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TD4 de Gestion financière des collectivités locales

Fiche 4 : L’exécution du budget local

1. Qu’est-ce que le principe de la séparation des ordonnateurs et des comptables ?

Le principe de séparation des ordonnateurs et des comptables est un principe du droit de la comptabilité. Selon l’article 20 du décret
n° 62-1587 du 29 décembre 1962 portant règlement général sur la comptabilité publique, « les fonctions d’ordonnateur et celles de
comptable public sont incompatibles ».

L’ordonnateur n’a pas le droit de manipuler l’argent public seul le comptable public peut le faire. Il appartient à ce dernier, sur l’ordre de
l’ordonnateur, d’encaisser ou de décaisser l’argent public.

Cette séparation des ordonnateurs et des comptables est le seul grand principe financier public spécifiquement comptable (les autres
prennent leur source dans le droit budgétaire). Elle poursuit une double finalité :
• de contrôle, en permettant de repérer les erreurs et irrégularités en amont, avant que l’argent n’ait quitté la caisse publique ;
• de probité, car deux agents sont moins tentés – et moins faciles à convaincre – de s’écarter des règles qu’un seul.

Elle est donc un des aspects de la qualité de la gestion publique.

Correction : Le principe de la séparation des ordonnateurs et des comptables est un principe essentiel du droit de la comptabilité publique
qui trouve son origine sous la Restauration. Il régit la procédure d'exécution du budget local.

Le décret n° 62-1587 du 29 décembre 1962 portant règlement général sur la comptabilité publique réaffirmait ce principe dans son article
20 en disposant que : « Les fonctions d'ordonnateur et celles de comptable public sont incompatibles ».

Le décret de 1962 constituait le texte de référence qui organisait l'ensemble des procédures d'exécution financière. Il a été abrogé par le
décret n° 2012-1246 du 7 novembre 2012 relatif à la gestion budgétaire et comptable publique. Le décret de 2012 maintient le principe de
la séparation des ordonnateurs et des comptables (art.9).

2. Qui est l’ordonnateur local ?

L’ordonnateur, qui est l’exécutif des collectivités (maire, président du conseil départemental ou régional), donne l’ordre d’engager les
dépenses et de recouvrer les recettes, mais ne peut pas manipuler les fonds publics. Il tient le compte administratif.

Correction : L’ordonnateur local est l’exécutif local.

3. Qui est le comptable public ? Quel est son statut ?

Le comptable public est chargé d’exécuter les dépenses et les recettes selon les indications de l’ordonnateur, mais il ne lui est pas
subordonné. Il est responsable personnellement et sur son propre argent de ces opérations. C’est un fonctionnaire de l’État dépendant du
corps des comptables du Trésor. Il tient le compte de gestion de la collectivité.

Correction : Le comptable public est un fonctionnaire de l’État qui dépend du corps des comptables du Trésor. Pour la commune c’est le
trésorier (ou receveur). Pour le département et la région, c’est le payeur départemental ou régional.

4. Quel est le rôle de l’ordonnateur en matière de dépenses et de recettes ?

Pour les dépenses, il y a trois opérations, relevant de l’ordonnateur (phase administrative) :


• L’engagement : décision par laquelle l’ordonnateur décide d’effectuer une dépense. Elle se traduit par l’affectation des crédits
nécessaires au règlement de la dépense ;
• La liquidation : il s’agit de vérifier la réalité de la dette de la collectivité et de fixer le montant de la dépense ;
• L’ordonnancement : c’est le mandat de paiement par lequel l’ordonnateur donne l’ordre au comptable de payer ;

Pour les recettes, se succèdent également phases administrative et comptable, en ce qui concerne le rôle de l’ordonnateur (phase
administrative), on retrouve :
• L’émission d’un ordre de recettes (phase administrative) : la collectivité constate qu’un administré doit s’acquitter d’une
somme correspondant à un service qui lui a été rendu (par exemple, repas pris dans une cantine scolaire...)

Correction : L’ordonnateur décide des dépenses et des recettes : il donne l’ordre d’engager les dépenses et de recouvrer les recettes, mais
il ne peut pas manipuler les fonds publics

5. Quel est le rôle du comptable public en matière de dépenses et de recettes ?

Pour les dépenses, il y une opération, relevant du comptable public (phase comptable) :
• le paiement par le comptable : il procède d’abord à certaines vérifications, portant sur la régularité des opérations précédentes,
et ensuite au paiement de la dépense.
Pour les recettes, comme dit précédemment se succèdent également phases administrative et comptable, en ce qui concerne le rôle du
comptable public, on retrouve :
• le contrôle, notamment de l’existence de l’autorisation de percevoir la recette, et son recouvrement, c’est-à-dire son
encaissement par le comptable public, constituent la phase comptable.

Correction ; Le comptable public exécute les dépenses et les recettes selon les indications de l’ordonnateur (mais il ne lui est pas, pour
autant, subordonnée) après vérification.

Le comptable dispose seul des fonds nécessaires au paiement des dépenses. Il est le seul à pourvoir encaisser les recettes.

6. Existe-t-il un lien hiérarchique entre l’ordonnateur et le comptable public ?

Non, il n’existe pas de lien hiérarchique entre l’ordonnateur et le comptable public. En raison de la nature particulière de ses fonctions, le
comptable n’est pas placé sous l’autorité de l’ordonnateur et le pouvoir hiérarchique de son ministre de tutelle est limité.

