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Chapitre 2: Le budget de l’Etat

Section 1: Notions de loi de fiances et de budget


Section 2: Contenu et structure des lois de finances
Section 3: Le cycle budgétaire

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Introduction
Les finances publiques de l’Etat sont conçues dans le cadre de lois de
finances. Ainsi, le budget de l’Etat est décidé dans la loi de finances.
La loi de finances passe par un cycle budgétaire en quatre étapes
principales : l’élaboration, l’adoption, l’exécution et le contrôle.
Section 1: Notions de loi de fiances et de budget
Dans la pratique, les termes de loi de finances et de budget sont utilisés de
manière identique, pour designer l’acte ou le document par lequel sont prévues
et autorisées les ressources et les charges de l’Etat ; Toutefois, il y’a une
différence entre les deux notions : le budget est la partie chiffrée de la loi de
finances, et la loi de finances est le cadre juridique du budget de l’Etat.
1- Définition de la loi de finances
La définition de la loi de finances est donnée par le premier article de la
LOLF qui stipule « La loi de finances détermine, pour chaque année budgétaire,
la nature, le montant et l'affectation de l'ensemble des ressources et des charges
de l'Etat, ainsi que l'équilibre budgétaire et financier qui en résulte. Elle tient
compte de la conjoncture économique et sociale qui prévaut au moment de sa
préparation, ainsi que des objectifs et des résultats des programmes qu'elle
détermine ».
2- Définition du budget
Le mot budget est d’origine français dérivée du mot “ bougette “, qui
signifie petit sac ou petite caisse ou on met de l’argent; ensuite, le mot budget
prend sa signification financière dans le monde anglo-saxon.
Le budget peut être défini comme étant « un acte, document politique,
juridique et financier, par lequel sont prévues et autorisées les recettes et les
dépenses annuelles de l’Etat.
3- Les types de loi de finances
Selon l’article 2 de la LOLF, sont réputées lois de finances:
- La loi de finances de l’année ;

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- Les lois de finances rectificatives ;
- La loi de règlement de la loi de finances.
3-1- La loi de finance de l’année
L’article 3 stipule: « La loi de finances de l'année prévoit, évalue, énonce et
autorise, pour chaque année budgétaire, l'ensemble des ressources-et des charges
de l'Etat, par référence à la programmation budgétaire prévue à l'article 5 …. ».
En effet, le budget est, d’abord, un acte de prévision des recettes et des
dépenses à effectuer pendant l’année prochaine.
Il est, également, un acte d’autorisation par lequel le parlement autorise le
gouvernement à effectuer les opérations de dépenses et de recettes publiques.
3-2- La loi de finances rectificative
La loi de finances rectificative intervient au cours de l’année pour modifier
les dispositions de la loi de finances de l’année (article 4 de la LOLF).
Elle est dans l’obligation de présenter des projets de lois de finances
rectificatives à chaque fois qu’il ya un changement majeur de la conjoncture
économique et financière, et donc des hypothèses économiques qui ont été à la
base de la loi de finances initiale, qui peuvent remettre en cause la sincérité
budgétaire. En effet, il peut y avoir plusieurs lois de finances rectificatives
pendant une année.
3-3- La loi de règlement de la loi de finances
La loi de règlement de la loi de finances constate le montant définitif des
encaissements de recettes et d’ordonnancement des dépenses d’une année
budgétaire et arrête le compte de résultat de l’année. En effet, cette loi de
règlement a pour vocation d’achever le cycle budgétaire commencé par la loi de
finances de l’année
La loi de règlement de la loi de finances peut, le cas échéant:
- Ratifier les crédits supplémentaires ouverts conformément aux dispositions de
l'article 60 de la LOLF, en cas nécessité impérieuse et imprévue d’intérêt
national;

