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20/03/2023

INTRODUCTION
Les finances publiques sont les finances des institutions publiques. Ce sont donc les
finances…
L’étude des finances publiques est l’études des voies et moyens par lesquels la puissance
publique se procure les ressources nécessaires à la couverture de ses dépenses et en repartie.
Vu sous cet angle, les FP constituent une branche du droit public ; c’est-à-dire de cette
branche qui régit les relations entre la puissance publique et les citoyens car c’est le droit
public qui permet à l’Etat d’opérer des prélèvements sur les biens des particuliers, les impôts,
en vertu du principe général de réquisition des personnes et des biens dont dispose l’Etat.
Les FP s’envisagent sous 2 angles :
- Angle juridique : aspect institutionnel
- Angle économique : les mécanismes des décisions financières publiques et leur
influence sur l’équilibre économique général.

EXPOSE
CHAPITRE I : LES CONCEPS CLES SUR LES FINANCES PUBLICS

I- Définition des concepts


1- L’économie
C’est la science qui étudie comment les ressources rares sont utilisées pour la satisfaction des
personnes dans la société. Elle s’intéresse d’une part aux opérations essentielles que sont : la
production, la distribution et la consommation des biens ;
d’autre part aux institutions et activités ayant pour objet de faciliter ces opérations (Edmond
Malinvou 1923).
2- La finance
Elle consiste à analyser en terme financier toutes les décisions importantes qui surviennent
dans les organisations ou dans les sociétés en général, dans le but d’assurer l’utilisation
optimale des ressources et d’améliorer aussi le bien-être de tous et chacun. La finance permet
de s’assurer que toutes les décisions prisent créent de la valeur et de la richesse. La finance
doit permettre à tous les individus d’accéder à un niveau de vie plus élevé.
3- Les finances publiques
 Les FP doivent être appréhender comme l’étude des règles qui définissent les
modalités d’exécution des ressources et des charges des administrations publiques
 Les FP sont l’études des règles et des opérations relatives aux deniers publics.
4- La loi de finance
Une loi de finance a pour objet de déterminer pour un exercice la nature, le montant et
l’affectation des ressources et charges de l’Etat, ainsi que l’équilibre budgétaire et financier
qui en résulte. On distingue 3 lois de finances :
 La loi de finance initiale (LFI)
 La loi de finance rectificative (LFR)
 La loi de règlement (LR)
5- Le budget
 Le budget est un acte par lequel sont prévues et autorisés les recettes et les dépenses
annuelles prévisionnelles de l’Etat ou autre catégorie de service public.
 Le budget est un document récapitulatif des recettes et des dépenses prévisionnelles
déterminés et chiffrés pour un exercice comptable à venir (généralement l’année).
Ex : le budget de l’Etat, le budget d’une collectivité, le budget d’une société publique
6- La performance
Elle se traduit par la poursuite et l’atteinte des objectifs de politique publique. La performance
s’explique en terme d’efficacité socio-économique, de qualité de service ou d’efficience de la
gestion.
 Pour le citoyen : les effets attendus de la politique publique (efficacité socio-
économique).
 Pour l’usager : la qualité du service rendu (qualité exigée)
 Pour le contribuable : efficience de la gestion (l’optimisation des
7- La politique publique
Elle se définie comme un ensemble d’intervention de l’Etat menée dans un domaine précis
dans l’optique d’obtenir une modification ou une évolution de la situation de départ, un
ensemble d’action poursuivant des actions précises (Guide UEMOA NBE)
8- Ordonnateur
C’est un acteur de la gestion publique qui dispose d’un pouvoir budgétaire. A ce titre, il est
chargé d’exécuter le budget qui lui est assigné dans sa phase administrative (engagement,
liquidation, ordonnancement ou mandatement) pour les dépenses et (constatation des droits,
liquidation et ordonnancement) pour les recettes. Les différents ordonnateurs sont :
 Ordonnateurs principaux (Ministre, Pr d’institution)
 Ordonnateurs délégués (Directeurs de cabinet, Directeurs généraux, Directeurs
centraux)
 Ordonnateurs secondaires (les EPN, les Ambassadeurs, les Directeurs régionaux)
NB : Pour être désigner ordonnateur, il faut déjà être nommé dans une fonction
administrative.
9- Comptable
Est comptable public, tout fonctionnaire ou agent régulièrement nommé par le ministre de
l’économie et des finances ayant la totalité de recouvrement des ordres de recettes, de
paiement des dépenses au moyen des fonds et valeurs dont il en a la garde et la conservation,
et ceux, au nom de l’Etat, de la collectivité et de l’EPN. On distingue :
 Les comptables principaux et les comptables secondaires
 Les comptables permanents et les comptables de fait
 Les comptables directes du trésor et les comptables spéciaux

