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Étude sur les Finances Locales en Tunisie

Novembre 2018

Habiba Jelassi & Jannick Saegert


Table des matières
OBJECTIF DE L´ÉTUDE ....................................................................................................................................... 4
PARTIE I ............................................................................................................................................................ 5
APERÇU DE LA SITUATION DES FINANCES PUBLIQUES LOCALES .......................................................................................... 6
CADRE JURIDIQUE DES FINANCES LOCALES .................................................................................................................... 6
LES PRINCIPAUX IMPOTS LOCAUX ............................................................................................................................... 9
LES CHIFFRES : RECOUVREMENT DES PRINCIPAUX REVENUS DES COMMUNES .................................................................... 13
UN FAIBLE TAUX DU RECOUVREMENT DES IMPOTS ........................................................................................................ 13
UNE FAIBLE PART DES RESSOURCES PROPRES DU BUDGET ............................................................................................... 14
LA TAXE SUR LES ETABLISSEMENTS A CARACTERE INDUSTRIEL, COMMERCIAL ET PROFESSIONNEL : APPELEE COMMUNEMENT TCL . 16
LES CHIFFRES II : BEJA ET JENDOUBA ......................................................................................................................... 16
LES DEFIS ET FAIBLESSES DE LA RECOUVREMENT DES IMPOTS AU NIVEAU LOCAL ................................................................ 17
PART II............................................................................................................................................................ 20
RECOMMANDATIONS CONCRETES POUR L´ENGAGEMENT DE LA GIZ ................................................................................. 20
RECOMMANDATION 1 AMELIORER LE TAUX DE RECOUVREMENT DES RECETTES LOCALES, NOTAMMENT DES RECETTES FONCIERES 20
RECOMMANDATION 2 AUGMENTER LA TOTALITE DES RECETTES PROPRES DES COLLECTIVITES LOCALES POUR FINANCER LA
DECENTRALISATION FISCALE ..................................................................................................................................... 21
RECOMMANDATION 3 : ÉTABLIR UN DIALOGUE PUBLIC-PRIVE SUR LA FISCALITE LOCALE ET LA PRESTATION DE SERVICES.............. 22
RECOMMANDATION 4 : GESTION DES MARCHE MUNICIPAUX ........................................................................................ 22
CARTOGRAPHIE DES ACTIVITES DES AUTRES BAILLEURS DE FOND ................................................................. 24
ANNEXEI : BANQUE MONDIALE ................................................................................................................................ 25
ANNEXEII : L’UNION EUROPEENNE ........................................................................................................................... 27
ANNEXEIII : PNUD................................................................................................................................................ 28
ANNEXEIV : FONDS MOUSSANADA (BANQUE MONDIALE) ............................................................................................ 29
ANNEXEV : ITALIE (AICS)........................................................................................................................................ 31
ANNEXEVI : USAID (DELOITTE) ............................................................................................................................... 32
ANNEXEVII : SIDA (SKL INTERNATIONAL).................................................................................................................. 33
ANNEXEVIII : CILG-VNG INTERNATIONAL ............................................................................ ERREUR ! SIGNET NON DEFINI.
LISTE DES INTERVIEWES ................................................................................................................................. 35

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Table 1: Textes juridiques régissant les finances locales ......................................................................... 7
Table 2: Composition du Budget Municipal en Recettes ......................................................................... 9
Table 3: Principaux Impôts Locaux ....................................................................................................... 10
Table 4: Recouvrement des Principaux Revenus des CLs 2013-2017..................................................... 13
Table 5: Taux Impôt vs. Transferts de l'État et Total des Recettes des Communes............................... 14
Table 6: Taux de Constatation et Recouvrement vs. Total des Recettes de Communes ....................... 15
Table 8: Recouvrement à Beja ............................................................................................................... 15
Table 9: Recouvrement à Jendouba ...................................................................................................... 16
Table 7: PEFA Rapport du Synthèse ....................................................................................................... 18

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Objectif de l´Étude
Le nouveau programme Appui à la Décentralisation en Tunisie (ADEC) de la coopération Tuniso-
Allemande vise à soutenir la gouvernance communale et régionale. La Composante 4 de ce programme
vise une amélioration des conditions pour une gestion financière transparente dans les collectivités
locales. Selon les termes de référence, les objectifs spécifiques de l’étude sont :

Présentation d´un aperçu de la situation Analyse des procédures juridiques et


des finances locales avec un focus sur les administratives au niveau local et les
impôts , les taxes et recettes locales changements après l´application du CCL

Recommandations
concrètes pour
l´engagement de la GIZ

Cartographie des activités des autres


Les défis et faiblesses du recouvrement bailleurs de fonds en matière de
des impôts au niveau local décentralisation fiscale et de
recouvrement des impôts locaux

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Partie I

Le financement de la décentralisation est au cœur du débat public en Tunisie.


En effet le politique a dit son mot aussi bien par la Constitution du 14 janvier 2014 que par la
promulgation du Code des Collectivités Locales. Les partis politiques, la société civile, les citoyens,
même ceux qui sont apolitiques, attendent avec impatience la réalisation effective de l’autorité locale,
et de leur rêve d’une administration de proximité qui résoudra leurs problèmes de salubrité, de
nettoyage, d’éclairage, de voirie, de services et peut-être même de gestion des écoles et des hôpitaux.
Toutefois la réalisation de tous ces beaux rêves nécessite la mobilisation de moyens humains et
matériels des communes afin d’améliorer l’existant, de moderniser ses modes de gestion, de
concrétiser l’approche participative des citoyens, de revoir les transferts du budget de l’Etat, de
chercher des sources et des moyens de financement et aussi de créer des prélèvements ou des taxes
spécifiques.
Les informations que nous avons recueillis sur la situation financière des communes indiquent qu’elles
souffrent d’un endettement assez important.
L’Etat s’est engagé à réserver les fonds nécessaires pour effacer cette ardoise, mais va-t-il
accompagner cet engagement par des mesures capables d’éviter aux communes de se trouver au
même point de départ dans 5 ou dix ans.
Un simple regard jeté sur le financement des budgets des communes, démontre une faiblesse de la
capacité contributive des habitants des communes dans le financement des budgets :
1. Une faible part du recouvrement des taxes foncières aussi bien au niveau national qu’au
niveau des communes cibles objet de l’étude.
2. Une faible gestion des rôles des taxes foncières au niveau des communes partant de
l’établissement, de l’envoi au comptable, du contenu des informations aussi celles relatives
aux assujettis, aux taxes ou à l’identification des rues et des immeubles soumis aux taxes objet
des rôles.
3. Un traitement très lent des rôles par les receveurs des communes : retard de la vérification
du contenu, de la transcription des informations sur les fiches des contribuables, de l’envoi
des significations aux assujettis du fait que toute ce traitement se fait manuellement et même
très faible information des assujettis de la mise en recouvrement des rôles.
4. Quel rôle jouent les différents intervenants nationaux (budget de l’Etat, Caisse des Prêts...), et
internationaux (différents bailleurs de fonds) dans ce paysage politico-financier afin d’aider les
communes (administration et élus) à répondre aux besoins des citoyens
Le Code des Collectivités Locales prévoit une très grande autonomie financière pour les communes
impliquant une grande responsabilité de libre administration, elles doivent être en mesure d’améliorer
la collecte de leurs impôts et taxes traditionnels et de développer de nouvelles sources financières. Les
nouveaux élus devront disposer d’un réel pouvoir de décision en matière de gestion des ressources et
de dépenses de leurs communes dans une atmosphère de bonne gouvernance.
De par le nouveau Code des Collectivités Locales les citoyens seront impliqués davantage dans le
processus de budgétisation locale par le moyen des budgets participatifs. Aussi une nouvelle formule
pour les transferts de l’Etat est mise en place par le même Code des Collectivités Locales. En résumé,
l’obtention d’une plus grande autonomie financière pour les municipalités n’est pas seulement une
question technique, mais plutôt une expérience de démocratie en action.

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Aperçu de la Situation des Finances Publiques Locales

Dans son article 14 et dans l’ensemble du chapitre VII (article 131 et s.), la constitution tunisienne
prévoit que « Les collectivités locales jouissent de la personnalité juridique et de l’autonomie financière
et administrative. Elles gèrent les affaires locales conformément au principe de la libre administration.
Elles sont dirigées par des Conseils élus ».
L’article 1er du chapitre VII de la constitution sur le pouvoir local indique la nature décentralisée de la
République Tunisienne : « L’organisation administrative locale est fondée sur les principes de la
décentralisation dans le cadre de l’unité de l’État. La décentralisation se concrétise par des collectivités
locales constituées par des communes, des régions et des districts. Chacune d’entre elles couvre
l’ensemble du territoire de la République conformément à la division déterminée par la loi. Peuvent
être créées par la loi d’autres catégories de collectivités locales ».
Cette constitution adoptée le 26 janvier 2014 consacre donc le processus de décentralisation et de
gouvernance locale, visant ainsi à donner un nouveau souffle aux régions et à leurs opportunités de
développement. Les collectivités locales se verront attribuer un rôle nouveau de participation à la
promotion du développement local.
Ce nouveau rôle attribué aux collectivités locales exige un financement adéquat et une revue des
impôts et taxes actuellement en vigueur ainsi que des virements faits par le budget de l’Etat afin de
répondre aux nouveaux besoins et exigences des nouvelles missions.
Cadre Juridique des Finances Locales
Les finances locales sont régies par un ensemble de textes juridiques spécifiques en la matière sauf
pour le recouvrement qui reste régi par les principes généraux du code de la comptabilité publique
voir de celui du code des procédures civiles et commerciales et même le code des procédures pénales.