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- Constater et autoriser à titre de régularisation les dépassements des crédits
ouverts et ouvrer les crédits nécessaires pour les régulariser tout en donnant les
justificatifs nécessaires;
- Et constater l'annulation des crédits n'ayant pas été consommés.
Le projet de loi de règlement de la loi de finances est déposé annuellement,
en priorité, sur le bureau de la Chambre des représentants, au plus tard, à la fin
du premier trimestre du deuxième exercice qui suit celui de l'exécution de la loi
de finances concernée (article 60 de la LOLF et l’article 76 de la constitution).
Le projet de loi de règlement de la loi de finances est accompagné:
- Du compte général de l'Etat appuyé du bilan et des autres états financiers,
ainsi que d'une évaluation des engagements hors bilan;
- D'une annexe relative aux crédits supplémentaires ouverts, accompagnée de
tous les justificatifs nécessaires, le cas échéant;
- Du rapport annuel de performance élaboré par le ministère chargé des finances.
Ce rapport constitue la synthèse et la consolidation des rapports de performance
élaborés par les départements ministériels et institutions;
- Du rapport sur les ressources affectées aux collectivités territoriales;
- Et du rapport d'audit de performance.
Section 2: Contenu et structure de la loi de finances
La loi de finances a une structure bipartie: 1ère partie et 2ème partie.
Elle présente, à titre prévisionnel, les ressources et les charges publiques de
l’Etat pour une année, ainsi que le solde budgétaire qui en résulte.
La présentation de la loi de finances suit une nomenclature budgétaire.
Par ailleurs, à la loi de finances, sont annexés plusieurs documents, en vue
d’améliorer l’information financière et renforcer la transparence.
1- Structure bipartie de la loi de finances
La loi de finances de l'année comprend deux parties.
° La première partie arrête les données générales de l'équilibre financier
et comporte:

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-L'autorisation de perception des recettes publiques et d'émission des
emprunts;
-Les dispositions relatives aux ressources publiques que la loi de finances
peut créer, modifier ou supprimer;
- Les dispositions relatives aux charges de l'Etat, aux services de l'Etat gérés
de manière autonome et aux comptes spéciaux du Trésor;
-Les dispositions relatives au recouvrement des créances publiques, au
contrôle de l'emploi des fonds publics et à la responsabilité pécuniaire et
personnelle des gestionnaires des services de l'Etat, le cas échéant;
-L'évaluation globale des recettes du budget général, des budgets des
services de l'Etat gérés de manière autonome et des catégories des comptes
spéciaux du Trésor;
-Les plafonds des charges du budget général, par titre, de l'ensemble des
budgets des services de l'Etat gérés de manière autonome groupées par
dépenses d'exploitation et dépenses d'investissement et des comptes spéciaux
du Trésor, par catégorie.
° La deuxième partie arrête:
-Par chapitre, les dépenses du budget général ;
-par service, les dépenses des services de l'Etat gérés de manière autonome;
-Et par compte, les dépenses des comptes spéciaux du Trésor.
2- Les ressources publiques de l’Etat
Les ressources de l'Etat comprennent:
- Les impôts et taxes;
- Le produit des amendes;
- Les rémunérations de services rendus et les redevances;
- Les fonds de concours, dons et legs;
- Les revenus du domaine de l'Etat;
- Le produit de cession des biens meubles et immeubles;

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- Le produit des exploitations, les redevances et les parts de bénéfices, ainsi que
les ressources et les contributions financières provenant des établissements et
entreprises publics;
- Les remboursements de prêts et avances et les intérêts y afférents;
- Le produit des emprunts;
- Les produits divers
Donc, on peut classer ces recettes en trois catégories:
- Les recettes fiscales: impôts et taxes (IR, IS, TVA, taxes de douane, …) ;
- Les recettes non fiscales (hors emprunts): revenus des domaines, amendes et
pénalités, revenus des monopoles et participations, dons et legs…);
- Les recettes d’emprunts: internes et externes, à cout terme et à moyens et long
terme.
3- Les charges publiques de l’Etat
Les charges de l'Etat comprennent:
- Les dépenses du budget général;
- Les dépenses des budgets des services de l'Etat gérés de manière autonome;
- Les dépenses des comptes spéciaux du Trésor.
4- La structure du budget de l’Etat
Le budget de l’Etat est structuré en trois composantes :
- Le budget général ;
- Les budgets des services de l’Etat gérés de manière autonome (SEGMA)
- Des comptes spéciaux du trésor
4-1- Le budget général de l’Etat (BGE)
Le budget général est composé de deux parties : la première partie
concerne les ressources, la seconde concerne les dépenses.
Les ressources du budget général sont les ressources sus indiquées
Les charges du budget général comprennent:
- Les dépenses de fonctionnement,
- Les dépenses d'investissement,