10- Administration publique


C’est l’ensemble des institutions des unités administratives centrales, déconcentré, des EPN et
les entreprises publiques dont les activités de productions ou de prestation de service sont
financés par les des fonds publics.

II- Typologie des lois de finance


1- La loi de finance initiale
Elle est celle qui « prévoit et autorise pour chaque année civile, l’ensemble des dépenses et
des ressources de l’Etat ».
Elle est élaborée et votée pour une période de 12 mois d’exécution.
La LFI est élaborée en année antérieure à son année d’exécution (la LFI N+1).
La LFI N+1 est élaborée en année N
Ex : la LFI 2021 a été élaborée en 2020
27/03/2023
2- La loi de finance rectificative ou collectif budgétaire
Elle sert à modifier en cours d’année le contenu de l’autorisation budgétaire initiale. Elle est
élaborée en année en cours et est exécutée sur le reste de la période de l’année.
Ex : la LFR 2021 est votée en Juin 2021 sera exécutée sur la période de Juin à Décembre
2021
3- La loi de règlement (LR)
Elle constate les résultats financiers de chaque année civile et approuve les différences entre
les réalisations et les prévisions de la LFI, complété dans le cas échéant par la LFR.
Le projet de LR est élaboré par le ministre du budget à la fin de l’exercice. Il dispose de 6
mois (entre Janvier et Juin) pour élaborer et transmettre le projet de LR de l’année n-1 à la
cour des comptes. Il le transmet par la suite au parlement au moment du dépôt de projet de la
loi de finance de l’année n+1.
Ex : la LFR 2020 sera déposée au parlement au moment du dépôt de la LFI 2022
III- Distinction entre certains concepts
1- Distinction entre finance publique et finance privée
Eléments de distinction Finance publique Finance privée
Objectif Les opérations financières Les personnes privées
des personnes publiques ne agissent en fonction de leurs
peuvent viser que la intérêts personnels.
satisfaction de l’intérêt les objectifs des finances
général. privées sont :
l’Etat doit faire fonctionner - Le profit
les services publiques quel - La rentabilité
qu’en soit les conséquences - La satisfaction des
financières. intérêts personnels
Moyens d’actions L’Etat dispose de moyens de Dans les rapports entre
prérogatives de puissance personne privées, le procédé
publique pour se procurer normal est le contrat. Les
des ressources sans personnes privées ont une
contrepartie directe. grande liberté dans
Pour l’établissement de leur l’exercice de leurs
budget, elles doivent obtenir attributions financières bien
l’autorisation d’un organe qu’elles soient soumises à
délibérant. Elles subissent quelques règles.
également les règles sur
l’exécution du budget : les
autorités compétentes
doivent respecter
l’autorisation donnée par
l’assemblée délibérante.

2- Distinction entre budget et LF


Budget Loi de finance
Le budget est la partie comptable des LF. Le La LF en elle-même est le support du
budget décrit les recettes et les dépenses. Le budget. C’est la loi de finance qui va fixer
budget, document comptable, prévoit le les ressources et les charges. La LF est l’acte
budget de l’année à venir et comprend les juridique adopté par le parlement autorisant
crédits ayant une incidence sur l’équilibre de le gouvernement, autrement dit le pouvoir
l’année à venir exécutif à prélever les recettes au moyen de
l’impôt, ainsi que l’exécution des dépenses
publiques.
CHAPITRE II : ELABORATION DU BUDGET

L’élaboration du budget répond essentiellement à 4 grand principes d’orthodoxie budgetaire.


