Vous êtes sur la page 1sur 33

Finances Publiques

2ème Partie
Filière : Economie et Gestion
S4
Chapitre 1: Les grands principes du
droit budgétaire
Les grands principes du droit
budgétaire sont les règles
relatives à la présentation et à
l’exécution du budget. Ils sont
considérés comme nécessaires
à une bonne gestion des
Finances Publiques (FP)
2
Chapitre 1: Les grands principes du
droit budgétaire
P1: Principe de l’annualité budgétaire
Le budget est voté pour un an. Les autorisations de
recettes et de dépenses votées par le parlement,
dans le cadre de la loi de finances de l’année, ne sont
valables que pour une année (durée de l’exercice).
L’exécution du budget doit se dérouler au cours de
l’année pour laquelle le budget a été voté.
* Il faut que l’Etat soit obligé de recouvrer les
ressources inscrites au budget;
* Toute autorisation de dépense s’exprime dans le
budget par ce que l’on appelle « ouverture de crédit »

3
Chapitre 1: Les grands principes du
droit budgétaire

* Une application stricte du principe d’annualité


budgétaire nuirait à la souplesse nécessaire aux
activités de l’Etat et à une gestion pluriannuelle.
Exceptions:
- Les reports de crédit
- Les autorisations d’engagement

4
Chapitre 1: Les grands principes du
droit budgétaire
P2: Principe de l’unité budgétaire
Toutes les dépenses et toutes les recettes de l’Etat
doivent figurer dans un document unique soumis
à l’approbation du Parlement.

* Le parlement devrait être en mesure d’assurer


son arbitrage

* Nécessité de savoir si le budget est en équilibre

5
Chapitre 1: Les grands principes du
droit budgétaire

* Le principe classique de l’unité a été remis en


cause lorsque l’Etat à côté de ses fonctions
traditionnelles a pris en charge des activités à
caractère industriel et commercial.
Dérogations au principe:
- Les SEGMA
- Les CST

6
Chapitre 1: Les grands principes du
droit budgétaire
P3: Principe de l’universalité budgétaire
Les recettes et les dépenses de l’Etat doivent être
inscrites au budget de l’Etat de façon séparée.
Ce principe comporte deux règles d’application:
- La règle du produit brut: toutes les recettes et
toutes les dépenses de l’Etat doivent être
inscrites dans le budget, sans présenter
uniquement leur solde.
- La règle de non-affectation: cette règle interdit
qu’une recette budgétairement autorisée soit
affectée à une dépense prédéterminée.

7
Chapitre 1: Les grands principes du
droit budgétaire

* La règle d’universalité budgétaire incite les


services à dépenser tous leurs crédits et ne
permet pas de vérifier la rentabilité des services
rendus.
Dérogations au principe:
- La procédure de fonds de concours
- Affectation des recettes à un fonds spécial de
trésor

8
Chapitre 1: Les grands principes du
droit budgétaire
P4: Principe de la spécialité budgétaire
Les dépenses sont destinées à une fin spécifique
et ne peuvent être utilisée à d’autres fins.
* Les crédits ouverts sont spécialisés par parties,
par titre et par chapitres.
Dérogation au principe:
- Le virement
- Les crédits globaux

9
Chapitre 2: Les notions de loi de
finances et de budget
La loi de finances: détermine la nature, le montant
et l’affectation des ressources et des charges de
l’Etat, compte tenue d’un équilibre économique et
financier qu’elles définissent.
La loi de finances de l’année: prévoit et autorise
pour chaque année civile l’ensemble des
ressources et des charges de l’Etat.
La loi de finances rectificative: intervient en cours
d’année pour modifier la détermination des
charges et des ressources qui avaient été
établies initialement par la loi de finances
annuelle.
10
Chapitre 2: Les notions de loi de
finances et de budget

La loi de règlement: constate les résultats


financiers de chaque année civile et approuve les
différences entre les résultats et les prévisions de
la loi de finances de l’année, complétée, le cas
échéant, par ses lois rectificatives.
Le budget: c’est la partie comptable de la loi de
finances.

