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PROGRAMME DE MICRO-FINANCEMENTS (PMF) DU FONDS MONDIAL

POUR L’ENVIRONNEMENT (FEM)

Projet de renforcement de capacités, de capitalisation et de gestion des bonnes pratiques et


des leçons apprises des Organisations Communautaires de Base (OCB) bénéficiaires des
subventions du PMF / FEM

SOUMISSIONNAIRE : AHAAMES

Janvier 2018
RAPPORT DE CAPITALISATION
Titre du projet : Protection et de valorisation des
ressources naturelles dans la commune de Torbeck

Nom de l’OCB : AHAAMES


Zone du projet : 4ème section de Moreau et,
Département du sud ».

Préparé par : MEDINA Olain, Ing-Agr;

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REMERCIEMENTS

Le Consultant adresse de profonds remerciements à tous ceux et à toutes celles qui ont

contribué, d’une façon ou d’une autre, à la réalisation de ce travail. Un grand Merci à

l’Agronome Jeannot Joseph qui nous a été d’une aide précieuse dans la mobilisation des acteurs,

la planification et la participation à des rencontres importantes de discussion et de collecte

d’informations.

Ces mérites concernent tout aussi bien les membres du comité de pilotage (Autorités locales, les

leaders communautaires, les organisations locales (KODEM, APROMOH), les responsables de

CAEPA (Tuffet, Mersan), les propriétaires contractants de l’accord PSE et les bénéficiaires sur

les zones 2 et 3 pour avoir pris le temps de répondre aux questions posées. On ne manquera pas

de mentionner le nom de Geffrad Daudier qui supportait énormément dans la mobilisation des

parties concernées par ce projet.

Enfin mes remerciements vont également à Monsieur Emile Philome, formateur sur la

confection de « recho mirak » pour sa ferme collaboration dans le processus de collecte

d’information.

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SIGLES ET ABREVIATIONS

AHAAMES : Association Haïtienne d’Assistance Agricole, Médicale et Sociale

CAEPA : Comite d’Adduction d’Eau Potable

ECOSAN: Ecological Sanitation

FEM : Fonds pour l`Environnement Mondial

GEF : Global Environment Facility

GIRE : Gestion Intégrée des Ressources Humaines

GRN : Gestion des Ressources Naturelles

OCB : Organisation Communautaire de Base

OREPA : Office Régional de l'Eau Potable et de l'Assainissement

PMF : Programme de Micro Financement

PNUD : Programme des Nations Unis pour le Développement

PSE : Paiements pour Services Eco-systémiques

SGP : Small Grant Program

TEPAC : Technicien en Eau Potable et Assainissement dans les Communes

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TABLE DES MATIERES
REMERCIEMENTS....................................................................................................................................................3
SIGLES ET ABREVIATIONS....................................................................................................................................4
I-CONTEXTE DE L’ETUDE......................................................................................................................................6
II.- PRESENTATION DE LA ZONE D’INTERVENTION....................................................................................7
III.- PRESENTATION DE L’OCB.............................................................................................................................9
IV.- PRESENTATION SUCCINCTE DU PROJET...............................................................................................10
4.1. - PROBLÉMATIQUE...........................................................................................................................................10
4.2.- SOLUTIONS ENVISAGÉES.................................................................................................................................11
4.3.- OBJECTIFS DU PROJET....................................................................................................................................11
4.4.- RÉSULTATS DU PROJET...................................................................................................................................11
V.- ORGANISATION DE L’EXECUTION.............................................................................................................11
VI. - DEMARCHES ET RESULTATS.....................................................................................................................12
6.1- ANTÉCÉDENTS ET EXPÉRIENCES.....................................................................................................................12
6.2- ACQUISITION/MOBILISATION DE COMPÉTENCES OU DE TECHNOLOGIES.....................................................13
6.3- ETAT DES RÉALISATIONS ET FONCTIONNEMENT (ATELIER/USINE/PLANTATION)........................................13
6.4- MAITRISE/ADOPTION/APPROPRIATION/TRANSFERT DES TECHNIQUES/OU DES TECHNOLOGIES.................14
6.5- ATTEINTE DES RÉSULTATS ESCOMPTÉS (OBSERVATIONS ET FEEDBACK DES PARTIES PRENANTES) SUCCÈS
ET ÉCHECS 15
6.6.- LES CONTRAINTES ET FAIBLESSES.................................................................................................................15
6.7.- MESURES CORRECTIVES/AJUSTEMENT..........................................................................................................16
6.8- AVANCÉES ET BÉNÉFICES................................................................................................................................16
6.9.- RISQUES / MENACES........................................................................................................................................18
VII.- BONNES PRATIQUES ET LEÇONS APPRISES DU PROJET.................................................................18
7.1.- BONNES PRATIQUES........................................................................................................................................18
7.2.- LEÇONS APPRISES............................................................................................................................................19
VIII.- RECOMMANDATIONS................................................................................................................................20
IX.- CONCLUSIONS.................................................................................................................................................21
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES..................................................................................................................22
ANNEXES...................................................................................................................................................................22
ANNEXE 1.- LISTE DES PERSONNES RENCONTRÉES .................................................................................................22
ANNEXE 2.- PHOTOS.................................................................................................................................................22

