
41
Qui veut dire manière d’opérer ou mode

40
animateurs et permis de comprendre que les initiations de l’année dernière ont été bien
assimilées ».42A l’issue de la session de formation des FVP qui a eu lieu du 10 au 25 janvier
2018, en se fondant sur les capacités réelles des producteurs, le formateur a attesté que « le
niveau des ouvrages a été relevé et à travers des pratiques de construction améliorées, une
large gamme d’innovations a été introduite par les apprenants donnant un sens très élevé aux
interventions du Sous-programme CPP »43.

b) Les insuffisances et acquis vues par les intéressés eux-mêmes


Tous les membres des coopératives de FVP que la mission a rencontrés ont été en mesure
d’énumérer les compétences et appuis à eux transférés par le CPP44. De même, ils ont été
capables pour chacun des FVP présents à la rencontre de faire le point des activités de «
Techniques et technologies de conservation des eaux et des sols » (TTCES) qu’ils ont menées
après la formation auprès d’exploitants agricoles et de partenaires divers. Certains en ont fait
plus que d’autres mais tous ont été capables de les énumérer sans difficultés sans que la
mission ne puisse toutefois en vérifier la véracité faute de sources et moyens de
vérification45.En outre, ils affirment avoir une bonne maitrise des TTCES, à l’exception des
ravines et des seuils d’épandage au sujet desquels des mesures de renforcement de capacités
sont nécessaires. De manière générale, toutes les coopératives de FVP rencontrent des
problèmes de développement institutionnel (gestion administrative, recherche de marché,
élaboration de devis, documentation, suivi et évaluation de leurs activités, etc.).
Les difficultés relevées par les FVP sont les suivantes :
- « La non implication des coopératives dans la réalisation de certains travaux de mise en
aménagement de certains micro-bassins versants » ;
- « Le non financement des programmes d’activités des coopératives » ;
- « L’insuffisante implication des coopératives dans le suivi de la maintenance des ouvrages
d’aménagement des micro-bassins bassins versants » ;
- « La nécessité de responsabiliser les coopératives de FVP pour les sensibilisations sur
l’utilisation des pesticides »;
- « La non implication des coopératives de FVP par les communes dans la réalisation de
l’entretien des ouvrages de franchissement ».

c) Les insuffisances et acquis constatés à l’épreuve de la visite des sites

Les visites de sites nous ont permis de déceler des insuffisances énumérées ci-après :

- La présence d’ouvrages fonctionnant partiellement du fait de leur endommagement par


les eaux de ruissellement ;
- Le manque d’organes de gestion et de protection/entretien de certains ouvrages réalisés ;
- Le manque de technicité pour la réalisation des sillons et billons pour la culture de tomates ;

42 CPP-RCOS : Formation complémentaire des formateurs vulgarisateurs paysans en techniques et


technologies de gestion conservatoire des eaux et des sols et en andragogie pour leur application
auprès de la population
43
Idem que 4
44
Formation en digues en terre, en sac, en gabion, cordons pierreux, techniques de coupe et de défriche,
pisciculture, Voyage d’échange à Ouahigouya, formation en gestion coopérative, animation de groupe, etc.).
45
Cependant, les activités de vulgarisation de bonnes pratiques de GDT de 5 FVP sont documentées
dans le rapport de l’animateur de la commune rurale de Bakata (40,13 ha) en 2016

41
- La non prise en charge des petits travaux de réparation (potes) ;
- L’existence d’aires non exploitées de façon optimale par manque d’organisation (formateur
vulgarisateur à Dalo) ;
- Le manque de matériels pour assurer l’exploitation des ouvrages.

Après échanges avec les FVP, on relève toutefois les acquis ci-après :
- Les ouvrages de C.E.S sont réalisés et diffusés à travers les réalisations personnelles des
formateurs-vulgarisateurs et les champs écoles ;
- Les sols sont récupérés et rendus cultivables grâce à la réalisation des ouvrages de C.E.S. ;
- La disponibilité du personnel local capable de réaliser des ouvrages de C.E.S ou de
divulguer les connaissances sur les méthodes de protection des terres et de régulations
des eaux de ruissellement pluviales est effective ;

9.3.2.2 L’appréciation du niveau de compétences des groupements AGR


A Dalo, les femmes qui s’adonnent aux activités de maraichage ont préalablement été formées
aux techniques d'aménagement, de confection des planches, de production de la tomate et du
chou. Elles ont indiqué avoir des difficultés à maîtriser les itinéraires techniques pour la
production de tomates pour laquelle elle sollicite une formation. Le manque d’eau constitue
également un des principaux obstacles auxquels elles sont confrontées.

Un volume très appréciable de mesures de renforcement de capacités a été réalisé au profit


de tous les acteurs de la chaine du FR et de la GDT. Vu sous l’angle de l’ingénierie de la
formation, le domaine du FR n’a vraisemblablement pas atteint ses objectifs pédagogiques.
En revanche, le dispositif des FVP est une réussite tant dans sa conception que le transfert
de compétences même si celui-ci demande à être mieux organisé, soutenu et vulgarisé pour
passer à l’échelle de la grande dissémination et éviter la perte des résultats déjà engrangés.

9.3.3 L’appréciation du niveau de compétences et d’appropriation des structures


locales de gestion foncière
a) L’appréciation des compétences des SLGF par les formateurs à l’issue des sessions de
formation
Concernant les effets de la formation sur les capacités et connaissances acquises en fin de
formation, la mission a noté de manière générale que les rapports de formation n’avaient pas
documenté les niveaux de départ des apprenants (lettré, alphabétisé, Non alphabétisé,
expériences professionnelles dans le foncier rural, etc.), ce qui aurait permis d’apprécier si les
prérequis des apprenants étaient suffisants pour entrer en situation de formation
professionnelle. Cela s’expliquerait probablement par le fait que les membres pressentis
desdites structures sont désignés par les communautés en fonction de critères qui leur sont
propres et non par les formateurs.

