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Année Universitaire 2022-2023 République de Côte d’Ivoire

Ministère de l’Enseignement
Supérieur et de la Recherche
Scientifique

LICENCE 2: SCIENCES ECONOMIQUES ET GESTION

SUPPORT DES COURS “COMPTABILITE BUBLIQUE”

Dr KONE Djakaridja
INTRODUCTION

L’Ensemble des règles, que chaque Administration ou collectivité publique en


général doit appliquer pour ses opérations financières, forme ce que l'on appelle
« Comptabilité Publique ».

Ce cours de comptabilité publique vous permettra de connaître l'organisation et


les principales règles de la comptabilité publique. Aussi, il vous permettra
d’apprendrez notamment à maîtriser les principaux processus d'élaboration et
d'exécution des budgets, à la fois chez le comptable et chez l'ordonnateur.

L’objectif pédagogique de ce cours est d’appréhender les spécificités de la gestion


budgétaire et comptable publique. Aussi élaborer et traiter des imputations lors de
l'exécution du budget de comprendre les opérations de base de clôture des
comptes et enfin comprendre le mécanisme des virements et des décisions
modificatives en cours d'année.

La Comptabilité Publique est définie comme étant: « l’ensemble des règles qui
régissent les opérations financières et comptables de l'Etat, des collectivités
locales, de leurs établissements et de leurs groupements et qui déterminent les
obligations et les responsabilités incombant aux agents qui en sont chargés »1

1
art 1 du RGCP de 1967).

Dr KONE Djakaridja
CHAPITRE I : PRINCIPE DE SEPARATION DES FONCTIONS
D’ORDONNATEUR ET DE COMPTABLE

Les ordonnateurs et les comptables sont les agents d’exécution du budget.


Afin d’assurer une exécution conforme de la loi de finances, le décret portant
règlement général sur la comptabilité publique (RGCP) prévoie une séparation de
ceux qui ordonnent la dépense (les ordonnateurs) avec ceux qui l’effectuent (les
comptables). Cette règle de séparation est une traduction de la théorie de la
séparation des pouvoirs : elle doit permettre d’éviter les conflits d’intérêt. C’est
aussi pour cette raison que l’art. 20 RGCP dispose que “les fonctions
d’ordonnateur et de comptable sont incompatibles” et que “les conjoints des
ordonnateurs ne peuvent être comptables des organismes publics auprès desquels
lesdits ordonnateurs exercent leurs fonctions.

Les fonctions d'ordonnateur sont distinctes de celles du comptable ; Le


but de la séparation entre les fonctions d’ordonnateur et les fonctions de
comptable, tient à deux ordres de considérations :

 nécessité d’une certaine division du travail ;


 condition de l'organisation d'un contrôle des opérations
administratives aussi bien au stade d’engagement qu’au stade du
paiement.
La distinction établie entre la fonction d'ordonnateur et celle de comptable
serait inutile et le contrôle qu'elle permet serait vain.
D’où, renforcement du principe de distinction par le principe
d’incompatibilité des fonctions.

L’exécution des opérations financières des organismes publics est assurée


par deux ordres d'agents distincts et séparés : les ordonnateurs et les Comptables
publics.

Dr KONE Djakaridja
I. DISTINCTION DES FONCTIONS D'ORDONNATEUR ET
CELLES DU COMPTABLE

1. L’ordonnateur

L’ordonnateur n’a pas le droit de manipuler l’argent public, seul le


comptable public peut le faire. Il appartient à ce dernier, sur l’ordre de
l’ordonnateur, d’encaisser ou de décaisser l’argent public.

Les ordonnateurs prescrivent l’exécution des recettes et des dépenses, et à


cet effet, ils constatent les droits des organismes publics, liquident les recettes,
engagent et liquident les dépenses.

L’ordonnateur est donc un décideur :

En matière de dépenses : il est l’autorité administrative qui en fixe le


montant et en ordonne le paiement. Il dispose pour cela d’un pouvoir
discrétionnaire qui lui permet de décider de l’opportunité de la dépense dans la
limite de son enveloppe budgétaire ;

En matière de recettes : il constate l’existence de créances, en fixe le


montant et en ordonne le recouvrement.

Il existe différentes catégories d’ordonnateurs :

 Les ordonnateurs principaux : ce sont les ministres qui sont les


ordonnateurs principaux des recettes et des dépenses du budget général, des
comptes spéciaux du Trésor et des budgets annexes. Ce sont aussi les
questeurs des assemblées et les directeurs d’établissement public. Ce sont
enfin, au niveau déconcentré, les maires, les présidents des conseils
généraux et régionaux. Ils émettent des ordonnances de paiement ;
 Les ordonnateurs secondaires : ce sont surtout les préfets de
département et de région. Ils sont les ordonnateurs secondaires uniques

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pour les services déconcentrés des administrations civiles de l’Etat (sauf
pour les décisions relatives à l’assiette et au recouvrement des impôts, ainsi
qu’aux recettes publiques). Les crédits ministériels d’investissement sont
délégués aux préfets sous forme d’autorisations d’engagement (AE) qui
sont suivies de crédits de paiement (CP), et ce sont les préfets qui décident
de leur affectation (voir supra). D’autres ordonnateurs secondaires peuvent
être mentionnés : certains représentants de la France à l’étranger (certains
ambassadeurs), certains responsables militaires (chefs de corps d’école
militaire), certaines fonctions de l’autorité judiciaire (premiers présidents
et procureurs généraux de la Cour d’appel) ou certaines fonctions
particulières (le directeur de l’Ecole nationale, du Trésor par exemple). Ils
émettent des mandats de paiement ;
 Les ordonnateurs délégués : depuis un décret de 2005, les
ministres peuvent déléguer leur signature par arrêté notamment aux
membres de leur cabinet (directeur, chef de cabinet et adjoints). Les préfets
peuvent également déléguer leur signature à leurs collaborateurs directs.
Les agents supérieurs de l’administration (directeurs, chefs de service, etc.)
ont compétence pour signer toute ordonnance de paiement, de virement ou
de délégation et tous ordres de recettes. Les responsables de programme
(RP) et les responsables de budgets opérationnels de programmes (RBOP)
sont aussi des ordonnateurs délégués (voir supra) ;
 Les ordonnateurs suppléants : ils remplacent les ordonnateurs
en cas d’absence ;
 Les ordonnateurs des collectivités territoriales et des
établissements publics : ce sont des ordonnateurs principaux qui leur sont
propres (maire, président de Conseil général, etc.).