Ce sont :
- Le principe de l’annualité
- Le principe de l’unité
- Le principe de l’universalité
- Le principe de la spécialité

A- Le principe de l’annualité budgétaire


Ce principe implique 3 aspects :
- Le principe de l’antériorité
Le budget étant un acte de prévention doit être adopté avant le début de l’exercice
- Le caractère temporaire de l’autorisation des ressources
A chaque nouvelle année correspond une nouvelle LF de même que les dépenses de
fonctionnement doivent chaque année être autorisés de sorte à ce que les crédits non
utilisés soient purement et simplement annulées
- L’exécution des dépenses et des recettes doivent se faire entre le premier Janvier et le
31 Décembre en Côte d’Ivoire

1- Les fondements du principe


a- Les raisons politiques
Le principe de l’annualité permet de grandir l’exercice des droits du parlement. C’est-à-dire
un contrôle régulier sur la gestion de l’exécutif par les représentants du peuple.
b- Les motifs techniques
Le principe de l’annualité oblige l’administration à produire avec une périodicité assez proche
ses comptes ; car au-delà de ce cadre annuel, les prévisions perdraient toutes rigueur.
L’annualité oblige le gouvernement et le parlement à faire chaque année le point exact de
l’avancement des programmes et le cas échéant à rectifier les prévisions initiales en fonction
des résultats obtenus.
c- Les raisons économiques
L’annualité correspond au rythme de vie sociale. L’année civile est une mesure de temps
commode qui permet d’établir les prévisions raisonnables s’appliquant à un cycle complet de
saisons, donc de production.

2- Les aménagements et dérogations


Les règles de l’annualité budgétaire dans certains cas apparaissent de pure forme dans la
mesure où il y a de plus en plus d’exception et de dérogation à cause des conditions inhérente
à la gestion budgétaire.
3- Les différentes catégories de dérogation et d’aménagement
3.1- Les dérogations au vote annuel du budget
 Les dérogations dont la portée est de 1 an
Il faut citer les 12èmes provisoires, les LFR et les décrets d’avance
Le 12ème provisoire : cette technique peut intervenir dans la mesure où au 31 Décembre, le
budget n’a pas encore été voté. Elle consiste de donner une autorisation au gouvernement
pour reprendre pour chaque mois le 12ème du budget précédent afin de faire fonctionner
l’administration
Le décrets d’avance sont pris en cas d’urgence par le gouvernement qui dans ce cas n’a pas
eu de déposer un projet de LF en vue d’un crédit supplémentaire.
 Les dérogations dont la portée est supérieure à 1 an
Il convient de citer les autorisations de programme et les lois de programme.
Les autorisations de programme permettent d’engager des dépenses annuellement.
Plusieurs autorisations de programme peuvent être regroupé et donner lieu à une loi de
programme
3.2- Les dérogations à l’exécution annuelle du budget
03/04/2023
Elles sont relatives d’une part au rattachement (ou à l’imputation) comptable des opérations
de recettes et de dépenses et d’autre part au devenir des crédits non utilisés en fin d’année
(report de crédit)
 Le problème de l’imputation comptable d’une dépense publique
Si l’exécution d’une dépense excède 1 an, sur quel exercice doit-elle être enregistrée ?
Une dépense engagée pendant l’année N et qui ne sera payée que pendant l’année
N+2, où vat-on l’imputer ? Au budget de son engagement ou celui de son paiement ?
Il existe 2 systèmes : celui de l’exercice et celui de la gestion
o Le système de l’exercice : toutes les recettes et les dépenses sont rattachées au
budget de l’année de leur engagement. Ainsi, une dépense ou une recette sera
imputée à cette même année. Le système de l’exercice permet après la clôture
de l’exercice budgétaire d’effectuer un rapprochement entre les prévisions de
la LF et le budget réellement exécuté (avantage comptable).
Inconvénient :
 Le système retarde l’apurement des comptes en rendant illusoire
 Le système favorise la divergence sur une longue période entre la
comptabilité des comptes et celle des ordonnateurs. Tous ces
inconvénients expliquent son remplacement par le système de la
gestion.
o Le système de gestion : il veut que les recettes et les dépenses soient prisent en
compte au titre du budget où il y a eu effectivement décaissement ou
encaissement. Le système de la gestion offre l’avantage de permettre de clore
rapidement les exercices budgétaires et l’apurement des comptes amis il ne
provoquer des déficits réels.
 Les reports de crédit : il consiste à continuer l’exécution du budget au-delà de
l’année budgétaire. La procédure de report de crédit s’analyse comme une autorisation
donnée à un service d’utiliser le solde des crédits non utilisés de l’année en cours en
examinant l’opportunités des dépenses envisagées par les administrations, leurs
besoins et les raisons pour lesquelles leurs crédits n’ont pas été utilisés au cours de
l’exercice.
B- Le principe de l’unité
1- Signification du principe