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- Et les dépenses relatives au service de la dette publique.
4-1-1- Les dépenses de fonctionnement
Elles comprennent:
- Les dotations des pouvoirs publics;
- Les dépenses de personnel et du matériel afférentes au fonctionnement des
services publics;
- Les dépenses diverses relatives à l'intervention de l'Etat notamment en matière
administrative, économique, sociale et culturelle et environnementale ;
- Les dépenses relatives à l'exécution des arrêts et décisions judiciaires
prononcés à l'encontre de l'Etat;
- Les dépenses de la dette viagère;
- Les dépenses relatives aux charges communes;
- Les dépenses relatives aux remboursements, dégrèvements et restitutions,
fiscaux;
- Les dépenses imprévues et les dotations provisionnelles
4-1-2- Les dépenses d'investissement
Elles sont destinées, principalement, à la réalisation des plans de
développement stratégiques et des programmes pluriannuels en vue de la
préservation, la reconstitution ou l'accroissement du patrimoine national: routes,
les hôpitaux, les constructions, les terrains, les véhicules…
Les dépenses d’investissement sont les dépenses présentant un caractère
immobilisable au sens de la comptabilité générale.
4-1-3- Les dépenses de la dette
Les dépenses relatives au service de la dette publique comprennent les
remboursements de la dette publique (amortissement de la dette), ainsi que les
frais afférents à sa rémunération tels que les intérêts et les commissions.
4-2- Les budgets des services le l’Etat gérés de manière autonome
(SEGMA)

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Les services de l'Etat gérés de manière autonome sont des services de
l'Etat, non dotés de la personnalité morale, dont certaines dépenses, non
imputées sur les crédits du budget général, sont couvertes par des ressources
propres. L'activité de ces services doit tendre essentiellement à produire des
biens ou à rendre des services donnant lieu à rémunération. Par exemple : centre
régional d’investissement, centre hospitalier.
Les SEGMA sont créés et supprimés par la loi de finances. Cette loi
prévoit les recettes de ces services et fixe le montant maximum des dépenses qui
peuvent être imputées sur les budgets desdits services. La loi de finances de
2020 a crée un nouveau SEGMA et supprimé 6 SEGMA, pour ramener leur
nombre à 199 SEGMA.
Le budget de chaque service de l'Etat géré de manière autonome comprend
une partie relative aux recettes et aux dépenses d'exploitation et, le cas échéant,
une deuxième partie concernant les dépenses d'investissement et les ressources
affectées à ces dépenses.
L'insuffisance des recettes d'exploitation est compensée par le versement
d'une subvention d'équilibre à partir des crédits de fonctionnement du budget
général. De même, l’insuffisance des recettes propres affectées aux dépenses
d'investissement est compensée par une subvention d'équilibre à partir des
crédits d’investissement du budget général.
L'excédent éventuel des recettes d'exploitation sur les dépenses est affecté
au financement des dépenses d'investissement, le cas échéant.
L'excédent des recettes réalisées sur les paiements effectués est reporté
d'année en année.
4-3- Les comptes spéciaux du trésor
Les comptes spéciaux du Trésor ont pour objet :
- Soit de décrire des opérations qui, en raison de leur spécialisation ou d'un
lien de cause à effet réciproque entre la recette et la dépense, ne peuvent
être cornmodément incluses dans le cadre du budget général ;

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- Soit de décrire des opérations en conservant leur spécificité et en assurant
leur continuité d'une année budgétaire sur l'autre;