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Table 1: Textes juridiques régissant les finances locales

Code des Collectivités promugué par la loi n°2018-29 du 9 mai 2019 (


composition du budget des collectivités locales)

Le code de la fiscalité locale et les textes d’application, promulgué par la


loi n°1997-11 du 3 fevrier 1997.

Le code de la comptabilité publique promulgué par la loi n°1973-81 du


31 décemdre 1973 et les textes d’application (procédures de
constatation, de recouvrement, d’annulation et d’une manière générale
de la gestion des finances locales).

Le code de procédures civiles et commerciales promulgué par la loi


n°1959-130 du 5 octobre 1959 (procédures du recouvrement).

Le code des droits et procédures fiscaux promulgué par la loi n°2000/82 du 9


aout 2000 (le contrôle, la constatation, le contentieux et les modalités de
payement pour certaines taxes notamment celle sur les établissements à
caractère industriel, commercial et professionnel ).

Le code de l’impôt sur le revenu des personnes physiques et de l’impôt sur


les sociétés promulgué par la loi du 1989-114 du 30 décembre 1989

Le code de la taxe sur la valeur ajoutée promulgué par la loi n° 1988-61


du 2 juin 1988 et les textes d’application.
Le code des procédures pénales promulgué par la loi n°1968-23 du 24
juillet 1968 et les textes d'application (le recouvrement des amendes
prnoncées au profit des communes) .
L'ensemble des textes juridiques ayant trait aux ressources des
communes et non inclus dans les différents codes fiscaux (recueil de
textes édhité par le ministère des finances).

Circulaire du Ministère des Affaires Locales et de l’Environnement n°4 du


9 Octobre 2018.

La Tunisie a eu un code sur la fiscalité locale depuis 1997 (loi n° 97-11), complété par plusieurs décrets
et arrêtés d'application. Ce cadre juridique concernant les finances des CL mérite d’être révisé en
fonction des dispositions de la Constitution et du nouveau Code sur les CL.
Le nouveau Code des collectivités locales (CCL) pose les principes clés pour la mise en place d'une
décentralisation réelle et efficace, y compris le principe de libre administration des affaires locales,
l'autonomie administrative et financière et l'octroi aux autorités locales de ressources appropriées, le
principe de subsidiarité, etc.
Le Chapitre 5 du CCL, notamment les articles 144-175, décrit les clauses relatives aux sources de
revenus des CL. L’article 145 insiste que : « l’État doit, à travers ses différentes lois, faire en sorte que

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les ressources propres soient la part la plus importante dans les ressources des collectivités locales. »
L'article 155 du nouveau Code des Collectivités- inclut tous les revenus potentiels des collectivités
locales.

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Les Principaux Impôts Locaux

Table 2: Composition du Budget Municipal en Recettes

1ère catégorie Taxes foncières et taxes sur les activités.


recettes fiscales 2ème catégorie Revenus d’occupation et de concession de services publics
ordinaires dans le domaine municipal
3ème catégorie Redevances pour formalités administratives et droits
perçus en atténuation de services rendus.
4ème catégorie Autres recettes fiscales ordinaires

Recettes non 5ème catégorie Revenus ordinaires du domaine municipal


fiscales
ordinaires 6ème catégorie Revenus financiers ordinaires

7ème catégorie Subventions d’équipement


Les ressources
propres des CL 8ème catégorie Réserves et ressources diverses.
destinées au 9ème catégorie Ressources d’emprunt intérieur.
développement 10ème catégorie Ressources d’emprunt extérieur
11ème catégorie Ressources d’emprunt extérieur affectées
12ème catégorie Ressources provenant des crédits transférés

Les recettes propres sont constituées par la taxe sur les immeubles bâtis, la taxe sur les terrains non
bâtis, la taxe sur les établissements à caractère industriel, commercial ou professionnel (la TCL) et la
taxe hôtelière.
Par ailleurs concernant la 6ème catégorie du Titre I du budget, il s'agit des revenus financiers provenant
des participations des communes dans le capital des entreprises publiques qu’elles créent (à l’instar
des agences créées par la commune de Tunis dont l’une est chargée de la gestion des parkings).
En respect à la constitution l’assiette de des impôts, les taux et les procédures du recouvrement sont
fixés par la loi. Ci-après, un aperçu sur les modalités applicables aux impôts locaux les plus importants.

9
Table 3: Les Principaux Impôts Locaux
La Taxe sur les Immeubles Bâtis (TIB)1 La Taxe sur les Terrains Non-Bâtis (TTNB)2 La Taxe sur les Établissements à Caractère La Taxe Hôtelière
Industriel, Commercial ou
Professionnel (TCL)3

L’article 1er CFL : L’article 30 CFL : L’article 35 CFL : L’article 41 CFL :


Elle est due par le propriétaire, l’usufruitier, le possesseur ou Elle est due à partir du 1erjanvier de chaque Elle est due par : Elle est due par :
l’occupant d’immeuble bâti, à partir du 1er janvier de chaque année pour les terrains existant à cette date,
année pour les immeubles existant à cette date. ainsi que pour les terrains objet de nouveau Les personnes physiques soumises à Les exploitants des établissements
nouveaux lotissements. l’impôt sur le revenu des bénéfices touristiques tel que définis par la
Les immeubles nouveaux, extensions ou surélévations ainsi industriels et commerciaux et des législation en vigueur.
que ceux qui deviennent soumis en cours d’année par suite du bénéfices sur les professions non
changement de leur affectation font l’objet d’un rôle commerciales.
Base légale

complémentaire.
Les personnes morales soumises à l’impôt
Par ailleurs, les propriétaires des immeubles sont tenus lors de sur les sociétés.
chaque recensement triennal de souscrire auprès de la
commune, une déclaration indiquant, outre l’adresse de Les groupements d’intérêt économique,
l’immeuble, sa superficie habitable. les sociétés de personnes et les
associations exerçant une activité
Le rôle est rendu exécutoire par le président de la commune, il commerciale ou une profession non
constitue un titre de perception de la taxe sur les immeubles commerciale.
bâtis pour toute la période couverte par le recensement.

1 Exonérations: a) les immeubles bâtis appartenant à l’État, aux collectivités locales et aux établissements publics tant qu’ils ne sont pas loués, b) les immeubles bâtis de culte, c) sous réserve de réciprocité, les immeubles
bâtis appartenant à des organismes internationaux bénéficiant de statut de diplomate ou réservés au logement des chefs de missions accrédités en Tunisie, d) les immeubles bâtis appartenant ou occupés sans
contrepartie par des associations à but non lucratif de bienfaisance ou reconnue d’utilité publique, ou de secourisme à condition qu’ils soient réservés à l’exercice de leurs activités, e) les immeubles appartenant à
l’État, aux collectivités locales et aux établissements publics transmis dans le cadre d’opération de sukuk islamiques.
2
Exonération : les terrains enclos attenant à des immeubles individuels dans la limite de 1000 m2, les terrains attenant à des immeubles collectifs et utilisés comme jardins, les terrains agricoles, les terrains enclos
exploités dans une activité industrielle, les terrains appartenant à l’État, aux établissements publics et aux collectivités locales.
3Exonération : a) les personnes physiques et morales non établies et non domiciliées en Tunisie au sens du code de l’impôt sur le revenu des personnes physiques et de l’impôt sur les sociétés, b) les établissements
touristiques soumis à la taxe hôtelière, c) les établissements bénéficiant d’un régime spécial en vertu de textes législatifs spéciaux ou en vertu de conventions particulières.

10
La taxe est due au taux de 2% du prix de référence du mètre La taxe est due au taux de 0,3 % de la valeur 0.2 % du chiffre d’affaires. 2 % (En application de l’article 39 de la
carré couvert fixé pour chaque catégorie d’immeuble. réelle du terrain, à défaut, elle est d²ue par loi des finances pour l’année 1993 : 50
mètre carré selon un taux progressif tenant Ce taux est de 25 % de l’impôt pour les % du produit de la taxe hôtelière est
Le taux de la taxe est fixé sur la base du niveau des services (8% compte de la densité des zones urbaines personnes physiques soumis à l’impôt au reversé au profit du fonds de
pour 4 services, 14% au-delà de 4 services) ; les services : le délimitées par le plan d’aménagement, la taxe régime réel ainsi que pour les sociétés qui protection des zones touristiques)
nettoiement, l’éclairage public, les chaussées goudronnées, le est fixée par décret tous les 3 ans. enregistrent une perte justifiée.
dallage des trottoirs, les réseaux des eaux usées et les réseaux
Taux de la taxe

des eaux pluviales. 0.1 % pour les établissements qui


commercialisent exclusivement des
produits soumis au régime de
l’homologation administrative des prix et
dont la marge bénéficiaire n’excède pas 6
% ; ainsi que pour les établissements qui
commercialisent des produits dont la
marge brute n’excède pas 6 % et d’autres
produits à condition qu’ils justifient la
réalisation d’un chiffre d’affaires de 80 %
provenant des produits homologués.

