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La comptabilité publique englobe l'ensemble des règles légales qui gouvernent les obligations et les
responsabilités des ordonnateurs, des comptables, et d'autres intervenants impliqués dans
l'exécution des budgets et des opérations financières des entités étatiques, des collectivités locales et
des établissements publics. Elle définit également les procédures d'enregistrement des transactions,
les documents comptables requis, ainsi que les normes de présentation des comptes publics.
Elle contribue également à la prise de décision, à l'évaluation de la reddition des comptes, à l'analyse
de la performance des entités gouvernementales, et à garantir une allocation efficace des fonds
publics. Fondamentalement, la comptabilité publique favorise la bonne gouvernance, la transparence
et la redevabilité dans la gestion des ressources publiques.
En outre, des instances compétentes telles que le Conseil National des Normes des Comptes Publics
(CNNCP) sont chargées d'établir des règles communes visant à uniformiser et rationaliser la
présentation des informations comptables, tout en contribuant à l'harmonisation et à l'amélioration
des pratiques comptables.
Le Trésorier Général de la Tunisie, qui agit en tant que comptable central du trésor, gérant le
compte courant du trésor à la Banque Centrale de Tunisie, centralisant les opérations
budgétaires et de trésorerie, payant les dépenses publiques, et prenant en charge les titres et
valeurs de l'État.
Les Payeurs Départementaux, qui sont les comptables chargés de toutes les dépenses et
recettes budgétaires ainsi que des opérations de trésorerie dans leurs départements
respectifs.
Les Receveurs des Conseils de Régions, responsables de la gestion comptable des conseils
régionaux, du paiement des dépenses budgétaires et du recouvrement des recettes, ainsi que
de la tenue de leur comptabilité.
Les Receveurs des Finances, qui recouvrent les impôts, taxes et revenus de l'État, effectuent
la liquidation et la perception des droits et sont les comptables des collectivités publiques
locales.
Les Receveurs Municipaux, chargés de la gestion comptable des communes, du paiement des
dépenses budgétaires et du recouvrement des recettes municipales.
548 agents comptables chargés, en collaboration avec les receveurs des finances, de la
gestion comptable de 2092 établissements publics, agissant en tant que comptables payeurs
des dépenses budgétaires, recouvrant les recettes et tenant la comptabilité de ces
établissements.
D'autres intervenants au sein de la DGCPR incluent :
Les commissions des marchés, chargées d'examiner la régularité des procédures de passation
des marchés et de veiller à la sincérité et à la transparence de ces procédures.
Le Contrôle Général des Services Publics, responsable du contrôle supérieur des services de
l'État, des établissements publics et des collectivités locales, ainsi que de donner des avis sur
les mesures législatives ou réglementaires liées à l'organisation des services publics.
Le Contrôle Général des Finances (CGF), chargé du contrôle financier des services de l'État,
des établissements publics et des collectivités locales, et effectuant des enquêtes à caractère
financier.
Le Contrôle Général des Domaines de l'État et des Affaires Foncières, chargé du contrôle de la
gestion des biens meubles et immeubles de l'État et assurant le suivi auprès des collectivités
locales, établissements et entreprises publiques.
La cour des comptes, l'institution supérieure de contrôle des finances de l'État, des
collectivités locales et des établissements publics, disposant d'un pouvoir de juridiction sur
les comptables publics et d'un pouvoir de contrôle sur les ordonnateurs.
Les entités du secteur public (ESP) comprennent l'État, les collectivités locales et les établissements
publics soumis au code de la comptabilité publique, ainsi que d'autres organismes assujettis à une
comptabilité publique, avec des budgets liés à celui de l'État. Contrairement aux entreprises du
secteur privé, qui cherchent à réaliser des bénéfices, les ESP fournissent des biens et des services
publics, gérés et financés par l'État dans le but d'assurer une protection sociale et de préserver le
bien-être des citoyens. Ces entités ont des spécificités telles que leur rôle essentiel dans la reddition
de comptes, la performance publique, l'importance du budget, la nature des ressources et les
opérations sans contrepartie directe. Le budget de l'État est crucial pour traduire les orientations
politiques en termes financiers, reflétant l'effort financier consenti par l'État pour la gestion des
affaires publiques, défini par la loi de finances qui prévoit chaque année l'ensemble des ressources et
des charges de l'État, et arrête l'équilibre budgétaire conformément aux objectifs des programmes
prévus.
CHAP 1 PARTIE 1
Le budget de l'État est un document établi par le gouvernement contenant les prévisions des recettes
et dépenses publiques, voté annuellement par le parlement dans une loi de finances. Ce processus
est encadré par la constitution tunisienne et la loi organique du budget (LOB), qui définit les règles
d'élaboration du budget, tandis que le code de la comptabilité publique (CCP) détermine les règles
pratiques de son exécution. La loi de finances, acte législatif voté par le Parlement, autorise le pouvoir
exécutif à percevoir l'impôt et à engager des dépenses publiques, visant à prévoir et autoriser les
recettes et dépenses de l'État pour chaque année, définir les conditions de l'équilibre budgétaire et
financier, et arrêter le budget ainsi que faire un compte-rendu de son exécution.
A) Loi de finances initiale (LFI) Appelé aussi loi de finances/budget de l’État, elle répond aux premiers
et deuxièmes objectifs précités. La LFI est établie avant le début de l’année concernée (session
automne).
