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TD2 de Gestion financière des collectivités locales

Fiche 2 : La préparation du budget local

1. Quels sont les grands principes budgétaires qui guident l’élaboration d’un budget local ?

Ils en existent 5, ces derniers font l’objet d’un contrôle exercé par le préfet, en liaison avec la chambre régionale des comptes (CRC) dans le
cadre de ce qu’on appelle le contrôle budgétaire.

• Principe d'annualité

Le principe d’annualité exige :


- Que le budget soit défini pour une période de douze mois allant du 1er janvier au 31 décembre ;
- Que chaque collectivité adopte son budget pour l’année suivante avant le 1er janvier, mais un délai leur est laissé par la loi
jusqu’au 15 avril de l’année à laquelle le budget s’applique, ou jusqu'au 30 avril, les années de renouvellement des assemblées
locales.

Toutefois, l’ordonnance du 26 août 2005 relative à la simplification et à l’aménagement des règles budgétaires et comptables applicables
aux collectivités territoriales assouplit fortement ce principe en élargissant les mécanismes de pluri annualité.

• Règle de l’équilibre réel

La règle de l’équilibre réel implique l’existence d’un équilibre entre les recettes et les dépenses des collectivités, ainsi qu’entre les
différentes parties du budget (sections de fonctionnement et d’investissement).

• Principe d'unité

Le principe d’unité suppose que toutes les recettes et les dépenses figurent dans un document budgétaire unique, le budget général de la
collectivité.

Toutefois, d’autres budgets, dits annexes, peuvent être ajoutés au budget général afin de retracer l’activité de certains services. Ainsi le
budget du centre d’action sociale est annexé au budget général de la commune.

Les services publics industriels et commerciaux gérés directement par les communes doivent, quant à eux, obligatoirement figurer dans un
budget annexe.

• Principe d’universalité

Le principe d’universalité implique :


- Que toutes les opérations de dépenses et de recettes soient indiquées dans leur intégralité et sans modifications dans le budget.
Cela rejoint l’exigence de sincérité des documents budgétaires ;
- Que les recettes financent indifféremment les dépenses. C’est l’universalité des recettes.

• Principe de spécialité
Le principe de spécialité des dépenses consiste à n’autoriser une dépense qu’à un service et pour un objet particulier. Ainsi, les crédits sont
affectés à un service, ou à un ensemble de services, et sont spécialisés par chapitre groupant les dépenses selon leur nature ou selon leur
destination.

Correction : Le principe de l'annualité, le principe d'universalité, le principe d'unité, le principe de spécialité, le principe
d'équilibre budgétaire.

Ces cinq grands principes budgétaires sont portés par les principes de sincérité (évaluation sincère des recettes et des dépenses afin de
garantir l'équilibre réel du budget local) et de prudence (c'est l'appréciation raisonnable des évènements et des opérations à enregistrer. A
la clôture de l'exercice, toutes les pertes probables ou certaines qui concernent l'exercice doivent être enregistrées.

2. Qu’est-ce que la journée complémentaire ?

Il s’agit d’une période comprise entre le 1er Janvier et le 31 Janvier, situé en année « n+2 » permettant de solder les opérations
budgétaires (dépenses engagées et recette émises) se rapportant à l’année « n+1 »

L’exercice budgétaire qui correspond à l’année civile se termine le 31 décembre. Lors de cette journée complémentaire, le maire a le
pouvoir d’émettre des titres et des mandats.

On appelle donc « journée complémentaire » la journée comptable du 31 décembre qui dure trente-deux jours, c’est-à-dire jusqu’au
31 janvier. La journée complémentaire est facultative.

La journée complémentaire permet aux établissements publics de terminer les écritures comptables de l'année sur une période limitée à
un mois. Ainsi, le mois de janvier permettra de passer les derniers mandats et titres de recettes de l'année écoulée. Elle figure à l’article 71
du décret n° 2003-1010 du 22 octobre 2003.
Correction : Elle permet fictivement de prolonger la période d'exécution du budget. Cette période est comprise, généralement,
entre le 1er janvier et le 31 janvier de l'année n+1. Ainsi, cette « journée complémentaire » permet d'utiliser les crédits budgétaires au-delà
du cadre annuel pour les dépenses de fonctionnement (=jusqu'à fin janvier de l'année civile suivante).