Les immeubles sont classés en 5 catégories compte tenu de leur superficie couverte La taxe est calculée sur la base du : Elle est calculée sur la base du chiffre
d’affaires global.
La superficie couverte est fixée par la collectivité sur la base de la déclaration du propriétaire, de mesure sur place Chiffre d’affaires brut réalisé par les
Assiette de la taxe

et à défaut, l’immeuble est classé dans la catégorie supérieure. établissements qui y sont soumis.
Tous les trois ans, un décret fixe le minimum et le maximum du prix de référence du mètre carré pour chaque La base de l’impôt sur le revenu ou de
catégorie. l’impôt sur les sociétés pour les
établissements qui enregistrent une perte
Chaque commune fixe par arrêté le prix de référence du mètre carré sur la base des services rendus à ses habitants. justifiée.

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En application du principe de la séparation des ordonnateurs et des comptables la partie administrative de la La taxe est payée, contrôlée et recouvrée La taxe est payée, contrôlée et
gestion de la fiscalité locales (la liquidation de la taxe, l’émission du rôle, et sa mise en recouvrement) est confiée au vu de la déclaration mensuelle recouvrée au vu de la déclaration
aux services de la commune, tandis que la partie comptable (le recouvrement) est du domaine du receveur souscrite par les personnes physiques mensuelle des impôts souscrite par les
municipal. ainsi que par les personnes morales personnes physiques ainsi que par les
auprès de la recette des finances de personnes morales auprès de la
Le recouvrement est donc fait par le receveur des finances, comptable de la commune, au moyen du rôle annuel domiciliation du redevable, ou du siège recette des finances de domiciliation
(titre de perception). Le recouvrement comporte deux phases : une phase amiable et une phase dite forcée. social de la société, les montants du redevable, ou du siège social de la
Le recouvrement est fait dès réception du rôle par le receveur des finances chargé de la gestion de la commune. revenants aux communes sont virés au société, les montants revenants aux
receveur municipal (la déclaration communes sont virés au receveur
Les procédures du recouvrement sont les mêmes appliquées aux impôts de l’État : comporte la liste des communes où sont municipal (la déclaration comporte la
installés les établissements du déclarant). liste des communes où sont installés
Recouvrement à l’amiable :
les établissements du déclarant)
En cas de défaut d’informations sur les
- Émission d’avis adressé aux propriétaires, le coup de l’avis est égal au tarif de la lettre recommandée, le
Recouvrement

établissements soumis à la taxe ou de


propriétaire dispose d’un délai de 30 jours pour s’acquitter de sa créances (en général l’avis reprend la totalité
non virement des sommes dues ou de
des restes à recouvrer dus à la date de son émission le cas échéant).
virement de sommes inférieures au titre
- L’avis est généralement signifié par l’huissier de trésor rattaché à la recette municipale. Il peut aussi être
de la TCL la commune établit un rôle à
signifié par la poste.
l’encontre des établissements soumis,
- Le délai de 30 jours peut être ramené à 7 jours au cas où le receveur des finances constate que la créance
sur la base la taxe sur les immeubles
court un danger (il détient une information sur le comportement du redevable tendant à liquider tout ou une
bâtis, le rôle est mis en recouvrement ,les
partie de ses biens).
montants ainsi recouvrés sont acquis
Recouvrement forcé : définitivement à la commune.

En cas de non-paiement, le receveur des finances émet, un extrait de rôle à l’encontre du redevable. Les défauts de payement sont constatés
par les services des impôts du ministère
L’extrait de rôle comporte sommation de payer dans un délai de 3 jours et des frais de poursuites de 5% du des finances.
montant de la dette en principal avec un minimum de 5 d. L’extrait de rôle est signifié par l’huissier de trésor, il
peut être signifié par un huissier notaire.
En cas de non-paiement, dans le délai de 3 jours, il est procédé à des actions de poursuite : la saisie des biens
meubles ou immeubles du redevable, du compte courant…

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Les Chiffres : Recouvrement des Principaux Revenus des Communes

Les finances communales sont gérées par les receveurs des finances fonctionnaires de l’Etat (ministère
des finances) et les fonds des communes sont déposés dans le compte courant postal unique du
receveur des finances et ce en vertu du principe de l’unité de caisse, le receveur des finances tient une
comptabilité unique pour toutes les opérations du poste comptable et une comptabilité spécifique
pour chaque entité dont il a la charge.
Les recettes des finances qui gèrent les communes sont au nombre de 202 au 16 Avril 2018 dont 60
spécialisées dans la gestion des finances communales et 142 recettes des finances dites « mixtes » ou
à activités multiples, en effet, elles sont chargées en même temps du recouvrement des impôts pour
le budget l’Etat, d’une ou de plusieurs collectivités locales et peuvent gérer aussi des établissements
publics administratifs.
Table 4: Recouvrement des Principaux Revenus des CL 2013-2017
TIB – en Mrd. TDN TTNB – en Mrd. TDN Revenus des TCL
Marchés

Constatations Recouvrements Taux4 Constatations Recouvrements Taux Recouvrements Recouvrements

2013 54.9 31.3 57.0% 14.7 16.8 114.2% 49.5 153.3

2014 55.2 34.7 62.8% 16.1 19.4 120.4% 52.3 180.7

2015 55.4 36.1 65.1% 18.3 22.5 122.9% 59.5 221.7

2016 56.7 40.9 72.1% 21.2 24.8 116.9% 64.6 233.4

2017 64.2 43 66.9% 26.6 26.9 101.1% 71.6 262.2

Total 286.4 186 64.9% 96.9 110.4 113.9% 297.5 1,051.30

Source : Habiba Jelassi & Jannick Saegert


Un faible taux du recouvrement des impôts

✓ Au niveau de la TIB, la masse des recouvrements sur les cinq années se situe au niveau de 64.9%.
Ce qui donne une enveloppe des restes à recouvrer de 35%.
✓ Au niveau de la TNB, la masse des recouvrements sur les cinq années est supérieure au total des
constatations, ceci est surtout dû à la condition légale imposée aux propriétaires des lots de terrain
qui ne peuvent avoir l’autorisation de bâtir qu’en payant la totalité des droits dus.
✓ Au niveau des marchés publics, il n’y a pas de restes à recouvrer, le produit des marchés est
recouvré dans l’année (25% du montant de la concession est versé comme avance lors de
l’établissement du contrat, cette avance est utilisée pour couvrir le 4ème trimestre).

4
Les recouvrements sont calculés sur la masse des constations au 1er janvier (rôle de l’année et arriérés)

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Une faible part des ressources propres du budget

Table 5: Taux Impôt vs. Transferts de l'État et Total des Recettes des Communes, en MD
TOTAL TIB, TRANSFERT DE TAUX IMPOTS / TOTAL DES TAUX IMPOTS/
TTNB, L’ETAT TRANSFERTS RECETTES RECETTES
MARCHES

2013 97.6 272.3 35.8% 692.4 14.1%


2014 106.4 268.1 39.7% 744.3 14.3%
2015 118.1 288.7 40.9% 813.5 14.5%
2016 130.3 296.3 43.9% 857.9 15.2%

2017 141.5 309.4 45.7% 921.3 15.4%


TOTAL 593.90 1424.80 41.7% 4,026.40 14.8%

Source : Habiba Jelassi & Jannick Saegert

Table 6 : Commune de Jendouba : taux impôts vs Transferts de l’Etat et total des Recettes, en MD
TOTAL TIB, TRANSFERT DE TAUX IMPOTS / TOTAL DES TAUX IMPOTS/
TTNB, L’ETAT TRANSFERTS RECETTES RECETTES
MARCHES

2013 0.6 2..1 28 % 2.7 22 %


2014 0.3 2.3 13. % 2.6 11 %
2015 0.9 2.7 33 % 3.6 25 %
2016 0.8 2.6 30 % 3.4 23 %
2017 0.7 3.5 20 % 4.2 16 %
TOTAL 3.3 13.2 25 % 16.5 20 %

Table 7 : Commune de Beja : : taux impôts vs Transferts de l’Etat et total des Recettes, en MD

TOTAL TIB, TRANSFERT DE TAUX IMPOTS / TOTAL DES TAUX IMPOTS/


TTNB, L’ETAT TRANSFERTS RECETTES RECETTES
MARCHES

2013 1.2 2.4 50 % 3.6 35 %


2014 1.2 2.8 42 % 4. 30 %
2015 1.3 3.1 41 % 4.4 29 %
2016 1.4 3.2 43 % 4.6 30 %
2017 2. 3.4 58 % 5.4 37 %
TOTAL 7.1 14.9 48.10 % 22. 32 %

14
Le total des trois principaux revenus du budget des communes (TIB, TTNB, Marchés) sur les cinq années
représente 41,7% des transferts faits par le budget de l’État.

✓ Au niveau de la TIB, le total des recouvrements des cinq années représente 13% des transferts du
budget de l’État ce qui dénote une capacité contributive des communes très faible (aussi bien au
niveau des constatations « 20.1% » que des recouvrements).
✓ Au niveau de la TTNB, le total des recouvrements est égal à 7.7 % des transferts du budget de l’État
✓ Le total des revenus des marchés municipaux représente 20.8 % des transferts du budget de l’État.