- Soit de garder trace, sans distinction d'année budgétaire, d'opérations qui


se poursuivent pendant plus d'une année.
Les comptes spéciaux du trésor (CST) sont crées par la loi de finances dans
cinq catégories:
- Les comptes d'affectation spéciale qui retracent les recettes affectées au
financement d'une catégorie déterminée de dépenses et l'emploi donné à ces
recettes.
- Les comptes d'adhésion aux organismes internationaux qui décrivent les
versements et les remboursements au titre de la participation du Maroc aux
organismes internationaux.
- Les comptes de financement qui décrivent les versements sous forme de prêts
de durée supérieure à 2 ans, ou d'avances remboursables de durée inférieure ou
égale à 2 ans, effectués par l'Etat sur les ressources du Trésor et accordés pour
des raisons d'intérêt public.
- Les comptes d'opérations monétaires qui décrivent les mouvements de fonds
d'origine monétaire.
- Les comptes de dépenses sur dotation qui retracent des opérations relatives à
une catégorie spéciale de dépenses dont le financement est assuré par des
dotations du budget général.

A titre d’exemple, la loi de finances 2020, a crée un nouveau compte


d’affectation spéciale intitulé « Fonds d’appui au financement de
l’entrepreneuriat ».
Ce compte concerne des opérations d’appui au financement de
l’entrepreneuriat à travers les dispositifs de garantie, de financement, de capital
investissement et d’assistance technique, mis en place par l’Etat au profit des

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très petites entreprises, des petites et moyennes entreprises, des jeunes porteurs
de projets et jeunes entreprises innovantes et des auto-entrepreneurs.

Ce compte retracera :

Au crédit (recettes) :

- Les versements du budget général ;

- Les contributions des établissements de crédits et organismes assimilés, dans


un cadre conventionnel ;

- Les contributions des collectivités territoriales, dans un cadre conventionnel;

- Les versements, dans un cadre conventionnel, des établissements et entreprises


publics ;

- Les contributions des organisations et institutions internationales ;

- Les dons et legs ;

- Les recettes diverses.

Au débit (dépenses):

- Les versements, dans un cadre conventionnel, au profit de la Caisse centrale de


garantie au titre des dispositifs de garantie ;

- Les versements, dans un cadre conventionnel, au profit de la Caisse centrale de


garantie et à tout autre établissement public ou organisme public ou privé au
titre des dispositifs de financement, de capital investissement et d’assistance
technique ;

- Les dépenses afférentes aux études d’expertise et d’assistance technique liées à


l’appui au financement de l’entrepreneuriat ;
- Les versements au budget général.
De même, la loi de finances a supprimé deux CST et le nombre des CST
est devenu 66.

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Toutefois, en cas d'urgence et de nécessité impérieuse et imprévue, des
comptes spéciaux du Trésor peuvent être créés, en cours d'année budgétaire, par
décrets, conformément à l'article 70 de la Constitution. Les commissions
parlementaires chargées des finances en sont préalablement informées. Ces
décrets doivent être soumis au Parlement pour ratification dans la plus prochaine
loi de finances.
5- La nouvelle nomenclature budgétaire
Avec l’adoption de la LOLF n°130-13, une dynamique de modernisation de
la gestion publique a été lancée. Cette dynamique a induit une évolution du
cadre budgétaire à travers, notamment la mise en place du budget programme
axé sur la performance.
Cette transformation du cadre budgétaire a impliqué une refonte de la
nomenclature budgétaire en passant d’une présentation par nature de la dépense
à une présentation programmatique orientée vers la destination de la dépense
avec une mise en exergue de la dimension régionale. Ainsi :
- Les dépenses du budget général sont présentées, à l'intérieur des titres, par
chapitres, subdivisés en programmes, régions et projets ou actions ;
- Les dépenses des services de l'Etat gérés de manière autonomes sont
présentées, à l'intérieur de chaque chapitre, dans un programme et, le cas
échéant, dans des programmes subdivisés en régions et projets ou actions.
- Et Les dépenses des comptes d'affectation spéciale sont présentées dans
un programme et, le cas échéant, dans des programmes subdivisés en
régions et projets ou actions.
Cette présentation est faite dans les morasses budgétaires.