Les dépenses de l’État font l’objet d’une double autorisation :

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 Les autorisations d’engagement (AE) : elles constituent
la limite supérieure des dépenses pouvant être engagées et ne sont
valables que pour une durée limitée ;
 Les crédits de paiement (CP) constituent la limite
supérieure des dépenses pouvant être ordonnancées ou payées
pendant l’année pour la couverture des engagements contractés dans
le cadre des autorisations d’engagement.

La logique AE/CP est une conséquence de la fongibilité des crédits au sein


des programmes introduite par la LOLF. L’autorisation parlementaire encadre les
deux extrémités de la chaîne de la dépense que sont l’engagement juridique (la
dépense = les AE) et son dénouement (le paiement = les CP).

En outre, le ministre nomme parmi les directeurs ou secrétaires généraux


d’administration centrale des responsables de programmes (RP) qui ont la charge
d’élaborer et de mettre en œuvre un programme ainsi que son Projet annuel de
performance (PAP). Chaque programme est divisé en actions ou en territoires, et
donne lieu a un budget opérationnel de programme (BOP) et à la désignation d’un
responsable de BOP (RBOP). Le RP a ensuite la charge de rendre compte au
ministre de sa gestion à travers l’établissement d’un Rapport annuel de
performance (RAP).

2. Les comptables

Se sont des fonctionnaires spécialisés dans le maniement des fonds publics


(recouvrement des recettes et paiement des dépenses, art. 11 RGCP). Ils sont
nommés ou agréés par le ministre des Finances (art. 16 RGCP). Ils ont qualité
pour exercer les opérations de dépenses, de recettes, de maniement de titres, soit
au moyen de fonds et de valeurs dont ils ont la garde, soit par virements internes,
soit par l’intermédiaire d’autres comptables publics.

Il existe différentes catégories de comptables :

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 Les comptables directs du Trésor : ils exécutent toutes les
opérations de recette et de dépense du budget général et des comptes
spéciaux du Trésor, toutes les opérations de trésorerie et toutes les
opérations financières de l’Etat (à l’exception de celles dont l’exécution est
expressément confiée à d’autres comptables publics). Ce sont des
comptables de droit commun, dotés d’une compétence générale. Ils
relèvent de la Direction générale des finances publiques (DGFP). Parmi ces
comptables publics, il faut distinguer (art. 14 RGCP) :
 Les comptables principaux : ils rendent directement leurs
comptes à la Cour des comptes (avant leur installation, ils doivent prêter
serment devant cette Cour). C’est l’Agent comptable central du Trésor qui
centralise les opérations budgétaires et financières réalisées l’année
précédente par tous les comptables principaux. Ce sont aussi les Trésoriers-
payeurs généraux (TPG) qui centralisent les opérations réalisées par les
comptables secondaires au niveau du département (par exception, à Paris
cette fonction est assurée par un payeur général du Trésor et un receveur
général des finances). L’accès à cette fonction de TPG est réservé, à raison
de 80%, aux agents supérieurs du Trésor ;
 Les comptables secondaires : ce sont les comptables dont les
opérations sont centralisées par les TPG. Ce sont les trésoriers principaux,
les receveurs des finances, les receveurs percepteurs (selon la
circonscription qui leur incombe : arrondissement, commune) : ils
centralisent eux-mêmes les opérations réalisées par les trésoriers
(comptables subordonnés) des postes comptables implantés au niveau
cantonal.
 les comptables des budgets annexes : ils procèdent aux
opérations découlant de l’exécution de ces budgets ;
 les comptables spéciaux du Trésor : ils ont une compétence
d’attribution (alors que les comptables directs du Trésor ont une

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compétence générale). Ils sont créés par décret pour exécuter certaines
catégories particulières d’opération ;
 les comptables des administrations financières : ils sont
chargés du recouvrement des impôts, taxes, droits, redevances, produits et
recettes diverses et des pénalités fiscales y afférents. Ce sont les receveurs
des impôts ou des douanes. Leurs opérations sont centralisées par le TPG
et présentées dans ses comptes sous forme d’états annexes..

Remarque :

Cette séparation des ordonnateurs et des comptables est le seul grand principe
financier public spécifiquement comptable (les autres prennent leur source dans
le droit budgétaire). Elle poursuit une double finalité :

- de contrôle, en permettant de repérer les erreurs et irrégularités en amont,


avant que l’argent n’ait quitté la caisse publique ;
- de probité, car deux agents sont moins tentés et moins faciles à convaincre
de s’écarter des règles qu’un seul.

Elle est donc un des aspects de la qualité de la gestion publique.

Pourtant, paradoxalement, la montée en puissance du discours managérial


qui promeut une meilleure autonomie des managers, c’est-à-dire un allègement
de la contrainte juridique pesant sur leurs actions a nourri de nombreuses critiques
contre le principe de séparation des ordonnateurs et des comptables. Or, la
séparation est une contrainte juridique mise en place pour permettre, en
particulier, de créer les conditions du contrôle. Même si, de fait, les réformes
contemporaines cherchent à réduire la part du formalisme juridique, il reste que
la séparation ordonnateurs/comptables apporte des garanties de rigueur et de
probité qui ont été jugées suffisamment essentielles pour que l’article 9 du décret
GBCP dispose que "les fonctions d’ordonnateur et de comptable public sont
incompatibles.

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Il est nécessaire que cette incompatibilité fonctionnelle se prolonge en une
séparation organique, la même autorité ne pouvant les cumuler toutes deux entre
ses mains. C’est ce qui explique, d’une part, que le comptable ne soit pas placé en
situation de subordination par rapport à l’ordonnateur et, d’autre part, que le
comptable soit soumis par le Code électoral à un strict régime d’inéligibilité pour
les élections locales.