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I-CONTEXTE DE L’ETUDE

Ce travail s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre du sixième plan opérationnel (OP6) 1
du Programme de Micro-Financement du Fonds pour l’Environnement Mondial (PMF/FEM).
Géré par le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), Ce programme est
piloté conjointement par un Comité National de Pilotage (CNP) et une Coordination Nationale
(CN).

Le programme touche déjà à sa 6ème phase (2015-2018) en Haïti. Le PMF/FEM part de


l’appui à des solutions locales dans le souci de résoudre les problèmes environnementaux du
pays. Les projets soutenus sont ceux qui cherchent à conserver et restaurer l’environnement tout
en accentuant sur le bien-être et la garantie des moyens de subsistance pour les catégories
vulnérables de la population. Les montants des subventions vont jusqu’à 50,000.00 Dollars
Américains. Les financements sont partagés entre les cinq (5) domaines prioritaires suivants :

- conservation de la biodiversité ;
- atténuation des changements climatiques ;
- protection des eaux continentales ;
- prévention de la dégradation des sols ;
- élimination des polluants organiques persistants (POP).

Ce document se veut être d’une part un rappel des mécanismes d’implémentation, de l’atteinte
des résultats visés avec les contraintes, faiblesses et atouts, et d’autre part une brève présentation des
acquis du projet de « Protection et de valorisation des ressources naturelles dans la commune de
Torbeck, 4ème section Moreau et de Camp-Perrin, 1ère section Mersan » proposé par AHAAMES,
afin d’en déduire les différents éléments de succès et d’échecs. Ces informations de base permettront de
dégager les bonnes pratiques sur lesquelles on peut capitaliser ainsi que leçons apprises qui pourront
servir de pistes d’amélioration pour des interventions ultérieures semblables.

1
OP4, 2007-2011 ; l’OP5, 2011-2014/2015 ; et l’OP6, 2015-2018

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II.- PRESENTATION DE LA ZONE D’INTERVENTION

Fig.1- Situation géographique de la commune de Torbeck

Imposante composante d'une vaste plaine du pays, Torbeck est situé à 7 kilomètres de la
ville des cayes. En dépit des effets dévastateurs du déboisement de la zone, elle conserve encore
un peu de sa verdure florissante. Cependant, elle n'a pas le profil d'une ville parce qu'elle n'est
pas tracée. Comme dans le reste du pays, ses constructions ne respectent aucun principe
d'urbanisation.

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De par sa situation, Torbeck est le passage incontournable par voie terrestre pour se rendre sur la
zone côtière, les communes de Chantal, d'Arniquet et de St-Jean du Sud lorsqu'on revient de
Port-au-Prince ou de la ville des Cayes. Elle est l'une des communes les plus arrosées du
département du Sud. Torbeck, dispose d'une latitude terrestre vraiment impressionnante. La
moindre section communale de Torbeck pourrait représenter n'importe quelle autre petite
commune du pays. Elle avoisine la Commune de Camp-Perrin par « Carrefour Moreau » en
passant par « Lévy ». Elle touche la Grande-Anse par la quatrième section communale de
(Moreau). Elle est divisée en 4 sections : 1ère section Boury, 2ème Bérault, 3ème Solon et 4ème
Moreau.

D'après les données disponibles à l'Institut Haïtien de Statistique et à partir du rapport de


2003, Torbeck a une superficie de 189.48 Km2 et est habité par 76083 habitants IHSI 2015.

III.- PRESENTATION DE L’OCB

L’AHAAMES est une association constituée de professionnels de divers horizons :


