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NOTES COURS FINANCES LOCALES PROF ZHAKI

La patente a été remplacée par contribution sur la valeur locative au Sénégal.

Le décret novembre 2023 portant régime financier

La directive 01/CMUEMOA du 24 juin 2011 portant régime financier des collectivités au sein
de l’UEMOA exige que les CT puissent déterminer elles-mêmes leur taux d’imposition.
Il y’a un rapport d’équité et d’égalité entre les contribuables et les collectivités territoriales

Les finances locales sont essentielles : La viabilité du système décentralisateur réside dans la
capacité des collectivités territoriales à mobiliser les ressources leur permettant de répondre
aux besoins locaux

Les finances locales sont problématiques : elles dépendent des dispositions géographiques,
économique et sociale

La structure de la fiscalité locale : Impôt du minimum fiscal, taxe représentative de l’impôt


sur le minimum fiscal (IMF/TRMF), CEL, CFPB/NB/IB, CGF, CGU, TOM, contribution de licence

On ne peut corriger les disparités liées aux dispositions naturelles entre elles, mais on peut
compenser les situations d’indigences de certaines collectivités par un système fiscal
équilibré.

Intitulé du cours : Finances locales et solidarités territoriales

Face à l’accroissement des inégalités entre terroir, les questions essentielles qui se posent
aux États ayant adopté la décentralisation comme mode de gouvernance territorial résident
dans l’optimisation des ressources humaines et financières ainsi dans la mise en place
d’équipements collectifs en vie de la structuration rationnelle des territoires, ce faisant, il est
indispensable de concilier les principes d’autonomie, d’égalité, de liberté et d’équité. En effet,
force est de constater que si les lois de la décentralisation ont redistribué les pouvoirs
politiques elles n’ont pas apporté des solutions pérennes aux problèmes liés à l’indigence des
ressources financières et fiscales des CT, ni à la diversité et aux disparités locales résultant
d’une inégale répartition de l’assiette fiscale et des potentiels économiques des terroirs.
Cette situation constitue une contrainte majeure sur la capacité de prise en charge des
impératifs de développement harmonieux et sur la politique d’aménagement du territoire.

Les réponses sont variables en fonction des États et vont de l’organisation de transfert
financier à l’aménagement de dispositif de solidarité horizontale impliquant les divers
niveaux de collectivités locales. En amont enfin d’éviter une trop forte disparité, il s’avère
nécessaire d’envisager la question de l’équité territoriale sous l’angle de déterminant de tout
système de décentralisation, il existe en effet, un seuil démographique spatial et économique
en dessous duquel une collectivité ne peut pas dégager une capacité contributive suffisante
ni disposer de ressources humaines conséquentes pour l’animation économique et pour
assurer une gestion optimale des problèmes de populations, il s’y ajoute que la structure
même de la fiscalité locale est sujette à caution, il s’agit en effet de vielles impositions peu
adaptées à l’économie moderne et profitable aux centres urbains au détriment des
territoires ruraux

Chapitre I : Déterminants des systèmes locaux et structure des ressources locales et des
budgets des CT

Le principal déterminant du système local dans les États membres de l’UEMOA reste
l’obsolescence et l’étroitesse du cadre budgétaire des CT traduit par l’archaïsme des impôts
locaux et l’insuffisance de transfert de l’État.
Au Sénégal, les sources de financement des budgets locaux sont de deux ordres : les
ressources propres constituées principalement d’impôts et de taxes et les ressources
externes parmi lesquelles le transfert de l’État prenne une place centrale. Chacune de ces
sources fait apparaître les insuffisances du cadre financier et fiscal des CT, potentiellement
déstructurante pour l’aménagement du territoire

Section I : Les ressources propres des CT


On distingue ici les produits de la fiscalité et les produits d’exploitation. Chacun de ces postes
de recettes a des implications sur la viabilité d’une CT

Paragraphe 1 : Produits de la fiscalité


-L’impôt du minimum fiscal et la taxe représentative de l’impôt du minimum fiscal
(IMF/TRIMF), il y’a cinq catégorie de contribuables :

