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Chapitre II :

LES PRINCIPES BUDGETAIRES


ET LES DEROGATIONS
PLAN
I. Le principe d’annualité
II. Le principe d’unité
III. Le principe d’universalité
IV. Le principe de spécialité
V. Le principe de sincérité
VI. Le principe d’équilibre
LES PRINCIPES BUDGETAIRES
ET LES DEROGATIONS
Comme dans toutes disciplines juridiques, les principes sont
souvent assortis des dérogations ou des assouplissements.
Autrement dit, la règle est toujours suivie d’exceptions.
Lors de l’élaboration et du processus de vote du budget, les
principes suivants sont à respecter :
• Le principe d’annualité
• Le principe d’unité
• Le principe d’universalité
• Le principe de spécialité
• Le principe de sincérité
• Le principe d’équilibre
LES PRINCIPES BUDGETAIRES
ET LES DEROGATIONS
Avec les aménagements, les dérogations et les exceptions
majeurs qu’ils ont reçus, les principes budgétaires sont
caractérisés par:
La périodicité d’élaboration : annualité
Les modalités de conception : universalité
Les modalités de présentation : unité et spécialité
Les modalités de construction : équilibre

Il convient d’ajouter le principe de sincérité consacré par la loi


organique relative aux lois de finances (LOLF) du 26 juillet 2004.
LE PRINCIPE D’ANNUALITE
ET LES DEROGATIONS
A- LE PRINCIPE D’ANNUALITE
Le Budget de l’État : est voté chaque année et pour une année
par les Parlements et qu’il doit être exécuté dans l’année par le
Gouvernement .

Autorisation valable pour une seule année dans la perception


et autorisation des dépenses.
LE PRINCIPE D’ANNUALITE
ET LES DEROGATIONS
B- LES DEROGATIONS
I- Les dérogations au vote annuel
1- Pour une période inférieure à un an :
1-a/ Les Budgets plus courts :
Ce sont les budgets qui ne dépassent pas le cadre annuel, par exemple les
budgets trimestriels et semestriels.
1-b/ Les douzièmes provisoires :
Lorsque les Parlements n’arrivent pas à voter la loi des finances, on
recourait, auparavant, aux douzièmes provisoires. Chaque mois, on
reconduisait le Budget antérieur à raison d’une douzième pour chaque
mois de retard.
LE PRINCIPE D’ANNUALITE
ET LES DEROGATIONS
1- Pour une période inférieure à un an :
1-c/ Les Lois de Finances Rectificatives (LFR) :
Les lois de finances rectificatives prises en cours d’année peuvent modifier
les dispositions de la loi des finances initiale. Seules, les lois de Finances
dites rectificatives peuvent, en cours d’année, modifier les dispositions de la
loi de Finances de l’année.
2- Les dérogations budgétaires dont la portée excèdent un an :
2-a/ Les autorisations de programme (AP) :
L’autorisation de programme (A.P.) est définie comme la limite supérieure
des dépenses que les Ministres sont autorisés à engager pour l’exécution
des investissements prévus par la loi.
Il s’agit d’autoriser l’engagement de crédits pour plusieurs années et sans
limitation de durée, c’est-à-dire jusqu’à l’achèvement du programme ou
jusqu’à ce qu’il soit procédé à l’annulation des crédits.
LE PRINCIPE D’ANNUALITE
ET LES DEROGATIONS
2- Les dérogations budgétaires dont la portée excèdent un an :
2-b/ Les budgets pluriannuels :
 le budget de législature : le budget couvre la durée d’une législation ;
 le budget cyclique : le budget recherche l’équilibre dans le cadre d’un
cycle économique dépassant la limite d’une seule année (exp: saison
cyclonique, …).