Le principe d'unité est la règle selon laquelle l'ensemble des recettes et des dépenses de
l'Etat doit être présenté dans un document unique
Ce principe s'est justifié par deux séries de raisons principales :
 Techniquement, il est nettement plus commode d'opérer des contrôles sur un
document unique en vue de déceler d'éventuelles dissimulations d'irrégularités. Un
simple jeu de deux additions simultanées au niveau des recettes, et à celui des
dépenses pourrait également permettre de découvrir plus facilement, les déséquilibre
budgétaires intentionnels ou non.
 SUR LE PLAN POLITIQUE, le principe d'unité est un moyen efficace de contrôle du
Parlement sur l'exécutif. Car la réunion de tous les comptes publics en un document
unique permet plus facilement aux parlementaires d'avoir une idée globale et précise
des dépenses engagées par le gouvernement. Le principe de l'unité budgétaire est
cependant l'objet de nombreuses critiques. En effet, avec l'intervention massive de
l'Etat dans l’économie ainsi que le rôle sans cesse croissant qu'il joue dans le tissu
social, le budget existant apparaît incapable de regrouper à lui seul, toutes les
opérations de l'Etat.

2- Les assouplissements et dérogations au principe de l’unité budgétaire


a- La LFR (chapitre introductif)
b- Les budgets annexes
Il s’agît de budget qui retrace les recettes et les dépenses des services non dotées d'une
personnalité morale et dont l'activité tend essentiellement à produire des biens et des services
donnant lieu à paiement de prime. Autrement dit. On veut leur appliquer une gestion
commerciale, c'est-à-dire qu'on veut les voir couvrir leurs dépenses au moyen de leurs propres
ressources. (RTI; AIP ; CHU ; imprimerie nationale etc...)Donc :
- absence de personnalité morale
- caractère lucratif de son activité
NB : Les budgets annexes n’existent plus depuis 1992
c- les comptes spéciaux du trésor
Ce sont des comptes ouvert dans les écritures du trésor, pour retracer des opérations de
Recettes et de dépenses effectués en dehors du budget général, par des services d'Etat qui ne
sont dotés ni de la personnalité juridique, ni de l'autorité financière.
Les comptes spéciaux du trésor répondent pratiquement aux mêmes caractérisées que les
budgets annexes.
Les comptes spéciaux du trésor sont créés ou supprimés par les lois de finances. Les comptes
spéciaux dans les périodes de grandes difficultés financière comme moyen privilégié
d'échapper à la rigueur des règles de la comptabilité publique notamment, on les utilisait pour
contourner la règle de l'équilibre budgétaire en camouflant certains déséquilibres Ils ont donc
un caractère temporaire, ce qui pourrait occasionner certains abus dans leur conception et
dans leur utilisation. C'est pourquoi, de nos jours les comptes spéciaux sont réglementés de
façon stricte et leur nombre est très limite. On distingue généralement 6 grandes catégories
autorisées par la loi :
- Les comptes d'affectation spéciale ;
- Les comptes de commerce ;
- Les comptes de règlements avec les gouvernements étrangers ou autre organismes
étrangers ;
- Les comptes d'opérations monétaires ;
- Les comptes de prêts (rétrocédés par l'Etat ou accordés par l'Etat) ;
- Les comptes d'avances (accordés par l'Etat) ;