Table 8 : Taux de Constatations et Recouvrement vs. Total des Recettes des Communes
TIB TTNB
Constatations/ Recouvrements/ Constatations/ Recouvrements/
Recettes Tot. Recettes Tot. Recettes Tot. Recettes Tot.

2013 7.9% 4.5% 2.1% 2.4%

2014 7.4% 4.7% 2.2% 2.6%

2015 6.8% 4.4% 2.3% 2.8%

2016 6.6% 4.8% 2.5% 2.9%

Total 7.0% 4.7% 2.9% 2.9%

Source : Habiba Jelassi & Jannick Saegert

Le total des trois principaux revenus du budget des communes (TIB, TTNB, Marchés) sur les cinq années
représente 14,8% du budget des communes.

✓ Au niveau de la TIB, le total ne représente que 4.7% de la sommes des recettes des communes
tout impôt et taxe confondus.
✓ Au niveau de la TTNB, ce total ne représente que et 2.9% de la sommes des recettes des
communes.
✓ Même au niveau des constations, le potentiel de générer des revenus de ces impôts est faible.
Les statistiques révèlent que 60% des recettes ordinaires des CL proviennent des transferts de l’État.
Les deux principaux mécanismes de transferts sont :
✓ Dotations du FCCL
✓ TCL: une taxe partagée

15
Table 9 : transferts vs total des recettes des communes :
Années TCL Transferts TOTAL1 TOTAL TAUX
Recettes
2013 153,3 272,3 425,6 692,4 61,47 %
2014 180,7 268,1 448,8 744,3 60,29 %
2015 221,7 288,7 510,4 813,5 62,74 %
2016 233,4 296,3 529,7 857,9 61,74 %
2017 262,2 309,4 571,6 921,3 62,04 %
Total 1051,30 1424,80 2476,1 4026,4 61,4 %

La taxe sur les établissements à caractère industriel, commercial et professionnel : appelée


communément TCL

Cette taxe est perçue au vu de la déclaration mensuelle des impôts de l’État, les receveurs des finances
collectent la taxe et la reversent par recettes transférées aux receveurs des finances gestionnaires des
communes. Le transfert se fait à 2 ou 3 mois de la collecte (en fonction de l’importance des sommes
collectées) :
✓ Le total des recouvrements s’élève à 1.051,3 Md. TND. C’est équivalent à 73.7 % des transferts de
l’État et 26.1 % du total des recettes des communes.
✓ La loi a prévu que les communes peuvent -pour les entreprises en défaut– mettre en recouvrement
la TCL dans les mêmes conditions et avec la même technique que la taxe sur les immeubles bâtis,
et les sommes ainsi recouvrées sont acquises définitivement aux communes même si les
entreprises payent ultérieurement la TCL
✓ Certaines communes établissent un rôle de surveillance pour les entreprises soumises à la TCL, ce
rôle est utilisé par les receveurs des finances aux fins des rapprochements avec les sommes qui
leurs sont transférées à ce titre.

Les Chiffres II : Beja et Jendouba


Les mêmes faiblesses qu'au niveau général en matière de fiscalité locale peuvent être observées dans
deux CL cibles : Beja et Jendouba

Table 7: Recouvrements à Beja (montant en DINARS)

Beja Restes à Constatations 2018 Total des Recouvrements au Procédures de recouvrements


recouvrer constatations 31/8/
au
31/12/2017 2017 2018 Avis Extraits de rôle

montants Nb d’articles
TIB 2518.789 461.719 16.055 2977.256 170.645 195.505 1322 36

TTNB 934.523 170.656 1.396 1105.179 80.897 116.850 Pas d’avis 0

16
Table 8: Recouvrements à Jendouba (montants en DINARS)

Jendouba Restes à Constatations 2018 Total des Recouvrements au 31/8/ Procédures de recouvrements
recouvrer constatations
au
31/12/2017
montants Nb d’articles 2017 2018 Avis Extraits de rôle

TIB 1311.305 362.292 11162 1673.597 197.702 264.806 1957 1284

TTNB 225.434 34.873 671 260.307 12.920 37.584 0 0

Source : Habiba Jelassi & Jannick Saegert

On note une absence quasi-totale de l’information des citoyens redevables de la mise en recouvrement
des rôles :

✓ Pour la commune de Béja il y a eu la signification par le receveur municipal de 1.322 avis et 36


commandements pour 16.055 articles constatés (8 %), et aucune signification pour les 1.396
articles de TTNB, alors que la recette est spécialisée dans la gestion des communes (4 communes
et un établissement public) et dispose de 2 agents de poursuites (huissier de trésor: dont l’activité
générale est de 2.428 signification pour un total de 22.779 articles constatés).
✓ Pour la commune de Jendouba : il y a eu 3.241 (1.957 avis et 1.284 commandements) significations
pour un total de 11.162 articles constatés pour la TIB et 671 articles pour la TNB, la recette est
aussi spécialisée dans la gestion des communes et compte 4 communes et un établissement public
et dispose de 3 huissiers du trésor.
✓ Les deux nouvelles communes Thibar et Souk Sebet n’ont pas encore reçu de rôle des taxes leur
revenant, les services visités nous ont informé que ces taxes revenaient auparavant au conseil de
régions et les constatations sont faites dans les écritures des receveurs de ces conseils, la décision
de leur transfert est du ressort de la direction générale de la comptabilité publique et du
recouvrement.

Les Défis et Faiblesses du Recouvrement des Impôts au Niveau Local


Comme il a été démontré plus haut, le taux de recouvrement des taxes dans la totalité de CL en Tunisie
est extrêmement faible.
En 2017, dans le cadre du PDUGL, la Banque Mondiale a soutenu un ensemble d’évaluations de PEFA
de sept municipalités représentant les principales villes de Tunisie. Le rapport de synthèse montre que
les municipalités ont un très mauvais score en ce qui concerne la collecte des recettes locales.

17
Table 6: PEFA Rapport du Synthèse

Kasserine
Kairouan

Sousse

Global
Gabès
Gafsa

Tunis
Sfax
Indicateurs de Performance

PI- Transparence des obligations et de l’assujettissement à l'impôt des


B+ B - C+ B B+ B B
13 contribuables

PI- Efficacité des mesures d’immatriculation et de l’évaluation de l’impôt des


D+ D+ - D+ D+ D+ D+ D+
14 contribuables

PI-
Efficacité́ du recouvrement des contributions fiscales - D+ D+ D+ D+ D+ D+ D+
15

De façon générale, les facteurs qui affectent le taux du recouvrement des impôts sont l'organisation,
les systèmes d'information et de cadrage et des capacités humaines.
Le rapport de synthèse identifie les faiblesses suivantes en ce qui concerne le recouvrement des impôts
locaux, en particulier les taxes foncières 5 :
✓ Réglementation non mise en ligne ou non publiée pour la population ;
✓ Absence ou insuffisance de contrôle pour les taxes foncières entre deux recensements décennaux
(sous-estimation des bases de 30 et 50%)
✓ Des taux de recouvrement préoccupants pour les taxes foncières (< à 2%), liés à :
o la non-distribution de tous les avis d’imposition
o la défaillance des actions contentieuses (absence de compte consolidé du contribuable,
de connexion avec le fichier national RAFIC, de poursuites à l’encontre des redevables et
de l’inefficacité́ des pénalités eu égard au faible montant des taxes).
Comme mentionné ci-dessus, le système d’informatisation est un autre problème. Une grande partie
du travail est encore effectuée manuellement et le système informatique en place est peu efficace,
comme illustré par les insuffisances du logiciel Gestion des Ressources Budgétaires (GRB).

Selon le rapport PEFA6 :


✓ Des travaux sont engagés pour arrimer les recettes des C.L au système national RAFIC.
✓ Depuis 2016, le service informatique de la DGCPR travaille conjointement avec les services du
Centre Informatique du Ministère des Finances (CIMF) et du Centre National Informatique (CNI)
sur le développement de l’application «RAFIC Municipal » qui serait une version très évoluée de
l’actuelle application GRB.

