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CHAPITRE 4 : EXECUTION BUDGETAIRE

Introduction
I- Agents de l’exécution budgétaire
II- Procédure d’exécution du budget
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Introduction
Quelles sont les catégories des actes/tâches d’Exécution du Budget (EB)?
Il y a deux catégories de tâches :
1- Assurer l’exécution d’autorisation budgétaire: Cette autorisation est existée dans la Loi de
Finances ‘’c-à-dire sur le plan juridique il y a des Recettes et des Dépenses à exécuter’’ cette
tâche de comptabilisation permet l’Etat d’exécuter le budget par des règles de comptabilité
juridique : ‘’Comptabilité publique’’.

2- Assurer la disponibilité des fonds : Ces fonds sont nécessaires pour pouvoir financier les
programmes ‘’Dépenses’’ de l’Etat, il faut assurer des moyens ‘’Recettes fiscales et non
fiscales‘’. C’est une mission très importante confiée à TGR qui paye et qui assure le
recouvrement des recettes : ‘’exécuter des recettes et des dépenses’.

I- Agents de l’exécution du budget


L’EB s’articule sur une règle axiale : ‘’Séparation des ordonnateurs et des comptables’’.

La séparation désigne une séparation de fonction. L’EB repose sur un partage des tâches qui sont
fondées sur ce principe, qui mène à la répartition des fonctions et des missions des ordonnateurs
et des comptables.

Ainsi, il faut distinguer entre deux phases qui dirigent le processus de l’EB, à savoir :

- Phase administrative de l’EB : assurée par l’ordonnateur ;

- Phase comptable de l’EB : confiée au comptable.

D’où les ordonnateurs et les comptables sont indépendants mais complémentaires, parce qu’ils ne
peuvent accomplir les mêmes tâche qui sont incompatibles.

Cette séparation a pour objectifs principaux :


- la conformité aux dispositions juridiques qui régissent les opérations d’EB ;
- faciliter les contrôles, d’éviter les fraudes et les malversations… c’est un contrôle
réciproque : l’un contrôle l’autre ;
- Reddition des comptes. Il s’agit de la production de compte administratif par
l’ordonnateur, et le compte de comptabilité ou de gestion, c’est une vérification par
recoupement de l’acte administratif et de l’acte comptable.

I-1- Ordonnateurs
a/- Statut : Les ordonnateurs ne constituent pas un corps de l’Etat ‘’statut de la fonction
publique’’. Ils sont généralement des politiciens qui assument des tâches assez spéciales de
prendre des décisions concernant l’exécution budgétaire. Ils sont à la tête de l’administration,
établissement publique, service… leur pouvoir c’est lui qui :

i/- donne la naissance d’une dépense ‘’acte d’engagement de la dépense’’ ;

ii/- détermine le volume de la dépense ‘’acte de liquidation de la dépense’’ ;

iii/- prescris l’ordre de paiement d’un décompte, bon de commande, versement… ‘’acte de
l’ordonnancement’’

Il y a des ordonnateurs principaux qui font tous ces actes qui sont les ordonnateurs de l’Etat
« Ministres ». Mais, vu les multitudes des missions de l’ordonnateur, il peut déléguer l’un de ses
pouvoirs aux autres personnes qui sont des gestionnaires « sous-ordonnateurs ».

b/- Responsabilité : En théorie les ordonnateurs ont la responsabilité politique de l’EB devant les
représentants de la nation « Parlement », la responsabilité financière ou pécuniaire devant les
corps d’audit ou contrôle « Cour des comptes, IGF… », et la responsabilité pénale devant la
justice en cas de fraude, détournement de denier public, malversation ou enrichissement illicite.

La responsabilité des ordonnateurs est définie par la loi instituant la cour des comptes.

En ce qui concerne l’opportunité, la responsabilité des ordonnateurs est essentiellement morale.


En ce qui concerne la régularité des actes, les irrégularités commises par les ordonnateurs et leurs
subordonnés sont passibles de sanctions disciplinaires, pécuniaires voire pénales.

Le décret Royal N° 330-66 du 21 Avril 1967 précise à son article 7 "les ordonnateurs encourent à
raison de l’exercice de leurs fonctions les responsabilités prévues par les lois et règlement en
vigueur".

I-2- Comptables

En général, les comptables publics se sont des personnes qui détiennent le denier public.

a/- Statut : Un comptable public est toute personne a la qualité de l’exécution des recettes et des
dépenses.

Les comptables publics constituent un corps particulier « corps des comptables ».

b/- Rôles : par les rôles confiés aux comptables, ils exercent un contrôle sur les ordonnateurs.
Ces rôles sont concrétisé par :

i/- le recouvrement ou l’encaissement des recettes ‘’collecter ou encaisser les impôts, les
rémunérations de service, les subventions…

ii/- le paiement des dépenses sous ordre des ordonnateurs, et dans la limite des autorisations
illustrées dans le budget ou les crédits ouverts ;

ii/- le maniement des fonds ‘’manipuler les fonds : s’occuper du mouvement des comptes à
l’intérieur des fonds, s’occuper du mouvement de la disponibilité des fonds pour payer une
charge’’ ;
iii/- la tenue de la comptabilité ‘’ ce qui fait rentrée « Actif » et ce qui fait sortie « Passif » d’un
compte comptable ;

iv/- la conservation des pièces justificatives à partir d’un écrit ou une trace.

c/- Catégories des comptables

i. Comptables de compétences générales :

- Trésorier Général ;

- Trésoriers Régionaux ;

- Trésoriers Préfectoraux ;

- Percepteurs

- Agents comptables au sein des ambassades ;

- Les Receveurs.

ii. Comptables de compétences spéciales : se sont les receveurs comptables de douane et


des impôts indirectes.

d/- Responsabilité
La responsabilité des comptables est beaucoup plus lourde puisqu’il s’agit d’une responsabilité
personnelle et pécuniaire.

