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TD3 de Gestion financière des collectivités locales

Fiche 3 : Le vote du budget local

I. Les modalités de vote du budget local

1. Définir pour chaque catégorie de collectivités territoriales et leurs groupements l’autorité compétente pour voter le budget local.

a- identifier préalablement les catégories de collectivités territoriales et leurs groupements (= établissements publics de
coopération intercommunale)

Les collectivités territoriales :


• Les communes.
• Les départements
• Les régions
• Les collectivités d’Outre-Mer
• Les collectivités à statuts particuliers

Les groupements, l’intercommunalité :


• Les établissements de coopérations intercommunales (EPCI) – (communauté de communes, communauté d’agglomération,
communauté urbaine)
• Les métropoles

Correction :
Les CT : communes, départements, régions, collectivités à statut particulier, collectivités d'outre-mer.
Les groupements (EPCI à fiscalité propre) : communautés de communes, communautés d'agglomération, communautés urbaines,
métropole

b- identifier l’autorité compétente en charge du vote du budget

C’est l’assemblée délibérante de la Collectivité Territoriale ou de l’EPCI qui vote son budget. Par conséquent :

Le conseil municipal est composé du maire, des adjoints au maire et des conseillers municipaux. C’est lui vote le budget, approuve le
compte administratif (budget exécuté) pour les communes.

Le conseil départemental est l’assemblée délibérante du département en tant que collectivité territoriale. Il est formé par la réunion des
conseillers départementaux. C’est lui qui est compétent pour le vote du budget dans les départements

Le conseil régional est l'assemblée délibérante de la région. Il est composé de conseillers régionaux. Son fonctionnement est calqué sur
celui des conseils départementaux. Tout comme lui, le conseil régional à parmi ces missions, le vote du budget local de la région.

Le conseil communautaire se réunit pour débattre et voter les projets communautaires, selon un ordre du jour. Il est également chargé
d'examiner et de voter le budget communautaire chaque année.

Correction : L'autorité compétente en charge du vote du budget local est l'assemblée délibérante de la CT ou de l'EPCI c'est-à-dire:
- le conseil municipal pour le vote du budget de la commune
- le conseil départemental pour le vote du budget du département
- le conseil régional pour le vote du budget de la région
- le conseil communautaire pour le vote du budget de l'EPCI à fiscalité propre

2. Qu’est-ce que le débat d’orientation budgétaire ?

Le DOB est défini comme une discussion tenue par l’assemblée locale (conseil municipal, communautaire, départemental ou régional). Il
porte sur les grandes lignes du budget de l’exercice en cours. Formellement, il est matérialisé par une délibération.

C’est la première étape formelle du cycle budgétaire des collectivités. Il intervient lorsque la préparation du budget par l’exécutif (maire,
président d’EPCI, de département ou de région) et par ses services est déjà largement entamée, voire presque achevée.

Correction : La loi du 2 mars 1982 relative aux droits et libertés des communes, des départements et des régions a institué, pour
les départements, l'obligation d'organiser un débat d'orientation budgétaire préalable au vote définitif du budget (art.L 3312-1 du CGCT),
l'objectif étant de présenter les orientations budgétaires et d'en débattre.

La loi d'orientation du 6 février 1992 relative à l'administration territoriale de la République a étendu cette obligation aux communes de
3500 habitants (art. L 2312-1 du CGCT) et plus et à la région (art. L 4312-1 du CGCT).

La loi portant nouvelle organisation territoriale de la République (dite Loi « NOTRE ») du 7 août 2015 a modifié les exigences liées au débat
d'orientation budgétaire dans un souci de renforcement de la transparence et de la responsabilité financière des CL:
• Ainsi, l'exécutif local doit présenter à l'organe délibérant, un rapport sur les orientations budgétaires, sur les engagements
pluriannuels envisagés ainsi que, depuis la loi NOTRE, sur la structure et la gestion de la dette.

Cette obligation concerne :


- les communes de plus de 3500 habitants et leurs établissements publics
- les départements
- les régions
- Les métropoles

• Au surplus, ce rapport comporte également une présentation de la structure et de l’évolution des dépenses et des effectifs
(évolution prévisionnelle de l'exécution des dépenses de personnel, des rémunérations, des avantages en nature (fourniture d'un
bien ou d'un service (véhicule, logement..) et du temps de travail).

