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9.1. Aucune relation de quelque nature que ce soit avec la société, son
groupe ou sa direction, qui puisse compromettre l'exercice de sa liberté de
jugement. Ainsi, par administrateur indépendant, il faut entendre, non pas
seulement administrateur non-exécutif c'est-à-dire n'exerçant pas de
fonctions de direction de la société ou de son groupe, mais encore dépourvu
de liens d'intérêt particulier (actionnaire significatif, salarié, autre) avec ceux-
ci.
9.4. Les critères que doivent examiner le comité et le conseil afin de qualifier
un administrateur d'indépendant et de prévenir les risques de conflit d’intérêts
entre l’administrateur et la direction, la société ou son groupe, sont les
suivants :
La grille d’analyse établie par l’IFA approfondit, dans la droite ligne des
définitions établies par les rapports Viénot et Bouton, les critères permettant
de mettre en évidence les principales données à prendre en considération
pour qualifier un administrateur d’indépendant, ainsi que les questions
essentielles qu’un administrateur répondant à cette qualification doit se poser
dans l'exercice de son mandat.
Ces critères peuvent être classés en deux grandes catégories, ceux ayant un
caractère formel et objectif et ceux, plus subjectifs, concernant la
personnalité et le comportement de l’administrateur. Ces critères doivent
s’apprécier en fonction des différences de taille et de situation des
entreprises concernées. Il n’est pas forcément nécessaire de remplir tous les
critères pour être effectivement indépendant. De plus, bien qu’étant un
dirigeant mandataire social, un président du conseil peut être considéré
comme indépendant, si la société le justifie au regard des critères énoncés.
Inversement, le conseil peut estimer qu’un administrateur, bien que
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remplissant tous ces critères, ne doit pas être qualifié d'indépendant compte
tenu de sa situation particulière ou de celle de la société.
Parmi les critères formels, sont énumérés ceux qui évitent à l’administrateur
indépendant de se placer dans une situation de conflit d’intérêts avec la
société considérée ou toute société constitutive du groupe visés :
- ne pas avoir été commissaire aux comptes de la société au cours des cinq
années précédentes ;
- ne pas siéger dans un Conseil trop longtemps : il est ainsi recommandé que
le membre du Conseil indépendant ne soit pas membre administrateur de la
société depuis plus de douze ans. Lorsque la société n’applique pas cette
recommandation, il lui appartient d’en expliquer les raisons.
3- le débat
(…) Jean-Pierre Jouyet, président de l'AMF. "Il faut, dit-il que les sociétés soient
plus précises, en indiquant tout ce qui peut donner lieu à de possibles conflits
d'intérêts comme les liens d'affaires qui peuvent exister entre un
administrateur et la société et l'existence, parfois, de certains liens personnels."
"C'est le travail de l'AMF de vérifier la bonne application du code", ajoute-t-il.
Le respect des règles édictées par l'organisation patronale n'est pas une
obligation. Les sociétés peuvent y déroger à condition d'argumenter,
obéissant ainsi au principe "appliquer ou expliquer". Selon l'AMF, 32 % des
sociétés s'éloignent des directives de l'Afep-Medef en donnant des
explications "trop peu circonstanciées, voire inexistantes". L'AMF mentionne
quatre cas frappants. Notamment celui d'une société où il est indiqué que la
détention d'un mandat depuis plus de douze ans d'un administrateur "n'a pas
paru" remettre en cause son indépendance. "Et alors ?", s'agace M. Jouyet.
La proximité, voire la "consanguinité" entre ces sages censés éviter les dérives
de la direction et les patrons est régulièrement pointée du doigt par les
experts. La société de conseil aux investisseurs Proxinvest note ainsi un "gros
décalage" entre ce qu'affirment les sociétés et les bonnes pratiques.