L'arrêté no 1572/MEF/CAB 31/12/1998 portante codification détaillée de la


nomenclature budgétaire de l'Etat distingue une 7èrnc catégorie :
- Les comptes de garanties et d'avals : en définitive, leur création vise donc : Soit à
retracer des opérations à caractère temporaire ou provisoire destinées à se solder en
équilibre (prêts ou avances destinés être remboursé, cautionnement d'un comptable
public appelé à être restitué) ou à établir une corrélation entre certaines recettes et
certains dépenses. Soit à évaluer avec précision le coût d'un service.

d- Les budgets autonomes


Il s'agit des budgets des personnes morales de droit public distinctes de l'Etat en occurrence
les collectivités décentralisées. Doté de la personnalité morale et de l'autorité financière il est
normal qu’elles aient un budget autonome, distinct de celui de l'Etat.
Les budgets autonomes diffèrent des budgets annexes à 2 points de vue :
- Les budgets autonomes ne figurent pas dans la loi de finances ; les aides qu'elles
peuvent recevoir ont un caractère de subvention.
- Ils sont en dehors des compétences du parlement, car ils sont adoptés par le conseil
d'administration (ou municipal) et ne sont pas publiés au journal officiel. Malgré tout,
ils constituent une dérogation au principe de l'unité budgétaire, car ils n'ont d'existence
que par décision de l’Etat. Parmi les budgets autonomes, on pourrait citer : les budgets
des collectivités locales, les budgets autonomes des établissements publics nationaux
(EPN) administratifs ; les budgets autonomes des entreprises publiques (SOTRA, Port
autonome etc...)
C- Le principe de l’universalité budgétaire
Le principe de l’universalité budgétaire est un principe proche du principe de l’unité
budgétaire. Il s’agit d’une règle fondamentale du droit budgétaire. L’universalité implique le
rassemblement (dans un document unique) en une seule masse de l’ensemble des recettes
brutes sur laquelle doit s’imputer l’ensemble des dépenses brutes.
1- La règle de la non-contraction (produit brut) et la règle de la non-affectation
des recettes
a- La règle de la non-contraction
Elle consiste à interdire les contractions ou compensations entre certaines recettes ou certaines
dépenses. La règle conduit par conséquent à faire figurer dans les documents budgétaire non
pas les soldes des compensations mais plutôt les produits bruts.
- Les avantages de la règle
o Avantages politique
La règle permet une appréciation globale des masses complètes des recettes et
des dépenses.
o Avantages techniques
La règle du produit brut permet d’éviter les procédés de gestion occultes …
telle la pratique des caisses noires qui ont pour but essentiel d’éluder le
contrôle et d’avoir à disposition des sommes à affecter le cas échéant à des
dépenses non autorisées.
- Les inconvénients de la règle
La règle du produit brut décourage les économies et les initiatives dans la mesure où
toutes recettes sont versées au trésor et ne profite pas directement au service qui l’a
réalisé.
b- La règle de la non-affectation des recettes
Comme son nom l’indique, cette règle interdit d’affecter certaines recettes à certaines
dépenses. En effet, la totalité des recettes doit former une masse publique qui servira à couvrir
la totalité des dépenses budgétaires. Sur le plan comptable, cette règle conduit les comptables
à fondre dans leurs caisses toutes les recettes quelque-soit leurs origines. Il s’agit de la règle
de l’unité caisse.
- Justification et avantage de la règle
Cette règle à l’avantage de créer et de maintenir une solidarité financière au niveau des
différents services publics et éviter que certains services disposant des ressources
propres ne les utilisent directement.
Par ailleurs, elle permet d’éviter les risques de gaspillage dans la mesure où un service
donné peut être tenté de disposer de ressources supérieures à ses besoins
- Les limites et inconvénients de la règle
o Absence de liberté : cela se traduit par la non-affectation car chaque année,
l’octroi de crédit dépend essentiellement de l’attitude du gouvernement
o L’instabilité des ressources affectées sont généralement accordés pour 1an à
des services qui ne sont jamais sûrs qu’elles lui soient maintenues l’année
suivante et au même niveau.
o L’incompatibilité de la non-affectation avec une gestion commercialisée
des services publics
2- Les exceptions au principe de l’universalité
Ces exceptions portent tantôt sur le principe de la non-contraction, tantôt sur celui de la non-
affectation.
a- Les exceptions au principe de non-contraction
Les exceptions au principe de non-contraction concernent uniquement les comptes spéciaux
du trésor, lesquels font exception non seulement à la règle de l’unité budgétaire mais aussi au
principe de l’universalité budgétaire. La caractéristique essentielle des comptes spéciaux,
c’est qu’ils sont gérés en solde. C-à-d que ne seront enregistrés dans les comptes que le solde
(la différence) ce qui est entré en recettes et ce qui est sorti en dépenses. Il en est ainsi pour
tous les comptes spéciaux du trésor.
b- Exception à la règle de non affectation
L’article 62 de la Loi Organique dispose exceptionnellement et en vertu d’une disposition
législative spéciale que certaines recettes peuvent être affectées à certaines dépenses sous
forme de budget annexe, fonds de concours, de comptes spéciaux du trésor. A cette liste
s’ajoute également les établissements de crédits (ou restitution, les dons et les legs).
S’agissant des comptes spéciaux du trésor, ils constituent une exception au principe de non-
affection en ce sens que parmi les comptes spéciaux du trésor, il y a des comptes d’affectation
spéciale.
S’agissant des fonds de concours, il faut dire que ce sont en principe des dons ou participation
volontaires versées par des personnes morales ou physiques pour concourir avec ceux de
l’Etat les dépenses d’intérêt public.
D- Le principe de la spécialité budgétaire
1- Définition
Le principe veut que les autorisations de crédit ne soient pas accordés en blocs mais ventilé et
voté par titre (0 à 4), par secteur (ministères ou institution destinataire), par chapitre
(destination fonctionnelle), par sous-chapitre (destination administrative et géographique),
La règle de la spécialité budgétaire s’oppose à celle dite de l’abonnement qui consistait en une
adoption globale du texte budgétaire, laissant ainsi le gouvernement totalement libre
d’orienter les crédits à sa guise tout au long de l’exercice budgétaire.
La spécialité s’est développée pour des raisons essentiellement politiques.
En Côte d’Ivoire, l’arreté N°1572/MEF/CAB du 31/12/1998 portant codification de la
nomenclature budgétaire de l’Etat est représenté en 5 titres
Titre 0 : Recettes du budget général de l’Etat
Titre I : Charge de la dette publique
Titre II : Dépenses ordinaires
Titre III : Dépenses d’investissements
Titre IV : les comptes spéciaux du trésor