42
Sur l’ensemble des sessions de la 2ième vague de formation qui ont eu lieu du 10 au 25 janvier
2018, 74,7% des participants la jugent « très satisfaisante », tandis que 22,8% la trouve «
satisfaisante »46.
D’une manière générale, le niveau de participation à ces sessions a été bon en raison de
l’engouement suscité par ce processus sur un sujet qui intéresse plus d’un, en l’occurrence les
contenus des formations dispensées : i) la formalisation des transactions foncières rurales, ii)
les conditions particulières applicables aux attestations de possessions foncières rurales, iii) les
modalités d’élaboration et de validation des chartes foncières locales, iv) la procédure de
constatation de possession foncière rurale des particuliers,.
Parmi les difficultés recensées par les formateurs on peut citer47 :

- Certains membres des CFV et CCFV, éprouvent d’énormes difficultés à lire et écrire en
français car étant alphabétisés dans la langue du terroir ;
- L’absence de certains villages aux sessions de formation pour des raisons diverses ;
- L’incapacité de certains membres à reconnaître la structure à laquelle ils appartiennent :
certains membres de la CFV se retrouvent dans des formations où sont convoqués les
membres CCFV ;
- Retard criard des participants, ce qui entraine le début très tardif des sessions des
formations ; cette situation a été vécue par les formateurs dans toutes les communes.

b) L’appréciation des compétences des SLGF à l’épreuve des 1ères expériences : Les
insuffisances et acquis vus par les intéressés eux-mêmes

Les entretiens avec les membres des structures SLGF ont montré que ces derniers ont pris
conscience de l’enjeu que représentait la délivrance des titres fonciers et du rôle important
qu’ils devaient jouer. Nonobstant les deux sessions de formation/perfectionnement, il est très
difficile de dire aujourd’hui si les SLGF ont bien assimilé les compétences à elles transférées
puisque, au moment du présent diagnostic de situation, elles n’avaient pas encore eu
l’opportunité de mettre en pratique ce qu’elles ont appris au cours des sessions de formation48.
A l’épreuve des 1ères activités menées49 et après réception des registres fonciers, il y a des
raisons légitimes de craindre que la plupart des secrétaires des CFV, des CCFV en majorité
analphabètes/illettrés50 ne soient à mesure de tenir ces documents dans les règles de l’art.

46
Rapport de session de formation des membres des CFV, CCFV, présidents et secrétaires CVD des
communes de Bakata, Bougnounou, Tô et Dalo sur leurs rôles et missions
47
Idem que 14
48
Il faut noter que le processus de mise en place des SLGF a été interrompu en octobre
2014(insurrection) et n’a repris qu’en 2017 après la remise en place des structures décentralisées et
notamment les conseils de collectivité !

49
Dixit le secrétaire Général de la Commune de Bakata « Nous avons délivré quelques Attestations de
Possession Foncière Rurale. On démarre en Novembre 2018 pour la délivrance »

50
Wikipédia : analphabétisme : Incapacité ou la difficulté à lire, écrire, et compter par manque
d’apprentissage - Illettrisme : Etat d’une personne qui a été instruite (par scolarisation ou un autre
moyen) mais qui ne maîtrise pas ou plus la lecture, ….

43
Pour la majorité d’entre eux, des sessions de formation seront encore nécessaires51 pour
renforcer les compétences acquises avant leur entrée en action ou de façon régulière par des
sessions de recyclage.

Bien que les membres désignés pour les formations aient été très motivés et que les sessions
de formation très pratiques par leur contenu aient suscité un vif intérêt de leur part, des
difficultés sont à prévoir au moment de la phase d’opérationnalisation de la sécurisation
foncière en raison de leur statut (bénévole) et de l’analphabétisme/illettrisme des membres
- particulièrement des secrétaires - pour un domaine aussi complexe et exigeant en termes
de retranscription fidèle et sans ratures des informations. Certes ces difficultés sont réelles
mais ne sont pas insurmontables si les acteurs reçoivent l’appui/accompagnement qui sied.

9.3.4 Le diagnostic de fonctionnement de la chaine (CVD, Coutumiers, CVF, CCFV, SFR)

La composition des commissions est très hétérogène et toutes les composantes de la


communauté y sont représentées (autochtones, allogènes, jeunes, femmes, autorités
coutumières et religieuses). On note tout de même, la prééminence des autorités coutumières
qui sont impliquées voire incontournables dans ce processus, preuve qu’elles lui accordent une
importance capitale et que les SLGF leur font la place qui leur sied.

En rappel, à contrario de la CCFV où la procédure de saisine est clairement définie52 à l’article


1953, celle-ci n’est pas déclinée pour les CVF, les modalités de fonctionnement des CVD étant
la référence. Les différentes commissions se sont réunies à diverses occasions comme le montre
le tableau indicatif ci-dessous :

Tableau 1 : Reconstitution indicative du nombre de réunions des structures locales de gestion


foncière
Estimation du nombre Estimation du nombre Rencontres
de rencontre tenu par de rencontre tenu par informelles
les CVF les CCVF
BOUGNOUNOU 0 5 sessions
DALO Non disponible Non disponible
BAKATA 3 ou 4 fois 3 fois depuis de la 3 fois
CCFV
TO Non Disponible Non Disponible Non Disponible

Du reste, les procédures décrites par les acteurs que la mission a rencontrés sont quasi
identiques à quelques différences près où l’intervention du topographe est mentionnée avant
la décision du Conseil Municipal : Les demandeurs de titre foncier s’adressent d’abord au
secrétaire de la commission foncière qui remplit une demande et la transmet au président du
CFV qui convoque les membres pour connaître les conditions de la transaction (location, prêt
-avec ou sans limitation de durée -vente). Le propriétaire du terrain, objet de la transaction, et

51
Les dernières sessions de formation des membres des SLGF remontent à janvier 2018
52
Duret N°-2012-263/PRES/PM/MATDS/MJ/MAH/MRA/MEDD/MEF portant attributions, composition,
organisation et fonctionnement de la Commission de Conciliation Foncière Villageoise
53
La Commission de Conciliation Foncière Villageoise est saisie par une demande écrite ou verbale.
Lorsque la demande est verbale, elle doit être transcrite par le secrétaire sur les imprimés de
demande

44
le demandeur sont présents à ladite rencontre. La commission délibère et le procès-verbal est
transmis au SFR qui le transmet à son tour au Conseil municipal pour décision54.

S’agissant des CCFV, elles procèdent quasiment de la même manière : « Le plaignant s’adresse
d’abord au secrétaire de la CCFV, auprès duquel il formule sa demande de plainte. Celui-ci
transmet celle-ci à son président qui tente une conciliation à l’amiable. Si elle n’aboutit pas, la
commission est convoquée en session en présence des deux protagonistes. Si une entente est
trouvée, un procès-verbal de conciliation est dressé et signé par toutes les parties et ensuite
transmis au SFR »55

Selon les personnes que nous avons interviewées, cette façon de procéder est un progrès
considérable dans la dynamique des transactions foncières en ce sens qu’elle vient y mettre de
l’ordre.

On peut noter que dans les villages, les CVF, et les CCFV entretiennent, pour le moment, des
relations de collaboration « franches » voire « fraternelles », ce qui explique qu’elles se soient
réunies plusieurs fois avant même que le processus de délivrance des APFR ne commence
véritablement. En effet, le chef de village/chef de terre est omniprésent dans cette dynamique
et fait office de « plaque tournante » de ce processus où les relents traditionnels, de patriarcat,
de gérontocratie, de gestion sous l’arbre à palabre constituent la toile fonds.

