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LA COMPTABILITE PUBLIQUE

[des établissements à caractère administratif


Ex : établissements de la formation et de l’enseignement
professionnels]

01/12/2010
Auteur
Mr : AMMARI ALI

Document élaboré par Ali AMMARI


Ex. Formateur en comptabilité, intendant et Directeur de CFPA, Inspecteur Administratif et financier
et Directeur de Wilaya de la Formation Professionnelle.
-o- LA COMPTABILITE PUBLIQUE –o-

CHAPITRE A.- Les finances publiques

A.1.- Idée générale :

L’évolution croissante de la dépense publique requière non seulement le renforcement des


capacités managériales des institutions et administrations publiques en charge de cette dépense mais
également l’amélioration de la fonction de contrôle de la dépense.

Ces dépenses destinées à assurer aussi bien la couverture des charges nécessaires au
fonctionnement des services publics que l’exécution des opérations d’investissement publics mises à la
charge de l’Etat, répondent à un besoin et conduisent à un objectif tel que défini par le budget.

Une fois qu’il a été voté et publié, le budget doit être exécuté. La procédure d’exécution
de ce budget est soumise à l’ensemble des règles de la comptabilité publique et s’applique à tous les
organismes publics (Etat, Collectivités territoriales, et les Etablissements Publics à caractère Adminis-
tratif nationaux ou locaux.

L’exécution du budget est confiée à deux agents de l’Etat, l’un accomplit les opérations
administratives et l’autre effectue les opérations comptables.

Associés au processus d’exécution des dépenses publiques, les contrôleurs des dépenses
engagées tiennent une place particulière dans l’appareil de contrôle des finances publiques.

A ce titre ces contrôleurs jouent, auprès de chaque agent chargé de l’accomplissement


des opérations administratives, un double rôle : conseiller financier et contrôleur chargé de veiller à la
Régularité de la dépense publique.

A.2.- Loi 84.17 du 07.07.1984 relative aux lois de finances :

Ses dispositions générales prévoient en son article 1er : Les lois de finances dans le ca-
dre des équilibres généraux définis par les plans pluriannuels et annuels de développement économi
que et social fixent la nature, le montant et l’affectation des ressources et des charges financières de
l’Etat.

L’article 2 stipule : Ont le caractère de lois de finances :

1.- La loi de finances de l’année ;


2.- La loi de finances complémentaire ou modificative ;
3.- La loi de règlement budgétaire.

L’article 1er de la loi 88.05 du 12.01.88 modifiant et complétant la loi 84.17 du 07.07.84
relative aux lois de finances précise que la loi de finances de l’année prévoit et autorise, pour cha-
que année civile, l’ensemble des ressources et des charges de l’Etat ainsi que les autres moyens fi-
nanciers destinés au fonctionnement des services publics et à la mise en œuvre du plan annuel de
développement.

De même que seules les lois de fiances complémentaires ou modificatives peuvent en


cours d’année compléter ou modifier les dispositions de la loi de finances de l’année.

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La loi de règlement budgétaire est définie comme étant l’acte par lequel, il est rendu
compte de l’exécution d’une loi de finances de l’année, et le cas échéant, des lois de finances complé-
mentaires ou modificatives afférentes à chaque exercice.

A.3.- Notions de budget :

Les recettes et les dépenses définitives de l’Etat fixées annuellement par la loi de finan-
ces et réparties, selon les dispositions législatives et règlementaires en vigueur, constituent le budget
général de l’Etat.

Sont prises en compte, au titre d’un même exercice budgétaire, les recettes effectivement
reçues et les dépenses admises en paiement par l’agent chargé d’effectuer les opérations comptables
pendant l’année civile correspondante.

Il est à noter qu’aucune recette ne peut être affectée à une dépense particulière. Les res-
sources de l’Etat servent indistinctement à la couverture des dépenses du budget général de l’Etat.

A.4.- Les ressources de l’Etat :

Les ressources du budget général de l’Etat comprennent :

- Les recettes de nature fiscale (y compris les hydrocarbures) ainsi que le produit des
amendes ;
- Les revenus des Domaines de l’Etat (Domaines, Douanes) ;
- La rémunération des services rendus et les redevances ;
- Les fonds de concours, dons et legs ;
- Le remboursement en capital des prêts et avances consentis par l’Etat sur le budget
général et les intérêts y afférents ;
- Les produits divers du budget dont le recouvrement est prévu par la loi ;
- Le revenu des participations financières de l’Etat légalement autorisées.

A.5.- Les dépenses de l’Etat : (de fonctionnement)

Les crédits nécessaires aux dépenses de fonctionnement doivent être justifiés annuelle-
ment et en totalité. Les crédits ouverts au titre d’un exercice ne créent aucun droit de reconduction
pour l’exercice suivant.