Agronomes, Ingénieurs, Techniciens agricoles, Techniciens en construction bâtiment, Médecins,
Infirmières, Techniciens en laboratoire, Sociologues, Gestionnaire-économiste et Comptables.
Elle est fondée le 26 juin 2006 et a pour mission de « contribuer à la création de meilleures
conditions de vie des communautés rurales et urbaines par la promotion de la pleine participation
des organisations de base dans le processus d’identification, de conception, d’exécution et de
suivi des actions de développement durable au niveau des communautés cibles ». Cette logique
s’harmonise avec la stratégie de développement intégré favorisant le renforcement, la viabilité et
l’autonomie des structures locales, principaux acteurs de leur bien-être et indispensables au
progrès d’Haïti. Ses principaux domaines d’intervention sont l’agriculture, la santé
communautaire, l’éducation et l’environnement.
Capacité technique : Depuis sa fondation jusqu'à cette date, l’AHAAMES a déjà exécuté une
trentaine de projets et / ou de marchés gagnés dans le cadre d’appels d’offres. Le fonctionnement
de l’organisation repose sur une équipe compétente et expérimentée composée comme suit :
- le staff dirigeant, basé au bureau central, assure la coordination des actions, composé de :
un (1) directeur exécutif, un (1) directeur exécutif adjoint, un (1) responsable de suivi-

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évaluation, un (1) gestionnaire et une (1) secrétaire. Les niveaux d’expérience vont de 5 à
26 ans;
- le staff technique résident, assurant la mise en œuvre des actions avec l’appui des
partenaires locaux (OCB, autorités locales), composé pour la plupart de noyaux de
cadres : ingénieurs (civil, hydraulique, sanitaire), ingénieurs-agronomes (GRN,
économie, phytotechnie), techniciens (agricole, bâtiment) et d’artisans (maçon, plombier,
ferblantier). Ce sont des équipes bien rodées à la mise en œuvre de chantiers en
conditions difficiles. Les niveaux d’expérience des cadres vont de 3 à 26 ans;
Capacité administrative : l’AHAAMES possède un système de gestion administrative bien
établi reposant sur une équipe composée de : 1 responsable de finances, 2 comptables et 1
logisticien. Cette équipe travaille sous la tutelle d’un directeur exécutif. Grâce à la diversité des
partenaires avec laquelle l’organisation a travaillés, l’AHAAMES a acquis une grande flexibilité
et une grande capacité d’adaptation par rapport aux normes et procédures de gestion
administrative de projets (Proposition pour SGPPNUD, 2007).

AHAAMES compte dans son actif plus d’une trentaine de projets qu’elle a déjà exécutés.

IV.- PRESENTATION SUCCINCTE DU PROJET

Il s’agit de procéder à des actions de protection des sources tèt dlo et Moreau par des
mesures de valorisation à différents niveaux d’un zonage réalisé tout autour de ces deux
principales sources de la zone. En effet, ces efforts visent la mise en place d’une ceinture
végétale sur une superficie de 20 Ha en renforcement à des aménagements déjà réalisés au
niveau de la zone 1 et une extension de 30 Ha est prévue pour être couverte en arboriculture et
systèmes agroforestiers au niveau des zones 2 et 3.

En plus de ces interventions qui touchent beaucoup plus directement les problèmes
environnementaux, d’autres mesures ont été prévues pour la valorisation d’un site touristique de
la zone. Cette démarche de valorisation s’est traduite par des actions de réhabilitation des
infrastructures préexistantes et la formation d’un comité de gestion dans le domaine de
l’écotourisme. En plus, des formations (portant sur la protection intégrée des ressources en eau,
l’agroforesterie, l’arboriculture, les techniques de conservation de sol, la gestion des bassins

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versants, la protection des sources) complétées des visites d’échanges, auprès d’autres
organisations effectuant des travaux similaires, ont été réalisées.

4.1. - Problématique
En dépit de l’importance vitale de ces deux sources pour la zone d’intervention, la
situation des bassins versants qui les surmontent ont commencé à montrer un niveau de
dégradation qui ne pouvait qu’interpeller à des mesures redresseuses en vue de contrer les
différentes ramifications du problème qui sont : le déboisement excessif, l’utilisation
inappropriée des sols notamment les pratiques de cultures sarclées dans des saisons pluvieuses,
l’élevage libre de bétails, les pratiques insouciantes de brulis.
Au bout du compte, il s’enchaine une diminution des débits des sources d’eau causées par
de longues périodes de sécheresse résultant des pratiques irresponsables et malsaines vis-à-vis
des ressources environnementales de l’écosystème.
Cette situation tend beaucoup plus à persister d’autant que les autorités locales restent
indifférentes et les structures de gestion d’eau ne disposent pas de suffisamment de connaissance
en matière d’hydrologie, et de gestion des bassins versants et d’aires protégées.
4.2.- Solutions envisagées
 Assurer la protection et la conservation des ressources végétales autour des points d’eau
 Formation des acteurs locaux dans le domaine de l’environnement et sensibilisation sur
l’importance des ressources naturelles.
 Réhabilitation des infrastructures écotouristiques existantes et l’appui au développement des
capacités communautaires en gestion et conception de services en écotourisme.
4.3.- Objectifs du projet
 Etablir et organiser l’entretien durable d’une ceinture végétale et pérenne autour des sources
tèt Dlo et Moreau ;
 Réhabiliter et renforcer les aménagements physiques et le savoir-faire local en vue d’une
meilleure du site naturel Tèt Dlo ;
 Améliorer l’état des connaissances des acteurs locaux principalement dans les domaines de
l’environnement et de l’écotourisme.
4.4.- Résultats du projet
 Une ceinture végétale pérenne de 50 Ha est établie autour des sources « Tèt Dlo » et Moreau.