5
PEFA, p. 24.
6 PEFA, p. 39.

18
✓ Le système adapté, RAFIC Municipalités, présentera tous les avantages du système RAFIC utilisé
pour les impôts d’État en autorisant l’accès des personnes habilitées à la connaissance du
patrimoine du redevable et à ses données personnelles (employeur, compte bancaire). Il facilitera
la tâche des services municipaux et celle du receveur municipal, lors du recouvrement des créances
(Edition automatisée des oppositions administratives).
Cependant, la solution logicielle qui prévaudra en tant que système principal de gestion des taxes
locales à moyen terme reste incontestée, comme le montre la position du MALE.
Selon le MALE, sur proposition du Ministère des Finances, une première réunion a eu lieu le 21 février
2014 au siège de la Direction Générale de la Comptabilité Publique et du Recouvrement portant sur la
mise en place de RAFIC-Local, (à l’instar de l’application « RAFIC » qui gère la gestion de la comptabilité
de l’Etat), dédiée à la gestion de la comptabilité des collectivité locales: application intégrée qui assure
la prise en charge de toutes les recettes de la constatation jusqu’à l’apurement soit par le payement
ou l’annulation, la tenue de la comptabilité et la génération des bordereaux mensuels de comptabilité
et du compte financier, établi en fin d’année.
Le centre informatique du ministère des finances a été, officiellement, chargé de la mise en place de
cette application ; par la suite plusieurs séances de travail ont eu lieu, il a été établi en concertation
avec tous les intervenants : tutelle finances et MALE, receveurs des finances, communes (La Marsa ;
La Goulette notamment), un diagnostic de la situation actuelle de la gestion des recettes fiscales des
communes, un état des besoins des communes en information, en statistiques.
Les travaux se sont déroulés sur 3 ans (21 février 2014 au 24 mars 2017). Le 24 Mars 2017 le MALE a
adressé une correspondance portant sur la publication de l’arrêté portant nomination du comité de
pilotage du projet RAFIC-LOCAL, ce courrier étant resté sans réponse, un rappel a été adressé au
ministère des finances le 11 septembre 2017.
Devant ce silence du ministère des finances, le MALE, a contacté le CNI, des réunions de travail ont eu
lieu avec des PV portant sur le développement de l’application GRB, son amélioration, son réseautage
et même sur la mise sur le web de cette application afin de permettre l’accès à tous les utilisateurs.
Un accord est mis en place pour mettre en place la nouvelle version de GRB dans 60 communes.
Par ailleurs les responsables du MALE ont déclaré que les services des conseils de régions ont établi
depuis 2016 les rôles des taxes municipales pour toutes les nouvelles communes ainsi que pour les
extensions des anciennes communes, ces rôles sont constatés dans les écritures des receveurs des
conseils des régions, et ils sont en négociation avec les services du ministère des finances (direction
générale de la comptabilité publique - unité des finances locales) pour la mise en place des procédures
de transfert.
Par ailleurs, la mise en place d'un système de gestion financière intégré sera principalement axée sur
l'introduction du système de comptabilité en parti double et moins sur la pertinence du recouvrement
de l'impôt local.

19
Part II

Recommandations concrètes pour l´engagement de la GIZ


Afin de soutenir l’action de décentralisation en Tunisie et de permettre aux communes son
financement, nous recommandons que la GIZ poursuive les quatre approches suivantes pour améliorer
la fiscalité locale en Tunisie :

Recommandation 1 : Améliorer le taux de recouvrement des recettes locales, notamment des


recettes foncières :
Vu l’importance des taxes foncières qui constituent la principale source de recettes propres des CLL, il
conviendrait donc de mettre l’accent sur l’amélioration du taux de recouvrement de la TIB/TTNB. Du
point de vue de la gouvernance, il est également recommandé d'améliorer le recouvrement de la TIB,
car cela concerne tout le monde dans la communauté.
Des activités concrètes pourraient inclure les suivantes :
Amélioration du service d’information de la commune :
✓ Revoir la réorganisation des services de la commune
✓ Etablir une meilleure interaction entre les différents services pour rechercher les informations qui
pourraient améliorer le recouvrement (mettre en place une liaison intranet et un système
d’information entre les services – état civil, légalisation de signature, autorisations de bâtir, service
financier… afin de recueillir les informations nécessaires pour améliorer le rôle des taxes
municipales)
Amélioration du contenu du rôle :
✓ En effet, la constatation est faite au vu de l’identification de l’immeuble et non de celle du
propriétaire. Des efforts considérables sont à déployer pour l’amélioration des rôles auquel
manque le numéro de la carte d’identité du propriétaire, pièce maitresse pour toute action en
recouvrement,
✓ Etablir une meilleure coordination entre les différents intervenants locaux (communes, la Société
Nationale d’Exploitation et de Distribution des Eaux – SONEDE, la Société Nationale de l’Électricité
et du Gaz – STEG, les Bureaux de Contrôle des Impôts à Ministère des Finances, le Ministère de
l’Intérieur (les chefs des districts – Omdas) pour rapprocher les fichiers détenus par chacun d’eux
afin de consolider les rôles des taxes municipales.
✓ Charger un bureau privé de faire une opération de recensement et affecter les agents de la
commune afin de les initier aux méthodes de recherche et de demande de l’information.
✓ Organiser des ateliers de formation aux agents de recensement qui sont en général des ouvriers
pour améliorer leurs compétences en la matière
Amélioration des relations avec le receveur municipal :
✓ Le transfert tardif du rôle de la commune au receveur des finances (au mois de mars), lequel rôle
devant être vérifié par le receveur des finances avant prise en charge (pour la commune de Béja
et concernant le rôle de 2018, après vérification par le receveur des finances, il a été procédé à
l’annulation de 3.252 article du rôle contenant 19.307 articles) ajouté au travail manuel que fait le
receveur des finances pour transcrire les informations sur les fiches manuelles tenues pour chaque
immeuble et rédiger les avis pour les signifier aux redevables réduit les possibilités d’un meilleur
taux de recouvrement. Une remise du rôle au mois de janvier accompagnée par un traitement
informatique du rôle (même si le rôle est transmis en retard) permettrait de gagner du temps et
de signifier un plus grand nombre d’avis aux redevables. Par ailleurs la GIZ pourrait aider les

20
communes à établir un cahier des charges modèle et des termes de références qui serviraient aux
communes preneuses pour charger un bureau d’études privé qui établirait le recensement des
immeubles bâtis assujettis à la TIB.

Au niveau de la logistique :
✓ L’informatisation de la gestion des créances constatées des communes cibles pourrait s’améliorer
par un simple traitement de bureau des créances, il n’est pas nécessaire de mettre en place une
informatisation complète et en réseau, un simple traitement par un PC de bureau pourrait aider à
une meilleure gestion. Les services gestionnaires des taxes à la commune ainsi que ceux de la
recette des finances seraient équipés chacun d’un PC de bureau (ou un PC portable et une
imprimante) ainsi les rôles établis par les services de la commune seraient remis au receveur des
finances qui pourrait par simple publipostage générer les avis à l’intention des redevables des
taxes. Cette solution ne nécessite aucune validation de la part du ministère des finances, ni l’aval
du ministère des affaires locales.
✓ La réorganisation du service du recouvrement dans les communes et la désignation d’un agent -
régisseur de recettes- chargé du recouvrement et de la signification des avis aux redevables
pourrait améliorer la gestion recettes constatées et le doter de moyens nécessaires « moyens de
transport surtout » (on peut regarder dans l’expérience du Ministère du Domaine de l’Etat et des
affaires Foncières dont les agents -régisseurs de recettes- sont nommés par arrêté du Trésorier
Régional et sont chargés des significations des avis aux contribuables).
✓ Un effort pour identifier les rues et les logements dans les nouvelles zones municipales est à
encourager : la GIZ pourrait aider les communes à établir un cahier de charge pour charger un
bureau privé pour faire l’identification des rues afin d’améliorer les rôles et par la suite du
recouvrement.
✓ Une législation de recouvrement propre aux créances municipales : une réflexion devrait être faite
pour la mise en place d’une législation de recouvrement spéciale pour les créances communales,
une étude en droit comparé aiderait le législateur dans ce sens.
Il convient de souligner que l'amélioration du taux de recouvrement des impôts locaux ne sera pas
suffisante en soi pour parler d'autonomie financière et donc de la libre administration des CL. Pour
cette raison, le projet CdC a prudemment modifié l’équilibre en laissant une marge de manœuvre aux
autorités locales.

Recommandation 2 : Augmenter la totalité des recettes propres des collectivités locales pour
financer la décentralisation fiscale
L'autonomie financière des municipalités tunisiennes stipulée dans la constitution devrait être
mesurée par la part des recettes propres des collectivités locales et le montant total des ressources
financières mises à sa disposition, sans recourir à d'autres collectivités ou au gouvernement central, ni
en dépendre. En d’autres termes, c’est le volume de ressources qu’une collectivité locale peut
librement consacrer au financement de ses propres choix.
Des activités concrètes pourraient inclure les suivantes :
✓ Une analyse des procédures actuelles, pour chercher les défaillances ou les insuffisances, une
recherche en droit comparé est nécessaire surtout avec les nouvelles attributions des communes
et la nouvelle aire de la libre gestion et de la bonne gouvernance.

21
✓ En collaboration avec d’autres bailleurs de fonds, élaborer des analyses potentielles des recettes
locales non-fiscales.
✓ Mise en place d’une nouvelle nomenclature permettant plus de marge de manœuvre aux
communes dans la fixation de l’assiette et des taux des ressources non fiscales.
✓ Explorer les marges de manœuvre pour optimiser l'assiette fiscale des taxes locales existantes. Car
les modalités d’assiette, de taux ou de tarifs, et de recouvrement sont fixés par la loi, les CLL ne
disposent que de très peu de marge en la matière. Quand même, dans le cadre de la TIB, les CLL
peuvent fixer les prix de référence du m² couvert à l’intérieur des fourchettes des prix fixées par
décret. Cette possibilité de modulation semble relativement peu utilisée. De plus, certains tarifs et
redevances, peuvent être fixés par arrêté municipal dans la limite d’une fourchette fixée par la loi.
Il s’agit de la taxe pour autorisation d’occupation de la voie publique pour l’exercice de certains
métiers.7
✓ Bien que cela dépasse le cadre de la présente étude, il est également recommandé à la GIZ de
s’engager en ce qui concerne la totalité des ressources locales. Cela inclut le cadre pour et la
gestion des transferts et le cadre général de la répartition des taxes ainsi que la mise en place de
systèmes d’informatisation au niveau local.