Le but de la séparation entre les fonctions d’ordonnateur et les fonctions de


comptable, tient à deux ordres de considérations :

 Nécessité d’une certaine division du travail ;


 Condition de l'organisation d'un contrôle des opérations administratives
aussi bien au stade d’engagement qu’au stade du paiement.

La distinction établie entre la fonction d'ordonnateur et celle de comptable serait


inutile et le contrôle qu'elle permet serait vain. D’où, le renforcement du principe
de distinction par le principe d’incompatibilité des fonctions.

II. INCOMPATIBILITES DES FONCTIONS D'ORDONNATEUR AVEC


CELLES DU COMPTABLE.

L’objectif de l’incompatibilité est de:

 permettre la spécialisation des agents, les uns dans les fonctions


d'administration générale, les autres dans les fonctions de caisse et de
comptabilité et assurer un contrôle permanent de toutes les opérations de
recettes et de dépenses ;
 délimiter les responsabilités respectives, de nature différente, qui pèsent
sur les ordonnateurs et sur les comptables.

L’incompatibilité est sanctionnée par l'assujettissement des ordonnateurs qui se


seraient immiscés dans les fonctions réservées aux comptables, aux mêmes
obligations et à la même responsabilité que les comptables publics.

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1. L’incompatibilité par la division des tâches

Les ordonnateurs sont chargés de prendre des décisions ayant la forme d’actes
administratifs générateurs de recettes ou de dépenses et de donner ensuite l’ordre
de les exécuter financièrement alors que les comptables publics interviennent pour
exécuter cet ordre après en avoir assuré le contrôle, dans l’optique de payer la
dépense ou recouvrer la recette.
2. Le contrôle

La distinction entre deux catégories d’agents (ceux qui décident des dépenses et
des recettes et ceux qui les payent ou les recouvrent) permet d’organiser un
contrôle des seconds sur les actes initiés par les premiers. La règle de la séparation
répond ici à un souci de sécurité.

Remarque : Les ordonnateurs/comptables/Définition

 Accréditation :

Dès leur entrée en fonction, les ordonnateurs et les sous ordonnateurs sont tenus
de s'accréditer auprès des comptables sur lesquels seront assignés leurs crédits, en
leur faisant part de leur nomination et en leur fournissant un spécimen de leur
signature.

 Catégories TGR:

Le TGR, le trésorier principal (C.N.T), les trésoriers ministériels; les trésoriers


préfectoraux ou provinciaux, les trésoriers communaux, les percepteurs receveurs
communaux, les receveurs communaux et les payeurs et agents comptables à
l’étranger, les comptables près du Parlement, de la Cour des comptes…

 Les autres comptables

II s’agit de comptables qui ont des compétences spéciales : les receveurs


comptables des douanes et des impôts indirects, les receveurs de l’administration

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fiscale, les secrétaires greffiers près les juridictions du pays. Ces comptables ont
été érigés en comptables principaux et donc tenus de présenter leurs comptes des
services qu’ils gèrent à la Cour des comptes pour l’ensemble des opérations de
recettes et de dépenses qu'ils ont la charge d'exécuter.

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CHAPITRE II : DEROGATIONS AU PRINCIPE DE SEPARATION

Le principe de séparation des fonctions d'ordonnateur et de comptable est


susceptible de deux sortes de dérogations :

 soit que les comptables exercent certaines fonctions des ordonnateurs


(encaissement des droits au comptant et dépenses sans ordonnancement
préalables);
 soit que des agents dépendant des ordonnateurs exercent certaines fonctions
des comptables (régies de recettes et de dépenses et payeurs délégués).

I. L'EXERCICE PAR LES COMPTABLES DE CERTAINES FONCTIONS


D’ORDONNATEUR

1. La Perception des droits au comptant

Champ d’application: cas où les recettes sont établis d’après les déclarations des
débiteurs eux-mêmes (ex: IR, IS.. etc). Les recettes sont encaissées par versements
au comptant dans les conditions fixées par les articles.

2. Les dépenses sans ordonnancement préalable (DSOP)

La règle: l’ordonnancement des dépenses, incombe à l’ordonnateur

L’exception : DSOP fixe la liste des dépenses qui peuvent être payées sans
ordonnancement préalable ) pour l’Etat; Et l’arrêté conjoint du ministre d’État
chargé de l’intérieur et du ministre des finances du 20 février 1977 fixant la liste
des dépenses des collectivités locales qui peuvent être payées sans mandatement
préalable.

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II. L'EXERCICE PAR DES AGENTS ADMINISTRATIFS DE
CERTAINES FONCTIONS DE COMPTABLES
1. Les régies de recettes et de dépenses

L'organisation et le fonctionnement des régies de recettes et de dépenses sont


actuellement déterminés par une instruction du Ministre des Finances du 26 Mars
1969. Les régies de recettes et de dépenses de l'État sont instituées par arrêté
conjoint du Ministre intéressé et du Ministre des Finances. Et En ce qui concerne
les collectivités locales et leurs groupements, il y a lieu de faire une distinction :

 Les régies de recettes sont instituées soit par décision du Ministre de


l'Intérieur sur proposition de l'ordonnateur après visa du Ministre des
Finances pour les Préfectures, Provinces, Communes Urbaines et leurs
groupements, soit par décision du Gouverneur sur proposition de
l'ordonnateur transmise avec son avis par le Caïd de la circonscription après
visa du TP pour les Communes Rurales.
 Les régies de dépenses sont instituées par décision de l'ordonnateur
lorsque l'avance n'excède pas 5.000 FCFA et par décision dérogatoire du
Ministre de l'intérieur soumise au visa du Ministre des Finances au-dessus
de cette somme.
2. Les payeurs délégués (billeteurs)

Les payeurs délégués sont également des fonctionnaires nommés par arrêté
conjoint du Ministre intéressé et du Ministre des Finances pour recevoir des
comptables publics certaines rémunérations revenant à des agents d'un même
service, à charge pour eux d'en assurer le paiement entre les mains de leurs
bénéficiaires.

Comme les régisseurs, les payeurs délégués assument la responsabilité pécuniaire


des opérations de caisse qu'ils ont la charge d'exécuter.