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Présentation par nature de la dépense Présentation par destination de la dépense

Titre titre

chapitre chapitre

Article programme

région
paragraphe

Lignes projet/ action

Un programme est un ensemble cohérent de projets ou d’actions, auquel

sont associés des objectifs définis en fonction de finalités d’intérêt général, ainsi
que des indicateurs chiffrés permettant de mesurer les résultats escomptés qui
feront l’objet d’une évaluation en vue de s’assurer des conditions d’efficacité,
d’efficience et de qualité liées aux réalisations.
Un projet ou une action est un ensemble d’activités et de chantiers réalisés
dans le but de répondre à un ensemble de besoins définis. Le projet ou l’action
est divisé en lignes dans le budget montrant la nature économique des dépenses
afférentes aux activités et opérations entreprises.
La déclinaison des projets ou actions en lignes est présentée dans le projet
de loi de règlement de la loi de finances soumis au Parlement. La ligne
renseigne sur la nature économique de la dépense.
6- Le solde budgétaire
Le solde budgétaire prévisionnel est la différence entre les ressources hors
produits des emprunts, et les charges hors dépenses relatives aux amortissements
de la dette à moyen et long terme, (Article 9 de la LOLF). Il est dit excédent
budgétaire lorsque les ressources dépassent les charges et déficit budgétaire
lorsque les ressources sont inférieures aux charges.

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7- Les annexes de la loi de finances de l’année
Les annexes de la loi de finances sont (article 48 de la LOLF):
- (1) Note de présentation de la loi de finances comportant des données
concernant les investissements du budget général ainsi que les impacts
financiers et économiques des dispositions fiscales et douanières proposées;
- (2) Rapport économique et financier;
- (3) Rapport sur les établissements et entreprises publics ;
- (4) Rapport sur les services de l'Etat gérés de manière autonome;
- (5) Rapport sur les comptes spéciaux du Trésor;
- (6) Rapport sur les dépenses fiscales ;
- (7) Rapport sur la dette publique;
- (8) Rapport sur le budget axé sur les résultats tenant compte de l'aspect genre;
- (9) Rapport sur les ressources humaines ;
- (10) Rapport sur la compensation ;
- (II) Note sur les dépenses relatives aux charges communes ;
- (12) Rapport sur le foncier public mobilisé pour l'investissement ;
- (13) Note sur la répartition régionale de l'investissement.
- Le projet de loi de finances de l'année peut être également accompagné d'un
rapport sur les comptes consolidés du secteur public.
Section 3: Le cycle budgétaire
Le cycle budgétaire est basé sur la règle des quatre temps alternés;
En effet, quatre grandes étapes marquent le cycle budgétaire: la préparation,
l’examen et le vote, l’exécution et, en fin, le contrôle de l’exécution.
1- La règle des quatre temps alternés
Le cycle budgétaire est basé sur une règle classique, appelée règle des
quatre temps alternés qui décrit les rôles respectifs de l’exécutif (gouvernement)
et du législatif tout au long du cycle budgétaire. Ainsi, les quatre temps se
présentent ainsi:
- La préparation du budget relève du pouvoir exécutif;

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- Le vote revient au pouvoir législatif qui autorise la perception de l’impôt
et des autres ressources et la réalisation des dépenses;
- L’exécutif se charge de l’exécution du budget;
- En fin, le contrôle est assuré, à postériori par le pouvoir législatif.
La nouvelle LOLF a apporté une nouveauté en matière du cycle budgétaire,
en altérant ainsi, la portée de cette règle des quatre temps alternés. Désormais, le
parlement est associé dés la phase de préparation du budget.
L’article 47 de la LOLF dispose « le ministre chargé des finances expose,
avant le 31 juillet, aux commissions des finances du Parlement, le cadre général
de préparation du projet de loi de finances de l’année suivante, à savoir :
- L’évolution de l’économie nationale ;
- L’état d’avancement de l’exécution de la loi de finances en cours à la date du
30 juin;
- Les données relatives à la politique économique et financière ;
- La programmation budgétaire triennale globale.
Ledit exposé donne lieu à un débat sans vote ».
2- Processus d’élaboration du PLF
Le processus de préparation du projet de loi de finances de l’année passe
par les étapes suivantes :
- Avant le 15 mars, le Chef du gouvernement invite par circulaire, les
ordonnateurs à établir leurs propositions de programmations budgétaires
triennales assorties d’objectifs et d’indicateurs de performance;
- Avant le 15 mai, lesdites propositions sont examinées en commissions de
programmation et de performance;
- Avant le 15 juillet, le ministre chargé des finances expose, en Conseil du
gouvernement, l’état d’avancement de l’exécution de la loi de finances en cours
et présente la programmation triennale des ressources et des charges de l’Etat
ainsi que les grandes lignes du projet de loi de finances de l’année suivante;