Cette obligation concerne :


- les communes de plus de 10 000 habitants
- les établissements publics de plus de 10 000 habitants comprenant au moins une commune de 3500 habitants
- les départements
- les régions
- les métropoles

3. Quand le débat d’orientation budgétaire doit-il intervenir ?

Le DOB doit se tenir dans les 2 mois avant le vote du budget primitif, sauf dans les régions, où le délai est de 10 semaines. Il ne peut pas se
tenir le même jour que le vote du budget, mais il n’y a pas de délai minimum entre le vote et le DOB.

En revanche, celui-ci doit être organisé dans un délai « raisonnable » avant le vote, selon la taille de la collectivité et la complexité du
budget.

Correction : La présentation des orientations budgétaires intervient en principe dans un délai de deux mois précédant l'examen
du budget, à l'exception des régions et des métropoles pour lesquelles le délai est fixé à 10 semaines.

4. Le débat d’orientation budgétaire est-il obligatoire ? Quelle est l’incidence du non-respect de cette formalité sur le budget local ?

Il est obligatoire pour les départements et les régions. Il concerne aussi les communes de plus de 3500 habitants, les Établissements Publics
de Coopération Intercommunale (EPCI) ainsi que les syndicats mixtes. Pour les petites communes et EPCI, il est facultatif mais conseillé.

La tenue d'un débat d'orientation budgétaire préalable au vote du budget constitue une formalité substantielle dont le non-
respect entache le vote définitif du budget d'irrégularité.

Correction : Le débat d'orientation budgétaire est obligatoire pour les collectivités locales concernées. Il doit faire l'objet d'une
délibération spécifique. Voir TA de Lyon, 7 janvier 1997 : il s'agit d'une formalité substantielle qui rend illégale la délibération qui adopte le
budget primitif de la collectivité concernée sans qu'un tel débat ait été préalablement organisé.

5. Qu’est-ce que le rapport sur la situation des collectivités locales en matière de développement durable ?

Pour inciter les collectivités territoriales à assurer une mise en visibilité́ de leur contribution au développement durable de leur territoire, la
loi Grenelle 2 du 12 juillet 2010 précise l’obligation, pour les collectivités territoriales de plus de 50 000 habitants, de produire et de
présenter un rapport sur la situation en matière de développement durable en amont du Débat d’orientation budgétaire (DOB).

Désigné́ comme un outil de dialogue local, ce rapport développement durable permet aux collectivités de réinterroger leurs politiques
publiques, leur fonctionnement et leurs modalités d’intervention en perspective du développement durable de leur territoire.

Il comporte :
• le bilan des actions conduites au titre de la gestion du patrimoine, du fonctionnement et des activités internes de la collectivité
• le bilan des politiques publiques, des orientations et des programmes mis en œuvre sur son territoire.

Ce décret, applicable dès la préparation du budget 2012, concerne :


• les communes de plus de 50 000 habitants,
• les établissements publics de coopération intercommunale (EPCI) à fiscalité propre de plus de 50 000 habitants,
• la collectivité de Corse,
• les départements et les régions.

Correction : La loi n°2010-788 du 12 juillet 2010 portant engagement national pour l'environnement, institue, de manière novatrice,
un rapport de développement durable à rendre par les exécutifs locaux préalablement aux discussions sur le budget.

Il s'agit d'éclairer les débats budgétaires par des projets de développement durable menés par les CT et leurs groupements afin de
répondre à l'exigence de « démocratie écologique » prônée par le Grenelle de l'environnement en octobre 2007.
Calqué sur le rapport de développement durable que doivent produire les entreprises selon la loi n°2001-420 du 15 mai 2001 relative aux
nouvelles régulations économiques (loi dite «NRE »), cette exigence s'impose désormais aux CT et à leurs groupements.

Sont visés par cette obligation :


- les communes de plus de 50 000 habitants (art L2311-1-1 CGCT)
- les EPCI à fiscalité propre regroupant plus de 50 000 habitants (art L2311-1-1 CGCT) Le législateur a retenu une limite de seuil
pour éviter que l'élaboration d'un tel rapport ne constitue pour les petites communes une charge trop importante. A noter que
seuls sont concernés par cette obligation de production d'un rapport les PCI à fiscalité propre.
- les départements (art L3311-2 du CGCT)
- les régions (art L.4310-1 du CGCT)

Cette obligation rejoint, plus largement, l'action que mènent déjà les CT dans le domaine du développement durable et qui sont
formalisées notamment dans le cadre des « agendas 21 locaux » dans lesquels les CT traduisent leurs engagements en faveur des objectifs
fixés lors de la conférence de Rio sur l'environnement et le développement en 1992.