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III : PRINCIPE DE LA NON AFFECTATION DES RECETTES AUX
DEPENSES
Principe/Art 9 de la loi organique relative à la loi de finances :

« Il est fait recette du montant intégral des produits sans contraction entre les
recettes et les dépenses » Ce principe signifie que les recettes doivent être portées
au budget sans être directement affectées à la couverture de certaines dépenses.

1. Les règles fondamentales de ce principe


 « Toutes les disponibilités des organismes publics quel que soit leur origine
sont utilisées pour toutes les dépenses de l’État ». Cette règle est fondée sur
le principe d’unité du système financier ivoirien notamment le principe
d’unité de trésorerie. IL ne peut y avoir qu’un compte caisse, qu’un compte
courant postal….
« Chaque poste comptable dispose d’une seule caisse et, sauf autorisation
du ministre des finances, d’un seul compte courant postal » et « il est fait
recette du montant intégral des produits sans contraction entre les recettes
et les dépenses »
 « Toutes les disponibilités des organismes publics forment un tout à la
disposition de tous. Cette règle découle d’un principe fondamental celui de
l’obligation du dépôt des fonds au Trésor. « Les fonds des organismes
publics autres que l’Etat sont obligatoirement déposés au trésor ».
2. Exception:

« … certaines recettes peuvent être affectées à certaines dépenses. Ces


affectations peuvent être effectuées dans le cadre des budgets des SEGMA, des
CST ou de procédures comptables particulières »

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CHAPITRE III : REGLES APPLICABLES A L’EXECUTION DES
OPERATIONS DE RECETTES

L’exécution des dépenses publiques exige, en effet, l’application correcte de


l’autorisation budgétaire et le respect du principe de la séparation des fonctions
d’ordonnateur et de comptable. La méconnaissance de ces règles de gestion
conduit à des fautes de gestion et à des malversations dont sont parfois auteurs
certains acteurs de la chaîne d’exécution des dépenses publiques.

I. LES CONDITIONS D'EXECUTION DES RECETTES


PUBLIQUES
1. Deux conditions pour que l’exécution soit régulière
 Une condition de fond : de droit fiscal ou de droit administratif qui
s’exprime par l’existence de créances publiques ;
 Une condition de forme: de droit budgétaire exprimé par
l’autorisation annuelle donnée par la loi de finances ;
2. Autorisation
 Autorisation par les lois et règlements : Les créances publiques peuvent
être classées en deux Catégories :
 Créances résultant de la puissance publique : impôts, droits et
taxes…etc.
 Créances semblables à celles des personnes privées : produits du
domaine ; produits des exploitations industrielles ou commerciales…

Remarque :

Le fondement de ces recettes est du domaine du droit commun. la fixation de leur


montant est souvent faite unilatéralement par l'administration.

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 Autorisation budgétaire :

La nécessité de l'autorisation (vote et contrôle) ; « le budget est l'acte par lequel


sont prévues et autorisées les recettes et les dépenses des organismes publics
».
3. La sanction / concussionnaires

Dispositions reprises chaque année par la loi de finances (Article premier du titre
premier relatif aux dispositions des recettes publiques de chaque loi de finance)

II. LA PROCEDURE DE MISE EN RECOUVREMENT DES


RECETTES PUBLIQUES

La procédure d'exécution des recettes publiques traverse trois stades successifs:


la constatation et la liquidation des droits, la mise en recouvrement et le
recouvrement lui-même. Les deux premiers sont attribués aux ordonnateurs et le
dernier est réservé aux comptables.

1. La constatation des droits

C’est une opération à la fois matérielle et juridique, elle consiste à s'assurer de la


réalité des faits sur lesquels sont fondées les créances publiques et de leur
inclusion dans le champ d'application des dispositions juridiques d'où résultent
ces créances.

Les procédures en droits constatés supposent que l’ordonnateur constate


l’existence d’une créance au profit d’une personne publique, qu’il en calcule et en
arrête le montant et qu’il émette un ordre de recette qui vaut titre exécutoire et qui
permettra donc au comptable de la mettre en recouvrement.

Formellement, on retrouve une logique en quatre étapes (constatation, liquidation,


émission de l’ordre de recette, recouvrement), la logique générale n’est pas du
tout la même. Ici, la phase essentielle est celle du recouvrement, puisque le
comptable doit entreprendre toutes les diligences utiles pour parvenir à encaisser
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effectivement les sommes dues. On utilise cette logique procédurale notamment
pour le recouvrement des impôts directs.

2. La liquidation des droits

Elle a pour objet de déterminer le montant des créances publiques par rapport au
tarif qui résulte des dispositions juridiques reconnues applicables.

Les procédures au comptant permettent au comptable d’encaisser les recettes


directement, sans intervention préalable de l’autorité ordonnatrice. C’est
notamment ce qui se passe pour la plupart des redevances, des impôts indirects et,
d’une façon générale, pour les recettes auto-liquidées.

En cas de difficultés de recouvrement, il est nécessaire que l’ordonnateur


intervienne pour constater formellement la recette, la liquider et émettre un ordre
de recette qui, parce qu’il a valeur de titre exécutoire, permettra au comptable
d’engager toutes les procédures civiles d’exécution pour récupérer les sommes
entre les mains des débiteurs.

3. La mise en recouvrement
 Autorités compétentes pour émettre les ordres de recette (ordonnateur ou
sous ordonnateur) ;
 Forme des ordres de recette :(rôles : impôts et taxes/titres ou ordres de
recettes collectifs, ordre de recettes individuel; amendes et condamnations
pécuniaire : arrêts ou jugements; débets administratifs/débet juridictionnel
: Décision et arrêt)
 Force exécutoire des ordres de recette : Les ordres de recette /impôts et
taxe de l’État et col loc et établissement publics sont revêtus de la formule
exécutoire dès leur émission par l’ordonnateur concerné selon le cas. article
8 et 9 du code de recouvrement. Quant aux arrêts et extraits de jugements
se rapportant aux amendes et condamnations pécuniaires, aux frais de
justice et les arrêts de débet prononcés par les juridictions financières sont

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exécutoires dès qu’ils sont devenus définitif c à d dès qu’ils sont passés en
force de chose jugée.