Les difficultés de fonctionnement relatées ont trait à : i) l’absence de local pour les commissions
qui se réunissent dans des endroits peu propices pour ce genre d’activités (arbres, domicile
d’autorités coutumières, etc..), ii) le manque de moyens logistiques, matériels et financiers pour
faire fonctionner correctement les commissions iii) le retard administratif pour le serment du
responsable du SFR-particulièrement le consortium Bougnounou, Bakata, Dalo-. C’est
certainement à l’épreuve de la pratique que bien d’autres difficultés pourraient se révéler.

Pour diverses raisons, c’est seulement maintenant que les SLGF commencent à fonctionner.
Aucune attestation de possession foncière rurale n’a été délivrée et aucun litige résolu sous
les mécanismes de fonctionnement des CCFV, même si des sessions de travail se sont tenues
çà et là. On note une présence remarquée des autorités coutumières dans ce processus qu’ils
abordent avec sérénité56 dans leur majorité et qui à n’en point douter malgré l’existence
d’un dispositif juridique, marqueront de leur empreinte le fonctionnement desdites
structures. Toutefois, Il semble prématuré de tirer des enseignements sur le fonctionnement
de ces structures qui ne sont qu’à leurs débuts.

54
Cette procédure a été décrite par les acteurs du FR de Bougnounou

55
Cette procédure a été décrite par les acteurs du FR de Dalo
56
Lors des entretiens, certains autochtones (Dalo, Tô) notamment de la lignée des chefs de
terre ont laissé apparaître quelques appréhensions/craintes sur la suite du processus et se sont
montrés « soucieux » voire « préoccupés » sans vouloir le dire clairement de la manière dont
le processus sera mis en route.

45
9.3.5 Le niveau d’information et d’acceptation par les populations de l’application de
la Loi 034 portant régime foncier rural

En rappel, la stratégie de renforcement de capacités pour l’opération de sécurisation foncière


a consisté en la sensibilisation, la formation, le perfectionnement et l’appui/accompagnement
en ressources financières et matérielles pour l’opérationnalisation des SFR dans les 4
communes concernées.

Pour apprécier le niveau d’information et d’acception par les populations de l’application de la


loi 034/2009 portant régime foncier rural, la mission a, à défaut de faire un sondage d’opinion,
expressément posé la question aux membres des CFV et des CCFV, d’une part, et aux autorités
communales, d’autre part, sur la manière dont la sensibilisation a été faite et leurs appréciations
sur l’acceptation de cette loi par les populations.

L’information des populations dans chaque village a été faite par les membres CFV et des CCFV
avec le plus souvent les autorités coutumières au 1er plan après que les sessions d’information,
de sensibilisation et de formation/perfectionnement,57 aient été organisées à leur endroit. La
mise en place des CFV et CCFV montrent que le processus est maintenant connu et les villages
qui étaient réticents se sont abstenus. Eu égard à l’importance et au caractère sensible de cette
question, il est indéniable qu’un fort taux de la population des 5 communes a déjà entendu
parler au moins une fois de cette opération de sécurisation foncière.

S’agissant à présent de son niveau d’acceptation par la population, la mission a posé la


question aux autorités municipales et aux membres des SLGF et voici un échantillon des
réponses fournies :

Autorités municipales :
- « La population est contente. A l’installation de l’agent du SFR, la population a applaudi
parce que le SFR vient soulager tout le monde » ;
- « La population est d’accord avec cette loi » ;
- « Les litiges fonciers connaîtront une baisse, à l’exception des anciens litiges ».

Membres des structures locales de gestion foncière


- « Du point de vue des autochtones, c’est une bonne chose ; ça va diminuer les problèmes
sur le foncier rural » ;
- « Tout le monde voit que c’est une bonne chose » ;
- « Tout le monde est au courant de cette loi mais chez les gourounsi, la terre appartient à
la famille mais le papier portera le nom de qui ? »
- « Grace à la sensibilisation, tous les villages sont représentés dans les SLGF. L’information
a été passée mais il faut encore sensibiliser »
- « Avec cette loi, il y aura des papiers pour les propriétaires »
- « Il y aura désormais un contrôle de la superficie des terrains »
- etc.

57
Elles ont concerné un très grand nombre de personnes toutes catégories socio-professionnelles ce
qui contribué à plus circulation de l’information dans la population

46
La stratégie de sensibilisation/information de la population en impliquant toutes les strates
de la communauté et le dispositif d’information de la population dans les villages au moyen
des structures locales de gestion foncière a permis d’atteindre un large public qui d’ailleurs
avait soif d’information en la matière. Il en résulte qu’à l’exception de 6 villages dans la
commune de TÔ, les SLGF ont été installées et font leurs premiers pas dans
l’opérationnalisation de ce processus. Pour les autorités communales, le refus de ces villages
de prendre part à ce processus est la preuve d’une insuffisance de sensibilisation ou une
mauvaise compréhension des dispositions de la loi 034/2009 portant régime foncier rural.

Pour les représentants de ces villages, avec l’application de cette loi, ils risquent de se voir
spolier de leurs terres. Quant à son acceptation par les populations, tous les témoignages
que la mission a recueillis vont le sens d’une loi qui vient « mettre de l’ordre » dans la gestion
du foncier rural. Cette acceptation est aussi perceptible lors des multiples rencontres de
sensibilisation dans les villages qui attendent avec beaucoup d’impatience le démarrage des
opérations de délivrance des APFR.

9.3.6 Le niveau d’engagement des conseils municipaux pour assurer une viabilité et
une durabilité des investissements et la mise en application de la Loi 034 portant
régime foncier rural

A l’instar des constats que la mission a faits pour les aspects appropriation, le niveau
d’engagement va de pair avec ceux-ci. En ce qui concerne la GDT, les FPV ont réalisé des
démonstrations qui ont montré l’importance et la nécessité de mettre en œuvre les bonnes
pratiques de gestion durable des terres mais, disent-ils, la population y adhère parce qu’elle
en a vu les résultats58 à travers les champs écoles mais elle ne les met pas en pratique sur sa
propre exploitation parce qu’elle trouve que « c’est du temps perdu » et n’en voit point pour
l’instant la nécessité.59 Toutefois, le rapport d’évaluation60 de l’appropriation des techniques
et technologies de bonnes pratiques de gestion durable des terres dans la zone d’intervention
prioritaire du CPP-RCOS, indique que plus de 1500 exploitants ont pu apprendre les techniques
et technologies de bonnes pratiques de GDT à travers les 69 enquêtés, ce qui représente une
infime partie des exploitants de la ZPI. Les communes ne s’y sont pas engagées de manière
volontariste. A contrario, leur engagement pour le foncier est nettement plus perceptible.
Quelques éléments ci-dessous l’attestent :

-La mise en place du « Consortium SFR « Bougnounou, Bakata, Dalo » : A la suite de


l’accompagnement du CPP, le budget du SFR mutualisé pour une période 6 mois a été pris en
charge par les trois communes à raison de 1048 000 FCFA/mois pour chacune d’elle. Le fait
que les trois communes aient accepté de mutualiser leurs ressources pour les opérations de
sécurisation foncière est un pas important vers la prise en charge entière et pleine par ces
dernières.