Les crédits sont évaluatifs, provisionnels ou limitatifs. Ces trois catégories de crédits
doivent faire l’objet de chapitres distincts.

1)- Les crédits évaluatifs servent à acquitter les dettes de l’Etat résultant des dispositions
législatives ou de conventions dûment ratifiées. Ils s’appliquent également aux frais de justice et aux
réparations civiles, aux remboursement de sommes indûment perçues, aux dégrèvements et aux restitu-
tions.
Ils sont considérés comme dettes de l’Etat, les dépenses relatives à la dette publique,
les pensions et rentes à la charge de l’Etat.

Les dépenses auxquelles s’appliquent les crédits évaluatifs s’imputent, au besoin, au-
delà de la dotation inscrite au chapitre qui les concerne.

2)- Les crédits provisionnels s’appliquent aux dépenses engagées en vertu d’une loi ou
d’un décret dont le montant ne peut correspondre exactement à la dotation budgétaire prévue dans la
loi de finances. -2-
La liste des chapitres, dont les dotations ont un caractère provisionnel, est fixée, chaque
année, par la loi de finances.

Les dépenses sur crédits provisionnels ne peuvent être ordonnancés que dans la limite
des crédits ouverts. S’il est constaté, en cours d’année, que ces crédits sont insuffisants, ils peuvent être
complétés par prélèvement sur le crédit global correspondant.

Les crédits qui n’entrent pas dans la catégorie des crédits évaluatifs ou provisionnels
sont dits limitatifs.

3)- Les crédits limitatifs ne peuvent être ordonnancés ou mandatés au-delà des crédits
ouverts ou inscrits.

Les crédits ouverts, au titre d’un ou des chapitre (s) de dépenses de fonctionnement
sont spécifiques au (x) chapitre(s), il y a lieu, donc, de signaler qu’il y a impossibilité de transférer
d’un chapitre à un autre sauf par Décision Modificative Budgétaire (D.M.B.) dont les principales
sources sont :

- Ouverture de crédits nouveaux ;


- Virements de chapitre à chapitre ;
- Ressources nouvelles.

Remarque : 1)- Les transferts modifient la détermination du service responsable de


l’exécution de la dépense, sans modifier la nature de cette dernière ;

2)- Les virements modifient la nature de la dépense au titre du budget d’un


même Ministère ;

Toutefois, aucun virement de crédits ne pourra être effectué d’un crédit


Evaluatif ou provisionnel au profit d’un crédit limitatif.

N.B. : Les subventions ou dotations allouées aux institutions, organismes spécialisés et établissement
public à caractère administratif selon les procédures budgétaires en vigueur, ne tombent pas en
exercice clos lorsqu’elles ne sont pas totalement engagées ou dépensées ; elles demeurent acqui-
ses à ces institutions, organismes et établissements.

Pour être utilisées, ces reliquats doivent être obligatoirement budgétisés. Leur utilisation doit
être destinée en priorité aux dépenses de personnel.

A.6.- Les dépenses d’investissements :

Les crédits ouverts au titre du budget général conformément au plan annuel de dévelop-
pement pour la couverture des dépenses d’investissement mises à la charge de l’Etat.

La répartition, entre les secteurs, des crédits ouverts pour les dépenses à caractère défini-
tif du plan annuel est fixée par la loi de finances. Les modifications à cette répartition sont effectuées
par voie règlementaire.

Les Walis peuvent procéder, dans la limite des crédits de paiement mis à leur disposition à :

- Des modifications à leur répartition, par virement de chapitre à chapitre au sein d’un
même secteur dans les conditions fixées par voie règlementaire ;
-3-
- Des transferts entre deux secteurs selon des proportions fixées par la loi de finances
et des modalités arrêtées par voie règlementaire.

A.7.- Les autres budgets :

Sauf dispositions législatives contraires, sont soumises aux mêmes règles que celles ap-
plicables au budget général de l’Etat, les opérations financières et comptables des établissements pu-
blics à caractère administratif, et institutions de l’Etat (A.P.N., SENAT, COUR DES COMPTES) et
des budgets annexes.

a)- Budgets annexes :

Les opérations financières des services de l’Etat que la loi n’a pas dotés de la person-
nalité morale et dont l’activité tend essentiellement à produire des biens ou à rendre des services don-
Nant lieu au paiement de prix, peuvent faire l’objet de budgets annexes.

b)- Collectivités et établissements publics :

Les subventions de fonctionnement inscrites au budget général en faveur des établis-


sements publics à caractère administratif, sont versées à ces derniers selon les modalités fixées par voie
règlementaire.

La nomenclature unifiée de répartition des crédits applicables aux établissements


publics visés à l’alinéa précédent ainsi que les conditions d’exécution de leur budget seront détermi-
nées par voie règlementaire.

