A- L’exécution comptable des recettes et des crédits

L’argent publique est géré par un couple : celui de l’ordonnateur et du comptable.

Le droit a prévu une spécialisation des tâches au sein de ce couple qu’on qualifie
de principe de séparation des ordonnateurs et des comptables. Ce principe a été
posé pour la première fois par l’ordonnance du 14 septembre 1822 ; il est régi
aujourd’hui par l’art9 du décret du 7 novembre 2012 relatif à la gestion budgétaire
et comptable publique.

1. Les ordonnateurs

Les ordonnateurs n’appartiennent pas à un corps spécialisé de la fonction publique,

il s’agit d’administrateurs qui ont un pouvoir de décision en matière financière
(un directeur d’administration centrale, un maire, un président de conseil
régional, …)

Il existe 2 grands types d’ordonnateurs :

- Les ordonnateurs principaux sont ceux qui se voient confier en priorité le

pouvoir d’ordonner des recettes et des dépenses.
- Les ordonnateurs secondaires sont ceux qui agissent en fonction d’une vertu
d’une délégation de pouvoir de la part des ordonnateurs principaux (le préfet, le
recteur, …)
Les ordonnateurs ordonnent des dépenses et des recettes qui permettront aux
comptables de procéder aux opérations de maniement des deniers publiques car les
ordonnateurs n’ont pas le droit de manipuler de l’argent publique directement.

Les ordonnateurs décident des recettes et des dépenses :

- S’agissant des recettes (perception des impôts, des taxes et des amendes) les
ordonnateurs ont trois choses : ils constatent la recette, ils arrêtent le montant
et ordonnent le recouvrement (encaissement) à son comptable.
- S’agissant des dépenses (passation marché public, recrutement de personnel ou
tout type de contrat public) l’ordonnateur engage la dépense, il liquide la dépense
(vérification du service fait et calcul de la dette) et il va ordonner le paiement
(décaissement) à son comptable (s’il s’agit d’un ordonnateur principal on parlera
d’abondement direct et s’il s’agit d’un ordonnateur secondaire on parlera d’un
mandat de paiement).

2. Le comptable

Les comptables publics sont les fonctionnaires ayant la charge de manier les
deniers publics et de tenir les comptes des administrations publics. Ces comptables
ont 3 missions principales :

- La tenue de la comptabilité : ils tiennent la comptabilité de l’organisme

auquel ils sont rattachés et assurent en fin d’exercice comptable la réédition des
comptes càd elles rendent comptes de la gestion des deniers publics (ex : l’agent
comptable d’un EPLE vient rendre compte en fin d’année au CA).
- L’exécution des recettes (encaissement ou recouvrement) et des dépenses
(décaissement ou paiement) : sur ordre de l’ordonnateur, le comptable encaisse les
sommes qui reviennent à l’administration et le cas échéant il engage des poursuites
à l’encontre des mauvais payeurs, et il règle les dépenses de l’administration.
- Le contrôle : le comptable vérifie la régularité des ordres qui lui sont
adressés par l’ordonnateur avant d’encaisser ou payer. Il vérifie que l’ordonnateur
est bien compétent, qu’il a correctement imputé la dépense et que les crédits sont
bien disponibles.
-
Le comptable peut voir sa responsabilité engagée sur son argent personnel (sa
responsabilité pécuniaire) lorsqu’il manque de l’argent dans la caisse qu’il gère
(ex : déficit dû à une recette non recouvrée ou à une dépense irrégulièrement
payée). Le ministre des finances peut émettre un ordre de reversement qui contraint
le comptable à verser sur ses deniers propres la somme correspondante.

Le comptable peut voir sa responsabilité engagée devant les juridictions

financières (la cour des comptes ou une chambre régionale des comptes)

Avant leur entrée en fonction tous les comptables publics sont soumis à une
obligation de cautionnement càd ils doivent verser une somme qui sera utilisée si
un déficit est constatée dans la caisse. En plus de cette caution les comptables
peuvent souscrire à une assurance professionnelle afin de se protéger en cas de
faute professionnelle.