58
Zio Clément, un FVP de Dabiou cite, à titre d’exemple, le champs école de DABIOU 7ha la récolte a bien réussi
grâce aux techniques de récupération des sols
59
Il sera important d’investiguer davantage pour identifier les raisons de cet attentisme nonobstant le
fait que certains FVP aient mal assumé le rôle qui est le leur.

47
Commune de To : Deux agents domaniaux ont été recrutés, formés et accompagnés pour leur
équipement et rémunérés pour une période de 6 mois par le CPP. La commune s’est engagée
à prendre le relais et a inscrit au compte de son partenariat avec le PACT, le recyclage des SLGF
et la construction d’un bâtiment pour abriter les services du foncier rural.

A contrario du FR, les engagements dans le domaine de la GDT sont encore timides et peu
perceptibles alors que les deux secteurs auraient pu être menés concomitamment parce
qu’ils sont intimement liés. Il est vrai que la GDT est complexe et les effets attendus à plus
long terme, mais le faible niveau d’engagement des communes dans la GDT est davantage
un problème de leadership, de priorisation et de mobilisation sociale qu’un problème
financier.

9.4 MESURES DE CONSOLIDATION DES OUVRAGES ET DE LA MAITRISE D’OUVRAGE LOCALE

Les mesures de consolidation suggérées dans ce paragraphe sont présentées sous forme d’un
« plan d’action » (cf. fichier excel) avec des préconisations faites à partir des problèmes
constatés dans les trois principaux domaines (GDT, FR, AGR) et vus sous le prisme des acteurs
impliqués dans leur mise en œuvre. Il subsiste toutefois, des problèmes transversaux dont la
mise en œuvre des préconisations requiert une implication et/ou un engagement des instances
supérieures comme le Comité de pilotage, la Plateforme régionale pour la GDT (PRP/GDT),
voire les services régionaux déconcentrés de l’état.

9.4.1 Mesures de consolidation des ouvrages

9.4.1.1 Analyse des problèmes

D’une manière générale, tous les ouvrages sont confrontés aux problèmes suivants :

Problème transversal 1 : la faible résistance de certains ouvrages face aux eaux de ruissèlement
compte tenu de la faible portance des sols et de la nature des matériaux utilisés (la terre) pour
la réalisation de ces ouvrages (cas des sites de Fido, Sangha et les DCN de protection des
berges à Dalo);
Problème transversal 2 : le désintéressement de certains bénéficiaires du fait qu’ils n’ont pas
encore réalisé l’importance des ouvrages qu’ils ont reçus. Ces ouvrages sont donc délaissés et
parfois vandalisés (Cas du site de Fido) ;
Problème transversal 3 : il n’existe pas un organe de gestion et d’entretien pour certains des
investissements (site de protection des berges à Dalo, seuils d’épandages de Sangha, de Fido
et de Bakata) ;
Problème transversal 4 : le désintéressement des formateurs vulgarisateurs aux investissements
(seuils d’épandage à Sangha et Fido) réalisés par le CPP/RCOS du fait qu’ils trouvent bas les
prix que leur proposent les entreprises de réalisation : cette situation entrave le processus
d’appropriation des investissements par les populations locales.

48
9.4.1.2 La stratégie de consolidation
La stratégie à utiliser est la méthode corrective et protectrice. Elle consiste à corriger l’anomalie
et prévoir les dispositifs nécessaires pour faire face à la menace. Il s’agit par ailleurs de :

- Remettre en bon état les digues en terres qui sont érodées et affectées par des brèches
pour ensuite les recouvrir de perrés secs bien joints afin qu’elles résistent durablement aux
eaux de ruissellement ;
- Combler les bèches aux bordures des seuils de Fido et Sanga par un mélange de moellons
et d’argile compacté et recouvrir ensuite la partie supérieure des remblais par un tapis de
perrés secs bien jointés ; cela permettra de pallier la mauvaise portance du sol et la force
érosive de l’eau ruisselante ;
- Former le groupement de femmes (dans la commune de Dalo) sur la réalisation de
pépinières et les techniques d’aménagement des planches de cultures puis sur la gestion
de leurs produits afin qu’elles soient en mesure de supporter les coûts d’entretien et de
production de leur périmètre ;
- Aider les formateurs vulgarisateurs à avoir un statut juridique leur permettant de réaliser
eux-mêmes des marchés portant sur les techniques de C.E.S afin qu’ils ne se sentent pas
délaissés dans le processus d’appropriation des ouvrages réalisés par le CPP/RCOS ou leur
attribuer des attestations qui seront exigées dans le processus d’appel d’offre des marchés
de réalisation des ouvrages diffusés par le CPP/RCOS. Cela permettra une intégration des
formateurs vulgarisateurs dans les réalisations du CPP/COS et susciter leurs intérêts dans
l’appropriation des ouvrages.

9.4.2 Mesures de consolidation de la maitrise d’ouvrage locale

9.4.2.1 Analyse des problèmes

Avant de suggérer des préconisations pour la consolidation des ouvrages et la maîtrise


d’ouvrage locale, la mission a fait les constats ci-après dont certains suggèrent des mesures
transversales urgentes voire à court et moyen termes pour préserver les acquis que le sous-
programme a permis d’obtenir :

◾Absence de convention cadre de partenariat entre le CPP et les communes de la ZPI : Au


moment du démarrage de ses activités, le CPP a certes été présenté aux bénéficiaires de la
ZPI à travers notamment, ses objectifs globaux, spécifiques et ses résultats attendus et sa
stratégie d’intervention. Par ailleurs, les activités du foncier rural ont fait l’objet d’une
oconvention avec les communes. Sans doute, une convention cadre de partenariat avec
chaque commune précisant les modalités pratiques de cette collaboration avec un accent
particulier sur les responsabilités des co-contractants, aurait amélioré la maitrise d’ouvrage
et partant l’appropriation locale des investissements du sous-programme.

49
◾ La Faiblesse dans la mobilisation de ressources : Malgré les sessions de formation sur la
mobilisation des ressources, les communes n’ont pas été très actives dans ce domaine et
les quelques cas de projets sur la voie d’être financés pour l’année 2019 ne sont pas à la
hauteur des besoins de financement des PCD. Certes, dans un contexte de rareté des
ressources, ce n’est pas chose aisée mais la stratégie de renforcement des capacités des
communes dans ce domaine doit être revue et évoluer vers un appui/accompagnement de
proximité sur une période plus longue pour plus de succès dans ce domaine. In fine, cette
revue de la stratégie ne doit pas occulter la nécessité pour les communes de diversifier la
panoplie des solutions qui ne doivent pas seulement se focaliser sur les aspects financiers.