Si la spécialité de crédit s’est développée pour des raisons politiques, des motifs techniques
ont conduits à en limiter la porté…
Une fois la loi de finance votée et … le gouvernement peut sans autorisation du parlement
modifier en cours d’exercice la répartition des dotations en utilisant plus ou moins
abusivement des procédures règlementaires.
b-les exceptions
- Les virements de crédit
- Les transferts de crédit (ou interversion)
- Les crédits évaluatifs
- Les crédits globaux
- Les crédits prévisionnels
- Les fonds spéciaux ou fonds secrets
E- Le principe de l’équilibre budgétaire
a- Enoncé et signification du principe
Considéré comme la panacée de la théorie financière classique, le principe veut qu’on prévoie
et qu’on autorise des charges et des ressources pour un égal montant. Le principe repose sur
une certaine conception de la neutralité des finances publiques qui impliquent une limitation
des dépenses publiques aux dépenses de fonctionnement et une modération de la charge
fiscale. Dans cette optique, l’équilibre est avant tout comptable, le meilleur budget étant celui
qui frôle le déficit en dégageant un excédent symbolique. En Côte d’Ivoire, le principe est
consacré par la loi 80 qui dispose que le projet de la loi de finance doit prévoir les recettes
nécessaires à la couverture intégrale des dépenses. L’assemblée nationale vote le budget en
équilibre. Lorsque le budget n’est pas en équilibre, cela sous-entend 2 hypothèses :
- Excédent budgétaire : cela signifie que les ressources dépassent les charges
- Déficit budgétaire : ici les ressources ne parviennent pas à couvrir les charges
b- Les aménagements et dérogations
- Les aménagements : la thèse de KEYNES et l’abandon du mythe de l’équilibre
budgétaire
Keynes démontre d’une part que l’équilibre financier peut être néfaste et que le
déséquilibre financier peut être bénéfique
o L’équilibre financier nefaste
08/05/2023
CHAPITRE III : PREPARATION DU BUDGET DE L’ETAT