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 Les aménagements existants autour des sites « Tèt Dlo » et Moreau sont réhabilités et la
valorisation du site est renforcée.
 Le renforcement des capacités des acteurs en protection et gestion des ressources naturelles
et valorisation des infrastructures écotouristiques.

V.- ORGANISATION DE L’EXECUTION

AHAAMES coordonne la mise en œuvre de l’action sur le terrain avec un appui financier
(co-financement), méthodologique (approche GIRE), de suivi et d’évaluation du groupe
PROTOS et l’implication des différents acteurs locaux (Autorités locales, OCB, CAEPA,
Exploitants, leaders communautaires), réunis dans un comité pilotage, en matière de
planification, exécution, et de gestion des acquis du projet. Les membres de la communauté,
mobilisés essentiellement dans les travaux de protection et de valorisation des sources, ont
également apporté leur support dans des tâches de surveillance au côté des leaders
communautaires formés sur le leadership et la gestion de conflit,par AHAAMES en
renforcement aux autorités locales.

VI. - DEMARCHES ET RESULTATS

6.1- Antécédents et expériences


Thématiques Titre du contrat Montant

Gestion des Construction de deux systèmes communautaires de 3, 055, 979,15


ressources en captage et de stockage d’eau de pluie dans le bloc Te
eau lonj dans la zone tampon de l’unité de forêt des pins

Renforcement et consolidation de la gestion de l’eau 192526.88

Installation d’un système d’adduction d’eau potable : 1, 470, 097,05


Captage/purification ou traitement d’eau dans les
communautés de Mariani (Carrefour, Cressier) et de
Phillipeau (Pétion-ville)

Réhabilitation d’un système d’adduction d’eau potable. 1, 429, 283,32

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Gestion des Aménagement et restauration des micros bassins 6, 123, 660,00
ressources versants de la rivière Tamarin (Nan fouyen) déversant
végétales/am dans la rivière la Rouyonne.
énagements
bassin
versant.

Ainsi, AHAAMES ne disposait avant le projet d’aucune expérience dans le domaine de


l’écotourisme. Néanmoins, le grand nombre de projet (plus de 30) qu’elle a eu la chance
d’exécuter par le passé a fini par lui conférer l’adaptabilité et l’assurance nécessaires pour
s’aventurer sur des terrains nouveaux.

Par ailleurs, le PROTOS dispose déjà d’une large expérience en matière d’implémentation de
stratégies GIRE. PROTOS a fait depuis le début des années 2000 de la GIRE une dimension
fondamentale et intégratrice de son action. (Hydro-conseil, 2011).
6.2- Acquisition/mobilisation de compétences ou de technologies
R1 : Une ceinture végétale pérenne - Techniciens d’AHAAMES assurant les activités de
de 50 Ha est établie autour des formations, de distribution et de suivi des parcelles
sources « Tèt Dlo » et Moreau - Un consultant externe est engagé pour former les
cadres de la mairie en techniques de rédaction et de
publication d’un arrêté communal.
- PROTOS apporte un soutien méthodologique

R2 : Les aménagements existants - Les compétences d’AHAAMES assurent la


autour des sites « Tèt Dlo » et formation des agriculteurs et des membres de
Moreau sont réhabilités et la CAEPA en techniques de conservation de sol et de
valorisation du site est renforcée; l’eau, en arboriculture et agroforesterie.
- Compétences d’AHAAMES et appui d’acteurs
locaux pour le reste des activités
- Consultant externe engagé pour former des
opérateurs touristiques et préparer un plan de
valorisation du site.

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R3 : Le renforcement des capacités - Compétence externe mobilisée pour la formation
des acteurs en protection et gestion d’artisans locaux en technique de confection d’un
des ressources naturelles et modèle efficace de réchaud, le fameux « recho
valorisation des infrastructures mirak ».
écotouristiques

6.3- Etat des réalisations et fonctionnement (atelier/usine/plantation)