11
Chapitre 2: Les notions de loi de
finances et de budget

Contenu de la loi de finances


La LF se présente comme un ensemble de
comptes. Elle est divisée en 2 parties:
Première partie: réservée aux données générales
de l’équilibre financier
- Dispositions relatives aux recettes publiques
- Dispositions relatives aux charges
- Dispositions relatives à l’équilibre financier

12
Chapitre 2: Les notions de loi de
finances et de budget
Deuxième partie: concerne les moyens des
services et elle a une portée analytique
- Arrête par ministère les dépenses du budget
général de l’Etat
- Autorise les opérations des budgets des SEGMA
- Autorise les opérations de chaque catégorie de
comptes spéciaux

13
Chapitre 2: Les notions de loi de
finances et de budget
Le budget général: comprend les ressources et
les dépenses de l’Etat.
Ressources:
* Recettes fiscales (environ 218,5 milliards en
2018)
- Impôts directs et taxes assimilées (97,7)
- Impôts indirects (93,5)
- Droits de douane (9,7)
- Droits d’enregistrement et de timbres (17,5)

14
Chapitre 2: Les notions de loi de
finances et de budget

* Recettes non fiscales (environ 16,5 milliards en


2018)
- Produits des cessions des participations de l’Etat
- Produits de monopoles, d’exploitation et des
participations financières de l’Etat
- Revenus du domaine de l’Etat
- Dons et legs

15
Chapitre 2: Les notions de loi de
finances et de budget

Dépenses:
* Dépenses de fonctionnement (environ 196
milliards en 2018)
* Dépenses d’investissement (68,2 milliards)
* Dépenses de la dette (Intérêts + Amortissement)

16
Chapitre 2: Les notions de loi de
finances et de budget
Le budget des SEGMA
Les SEGMA (Articles 21 à 24 de la LOLF) ne sont pas dotés de la
personnalité morale et dont les dépenses, non imputées sur les
crédits du BG, sont couvertes par des ressources propres. Ces
services sont dotés de budgets autonomes.
- La création d’un SEGMA est conditionnée par la justification de
l’ensemble de ressources propres provenant de la rémunération
de biens ou services rendus
- Les ressources propres doivent représenter, à compter de la
3ème année budgétaire suivant la création des dits services au
moins 30% de l’ensemble de leurs ressources autorisées au titre
de la loi de finances de ladite année, et ce pour les SEGMA
crées à partir du 1er Janvier 2016.
- Il est interdit d’imputer au budget d’un SEGMA les dépenses de
personnel

17
Chapitre 2: Les notions de loi de
finances et de budget
Le Budget des Comptes Spéciaux du Trésor
Les CST sont des comptes budgétisés dans la LF
mais dotés d’une individualité budgétaire. Il s’agit
d’une mise hors budget de certains services
justifiée par l’idée qu’il est inutile de les faire
apparaitre dans le budget annuel en raison de
leur caractère exceptionnel ou provisoire.
- Comptes d’affectation spéciale (retracent des
opérations de dépense par nature mais financées
au moyen de ressources particulières)

18
Chapitre 2: Les notions de loi de
finances et de budget
- Les comptes d’adhésion aux organismes
internationaux (décrivent les versements et les
règlements au titre de la participation du Maroc aux
organismes internationaux)
- Les comptes d’opérations monétaires (enregistrent
les opérations de recette et de dépenses à caractère
monétaire)
- Les comptes de financement (décrivent les
versements sous forme de prêts faits par l’Etat sur les
ressources du trésor et accordés pour des raisons
d’intérêt public, ces prêts sont supérieurs à 2 ans et
sont productifs d’intérêt)

19
Chapitre 3: La procédure budgétaire
1/ Elaboration du PLF
1.1 Les acteurs de la préparation
- Le ministre des finances et ses services (Direction du
budget, Direction des études et prévisions,
Administration des douanes et impôts indirects,
Direction générale des impôts, Direction du trésor et
des finances extérieurs)
- Les ministres dépensiers
(La loi de finances de l’année est élaborée par
référence à une programmation budgétaire triennale
actualisée chaque année en vue de l’adapter à
l’évolution de la conjoncture financière, économique
et sociale du pays. (Article 5 de la LOLF)

20
Chapitre 3: La procédure budgétaire
1.2 Les phases d’élaboration
* Cadre de référence
- Les hautes orientations et instructions royales
- Les orientations du plan de développement
économique et social du gouvernement
A) Cadrage général des perspectives budgétaire
Dans cette phase, essentiellement interne au MF,
la direction du budget parvient à élaborer une «
esquisse budgétaire » qui permettra au chef du
gouvernement d’adresser une lettre de cadrage à
chacun des ministres dépensiers.

21
Chapitre 3: La procédure budgétaire

* Fixation de la politique budgétaire du


gouvernement;
* Fixation des directives du CG pour les demandes
de crédits des ministres dépensiers;
* Organisation de la négociation budgétaire.