Ainsi, la législation dispose : "sauf le cas de force majeure et sauf dérogations expresses prévues
par arrêtés du Chef de gouvernement ou du Ministre des Finances, tout comptable public est
personnellement et pécuniairement responsable de la conservation des fonds et valeurs dont il la
garde et de la position des comptes externes de disponibilités qu’il surveille ou dont il ordonne les
mouvements. Dans les mêmes conditions, tout comptable public est également responsable de
l’encaissement régulier des recettes dont le recouvrement lui est confié, du contrôle de la validité
des dépenses qu’il décrit, de l’exécution des dépenses qu’il est tenu de faire ainsi que la
justification de ses opérations."

Il s’agit d’une responsabilité objective, qui consiste à mettre en cause le comptable une où il est
constaté une irrégularité dans sa caisse, pièces justificatives ou tout document.

C’est aussi une responsabilité imputable, c'est-à-dire l’erreur effectuée est rattachée au comptable
‘’pas au service, pas aux collaborateurs mais seulement au comptable’’.

De même, le comptable est responsable de caisse. C’est une responsabilité lourde, en droit
administratif c’est une responsabilité qui ne sujettes plus à la faute. Dès qu’il y a un manquement
dan sa caisse il est mis en débet.
II- Procédure d’exécution du budget
1- Procédure d’exécution des recettes

L’exécution des recettes suppose au préalable deux conditions :


i/- L’existence d’une créance publique : c'est-à-dire l’existence d’une dette publique « dette
fiscale par exemple ». il s’agit d’une condition de fond ;
ii/- l’autorisation parlementaire : toute recette doit figurer sur le budget, c’est une condition de
forme, c'est-à-dire les taxes à collecter doivent figurer dans la loi de finances, il s’agit du principe
de la légalité de l’impôt.
Il y a deux types de procédures d’exécution des recettes (ER) : normale et simplifiée.
a- Procédure normale d’ER
Elle comporte trois étapes :

Les deux premières sont exercées par l’ordonnateur, tandis que la troisième est exécutée
par le comptable :
1- Liquidation des recettes : c’est un acte qui consiste à déterminer le montant de la
créance « impôt, taxe, redevance… » ;
2- la mise en recouvrement : ‘’percevoir la recette’’ c’est un acte qui consiste à donner
l’ordre de recouvrir la recette. On dit aussi que l’ordre de recette est opposable au
comptable ;
3- le recouvrement proprement dit : le comptable est chargé d’assurer le recouvrement,
soit par le recouvrement normal ou forcé.

b- Procédure simplifiée
- Ils s’agit d’une perception des dettes au comptant, c’est-à-dire les recettes seront
encaissés au moment du dépôt de la déclaration, c’est un encaissement par versement ou
comptant. Exemple : IR, IS, TVA et peut être aussi des redevances;
- Les régies des recettes ont des fonctions limitées à l’encaissement, ce sont des services
habilités à percevoir des recettes, et sont sous contrôle sur les pièces justificatives et sur
place de la caisse par les inspecteurs.

2- Procédure d’exécution des dépenses


a- Procédure normale
Il y a deux phases :

1- Phase administrative consiste à exécuter de manière successives trois opérations:


i/- L’engagement : c’est l’acte par lequel l’ordonnateur va créer effectivement la dépense, à la
hauteur des autorisations approuvées. Autrement dit c’est un fait générateur de la dépenses,
et c’est un acte qui va rendre l’Etat débiteur;
ii/- La liquidation : c’est une opération qui consiste à vérifier le montant de la dette engagée.
C'est-à-dire calculer et déterminer exactement le volume de la dépense ;
iii/- L’ordonnancement : c’est l’acte administratif qui se concrétise par l’ordre de paiement
donné au comptable.
2- Phase comptable : il s’agit d’un acte pour lequel l’organisme public se libère de son dette,
et il est opéré par le comptable qui est à la fois caissier payeur et contrôleur de la régularité
de la dépense ‘’exactitude des calculs, imputation budgétaire, régularité …etc’’.

b- Procédure simplifiée
Par opposition à la procédure normale ‘’délai + phase administrative + contrôle et visa ‘’, la
procédure simplifiée permet d’accélérer le processus et de le simplifier. Le législateur a
prévu des dépenses sans ordonnancement préalable, régie de dépense et la délégation de
paiement.

1- Les dépenses sans ordonnancement préalable : elles sont énumérées par des textes « arrêté
du Ministre de Finances », leur paiement s’effectue par le comptable, doit être justifié
« fourniture des pièces justificatives » et en l’ordonnateur doit être notifié par le comptable.

2- La régie de dépense : comme il y a des dépenses d’urgence et de faible montant, le


législateur a estimé qu’il est préférable de débloquer cette tâche à des régisseurs qui ne sont
pas des comptables.

Il suffit d’établir un arrêté conjoint du Ministre des Finances et le ministre intéressé, qui fixe :
i/- quel bureau ;
ii/- la nature des dépenses autorisées à être payées par le régisseur ;
iii/- le montant maximum que le régisseur est amené à dépenser ;
iv/- le comptable de rattachement du régisseur ;
v/- désignation du régisseur « identité, date de nomination ».

3- Les payeurs délégués « la délégation de paiement » : ce sont des payeurs à qui on délègue
ou on attribue des tâches relatives au paiement. Ils déplacent chez les bénéficiaires pour les
payer. Ils sont comme les régisseurs sous l’ordre et le contrôle du comptable d’attachement
puisqu’ils manipulent les deniers publics ‘’contrôle sur pièces et sur place par le
comptable’’.

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