INTRODUCTION
La préparation du budget de l’Etat se fait dans le cadre de la loi de finance qui constitue un
élément primordial
Elle est essentiellement assurée par le ministère de l’économie et des finances ou le ministère
chargé du budget et plus précisément par la direction du budget qui centralise les demandes de
crédit formulé par toutes les institutions publiques fonctionnant à l’aide du budget de l’Etat.
C’est au niveau de ce département ministériel que l’on met au point les principaux éléments
préparatoires et qu’on évalue les éléments définitifs du budget.
1- Les documents budgétaires préparatoires
Elle comporte essentiellement 2 phases :
 Une première qui aboutit aux esquisses budgétaires
 Une seconde phase qui se détermine par la mise au point du projet de budget à
soumettre au pouvoir législatif sous forme de projet de LF

a- Les esquisses budgétaires


Dès le mois de janvier de l'année en cours, la procédure de préparation du budget de l'année
suivante démarre sur la base de l’année en cours et des perspectives de l’année à venir.
Différentes rencontres sont organisées pour mettre au point les premières esquisses du budget
en préparation. Le gouvernement, sous l’éclairage du ministre du l’EF fait les choix essentiels
et fixe les priorités qui déterminent le plafond budgétaire par grande masse (grande rubrique).
Par rapport aux priorités du gouvernement et au plafond, le ministère, les institutions, et les
services dressent leurs priorités et élabore leur avant-projet de budget au plus tard le 15 Mai.
Le ministre de l’EF met au point le projet gouvernemental de LF
b- Le projet de loi de finance
Il repose sur l’esquisse budgétaire et les plafonds de crédit dégagé à partir des orientations
gouvernementales. Les conférences qui en principe débutent dans le mois de Mai se déroulent
dans le cadre de travail appelé conférences. Ces conférences sont présidées par la primature
ou le département des finances jusqu’au mois d’Août. C’est le résultat de ses conférences qui
est présenté en conseil des ministres sous forme de projet de LF. Le conseil des ministres
arrête alors définitivement le projet en Septembre avant de soumettre à l’AN dans la première
semaine du mois d’Octobre. C-à-d dès le début de la deuxième session ordinaire dite session
budgétaire du parlement. Toutefois, il faut avoir à l’esprit que les dépenses et recettes définies
dans le projet de LF ont un caractère prévisionnel. Donc leur évaluation doit reposer sur :
 Le bilan de l’exercice passé
 Les données partielles de l’année en cours
 Les perspectives de l’environnement économique national et international.
2- Evaluation des recettes et des dépenses