◾L’insuffisante prise en compte de la question des espaces d’utilité publique : L’opération


de sécurisation foncière dans la ZPI semble ne pas prendre suffisamment en compte la
question des espaces réservées aux activités d’utilité publique faute de schéma Directeur
d’aménagement et de développement de la commune et de plan d’occupation des sols. Il
sied de prendre en compte maintenant cette préoccupation au risque de voir l’opération
de sécurisation foncière créer d’autres problèmes en l’occurrence la difficulté pour les
collectivités à trouver des espaces pour leurs propres besoins. L’assemblée générale de
l’Association des Municipalités du Burkina Faso, tenue courant Novembre 2018 à Kaya, n’a-
t-elle pas sollicité l’appui/accompagnement de l’état central pour la mise à disposition
desdits instruments appropriés pour ce faire.

◾Les défaillances de l’État dans l’appui/accompagnement des communes dans la GDT


La Politique Nationale de Sécurisation Foncière en Milieu Rural (PNSFMR) adoptée par
DECRET N°2007-610/PRES/PM/MAHRH du 04 Octobre 2007 stipule que l’Etat doit assurer
la coordination, la concertation, veiller à la cohérence des interventions et mobiliser les
ressources nécessaires. Malheureusement, ni les recettes transférées68 aux communes au
sujet de l’exploitation des ressources forestières, qui sont on ne peut plus faibles pour faire
face aux actions de restauration, ni le personnel affecté par l’Etat, ne sont suffisants, alors
que par ailleurs les problèmes de dégradation de l’environnement doivent être considérés
comme des « problèmes nationaux » et pas seulement des préoccupations communales.

◾L’insuffisance de la fonction de suivi évaluation et de capitalisation : De notre point de vue,


les communes de la ZPI n’ont pas intégré la dimension « suivi -évaluation – capitalisation » des
projets réalisés sur leur territoire. C’est ce qui explique sans doute qu’elles ont eu du mal à faire
un état des lieux fidèle des interventions qu’elles ont reçues. Pourtant, un tel dispositif préfigure
des mesures d’appropriation qu’elles pourraient être amenées à prendre notamment en ce qui
concerne la maintenance des ouvrages où la responsabilisation d’une personne voire d’une
organisation ou d’un organe n’était pas clairement établie. Cela donne l’impression que la GDT
n’incombe à aucune entité, les responsabilités oscillant entre la mairie, les CVD, les FVP, etc.

◾Le non arrimage du PAC/GDT au PCD : Chacune des 5 communes de la ZPI a bénéficié d’un
appui/accompagnement pour la réalisation d’un PAC/GDT. In fine, très peu d’activités GDT ont
été réalisées parce qu’elles ne font pas partie des priorités et ne sont pas inscrites au budget
de la commune. L’insuffisance de ressources est certes une des raisons mais cette situation est

68
Le plus souvent, elles ne sont même pas transférées. La question de la comptabilité et de la fiscalité
environnementale doit être posée et l’Etat devra prendre les mesures idoines qui relèvement de la
puissance publique.

50
probablement la conséquence d’une faible prise de conscience des autorités du phénomène
de dégradation accélérées des ressources naturelles. Il leur revient en tant que leader du
développement local de prendre le problème à bras le corps pour que la population leur
emboite le pas.

◾La non affectation de ressources humaines spécifiques à la GDT : La commission spécialisée


« environnement et développement local » mise en place au sein des conseils municipaux
ne semble pas appropriée et/ou adéquat pour la prise en charge efficace des questions
liées à la GDT qui ne bénéficient dans aucune des communes d’une personne ressource
spécialement affectée à cette question.

◾L’insuffisante synergie/coordination des activités : Pour davantage d’appropriation et


d’impact des interventions tant dans la GDT que du FR, il eut fallu davantage de coordination
entre les intervenants (CVD, FVP, CM, Village). Le rôle des FVP aurait davantage pu être valorisé
si cette synergie existait. Il serait indiqué de créer davantage de synergie entre les FVP, les CVD
- la communauté villageoise, et la Mairie/CM, avec un mécanisme de financement des
techniques de restauration des sols. Un tel dispositif pourrait pallier à cette insuffisance de
communication entre les acteurs impliqués dans la gestion des infrastructures témoin délivrés.

◾L’insuffisante implication des acteurs de la société civile, le privé et les services déconcentrés
de l’état : La mission a relevé que l’interlocuteur privilégié du Sous-programme était la
collectivité locale en qualité de maitre d’ouvrage de toutes ses interventions et que ni la société
civile (associations intervenant dans la ZPI), ni des acteurs privés, les SDE69 n’étaient pas
particulièrement impliquées. Il eut indiqué, face à la faiblesse des ressources humaines des
communes de penser à impliquer là où cela est nécessaire des personnes ressources
compétentes présentes dans la commune aux moyens de la maitrise d’ouvrage délégué,
maîtrise d’ouvrage assistée, maîtrise d’œuvre, etc.

◾Des mesures pour assurer la rentabilité socio-économique des AGR sont-elles mises en œuvre
? Les outils et méthodologies permettant de collecter des informations pour le suivi de la
rentabilité économique, financière et sociale des AGR ne sont pas encore mis en place. Il serait
indiqué d’élargir en faveur des femmes la gamme des AGR aux produits forestiers non ligneux
si toutefois, une étude de rentabilité économique et sociale le préconise.

◾L’insuffisance des outils de management des coopératives : Tous les VFP formés sont
regroupés par commune au sein d’une coopérative. La panoplie de leurs domaines
d’intervention est large et variée et leur permet de jouer un rôle important dans le
développement local en ce sens qu’il constitue un vivier de personnes ressources qualifiées et
de proximité. Malheureusement, leurs coopératives connaissement un problème de
développement institutionnel et ne savent trop comment lancer leur « affaire » alors qu’un
important marché existe en matière de GDT, d’infrastructures de franchissement, de
sensibilisation sur les pesticides, etc.

◾ la nécessité d’une banque de formateurs dans la GDT, FR dans la ZPI : Tant dans le domaine
du FR que de la GDT, le Sous-programme a formé des ressources humaines endogènes qu’il

69
Cette information émane des agents que la mission a rencontrés à Bougnounou, Dala, Bakata et Léo

51
importe de valoriser au profit d’un important potentiel d’exploitants agricoles de la Sissili et du
Ziro et de biens d’autre partenaires. Pour ce faire, la nécessité de créer une banque de
formateurs et de renforcer leurs capacités périodiquement s’avère nécessaire et qu’elle soit
diffusée à grande échelle.

◾La sensibilisation sur l’utilisation des pesticides : Il importe de poursuivre voire intensifier les
sessions de sensibilisation sur l’utilisation des pesticides qui constituent un véritable fléau dans
ces deux provinces. A cet effet, les compétences des FVP peuvent être mises à profit avec un
avantage comparatif compétitif en termes de rapport qualité/coût.