 Réduction et annulation; Lorsque des erreurs sont reconnues soit sur


réclamation des débiteurs, soit par décision de justice, soit même
spontanément par l'administration, les ordres de recettes qui se rapportent
à des créances indues, en tout ou partie, sont réduits ou annulés.

Remarque : Le contrôle de la régularité de la perception (comptables)

 Les ordres de recette émis par les ordonnateurs sont adressés aux
comptables pour en assurer le recouvrement.
 La mission des comptables commence par la prise en charge des ordres de
recette dont ils doivent réaliser le recouvrement.
 Cette prise en charge n'intervient au niveau du Comptable qu’après avoir
vérifié la régularité de la perception. les recettes sont fondées sur une
disposition législative ou réglementaire permanente, une décision de justice
ou une convention que leur perception a bien été autorisée par la loi de
finances de l'année et le budget de l’organisme public concerné, que la
recette est imputée à la rubrique budgétaire qui la concerne et que les pièces
justificatives éventuelles sont jointes aux ordres de recette concernés.

III. L’APUREMENT DES RECETTES PUBLIQUES : LE


RECOUVREMENT

Les comptables sont chargés de recouvrer les recettes et non pas


simplement de les encaisser. Ils doivent donc faire toutes les diligences
nécessaires pour que les créances publiques constatées soient apurées. Le
mode ordinaire d'apurement des recettes publiques est le versement des
sommes dues, qui éteint les créances publiques sur les débiteurs et les fait

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disparaître des écritures où elles étaient entrées lors de leur prise en charge
par les comptables.
Les recettes sont réalisées par versement d’espèces, par remise de
chèques bancaires ou postaux, par versement ou virement à un compte
ouvert au nom d’un comptable public, et dans les cas prévus par les lois et
règlements, par remise de valeurs ou d’effets de commerce. Nouvelle
procédure: le télépaiement

1. Le recouvrement : amiable

Dans un premier temps, le comptable chargé du recouvrement adresse des avis


individuels aux débiteurs et les invitent à s'acquitter de leurs dettes.

En matière d’impôts et taxes, les redevables sont informés des dates de mise en
recouvrement et d’exigibilité des rôles les concernant par l’envoi par le comptable
chargé du recouvrement, d’un avis d’imposition par voie postale sous plis fermé,
au plus tard à la date de mise en recouvrement

Un dernier avis sans frais est en outre adressé aux redevables d’impôts et taxes
qui ne se seraient pas acquittés de leurs dettes à la date d’exigibilité.

2. Le recouvrement : forcé

Si dans un deuxième temps, les débiteurs ne se sont pas acquittés sur la


notification qui leur a été faite, les comptables procèdent au recouvrement forcé.
Le recouvrement forcé est exercé par les agents de notification et d’exécution du
trésor ANET commis à cet effet. Il s'ouvre par un Commandement, suivi après un
délai, de saisie et de vente, le tout dans les formes tracées par la loi formant code
de recouvrement des créances publiques. Le recouvrement forcé peut également
être réalisé par voie d’avis à tiers Détenteur ATD.

3. Les autres procédures d'apurement des recettes publiques

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 La remise gracieuse : (décision de renonciation aux créances publiques
pour les amendes et condamnations pécuniaires dans le cadre des remises
de peines).
 L'admission-en non-valeur AENV/Créances irrécouvrables :
insolvabilité et disparition des débiteurs. Les demandes des comptables
AENV, appuyées des pièces justificatives, sont examinées, selon le cas, et
les motifs de non recouvrement qu'ils allèguent vérifiés. (art. 126 du code
de recouvrement). La décision d'admission en non-valeur est ensuite prise
par des autorités qui diffèrent suivant la nature des recettes non recouvrée.

L’AENV a pour effet:

-d’alléger les écritures des comptables en faisant disparaître de leurs prises en


charge, les créances reconnues irrécouvrables ;

-de dégager la responsabilité des comptables chargés du recouvrement de ces


créances.

-l'admission en non-valeur n'a aucun effet à l'égard des débiteurs.

NB : L’AENV n’éteint pas la dette

IV. LA PRESCRIPTION

1. Définition

L’action en recouvrement des impôts et taxes des droits de douanes, des droits
d’enregistrements se prescrit par quatre ans à compter de la date de leur mise en
recouvrement.

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2. Principe

Dans tous les systèmes juridiques, on admet que les droits et les obligations ne
sont pas éternels, le temps les use en quelque sorte et les fait disparaître.

3. Effets de la prescription
 Empêche les poursuites contre les redevables à des fins de recouvrement ;
 Responsabilité des comptables vis-à-vis des organismes concernés, si ces
derniers laissent passer le délai de prescription sans engager d’actions en
recouvrement. art. 125 du code de recouvrement.

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Chapitre IV : REGLES APPLICABLES A L’EXECUTION DES
OPERATIONS DE DEPENSES

I. LES CONDITIONS D’EXECUTION DES DEPENSES


PUBLIQUES

A l'instar des recettes publiques, l'exécution régulière des dépenses publiques


suppose réunies deux conditions :

 L’autorisation budgétaire/condition de forme


 L’existence de dettes publiques/condition de fond
1. L’autorisation budgétaire

De la constitution/principe : le Parlement vote la loi de finances.

la loi de finances de l'année prévoit, évalue, énonce et autorise, pour chaque année
budgétaire, l'ensemble des ressources et des charges de l'État, dans les limites d’un
équilibre économique et financier qu’elle définit les dépenses des organismes
publics doivent être prévues à leur budget et être conformes aux lois et règlements.

RESTRICTION A CETTE REGLE/ autorisation budgétaire

si la loi de finances n’est pas votée ou promulguée le gouvernement ouvre par


décret les crédits nécessaires à la marche des services publics.

de la constitution/la loi d’habilitation, autorisation est donnée au gouvernement à


prendre par décret des mesures qui sont du domaine de la loi. Ces décrets sont
soumis à la ratification à la prochaine loi de fin.

2. L’existence de dettes publiques

Principe général : «Tout paiement suppose une dette »

Ainsi le RGCP énonce certains principes liés à la dette

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- « la liquidation a pour objet de vérifier la réalité de la dette et d'arrêter le
montant de la dépense ».