15/05/2023
L’évaluation des masses budgétaires qui doivent figurer dans les prévisions s’opèrent de
différentes manières selon leur nature. Cette évaluation se fait quasi-exclusivement par le
département de l’économie et des finances. Celle des dépenses par sommation après collecte
des besoins de financement exprimés par tous les utilisateurs du budget de l’État en tout état
de cause. Les méthodes d’évaluation diffèrent totalement selon qu’il s’agisse des recettes ou
dépenses.
a- Méthode d’évaluation des prévisions de recette
Toute la crédibilité du budget repose sur l’espoir ou la certitude d’encaissement des recettes
prévues dans le cadre de la LF de l’année. C’est pourquoi les prévisions de recette doivent
être les plus réalistes afin de réduire au maximum les écarts au strict minimum. C’est
pourquoi des efforts sont constamment faits pour la mise en place de méthodes de plus en plus
performantes. Deux méthodes ont été utilisé depuis maintenant.
La première méthode en vigueur jusqu’au XIXème siècle était fondé sur la croyance
que les encaissements effectués sur une année se répèteraient sur deux années plus tard. Elle
consiste donc à inscrire au niveau des recettes leurs réalisations de l’année précédente.
Evidemment avec l’apparition des crises économiques, des dépréciations monétaires et
d’autres incertitudes, cette méthode fut remise en cause, ce qui a suscité l’avènement d’un
nouveau système à partir des années 30.
La méthode directe est une méthode qui varie selon la catégorie des ressources. Ces
ressources sont :
 les impôts et taxes et les ressources d’amende
 la rémunération des services, les redevances, les dons
 les revenus du domaine, la participation financière de l’État (les dividendes)
 les remboursements de prêts et avances
 les produits d’emprunt à moyen et long terme
 les produits divers
Exemple : Pour les impôts sur le revenu, il faut considérer les données des 3 aux 6
premiers mois de l’année de préparation du budget, les corriger par des projections basées
sur des données et faire la correction des dernières réalisations effectives de l’années
précédente en fonction des perspectives de l’année d’utilisation du budget.
Pour la taxe sur le chiffre d’affaire, l’évaluation se fait à pertir des données de l’année en
cours et les hypothèses d’évaluation de l’économie tels qu’elles résultent de le CN. Pour les
autres catégories de ressource, l’évaluation se fait sur la base des droits constatés.
NB : les prévisions de recettes peuvent être faussées et c’est souvent le cas. On peut avoir des
moins-values et des plus-values.
b- Evaluation des prévisions
Normalement, cette évaluation a un caractère prioritaire en ce sens que l’État doit
obligatoirement assurer certaines dépenses parce que celles-ci sont indispensables à la vie de
la collectivité nationale. Dans la pratique, les demandes de crédits formulés par les ministères
et autres utilisateurs du budget ne sont jamais évaluées exactement en fonction des besoins
réels. Certaines dépenses sont majorées en prévision des coûts ou par souci de paraître
important par rapport aux autres. Ainsi, pour les dépenses d’investissement, on assiste à des
reconductions pures et simples ou légèrement actualisés les crédits d’une année à l’autre. Tout
ceci entraine du côté des ministères dépensiers une absence totale ou partielle de justification
économique des dépenses dont ils demandent le financement d’où l’utilisation de la méthode
de Rationalisation des Choix Budgétaire (RCB) dans la programmation des investissements
publics. C’est une méthode utilisée aussi bien aux USA depuis 1961, en France depuis 1968 et
en CI depuis 1970 à l’initiative du ministère du plan, de l’économie et des finances et du
budget. L’objectif recherché est d’arriver à expliciter les buts des centres de décision, à définir
les moyens et de les atteindre et sélectionner les plus efficients parmi ceux qui se révèlent
efficace. Il s’agit essentiellement de toutes les actions qui ont une incidence sur les FP. La
technique de la RCB comporte 4 phases :
 Planification
 Programmation
 Budgétisation
 Suivi ou contrôle
La planification consiste à mettre en exergue les grands objectifs quant à la société, à
maitriser le contenu matériel ainsi que les modalités de son évolution à court, moyen et long
terme. Ce sont les objectifs qui portent sur 15, 20 voire 25 ans qu’il faut hiérarchiser afin de
dégager les priorités.
La programmation, c’est la définition des moyens et le calcul des impacts financiers des
programmes à mettre en œuvre pour atteindre les objectifs du plan. Elle aboutit généralement
à un programme pluriannuel. En CI, il porte sur 3ans et il est glissant (actualisé
périodiquement et pour chaque année). Longtemps présenté sous forme de « Loi programme
de l’investissement public », il est actuellement présenté sous forme d’un simple programme
d’investissement public (PIP) et n’a qu’une valeur significative.
La budgétisation c’est la traduction en termes d’autorisation, de financement des tranches
annuelles des réalisations des projets compte tenu des réalisations financières à court terme
Le suivi ou contrôle est l’enregistrement des contrôles acquis et la constatation des écarts
dont l’analyse devrait conduire à l’aménagement des équilibres au niveau de la budgétisation,
au réaménagement des programmes ou à une remise en cause éventuelle des priorités retenues
au niveau de la planification

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