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D'après l'article 72-2 de la Constitution, les collectivités territoriales désignent les

communes, départements et régions principalement. D'après l'article 9 de la Charte européenne


de l’autonomie locale du Conseil de l’Europe du 15 octobre 1985, les CT doivent disposer
notamment de ressources propres suffisantes, proportionnées aux compétences prévues, et pouvoir
en suivre l'évolution, en vue de modifications de leur budget d'une année sur l'autre. D'après l'article
72-2 C, les CT doivent disposer de recettes fiscales, mais aussi de revenus du patrimoine et des
services, ainsi que d'une part déterminante, leur permettant de combler leurs besoins ultérieurs ou
imprévus, d’assurer la continuité des services publics, de ne pas entraver leur autonomie, ce qui
implique des dotations et subventions de l'Etat. On peut se demander ainsi comment financer les
CT. Par conséquent, pour financer une CT, il convient d'établir un budget conforme à la loi et de
rechercher les financements nécessaires à son fonctionnement et à ses investissements.

1) Constitution d'un budget

A) Principes

Le budget doit être adopté jusqu'au 15 ou 30 avril pour les années du renouvellement de leur
conseil et visant à garantir la transparence et la sécurité, il s'appuie sur des principes : 1) liés à la
présentation du budget : a)l'annualité (L 1612-2) de l'autorisation par l'exécutif de la CT et de
l'exécution proviennent de l'autorisation parlementaire. Toutefois, il demeure possible de procéder à
une modification de cette prévision annuelle budgétaire (budget supplémentaire) soit en cours
d'année en procédant au report des charges en vertu du principe de continuité des exercices (2311-
5), soit par le biais de mesures provisoires (1612-1) ou de sortir du cadre de la prévision annuelle
(journée complémentaire) avec des crédits dissociés , b) l'unité désigne d'ordinaire un document
unique, cependant un budget ne demeure pas toujours primitif et finit par être constitué de plusieurs
actes (décisions modificatives, budget supplémentaire et budgets annexes(art. L 2221-2 du CGCT)
au cours de l'exercice ; 2) liés au contenu du budget : a) l'universalité implique que les recettes et les
dépenses ne peuvent se contrebalancer (règle du produit brut ou règle de non-contraction) et une
recette ne peut être affectée à une dépense (règle de non-affectation d'une recette) ; b) la spécialité
fait référence au système de l'abonnement qui induit que les crédits sont spécialisés en unités et
donc circonscrits entre les sections de fonctionnement et d'investissement, et généralement par
chapitre et article répertoriés par nature ou fonction, même si des virements de crédits ou des
chapitres de crédits globaux peuvent être réalisables.Concrètement, le budget peut être voté par
section, chapitre ou article mais de nos jours, la globalisation des crédits a le vent en poupe afin
d'éviter la lourdeur du vote de l'AD pour ce qui est des articles. De plus, il doit s'appuyer sur la
sincérité et l’équilibre réel des comptes administratifs et des budgets (1612-4 et 1312-4, 1612-
6//7/14) et l'estimation des recettes et des dépenses doit être effectuée de manière sincère avec
contrôle de légalité puis de conformité ou de vraissemblance, et chacune des sections du budget
doit être votée en équilibre. De plus, la CT ne doit pas avoir recours à l'emprunt pour rembourser
ses créances. En cas d'entorse à ce principe juridique d'équilibre budgétaire, le préfet saisit la
Chambre Régionale des Comptes qui propose à la CT des mesures et si elle ne parvient pas à
rééquilibrer le budget, alors il revient au préfet de le rendre exécutoire. La sincérité budgétaire est
donc reliée à l’équilibre réel des comptes (art. 1612-4 et 1612-14 du CGCT).