- « le paiement est l'acte par lequel l'organisme public se libère de sa dette »

- : « le règlement d'une dépense doit intervenir au profit du Véritable créancier ou


de son représentant qualifié ».

Remarque :

Les dettes des organismes publics peuvent avoir deux origines qui sont origine
volontaire et une origine involontaire.

 origine volontaire /résultent des actes juridiques pris par l’organisme public
et qui sont de deux sortes : les décisions (actes unilatéraux) et les contrats
(actes bilatéraux): recrutement, expropriation, octroi d’une décision,
passation des marchés publics..
 origine involontaire/résultent de faits matériels qui engagent la
responsabilité de l’organisme public.

NB : Pour le deuxième cas (b), la charge résulte de la reconnaissance de cette


responsabilité par l'administration intéressée ou par le juge.

DISTINCTION entre opportunité et régularité:

Est opportun tout ce qui est laissé à l’initiative de chacun alors que est régulier
tout ce qui entre dans le cadre préconçu d’un budget.

II. LA PROCEDURE DE MISE EN PAIEMENT DES DEPENSES


PUBLIQUES

Cette procédure se passe par deux étapes qui sont les opérations
administratives et le contrôle de la validité des dépenses.

1. Les opérations administratives

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Cette opération comprend :
 L’engagement

L’acte par lequel l'organisme public crée ou constate une obligation de nature à
entraîner une charge.

Il ne peut être pris que par l'ordonnateur agissant en vertu de ses pouvoirs. Les
actes d'engagement faits par les ordonnateurs sont soumis au visa préalable du
comptable public

 La liquidation

La liquidation a pour objet de vérifier la réalité des dettes publiques et à en arrêter


le montant.

Les opérations matérielles de constatation et de liquidation peuvent être faites par


des agents publics qui ne sont pas des ordonnateurs. La liquidation des dépenses
publiques est faite par le chef du Service compétent et sous sa responsabilité

 L’ordonnancement

L’ordonnancement est l'acte administratif donnant, conformément aux résultats


de la liquidation, l'ordre de payer les dettes des organismes publics.

La liquidation rend les dettes publiques certaines, mais elle n'a pas de force
exécutoire. Celle-ci résulte de l'ordonnancement des dépenses.

Les dépenses ne peuvent être régulièrement ordonnancées que dans les limites
posées par les autorisations budgétaires, plus précisément par les crédits de
paiement relativement à leur objet et à leur montant :

 les titres d'ordonnancement doivent être imputés sur le chapitre et


l'article ouverts pour les dépenses correspondantes;
 Les titres d'ordonnancement doivent se renfermer dans la limite des
crédits restants, compte tenu des dépenses précédemment faites,
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2. Le contrôle de la validité des dépenses

Les titres d'ordonnancement ou de paiement émis par les ordonnateurs sont


adressés par eux aux comptables assignataires, qui sont seuls chargés du
paiement des dépenses publiques.

Le paiement est l'acte par lequel les organismes publics se libèrent de leurs
dettes. Avant d’y procéder, les comptables sont tenus d’exercer le contrôle de
validité de la dépense.

Remarque : CONTROLE DE LA VALIDITE DE LA CREANCE

Nous avons :

- qualité de l’ordonnateur ou de son délégué ;


- disponibilité des crédits ;
- exactitude des calculs de liquidation ;
- intervention préalable des contrôles réglementaires ;
- production des pièces justificatives ;
- caractère libératoire du règlement.

Si le contrôle révèle des irrégularités: SUSPENSION DU PAIEMENT (note de


rejet à l’ordonnateur pour régularisation);

-Si régularisations impossibles, la suspension devient définitive, sauf


REQUISITION (l’ordonnateur requiert qu’il soit passé outre par écrit et sous sa
responsabilité). Toutefois, ce droit de réquisition ne joue pas lorsque la suspension
de paiement est motivée par :

 soit l'absence, l'indisponibilité ou l'insuffisance de crédits ;


 soit le défaut du caractère libératoire du règlement ;
 soit l'absence du visa préalable d'engagement.

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III. LA PROCEDURE D’APUREMENT DES DEPENSES PUBLIQUES
La demande de cette procédure comprend le paiement et La prescription ou la
déchéance

1. Le paiement

Le paiement est une opération de trésorerie, qui peut avoir lieu jusqu'à l’expiration
du délai de prescription des dettes publiques.

Le mode ordinaire d'apurement des dépenses publiques est le paiement des


sommes dues aux créanciers des organismes Publics.

Le règlement des dépenses publiques est effectué par remise d'espèces, de


chèques, de mandats postaux par virements bancaires ou postaux.

2. La prescription ou la déchéance

La prescription ou la déchéance est une mesure sévère mais nécessaire, prise à


l’encontre des créanciers négligents. Elle vise à apurer les comptes de l’Etat dans
un délai raisonnable.

Sont prescrites et définitivement éteintes au profit de l'État et des collectivités


locales toutes les créances qui n'ont pu être liquidées, ordonnancées et payées dans
un délai de 4 ans, à partir du

1er jour de l’année budgétaire au cours de laquelle les droits ont été acquis pour
les créanciers domiciliés en Côte d’Ivoire et dans un délai de 5 ans pour les
créanciers résidant hors du territoire national.

Les dispositions de l'article premier ci-dessus ne sont pas applicables aux créances
dont l'ordonnancement et le paiement n'ont pu être effectués dans les délais
déterminés du fait de l'administration ou par suite d'action judiciaire. Elles ne sont
pas non plus applicables aux créances résultant des promotions du personnel de
l’État et des collectivités locales.

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 Qui peut opposer la déchéance?

Les ordonnateurs ne peuvent « renoncer à opposer la prescription ». Et faire perdre


aux organismes l’avantage du privilège qui leur est accordé par ladite loi.

 Quels sont les cas dans lesquels la déchéance ne peut être opposée?
 Le fait de l’administration
Exemple d'un entrepreneur de travaux qui n'a pas pu obtenir le règlement
de sa créance du fait que l'administration ne lui délivre pas le décompte
définitif.