3. Qu’est-ce que le report de crédits ?

Inscription au budget d’un exercice des crédits budgétaires non utilisés au cours de l’exercice précèdent.

Pour les collectivités territoriales, les reports de crédits sont effectués sans vote mais doivent être justifiés par des états de restes à
réaliser.

D’une façon générale, les crédits non utilisés à la clôture de l’exercice sont annulés. Ils doivent faire l’objet d’une nouvelle autorisation
pour être utilisés l’année suivante.

Les reports de crédits sont compris dans le budget supplémentaire au même titre que la reprise des résultats. En application du principe de
l’annualité́ budgétaire, il ne sera procèdé à aucun report systématique d’autorisations d’engagement, excepté lorsqu’elles sont affectées
pour servir de support à une opération d’investissement.

Correction : Il est possible d'utiliser les crédits budgétaires par la technique des reports de crédits pour les dépenses
d'investissement (les crédits qui n'ont pas encore été utilisés font l'objet d'un report de crédits automatique).

4. Qu’est-ce que la règle de non-compensation ?

Le principe comptable de non-compensation trouve son origine dans le Code du commerce à l'article L123-19.

Le principe de non-compensation garantit la fiabilité et la cohérence des comptes de l’entreprise.

Il s’agit de l’obligation d’enregistrer chaque opération comptable de manière séparée, même si certaines d’entre elles sont étroitement
liées. « Les éléments d’actif et de passif doivent être évalués séparément »

La non-compensation désigne l’interdiction de compenser une charge par un produit ou un passif par un actif, même si les flux proviennent
de la même opération ou de deux entreprises à la fois créancières et débitrices l’une de l’autre.

Il peut trouver des exceptions prévues par le règlement de l’Autorité des normes comptables, notamment pour l’annulation d’une créance
avec une dette lorsque les créances sont réciproques, qu’elles visent la même espèce, qu’elles soient liquides et exigibles et qu’aucune
mesure d’interdiction de compensation ne pèse sur les entreprises concernées (procédure collective, décision judiciaire...).

Correction Le principe d'universalité induit la règle de non-compensation des recettes et des dépenses. Celles-ci doivent être
intégralement inscrites dans les comptes budgétaires, de façon séparée, sans qu'il y ait de compensation entre elles (=exigence de sincérité
des documents budgétaires).

5. Qu’est-ce que la règle de non-affectation ?

Le principe d’universalité budgétaire est l’un des cinq grands principes budgétaires des finances publiques en France. Au même titre que le
principe de non-compensation, on retrouve dans la double acceptation du principe d’universalité budgétaire : le principe de non-
affectation.
Cette règle est elle aussi apparue sous la Restauration, elle est affirmée à l'article 18 de l'ordonnance du 2 Janvier 1959 repris par l'article
16 de la loi organique du 1er août 2001.
Elle interdit l'utilisation d'une recette déterminée pour le financement d'une dépense déterminée. Toutes les dépenses d'un budget
doivent être couvertes par la masse commune des recettes. Dans le budget de l’état, les recettes et les dépenses doivent former deux
masses autonomes, il ne doit donc pas y avoir affection d’une recette au financement d’une dépense.
Cette règle complète la règle de non-compensation, qui interdit de faire figurer au budget une somme nette résultant d’une compensation
entre les recettes et les dépenses.

Elle vise à éviter que chaque catégorie de recettes soit réservée à la couverture d'une seule catégorie de dépenses, ce qui éclaterait le
budget de l'État en multiples sections indépendantes, excluant toute gestion centralisée et coordonnée. Les dépenses et les recettes sont
donc considérées comme deux masses indépendantes, sans lien autre que global (calcul du solde budgétaire). La LOLF prévoit une série
d'exceptions à ce principe : les comptes spéciaux et les budgets annexes et trois procédures spécifiques d'affectation. L’intérêt principale
de cette règle est de permettre d'éviter les gaspillages d'argent public.