 Aménagements de versants : Les parcelles aménagées au niveau des zones 2 et 3 ont été
l’objet de nombreux dégâts pendant le passage du cyclone Matthew. Soit environ 6 mois
après la mise en place des plantations. Les visites ont montré une résilience particulière
du côté des espèces comme l’accassia, les fruitiers (chadek) et les bois de chêne. En
outre, des structures de conservation de sol sont encore observables dans ces zones. Ce
sont essentiellement des murettes en pierres sèches et quelques rares structures de rampes
vivantes.
 Réhabilitation d’infrastructures écotouristiques 
- Voie d’accès au site améliorée
- Latrine ECOSAN non fonctionnelle (porte et toiture arrachées)
- Les portes et fenêtres fabriqués et installés, après réhabilitation, sont dévastées
(Matthew)
- Toiture podium emportée (Matthew)
- Barrage d’accès au site non construit
6.4- Maitrise/adoption/appropriation/transfert des techniques/ou des technologies
 Formation en protection et gestion des ressources naturelles et la mise en place de
parcelles arboricoles et agroforestières :
Le niveau d’appropriation des bénéficiaires de ces formations a été d’abord discuté en
focus groupe et confirmé par la suite à travers des visites sur des zones aménagées. Les
réponses recueillies auprès des participants sur des questions en rapport aux formations
suivies ont révélé une certaine maitrise tant sur les techniques enseignées qu’aux
bénéfices environnementaux qui y sont associés.
Les visites ont permis de constater sur les parcelles paysannes des structures de
conservation de sol (murettes en pierre sèche et des rampes vivantes).

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 Formation en matière de valorisation des infrastructures écotouristiques :
Les participants ont émis des opinions plutôt positives sur leur niveau d’appropriation de
la formation. A ce niveau, les questions tests ont été omises à cause du fait qu’on n’a pas
pu avoir le document de formation avant l’entretien. Cependant l’application de cette
compétence a dû faire face à des mesures autoritaires venant de la mairie pour le contrôle
de l’exploitation du site. Cette situation a fini, à la longue, par provoquer le retrait
définitif du comité de gestion jusqu'à cette date.
 Formation sur la confection des « recho mirak »
Les participants à la formation reconnaissent avoir pu décrocher une réelle capacité pour
la confection des « recho mirak ». Néanmoins, ils disent n’avoir pas été disposé de
suffisamment de matériels qui permettraient à chacun de faire des travaux pratiques
concrets.
6.5- Atteinte des résultats escomptés (Observations et feedback des parties
prenantes) succès et échecs
 Résultat 1 : On n’a pas pu trouver un chiffre exact sur le nombre d’hectare réaménagés
dans la réalité. Selon le manager de terrain à l’époque, ces mesures n’ont pas été prises
mais les structures de conservation de sol ont bien été installées. Le cyclone a produit de
nombreux dégâts sur les espaces aménagés dont les pertes s’estiment à environ 30%. Au
moment des récentes visites, on pouvait constater une présence significative d’arbres au
niveau des zones 2 et 3, notamment des accassias et des chênes. Les ananas et les
boutures de cannes n’ont pas pu survivre à cause de fortes sècheresses et des pâturages
irrespectueux des normes préétablis. Ce qui laisse supposer qu’il n’y a pas eu une totale
application des règles fixées par l’arrêté communal. La zone 1 n’a pas été
significativement affectée par le cyclone à cause de la clôture qui a joué un rôle de brise
vent.
 Résultat 2 : Les réhabilitations du site Tèt Dlo ont effectivement été réalisées et suivies
des activités écotouristiques régulières, quoiqu’on n’ait pas pu clôturer le site selon ce
qu’il a été prévu. Mais malgré ces activités, conférence pour les écoliers et autres, on
déduit un faible niveau de valorisation du site, et ceci encore moins après les dévastations
du cyclone Matthew, si ce n’est quelques visites ponctuelles sous l’initiative d’un
particulier et le festival annuel organisé par la mairie.

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 Résultat 3 : Les capacités des acteurs locaux ont, en effet, été renforcées en matière de
protection, gestion des ressources naturelles et de valorisation des infrastructures
naturelles. Ces formations ont été dispensées en majeure partie par les cadres
d’AHAAMES, à part la formation en rapport au domaine de l’écotourisme. Cependant, le
comité de gestion du site, mise en place au terme de la formation, n’est plus fonctionnel.

6.6.- Les contraintes et faiblesses


- Dans un premier temps, l’équipe a dû faire face à la réticence des agriculteurs qui
suspectaient dans les contrats PSE un prétexte qui cherche à les enlever leur propriété.
- Forte sècheresse pendant les premières phases de mise en œuvre des activités qui finit par
imposer des modifications significatives dans les programmations.
- Avant la fin du projet, le cartel des magistrats a été remplacé, les nouveaux élus ont
affiché de fortes résistances à assurer la continuité sur le dossier de l’arrêté communal.
- Indisponibilité des agriculteurs pour certaines rencontres pendant les périodes pluvieuses.
- Taux de reprise des plantules significativement affecté par les fortes périodes de
sécheresse. Certains agriculteurs n’arrivent à sauver quelques fruitiers que parce qu’ils
ont pris la disposition de les entretenir assez tôt par des arrosages réguliers.
- Matériels insuffisants pour permettre, à chaque participant à la formation sur la
confection de « recho mirak », d’effectuer les manipulations pratiques nécessaires.
Cependant, cela n’a vraiment pas eu de graves conséquences sur leur niveau
d’appropriation de la formation.
- Réticence affichée par la communauté pour l’implémentation du modèle de latrines
ECOSAN qui selon eux risquent de devenir un facteur de contamination pour la source
d’eau qu’ils utilisent.