-Catégorie exceptionnelle
-tous les commerçants dont le chiffre d’affaires hors taxe est supérieur ou égal à 100 Million
-Les propriétaires dont la valeur locative est supérieure à 12 Million
- les bailleurs dont la valeur locative est inférieure à 12 Million et supérieur à 2 Million (ils
vont payer 8000 mil)
-Les propriétaires dont la valeur locative supérieur ou égal à 600 Million
TRIMF : Elle est due qui bénéfice d’un traitement public ou privé avec méthode de
recouvrement de retenue à la source.
La CEL qui a remplacé la patente : (le calcul était sur la base du chiffre d’affaires, de l’outillage
3% pour connaitre la valeur locative) La réforme de 2018 a scindé la patente en deux
catégories qui composent la CEL : le droit sur la valeur ajoutée et le droit sur la valeur
locative.
Fonds alimenté par la CEL (allocation minimum : 12 Million pour toutes les collectivités,
allocation de stabilisation : 70% et allocation d’équité territoriale :30%)
Allocation d’équité territoriale est réparti en fonction du critère de population et pauvreté.
-La contribution de patente
La réforme introduit 2013-10 a certes modifié les modes de calcul, néanmoins lié à l’activité
commerciale et industrielle c’était un impôt beaucoup plus profitable aux centres urbains,
elle s’adaptait mal aux économies rurales, elle introduisait de ce fait une distorsion entre
niveau des CT ( Commune et communautés rurales) et entre CT de même niveau (Commune
urbaine et commune rurale) c’est pourquoi le législateur avec les réformes introduites par les
lois 2004-10 et 2018-10 a pris des mesures tendant à l’amélioration du système fiscal local
Sénégalais. D’une part, avec la suppression de la communauté rurale et de la taxe rurale et
de la communalisation intégrale : Cette mesure a eu pour effet, de remettre dans le système
local des postes importantes de ressources fiscales qui échappaient aux communautés
rurales du fait de la spécialisation fiscale entre celles-ci et les communes.
D’autre part, la suppression de la patente (loi 2018-10 du 30 mars 2018) et son
remplacement par la CEL va modifier significativement les disparités entre communes riches
et pauvres. En effet, les prélèvements au titre de la contribution sur la valeur ajoutée sont
versés dans un fonds commun aux communes et aux villes, les modalités de reversement
sont précisées par le décret 2001-1200 du 24 février 2001 au terme duquel sont constituées
trois enveloppes répartis entre trois guichets :
Un guichet allocation minimale dont les ressources correspondent à la somme des montants
à percevoir par chaque commune à l’exception des villes, les ressources sont allouées à part
égale à l’ensemble des communes et les montants à percevoir ne s’aurait être inférieur à 12
Million de francs. Ce montant est fixé chaque année par arrêté conjoint du Ministre chargé
des finances et le Ministre chargé des CT. Cette allocation est déterminée
proportionnellement chaque année à la variation des recettes de la contribution sur la valeur
ajoutée par rapport à l’année précédente
-Guichet Stabilisation :
Il est alimenté par 70% du montant de la contribution sur la valeur ajoutée diminué du
prélèvement au profit du guichet d’allocation minimum. Les ressources sont réparties au
profit de toutes les communes qui ont subi une perte de recettes, c’est-à-dire les ressources
collectées au titre de la valeur locative sont inférieures aux ressources générées par la
patente avant la réforme c’est pourquoi le guichet à l’identique pour chaque CT la différence
au prorata des ressources que la collectivité collectait sur la dernière année avant la réforme.
Le guichet stabilisation est prévu pour quatre années prorogeable en cas de besoin par
arrêté du Ministre chargé CT.
-Guichet équité territoriale :
Il est alimenté par 30 % du montant collecté
Il vise à corriger les disparités fiscales entre communes à travers un mécanisme de
péréquation, il est redistribué aux communes le cas échéant aux communes et aux villes
qu’elles forment en raison de 10% à la ville bet 90% réparti entre les communes du même
ressort territorial. La péréquation se fait sur la base de l’indice de population et l’indice de
pauvreté avec un coefficient de pondération 40% population et 30% Pauvreté. Chaque année
l’agence de statistique est chargée de mobilisée les statistiques nécessaires pour le calcul de
répartition
L’article 18 du décret précise que plus tard le 30 janvier un arrêté conjoint du Ministre chargé
de finances et celui chargé des CT détermine le montant de l’allocation minimale. Les
ressources sont allouées au plus tard le 1er Octobre de chaque année. La loi 2004-12 du 6
février 2004 modifiant le code général des impôts (CEL,MF, TRIMF).