Levée de prescription

Lorsque, par la faute de l'administration, une créance n'a pas été ordonnancée
et/ou payée au profit de son bénéficiaire avant l’expiration du délai de
prescription, l’ordonnateur a la possibilité de prendre un certificat de relèvement
de prescription soumis au visa du ministre des finances ou de la personne déléguée
par lui à cet effet ; ledit certificat doit bien entendu préciser les motifs ayant été à
l’origine du retard imputable à l’administration. Ledit certificat a pour effet de
rattacher la créance à l’année au cours de laquelle elle est prise et de faire courir
un nouveau délai a/c de ladite année budgétaire.

 Introduction d’une action en justice

Il faut que l'instance soit introduite et que l’action en justice soit fondée sur la
même cause que la créance menacée de déchéance. Il importe de souligner que
dans les cas d’espèce, le certificat de relèvement de prescription n’est pas exigé,
l’extrait de jugement constitue, dans ce cas, la pièce justificative de la dépense. Il
est à préciser que la prescription recommence à courir à compter du

1er Janvier de l'année au cours de laquelle le jugement rendu a été notifié.

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 promotions du personnel

Le certificat de relèvement de prescription n’est pas non plus exigé pour les
créances résultant des promotions du personnel, dès lors que le fait de
l’administration est entièrement établi et qu’il n’y a pas lieu à le justifier.

IV. LES ACTEURS DU CIRCUIT DE LA DEPENSE

1- Le gestionnaire de credits

Les gestionnaires de crédits sont des responsables des unités administratives


(Directeurs des services ou Coordonnateurs de projets/programmes). Ils sont les
initiateurs des dépenses de leurs unités respectives.

2- L’agent de l’Ordonnateur Délégué (Agents DRFM, DAF, …)

Le rôle de l’agent DRFM consiste à aider le DRFM dans l’exercice de ses


fonctions aussi bien à la phase d’engagement qu’à la phase de liquidation.

3- Le Responsable Administratif et Financier (DRFM, DAF, DRF)

Il a la double qualité d’administrateur délégué de crédits parce qu’il reçoit


délégation de pouvoir de son Ministre de tutelle ou du Président de l’Institution
de l’Etat et d’ordonnateur délégué du budget du ministère ou de l’institution de
l’Etat concerné par délégation de pouvoir du Ministre en charge des Finances. A
ce titre, l’Ordonnateur Délégué engage, liquide et ordonnance les dépenses de
fonctionnement et/ou d’investissement du secteur concerné.

4- Le Contrôleur Financier ou ses Délégués

Le Contrôleur Financier est un administrateur nommé par le Ministre en charge


des Finances pour l’assister dans sa mission de contrôle permanent des dépenses
publiques. Il est nommé, auprès de chaque ministère ou institution de l’Etat, un
Délégué du Contrôleur Financier. Il est chargé de veiller au respect de la
réglementation en vigueur, en matière d’exécution des dépenses publiques. Au
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niveau local, l’ordonnateur secondaire du Budget de l’Etat (le Préfet) est assisté
d’un Délégué Départemental du Contrôleur Financier. Le Contrôleur Financier
ou ses Délégués sont chargés: - de procéder au contrôle de régularité budgétaire,
juridique et financière des opérations de dépenses du Budget de l’Etat et des
budgets annexes. Ils peuvent donc viser un acte en la forme où 7 celui-ci leur est
soumis, ou le différer de leur visa ou encore le rejeter ;

 de vérifier le service fait ;


 de participer à l’élaboration du budget du ministère sectoriel, de
l’institution ou du département auprès duquel ils travaillent ;
 de vérifier le caractère sincère des prévisions de dépenses publiques ;
 d’identifier et prévenir les risques financiers.
5- Les comptables publics

Le Receveur Général des Finances est le comptable principal unique du Budget


de l’Etat. Le Receveur des Finances de la Dette placé auprès de la Caisse
Autonome d’Amortissement, les Receveurs des Finances des Départements et le
Receveur des Finances des Postes Diplomatiques et Consulats Généraux jouent le
rôle de comptables secondaires. Il en est de même pour les Receveurs Percepteurs
qui sont, par ailleurs, les comptables principaux des budgets communaux. Les
comptables publics du Trésor sont chargés du recouvrement des recettes non
fiscales ainsi que des recettes fiscales pour le compte des administrations de la
Douane et des Impôts et du paiement des dépenses ordonnancées par les
organismes publics puis de leur comptabilisation.

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CHAPITRE V : REGLE APPLICABLES A LA COMPTABILITE DE
L’ETAT
La comptabilité retrace l’exécution des opérations financières publiques
incombant aux ordonnateurs et aux comptables publics.

La comptabilité est organisée en vue de permettre :

 la connaissance et le contrôle des opérations budgétaires et de trésorerie ;


 la détermination des résultats annuels d’exécution ;
 le calcul des prix de revient, du coût et du rendement des services ;

La comptabilité de l’Etat se compose :

 d’une comptabilité générale,


 d’une comptabilité administrative,
 d’une comptabilité des engagements de dépense, et d’une comptabilité des
matières, valeurs et titres.

Elle est tenue par année civile et le Trésorier Général est le comptable supérieur,
en cette qualité :

 Il centralise l’exécution comptable des opérations du budget général, des


services de l’Etat gérés de manière autonome et des comptes spéciaux du
trésor ainsi que des opérations de trésorerie.
 Il centralise également l’exécution des opérations budgétaires et de
trésorerie des collectivités locales et de leurs groupements.

I. COMPTES DE FIN D’ANNEE

Au vu des situations budgétaires consolidées résultant de la comptabilité


administrative des ordonnateurs et des sous ordonnateurs, et des comptes des
services de l’État établis par les comptables, le ministre chargé des finances établit

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le compte général de la CI qu’il adresse à la Cour des comptes avec le projet
annuel de la loi de règlement.

Le CGCI fait ressortir les prévisions définitives des recettes et des dépenses et
l’exécution qui leur a été donnée tant par les ordonnateurs que par les comptables.

Une loi dite de règlement constate le montant définitif des encaissements de


recettes et des ordonnancements de dépenses se rapportant à une même année
budgétaire et arrête le compte de résultat de l'année.

