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Les entités spécifiques – Les collectivités territoriales

Les entités spécifiques : Les collectivités territoriales

Les collectivités territoriales sont les communes, les départements et les régions.
Les collectivités locales sont constituées par les communes et leurs regroupements.

I. Les collectivités locales

I.1. Le cadre légal

Les collectivités locales sont contraintes par les règles générales de la comptabilité publique. Celles-ci résultent de la Loi organique
sur les lois de finance (LOLF) du 1er août 2001 qui vise à améliorer la transparence financière des collectivités locales.

Le cadre légal des communes est l’instruction budgétaire M14 mise à jour chaque année pour tenir compte de l’évolution des
lois et des règlements.
L’instruction M14 adopte un cadre comptable proche du PCG. Ainsi, elle permet de mieux appréhender la situation financière
des communes tout en prenant en compte les spécificités de la gestion locale, et en particulier les règles de l’équilibre
budgétaire.

L’instruction M14 poursuit trois objectifs :


 La modernisation : les procédures et les documents budgétaires deviennent des outils de gestion
et les approches synthétiques des budgets permettent aux élus locaux d’être mieux informés lors
de leurs votes,
 La consolidation : la comptabilité publique doit permettre de donner des informations plus
complètes et en particulier les engagements hors bilan et les informations relatives à la dette de
la collectivité locale,
 La transparence : les documents de synthèse sont inspirés de ceux prévus par le PCG et la
présentation des budgets est normalisée, ce qui les rend comparables d’une collectivité à l’autre
et pour la même collectivité, dans le temps.

I.2. Séparation des fonctions

Chaque commune dispose d’une assemblée élue par les citoyens, appelée le Conseil municipal, chargée de voter le budget de
l’année à venir et d’approuver les comptes de l’année passée. Le Conseil municipal élit le pouvoir exécutif qui est chargé de
gérer les biens et les ressources de la collectivité, de préparer les budgets et d’ordonner les dépenses.

Un des principes de la gestion des finances publiques est la séparation des fonctions ordonnateur et comptable public.

▪ L’ordonnateur (le maire) prescrit l’exécution des recettes (par un titre de recettes) et des dépenses (par un ordre de
paiement ou mandat de paiement), transmise au comptable public ;

▪ Le comptable public est un fonctionnaire qui relève de la DGFIP (Direction Générale des Finances Publiques). Il est chargé
de :
 Contrôler les pièces justificatives,
 Exécuter les ordres ou mandats de paiement,
 Exécuter les titres de recettes,
 Tenir la comptabilité générale et budgétaire,
 Etablir le bilan et le compte de gestion,
 Assurer la conservation des fonds et des valeurs,
 Veiller à la conservation des pièces justificatives.

Le comptable public engage sa propre responsabilité, civile et pécuniaire, sur les paiements effectués.

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I.3. Les documents budgétaires que les communes doivent voter

▪ Le budget primitif : Document de base, il est voté pour l’année civile. Il regroupe les recettes et les dépenses prévues. Il
peut être adopté jusqu’au 15 avril. Il peut exister des budgets annexes (qui s’insèrent dans le budget primitif) comme par
exemple, le budget des EHPAD).
▪ Les décisions modificatives (ou budgets modificatifs) : documents établis pendant l’année pour corriger le budget
primitif.

I.4. La présentation du budget

Les comptabilités tenues par l’ordonnateur et le comptable public sont regroupées en fin d’année dans un compte administratif
pour l’ordonnateur et dans un compte de gestion pour le comptable public.

Le compte de gestion comporte une comptabilité en partie double comprenant des comptes de tiers et financiers, ainsi qu’un
bilan. Les comptes décrivent les opérations réalisées au cours d’une seule année.

La direction générale des finances publiques, DGFIP a modernisé son système de gestion informatique des collectivités locales :
il s’agit de l’application HELIOS qui présente des innovations majeures :
 Services mieux adaptés aux besoins spécifiques d’une collectivité locale,
 Dématérialisation des titres de recettes, des mandats de paiement et des pièces justificatives,
 Généralisation des moyens modernes de paiement (prélèvement ou TIP (titre interbancaire de paiement) ;
paiement par internet) pour le recouvrement des recettes locales,
 Possibilité pour les ordonnateurs de consulter via internet, les informations budgétaires, financières et
comptables détenues par le comptable public.

Le budget est articulé entre investissement et fonctionnement.

▪ La section investissement retrace les dépenses et les recettes relatives à des opérations qui se traduisent par la
modification de la consistance ou de la valeur du patrimoine de la commune ou d’un tiers bénéficiant d’une subvention
de la commune.
En recettes : les subventions d’équipement reçues, les emprunts, l’autofinancement et les ressources propres.
En dépenses : le remboursement des emprunts, les acquisitions d’immobilisations et d’équipements communaux, les
grosses réparations, les subventions d’équipement versées et les prêts accordés.