6.7.- Mesures correctives/Ajustement


- Séances d’information et visites des premières réalisations organisées à l’intention du
nouveau cartel uniquement dans le souci d’arriver à les convaincre du rôle de la
publication d’un arrêté communal, pour lequel ils rechignent à coopérer, dans la
consolidation des acquis du projet.
- Organisation de plusieurs rencontres individuelles pour pallier à l’indisponibilité des
agriculteurs pendant les périodes pluvieuses.

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- Changement au niveau de la séquence d’exécution des activités pour faire face aux
retards de la pluie nécessaire au démarrage des opérations d’aménagement.
- Un travail de sensibilisation et de formation sur le fonctionnement des latrines ECOSAN
a permis d’arriver à un consensus qui accorde aux responsables du projet le feu vert pour
la construction de ces types de latrines.

6.8- Avancées et bénéfices


 Protection et aménagement versant
Présentement on a une zone 1 protégée à travers un contrat signé avec les propriétaires de
parcelles dans cette zone. Quant aux zones 2 et 3 qui étaient surtout concernées par des
travaux d’aménagement, il en reste une couverture d’à peu près 60% pour la zone 2 et
40% pour la zone 3. Soulignons le fait que les plantules d’ananas n’ont pas pu survivre en
raison de fortes sècheresses liées au phénomène du changement climatique. La
surveillance des autorités et des notables formés est quelque peu relâchée mais les
comités d’approvisionnement en eau continuent de jouer leur rôle et les agriculteurs,
conscientisés sur l’importance des ressources vertes, affichent un certain retrait sur
certaines pratiques néfastes d’avant.
La stratégie de formation des artisans en confection de « recho mirak », qui s’inscrit dans
les lignes politiques d’une réduction des pressions sur les ressources, n’a pas pu produire
les résultats attendus. Les participants, il est vrai sont animés par une réelle volonté
d’exploiter cette source de revenu, se sont retrouvés en face d’un problème de marché
très paralysant. Ce qui fait que les « recho mirak » n’ont pas vraiment eu une diffusion
significative, à part quelques commandes isolées de personnes relativement aisées. Un
réchaud « mirak » pour un ménage moyen (de 5 personnes) s’achète à 750 gourdes.
 Valorisation site touristique

Les aménagements effectués au niveau du site ont été dévastés, toutefois il continue de
recevoir le festival annuel et quelques rares visites organisées par un notable de la zone.
Mais aucune de ces activités n’est organisée par le comité formé spécifiquement pour la
gestion et la valorisation du site. Une lutte pour le contrôle du site a été livrée au comité
de gestion par les autorités de la mairie. Elle s’est soldée par le retrait net des opérateurs
touristiques. Au final le fait est que le comité n’ait pas eu le temps de déployer les efforts

16 | P a g e
nécessaires en faveur de la pratique de véritables activités génératrices de revenu par la
communauté comme on pouvait l’espérer.

 Renforcement CAEPA

De grandes incertitudes planent sur la capacité des CAEPA à continuer de répondre aux
exigences des contrats pour les primes éco-systémiques. Elles sont engendrées par les
difficultés suivantes :

- Des abonnés qui refusent de payer aux CAEPA les indemnités réclamés pour
l’utilisation de l’eau, mettant ainsi en péril la garantie des continuités sur les
primes éco-systémiques qu’ils sont tenus de verser aux propriétaires contractants.
- Faible débit de l’eau dans les kiosques, au niveau du CAEPA de Tuffet,
décourageant le respect des paiements par les abonnés. Un système de distribution
inefficace est source de réticence pour le paiement du service. En plus la ligne
d’adduction se trouve en très mauvais état et les canalisations en tuyau galvanisé
ne promettent pas vraiment des eaux de qualité.
- Manque de bras pour bien gérer la distribution, ce qui met les usagers en position
de force et ne permet pas du même coup un contrôle efficace sur le système.
- Actes répétés de vandalisme au niveau des réservoirs (28 cadenas déjà cassées)
qui entrainent des dépenses imprévues contribuant ainsi à entraver leur capacité à
pouvoir répondre de l’engagement vis avis des propriétaires.
- Faible support des OREPA au CAEPA dans l’entretien du système. Un système
bien entretenu et qui offre un service régulier et satisfaisant pourrait être un
élément très motivant pour la solvabilité des usagers.