◾La nécessité mener encore des sessions de sensibilisation à grande échelle : Plusieurs des
personnes que la mission a rencontrées ont reconnu l’impact des sessions déjà organisées et
l’engouement qu’a suscité ce processus mais ils préconisent l’organisation d’autres sessions
afin d’enraciner le processus dans les us et coutumes en matière de gestion foncière.

◾La formation/perfectionnement des membres des commissions : Le processus de délivrance


des APFR commence maintenant et c’est à l’épreuve des réalités que naitront les difficultés qui
ne manqueront pas de se poser aux membres des CFV. Il importe alors de les recycler après
qu’ils aient fait leurs premières expériences en tirant les leçons de ces expériences.

◾La formation/perfectionnement des secrétaires au remplissage des registres au moyen de la


formation de formateurs : Les registres ont été récemment livrés aux communes. Au regard du
niveau des secrétaires des commissions, plus d’un a des appréhensions sur leurs capacités à
tenir ces registres selon les règles de l’art d’où la nécessité d’envisager un recyclage à leur
endroit avec comme support de formation, lesdits documents et surtout en utilisant des
ressources endogènes afin de permettre à ces derniers de se référer aux formateurs de
proximité en cas de besoin.

◾Les modalités pratiques de fonctionnement et de prise en charge des frais de remboursement


des membres des commissions : Le fonctionnement des commissions ne manquera pas de
poser des difficultés pratiques comme le remboursement des frais engagés par les membres,
la disponibilité d’un local adéquat pour ce faire, la logistique de transport, etc. Il sied aux
communes de s’y pencher maintenant et d’apporter à chacune d’elle les solutions idoines.

◾La nécessité d’une plus grande rigueur dans l’ingénierie des actions de formation
Dans l’ensemble, les prestataires de service notamment les formateurs sont des professionnels
et ont « capacité » les « apprenants » en mettant un accent particulier sur les aspects pratiques
de la formation. Cependant, dans le domaine du FR, en raison de la spécificité du groupe des
apprenants, l’ingénierie de formation dans les règles de l’art a été difficile à mettre en œuvre
et devrait être améliorée.

◾ Le CLE SAN : Un rôle important à jouer mais de faibles moyens et un attentisme


institutionnel
Au regard de ses objectifs et missions, les acteurs du CLE ont un rôle important à jouer dans la
mobilisation des acteurs de son espace de compétence autour de la gestion efficiente de l’eau.
La gestion des bassins versants, l’utilisation appropriée des pesticides voire même la gestion
des terres peuvent être ses domaines d’intervention en raison des liens ombilicaux qu’il y a
entre ces domaines. Malheureusement, il ne dispose pas de ressources pour mener à bien ses
activités et doit dépendre à la fois hiérarchiquement et financièrement de l’Agence de l’Eau du

52
Nakanbé. Il eut été indiqué qu’elle prospecte par ses propres sources de financement en
partenariat avec les communes dépendant de son espace territorial pour la réalisation
d’activités planifiées en commun.

9.4.2.2 L’ossature du plan de consolidation des ouvrages et de la maitrise d’ouvrage locale

Les termes de référence du présent mandat dans le volet consolidation identifie les activités
suivantes :
a) Identifier les besoins en renforcement de capacités des producteurs pour assurer la
poursuite des réalisations ainsi que la maintenance des ouvrages dans les micro-bassins
versants,
b) Proposer des solutions et des mesures de correction des dégradations observées
sur les ouvrages et anticiper les risques encourus en tenant compte des savoir-faire des parties
prenantes,
c) Identifier et caractériser les travaux/ouvrages complémentaires de protection et de
sécurisation des sites (finition des cotes d’ouvrages, réparation des déversoirs, perrés,
végétalisation, …),
e) Faire une situation exhaustive de la mise en application de la loi 034-2009 portant
régime foncier rural dans chaque commune,
f) Proposer des conseils pratiques aux communes pour la consolidation du dispositif de
mise en application de la loi 034-2009 portant régime foncier rural,
g) Proposer une feuille de route pour la conduite des travaux de réfection et de
consolidation retenus.

Au regard de ces activités ci-dessus énumérées, c’est en réalité la problématique de l’exercice


de la MOC par les collectivités territoriales qui est posée. En effet, elle embrasse bien des
aspects liés à la gestion efficiente des communes pour l’amélioration des conditions de vie des
populations.
La maîtrise d’ouvrage communale, c’est l’habileté d’un organe politique en l’occurrence la
municipalité, à70: i) Penser et élaborer un programme municipal de tâches et de travaux et
imaginer son montage, ii) Concevoir un programme de tâches et de travaux à réaliser iii)
Donner des instructions aux différents acteurs ou « prestataires » chargés de réaliser ou
d’accompagner les réalisations- bureau de l’administration municipale, fournisseur, entreprise
de travaux, bureau d’étude, association, opérateur professionnel d’aménagement etc.- iv)
Contrôler la bonne exécution de ces ordres et la qualité des prestations faites. La maîtrise
d’ouvrage communale est aussi considérée comme étant le pouvoir de décision (mission) d’une
commune pour promouvoir le développement communal dans le cadre des compétences et
ressources qui lui sont transférées.

Au regard de la spécificité des communes au Burkina et celle des communes rurales71 en


particulier, on voit bien qu’elles ont énormément de mal à remplir correctement ces missions.

70 GTZ, DED, SNV (Cameroun) : Introduction à la maitrise d’ouvrage communale et son importance
dans le développement local
71
- l’étendue des besoins sociaux à satisfaire, l’insuffisance de ressources humaines, financières et
techniques, la dépendance vis-à-vis de l’Etat central et des autres sources de financement
nationales et internationales ;

53
Il n’est donc pas étonnant qu’elles rencontrent des difficultés dans les domaines de la GDT et
du Foncier rural nonobstant l’accompagnement du Sous-programme.

La stratégie de consolidation préconisée par la mission repose sur trois piliers qui sont
représentés comme ci-dessous :

Un environnement institutionnel favorable et un appui et engagement du leadership : La


nécessité d’une présence et d’un soutien plus important des autorités régionales voire
centrales : Ce pilier reflète la formulation du Résultat 2 du CPP-RCOS : « Un environnement
institutionnel et politique qui renforce la prise de conscience et l’efficacité des initiatives de
gestion durable et équitable des terres est développé dans la région Centre-Ouest » avec pour
cible la mise en place d’une autorité régionale pour la GDT représentant l’ANGDT au niveau
régional et disposant de moyens nécessaires (financiers, institutionnels et réglementaires) à
son bon fonctionnement72.

Au regard de l’arsenal juridique et institutionnel (plateforme régionale de GDT, Clé SAN,


Comité de pilotage du Sous-programme) qui existe aujourd’hui dans les domaines de la
décentralisation, de la gestion durable des terres, du foncier rural, on est légitimement en droit
de penser que les acteurs ont les moyens d’agir et d’engranger des résultats.