B) Procédure

Il requiert d'abord pour l'exécutif de s'atteler à la préparation d'un budget en procédant à une
évaluation prévisionnelle des recettes et des dépenses de l'année à venir, basée sur le dernier
compte administratif, qui appuyé, sous peine d'illégalité, par un "débat sur les orientations
budgétaires" deux mois avant dans les communes (L2312-1 CGCT) et les départements (L3312-1)
et dix semaines dans les régions (L4312-1) sous peine d'illégalité. Ensuite, le budget doit être
adopté par l'AD, en étant présenté par fonctions ou secteurs d’activités, après examen par la
commission des finances pour les communes et les départements et saisine du CESR avec vote
bloqué possible dans certaines circonstances (art. L 4311-1 al 5 CGCT), et elle peut y modifier les
propositions excepté celles concernant les dépenses obligatoires. L'exécution du budget est effectué
par l'exécutif de la CT suivant le principe fondamental de la séparation des pouvoirs entre les
ordonnateurs et les comptables afin de garantir la sécurité des finances publiques au moyen d'un
contrôle de légalité et de régularité par le comptable, étant considéré que les CT doivent être
responsables en gage de leur autonomie, après transmission au représentant de l'État dans les 15
jours maximum après le délai imparti, puis est assujetti au contrôle de légalité de droit commun et
budgétaire par la CRC (équilibre réel et inscription des dépenses obligatoires), puisque la majorité
du bugdet provient de l'Etat, avant que ne soit opéré le contrôle de l'AD pour l'arrêté des comptes (L
1612-12 CGCT) devant être voté avant le 30 juin, à savoir l'adoption du compte administratif. Lors
du contrôle budgétaire et financier réalisé par les CRC ( créées par la loi no82-213 du 2 mars 1982),
celles-ci effectuent un contrôle juridictionnel (L 211-1 et s du code des juridictions financières
statuant sur les comptes des CT et EP, la légalité et régularité des dépenses et recettes) budgétaire (L
1612 et s du CGCT, art. L 211-11 du code des juridictions financières vérifiant l'adoption du budget
dans les temps, son contenu quant à l'équilibre réel, l'inscription des dépenses obligatoires, les
mesures à suivre pour le rétablir et le contrôle de l'exécution) et de gestion (contrôler "l'emploi
régulier des crédits, fonds et valeurs des collectivités locales" (L 211-3 du code des juridictions
financières supplantant le « bon emploi des fonds publics » par la loi du 5 janvier 1982).
Il requiert de fournir les capitaux indispensables à son fonctionnement.

2) Financements

La loi du 2 mars 1982 (L 2321-2, 3321-1, 4321-1 CGCT) permet d'emprunter (prêts non
globalisés et globalisés) librement, permettant de financer les investissements locaux (33 à 66% des
équipements), mais cette ressource (10 à 15 %) ne peut être affecté aux DF ni au remboursement de
prêts. A ce propos, la dette des APUL s'élevait à 206 Mds fin 2018 (9 % environ de la dette
publique). Sinon, il faut se constituer des ressources propres et obtenir dotations et subventions.

A) Ressources propres

Les CT ne peuvent créer, rectifier ou abroger des impôts (34 C) mais peuvent seulement les
instaurer, en voter le montant ou le taux (taxes foncières) et les avances sur impôts sont possibles.
Les ressources proviennent surtout de recettes fiscales (2018 : 147,6 Mds- le reste des montants
présentés concernent la même année-) : 1) des impôts directs locaux : les fiscalité ménage (57.5
Mds, TFPB, transférée aux communes en 2021, TFPNB communes et EPCI et TH communes et
EPCI, qui disparaîtra en 2023) et surtout économique, supplantant la TP en 2010, (CET : CFE- 8
Mds, communes, EPCI- et CVAE -17.7 Mds, régions 25%, départements 48.5%, bloc communal
26.5%, pour un CA excédant 500000€- plafonnées à 3% de la VA ; l'IFER depuis 2011 (1.5 Mds,
toutes CT si ne percevaient pas la TP) et la TASCOM (0.8 Mds, bloc communal, depuis 2011), ainsi
que:la TEOM (6.9 Mds), TB (L1528 CGI, mise en place par les CM), TFP (communes : tension >=
200 Kv, EPCI sur délibérations L1519 A CGI), RDM (L1519 I et 1587 I CGI, communes,
départements, en échange de l’exonération de la cotisation foncière), TFC (L1530 et 1639 CGI,
facultatif), GEMAPI (1530 bis CGI, communes sur délibération, EPCI se substituant à leurs
communes, taxe additionnelle aux taxes d’habitation, foncières et de cotisation foncière des
entreprises), RFPI (L1529 CGI, communes ou EPCI) et TAS (communes), 2) des impôts indirects et
droits d'enregistrement, nombreux, peu lucratifs, souvent facultatifs, contrebalançant depuis 2003
les transferts de compétences de l’Etat vers départements et régions,: la TLCFE (art 23 loi
n°372010-1488, 7 déc 2010, appelée accise, pour une puissance <= 250 kVA, communes, EPCI ou
départements gérant la distribution publique d’électricité, départements, 2.3 Mds), le VT (4.3 Mds,
imposition de toutes natures, CC 90-287 DC du 16 jan 1991, communes, EPCI, SM), DMTO (14.7
Mds, communes, départements), TA (1.7 Mds, depuis 2012 si les CM l'approuvent avant le 30
novembre et ce pour 3 ans, une part communale et une part départementale), TLPE (2333-6 à16
CGCT, facultative pour les communes), TDSHT payée par les vacanciers par personne et nuit (0.5
Mds, communes et EPCI touristiques, taxe additionnelle départementale de 10 % possible), TCI
(2.3 Mds). Ensuite, les ressources sont constituées à partir des revenus du patrimoine et des services
qui bénéficient surtout au bloc communal, rapportent peu et sont : les produits du domaine privé
(loyers, produits de propriété, d'espace domanial..) et public (autorisation d’occupation du domaine
public : taxis, terrasses de café, stationnement d'une camionnette... ; permission de voirie : postes
d’essence, kiosque à journaux, terrasse fermée,... et les redevances issus de la gestion de SPL.