6.9.- Risques / menaces


- Certains acteurs de la communauté risquent, à l’avenir, de devenir très difficiles à
mobiliser pour des projets qui interviennent sur la gestion des biens publics.
- Le fait que les participants à une formation se retrouvent si souvent dans l’incapacité de
faire valoir les connaissances acquises en formation risque de contribuer à amplifier cette
tendance à réclamer des frais ou leur émolument à l’avance.
- Risque d’éclatement de conflit entre membres de CAEPA, autorités locales et
propriétaires terriens (zone 1) qui vont très probablement vouloir récupérer leurs parcelles

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si effectivement les fonds pour le prochain paiement des primes éco-systémiques
n’arrivent point à être rassemblés à temps.

VII.- BONNES PRATIQUES ET LEÇONS APPRISES DU PROJET


7.1.- Bonnes pratiques
- L’implication des acteurs clés de la zone d’intervention dans la planification, l’exécution
et le suivi du projet - par la mise en place d’un comité de pilotage - donne toujours de
meilleurs résultats par rapport aux autres structures de mise en œuvre.
- La formalisation de l’implication des autorités locales par la publication d’un arrêté
communal est fortement encouragée dans toute démarche de protection des ressources
naturelles. Et plus généralement la valorisation de l’approche GIRE qui est décidément la
marque fabrique de PROTOS dans le domaine de la protection des ressources en eau.
- La formation de tous les acteurs, impliqués dans la gestion des acquis du projet, sur les
thématiques de protection des ressources mérite fortement d’être encouragée. De tels
éclairages sont de nature à permettre une meilleure motivation à cause de leur
compréhension des mécanismes d’influence mutuelle des ressources naturelles entre
elles.
- Implication des membres des CAEPA (Tuffet et Mersan) dans la gestion des ressources
vertes en tant qu’autorité légitimement concernée par la préservation des ressources
végétales de base.
- La formation des notables a permis de combler les faiblesses liées au personnel du
CAEPA qui est décidément trop réduit pour répondre à la fois de son engagement par
rapport aux zones aménagées et la gestion des questions en rapport à l’eau.
- L’incitation par des primes éco-systémiques couplée à l’érection d’un barrage de
protection a permis effectivement de préserver la zone 1 de toutes pratiques anti-éco-
systémiques depuis tout l’intervalle qui sépare la fin du projet et la période de l’étude.
- L’utilisation des Latrines ECOSAN allait fort probablement avoir une influence positive
sur l’agriculture à travers la valorisation des excréments dans la composition des engrais
organiques.
- Les espèces comme acassia et chênes se sont révélées plus adaptées aux conditions agro-
écologiques des zones sous protection que le reste des espèces distribuées.

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- Le choix de passer par le renforcement des CAEPA avant d’arriver à leur soumission aux
engagements pour le paiement des primes éco-systémiques s’est révélé stratégique
quoiqu’insuffisant semble-t-il.
7.2.- Leçons apprises
- La difficulté de réussir les rampes vivantes est liée au fait que les matériels biologiques
choisis sont souvent non appropriés et finit par enchainer le mépris de l’exploitant des
dispositifs de conservation à l’évidence intenables qui ne sont décidément bon, selon lui,
pour être donnés en pâture à ses bétails.
- La question de la terre reste jusqu’ici une question délicate qui mérite d’être abordée avec
le maximum de précaution. Sinon on risque de butter sur des résistances soudaines liées à
de mauvaises perceptions créées par des pratiques historiques d’accaparement de terres
paysannes par l’Etat.
- Une meilleure prise en compte des variations saisonnières liées au changement
climatique dans la planification des activités qui font appel à la mise en place de parcelles
agricoles ou arboricoles. Rien que pour cette raison l’équipe d’AHAAMES a dû opérer
des changements dans la programmation de ces activités.
- Cette tendance des nouveaux élus à mettre de côté les travaux débutés par le
gouvernement précèdent arrive jusqu’au niveau des administrations publiques
communales. Ce qui remet un peu en question la stratégie qui consiste à impliquer les
acteurs politiques dans un système de gouvernance environnementale.
- Les agriculteurs sont plus difficilement trouvables pendant les périodes pluvieuses où ils
sont occupés à profiter de cette période favorable.
- Cette expérience a permis une fois de plus de se rendre compte de la nécessité, pour les
interventions de protection, de détacher leur réussite de cette dépendance aux facteurs
naturels incontrôlables (pluie).
- La production et la diffusion des « recho mirak » ne pouvaient être envisagées sans la
prise en compte du facteur commercialisation. La recherche des opportunités de marché
devait être mieux considérée dès les premières phases de la conception du projet.

