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Présentation du budget

Le budget acte politique fondamental, devenu aussi un instrument


économique majeur, l’un des deux piliers, avec la politique monétaire, de
l’action réglage conjoncturel, et encor resté, plus traditionnellement, le
document comptable, prévisionnel et détaillé, qui commande l’action
quotidienne de l’administration.

La notion du budget a connu l’évolution à travers les différentes


définitions.en Algérie, deux définitions peuvent être tirées des textes législatifs.
Tout d’abord, c’est l’article 06 de la loi 84-17 juillet 1984 relative aux lois de
finances, et qui stipule que « …..Les recettes et les dépenses défénitives de
l’état, fixées annuellement par la loi de finances et réparties selon les
dispositions législatives et réglementaires en vigueur, constituent le budget de
l’état … »

Ensuite, c’est la loi 90-21 du 15 Août 1990 relative à la comptabilité


publique qui a précisé que le budget « …c’est l’acte qui prévoit et autorise pour
l’année civile l’ensemble des recettes et des dépenses de fonctionnement et des
dépenses d’investissement dont les dépenses en capital… ».Le budget de l’état
est comme on vient de le remarquer dans cette dernière définition, comprend
deux grands volets de dépenses, le premier est relatif aux dépenses de
fonctionnement et l’autre vise les dépenses d’équipement.

A-les dépenses de fonctionnement :

Sont les dépenses nécessaires pour le maintien de l’administration où les


dépenses d’entretien telle que définies par les économistes, se caractérisent par
leur caractère répétitif, il s’agit en particulier des dépenses du personnel, les
dépenses d’entretien, les bâtiments publics, les dépenses de secours, les
dépenses d’habillement, de nourriture mise à la charge des administrations
publiques.

Les dépenses de fonctionnement augmentent chaque année même si l’état


envisage de les réduire, c’est la loi de WAGNER qui a prouvé scientifiquement
que les dépenses de fonctionnement augmentent dans les pays, il s’agit d’un
phénomène difficilement maîtrisable notamment à cause du développement
technique et des exigences de la population.
Les dépenses d’équipement provoquent une augmentation des dépenses de
fonctionnement.

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*Les méthodes d’évaluation des dépenses de fonctionnement :

Méthodes des services votés et autorisation nouvelle et la méthode de dernier


résultat  :

Elle est basée sur le budget de l’année cours suivant le montant voté par le
parlement ensuite en ajoute ou on diminue les montants liés aux autorisations
nouvelles soit positive soit négative affin d’arrêter montant à inscrire en titre du
budget de l’année prochaine .
Il s’agit d’une méthode relativement facile mais qui nécessite des justifications
solides notamment devant le parlement.

Méthode d’évaluation directe :

La méthode consiste à déterminer directement le montant à dépenser au titre


de l’année prochaine en utilisant les indicateurs économiques les éléments de
mesure en fonction des opérations enregistrées.

Exemple :
Pour organiser une conférence internationale on doit tenir compte de
nombre des participants et les frais par mission ou par délégation tel que
l’ébergement et la restauration.

B-les dépenses d’équipement :

Un équipement public est une dépense visant une infrastructure destinée à


servir l’intérêt général .L’état comme les personnes, a besoin de s’équiper c'est-
à-dire réaliser les équipements à consommation durable comme la constitution
des bâtiments publics, les barrages et les hôpitaux.

*Les règles de présentation du budget de l’Etat :

Les règles de présentation du budget de l’état sont des principes universels


établis en France depuis le 19eme siècle, leurs objectifs sont de faire assurer la
bonne utilisation des fonds publics et son contrôle (l’activité financière de
l’exécutif) par le parlement (1) les règles sont en nombre de cinq :

(1)
 : cours de monsieur Gass, ex- directeur général du budget.

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1-Règle de l’annualité :

Le budget est établi et voté tous les ans pour une année civile au cours de
laquelle il s’exécute .Lorsque les dépenses ne sont pas réalisées, les crédits
tombent en exercice clos.