6. Au plus tard, à quelle date doit intervenir le vote du budget local ?

Le vote du budget devrait en principe intervenir au plus tard le 1er janvier de l'exercice. Néanmoins, La date limite de vote des budgets
primitifs des collectivités locales est fixée au 15 avril 2022 (article L. 1612-2 CGCT), voir 30 avril les années de renouvellement des
assemblées locales.

Correction : Le vote du budget doit, en principe, intervenir au plus tard, le 1er janvier de l'exercice. Toutefois, le contenu des
budgets locaux est tributaire de données transmises par les services de l'État. La date limite de vote des budgets locaux a donc été fixée au
15 avril de l'exercice (ou 30 avril les années de renouvellement des assemblées locales).

7. Que peut faire l’exécutif local si le budget n’est pas voté au 1er janvier de l’exercice budgétaire ?

L’article L. 1612-1 du code général des collectivités territoriales prévoit que jusqu’au vote du budget :

- Pour les dépenses de fonctionnement, la collectivité a la possibilité « de mettre en recouvrement les recettes et d’engager, de
liquider et de mandater les dépenses […] dans la limite de celles inscrites au budget de l’année précédente ».

- Pour les dépenses d’investissement, la collectivité peut « engager, liquider et mandater les dépenses […], dans la limite du quart
des crédits ouverts au budget de l’exercice précédent, non compris les crédits afférents au remboursement de la dette ».

- Enfin, la collectivité peut « mandater les dépenses afférentes au remboursement en capital des annuités de la dette venant à
échéance avant le vote du budget ».

Dans l'hypothèse où le budget n'est pas voté le 1er janvier, l'exécutif de la CL peut :
- mettre en recouvrement les recettes
- s'agissant des dépenses de fonctionnement, les engager et les liquider dans la limite des crédits inscrits au budget précédent.
- s'agissant des dépenses d'investissement, les mandater dans la limite du quart des crédits de l'année précédente sur autorisation
de l'assemblée délibérante (à l'exception des crédits afférents au remboursement de la dette).

II. Les modifications apportées après le vote du budget :

1. Qu’est-ce que le budget supplémentaire ?

Acte d’ajustement et de report. Il est tout comme les lois de finances rectificatives pour le budget de l’État, il offre la possibilité de corriger
en cours d’année les prévisions du budget primitif. Il permet également d’intégrer dans les budgets locaux les résultats de l’année
précédente (excédents, déficits…) dégagés par le compte administratif adopté avant le 30 Juin, c’est-à-dire après le vote du budget primitif,
le 15 avril ou le 30 avril.
Le budget supplémentaire reprend la structure du budget primitif (fonctionnement, investissement), et intervient en cours d’année
budgétaire, généralement adopté vers le mois d’octobre.

Ce BS est facultatif, il ne peut y avoir qu’un seul si on y a recours. L’objectif de ce BS est double, c’est un acte de prévision. Il a donc deux
fonctions et ce peu importe le type d’organisation dans lequel on se trouve :

Fonction 1 : BS = budget correctif à corriger à la hausse ou à la baisse les évaluations faites dans le BP (rappelons que ce dernier
est un doc de prévision, élaboré en N-1). Il faut donc qu’il y est une idée de bouleversement du contrat. Le BS budget correctif
viens donc modifier les inscriptions en recettes et en dépenses inscrites dans le BP.

Les délais de préparation des budgets sont de plus en plus courts et pourtant les infos sont de plus en plus techniques. L’État peut parfois se
tromper dans les prévisions. Le budget supplémentaire intervient généralement avant juin.
- Fonction 2 : BS = document de report à en effet ce BS va intégrer les résultats de l’année précédente. Ce BS intervient en cours
d’exécution budgétaire. On ne peut faire un bilan que si l’année budgétaire est terminée. L’excédent ou le déficit doit être inscrit.
Ainsi le budget de report intervient dans le cas où le BP a déjà été voté

Plusieurs solutions :

Le BP est voté avant le 1er janvier alors les résultats de 2021 ne pourront être inscrits que dans le BS. (Rappel : le BP s’exécutant jusqu’au 31
décembre) cf. « budget de report »

La CT ne vote pas le BP avant le 1er janvier mais a plutôt bien évalué les besoins pour l’année d’après à pas besoin de correctif mais ce sera
le BP qui sera voté en cours d’année et celui-ci va intégrer les résultats. Dans cette situation, il n’est pas nécessaire d’avoir un BS, c’est
pourquoi on dit qu’il est facultatif.