De ce point de vue, la plateforme régionale pour la GDT pourrait davantage renforcer et


accompagner la dynamique entamée par les communes qui ont dans ces domaines très
complexes et à effets sur le long terme, besoin de soutien et d’accompagnement. Quant au
CLE SAN, alors que sa mission s’inscrit parfaitement dans la synergie des acteurs en matière de
GDT, sa place et son impact requiert un repositionnement plus judicieux. Une mission
d’évaluation pourrait dans ce cadre suggérer des actions de réorientation à prendre en compte
dans son plan d’action.

ACCÈS/APPROPRIATION/
VULGARISATION/DISSÉMINATION DE BONNES
PRATIQUES DE GESTION DURABLE DES TERRES
ET DU FONCIER RURAL
de qualité

AXES DE
Environnement Administration
CONSOLIDATION
juridique et municipale Expertise
DES OUVRAGES ET
institutionnel Performante et locale et
DE LA MAITRISE
favorable/appui appropriation/eng fourniture de
D’OUVRAGE
et engagement agement en services de
COMMUNALE
du leadership matière de GDT et GDT et de FR
du FR

72 Sous-programme CPP RCOS : Rapport 2014

54
- L’amélioration de la Maîtrise d’Ouvrage Communale : Une étape incontournable pour
performer dans la DGT et le FR
Si la Maitrise d’Ouvrage Communale dans son ensemble n’est pas améliorée, il y a fort peu de
chance que les domaines de la GDT et du FR s’exécutent de manière satisfaisante. L’insuffisance
de ressources humaines et financières est certes une réalité dans toutes les communes mais
elle ne doit être tous azimuts un frein à l’amélioration de la MOC. C’est ce qui justifie que les
capacités de gestion des communes doivent davantage être renforcées. Mais préalablement,
les questions de disponibilité et d’utilisation des ressources humaines auxquelles la commune
peut avoir recours, l’organisation et la répartition des responsabilités doivent être posées et
résolues concomitamment. In fine, face à l’insuffisance de ressources, les communes rurales
doivent user de toutes les formes d’exercice de cette MOC : Maîtrise d’ouvrage déléguée73,
maîtrise d’ouvrage assistée74, maître d’œuvre75.

-Le renforcement et l’institutionnalisation d’un dispositif de promotion de l’expertise locale :


Alors que la ZIP dispose à présent d’un vivier de ressources humaines compétentes, les
communes y ont recours rarement voire pas du tout. Le Sous-programme, dans sa stratégie
de renforcement de l’appropriation des communes, peut être vu comme une institution de
renforcement de capacités parce qu’au moins 50% de ces activités ont trait au renforcement
de capacités. Pour ce faire, la stratégie d’utilisation des ressources humaines endogènes doit
être renforcée avec des cohortes de formateurs et l’ingénierie de formation renforcée à tous
les niveaux (TDRs des actions de formation, sélection des apprenants, évaluation des niveaux
d’entrée, dispositif modulaire de formation axé sur la pratique, évaluation des apprenants,
délivrance de titres aux apprenants qualifiés) et la constitution d’une banque de formateurs.

Cette expertise locale doit, pour ce faire, être accompagnée à travers une meilleure
structuration de ses organisations pour une valorisation de son expertise au niveau des deux
provinces avec un accès aux marchés communaux, provinciaux et des particuliers.

X. LES ACTIVITES INDICATIVES INSCRITES DANS LE PLAN DE CONSOLIDATION


L’objectif de la mission d’assistance est : « Accroître la durabilité des investissements
démonstratifs réalisés dans les communes couvertes à travers une meilleure appropriation des
outils, des techniques et des modèles économiques développés avec la participation des
acteurs bénéficiaires » (collectivités territoriales, usagers des terres et leurs organisations).

On pourrait formuler l’objectif de la phase de consolidation comme suit : Consolider l’accès,


l’appropriation, la vulgarisation/dissémination des bonnes pratiques de gestion durable des
terres et du foncier rural.

73
Elle consiste à confier à une personne physique ou morale appelée maître d’ouvrage délégué, la
responsabilité d’agir en lieu et place du maître d’ouvrage
74
: C’est un mode opératoire dans lequel la commune exerce la totalité de sa fonction de maître
d’ouvrage et se fait assister par des partenaires techniques, pour réaliser les tâches de conception,
de coordination et de suivi des travaux
75
C’est la personne physique ou morale disposant des compétences techniques et intellectuelles qui lui
permettent d’assurer des études et le contrôle des travaux qui lui sont confiés par un maître
d’ouvrage dans le cadre de la mise en œuvre d’un projet

55
Pour ce faire, le plan reposerait sur trois points :

a) Un environnement juridique et institutionnel favorable/appui et un engagement de


l'autorité régionale pour la GDT avec comme résultat attendu : « L'autorité régionale
pour la GDT représentant l’ANGDT au niveau régional est dotée de moyens financiers,
institutionnels et réglementaires pour accompagner, soutenir et intercéder en faveur
des communes dans leurs initiatives de promotion de la GDT et du FR »

b) Renforcement de la maitrise d'ouvrage communale avec comme résultat attendu : « La


maîtrise d’ouvrage locale est renforcée pour une appropriation et un engagement en
faveur de la Gestion Durable des Terres et du Foncier Rural »

c) Renforcement des capacités des ressources humaines endogènes avec comme résultat
attendu : « L'expertise locale est renforcée pour la fourniture de services de Gestion
Durables des Terres et de Foncier Rural »

XI. CONCLUSION
Les objectifs, les stratégies et les activités mises en œuvre par le CPP/RCOS tant en matière de
GDT que du Foncier rural sont jugées appropriées et pertinentes par les partenaires du Sous-
programme qui ont bénéficié d’un volume important de mesures d’accompagnement sous
forme de sensibilisation, de formation/perfectionnement, de voyages d’échanges, d’appui
conseils, de matériel, de financement et de réalisations physiques variées à titre de
démonstrations.

En termes d’appropriation et d’engagement, certes la période sous revue et la


documentation/suivi et évaluation/capitalisation nous semble insuffisante mais d’ores et déjà
on note davantage d’engagements dans le domaine du FR que dans celui de la GDT. Une des
raisons principales, nous semble-t-il, est le faible investissement des collectivités voire
l’insuffisante maitrise de la maîtrise d’ouvrage locale sans laquelle la GDT, le FR voire les autres
aspects du développement local en pâtiraient.