-CFPB (Industrielles 40% d’abattement, maisons d’habitation 60% d’abattement sur la valeur
locative avant l’application du taux de 15%. Dans l’optique d’accroitre l’assiette fiscale et de
diminuer la pression fiscale, la réforme introduite par la loi 2004-10 a supprimé les taux
d’abattement et on applique désormais un taux de 7,5% pour les industrielles et 5% pour les
maisons d’habitation).
La réforme de 2014 a introduit la contribution globale foncière (les contribuables dont la
valeur locative est de 12 Million paye 1 mois, la valeur locative 12 M À 18 M ½ mois, de 18 à
20 M paye 2 mois de loyer)
CFPNB : c’’est une propriété dont la valeur des installations est inférieur à la valeur vénale du
terrain.

Malgré la réforme introduite par la loi 2004-10, si la valeur locative continue d’être le critère
essentiel du prélèvement, cela n’engendre pas moins une grande iniquité entre contribuables
sur aurait des répercutions sur les ressources collectées au profit des CT même s’il est mis à
la fois à la charge du locataire et du propriétaire l’obligation de » déclarer le montant réel du
loyer et si la détermination de la valeur locative par l’administration s’est systématisé,
l’expérience a démontré que l’évaluation administrative suit difficilement la réalité du terrain.
En effet, la longueur de période de révision ne permet pas de prendre en compte les hausses
réelles du prix de terrain et le loyer, pour cette raison la proposition consistant a assoir les
prélèvement sur la valeur vénale paraît mieux adaptée, elle aura au moins l’avantage de
générer des ressources substantielles pour CT dès qu’elle est contrôlable par l’administration
et d’établir les propriétés entre contribuables. En outre les changements introduit par la
réforme de 2004 qui consiste en un élargissement de la base d’imposition (montant de
l’exonération des immeubles occupés par les propriétaires à titre de résidence 1 M à
….suppression des abattement de 60% et 40% respectivement pour les habitations et les
industrielles et une réduction) sont générateur de perte de ressources pour les CT. Par
ailleurs la contribution foncière constitue un facteur de distorsion de richesses entre CT en
raison du développement inégal de l’activité immobilière entre centre et périphérie et de la
répartition géographique de la population Sénégalaise. L’implantation des bassins d’emplois
et de services (entreprises, services administratifs, offres d’emplois, universités et grandes
écoles) essentiellement dans les grandes villes oriente la population vers les grands centres
notamment Dakar et la zone de Cap-Vert pour lesquelles il résulte un potentiel conséquent
au titre de la contribution.

Paragraphe 2 : Les ressources non fiscales (les produits d’exploitation)

La part de la gestion de patrimoine et de services reste marginale dans les ressources


budgétaires des CT en raison de la faiblesse des capacités managériales des élus, même
appuyé par les services techniques municipaux, les conseillers n’ont pas toujours une claire
perception de l’opportunité que représente pour leur budget la valeur du patrimoine local et
de services qu’il pourrait créer moyennant le payement dune redevance. A titre d’exemple
« l’étude de faisabilité de 1990 est
Avec un esprit d’entreprise conséquent, il est possible de mobiliser des recettes au profit des
budgets locaux. Par ailleurs, malgré les possibilités offertes par la loi, les taxes susceptibles
d’être mises en œuvre par les assemblées locales sont peu recouvré ou peu institué :
pratiquement seule la taxe sur les véhicules automobiles sont généralisés.
Ce phénomène est susceptible d’engendrer des disparités territoriales non seulement en
raison de la réalité économique du terroir, mais aussi à cause de niveau d’instruction
disparates.
Section II : Le transfert de l’État
Ils sont principalement de deux ordres : ce consenti à titre de compensation des charges
induites par les compétences transférées et ce octroyés à titre de subvention
Paragraphe I : LE FDD (compensation)
Au terme de l’article 289 du CGCT, LES CHARGES RÉSULTANT Pour chaque CT de compétences
transférées font l’objet d’attribution par l’État des ressources nécessaires. Ces ressources
sont octroyées sous forme de fonds de dotation alimenté par 3,5% du montant de la RVA
collectée au profit du budget l’État telle qu’elle résulte de la dernière gestion connue ce ratio
est modifié chaque fois que besoin compte tenu de l’évolution du transfert de compétences.
Le montant du fonds est déterminé chaque année par la loi de finances après avis du conseil
national du développement des CT. Les ressources de compensation doivent être d’un
montant au moins équivalent des charges. Ils sont calculés en fonction des dépenses
effectuées par l’État durant l’année précédente la date de transfert avec une révision
constante qui tienne compte de l’évolution de besoins collectifs dans les domaines concernés
(article 320) les ressources sont affectées suivant les principes et modalités décrits à l’article
281 à 283 du CGCT avec un critère de compensation ( 82% du montant globale du fonds pour
les communes, 10% pour les départements) et un critère d’appui aux services déconcentrés
de l’État (8% du fonds).
Néanmoins, malgré l’évolution constante du fonds, ce fonds n’a jamais été à la hauteur de
besoins réels de compensations des charges induites par le transfert de compétences.

