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Partie 3 : Gestion des

ressources financières (GRF)

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Chapitre 1 : Concepts de base de la finance publique

I. Principes des finances publiques


En plus des principes classiques des finances publiques, la loi organique relative à la loi de
finances (LOF) a introduit un nouveau principe relatif à la sincérité. Ces principes sont en
nombre de cinq et se présentent comme suit :

▪ Annualité : Le principe de l’annualité vise à obliger le gouvernement à se présenter


devant le Parlement de façon périodique afin de confirmer les autorisations qui lui sont
accordées pour lever des fonds publics et rendre compte de l’usage qui en a été fait.
L’année budgétaire commence le 1er janvier et se termine le 31 décembre de la même
année.
▪ Unité : Le principe de l’unité du budget répond à l’exigence de l’appareil législatif de
voir l’ensemble des recettes et des dépenses de l’Etat groupées dans un document
unique de façon à lui permettre d’avoir une vision précise et globale de la situation des
finances publiques.
▪ Universalité : Le principe de l’universalité exige que les ressources et les charges
soient comptabilisées chacune de son côté de façon à ce qu’il n’y ait pas de
compensation entre les recettes et les dépenses.
Ce principe a également pour conséquence la non affectation des recettes aux
dépenses, en vertu duquel les recettes définies ne devraient pas être affectées à la
couverture de dépenses déterminées. Ainsi, l’ensemble des recettes devrait servir à la
couverture de l’ensemble des dépenses.
▪ Spécialité : Ce principe procède du souci du Parlement de ne pas conférer à
l’autorisation de dépenses consentie au Gouvernement un caractère absolu, permettant
à ce dernier de disposer des crédits ouverts en toute liberté. Cette autorisation est liée à
l’obligation d’affecter ces fonds à la couverture de dépenses déterminées.
▪ Sincérité : Le principe de la sincérité renvoie à la sincérité budgétaire et à la sincérité
comptable :

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- Sincérité budgétaire : La sincérité budgétaire exige la pertinence des hypothèses qui
président à la préparation de la loi de finances, et la présentation sincère au niveau de
la loi de finances de l'ensemble des ressources et des charges de l'État. Dans le même
sens, la sincérité budgétaire sollicite l’engagement de procéder à la présentation des
lois de finances rectificatives en cas de modifications significatives des priorités et des
hypothèses de la loi de finances.
- Sincérité comptable : comptables publics sont chargés de veiller au respect des
principes et des règles comptables en s’assurant notamment de la sincérité des
enregistrements comptables et du respect des procédures et de la qualité des comptes
publics. En outre, La cour des comptes certifie la régularité, la sincérité et la fidélité
des comptes de l’Etat.

II. Le budget de l’Etat :


A. Les composantes du budget de l’Etat :
Le budget de l’Etat est l’instrument qui permet au Gouvernement, élu par les citoyens lors des
élections législatives, de mettre en œuvre son programme économique, social et
environnemental. C’est le support à travers lequel sont autorisées, chaque année budgétaire et
qui correspond à l’année civile, les prévisions des recettes et des dépenses de l’Etat. Le budget
de l’Etat comprend :
1. Le Budget Général : Il constitue la principale composante du budget de l’État, qui
comporte l’ensemble des recettes et des dépenses des Ministères et des Institutions tels
que :

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2. Les Comptes Spéciaux du Trésor (CST): Au nombre de 69 comptes au titre du
Projet de Loi de Finances 2024, ils ont comme objectif de décrire les opérations
financières caractérisées par un lien de cause à effet réciproque entre les recettes et les
dépenses, pour la continuité des opérations d’une année budgétaire à l’autre, ou qui se
poursuivent pendant plus d’une année, et ce en dérogation au principe budgétaire
d’universalité stipulant que l’ensemble des recettes publiques doit financer l’ensemble
des dépenses et également au principe de l’annualité budgétaire.
A titre d’exemple :

