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FINANCEMENT ET FISCALITE
DES COLLECTIVITES TERRITORIALES
FINANCEMENT ET FISCALITE
DES COLLECTIVITES
TERRITORIALES
RAPPORT D’ÉTUDE 1
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Réalisé sous la supervision du Conseil scientifique du HCCT, ce rapport a bénéficié du précieux concours des
experts que sont Messieurs Serigne Amadou SEYE, Thierno DIEYE, et Cheikh NDIAYE, sous la coordination
de Monsieur Modou SYLLA, ACP du HCCT
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Table des matières
I. L’état des lieux du financement et de la fiscalité des collectivités territoriales. ............ 4
1. Les impôts locaux et taxes assimilées ................................................................................. 4
3. Les produits domaniaux et de l’exploitation ;............................................................................. 8
3. Les transferts financiers de l’Etat aux collectivités territoriales..................................... 9
4. Les autres produits divers des collectivités territoriales (coopération décentralisation,
dons et legs) ...................................................................................................................................... 13
5. Les financements innovants .............................................................................................. 13
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Le Gouvernement du Sénégal, au lendemain de la seconde alternance intervenue
en 2012, s’est engagé dans une grande réforme territoriale et locale dite « Acte III
de la Décentralisation » dont l’objectif affirmé était d’organiser le Sénégal, à
l’horizon 2022 « en territoires viables, compétitifs et porteurs de développement
durable ».
En effet, l’avènement du régime de Son Excellence Macky SALL n’a pas dérogé
à cette logique des évolutions erratiques du processus de décentralisation au gré
des préoccupations des régimes politiques qui se sont succédé.
ont été mis en place un comité national de pilotage, un comité technique et des
commissions thématiques chargés de mettre en place la nouvelle architecture
territoriale avec comme option majeure la territorialisation des politiques
publiques.
La première phase de cette réforme a permis la refonte du cadre institutionnel et
organisationnel à travers l’adoption de la loi n°2013-10 du 28 décembre 2013
portant Code général des collectivités territoriales.
Les axes majeurs ont été :
- la communalisation intégrale avec l’érection des anciennes communautés
rurales et communes d’arrondissement en communes de plein exercice ;
- la suppression de la région comme entité décentralisée et l’érection du
département en collectivité territoriale ;
Les finances locales 2ont été pourtant l’une des préoccupations majeures dans le
cadre de cette réforme qui réaffirmait « La nécessité d’assurer un développement
économique des collectivités locales à travers un mécanisme de financement
pertinent et efficient et une gouvernance budgétaire transparente » qui figure
2Ce rapport du Haut Conseil des collectivités territoriales a été élaboré en collaboration avec les
experts que sont : Serigne Amadou SEYE, Thierno DIEYE et Cheikh NDIAYE sous la coordination de
Modou SYLLA
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dans l’Exposé des motifs de la loi précitée mais également la mise en place d’un
sous-comité thématique « Financement et développement économique »
Loi n°2012-31 du 31 décembre 2012 portant code général des Impôts (CGI),
modifiée. Cette loi a été modifiée principalement par la loi n°2015-06 du 23 mars
2015 et celle n°2018-10 du 30/03/2018 modifiant certaines dispositions du CGI.
Cette partie est assise sur la valeur locative des locaux servant à l'exercice des
professions imposables qui est affectée aux communes par la loi. Cette
composante peut être considérée comme la partie foncière de la Contribution
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économique locale. Elle est assise sur la valeur locative des locaux professionnels
s’applique aux locaux, installations et agencements assimilables à des
constructions, ainsi qu’aux terrains utilisés pour les besoins d'une activité
imposable, à l'exclusion de la partie des locaux et des appartements servant de
logement ou d'habitation.
Cette composante de la CEL est due au titre de la valeur ajoutée dégagée au cours
de l'année précédant celle de l'imposition. Elle bénéficie à toutes les communes et
villes sur la base d’une répartition axée sur trois critères ou guichets :
Ces impôts et taxes sont dits partagés parce qu’ils bénéficient à la fois à l’Etat
et aux collectivités territoriales suivant des pourcentages déterminés.
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• 60 % du produit des amendes prononcées par les tribunaux
correctionnels ou de simple police pour les contraventions et
délits commis sur le ressort territorial ainsi que les amendes
forfaitaires établies par les forces de police et de gendarmerie
pour les contraventions commises sur le territoire de la
commune reviennent à celle-ci ;
• les infractions en matière forestière : les 70% du produit
résultant du contentieux (amende ou transaction) sont affectés
à la collectivité territoriale de réalisation de l’infraction ;
• 25% des recettes contentieuses en matière d’hygiène, sont
alloués au budget de la collectivité territoriale, 50% à celui de
l’État et 25% à l’agent verbalisateur.
Cette quote-part revenant à la commune est affectée directement à
cette dernière par les services chargés de l’encaissement (Services du
Trésor) au moment même de l’encaissement. La répartition est faite
en temps réel. Ce qui constitue une source non négligeable de
trésorerie pour la commune.