Les subventions de fonctionnement inscrites au budget général, au profit d’organis-


mes publics, sont réparties et les dépenses correspondantes exécutées, dans les conditions fixées par
voie règlementaire.

CHAPITRE B.- La comptabilité publique :

B.1.- Dispositions générales :

La loi 90.21 du 15 Août 1990, relative à la comptabilité publique, définit les dispositions
générales d’exécution applicables aux budgets et opérations financières de l’Etat, du Conseil Constitu-
tionnel, de l’A.P.N., de la Cour des Comptes, des budgets annexes, des collectivités territoriales et des
Etablissements publics à caractère administratif (E.P.A). Ces dispositions portent également sur l’exé-
cution et la réalisation des recettes et des dépenses publiques, des opérations de trésorerie et sur le sys-
tème de leur comptabilisation.

Cette loi détermine les obligations et les responsabilités des agents chargés de l’exécu-
tion des budgets et des opérations financières (Ordonnateurs et comptables publics).

Ces dispositions portent également sur l’exécution et la réalisation des recettes et des
dépenses publiques, des opérations de trésorerie et sur le système de leur comptabilisation.

Les Ordonnateurs et les comptables publics sont astreints, chacun en ce qui le concer-
ne, à la tenue d’une comptabilité dont les procédures, les modalités et le contenu sont déterminés par
voie règlementaire.

-4-
B.2.- Notions de budget, opérations financières et leur exécution :

B.2.1.- Budget :

A titre de rappel, le budget est défini comme acte qui prévoit et autorise pour l’année
civile, l’ensemble des recettes, des dépenses de fonctionnement ert des dépenses d’investissements
(équipements et réalisations).

Au sens de la présente loi, on entend par recettes et dépenses, l’ensemble des ressour
Ces et des charges du budget général de l’Etat telles que définies par la loi 84.17 du 7.7.84 relative aux
lois de finances, modifiée et complétée.

Les dépenses de fonctionnement assurent la couverture des charges ordinaires né-


cessaires au fonctionnement des services dont les crédits sont inscrits au budget.

Les dépenses d’investissements (équipements et réalisations) s’inscrivent au budget


général de l’Etat sous la forme d’autorisation de programmes et s’exécutent à travers des crédits de
paiement.
Les autorisations de programmes constituent la limite supérieure des dépenses que
les ordonnateurs sont autorisés à engager pour l’exécution des investissements planifiés.

Remarque : Les opérations d’équipements publics inscrites à l’indicatif des Ministères (centralisées)
peuvent faire l’objet de délégation d’autorisation de programme et de crédits de paiement au profit des
ordonnateurs secondaires concernés (ex. achat d’équipements au niveau local).

Les crédits de paiement représentent les dotations annuelles susceptibles d’être or-
donnancées, mandatées ou payées, durant l’exercice considéré, pour la couverture des engagements
contractés dans le cadre des autorisations de programmes correspondantes.

B.2.2.- Opérations financières :

Les opérations financières regroupent les opérations de recettes, les opérations de


dépenses et opérations de trésorerie.

a)- Les opérations de recettes se réalisent à travers le recouvrement, par touts les
moyens de droit expressément autorisés par les lois et règlements :

b)- Les opérations de dépenses consistent en l’utilisation des crédits autorisés. Elles
se réalisent à travers les actes définis ci-après.

c)- Les opérations de trésorerie sont constituées par tous les mouvements de fonds
en néméraire, en valeurs mobilisables, en comptes de dépôt, en comptes courants etc…

B.2.3.- Actes d’exécution :

L’exécution des budgets et des opérations financières, visée au point (B.1) page 4,
incombe aux ordonnateurs et aux comptables publics dans les conditions fixées par la loi 84.17 modi-
fiée et complétée par la loi 90.21 du 15.8.90 et les textes pris pour son application.

Elle est réalisée :


1)- En matière de recettes : par des actes de constatation, de liquidation et de recouvre-
ment.
-5-
2)- En matière de dépenses : par des actes d’engagement, de liquidation, d’ordonnance
ment ou de mandatement et de paiement.

Il faut entendre par :

a)- Constatation est l’acte par lequel est consacrée le droit d’un créancier ;
b)- Liquidation de la recette permet de déterminer le montant exact de la dette
du redevable au profit du créancier et d’en ordonner le recouvrement ;
c)- Recouvrement est l’acte libératoire de la créance publique ;
d)- Engagement est l’acte par lequel est constatée la naissance de la dette ;
e)- Liquidation de la dépense permet la vérification sur pièces et la fixation du
montant exact de cette dépense publique ;
f)- Ordonnancement ou mandatement est l’acte par lequel est donné l’ordre
de payer la dépense ;
g)-Paiement est l’acte libératoire de la dépense publique.