22
Chapitre 3: La procédure budgétaire
B) La négociation contradictoire du plafond de
dépense de chaque ministère
* Conférences budgétaires
* Les arbitrages
* Les lettres plafonds
C) La mise au point détaillée du PLF
* Mise au point définitive des recettes et dépenses
* Approbation par le conseil des ministres et le
conseil du gouvernement.

23
Chapitre 3: La procédure budgétaire
2/ Adoption du PLF
2.1Le ministre des finances expose aux
commissions des finances du parlement le cadre
général de préparation du PLF de l’année
suivante:
- Evolution de l’économie nationale
- Etat d’avancement de l’exécution de la LF en
cours à la date du 30 juin
- Les données relatives à la politique économique
et financière

24
Chapitre 3: La procédure budgétaire
2.2 Le PLF de l’année est déposé sur le bureau de
la chambre des représentants (CR), au plus tard
le 20 octobre de l’année en cours (Article 48 de la
LOLF). Il est accompagné de plusieurs
documents:
- Note de présentation de la LF
- Rapport économique et financier
- Rapport sur les établissements et entreprises
publics
- Rapport sur la dette publique
- …

25
Chapitre 3: La procédure budgétaire
* Le PLF est immédiatement soumis à l’examen de
la commission chargée des finances (CF) de la
CR

* Débat général + Discussion des articles du PLF

* La constitution donne aux représentants et au


gouvernement le droit d’amendement

26
Chapitre 3: La procédure budgétaire
2.3 Vote du PLF au sein de la CF
2.4 Vote du PLF en séance plénière
- La CR se prononce sur le PLF de l’année dans
un délai de (30 jours) suivant la date de son
dépôt (Article 49 de la LOLF)
- Dès le vote du projet ou à l’expiration du délai
prévu à l’alinéa précédent, le gouvernement saisit
la chambre des conseillers (CC) du texte adopté
ou du texte qu’il a initialement présenté, modifié,
le cas échéant, par les amendements votés par la
CR et accepté par lui (Article 49 de la LOLF)

27
Chapitre 3: La procédure budgétaire

- La CC se prononce sur le PLF dans un délai de


22 jours suivant sa saisine
- La CR examine les amendements votés par la
CC et adopte en dernier ressort le PLF dans un
délai n’excédant pas 6 jours
* Traditionnellement, ce sont les articles relatifs aux
recettes qui suscitent un grand intérêt pour les
parlementaires.

28
Chapitre 3: La procédure budgétaire
3/ Exécution de la LF
3.1 Les acteurs de l’exécution de la LF
• Les ordonnateurs: prescrivent l’exécution des
recettes et des dépenses. A cet effet, ils
constatent les droits des organismes publics,
liquident les recettes, engagent et liquident les
dépenses
• Les comptables publics: fonctionnaires ou agents
ayant qualité pour exécuter au nom d’un
organisme public des opérations de recette, de
dépense ou de maniement des titres.

29
Chapitre 3: La procédure budgétaire
L’exécution des budgets publics est gouvernée par
le principe de séparation des ordonnateurs et des
comptables (les activités d’exécution du budget
sont nettement séparées et confiées à des
agents distincts). Cela a pour conséquence
d’entrainer:
- Deux comptabilités dont le rapprochement
permet de déjouer les anomalies
- Deux responsabilités distinctes

30
Chapitre 3: La procédure budgétaire
3.2 Exécution des dépenses
A) L’engagement: acte juridique et comptable par
lequel un organisme public crée ou constate à
son encontre une obligation de laquelle résultera
une charge.
- L’engagement juridique résulte d’un acte juridique
- L’engagement comptable (affectation de crédits
budgétaires à la réalisation d’une dépense
particulière).

31
Chapitre 3: La procédure budgétaire
B) La liquidation: déterminer le montant exacte de
la dette de l’Etat ou d’un organisme public. Elle
doit être effectuée après constatation du service
fait
C) L’ordonnancement: acte administratif donnant
l’ordre de payer la dette de l’organisme public
D) Le paiement: acte par lequel l’organisme public
se libère de sa dette. Le paiement relève de la
responsabilité exclusive du comptable

32
Chapitre 3: La procédure budgétaire
3.3 Exécution des recettes
A) L’émission des titres de recettes
- Constater les droits au profit de l’Etat: vérifier
l’existence de droits de créance au profit de l’Etat
- La liquidation du droit (de la créance): déterminer le
montant de la dette des redevables
B) Mise en recouvrement
Emettre un ordre de recettes en vertu duquel le
comptable pourra recouvrer la créance
C) Le recouvrement: les comptables sont chargés du
recouvrement des ordres de recettes qui leur sont
remis par les ordonnateurs.

33

Vous aimerez peut-être aussi