Elle est souvent critiquée car elle entraînerait une inertie administrative en empêchant les services administratifs de profiter des recettes
qu'ils ont dégagées. Un des autres arguments de ses détracteurs est qu'elle empêche le contribuable de percevoir l'intérêt des impôts qu'il
paie ; en effet, il ne sait pas à quoi ses impôts sont utilisés car ils se confondent dans la masse budgétaire globale. Il y aura des
conséquences, la non-affectation n'incite pas à la productivité des services qui ne sont pas motivés pour essayer de récolter davantage de
recette.

Correction Le principe d’universalité introduit la règle de non-affection : une recette donnée ne peut, en principe être
directement affectée à une dépense (exception : par exemple, les budgets annexes qui permettent d’affecter les ressources issues de
l’exploitation d’un SPIC à celui-ci)
6. Quels niveaux de vote utilisé, par principe, pour voter les crédits ? Quel est celui utilisé par exception ?

L'article L. 2312-2 du code général des collectivités territoriales (CGCT) dispose que les crédits sont votés par chapitre et, si le conseil
municipal en décide ainsi par articles. Ces dispositions découlent du principe de spécialité budgétaire selon lequel l'autorisation donnée par
l'assemblée délibérante n'est pas globale mais limitée à un montant maximal par catégorie de dépense.

Ainsi par principe, ils sont votés par chapitres. En exception, le conseil municipal, étant l’assemblée délibérante, les crédits peuvent être
votés par articles.

Correction : Le principe de spécialité budgétaire définit le niveau du vote du budget. Par principe, les crédits sont votés par
chapitre, ou, par exception, à la demande de l’assemblée délibérante, par articles.

7. Que constitue un excédent dans la section de fonctionnement ?

Dans un contrôle budgétaire, lors de la préparation et de l’équilibre du budget

Le résultat de la section de fonctionnement correspond à l’excèdent ou au déficit de l’exercice. Pour son affectation, il est cumulé avec le
résultat antérieur reporté à l’exclusion des restes à réaliser.

Le compte administratif se présente formellement de la même manière que le budget primitif.

Il constitue l’arrêté des comptes de la collectivité à la clôture de l’exercice. Il retrace toutes les recettes (y compris celles non titrées) et les
dépenses réalisées au cours d'une année, y compris celles qui ont été engagées mais non mandatées (restes à réaliser).

Le résultat excédentaire ou déficitaire est reporté soit au budget primitif, soit au budget supplémentaire de l'exercice suivant selon la date
d'adoption du compte administratif.

Les résultats de l’exercice antérieur sont constitués du déficit ou de l’excédent réalisé de chacune des deux sections tels que définis dans
les instructions budgétaires et comptables. L’excédent constitue donc une recette d’investissement, dans la section de fonctionneement.

En conséquence, un excédent d'une section d’investissement peut ainsi équilibrer un déficit d'une section de fonctionnement, et
inversement. Les résultats à prendre en compte comprennent les restes à réaliser en recettes et en dépenses. Il peut permettre
l’autofinancement.

L'autofinancement est le résultat de la somme des dotations aux amortissements (les dépenses nécessaires au renouvellement des
équipements), des réserves (provisions et bénéfices non distribués), des plus-values, des capitaux propres, des exercices antérieurs et de
l'épargne.

Correction : L’excédent dans la section de fonctionnement constitue une recette d’investissement. C’est un moyen
d’autofinancement.

8. Quelle est la double fonction du budget ?

Le budget est l’acte qui autorise et prévoit les dépenses et les recettes d’une administration publique pour un an. C’est donc :

• Un acte de prévision

Le budget prévoit des dépenses et des recettes pour l’année civile à venir. Il est préparé́ par le pouvoir exécutif et adopté par une
assemblée représentative des citoyens et démocratiquement élue (comme le Parlement).

• Un acte d’autorisation

Par le vote du budget, l’assemblée délibérante autorise le pouvoir exécutif à mettre en œuvre le budget, c’est-à-dire à exécuter les
dépenses et recouvrer les recettes. C’est pourquoi, l’autorisation budgétaire doit être préalable à son exécution.