3. Les Services de l’Etat Gérés de Manière Autonome (SEGMA) : Au nombre de 171


services au titre du Projet de Loi de Finances 2024, ils bénéficient d’une autonomie
financière, du fait qu’ils offrent des prestations de services et/ou des produits donnant
lieu à une rémunération fixée par voie réglementaire.
A titre d’exemple :

❑ La Loi de Finances est un document juridique qui traduit l’autorisation donnée par le
Parlement au Gouvernement, pour exécuter le Budget de l’Etat dans le cadre de la
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mise en œuvre des politiques publiques, selon des prévisions chiffrées de recettes et de
dépenses. Ce document juridique est composé de deux parties :

B. Les étapes du processus budgétaire :

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III. Processus de la gestion financière de l’Etat

A. Textes de référence :
▪ Le décret Royal n° 330-66 du 10 Moharrem 1387 (21/04/1967), portant règlement de
la comptabilité publique ;
▪ Le décret n° 2.07.1235 du 05 Kaada 1429 (04 Novembre 2008) relatif au contrôle des
dépenses de l’état ;

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▪ Le décret n°2-12-349 du 08 Joumada I 1434 (20 Mars 2013) relatif aux marchés
publics.
▪ Arrêté du ministre de l’économie et des finances n°3528-18 du 14 rabii I 1440 (22
novembre 2018) fixant la nomenclature des pièces justificatifs des propositions
d’engagements et de paiement des dépenses de biens et services de l’Etat.

B. Processus de la gestion financière de l’Etat

Gestion budgétaire

• Planification et programmation budgétaire


• Gestion des crédits

Exécution de la dépense

• Élaboration du PPM
• Lancement des Appels d’offres
• Engagement des dépenses
• Liquidation
• Ordonnancement

Gestion comptable

• Comptabilité administrative
• Comptabilité matérielle

1. Gestion budgétaire :
a. Planification et programmation budgétaire
La phase de la planification budgétaire est l’étape à travers laquelle l’administration
réalise un diagnostic sur son organisation pour définir ses besoins et arrête les axes
stratégiques de son intervention pour établir son budget programme.
▪ Budget programme
Document budgétaire présentant les crédits en fonction des actions et missions à réaliser,
par opposition à la présentation administrative classique selon laquelle les crédits sont
présentés selon les services destinataires.
b. Gestion des crédits
- Crédits délégués : Ce sont des ressources financières, sous forme de ligne de crédit
ouvert, mise à la disposition des sous ordonnateurs et sur lesquelles ils peuvent
engager, ordonnancier des dépenses.
- Virement des crédits : Mouvement de crédits entre articles, paragraphes et lignes à
l'intérieur d'un même chapitre. Les virements qui constituent une dérogation au
principe de la spécialité des crédits sont autorisés par le ministre des finances.