Exception à la règle :

 A /Les autorisations de programmes :

Les investissements publics sont prévus dans un cadre pluriannuel ce qu


rend difficile leur inscription dans le budget annuel. A cet effet la législation
prévoie leur inscription dans la rubrique « autorisation de programme » et de
dégager les crédits de paiement correspondant chaque année.

B /Le 12eme provisoire ou autorisation mensuelle :

Si le budget n’est pas voté au premier Janvier, une solution à été envisagée
par le législateur afin de permettre la continuité de l’activité publique et d’éviter
le blocage provoqué par l’absence du budget.

La démarche à suivre est la suivante :

*Continuer à percevoir les recettes suivant les mêmes taux et mêmes modalités.
*Exécuter dans la limite de 1/12 chaque mois et dans la limite de 3 mois les
dépenses de fonctionnement et 1/4 dépenses d’équipement une seule fois.

2 -La règle de l’unité :

C’est la règle suivant laquelle l’autorisation de dépenses doit être donnée


dans un document unique, regroupant l’ensemble des ressources et charges de
l’état.
Cette règle permet une lecture facile de document et le rendre plus claire et plus
transparent afin d’éviter des détournements d’une part et d’apprécier
l’importance d’activité économique d’autre part.

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Exception à la règle :

A /Budget annexe :

Il est ouvert au service de l’état non doté de la personnalité morale et qui


offre des prestations contre le paiement du prix (PTT).

B/Comptes spéciaux de trésor

Ces comptes ont été crées afin de faciliter leur gestion et le suivi des
opérations temporaires puisque ces derniers ne sont pas pris en charge par le
budget général de l’état parmi ces comptes on trouve :
*comptes de commerce ;
*comptes d’affectation spéciale ;
*comptes de prêt ;
*comptes d’avance ;
*comptes de règlement avec l’étranger ;
*comptes de participation.

3-Règle de l’universalité :

L’universalité répond traditionnellement de manière distincte, à une double


exigence :
-Les recettes et les dépenses doivent être inscrits au budget de l’état de façon
séparée, chacune d’entre elles y figurant pour son montant intégral (règle de la
non contraction ou du produit brute) ;
-Les recettes doivent être rassemblées en une masse unique et indifférenciée
couvrante indistinctement l’ensemble des dépenses (règle de la non affectation).
(1)

3-Règle de spécialité :

D’après l’article 20 de la loi n° 84-17 du Juillet 1984 relative aux lois de


finances « les crédits ouverts par la loi de finances …ils sont affectés et
spécialisés par chapitre ou par secteur selon le cas, groupant des dépenses selon
leur nature ou selon leur destination conformément à des nomenclatures fixées
par voie réglementaire »
Du point de vue technique, elle a une grande influence sur la structure et le
contenu du budget.

(1)
 : finances publique, budget /trésor, tome 1/6eme édition, page 322.

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Préparation et adoption du budget :

* Elaboration du budget :

La préparation de la loi de finances est,dans les faits, une phase essentielle


de la vie financière(1)de chaque Etat ; sa mise en point demande presque un an de
travail, entre le moment ou commence la préparation et celui ou la loi est
publiée au journal officiel.
La phase de préparation du budget est sans doute la phase la plus décisive tout
simplement parce qu’elle consiste à déterminer les besoins à satisfaire par les
moyens financières publics et les ressources qui seront utilisées à la réalisation
de ces objectifs (2)

La préparation passe par plusieurs étapes avant d’être définitivement


arrêtée, on parle donc de deux grandes étapes :
*Etape administrative 
*Etape parlementaire