Recommandation 3 : Établir un dialogue public-privé sur la fiscalité locale et la prestation de services

✓ Il est important d'analyser l'économie politique (locale) de la réforme fiscale. D'une part, les
responsables politiques nouvellement élus peuvent vouloir renforcer leur autorité en augmentant
les ressources à leur disposition, ce qui peut inciter à une réforme de la fiscalité locale. Par ailleurs,
les citoyens perçoivent des dividendes de la décentralisation et risquent d’être repoussés par des
augmentations d’impôts immédiates. Pour que l'expérience de démocratisation soit un succès, il
est important de trouver une solution proactive à l'énigme de la fiscalité par rapport à la
représentation.
Recommandation 4 : Gestion des Marché Municipaux

✓ Proposer aux communes de créer une agence qui s'occuperait de la gestion des marchés
municipaux et une société de recouvrement pour le recouvrement des taxes municipales, ça
permettrait de:
o Créer de l'emploi
o Avoir beaucoup de souplesse pour organiser la gestion des marchés ou le recouvrement
des recettes. Actuellement la fonction du recouvrement est une attribution du receveur
des finances, et nous avons constaté que même pour une recette spécialisée dans la
gestion des communes, le taux de signification des avis pour information de la mise en
recouvrement du rôle est très faible.
o Autre chose, étant donné que la fonction du recouvrement ne revient pas à la commune
celle-ci ne peut pas avoir recours à des huissiers notaires. Toutefois la loi en vigueur les
dépenses inscrites au budget des communes n’interdit pas aux communes de procéder
aux recours aux services d’un huissier notaire le cas échéant (étant donné qu’il est habilité
de par la loi à ces travaux et que même les frais avancés par la commune seront perçus
par lui, notons bien que le recours aux huissiers notaires serait réservé aux montants assez
élevés) .

7 http://metalaw.lead.org.tn/2017/03/13/les-ressources-locales-dans-le-projet-du-code-des-collectivites-locales/#_ftn5

22
En plus, il est de la plus haute importance de coordonner les efforts des autres bailleurs des fonds afin
d’éviter les doubles emplois. Dans le domaine de la fiscalité locale, des travaux sont notamment
entrepris par la Banque mondiale (PDUGL), SKL International, le PNUD et l’USAID (TADAEEM).
Toutefois, aucun des donateurs ne propose actuellement de mesures concrètes de renforcement des
capacités au niveau local pour améliorer le taux du recouvrement des impôts. Cependant, de
nombreux programmes ont des activités relatives à la fiscalité locale au niveau central ou envisagent
de se lancer dans des activités connexes dans le futur (voir la cartographie des donateurs en annexe).
Veuillez noter que pour cette étude, nous n'avons pas pu parler à l'AFD et à CILG.

23
Cartographie des Activités des autres Bailleurs de Fond

24
AnnexeI : Banque Mondiale
Le Programme de Développement Urbain et de la Gouvernance Locale (PDUGL)

Programme Le Programme de Développement Urbain et de la Gouvernance Locale (PDUGL)


Durée 2014-2023
Collectivités 264 Communes
Locales
Budget 300. USD (+ 107.5 millions EUR en Juin 2018)
Partenaires MALE
Caisse des Prêts et de Soutien des Collectivités Locales (CPSCL)
Ministère du Développement de l’Investissements et de la Coopération Internationale
(MDICI)
Contrôle General des Services Publics
Cour des Comptes (CdC)
Centre de Formation et d’Appui à la Décentralisation (CFAD)
Objectif Le Programme de Développement Urbain et de la Gouvernance Locale (PDUGL) est
un programme du Gouvernement Tunisien d'un montant de 1.220 millions de dinars
soutenu en partie par un prêt de la Banque Mondiale. Son objectif est de mettre en
œuvre les dispositions constitutionnelles liées à : la décentralisation énoncée dans la
Constitution, l’adoption des mécanismes de la démocratie participative, et le principe de
libre administration des Communes. Dans le cadre du Programme, un nouveau système
de transfert de subventions aux Communes a été conçu. Selon le nouveau système, le
montant de la subvention est calculé sur la base d’une formule transparente, objective et
équitable et est désormais conditionné par une évaluation des performances des
communes ainsi que par le respect des Conditions Minimales Obligatoires (CMO) par
celles-ci.
Approche Le principal objectif est de doter les collectivités locales des capacités nécessaires pour
(composants) gérer leur propre budget et d’associer les citoyens aux décisions d’investissement, afin de
favoriser le développement économique local. Il permettra de prolonger ce programme
de trois ans (jusqu’en 2023), d’étendre le nombre de bénéficiaires à 2,7 millions de
Tunisiens supplémentaires, afin de tenir compte de l’expansion des frontières municipales,
et de fixer des objectifs plus ambitieux.
Celles-ci ont notamment lancé un nouveau système de versement des dotations de l’État
aux municipalités. Ce système repose sur un ensemble d’obligations minimales destinées
à inciter les collectivités locales à améliorer leur gestion financière et planification
budgétaire ainsi qu’à associer les citoyens dans la prise de décisions.
Résultats / Implementation Statuts & Results Report (Janvier 2018)
Impact ✓ 75% of LGs have met the performance assessment score, significantly surpassing the
2017 target of 50%, and thus showing LG's commitment to improving their
performance
✓ Implementation of LGs' investment plans accelerated in CY2017: a study, based on a
sample of 61 CLs, concluded that as of 20 September 2017, an average of 74% of
Subprogram1 projects had been completed or are in completion progress for the 2016
Annual Investment Plans. For the 2017 Annual Investment Plans, preliminary

25
feedback, based on projects funded by CPSCL loans, indicate that respective
implementation is at the expected pace
✓ Second completion of the municipal audit by the CDC (independent GoT auditor for
public accounts) since Program effectiveness; (d) formal training through CFAD
(training entity), and successful tendering of the formal Technical Assistance (TA)
system to be provided by the CPSCL
Décentralisation Avec le soutien du Programme de Développement Urbain et de Gouvernance Locale
Fiscale - (PDUGL), à partir de l’année 2016, les communes de la Tunisie recevront une dotation
Activités globale d’investissements non-affectée (DGNA), qui remplace la subvention
d’investissements précédemment. Cette dotation a été́ instituée par le décret n°2014-
3505 du 30 septembre 2014 fixant les nouvelles conditions d’attribution des prêts et
d’octroi des subventions par la CPSCL. Le montant alloué à chaque commune est scindé en
deux parties : Une partie (50%) est considérée comme allocation de base, (qui est un
‘acquis’) sera transférée automatiquement pourvu que la commune remplisse les (5)
conditions minimales obligatoires (CMO). En ce qui concerne l’autre partie, qui permet aux
communes de doubler leur allocation, elles doivent démontrer un certain niveau de
performance. Dans les deux premières années seulement l’allocation minimale de base est
disponible, tandis que l’allocation supplémentaire sera disponible à partir de 2018, sur la
base de l’évaluation qui sera conduite en 2017.
Fiscalité locale - Trois indicateurs relatifs au taux de recouvrement de la taxe locale sont inclus dans
Activités l'évaluation annuelle de la performance :
✓ Indicateur 9.1: Mise à jour du rôle des taxes des immeubles et terrains non bâtis.
✓ Indicateur 9.2: Taux de recouvrement des ressources propres par rapport aux
montants budgétisés
✓ Indicateur 9.3: La croissance des ressources propres (montant ordinaire l’année
passée par rapport à l’année précédente)
Selon Programme annuel de renforcement des capacités (PARC) de la CPSCL les activités
suivantes étaient prévues en ce qui concerne l‘accompagnement à l’amélioration des
ressources propres (Cependant, il n’est pas clair si cela a été prévu dans le cadre du
PDUGL):
✓ Diagnostic du mécanisme de recouvrement des taxes et d’augmentation des recettes
de la commune
✓ Assistance à l'identification des besoins
✓ Accompagnement à la mise en place d'un plan de recouvrement et d'augmentation
des recettes de la commune
✓ Rédaction d'un rapport d'intervention
Publications ✓ Evaluation Annuelle de la Performance des Communes
✓ Additional Loan Agreement
Contact Claire Azzabi
Site web http://www.collectiviteslocales.gov.tn

26
AnnexeII : L’Union Européenne

Programme Appui budgétaire : Cap sur la décentralisation et le développement intégré́ des territoires
Durée 2016-2020
Collectivités Bizerte, Jendouba, Sidi Bouzid, Sfax, Gabes, Médenine, Gafsa, Kasserine
Locales
Budget 43 millions EUR
Partenaires MALE
Approche L'appui aux processus de décentralisation et de déconcentration ira de pair avec une aide à
(composants) la préparation des élections locale et régionale et au renforcement de la gouvernance
locale. Cela suppose de renforcer les capacités des acteurs locaux, notamment des
nouvelles communes et des communes étendues. Dans le même sens, la formulation d'un
nouveau schéma national d'aménagement durable du territoire sera appuyée, ainsi que la
formulation de stratégies intégrées de développement régional.

Afin de s’assurer que les décisions prises localement soient fondées sur des faits, un focus
sera fait pour développer les statistiques régionales, et mettre en place des outils de
financement spécifiques pour les investissements régionaux, locaux et intercommunaux.