CHAPITRE C.- Les agents chargés de l’exécution du budget et des opérations financières :

C.1.- Les ordonnateurs :

Tout fonctionnaire nommé à une fonction ayant pour attribution, entre autres, la réalisa-
réalisation des opérations prévues, en page précédente est ordonnateur.

Ils Ordonnateurs sont classés soit primaires ou principaux soit secondaires soit
uniques.

C.1.1.-Ordonnateurs primaires ou principaux :

En vertu de l’article 26 de la loi 90.21 du 15 Août 1990, sont primaires ou princi-


paux les :

- Responsables chargés de la gestion du Conseil Constitutionnel, de l’A.P.N.,


du Conseil de la Nation et de la Cour des Comptes ;

- Ministres ;

- Walis lorsqu’ils agissent pour le compte de la Wilaya ;

- Présidents des A.P.C. agissant pour le compte des Communes ;

- Responsables dûment désignés des E.P.A.

C.1.2.- Ordonnateurs secondaires :

Pour faciliter la tâche de l’ordonnateur primaire ou principal et pour des commo-


dités pratiques de fonctionnement des services extérieurs, des fonctionnaires locaux sont investis
de la qualité d’ordonnateurs secondaires, pour exercer dans les limites des circonscriptions terri-
toriales administratives, une activité financière dans le cadre de la délégation ministérielle con-
sentie.
C.1.3.- Ordonnateurs uniques :

Les programmes d’équipements publics déconcentrés prévus annuellement par


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voie règlementaire et inscrits à l’indicatif du Wilaya sont exécutés par le Wali en sa qualité d’ordonna
teur unique.

C.1.4.- L’accréditation des Ordonnateurs

En vertu des dispositions de l’article 24 de la loi 90.21 du 15.8.90, les ordonnateurs


doivent être accrédités auprès des comptables publics assignataires des recettes et des dépenses dont ils
prescrivent l’exécution.

Cette accréditation consiste en la communication au comptable public assignataire


de l’acte de nomination et du spécimen de signature de l’ordonnateur.

Le dépôt de spécimen de signature est matérialisé par l’apposition de la signature


de l’ordonnateur sur un registre ouvert à cet effet au niveau du comptable assignataire.

Remarque : L’accréditation prend fin à la cessation de fonction de l’ordonnateur.

C.1.5.-La délégation de signature :

En cas d’absence ou d’empêchement, les ordonnateurs peuvent se faire suppléer,


dans l’exercice de leurs fonctions, par un acte de désignation régulièrement établi et notifié au comp
table assignataire.

De même que les ordonnateurs peuvent, dans la limite de leurs attributions


et sous leur responsabilité, donner délégation de signature à des fonctionnaires placés sous leur
autorité.

La délégation de signature a un caractère personnel et elle est donnée non pas es-
qualité, mais, nominativement, c’est-à-dire que l’arrêté de délégation doit désigner nommé- ment le
titulaire de la délégation.

Celui qui donne délégation est appelé délégant et celui qui la reçoit est appelé
délégataire. La délégation de signature est un acte administratif par lequel le délégant autorise le
délégataire à signer en ses lieux et place, certains actes, tout en conservant compétence en la matière.

Enfin, la délégation de signature prend automatiquement fin, en même temps que


prennent fin les pouvoirs du délégant ou les fonctions du délégataire.

C.1.6.- Les prérogatives des Ordonnateurs :

Dans le cadre de l’exécution des budgets et des opérations financières les


Ordonnateurs sont chargés :

1)- En matière de recettes : de constater, de liquider les créances de l’Etat


étrangères à l’impôt et au Domaine et d’en ordonner le recouvrement.

Aucune recette ne peut être encaissée au profit du budget de l’Etat sans titre
de perception émis dans les conditions règlementaires.

Ce titre matérialise les droits que le Trésor public détient en vertu des lois et
règlements, et constitue la justification de la recette.
-7-
Les Ordonnateurs tiennent une comptabilité administrative des T.P. émis par
leur soin. Cette comptabilité est retracée sur le livre des droits et produits constatés et recouvrés appelé
Journal des recettes.

2)- En matière de dépenses : d’engager, de liquider, d’ordonnancer ou de


mandater les dépenses publiques .

Pour rappel, puisque la décision de dépenser incombe aux ordonnateurs, tel


qu’il a été précisé au point B.2.3. traitant des actes d’exécution au bas de la page 5, l’ordonnateur inter-
vient dans la réalisation de l’engagement, la liquidation et l’ordonnancement ou le mandatement..

Les définitions des actes réalisés par les ordonnateurs ont été détaillées dans
le premier paragraphe de la page 6 concernant la terminologie technique des actes.