56
ANNEXE
11.1 LISTE DES ACTEURS RENCONTREES PENDANT LA MISSION

Nom et Prénom Fonction/ Structure membre Contact


Autorités municipales de la commune de Bougnounou 22 Octobre 2018
Ahamed Ghislain Bénao 1er Adjoint au Maire de Bougnounou 70 56 39 10
Niagaté Ibrahima Secrétaire Général de la Mairie de la Mairie 76 14 69 34
Acteurs du foncier rural
El hadj Koanda Ablassé Centre Régionale d’Agriculture
Nikiema Etiene Commission Conciliation Villageoise de
Bougnounou
Benao Bapion Représentant des organisations de jeunes
Benao Babou Représentant des autorités coutumières
et traditionnelles
Benao Batiamè Représentant de la jeunesse
Benao Babou Commission Foncière Villageoise
Yaméogo Jean Commission de Conciliation Villageoise de
Bougnounou
Benao Batiama Narcisse Commission de Conciliation Villageoise de
Bougnounou
Diasso Kabou, Commission de Conciliation Villageoise de
Bougnounou
Gue Didier Agent du Service Foncier Rural 71 12 88 60
Organisations-exploitants-formateurs vulgarisateurs paysans
Kabre Mahamoudou Formateur Vulgarisateurs Paysans 71 82 29 35
76 30 95 63

Représentant des services techniques de l’état


Korgo Mahamoudou Agent ZATE, Bougnounou 70 07 06 47

Membre du CLE –Dalo le 23 Octobre 2018


Ghislain Benao 1er Adjoint au Maire de Bougnounou, 70 56 39 10
secrétaire Général du CLE
Diasso Kassoum Maire de Gao, Trésorier du CLE
Mme Diasso Kabou Responsable à l’information du CLE

Commune rurale de : Dalo Date : 23 10 2018


Autorités communales de la commune de Dalo
Néya Béli 1er adjoint au Maire de Dalo 65 37 36 15
Sanfo Souleymane Secrétaire général de la Mairie de Dalo 72 75 82 50
Acteurs du foncier rural
Ziba Béli Chef coutumier de Dalo
Diande Sambo Commission Foncière Villageoise
Nébie Bapan Pdt Commission Foncière Villageoise Dalo
Maichel
Ziba Bitiou Jean Secrétaire de la Commission de Conciliation Foncière
René Villageoise

57
Dabo Arissou Secrétaire de la Commission Foncière Villageoise
Ramdé Alassane Responsable du Comité de Gestion du SHAVES de
Dalo
Tagnan Alizèta Commission Foncière Villageoise
Kanki Janvier Commission de Conciliation Foncière Villageoise
TAgnan Ibié Pdt CVD , Commission Foncière Villageoise
Ziba Ali Pdt Commission Conciliation Foncière Villageoise
Néya Béli 1er adjoint au Maire de Dalo
Yé Oumarou Représentant élevage de Dalo
Ilboudo Serges Représentant EECV
Représentant des services techniques de l’état
Yé Oumarou Représentant Ressources Animales/Dalo

Ilboudo Serges Représentant EECV/Dalo

Organisations – exploitants – formateurs vulgarisateurs paysans


Nébie Kaboutié Groupement Yida
Kanyili Zenebou Groupement Yida
Tanan Ibié Coopérative Tengongzanbo des Formateurs
Vulgarisateurs Paysans de Dalo
Dabo Arissou Coopérative Tengongzanbo des Formateurs
Vulgarisateurs Paysans de Dalo

ACTEURS RENCONTRES A BAKATA LE 24 OCTOBRE 201


Autorités municipales de la commune
Sawadogo Alaye Secrétaire Général de la Mairie de Bakata
Acteurs des services techniques de l’état
Yaméogo Sibiri Agent Zate de Kakata
Sebogo Abdoulaye Agent /MEEVCC /Bakata
Drissa Konaté Préfet de Bakata, Membre du CLE SAN
Acteurs du foncier rural à Bakata
Diasso Koira Pierre Représentant des Chefs coutumiers
Zoango Issouf Représentant CFV
Diasso Bapion CVD Bakata
Organisations-exploitants-formateurs vulgarisateurs paysans
Daba Boukary Pdt de la Coopérative des FVP de Bakata77 11 53 62
Ouedraogo Lssané Formateurs Vulgarisateurs Paysans, membre de la
coopérative
Diasso Bapion Formateurs Vulgarisateurs Paysans, membre de la
coopérative

ACTEURS RENCONTRES A TO 25 OCTOBRE 2018


Autorités municipales
Mme Adiara Nignan Maire de la Commune de Tô 70 76 21 76
Diallo Moumouni Secrétaire Général de la Commune de Tô 76 18 56 69
Nignan Yembi Conseilleur municipal 70 35 00 79
Acteurs du foncier rural
Napon Batien Chef Coutumier Bagoun

58
Napon Bouteima CFV, Bagoun
Napon Bassibi CVD, Bagoun
Napon Bapion Service Foncier Rural de la CTO
Ziba Issakou Bapion, Service Foncier Rural de la CTO 72 13 08 24
Benao Babou Lassané CVD, Pdt, Korabou (CTO)
Zizien Itié Représentant Chef coutumier

Acteurs des services techniques de l’état


Ouédraogo Albert Agent ZATE 66 88 37 45
Formateurs vulgarisateurs paysans
Konaté Harouta Semencier, Membre de la coopérative des
Formateurs Vulgarisateurs Paysans
Nignan Timimou Membre de la coopérative des Formateurs 70 55 51 90
Vulgarisateurs Paysans

ACTEURS RENCONTRES A LEO LE 29 OCTOBRE 2018 A LEO


Autorités municipales
Nignan malam Maire de la Commune de Léo
Secrétaire Général de la Commune de Tô
Formateurs vulgarisateurs paysans
Napon Aziz, Agriculteur Formateur Vulgarisateur Paysan Léo, 72 74 85 03 –
33Membre de la coopérative des Formateurs 75 13 01
Vulgarisateurs Paysans
Zio Clement, Formateur Vulgarisateur Paysan à Dabiou 70 36 83 44 –
Membre de la coopérative des Formateurs 66 51 25 54
Vulgarisateurs Paysans
Napon Nafissa, Formateur Vulgarisateur Paysan à Nadion 75 00 43 43
Nadion,

LISTE DES PERSONNES ENQUETEES AU MOYEN D’UN QUESTIONNAIRE

Sawadogo Mahamadi Consultant ayant formé les membres CFV, CCFV, 70 46 36 27


CVD, Secrétaires sur leurs rôles et mission :
DeVACT Services

Kabré Mahamoudou Membres de la coopérative des FVP de 71 82 29 35


Bougnounou

59
11.2 QUELQUES PHOTOS

60
CVD de Dalo sollicitant des astuces pour aménager un ouvrage de chaussée garni d’équipements
anti noyade. La volonté d’aménagement y est mais les moyens matériels sont un facteur limitant

Séances d’entretien entre consultants et exploitants des sites de Dalo

61
6. DCN dans la commune de Dalo

62
7. Bassin versant de la commune de Dalo, seuil d’épandage et DCN

63

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