Correction Le budget est un acte de prévision (prévoit les recettes et les dépenses) et d’autorisation (autorise les recettes et les
dépenses)

9. Quelle est la double nature du budget ?

Le budget est un acte de bonne gestion par ce qu'il consiste à prévoir des dépenses et des recettes. Il s'agit d'un document utilisé dans le
cadre d'une gestion active des fonds publics. Le budget n'est pas seulement un acte de gestion.

C'est également un acte politique. En effet, le budget est un acte démocratique, il est élaboré, conçu et n'est adopté, voté que par les
décideurs et des élus politiques (gouvernement + parlement).

D'autre part, le budget est la traduction financière de certain choix de société. Le budget de l'État est adopté par le parlement et constitue
un acte législatif : une loi. C'est la raison pour laquelle on parle de loi de finance.
Un budget est un acte juridique de prévision et d’autorisation financières par lequel sont prévues et définies les recettes et les dépenses
annuelles de l'État.

Par conséquent, la liberté des gestionnaires est des décideurs politiques est encadrée par le droit, c'est la raison pour laquelle le budget est
à la fois un acte juridique, politique, économique et de gestion.

Correction Le budget local est un acte juridique (acte administratif) et politique (il définit des orientation politique)

10. Qu’est-ce le budget primitif ? Que sont les budgets annexes ?

On l’appelle le BP. Le BP est le document budgétaire le plus important de l’année, c’est le document qui présente, dans l’année civile, en
recettes et en dépenses, en fonctionnement et en investissement, et de façon exhaustive, tout le plan de financement de la collectivité
locale.

Le budget primitif constitue le premier acte obligatoire du cycle budgétaire annuel de la collectivité.

C’est le document qui est le reflet le plus sincère, le plus proche de tout le programme politique de l’élu (quel service public développé, quel
investissement engagé). La politique de l’élu va être présenté dans le document.

C’est un document précieux à la fois politiquement, juridiquement, comptablement. Ce budget à une structure, imposé par la direction de
la comptabilité, toute les communes, départements, régions ont chacune la même grille budgétaire distribué aux collectivités. Pour les EPIC
la maquette est la même que les communes.

- Ce document est donc essentiel politiquement pour l’assemblée délibérante : tout le programme politique est déroulé sous les
yeux de l’opposition, de la majorité. Il permet de suivre le programme de l’élu pendant l’année. Ainsi La majorité comme
l’opposition trouve dans le document des arguments politiques.

- Cette maquette est importante juridiquement, ce budget va être soumis au contrôle de légalité. Permette au préfet de vérifier
ont contenu (contrôle du détournement de fond). Juridiquement, sa structure va aussi servir de modèle pour d’autres documents
budgétaires.

- Sur le terrain comptable, il est considérable, le comptable sachant tout ce qu’il sait que tout se trouve dans ce document, à chaque
dépense t à chaque recette vérifier que l’assemble délibérante c’est bien engagé dans ce sens-là.

Ce document budgétaire est obligatoire et est présenté tous les ans pour un an. Il est voté tous les ans pour un an (annualité budgétaire). Il
doit être voté avant le 1er janvier. Il est possible de voter le BP jusqu’au 30 avril ou en cas de renouvellement de l’assemblée délibérante

C’est le seul budget sur lequel s’applique tous les principes budgétaires

Correction Le budget primitif ou initial est le premier budget voté, il énonce l’ensemble des recettes et des dépenses pour l’année

• Quels sont les budgets annexes ?

Les budgets annexes, distincts du budget principal proprement dit, mais votés par l’assemblée délibérante, doivent être établis pour
certains services locaux spécialisés (eau, assainissement, etc.).
Ces budgets permettent d’établir le coût réel d’un service et de déterminer avec précision le prix à payer par ses seuls utilisateurs pour
équilibrer les comptes.

Correction Le budget annexes retracent les recettes et les dépenses de service particuliers : les services publics industriels et
commerciaux (SPIC)

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