Remarque : Les Ordonnateurs sont tenus de déposer leurs comptes administratifs à la Cour des
Comptes dans les conditions règlementaires.

C.1.7.- Responsabilité de l’ordonnateur :

L’’Ordonnateur a pour rôle d’assurer, dans le cadre qui lui est tracé et avec les
moyens qui lui sont fournis, le fonctionnement rationnel d’un service public.

Il détient un pouvoir de décision, exerce un pouvoir hiérarchique et disciplinaire


sur les agents relevant de son service et gère les crédits qui lui sont affectés. C’est lui qui décide de
l’utilisation des crédits mis à sa disposition et qui constate les créances des personnes publiques.

Il ne peut ordonner l’exécution de dépenses sans ordonnancement préalable qu’en


vertu des dispositions de la loi de finances.

L’ordonnateur est responsable des certifications qu’il délivre. Dans la limite des
dispositions légales prévues en la matière, il est, en outre, responsable des irrégularités et erreurs qu’il
commet et qu’un contrôle comptable sur pièces ne peut déceler.

La responsabilité personnelle, pécuniaire et pénale des Ordonnateurs est, aussi en-


gagée en cas d’inobservation de la réglementation en matière d’engagement préalable des dépenses.

En général, les ordonnateurs sont responsables civilement et pénalement de la con


servation et de l’utilisation des biens acquis sur les deniers publics. A ce titre, ils sont personnellement
responsables de la tenue des inventaires des biens meubles et immeubles acquis ou dont ils sont affecta
taires.

Au même titre que tous les gestionnaires de budgets, l’Ordonnateur doit tenir une
comptabilité administrative (tenue de livres) conformément à la réglementation en vigueur et selon les
principes de la comptabilité publique..

Aussi, les registres, documents et formulaires divers utilisés doivent être tenus con
formément aux prescriptions légales en la matière, c’est-à-dire sans :

- Surcharge, ni rature, ni gommage ;


- Blanc (ligne ou page) ;
- Arrachage de page ;
- Apostille (écriture entre lignes)
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La structure chargée de cette comptabilité doit être unique, installée dans un seul
bureau (service de comptabilité financière) pour la réalisation de toutes les opérations de recettes et
de dépenses et gérée par une seule personne responsable de la tenue des instruments de gestion et de
la conservation des archives comptables.

C.1.8.- Le principe de la séparation de fonction :

Les fonctions d’ordonnateurs et celles de comptables publics sont incompatibles.


L’intérêt de cette séparation réside dans la division du travail entre deux catégories d’agents, ce qui
permet un contrôle réciproque et en particulier un contrôle par le comptable des ordres qui lui sont
adressés par l’ordonnateur, dans un but évident d’une meilleure exécution des opérations financières.
Cet intérêt trouve, également, sa justification dans la mesure où ces deux fonctions sont incompatibles.

En effet, le pouvoir d’engager une dépense ou d’ordonner le recouvrement d’une


recette appartient aux ordonnateurs mais qui ne manipulent pas des deniers publics, tandis que l’en-

caissement et le décaissement sont confiés aux fonctionnaires investis de la responsabilité de manier


les deniers de l’Etat, sans disposer du pouvoir autonome de décision dans l’opération de recette ou de
dépenses qu’ils sont char- gés d’exécuter.

Cependant, le comptable n’est pas dans la situation d’un simple agent subordonné qui
exécute les ordres d’une autorité supérieure. Il se trouve au contraire dans la situation d’un contrôleur
chargé de vérifier la régularité d’une opération et dont la sanction serait le refus d’exécution.

La règle de séparation s’applique impérativement en matière de dépenses publiques,


mais comporte toute fois deux exceptions :

Les crédits correspondants sont inscrits au budget de l’Etat, permettant ainsi aux
ordonnateurs de manier exceptionnellement des fonds publics :

- Les fonds spéciaux : a)- La régie d’avances ;

b)- La régie de recettes

Remarques : l)- Les régies sont traitées à part.

Au même titre que tous les gestionnaires de budgets, l’Ordonnateur doit tenir une
comptabilité administrative (tenue de livres) conformément à la réglementation en vigueur.

Aussi, les registres, documents et formulaires divers utilisés doivent être tenus selon
les prescriptions légales en la matière, c’est-à-dire sans :

- Surcharge, ni rature, ni gommage ;


- Blanc (ligne ou page) ;
- Arrachage de page ;
- Apostille (écriture entre lignes)

Pour cela, la structure chargée de cette comptabilité doit être installée en un


un seul bureau (service de comptabilité financière) pour toutes les opérations budgétaires et gérée
par une seule personne responsable de la tenue des instruments de gestion, de l’établissement des docu
ments et formulaires divers et de la conservation des archives comptables.