▪ La section fonctionnement retrace les opérations concernant l’exploitation c’est-à-dire les opérations courantes des
services municipaux.
En recettes : impôts directs et indirects, dotation globale de fonctionnement versée par l’Etat, ressources d’exploitation
du domaine et des produits financiers.
En dépenses : les achats de fournitures et de services, les frais de personnel, les allocations et les subventions de
fonctionnement versées, les frais financiers notamment le service de la dette.

La règle à respecter est l’équilibre budgétaire.


Chaque budget est forcément voté en équilibre. Le solde de chaque section (investissement et fonctionnement) est forcément
nul ou positif.

Si le budget fonctionnement est excédentaire, le solde permet le financement d’une fraction de la section investissement. Il
figure sous une rubrique capacité d’autofinancement dans la section investissement.

La section fonctionnement ne peut pas être financée par un emprunt.

Dans la section investissement : la charge de l’emprunt doit être couverte par des ressources définitives de la section
investissement et non par un nouvel emprunt.

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I.5. Comptes par nature et par fonction

La comptabilité est tenue à la fois par nature et par fonction afin de disposer d’une information générale et d’une information
détaillée par domaines d’intervention des collectivités territoriales.

▪ Le plan des comptes par nature


Le plan des comptes par nature est calqué sur le PCG (comptes de classes 1 à 8) avec quelques adaptations.
La classe 1 comprend les fonds propres, les emprunts, les subventions d’équipement et les provisions ainsi que le fonds
de compensation pour la TVA (FCTVA) qui enregistre le reversement par l’Etat à la collectivité territoriale de la TVA payée
sur ses investissements et qu’elle n’a pas pu déduire.
Dans la classe 2, les amortissements des immobilisations doivent être comptabilisés uniquement dans les collectivités de
plus de 3 500 habitants et ne concernent pas la voierie et les bâtiments.
Dans la classe 5, les comptes de trésorerie enregistrent les mouvements de valeurs et les opérations réalisées avec le
Trésor public. Les placements de trésorerie sont possibles et sont gérés par le comptable public.

▪ Le plan des comptes par fonction


La nomenclature fonctionnelle est un instrument d’information prévu par l’instruction M14. Elle fait apparaître les
recettes et les dépenses par activité. Elle est obligatoire dans les communes de plus de 3 500 habitants.

Dans les communes de plus de 10 000 habitants, le budget présenté par fonction est obligatoire.
Dix fonctions sont prévues :

0 Services généraux des administrations publiques


1 Sécurité et salubrité publique
2 Enseignement-Formation
3 Culture
4 Sports et jeunesse
5 Interventions sociales et santé
6 Famille
7 Logement
8 Aménagement et services urbains, environnement
9 Action économique

On retrouve ces dix fonctions dans la présentation d’un budget par fonction (Cf. annexe 1) à la fois dans la section
investissement et dans la section fonctionnement.

II. La comptabilité des départements

Le cadre légal des départements est l’instruction budgétaire M52 mise à jour chaque année pour tenir compte de l’évolution des
lois et des règlements.

Le mode de fonctionnement comptable offre de nombreuses similitudes avec celui des communes.

III. La comptabilité des régions

Le cadre légal des départements est l’instruction budgétaire M74 mise à jour chaque année pour tenir compte de l’évolution des
lois et des règlements.

Le mode de fonctionnement comptable offre de nombreuses similitudes avec celui des communes.

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Annexe 1
Budget voté par fonction

Section Investissement
Opérations d’équipement (90)
900 Services généraux des administrations publiques
901 Sécurité et salubrité publique
902 Enseignement-Formation
903 Culture
904 Sports et jeunesse
905 Interventions sociales et santé
906 Famille
907 Logement
908 Aménagement et services urbains, environnement
909 Action économique
Opérations non ventilées (91)
910 Opérations patrimoniales
911 Dettes et autres opérations financières
912 Dotations, subventions et participations affectées
913 Impôts et taxes non affectés
914 Transferts entre sections
Section fonctionnement
Services individualisés (92)
920 Services généraux des administrations publiques
921 Sécurité et salubrité publique
922 Enseignement-Formation
923 Culture
924 Sports et jeunesse
925 Interventions sociales et santé
926 Famille
927 Logement
928 Aménagement et services urbains, environnement
929 Action économique
Services communs non ventilés (93)
931 Opérations financières
932 Dotations et participations non affectées
933 Impôts et taxes non affectés
934 Transferts entre sections

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