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o la taxe de visite sanitaire des huîtres et moules ;
o la taxe sur les entrées payantes ;
o la taxe sur les locaux en garnis ;
o la taxe sur les distributions d'essence, de gas-oil ou de tous autres
carburants ;
o la taxe sur la publicité à l'aide soit de panneaux-réclames ou
d'affiches, soit d'enseignes lumineuses, établie et recouvrée sur la
base d’une loi la loi n°64-51 du 10 juillet 1964 relative à l’apposition
d’affiches et de dispositifs de publicité dont les dispositions restent à
être adaptées ;
o la la taxe sur l’électricité consommée : le taux et les modalités
d’institution de cette taxe sont prévus par l’arrêté n°828 M.INT. /BC
du 03 février 1958 fixant le taux maximum et déterminant les
modalités d’assiette et de perception de la taxe que peuvent instituer
les communes régies par la loi du 18 novembre 1955, sur l’électricité
consommée pour l’éclairage et les usages domestiques.
Selon cet arrêté, les conseils municipaux des communes de plein et
de moyen exercice peuvent, dans les conditions fixées par la loi du
13 août 1926, instituer une taxe sur l’électricité consommée pour
l’éclairage et les usages domestiques sur le territoire de la commune.
A cet effet, les conseils municipaux arrêtent, d’accord partie avec les
distributeurs, les conditions dans lesquelles ces derniers peuvent
percevoir le montant de la taxe en même temps que le prix de la
fourniture et le reverser dans la caisse du receveur municipal.
Le taux maximum de la taxe est fixé à 2,5% de la somme
représentant, sur la facture délivrée au consommateur, le prix de la
fourniture d’électricité avec exemption des consommations pour
l’éclairage du domaine public et pour l’éclairage des véhicules de
tourisme de toute espèce.
Dans la pratique c’est le taux maximal qui est appliqué par la
SENELEC sans intervention et délibération des conseils
municipaux. Le reversement est effectué par cette dernière en année
N+1 et très tardivement au grand dam des collectivités territoriales
bénéficiaires ;
o la taxe sur l’eau : est instituée au profit des communes. Actuellement
cette taxe est régie par le décret n°2002-1147 du 27 novembre 2002
portant révision des tarifs de l’eau. Elle est de 3.25% sur la tranche
assujettie et est recouvrée par la société d’affermage en l’occurrence
la Sen EAU3.
3 Avec les changements intervenus dans l’affermage du secteur, le texte régissant les tarifs de l’eau sont
susceptibles d’avoir changé ou de changer. Mais le tarif de la taxe est pour le moment inchangé.
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o la taxe sur les spectacles, jeux et divertissements ;
Elle est régie par la loi n° 64-04 du 24 janvier 1964 autorisant les communes à
instituer une taxe sur les spectacles, jeux et divertissements, en fixant le taux
maximum et en déterminant les modalités d’assiette et de perception.
Par ailleurs, la taxe est uniquement recouvrée par la société d’affermage à l’exclusion des concessionnaires en
zone rurale ayant pris le relai des ASSUFOR (associations de gestion des forages)
Les communes seraient fondées à fixer cette taxe à la charge de ces société concessionnaires.
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3. Les transferts financiers de l’Etat aux collectivités territoriales
Il est destiné :
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2018 23 431 000 000 523 000 000 2,28
2019 24 000 000 000 569 000 000 2,43
2020 24 950 000 000 950 000 000 3,96
TOTAL
Ce fonds est destiné à allouer des appuis aux différentes collectivités sous forme
de fonds de concours pour la réalisation d’investissements à caractère
économique, social et culturel, quand bien même sa création remonte bien avant
la réforme de l’Acte III
En effet, le fonds d’équipement des C.T. communément appelé « fonds de
concours » du fait de sa vocation, a été créé par la loi n° 77-67 du 04 juin 1977
portant loi de finances de l’année financière 1977/1978. Au départ, seules en
bénéficiaient les communes. Les communautés rurales n’en seront allocataires
qu’à partir de 1985 et les régions, à partir de 1997, suite à la réforme de 1996 les
érigeant en collectivité décentralisée. Aujourd’hui, avec la réforme, il bénéficie
aux communes, départements et autres structures.
Malgré son évolution constate, l’émargement des autres structures autres que les
collectivités territoriales (dont le montant global alloué a atteint parfois 45% de
l’enveloppe) réduit considérablement la part destinée aux communes et
départements.
La prise du décret n°2018-1250 du 06 juillet 2018 portant les modalités
d’allocation et les critères de répartition du Fonds d’équipement des collectivités
territoriales est venue mettre un peu d’ordre dans les critères d’allocation de ce
fonds même si des réformes sont possibles.
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2017 21 000 000 000 1 000 000 000 4,76
2018 22 290 000 000 1 290 000 000 5,79
2019 26 691 880 473 4 401 880 473 19,75
2020 23 945 885 194 -2 745 995 279 -10,29
TOTAL 153 927 765 667
Par la suite, l’expérience a été élargie aux collectivités territoriales des autres
régions mais toujours avec la limitation aux secteurs initiaux.