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C.2.-Les Comptables publics :

Est comptable public, au sens de la loi 90.21 du 15.8.90, toute personne régulière-
ment nommée pour effectuer, en outre les opérations de recouvrement et de paiement.

La définition des comptables publics est basée, essentiellement, sur quatre


éléments importants :

1.- Les conditions de nomination : les comptables publics sont nommés ou


agréés par le Ministre chargé des finances.

2.- L’installation des comptables publics : Elle est effective, selon le cas, par le
Ministre des finances ou son représentant, et fait l’objet d’un procès-verbal de passation de service
signé contradictoirement par le comptable entrant et celui sortant préalablement à son en-trée en
fonction. Le comptable public est tenu de souscrire une assurance couvrant sa responsabi- lité
pécuniaire.

3.- Les missions qui lui sont dévolues : les comptables publics sont chargés de
l’exécution d’opérations précises (recouvrement des recettes, paiement des dépenses etc…).

4.- La nature juridique des organismes pour le compte desquels agit le


comptable public : Etat, collectivités locales, établissements publics à caractère administratif.

Du fait que ces comptables sont nommés par le Ministre chargé des finances, ils re-
lèvent exclusivement de son autorité. Il est mis fin à leurs fonctions dans les mêmes formes.

Aussi, les agents comptables exerçant auprès des Etablissements Publics à caractère
Administratif (E.P.A.) relevant par exemple de l’Education et de la Formation sont agréés par délé-
gation du Ministre chargé des finances, par les Trésoriers de Wilaya territorialement compétent.

L’agrément confère à son titulaire la qualité de comptable public, son retrait est pro-
noncé par le Ministre chargé des finances ou son représentant, sur proposition de l’autorité hiérarchi-
que, ou en cas de faute grave, dans les conditions prévues par la législation en vigueur.

C.2.1.- Classification des comptables publics :

On distingue plusieurs catégories de comptables publics. La catégories la plus impor-


tante est celle des comptables directs du Trésor dont la compétence s’étend aux opérations de recettes
et dépenses d’un très grand nombre de services publics et qui forment un réseau hiérarchiquement or-
ganisé, s’étendant à l’ensemble du territoire.

Conformément à la réglementation en vigueur, les comptables publics sont principaux


ou secondaires.

Ils sont principaux lorsqu’ils sont chargés d’exécuter les opérations financières pré-
vues par la loi 90.21 du 15 Août 1990 relative à la comptabilité publique tels que :

- L’Agent Comptable Central du Trésor ;


- Le Trésorier Central ;
- Le Trésorier Principal ;
- Les Trésoriers de Wilaya.
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Ils sont secondaires lorsque leurs opérations sont centralisées par un comptable prin-
cipal tels que :

- Les Trésoriers communaux ;


- Les Trésoriers des secteurs sanitaires ;
- Les Trésoriers des Centres Hospitalo- Universitaires ;
- Les receveurs des impôts ;
- Les Receveurs des Domaines ;
- Les Receveurs des Douanes ;
- Les conservateurs des hypothèques.

Aussi, les comptables publics agissent en qualité d’assignataires lorsqu’ils imputent


définitivement dans leurs écritures les opérations ordonnées sur leur caisse et pour lesquelles, ils doi-
vent rendre compte à la Cour des Comptes.

Ils sont mandataires lorsqu’ils exécutent des opérations pour le compte des compta-
bles assignataires.

C.2.2.- Prérogatives des comptables publics :

Le comptable public est, en principe, chef de la comptabilité générale. Il assure le


fonctionnement des services de comptabilité.

Il est chargé, sous sa responsabilité propre, de la perception des recettes et du paie-


ment des dépenses, il a seul qualité pour opérer tout maniement de fonds ou de valeurs, et est responsa-
ble de leur conservation.

Il tient ses écritures dans les conditions prévues au décret exécutif 91.315 du 7.9.91. Il
est responsable de la sincérité de ses écritures. Sa gestion est soumise aux vérifications de l’Inspection
Générale des Finances (I.G.F.) et celles des Inspecteurs du Trésor. Ses comptes sont jugés par la Cour
des Comptes.

C.2.3.- Souscription d’assurance :

A son entrée en fonction, le comptable public est tenu de souscrire une assurance à ti-
tre individuel garantissant les risques inhérents à sa responsabilité et liés aux fonctions définies à l’ar-
ticle 33 de la loi 90.21 relative à la comptabilité publique.

C.2.4.- Gestion de fait :

Toute personne, autre que le comptable public, qui perçoit des recettes ou qui effectue
des dépenses ou, d’une manière générale, qui manie des valeurs et deniers publics sans autorisation est,
par ce seul fait, constitué comptable, sans préjudice des poursuites prévues par le code pénal réprimant
l’immixtion sans titre dans des fonctions publiques.