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- Avant le 31 juillet, le ministre chargé des finances expose devant les
commissions des finances du Parlement, le cadre général de préparation du
projet de loi de finances de l'année suivante. Cet exposé comporte aussi
l'évolution de l'économie nationale, l'état d'avancement de l'exécution de la loi
de finances en cours à la date du 30 juin, les données relatives à la politique
économique et financière et la programmation budgétaire triennale globale.
- Invitation, par circulaire du Chef du gouvernement, des ordonnateurs à établir
leurs propositions de recettes et de dépenses pour l’année budgétaire suivante;
- Septembre-début octobre: Centralisation et examen des propositions des
départements ministériels en particulier en ce qui concerne les recettes, les
dépenses, les projets de performance dans le cadre des commissions budgétaires
et montage du projet de loi de finances et des documents qui l’accompagnent;
- Début octobre : Suivi de l’adoption des orientations générales du projet de loi
de finances de l’année au conseil des ministres ensuite au conseil du
gouvernement ;
- Le 20 octobre : dépôt du projet de loi de finances de l’année au bureau de la
chambre des représentants ;
3- Processus d’adoption du PLF
- Les 30 jours suivants le dépôt du projet : La Chambre des représentants se
prononce sur le projet de loi de finances de l'année ;
- Les 22 jours suivants le vote du projet par la chambre des représentants ou
l’expiration du délai imparti : le Gouvernement saisit la Chambre des conseillers
qui se prononce sur le projet ;
- Les 6 jours suivants le vote du projet par la chambre des conseillers ou
l’expiration du délai imparti : Adoption finale du projet de loi de finances par la
chambre des représentants dans le cadre de la deuxième lecture.
Une fois le PLF est adopté par le parlement, ou après décision du conseil
constitutionnel, en cas de sa soumission au dit conseil, il devient une loi qui est
promulguée au bulletin officiel, pour être appliquéé au début de l’année.

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Si au 31 décembre, la loi de finances de l'année n'est pas votée ou n'est pas
promulguée, le gouvernement ouvre, par décret, les crédits nécessaires à la
marche des services publics et à l'exercice de leur mission, en fonction des
propositions budgétaires soumises à approbation. Dans ce cas, les recettes
continuent à être perçues conformément aux dispositions législatives et
réglementaires en vigueur les concernant à l'exception, toutefois, des recettes
dont la suppression est proposée dans le projet de loi de finances. Quant à celles
pour lesquelles ledit projet prévoit une diminution de taux, elles seront perçues
au nouveau taux proposé.
3- L’exécution de la loi de finances
L’exécution du budget s’opère conformément aux normes et règles de la
comptabilité publique, régie par le Décret Royal n° 330-66 (10 moharrem 1387)
(21 avril 1967) portant règlement général de comptabilité publique telle qu’il a
été modifié et complété.
L’exécution administrative et comptable du budget de l’Etat est assurée par
deux catégories d’agents publics, les ordonnateurs et les comptables, dont les
taches sont séparées et complémentaires.
Le principe de séparation entre les ordonnateurs et les comptables publics
est très ancien.
L’ordonnateur public de recettes et de dépenses est toute personne ayant
qualité au nom d'un organisme public pour engager, constater, liquider ou
ordonner soit le recouvrement d'une créance, soit le paiement d'une dette.
Le comptable public est tout fonctionnaire ou agent ayant qualité pour
exécuter au nom d'un organisme public des opérations de recettes, de dépenses
ou de maniement de titres.
4- Le contrôle de l’exécution de la loi de finances
Il convient de distinguer entre:
- Les contrôles internes, qui sont exercés, en interne, par des organes
relevant de l’administration: CED, comptables publics, IGF, IGAT, IGM;

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- Et les contrôles externes, exercés par des organes externes à
l’administration: les juridictions financières, le parlement, la société.

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