VIII.- RECOMMANDATIONS

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- Encourager la formation préalable de tout acteur interpellé à jouer un rôle dans la gestion
et la protection des ressources naturelles.
- Encourager la participation des responsables du réseau de distribution d’eau (OREPA,
CAEPA, TEPAC) dans les interventions de protection des ressources végétales.
- Encourager la participation des notables des communautés dans la gestion des acquis de
projets écologiques au côté des autorités politiques.
- Promotion de l’approche GIRE dans les démarches de protection des sources.
- Promotion des modèles de latrines ECOSAN à bénéfices environnementaux positifs car
étant source de déchets propres à être valorisés dans la composition de l’engrais
organique.
- Les espèces forestières acassia, chênes, le chadek, eucalyptus et le bois pin doivent être
des matériels de choix dans tout projet d’aménagement dans cette zone.
- Qu’on fasse un effort de recherche pour trouver les bons choix à faire dans les processus
de conservation de sol trop souvent voués à l’échec. On revient à la nécessité
d’encourager l’aspect recherche au sein des organismes d’exécution de projet.
- Qu’il y ait une campagne de sensibilisation à l’intention de tout propriétaire sur les
limites infranchissables vis-à-vis de leur patrimoine foncier avant de débuter tout projet
qui fait intervenir un quelconque arrangement en rapport à ses propriétés foncières.
- Nécessité de libérer les interventions écologiques de la dépendance des facteurs naturels
non maitrisables plus précisément pour le facteur eau.
- Que des mesures en faveur de la création des opportunités pour faciliter la diffusion d’un
bien innovant (recho mirak) soient prises dans le cadre d’une intervention similaire.
- Plus de mesures de Redevabilité pour un meilleur suivi post projet des réalisations.

IX.- CONCLUSIONS

En somme, la stratégie intégrée de gestion des ressources naturelles priorisée par


AHAAMES s’est révélée être un outil efficace de gouvernance environnementale dans le
contexte de l’exécution du projet. Sauf qu’il reste à accorder plus de considération à l’aspect

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changement climatique faute de quoi l’équipe d’exécution a dû sérieusement réviser leur
programmation de départ.

Des améliorations devront surtout porter sur une meilleure harmonisation entre les
pouvoirs concernés par la gestion du site (conflit entre mairie et comité de gestion du site), en
respect des normes de durabilité du cadre référentiel de l’approche GIRE. Cette cohérence est
d’autant plus nécessaire que la durabilité ne pourra être effective sans une réelle prise en compte
des aspects de Redevabilité, la recherche (développement d’un paquet avec des espèces
adaptées) et des stratégies de fidélisation de la communauté dans des pratiques de reboisement
qui pourraient être associées à des compensations financières et un système post-projet de
collecte d’informations sur les évolutions au niveau du bassin versant.

Du côté de la composante production et diffusion de « recho mirak ». Il faudra aller vers


des mesures visant la recherche des opportunités de marché et des moyens qui serviraient à la
subvention des producteurs en raison du cout élevé associé à la production de ce bien.

RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES

HYDROCONSEIL, 2011 : Evaluation de la stratégie GIRE et CC de PROTOS – Etude de cas


Haïti, Rapport final – Mars 2011

AHAAMES, octobre 2016 : Rapport final du projet de « Protection et valorisation des


ressources naturelles de Torbeck, 4ème section Moreau et de Camp-Perrin, 1ère section Levy-
Mersan, Département du Sud

AHAAMES, avril 2015 : Formulaire narratif de proposition du projet.

ANNEXES

Annexe 1.- Liste des personnes rencontrées


Nom et Prénom Fonction Téléphone

Jeannot Joseph Manager de projet 3413-5667

Calvaire Jean Renald Membre COGESIT 3674-3245

Nicolas Francky Membre COGESIT 3429-0522

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Nolcy Mussolo Membre COGESIT 3624-0332

Emile Philomé Bénéficiaire formation « recho mirak » 3753-8094

Frantz Desir Bénéficiaire de formation « recho mirak » 3619-2933

Romario Philome Bénéficiaire de formation « recho mirak » 4772-5526

Geffrard Daudier Président KODEM 3788-9815

Annexe 2. - Photos

Entourage immédiat de la source Moreau (zone I)

Captage hydraulique sur la source Moreau alimentant la zone

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Toilette ECOSAN dévastée par Matthew

Source
I I Tèt dlo au pied de la grotte

Podium du site de Tèt dlo Entrée d’une grotte au niveau de Tèt dlo

Président CAEPA Tuffet, Manager du projet, Casec 4eme

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