Ce projet de loi doit être déposé sur le bureau d'une des deux chambres du
Parlement, au plus tard, à la fin de la deuxième année budgétaire qui suit l'année
d'exécution de la loi de finances. Il est accompagné d'un rapport de la Cour des
comptes sur l'exécution de la loi de finances (résultats de l’exécution, observations
suscitées par la comparaison des prévisions et des réalisations…) et de la
déclaration générale de conformité entre les comptes individuels des comptables
produits à ladite cour et le compte général de la CI.

II. REDDITION DES COMPTES

Chaque comptable est responsable des opérations qu’il a exécutées». Les


comptables principaux produisent annuellement à la Cour des comptes par
l’entremise de leur supérieur hiérarchique ou du

Trésorier Général de CI, les comptes des services de l’Etat pour les opérations
dont ils sont comptables assignataires dans les formes et délais réglementaires.

III. PLAN COMPTABLE GENERAL POUR LES BUDGETS PUBLICS

Une meilleure compréhension des budgets publics pour celui qui a une formation
commerciale, une appréciation rapide et rationnelle de la situation ainsi qu'une
comparabilité entre collectivités présupposent une structure de comptes uniforme.
Dans ce but, la commission a développé un plan comptable général des budgets
publics qui est une version du plan général de comptes utilisé en Suisse, mais
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adaptée aux besoins spécifiques du secteur public. Il comprend les sept classes de
comptes ci-après:

Bilan 1 Actifs / 2 Passifs

Compte de fonctionnement 3 Charges / 4 Revenus

Compte des investissements 5 Dépenses / 6 Recettes

Clôture 9 Clôture

Les classes de comptes sont subdivisées en groupes de comptes (deux


positions) et en comptes (trois positions). Le compte à trois positions doit
répondre aux nombreux besoins, qu'ils soient d'ordre pratique, économique ou
statistique, ce qui s'avère particulièrement délicat s'agissant du compte
administratif. Une subdivision plus fine aurait alourdi sensiblement la
comptabilité des collectivités les plus petites alors que les plus grandes peuvent
les considérer comme des comptes récapitulatifs ventilables en souscomptes,
selon les besoins.

Les comptes sont classés selon des critères d'ordre financier et économique.
La structure de base des comptes du compte administratif est pour l'essentiel
reprise de la classification économique de la statistique financière avec quelques
développements pour les besoins du modèle. Ce plan de compte general crée une
base globale et uniforme pour les finances publiques des différentes entités de
notre Etat fédéral. Il accroît la transparence du processus budgétaire pour le
citoyen et élargit les possibilités d'analyse financière. C'est un cadre qui tient à la
fois compte des besoins des petites et des grandes collectivités, tout en permettant
une comparabilité globale des données budgétaires. Le plan comptable général
comprend en premier lieu des groupes de comptes pour les cantons et les
communes.

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Les postes de l'actif du bilan sont répartis entre le patrimoine administratif
et le patrimoine financier. Ces deux secteurs sont différents aussi bien
concrètement que comptablement: pour le patrimoine financier, les principes
commerciaux d'évaluation sont applicables tandis que les Principes de couverture
décrits dans le prochain chapitre concernent le patrimoine administratif. Ensuite,
il convient d'ajouter (cf. 409) les avances aux financements spéciaux et le
découvert du bilan. Les postes du passif du bilan sont classés selon leur degré
d'échéance, les types de dettes et les écessités de symétrie avec les postes de l'actif.
Les dettes envers les entités particulières comprennent: les dettes envers les
établissements d'assurances non autonomes, les entreprises non autonomes ayant
leur propre budget approuvé par le pouvoir législatif ainsi que toutes les
fondations (patrimoine affecté à une tâche, géré par la collectivité et résultant
d'une manifestation expresse de volonté et d'un financement de tiers.

Comme le compte de fonctionnement n'est en général pas équilibré, il en


résulte des soldes qui expriment soit une couverture anticipée pour des prestations
futures (= fortune nette), soit une insuffisance de couverture à résorber (=
découvert). Comme le «découvert» ou la «fortune nette» sont des postes nets, la
constitution de provisions ou de réserves, par le moyen du boni du compte de
fonctionnement, n'est pas possible. La classification du plan comptable général du
compte administratif, soit des natures de dépenses est conditionnée par les
principes du modèle. La consommation et l'investissement ainsi que, dans la règle,
les flux de capitaux externes et internes sont portés dans des groupes de comptes
différents.

Vu l'importance croissante des relations financières entre organismes du


secteur public, il convient d'améliorer la transparence des finances publiques et
de faciliter les consolidations statistiques par le moyen du plan comptable général.
Parmi les 10 groupes de comptes de charges du compte de fonctionnement,4 sont
significatifs dans ce domaine: les operations à affectation et sans affectation de

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recettes, les subventions courantes et les dédommagements à d'autres collectivités
publiques. Ces derniers ainsi que les remboursements se distinguent des
subventions: une collectivité remplit parfois une tâche – en tout ou partie - contre
rémunération, opération qui devrait être, d'après la répartition des tâches, l'affaire
d'une autre collectivité. Citons parmi ces genres d'activités, les prestations à
d'autres cantons dans le cadre de concordats ou â d'autres communes, dans les
syndicats â vocations multiples, sans omettre les prestations des cantons et des
communes pour la défense nationale militaire.

Pour la ventilation des dépenses par nature, la classification des


subventions selon les bénéficiaires est nouvelle. La répartition des subventions,
faite jusqu'ici selon des critères, en partie fonctionnels (par exemple, éducation,
agriculture, etc.), en partie administratifs et juridiques (subventions ordinaires ou
extraordinaires, subventions fédérales à redistribuer, subventions cantonales, etc.)
ne suffit plus aux besoins de l'analyse et de l'information. La nouvelle
classification des subventions découle de façon appropriée des facteurs
déterminant le comportement économique des différents secteurs de l'économie.

Les secteurs correspondants sont répartis selon le schéma ci-après dans le


plan comptable général. Dans les cas limites et pour des sommes insignifiantes,
par rapport â la dépense globale d'une tâche, on applique, pour la répartition des
subventions dans les divers comptes récapitulatifs, le principe du domaine le plus
important; ce qui évite un accroissement disproportionné du nombre des comptes.
Les secteurs correspondants sont répartis comme suit dans le plan comptable
général:

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