Le BS se présente exactement de la même manière que le BP

Correction : Le budget supplémentaire est un acte d'ajustement et de report. Il permet d'intégrer dans le budget local les
résultats de l'année précédente (excédents, déficit) dégagés par le compte administratif établi par l'ordonnateur et adopté avant le 30 juin.

Le budget supplémentaire reprend la structure du budget primitif et est généralement adopté vers le mois d'octobre.
C'est un acte qui a une fonction de report principalement, mais aussi d'ajustement (correction des prévisions).

2. Qu’est ce qu’une décision modificative ?

A côté de ces documents budgétaires on retrouve d’autres documents, les décisions budgétaires modificatives (DBM) ou décisions
modificatives (DM). Un DM est un document budgétaire, dont la finalité est de modifier certains articles portés dans le BP ou BS, mais
contrairement au BS il ne vient modifier que 1 ou 2 articles du BP.

Ce sont des documents budgétaires à part entière, intervenant en cours d’année budgétaire. Ils sont facultatifs et illimités, faits par l’exécutif.
La fonction d’une décision modificative est de venir corriger à la hausse ou à la baisse un article dans le BP ou dans le BS. Autrement dit une
décision modificative est très circonscrite puisque liée à une seule action.

Ce sont des délibérations de l’assemblée locale (conseil municipal, départemental ou régional) autorisant l’exécutif local (maire, président
du conseil départemental ou régional) à effectuer des recettes ou des dépenses complémentaires. Le nombre de ces décisions
modificatives est laissé au libre choix de chaque collectivité. Elles peuvent être adoptées à tout moment après le vote du budget primitif et
peuvent même, pour la section de fonctionnement, être votées jusqu'au 21 janvier de l’année suivante afin d’ajuster les crédits destinés
notamment à régler les dépenses engagées avant le 31 décembre.

Elle intervient lorsque le besoin de réajustement budgétaire n’est pas lié à ce que l’on appelle un bouleversement économique du contrat.
Cette DM intervient aussi bien en recette et en dépenses (en fonctionnement comme en investissement).

Le DM doit être équilibrée. Si on dépense 15 000 euros dans une décision modificative, il faut prévoir 15 000 de recettes dans la colonne
d’en face. La décision modificative ne concerne qu’un seul article mais souvent il faut aller regarder dans un autre pour les dépenses. Tous
ces documents font l’objet d’un contrôle de légalité, devant être validé par l’assemblée délibérante.

Correction : Les décisions modificatives permettent l'ajustement des prévisions en cours d'année. Elles n'ont pas de fonction de
report. Elles modifient ponctuellement le budget initial : ce sont des délibérations de l'assemblée locale qui autorisent l'exécutif local à
effectuer des recettes ou des dépenses complémentaires.

Elles peuvent être adoptées à tout moment après le vote du budget primitif et peuvent, pour la section de fonctionnement, être votées
jusqu'au 21 janvier de l'année suivante afin d'ajuster les crédits destinés à régler les dépenses engagées avant le 31 décembre.

3. Le préfet peut-il modifier un budget local ?

Oui, le préfet peut modifier un budget local

Après son vote, un budget local est toujours susceptible d’être modifié.
• Notamment comme nous avons pu le voir grâce au budget supplémentaire, qui est un acte d’ajustement et de report
• Il peut aussi être modifié grâce aux décisions modificatives qui ont la même fonction que le budget supplémentaire concernant
l’ajustement des prévisions en cours d’année, mais n’ont pas de fonction de report.

Le budget local peut aussi être modifié grâce à l’intervention du préfet : un budget peut être voté et ne pas respecter les principes
obligatoires, c’est-à-dire ne pas inclure les dépenses obligatoires à chaque collectivité ou ne pas observer le principe d’équilibre réel du
budget. Le préfet peut alors saisir la chambre régionale des comptes qui lui donne un avis. Dans le cas du non-respect de l’équilibre réel, il
règle et exécute le budget si la collectivité refuse d’en rétablir la régularité.

Correction : Les modifications qui résultent d'une intervention du préfet font suite au non-respect par la CL de ses obligations
légales (non-inscription au budget de ses dépenses obligatoires) ou du principe d'équilibre réel.

Il y a alors intervention de la chambre régionale des comptes sur saisine du préfet lequel règle et exécute le budget si la CT refuse de rétablir
la régularité de son budget.

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