C.2.5.- Décharge de responsabilité (Remise Gracieuse) :

Le comptable public peut obtenir une décharge partielle de la responsabilité qu’il a


encouru à l’occasion d’un déficit constaté dans ses écritures dans les conditions prévues à l’article 8 du
décret exécutif n° 91.312 du 07.09.91. Celui-ci peut, dans les conditions prévues par l’article 10 du mê
me décret, demander au Ministère des finances la remise gracieuse des sommes laissées à sa charge.

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C.2..6.- Comptabilité des Comptables Publics :

Les comptables de l’Etat tiennent une comptabilité générale et des comptabilités spé-
ciales matières, valeurs et titres.

Les écritures des comptables de l’Etat sont tenues selon la méthode de la partie dou-
ble, conformément aux règles édictées par le Ministre chargé des finances.

En application du décret 91.313 du 07.09.91 fixant les Procédures, les modalités et le


contenu de la comptabilité des Ordonnateurs et des Comptables Publics, la Direction de la règlementa-
tion, des Inspections et de la Synthèse du Ministère des finances a rappelé aux comptables publics, par
circulaire datée du 30.12.91 , que la compte administratif reflète la comptabilité de l’Ordonnateur et
qu’à ce titre il ne doit comporter que la seule signature de l’Ordonnateur concerné.

Par ailleurs, pour permettre le suivi des opérations de recettes et de dépenses, les
Comptables Publics doivent adresser aux Ordonnateurs des Etablissements publics à caractère adminis
tratif, mensuellement, les documents comptables traçant :

- Les crédits ouverts, les paiements effectués et le solde disponible


pour les dépenses ;

- Les recouvrements effectués sur titres émis pour recettes ;

- Enfin la situation de trésorerie de l’E.P.A.

C.2.7.- L’exécution des dépenses publiques :

En matière d’exécution des dépenses publiques, le Comptable public a un rôle de


payeur et de caissier.

a)- Rôle de payeur

Le rôle de payeur consiste pour le Comptable à vérifier la régularité de l’opération de


dépenses depuis l’engagement, sur la base du titre de paiement (mandat) appuyé des pièces justificati-
ves.

Ainsi, conformément aux dispositions de la loi 90.21 du 15 Août 1990, modifiée et


complétée, relative à la comptabilité publique notamment son article 36, le Comptable est tenu, avant
d’admettre en dépenses le titre de paiement qui lui est présenté par l’Ordonnateur, de procéder au con-
trôle de la régularité de la dépense en s’assurant

- La conformité de l’opération : (avec les lois et règlements en vigueur)


-La qualité de l’Ordonnateur (ou de son délégué) :
- La régularité des opérations de liquidation de la dépense
- La disponibilité des crédits
- Que la créance n’est pas atteinte par la déchéance quadriennale
ou frappée d’opposition (Les créances sur l’Etat sont soumises à la règle
de la déchéance quadriennale).
- Du caractère libératoire du paiement (service fait ou rendu et cachets)
- Des visas de contrôles prévus par les lois et règlements en vigeur
- De la validité de l’acquit libératoire (règlement libératoire au profit du
véritable créancier.
- 12 -
b)- Rôle de caissier :

Une fois les vérifications effectuées et si le mandat de paiement est reconnu


régulier, le Comptable procède au paiement de la dépense.

En sa qualité de caissier, le Comptable doit procéder à un règlement libératoire en


versant les fonds au véritable créancier par chèque ou par virement postal ou bancaire.

Cette opération implique que le Comptable doit obtenir l’acquit libératoire du


créancier en exigeant un accusé de réception régulier de ce dernier.

Remarque : A noter que le Comptable public intervient dans le domaine de la régularité, il ne


Peut en aucun cas s’immiscer dans l’opportunité des actions entreprises par l’Or-
donnateur, laquelle opportunité relève du domaine exclusif de ce dernier.

C.2.8.- Prise en charge des titres de paiement :

Conformément aux dispositions de l’article 2 du décret exécutif n° 93.46 du 6.2.93,


les mandats de paiement émis par l’Ordonnateur sont admis en dépenses par les comptables dans un
délai de dix (10) jours à compter de la date de leur réception. Ils sont comptabilisés au titre du mois de
leur émission.

Dès leur réception, les mandats de paiement font l’objet d’une vérification systémati-
que tant au plan de la forme que du fonds.

En cas de non-conformité de ces titres de paiement avec les dispositions législatives et


règlementaires, les Comptables signifient par écrit aux Ordonnateurs leur refus de payer, dans un délai
maximum de vingt (20) jours à compter de la date de réception des titres précités.