B) Lois de finances rectificatives (LFR) Appelé aussi collectif budgétaire, permet de modifier en cours
d'année les dispositions de la LFI (ex : changement de conjoncture).
C) Loi de règlement (LR) Appelé aussi Loi d’exécution, elle répond au 3 -ème objectif précité et sert à
constater les différences entre les résultats enregistrés et les prévisions après la fin de l'exercice.
Les recettes fiscales, telles que l'impôt sur le revenu, l'impôt sur les sociétés, la TVA.
Les recettes non fiscales, Revenus de la propriété (ex : location de la cité des sciences), vente des
biens et services de l'État, amendes, pénalités et confiscation.
Dons, Il s'agit des fonds octroyés volontairement par d'autres administrations publiques tunisiennes
ou étrangères, ou par des organisations internationales, destinés à être utilisés par les
administrations publiques ou l'État pour financer des projets spécifiques.
Dépense :
La LOB, établie en 1967 et révisée en 2004 et 2019, définit la structure des dépenses budgétaires de
l'État.
A)Selon la LOB de 2004 :(1) Les dépenses de fonctionnement (rémunérations publiques, dépenses de
gestion des imprévues, intérêts de la dette publique)
Selon la LOB de 2004, les dépenses sont classées en fonction de leur nature (investissements directs,
rémunérations publiques) et de leurs sources de financement (dépenses financées sur emprunts
extérieurs, dépenses financées sur fonds spéciaux de trésors).
B) Selon la LOB de 2019 La GBO, introduite en 2020, propose une approche axée sur les résultats
pour une gestion efficace des ressources publiques, elle vise à assurer une gestion financière saine, à
améliorer l'efficacité des politiques publiques et à renforcer le contrôle budgétaire.
C) Les crédits d'engagement et les crédits de paiement : Les crédits d'engagement permettent à
l'ordonnateur d'engager des dépenses sans décaisser les fonds de l'État dans l'année budgétaire.
Pour les dépenses d'investissement, ces crédits restent valides sans limite de temps. Les crédits de
paiement sont utilisés pour effectuer les paiements réels dans la limite des crédits d'engagement
correspondants. Les crédits de paiement non dépensés à la fin de l'exercice budgétaire sont annulés.
Ils sont créés pour utiliser des recettes spécifiques pour financer des programmes liés à ces recettes,
sans nécessiter d'allocation de crédits budgétaires de l'État. Ils sont alimentés par des contributions
volontaires pour soutenir des initiatives d'intérêt public. Ces comptes ne peuvent pas être financés
par des recettes fiscales. Par exemple, on trouve le Fonds de Garantie pour les Crédits à l’Habitat, le
Fonds National de Promotion de l’Artisanat et des Petits Métiers, ainsi que le Fonds Spécial de
Développement Agricole et de la Pêche.
II) Les grands principes budgétaires
A) Principes Classiques :
1. Unité :
Toutes les recettes et dépenses sont consignées dans un document unique.
2. Annualité :
Les autorisations de perception et de dépenses sont limitées à une année.
3. Universalité :
Le budget décrit l'ensemble des recettes et dépenses sans compensation entre elles.
4. Spécialisation :
Les dépenses sont affectées à des fins spécifiques et ne peuvent être utilisées autrement.
B) Nouveaux Principes :
1. Transparence :
Clarifie le rôle des structures étatiques, fournissant des informations sur le budget et sa performance.
2. Sincérité :
Interdit la sous-estimation des dépenses ou la surestimation des recettes, exigeant l'exactitude des
informations financières.
Le ministère des finances prépare, sous l’autorité du chef du gouvernement, le projet de loi
de finances de l’année conformément à un calendrier précis.
Avant fin juillet, le gouvernement présente les hypothèses et orientations budgétaires à l'ARP.
Le chef du gouvernement soumet le projet de loi de finances avec les documents requis avant
le 15 octobre.
L'ARP examine, discute et modifie le PLF, puis vote pour son adoption au plus tard le 10
décembre.
Exécution du budget
L'exécution débute après l'adoption par l'ARP, impliquant l'ouverture des crédits et la mise en
œuvre par les différentes administrations publiques.
Les opérations sont réalisées en suivant le principe de séparation des ordonnateurs et des
comptables, régies par la loi relative à la comptabilité publique (CCP).
Contrôle du budget
Trois institutions majeures assurent ce contrôle : le Contrôle Général des Finances, la Cour
des Comptes et le Parlement.
L’engagement : Acte juridique créant une obligation de dépense pour l'AP, respectant les
limites budgétaires.
Le paiement : Acte effectué par le comptable public pour libérer l'État de sa dette,
conformément à l'exécution du service fait.
La mise en recouvrement des recettes : Émission d'un ordre de recette (titre de perception)
contraignant le débiteur au paiement.
Régularité : Les actions conformes aux lois et aux budgets sont considérées comme
régulières, assurant ainsi la conformité avec le cadre préétabli du budget.
Centralisation des recettes : Toutes les recettes de l'État sont centralisées dans une caisse
unique pour financer toutes les dépenses, sans affectation spécifique.
Contrôle des recettes : Ce principe permet de contrôler l'utilisation de l'ensemble des
recettes de l'État pour assurer leur conformité aux priorités définies.
Condition de paiement : Les dépenses publiques ne sont payées qu'après la réalisation des
prestations correspondantes, vérifiée par l'ordonnateur.