1-Etape administrative :-

La phase la plus importante est la phase administrative et gouvernementale,


correspond au travail des services de l’administration.
Il s’agit essentiellement d’un travail de prévision et d’arbitrage.
Dans cette phase on distingue entre la préparation des dépenses. En matière de
recette : c’est le ministre des finances qui légalement et techniquement chargé
d’évaluer les recettes, car les services chargés de la recette des ressources
relèvent de son administration (impôt, douane, demaine public, trésor public).
La direction générale du budget intervient au cours du processus d’élaboration
du budget, à travers ses différentes phases de préparation, à savoir, au cours de :
*la phase de préparation qui matérialisée par :- la note d’orientation ;
- le pré arbitrage ;
- l’avant projet du budget d’Etat.
*la phase de la mise en œuvre du budget, matérialisée par :- la notification des
autorisation de programme
- la notification des crédits budgétaires
- le suivi physique et financier de programme
* la phase d’évaluation et de contrôle, matérialisée par :- le rapport d’exécution
du budget de l’Etat.
- la loi de règlement budgétaire.

(1): L.said, FP, 3e éd.dalloz, Paris 2000, p. 170


(2): rapport de stage présenter par Melle Ait haddad zahra 23e promotion, iedf 2005-2006

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2- Etape parlementaire :

Après la préparation du budget des discussions seront engagées par les


représentants des ministères des finances à faire le point sur la forme finale du
budget qui sera ensuite soumis au conseil des ministères pour approbation et
éventuellement de ajustements en fonction de l’évolution de la situation
économique du pays, une fois approuvé le budget sera déposé au parlement
pour son adoption.
S’il est voté par vois majoritaire par les députés c’est-à-dire 50 pour 100 +1 le
projet par le président de la république, c’est ainsi la loi de finance rentre en
vigueur sera publiée au journal officiel.

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Les agents d’exécution du budget :

Le terme exécution en finance publique désigne l’ensemble des opérations


qui consiste à mettre en œuvre les conditions de la loi de finances à dater du 1er
juillet qui suit son vote définitif et sa promulgation au JO(1).

La détermination des autorités compétentes pour l’exécution des recettes et


des dépenses repose sur un principe fondamental qui est le principe de
séparation entre ordonnateurs et comptables.
A ce titre la loi 95-21 a consacrée tout un chapitre sur ce principe, intitulé :-
De l’incomptabilité entre les fonctions d’ordonnateurs et de comptable public.
Article N°55 stipule :- « les fonctions de l’ordonnateur et celles de comptable
public sont incompatible. »

Le principe de séparation des ordonnateurs et des comptables repose sur une


double justification (2) :
*une est d’ordre matériel :- la division des taches administratives facilite et
améliore l’exécution du budget ;
*l’autre d’ordre juridique : la séparation permet un meilleur contrôle de
l’exécution des opération budgétaires.
Les modalités, qui découlent de cette loi, concernant, donc, à la fois les agents ;
qui sont les ordonnateurs et les comptables publics et les opérations d’exécution
du budget de l’Etat.

(1) M-Bouvier, escalassan, JP lassale, ouvrage précité,p :3


(2) J-C, Martinez, P, Di malta, droit budgétaire,3e èd-litec,paris,1999,p :725

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1_ les ordonnateurs :

Le terme (1) ordonnateur évoque l’ordre. Or deux significations sont


envisageables :

Soit l’ordonnateur est l’agent chargé de mettre de l’ordre, c’est-à-dire, de


disposer les choses selon le rang ou la place qui leur convient :

Soit l’ordonnateur est l’agent chargé de donner des ordres, c’est-à-dire,


des commandements sur le plan législatif et réglementaire Algérien.

La loi 90-21 confirma en principe ces définitions dans son article N°23,
selon cet article, l’ordonnateur est toute personne ayant qualité pour
effectuer les opération suivantes :- la constations d’une créance ;
- la liquidation de la recette ;
- l’engagement d’une dette ;
- la liquidation de la dépense ;
- l’ordonnancement ou le
mandatement de dépenses.

Les différentes catégories d’ordonnateurs

Selon l’article N°25 de la loi 90-21 les ordonnateurs sont :-


*des ordonnateurs primaires ou principaux
*des ordonnateurs secondaires
*des ordonnateurs uniques.