II- Les dérogations à l’exécution annuelle


 L’existence d’une période complémentaire permettant l’exécution de
certaines dépenses prévues au titre de l’année (N) lors du premier mois
de l’année (N+1).
 Les crédits de report : opération par laquelle les crédits accordés à un
ministère et non consommés en tout ou en partie en fin d’année peuvent
venir s’ajouter à la dotation de l’année suivante.
LE PRINCIPE D’UNITE
ET LES DEROGATIONS
A- LE PRINICIPE D’UNITE
Le principe de l’unité budgétaire est un principe fondamental des
finances publiques. Il a de multiples avantages mais son application
intégrale engendre des difficultés.
Le principe d’unité recouvre deux règles :
- la règle de l’unité : le Budget de l’État soit retracé dans un document
unique (la loi de finances). Assurer aux parlementaires une bonne
lisibilité dudit budget ;
- la règle de l’exhaustivité : la loi de finances doit prévoir et autoriser
l’ensemble des recettes et des charges de l’État.
Le principe de l’unité évite l’existence de compte hors budget.
LE PRINCIPE D’UNITE
ET LES DEROGATIONS
B- LES DEROGATIONS
I- Les Budgets Annexes :
• Ils peuvent être ajoutés au budget général afin de retracer l’activité
de certains services.
• Les budgets annexes concernent les services qui ne sont pas dotés
de la personnalité morale, mais qui ont des activités de production
des biens et services (par exemples : Imprimerie Nationale, SPAT,
Garages Administratifs, …). Ils disposent des ressources propres.
• Leur déficit est comblé par le budget général.
• Leur excédent est porté au budget général.
LE PRINCIPE D’UNITE
ET LES DEROGATIONS
B- LES DEROGATIONS
II- Les Comptes particuliers du Trésor :
• Mettre hors du budget général les opérations qui ne constituent ni
une recette définitive, ni une dépense définitive.
• Les comptes particuliers du Trésor retracent les opérations de
rentrées et de sorties de fonds provisoires (par exemple les
comptes: d’affectation spéciale, de commerce, d’investissements
sur ressources extérieures, d’avances, de prêts et de participations,
fonds reçus pour le COVID-19)
LE PRINCIPE D’UNIVERSALITE
ET LES DEROGATIONS
A- LE PRINCIPE D’UNIVERSALITE
Ce principe se décompose en deux règles :
• La règle de non compensation : Le principe consiste à ce que toutes
les dépenses et toutes les recettes figurent dans le document
budgétaire pour leur montant intégral. Autrement dit, sans
contraction ou compensation entre les dépenses et les recettes ;
• La règle de non affectation : Elle signifie que les recettes doivent être
portées au Budget général sans être directement affectées à la
couverture de certaines dépenses.
• Implication de verser toutes les recettes dans une caisse unique
où l’origine des fonds est indéterminée.
• Interdiction de l’affectation d’une recette à une dépense
déterminée.
LE PRINCIPE D’UNIVERSALITE
ET LES DEROGATIONS
B- LES DEROGATIONS
I- Au budget général :
• Les fonds de concours : représentent une procédure permettant
d’ouvrir des crédits et de les affecter à certaines dépenses.
• Les dons et legs : les donateurs donnent une somme d’argent pour
la réalisation d’une œuvre précise.
• Les rétablissements de crédits : c’est une procédure qui consiste à
reverser à un service de l’Etat des sommes qu’il avait indûment ou
provisoirement payées. (exp: Ordre de reversement à l’encontre des
fonctionnaires ayant trop perçus).
LE PRINCIPE D’UNIVERSALITE
ET LES DEROGATIONS
B- LES DEROGATIONS
II- En dehors du budget général :
• Les budgets annexes : les recettes d’un service doté d’un budget
annexe devront financer les dépenses dudit service.
• Les comptes particuliers du Trésor : retracent notamment les
opérations définitives ou temporaires financées au moyen de
ressources spéciales.
LE PRINCIPE DE SPECIALITE
ET LES DEROGATIONS
A- LE PRINCIPE DE SPECIALITE
• Indication précise du montant et de la nature des opérations
prévues par la loi de finances.
• Ouverture de manière détaillée des crédits spécialisés par
programmes depuis la mise en œuvre de la LOLF, et rattachement à
un objet spécifique de dépense, qui ne doit pas être dénaturé en
exécution par le Gouvernement (impossible pour le Gouvernement
de la modifier).
• Implication d’une nomenclature budgétaire appropriée.
• Affectation des crédits à un service, ou à un ensemble de services,
spécialisés par chapitre groupant les dépenses selon leur nature ou
selon leur destination.
LE PRINCIPE DE SPECIALITE
ET LES DEROGATIONS
B- LES DEROGATIONS
• La non spécialisation des crédits ou les crédits globaux : ce sont des
crédits qui sont destinés à faire face à des dépenses éventuelles ou
accidentelles, qu’il est impossible de déterminer leur utilisation précise
au moment où ils sont votés.
• Les transferts de crédits : consistent à modifier la détermination du
service responsable de l’exécution de la dépense sans modifier la
nature de la dépense. C’est un mouvement de crédit d’un programme
à un autre programme entre deux ministères distincts .
• Les virements de crédits : conduisent à modifier la nature de la
dépense prévue dans la loi de finances initiale donc peuvent comporter
dans les dangers. Aussi, la pratique des virements est strictement
réglementée. C’est un mouvement de crédits entre programmes à
l’intérieur d’un même ministère ou institution.
LE PRINCIPE DE SPECIALITE
ET LES DEROGATIONS
B- LES DEROGATIONS
• L’aménagement de crédits : l’aménagement de crédits à l’intérieur
d’une activité relevant d’un même gestionnaire d’activités.
• L’aménagement de crédits : l’aménagement de crédits entre
activités d’un même gestionnaire d’activités.
• L’aménagement de crédits : l’aménagement de crédits entre
activités des gestionnaires d’activités différents mais relevant d’un
même programme.
- Acte matérialisé par un Arrêté visé par le Contrôle Financier et la
Direction Générale chargée du Budget et signé par le Chef
d’Institution ou le Ministre Ordonnateur délégué.
- Validation du Responsable de programme pour prise de décision.
LE PRINCIPE D’EQUILIBRE

LE PRINCIPE D’EQUILIBRE
• Le budget c’est un instrument pour la réalisation d’un plan
d’intervention sur la vie économique et sociale d’un pays. Le
déséquilibre est considéré comme constituant un moyen d’atteindre
les objectifs fixés. Alors, le déficit budgétaire n’est pas forcément
une mauvaise chose (mauvaise gestion) si l’on peut utiliser comme
instrument d’intervention de l’Etat dans l’économie.
• L’Etat ne peut dépenser plus qu’il reçoit. C’est la règle classique des
finances publiques.
• On parle de « déficit budgétaire » pour indiquer le solde négatif
dans les opérations à caractère définitif pour le budget général.
• On parle d’ « impasse » pour modifier le solde négatif dans les
opérations à caractère définitif et temporaire.
LE PRINCIPE DE SINCERITE

LE PRINCIPE DE SINCERITE
• Ce principe de sincérité budgétaire, est inspiré du droit comptable
privé, implique l’exhaustivité, la cohérence et l’exactitude des
informations financières fournies par l’État.
• Selon l’article 42 de LOLF : "les lois de finances présentent de façon
sincère l’ensemble des ressources et des charges de l’État. Leur
sincérité s’apprécie compte tenu des informations disponibles et des
prévisions qui peuvent raisonnablement en découler".
• L’application de ce principe est limitée par la nature prévisionnelle
de la loi de finances.

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