Une première tranche de 15 millions d'euros a été́ décaissée au titre de cet appui
budgétaire pour soutenir les préparatifs des élections locales (communalisation du
territoire, renforcement des capacités des nouvelles communes, formation des agents) et
mettre en œuvre les dispositions de la Constitution sur la décentralisation, avec rédaction
d'un nouveau code des collectivités locales fixant le fonctionnement des communes
désormais dotées de l'autonomie administrative et financière.

Pour la seconde tranche (10 millions d'euros), l'UE a mobilisé́ une expertise pour faire un
diagnostic de croissance des régions de Tunisie et développer des instruments de
financement des projets régionaux. Cette assistance appuie les autorités dans
l'identification des obstacles locaux à la croissance.
Fiscalité locale n/a
- Activités
Contact Fatma MOUSSA, fatma.moussa@eeas.europa.eu
Site web https://eeas.europa.eu/sites/eeas/files/0202decentralisation.pdf

27
AnnexeIII : PNUD

Renforcement de la Gouvernance Démocratique et de la Redevabilité Publique en Tunisie


Programme Renforcement de la Gouvernance Démocratique et de la Redevabilité Publique en Tunisie
Durée 07/2016 – 07/2019
Budget 2.56 Mio. USD (1.94 Mio. par KOICA)
Partenaires L’Assemblé des Représentants du Peuple, La Présidence du Gouvernement, le Ministère
des Affaires Étrangères, l’Instance Nationale de la Lutte contre la Corruption
Approche La mise en œuvre du projet sera axée sur cinq domaines indépendants à savoir :
(composants)
✓ Les capacités, l’efficience et le rôle de coordination de l’INLUCC sont renforcés pour
lui permettre d’exercer efficacement ses compétences dans la mise en œuvre de la
stratégie nationale de lutte contre la Corruption.
✓ Le cadre légal et institutionnel de la lutte contre la corruption est défini selon les
meilleures pratiques internationales et les besoins à l’échelle nationale et régionale.
✓ Les mécanismes de redevabilité́ des forces intérieures de sécurité́ sont renforcés afin
de réduire les risques de corruption et améliorer la confiance des citoyens.
✓ Les mécanismes de redevabilité́ des municipalités sont renforcés afin de réduire les
risques de corruption et améliorer la confiance des citoyens.
✓ Les mécanismes de redevabilité́ des Douanes sont renforcés afin de réduire les
risques de corruption et améliorer la confiance des citoyens

Décentralisation ✓ Une mission exploratoire autour des Changements comportementaux en matière de


Fiscale - lutte contre la corruption (Behaviour change) en Tunisie
Activités ✓ Renforcement des compétences des divers intervenants dans le domaine de la lutte
contre la corruption
✓ Evaluation des risques de la corruption dans trois sites douaniers pilote
✓ Étude de faisabilité sur la mise en place d’un système de comptabilité analytique au
ministère de la santé

Fiscalité locale - n/a


Activités
Publications ✓ Document de Projet
✓ Rapport de Progrès Annuel 2017
✓ Enquête sur la perception de la corruption dans des sites pilotes en Tunisie

Contact Monsieur El Kebir Mdarhri ALAOUI


Site web https://open.undp.org/projects/00096800

28
AnnexeIV : Fonds Moussanada (Banque Mondiale)

Un fonds multi-bailleurs (SECO, Gouvernement Britannique et l’Union Européenne)

Programme Le Fonds Moussanada


Durée 2016(14)-2020
Collectivités Les agences gouvernementales, les organes de réglementation, les institutions
Locales parapubliques et les collectivités locales tunisiennes peuvent soumettre des demandes de
financement auprès du Fonds Moussanada
Budget Phase I – 3 millions USD (SECO)
Phase II – 9.3 millions USD (SECO – 5 millions USD, UE – 3.3 millions USD, DFID – 1 million
USD)
Objectif Le Fonds Moussanada est un fonds multi-bailleurs dédié au financement en dons de
projets et d’activités d’assistance technique en appui aux réformes du gouvernement
tunisien sur trois thèmes : 1) Le Secteur Financière, 2) La Gouvernance, 3) Les
Collectivités Locales.
Approche Le fonds a été́ initialement créé en 2014 par un accord entre la Coopération Suisse (SECO)
(composants) et la Banque mondiale pour apporter un soutien technique au gouvernement tunisien en
appui à la Gouvernance spécifiquement sur la Gestion des finances publiques (PFM) -
renforcement des capacités d’audit interne, renforcement de capacités en gestion des
finances publiques locales, évaluations locales et nationales de l’exécution des dépenses
publiques et responsabilité́ financière (PEFA) - et le Secteur Financier (FS) - infrastructure
et gouvernance du secteur financier et restructuration de banques publiques.

En 2016, le Département for International Développent (DFID) du Royaume Uni et l’Union


Européenne se sont joints au SECO pour soutenir de façon coordonnée les reformes du
gouvernement tunisien pour une nouvelle enveloppe totale de près de 12 millions de
dollars. A cette occasion, le fonds multi-bailleurs s’est élargi au secteur des collectivités
locales en appui au processus de décentralisation et est devenu le Fonds Moussanada.

Les principaux soutiens de la Fenêtre Collectivités Locales s’articulent autour deux grands
axes :
• L’appui aux collectivités locales tunisiennes par :
o L’acquisition de matériels et équipements de bureautique ;
o De l’assistance technique et de la formation directes ou au travers du Ministère
des Affaires locales et de l’Environnement (MALE) ou d’agences centrales (CPSCL,
CFAD, Cour des comptes, CGSP).
• L’appui au Ministère des Affaires Locales et de l’Environnement (MALE) et aux agences
centrales dans leurs missions de soutien aux collectivités locales et d’accompagnement
du processus de décentralisation, notamment sur les axes suivants :
o La mise en œuvre et l’amélioration du nouveau système de transfert fiscal pour
l’investissement local dans les infrastructures, qui alloue des ressources
d’investissement aux CL, de manière à (i) attribuer aux CL un pouvoir décisionnel
complet sur le choix de l’investissement et (ii) diriger certaines de ces ressources
vers des investissements dans des types particuliers d’infrastructures considérés
par le gouvernement central comme prioritaires au niveau national
o L’appui au système d’incitation qui récompense les CL qui atteignent des normes
de performance satisfaisantes dans des domaines jugés essentiels au bon
fonctionnement de l’administration locale, y compris le soutien au renforcement

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des capacités en matière d’évaluation de la performance et des politiques
publiques
o Le renforcement des capacités en matière de gestion financière, d’audits
financiers, de gestion environnementale et sociale, de gestion des plaintes, de
gouvernance redevable et d’assistance technique et formation aux collectivités
locales
o Le développement d’outils informatiques et technologiques pour améliorer la
transparence et la communication à destination des collectivités locales tels que
le Portail des collectivités locales, le plan e-collectivités, le système informatisé
d’assistance technique aux CL, etc. ;
o La communication autour du processus de décentralisation et l’organisation
d’événements en lien avec les collectivités locales comme la journée nationale des
collectivités locales.
Décentralisation Rapport Annuel 2017:
Fiscale - La fenêtre Collectivités Locales a permis, quant à elle, de soutenir la formation de 10
Activités magistrats de la Cour des comptes et de 10 auditeurs du CGSP en matière d’évaluation
des politiques publiques, outre la formation de 50 magistrats de la Cour des comptes à
l’utilisation du cadre PEFA. Il s’agit là de compétences indispensables pour que ces deux
institutions soient en mesure d’accomplir leurs missions dans le cadre du processus de
décentralisation en Tunisie. De nombreux projets de soutien ont été́ approuves en 2017
et seront menés en 2018 au profit des Collectivités locales.

L’action de la Fenêtre Gouvernance s’est illustrée, à titre d’exemple, par sa contribution


au processus d’ouverture et de transparence de l’action publique sur les problématiques
de transparence budgétaire («Mizaniatouna»), de lutte contre la corruption, de
gouvernance inclusive et de participation citoyenne (appui au programme OGP).
L’évaluation PEFA du système de gestion des finances publiques au sein de 7 grandes
municipalités en Tunisie (évaluation d’une ampleur unique au regard des pays ayant
expérimenté l’approche PEFA) doit déboucher sur la réalisation, en 2018, d’un plan
d’action visant l’amélioration de la gestion des finances municipales en Tunisie.
Fiscalité locale - n/a
Activités
Publications Rapport Annuel 2017
Contact • MOUSSANADA, Banque Mondiale, Imm. Le Boulevard, Les Berges du Lac 2 – Tunis
Site web http://moussanada.org
https://www.facebook.com/moussanada.fund/

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AnnexeV : Italie (AICS)
PRODEC – Programme d’Appui à la Décentralisation en Tunisie

Programme Programme d’Appui à la Décentralisation en Tunisie


Durée 2018- 2020
Collectivités 31 nouvelles communes ciblées à Ben Arous, Bizerte, Gabes, Mahdia, Manouba,
Locales Médenine, Ariana, Tozeur, Sousse, Sfax
Budget 25 millions EUR
Approche Accompagner les communes dans l’élaboration et la mise en œuvre de leurs Plans
(composants) d’Investissements Communaux, de construire et/ou réhabiliter leurs bâtiments
municipaux et d’acquérir les équipements nécessaires, de réaliser des infrastructures de
proximité et des projets structurants.
Décentralisation n/a
Fiscale -
Activités
Fiscalité locale - n/a
Activités
Contact Eleonora Fiorello
Site web http://www.aicstunisi.org