La note de rejet doit être rédigée de façon claire et précise. Elle doit, également, com-
porter en un seul courrier, l’ensemble des anomalies constatées et faire impérativement référence aux
textes règlementaires y afférents.

En effet, les Comptables doivent justifier leurs rejets et éviter l’emploi de certaines
formules telles que n’est pas conforme à la règlementation en vigueur.

Lorsque le rejet effectué, par le Comptable, porte sur des aspects purement formels ou
sur des irrégularités matérielles, le rejet est considéré comme provisoire et peut être repris et admis en
dépenses par lui, aussitôt que les anomalies constatées sont corrigées par l’Ordonnateur.

Par contre, si le rejet porte sur des irrégularités de fonds, il prend, alors, la forme d’un
rejet définitif. Ce rejet est formalisé, si en fin de mois et après transmission du rejet provisoire, les irré
gularités ne sont pas corrigées.

C.2.9.- Procédure de réquisition :

Dans le cas où l’Ordonnateur estime que le rejet définitif, qui lui a été notifié par le
Comptable, n’est pas fondé, il peut, en vertu de l’article 47 de la loi 90.21, modifiée et complétée, rela-
tive à la comptabilité publique, requérir par écrit et sous sa responsabilité qu’il soit passer outre à ce
refus.
- 13 -
L’ordre de réquisition doit comporter, pour chaque dépense rejetée, outre, les motifs
le justifiant, la mention suivante le Comptable est requis de payer sous ma responsabilité.

La responsabilité du Comptable qui défère à la réquisition ne se trouve dégagée que


s’il transmet au Ministre chargé des finances dans un délai de quinze (15) jours, un compte rendu ac-
compagné d’une copie des documents comptables retraçant de façon détaillée les motifs du refus de
paiement (Décret exécutif 91.314 du 7.9.91).

Toutefois, le Comptable doit refuser de déférer à la réquisition lorsque le refus de


payer est motivé par :

- L’indisponibilité des crédits ;


- L’absence de justifications du service fait ou rendu ;
- Le caractère non libératoire du paiement ;
- L’absence de visa du C.F. ou de la Commission des marchés habi-
litée, lorsqu’un tel visa est prévu par la réglementation en vigueur.

CHAPITRE D : Le Contrôle :

D.1.- Le contrôle des dépenses engagées :

L’exercice de la fonction de contrôle des dépenses engagées a pour objectif ;

- De veiller à la régularité des engagements de dépenses par rapport à la législation


En vigueur ;

- De vérifier préalablement la disponibilité des crédits ;

- De confirmer la régularité par un visa sur les documents relatifs aux dépenses, ou le
cas échéant, de motiver son refus dans les délais règlementaires qui tiennent comp-
te de la nature de l’acte ;

- De conseiller l’ordonnateur au plan financier ;

- D’informer mensuellement le ministère des finances sur la régularité des engage-


ments et sur la situation d’ensemble des crédits ouverts et des dépenses engagées.

Les agents chargés de l’exercice de la fonction de contrôle des dépenses engagées


(appelés Contrôleurs financiers) sont nommés par le Ministre chargé des finances

D.2.- Le Contrôle d’exécution :

L’exécution des budgets et des opérations financières de l’Etat (y compris les EPA)
est soumise au contrôle des organes et institutions de l’Etat expressément habilités par la législation en
vigueur.(Organes internes : IG/MFEP et organes externes : IGF et Cour des Comptes).

D.3.- Le Contrôle de gestion :

La gestion des ordonnateurs est soumise au contrôle et à la vérification des


institutions et organes habilités par la législation et la réglementation en vigueur.

- 14 -
Les pièces justificatives des opérations de gestion des ordonnateurs et des comptables
publics doivent être conservées jusqu’à leur présentation aux organes chargés de l’apurement des
comptes ou jusqu’à l’expiration du délai de dix (10) ans.

Remarque importante :

Même si le délai cité est de dix années, attention, l’usage nous montre qu’un docu-
ment peur ressusciter après trente ans. Donc, dans la pratique, il est conseiller de conserver les archives
surtout comptable tout au long de l’existence de l’organisme concerné et ce pour éviter certains problè-
mes aux gestionnaires.

Merci,

- 15 –
Documents de références utilisés

- Loi 84.17 du 17 Juillet 1984 relative aux lois de finances ;

- Loi 90.21 du 15 Août 1990 relative à la comptabilité publique ;

- Document relatif à la gestion budgétaire et financière élaboré en Mars 2009 par moi-même

- Manuel de contrôle des dépenses engagées, édité par le Ministère des finances en 2007 ;

- Manuel de procédure d’exécution des recettes et des dépenses publiques, édité par le
Ministère des finances en Décembre 2007.

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