Toutefois, les résultats mitigés et très peu satisfaisants n’ont pas encouragé la
généralisation sectorielle et territoriale qui était souhaitée :
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o faible capacité technique et de management des collectivités
territoriales ;
o faible capacité d’absorption des crédits
L’évolution des ristournes de 1996 à 2017 fait ressortir une inconstance dans leurs
montants laissant penser que les montants effectivement alloués aux collectivités
bénéficiaires ne résultent pas de l’application rigoureuse des dispositions légales
et réglementaires régissant ce transfert. Ainsi, de 2015 à 2019, le montant alloué
aux communes au titre des ristournes est resté constant et s’est stabilisé à
4.362.909.000 alors que l’assiette servant à la répartition a forcément fluctué avec
respectivement 2.833.829.450 et 1.529.079.550 au titre de la taxe sur les véhicules
et la taxe sur la plus-value immobilière.
Il faut aussi noter que l’assiette de la ristourne de l’année est constituée par les
recouvrements de l’année N-2.
ANNEE ASSIETTE/ RECOUVREMENTS MONTANT A RISTOURNER MONTANT RISTOURNE ECART
-
2015 2 854 507 582 6.699.955.773 1 427 253 791 3.349.977.887 1.529.079.550 2.833.829.450 101.825.759 516.148.437 414.322.678
2016 3 505 704 212 8.971.861.934 1 752 852 106 4.485.930.967 1.529.079.550 2.833.829.450 223.772.556 1.652.101.517 1.875.874.073
2017 3 058 538 531 10.462.538.760 1 529 269 266 5.231.269.380 1.529.079.550 2.833.829.450 189.716 2.397.439.930 2.397.629.646
2018 3 681 771 841 10.599.531.584 1 840 885 921 5.299.765.792 1.529.079.550 2.833.829.450 311.806.371 2.465.936.342 2.777.742.713
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4. Les autres produits divers des collectivités territoriales
(coopération décentralisation, dons et legs)
Il en est de même d’une personne (morale ou physique) qui décide de faire un don
à la collectivité territoriale pour la prise en charge de certaines compétences ou
secteurs spécifiques (santé, action sociale, secours etc.) qui relèveraient du
fonctionnement.
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rappel, l’emprunt ne peut aucunement financer des dépenses de fonctionnement.
Il peut être bancaire ou obligataire.
L’accès des collectivités locales à l’emprunt fait l’objet d’un encadrement évasif
de la part du législateur sénégalais aussi bien au niveau des textes de base des C.T
(Code général des collectivités territoriales, régime financier des collectivités
territoriales, arrêtés relatifs à la gestion financière des collectivités territoriales)
ou de l’emprunt public en général.
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La nomenclature budgétaire des CL prévoit quant à elle des lignes
budgétaires pour prendre en charge les produits de l’emprunt, les
frais, les intérêts de la dette, etc. ;
Les arrêtés n°5798 et n°5889 des 03 et 07 juillet 2008, pris en
application de l’article 8 du règlement n°09/2007/CM/UEMOA
portant cadre de référence de la politique d'endettement public et de
gestion de la dette publique dans les Etats membres de l'UEMOA
créent et fixent les modalités de fonctionnement du Comité national
de la Dette publique.
Malgré cette habilitation juridique, il n’en demeure pas moins des
contraintes notamment :
• l’insuffisance de l’encadrement juridique quant aux modalités
pratiques de mise en œuvre de l’emprunt ;
• l’accès local à l’emprunt bancaire connait des limitations du
point de vue financier du fait de la faiblesse des budgets des
communes et départements du Sénégal, de leur composition
(ressources propres et ressources transférées), de leur
répartition (entre la section de fonctionnement et la section
d’investissement), de leur destination, de leur utilisation, etc. ;
• la faible capacité d’endettement des collectivités territoriales
qui, du fait que leurs besoins incompressibles, absorbent
l’essentiel de leurs ressources limitant l’autofinancement et
l’épargne.
- Le partenariat public privé : peu développé du fait de cadre juridique
et opérationnel mis en place lourd et inadapté aux collectivités
territoriales. Pourtant ces dernières peuvent être gagnantes à travers ces
partenariats notamment dans la réalisation d’infrastructures
marchandes, la participation au capital des sociétés mais aussi la
responsabilité sociétale d’entreprise.
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nécessaires. De même une redynamisation des financements innovants semble
utile
1. la fiscalité locale
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o mise en place d’un fonds de péréquation et de solidarité notamment pour
les ressources ristournées plus-value immobilière et taxe sur les
véhicules ainsi que la TRIMF des agents de l’Etat et les parts de CGU,
CGF renoncées par l’Etat;
o redéfinition des critères de répartition plus objectifs et plus solidaires
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Finances Locales (OBFILOC) pourraient être des instruments d’aide
à cette maitrise ;
o une politique de recouvrement agressive avec des outils modernes
pour booster le potentiel financier et fiscal des collectivités locales;
o une assiette maîtrisée et un développement du civisme fiscal ;
o une culture de la reddition des comptes et de la gestion de la
performance.
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