Correction : Il n’y a aucun lien hiérarchique entre l’ordonnateur et le comptable public

7. Qu’est-ce que le compte administratif ?

L'ordonnateur rend compte annuellement des opérations budgétaires qu’il a exécutées.


A la clôture de l’exercice budgétaire, qui intervient au 31 janvier de l’année N+1, il établit le compte administratif du budget principal ainsi
que les comptes administratifs correspondant aux différents budgets annexes.

Le compte administratif :
- Rapproche les prévisions ou autorisations inscrites au budget (au niveau du chapitre ou de l’article selon les dispositions
arrêtées lors du vote du budget primitif) des réalisations effectives en dépenses (mandats) et en recettes (titres) ;
- Présente les résultats comptables de l’exercice ;
- Est soumis par l'ordonnateur, pour approbation, à l’assemblée délibérante qui l’arrête définitivement par un vote avant le 30
juin de l’année qui suit la clôture de l’exercice.

Correction : Le compte administratif est un compte d'analyse du budget local établit par l'ordonnateur.

Ce compte rapproche les prévisions ou autorisations inscrites au budget, des réalisations effectives et il présente les résultats comptables
de l'exercice budgétaire.
à Il correspond à la clôture de l'exercice budgétaire et enregistre l'ensemble des dépenses et des recettes réalisées dans l'année.

Le vote du compte administratif intervient au plus tard le 30 juin.

8. Qu’est-ce que le compte de gestion ?

Avant le 1er juin de l'année qui suit la clôture de l'exercice, le trésorier établit un compte de gestion par budget voté (budget principal et
budgets annexes).

Le compte de gestion retrace les opérations budgétaires en dépenses et en recettes, selon une présentation analogue à celle du compte
administratif.

Il comporte :
- Une balance générale de tous les comptes tenus par le trésorier (comptes budgétaires et comptes de tiers notamment
correspondant aux créanciers et débiteurs de la collectivité)
- Le bilan comptable de la collectivité, qui décrit de façon synthétique l’actif et le passif de la collectivité ou de l’établissement
local.

Le compte de gestion est également soumis au vote de l’assemblée délibérante qui peut constater ainsi la stricte concordance des deux
documents (compte administratif et compte de gestion). Ce premier examen est suivi d’un second contrôle effectué par le juge des
comptes.

Correction : Le compte de gestion est un compte d'analyse du budget local établit par le comptable.

Ce compte retrace les opérations budgétaires en dépenses et en recettes selon une présentation analogue à celle du compte administratif.
Ce compte est établi avant le 1er juin. Le compte de gestion doit toujours être voté avant le compte administratif.

9. Qu’est-ce que le droit de réquisition du comptable (au regard du principe de la séparation des ordonnateurs et des comptables) ?

On remarque quelques exceptions à ce principe de la séparation des fonctions entre ordonnateur et comptable public, notamment la
réquisition.

L’ordonnateur peut passer outre au refus du comptable de payer une dépense. Ceci n’est possible que lorsque l’agent comptable effectue
à sa seule initiative la suspension du paiement, et que cette suspension intervient dans des cas précis de contrôles, dans les conditions
prévues par des articles 12 et 13 du décret du 29 décembre 1962. C’est le principe de la réquisition du comptable.
Lorsque les observations formulées dans la notification de la suspension de paiement ne permettent pas l’ordonnateur de régulariser le
dossier, il peut exercer son droit de réquisition. Sous conditions de crédits suffisants et réguliers, le comptable effectue alors le paiement
de la dépense tandis que l’ordonnateur engage sa responsabilité patrimoniale.

Correction : Par dérogation au principe de séparation des ordonnateurs et des comptables, l'ordonnateur dispose, dans certains cas, d'un
droit de réquisition du comptable.

La réquisition est possible dès lors que la suspension de paiement n'est pas motivée par :
- l'indisponibilité des crédits
- L’absence de service fait
- l'absence de visa du contrôleur financier

L'ordre de réquisition impose au comptable public de payer : sa responsabilité est alors dégagée. C'est l'ordonnateur qui engage sa propre
responsabilité

10. Qu’est-ce que la régie (au regard du principe de la séparation des ordonnateurs et des comptables) ?

On remarque quelques exceptions à ce principe de la séparation des fonctions entre ordonnateur et comptable public, notamment la
régie.

Le comptable public délègue une partie de ses attributions par arrêté de l’ordonnateur en nommant un régisseur. Ce dernier est à la fois
ordonnateur et comptable et agit sous le contrôle de ceux qui l’ont nommé. Ce régisseur peut ainsi encaisser les recettes d’un faible
montant ou payer des petites dépenses.

Correction : Par dérogation au principe de séparation des ordonnateurs et des comptables, une seule et même personne cumule les
fonctions d'ordonnateur et de comptable : c'est le régisseur qui dépend de l'ordonnateur (c'est un administrateur comme l'est
l'ordonnateur).

C'est une personne physique (agent des services de la CT ou d'un établissement public local) chargé d'opérations de paiement ou
d'encaissement pour assurer un service de proximité. Il est nommé par arrêté de l'ordonnateur auprès duquel la régie est instituée (sur
avis conforme du comptable public assignataire).

Ainsi, le régisseur peut intervenir :


- Dans des opérations de dépenses : on parle alors de régie d'avances, ou,
- Dans les opérations de recettes : on parle alors de régie de recettes

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