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- Report de crédits : Possibilité d'ajouter aux dotations de l'année budgétaire suivante,
les crédits de paiement ouverts au titre des dépenses d'investissement et non utilisés au
cours de l'exercice écoulé.
- Consolidation : Transformer les crédits d’engagement (visés en tant que tels dans
l’exercice précédent) en crédits de paiement (dans l’exercice en cours) pour les
marchés engagés dans le cadre du budget d’investissement.
- Crédits de paiement (CP) : crédits « cash » prévus dans le budget d’investissement
de l’exercice considéré. Ils représentent les sommes susceptibles d’ordonnancement
donnant lieu à un règlement effectif de la dépense qu’elles supportent.
Dépense de fonctionnement : Les crédit alloué au titre du budget de fonctionnement
doit être liquidé au plus tard au 31/12 de l’année et le reliquat ne peut en aucun cas
être reporté à l’année suivante.
- Crédits d’engagement (CE) : crédits ne pouvant faire l’objet d’ordonnancement
pendant l’exercice en cours. Ces dépenses engagées par anticipation doivent être
consolidés l’année suivante, c-à-d réengagées sur les crédits de paiement.
Dépenses d’investissement : Les marchés et les reliquats d’engagement conclus dans
le cadre du présent budget sont reportables sur les années suivantes
2.Exécution de la dépense
2.1. Acteurs de l’exécution de la dépense
▪ Les Ordonnateurs
Est ordonnateur public de recettes et de dépenses, toute personne ayant qualité, au nom d’un
organisme public, pour engager, constater, liquider ou ordonner soit le recouvrement d’une
créance soit le paiement d’une dette.
Exemple : Le Ministre de la Santé
▪ Les sous-ordonnateurs représentes des autorités déconcentrées chargées
d’exécuter certaines opérations comptables à caractère local, au nom de
l’ordonnateur principal. Ils perçoivent à cet effet, par arrêté de délégation, des
pouvoirs de gestion dans les limites territoriales, institutionnelles et budgétaires
précises.
Exemple : le Directeur Régional de la Santé
▪ Les comptables publics : Fonctionnaire ou agent ayant qualité pour exécuter au
nom d'un organisme public des opérations de recettes, de dépenses ou de
maniement de titres.
▪ Maitre d’ouvrage : Autorité qui au nom d’un des organismes publics passe le
marché avec l'entrepreneur, le fournisseur ou le prestataire de services.
▪ Maître d’ouvrage délégué : Administration publique, établissement public,
société d’Etat ou filiale publique auxquels sont confiées certaines missions du
maître d'ouvrage.
▪ Autorité compétente : L’ordonnateur ou la personne déléguée par lui pour
approuver le marché ou toute autre personne habilitée à cet effet par un texte
législatif ou réglementaire.

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2.2. Processus de l’exécution de la dépense
▪ Passation du Plan de Passation des marchés (Programme prévisionnel)
Le maître d'ouvrage est tenu de publier au début de chaque année budgétaire et au plus tard
avant la fin du premier trimestre, dans un journal à diffusion nationale au moins et dans le
portail des marchés publics, le programme prévisionnel des marchés qu’il compte passer au
titre de l’année considérée. Il peut également procéder à sa publication par tout autre moyen
de publication notamment par voie électronique.
Le maître d’ouvrage doit afficher le programme prévisionnel des marchés dans ses locaux
pendant une durée de trente (30) jours au moins.
▪ Lancement des appels d’offres
▪ Engagement des dépenses : C’est l’acte par lequel l’ordonnateur décide d’effectuer
une dépense en vue d’acquérir un bien ou un service.
Taux d’engagement = Crédits engagés / Crédits ouverts x100
▪ Liquidation : C’est l’opération par laquelle l’administration constate et atteste de
l’exigibilité d’une dépense engagée (service fait).
Ordonnancement (mandatement) : C’est l’ordre de paiement donnée par l’ordonnateur à un
comptable pour que ce dernier verse une somme d’argent à un créancier.
Taux d’émission = Crédits émis / Crédits engagés x100
3- Gestion comptable
3.1.Comptabilité administrative
La comptabilité administrative, comptabilité à partie simple, est organisée de manière à
permettre aux ordonnateurs de suivre l'exécution des autorisations budgétaires, notamment la
consommation des crédits aux stades de l’engagement et de l’ordonnancement des dépenses ;
La comptabilité administrative est tenue par l'ordonnateur pour les opérations de son
département.
Les opérations comptabilisées par les sous-ordonnateurs sont reprises dans les écritures de
l'ordonnateur dont ils dépendent.
▪ Comptabilité administrative
- Registre des engagements
- Registre des émissions
- Situations comptables périodiques
- Comptabilité matérielle
- Livre d’inventaire ;
- Registre des mutations ;
- PV de reformes.
4. Contrôle de l’exécution de la dépense
❑ Contrôle à priori

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❑ Contrôle à posteriori

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