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AnnexeVI : USAID (Deloitte)
Le Projet Tunisia Accountability, Decentralization and Effective Municipalities

Programme
Le Projet Tunisia Accountability, Decentralization and Effective
Municipalities (TADAEEM)
Durée 4 ans
Collectivités 11 gouvernorats
Locales
31 municipalités adjacentes de 4 bureaux régionaux situés à : Gabes (Gabes, Mareth,
Ghannouche, Metounia, Sfax, Saziet Ezzit, Agareb, Tataouine, Ghomrassen), Kairouan
(Kairouan, Bouhajla, El Alaa, Oueslatia, Haffouz, Chebika, Mahdia, Ksour Essef, Sidi
Alouane, El Jem), Kef (El Kef, Dahmani, Tajerouine, Sers, Siliana, Makthar), et Tozeur
(Touzeur, Kebili, Gafsa).
Budget n/a
Partenaires n/a
Objectif Le Projet Tunisia Accountability, Decentralization and Effective Municipalities (TADAEEM)
vise à appuyer le processus de la décentralisation et soutenir l’amélioration des services
municipaux et non-municipaux dans les institutions publiques locales en relation avec les
citoyens.
Approche Objectif 1 :
Améliorer la participation des citoyens dans la prise de décision
✓ Améliorer la participation des citoyens dans le processus de planification et de
prise de décision au niveau local
✓ Incorporer les recommandations des citoyens/ OSC dans les plans et les budgets
municipaux
✓ Soutenir les gouvernements municipaux en entreprenant des activités de
sensibilisation
Objectif 2 :
Améliorer la prestation de services municipaux
✓ Améliorer et maintenir la prestation des services municipaux
✓ Améliorer la capacité des municipalités à s’engager avec les citoyens et à
répondre efficacement à leurs besoins
✓ Améliorer la perception des citoyens quant à la réactivité des municipalités
Objectif 3 :
Améliorer les mécanismes de coordination régionaux et nationaux
✓ Améliorer l’exécution des principales fonctions des ministères chargés de la
réglementation ou de la prestation des services au niveau local
✓ Aider à la mise en œuvre de la décentralisation par le biais de la
déconcentration et la délégation
✓ Améliorer la perception des citoyens quant à la réactivité du gouvernement au
niveau national
Fiscalité locale - Évaluation du potentiel de revenus prévue dans 10 CL.
Activités
Publications n/a
Contact Bedhiafi, Afef ABedhiafi@deloitte.tn
Abraham, Gabriel gaabraham@deloitte.com

Site web https://www.facebook.com/TADAEEMTunisia

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AnnexeVII : SIDA (SKL International)

Projet de Gouvernance Locale en Tunisie

Programme Projet de Gouvernance Locale en Tunisie (Phase II)


Projet de Gouvernance Locale en Tunisie (Phase I)
Durée Phase II démarre en Novembre 2018
Phase I : 2015-17
Collectivités n/a (probablement pas d’activités au niveau locale)
Locales
Sidi Bousaid, Sidi Bouzid, Tabarka, Ben Arus
Budget Phase II : n/a
Phase I : Budget 24,8 Mio. SEK
Partenaires Direction Générale des Collectivités Locales (DGCL) du Ministère de l’Intérieur
Fédération Nationale des Villes Tunisiennes (FNVT)
Objectif Phase I: Les collectivités locales tunisiennes sont renforcées et les défenseurs de la réforme
des pays en transition de la région MENA examinent les leçons tirées des expériences de
décentralisation menées par la Tunisie et d’autres pays.
Phase II : Les documents du projet n'ont pas encore été publiés.
Approche Phase I : Indicateurs :
(composants)
✓ Le gouvernement central a défini les rôles, les responsabilités et les ressources pour
au moins deux compétences municipales / régionales et a examiné d’autres
propositions prônant l’adoption d’un système de gouvernement décentralisé
(«politique de décentralisation»).
✓ Propositions d’amélioration de la gestion/du contrôle des finances municipales et
des transferts intergouvernementaux adoptées par le gouvernement central sur la
base des travaux menés dans quatre municipalités pilotes («décentralisation
fiscale»)
✓ La FNVT est un représentant légitime des municipalités tunisiennes qui influencent la
politique des gouvernements locaux en Tunisie («Développement de la FNVT»).
✓ Les expériences de décentralisation en Tunisie et dans d’autres pays éclairent les
consultations menées par les défenseurs des réformes dans les pays en transition de
la région MENA («Echanges régionaux»)
Décentralisation Le projet compte appuyer le dialogue politique national sur la décentralisation. A titre
Fiscale - d’exemple, le projet interviendra pour la définition des modalités de compétences
Activités spécifiques, pouvant être transférées aux autorités locales ou régionales, la
préparation de propositions visant le changement du système des transferts
budgétaires avec un accent sur le système de péréquation, l’offre de formation pour
les parlementaires sur les concepts de base de la décentralisation et de l’autonomie
locale ainsi que sur les propositions réglementaires existantes.
Au niveau local, et au sein de quatre municipalités pilote, le projet œuvra à
l’amélioration de leur gestion financière et ceci à travers l’évaluation des procédures
et approches en vigueur, le renforcement des capacités ainsi que l’introduction de
quelques nouvelles approches en matière de budgétisation pour améliorer leur
revenus. L’appui proposé, entend soutenir la transparence et la reddition des

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comptes à travers des outils de mesure de performance, pouvant être utilisés par les
dirigeants au sein des municipalités et des acteurs externes.
Dans une vision de partage d’expérience et de réplication de bonnes pratiques, le
projet vise à appuyer la mise en place d’un forum professionnel des financiers
municipaux, et ce, sous l’égide de la FNVT. En continuation des activités réalisées
dans le cadre du projet pilot d’appui à la gouvernance locale (TLG2P), le nouveau
projet prévoit de mettre à disposition de la FNVT, l’expertise nécessaire afin de
soutenir le développement des capacités de la Fédération.
Fiscalité locale - Recommandation pour la refonte du système de financement des collectivités
Activités locales (Selon une étude de Sep 2017):
Plusieurs propositions préliminaires ont été présentés portant notamment sur :
- Le système de péréquation ;
- Le système de financement des CL à travers les transferts du budget de l’Etat.
Les diverses discussions ont permis d’orienter les travaux aux 3 axes suivants :
1. Définir une classification budgétaire économique et fonctionnelle des revenus des
CL.
Dans ce cadre, une initiative de SKL a été lancée pour faire participer le forum des
municipalités (incluant une équipe réduite de gestionnaires financiers des
communes). Un rapport distinct en langue arabe a été élaboré et présenté.
2. Présenter des recommandations pratiques sur les solutions d’amélioration du
potentiel des ressources propres des CL. Ceci portera sur les deux volets : base et
recouvrement.
3. Présenter des recommandations justifiées sur le fonctionnement du système de
transfert.
Publications ✓ Diagnostique et perspectives de la Fiscalité Locale en Tunisie (Oct 2016)
✓ Projet d’appui à la gouvernance locale– Améliorer les revenus propres des
municipalités (Dec 2016)
✓ Propositions de Réforme du Système de Financement des Collectivités Locales en
Tunisie (Sep 2017)
✓ L'intercommunalité en Tunisie: État des lieux et proposition de réforme (Mars 2018)
Contact Belhassen Turki SKLi belhassen.turki@sklinternational.se
Mohamed Rachid Esseghir mohamed.rachid.esseghir@sklinternational.se
Site web http://sklinternational.se/projects/project/tunisia-local-governance-project-tlgp

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Liste des interviewés
Institution Projet Contact Date

Ousmane Kolie, Anis


Wahabi et Mehdi El Batti 25.9.,
BM Le Programme de Développement Urbain et de la
Gouvernance Locale (PDUGL) Claire Azzabi, Point Focal 15h
PDUGL

Leonor Lopez Vega 26.9.,


PNUD
El Kebir Mdarhri Aloui 15h

SECO 26.9., xx

Italie Eleonora Fiorello

Mohammed Rachid
SIDA/SKL Tunisia Local Governance Project (TLGP) Esseghir, Project Après 5 Octobre
Coordinator

Fatma Moussa, Attaché


de Coopération (Emploi,
UE 26.9., 10h
Formation et
Développement Régional)

FNVT 20.9. 14h

Caisse des Prêts Sami Mekki, 25.9., 9h


Directeur-Général
MALE Faizal, Guezez

Ministère de Mikhaïl Ben Rabah,


CGSP Chef de la Division 19.9., 14h
Finances
Evaluation
Ministère de
Secrétaire-Général Abderrahmen Khochtali 20.9., 9h
Finances

Ministère de El Assad El Khalil,


Comité du Budget 20.9., 10h
Finances Directeur

Ministère de Centre Informatique Mr Salah Meddeb,


25.9., 10h30
Finances Directeur Général

Jendouba

Trésor régional
Béja Recevoir municipal 21.9.
Président de la commune de Thibar

Aladeen Shawa,
Governance Senior
USAID Tunisia Accountability, Decentralisation, and Advisor 24.9.,
TADAEEM Effective Municipalities Khaled Ben Abdesslem, 17h
Municipal Services Team
Lead

Bilel, Project Manager 26.9.,


ALBAWSALA
« Marsad Budget » 13h

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