B) Les dotations et subventions de l'Etat

Les transferts financiers de l’État, qui doivent être compensés en cas de transferts de
compétences, en direction des CT pour 2021 s'établissent à 104.1 Mds à périmètre courant- les
autres chiffres présentés seront de la même année- et se décomposent par: des concours financiers
(51,7 Mds, CT et leurs groupements) : PSR(43.2 Mds, art 6 LOLF 1 août 2001, dotations
primordiales), PATVA (4.3 Mds, des régions, Mayotte, Corse, Martinique, Guyane) et RCT (4.1
Mds), transferts divers de l’État hors fiscalité transférée et hors apprentissage (14.3 Mds,
subventions des ministères autres que le MCTRCT, gages de dégrèvements d’impositions locales et
produit des amendes de police de la circulation et des radars) et la fiscalité transférée et le
financement de la formation professionnelle (pour contrebalancer les mesures de DC et transferts de
compétences, 38.2 Mds). En découlent les dotations et subventions de fonctionnement qui sont : la
DGF (26.8 Mds, L. 2334-1 à 23 CGCT, la plus conséquente, datant de 1979, les régions percevant
4.4Mds comme fraction de la TVA) qui se scinde en deux dotations (18.3 Mds): forfaitaire (pour
les communes, calculée par habitant, proportionnelle à la superficie, avec compensation de la TP,
complément de garantie et dotation parcs nationaux et naturels marins), et d’aménagement : DGF
des 5 types d'EPCI : communautés de communes FA, FPU, CU, CA et SAN (7.2 Mds, L. 5211-28 à
33 CGCT, depuis 2004, deux dotations : d'intercommunalité 1.6 Mds et de compensation 4.7 Mds,
30% pour celle de base en fonction de la population, du CIF et celle des EPCI et 70% pour la
dotation de péréquation en fonction de la population, du potentiel fiscal et du CIF, sauf pour les CU
et les Métropoles bénéficiant d'une dotation de base de 60 euros par habitant depuis 2009 et 2011,
sans le CIF pour les SAN, et majoration possible pour les FA, DACOM 0.3 Mds) et 3 dotations de
péréquation communale (DSU, 2.5 Mds, 2005, en fonction d’indicateurs de ressources et de
charges ; DSR 1.8 Mds, fractions bourgs-centres et péréquation ; DNP, 2004, deux parts : principale
et majoration 794Ms). La DGF des départements (8.5 Mds, art.L. 3334-1 à L. 3334-7-2 du CGCT),
elle, comporte 4 dotations: de compensation (2.65 Mds, aide sociale et 95 % de DGD), forfaitaire
(4,25 Mds), DPU (départements urbains) et DFM (départements non urbains) 1.52 Mds.
Les dotations et subventions d'équipement sont : la DETR (1.046 Mds, subventionne les
dépenses en équipement des communes et groupements de communes à fiscalité propre en milieu
rural principalement), la DSIL (570 Ms), DGE des départements (L3334-10 CGCT, 1983, favoriser
l’effort d'investissement en équipement rural, une fraction principale 76% et deux majorations : une
fraction de 9 % et une fraction de 15 %), DRES pour les lycées et DDEC pour les collèges (pour
minorer l'impact financier des transferts de compétences et pérenniser leurs investissements), la
FCTVA (5.6%, permet de récupérer la TVA acquittée sur leurs investissements), le produit des
amendes forfaitaires de la circulation (communes ou groupements, perception proportionnelle au
nombre de contraventions dressées l'an passé sur leur espace), dotation Natura 2000 (5 Ms,
communes couvrant une zone «Natura 2000), DPV (150 Ms, 2009, communes défavorisées dont
d’outre-mer).

En conclusion, avec la crise sanitaire, comment évolueront les dotations ?


Bibliographie

INSEE. Tableaux de l'économie française: Edition 2020. 27/2/2020. Disponible à l'adresse:


https://www.insee.fr/fr/statistiques/4277812?sommaire=4318291

REPUBLIQUE FRANCAISE. Transferts financiers de l'Etat aux CT: Annexe au projet de loi de
finances pour 2021. Disponible à l'adresse:
file:///C:/Users/lemou/Downloads/Jaune2021_collectivites-W%20(1).pdf

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