(1)  : M -Paul, les finances de l’Etat, édition économique, paris, 1981, p.438

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Ministre chef des services extérieurs

Ordonnateur
Ordonnateur secondaire
principal

Délègue sa Se fait Délègue sa Se fait


signature suppléer signature suppléer

Ordonnateur Ordonnateur Ordonnateur Ordonnateur


principal Se principal principal Se principal
délégué fait délégué délégué fait délégué
sup sup
plée plée
r r

Quatre variétés d’ordonnateurs


Source : M- Paul, les finances de l’Etat, édition économique, paris, 1981, p.441

2-les comptables :

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La législation Algérienne définit le comptable public suivant l’article N°33
de la loi 90-21 comme suit :- « est comptable public, au sens de la présente loi,
toute personne régulièrement nommée pour effectuer, outre les opérations visées
aux articles18 (1) et 22 (2), les opérations suivantes :-
*recouvrement des recettes et paiement de dépenses ;
*garde et conservation des fonds, titres, valeurs, objets ou matières dont il a la
charge
*maniement de fonds, titres, valeurs, biens, produits et matières ;
*mouvement de comptes de disponibilité.

Les différentes catégories de comptable

Dans le contexte de l’exécution du budget, la législation prévoit deux de


comptables ;
Les comptables principaux et les comptables secondaires.

**Les comptables principaux : -

sont ceux qui sont chargé de l’exécution des opérations financières


effectuées dans le cadre de l’article26 de la loi N°90-21 du 15 Août 1990
susvisée, càd les opérations exécutées par les ordonnateurs principaux (3)

A ce titre les personnes qui ont la qualité de comptables principaux de


l’Etat sont (4) :-
*l’agent comptable central du trésor ;
*le trésorier central ;
*le trésorier principal ;
*les trésoriers de Wilaya ;
* les agents comptables du budget annexe.

(1) article11 du décret exécutif 91-313, décret précité, p.1360


(2) article32 du décret exécutif 91-313, décret précité, p.1361
(3) article12 du décret exécutif 91-313, décret précité, p.1360
(4) article11 du décret exécutif 91-313, décret précité, p.1360
Les comptables secondaires :

Quant aux comptables secondaires, le législateur les définit comme ceux,


dont les opérations sont centralisées par un comptable principal (1)

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A ce titre, les personnes qui ont la qualité de comptable secondaires sont (2) :
*les receveurs des impôts
*les receveurs des domaines
*les receveurs des douanes
*les conservateurs des hypothèques
*les comptables secondaires des postes et télécommunication.

En plus de ces deux types de comptables, la réglementation prévoit deux


types de comptable ; le comptable assignataire et le comptable mandataire.
Les comptables assignataires sont ceux qui sont habilité à imputer
définitivement dans leurs écritures les opérations ordonnées sur leur caisse et
pour lesquelles ils doivent rendre compte à la cour des comptes (3).

Les comptables mandataires sont ceux qui exécutent des opérations pour le
compte des comptables assignataires.

(1)
article11 du décret exécutif 91-313, décret précité, p.1360
(2)
article32 du décret exécutif 91-313, décret précité, p.1361
(3)
article12 du décret exécutif 91-313, décret précité, p.1360

*Schéma récapitulatif du parcours administratif d’élaboration du budget (1)

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Note d’orientation du ministère de finance (15 mars)

Les Administrat Les


ministères Les walis ion institutions
sectoriels spécialisée dotée de
l’autonomi
e financière

Les préparations budgétaires (avant le 15 mai)

Le pré arbitrages
1 juin - 15 juillet
Ministère des finances

Rédaction du rapport avant projet du budget

Arbitrage du conseil du gouvernement

Arbitrage du conseil des ministères

Le projet du budget avant 15 septembre

(1)
 : Malek maasli, processus d’élaboration de budget d’Etat, JUIN 2004.

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