FDD

ANNÉES MONTANT

2012 16 822.910 000

2013 18. 123 301 000

2014 19.957. 571 000

2015 20 410 571 000

2016 22 408 000 000

2017 22 908 000 000

2018 23 431 000 000

2019 24 000 000 000

2020 24 950 000 000


Paragraphe 2 : FECT

C’est un compte d’affectation spéciale créée par la loi 77-67 du 4 juin 77 portant lois de
finances pour l’année 77 - 78 ( Article 5) et alimenté par le produit de centime additionnel à
la taxe sur les chiffres d’affaires, la mission assignée à ce fonds était d’allouer aux CT des
ressources pour investissement il est confirmé par l’article 328 du CGCT au terme duquel il
réçoit une dotation de 2% du montant de la TVA collecté au profit du budget de l’État de la
dernière gestion connue, pourcentage susceptible de variation à la hausse compte tenu de
l’évolution de compétences des CT en matière d’équipements collectifs, il est conçu comme
un moyen d’impulsion du développement à la base.
Afin de mettre en adéquation le FECT avec les objectifs de développement de CT et
l’impératif de solidarité nationale, le FECT a fait l’objet d’une réforme introduite par la loi
2018-16 abrogeant et remplaçant l’article 380. Le décret 2018-1250 fixe les modalités de sa
répartition ainsi que les critères d’allocation. Le rapport de présentation du décret précise les
objectifs visés à travers la réforme qui s’inscrivent dans la droite ligne de la loi c’est)à-dire
( doter d’un territoire viable , compétitif) dans le cadre de la réfondation de l’action
territoriale de l’État, en mettant l’accent « sur la mise en place d’un système intégré et
pérenne de financement des CT tout en procédant à la réforme de mécanismes de transferts
financiers) le principe majeur qui sou tend la réforme est de promouvoir l’équité, la solidarité
et la coopération territoriale. Au terme de l’article 2 du décret, le fond a non seulement pour
objet d’accroitre la capacité de financement des CT mais aussi leur autonomie. L’allocation de
ces ressources donc plus que par le passé l’égalité entre les CT les ressources du fonds sont
désormais allouées sur base d’enveloppe ciblées, aux structures départementales et inte-
départementales et entre communes et villes sur la base de combinaison de trois :
population pour déterminer une allocation minimale par habitant, la pauvreté afin de
favoriser les communes les plus démunies et la densité de la population dans le but de
favoriser les territoires ruraux en ciblant les communes de moins de 600 km2 . A cet effet,
l’agence national de la démographie et la statistique fournit les données nécessaires au calcul
du quotient d’équité territoriale par habitant, qui servira de base à la répartition des
ressources du fonds sur la base de quatre enveloppes :
Une enveloppe d’allocation globale 70% ici 15% aux villes, 15% aux départements, 70% aux
villes. L’enveloppe est subdivisée entre une part fixe et une part variable.
Pour les départements part fixe représente 80% (20% de part variable), pour les communes
et les villes la part fixe représente 25% et 75% de part variable
-Une enveloppe allouée à titre d’allocation spéciale constituée de 15% du fonds et destinée
aux communes « en fonction de situation particulière ou exceptionnelle versée à travers des
projets exécutés soit par des agences, soit par d’autres structures.

-Enveloppe d’inter-territorialité qui représente 15% du montant des ressources, elle a pour
objectif l’incitation à la coopération territoriale ou interterritoriale avec la mutualisation de
compétences et de ressources entre CL,
-Enveloppe d’allocation de performance 10% octroyée aux CL les mieux gérées. Le Ministre
chargé des CT doit présenter chaque année un rapport sur l’utilisation du fonds au conseil
national du développement des CL. Il ressort de la structure de la fiscalité locale, de la
capacité des élus a exploiter le domaine et le service des CT par les conseils ainsi que le
transfert financier de l’État que les ressources des CT sont insuffisantes au regard aux
impératifs de développement qui leur sont assignées en outre, l’inégale répartition du
potentiel fiscal a pour corolaire un développement inégal du territoire, aussi pour être
efficace dans une optique d’aménagement du territoire, la décentralisation doit contribuer à
la réduction de ces inégalités qui sont par ailleurs amplifiées par d’autres facteurs :
-disparités en fonction de la taille ;
-disparités entre centres et périphéries ;
-disparités en fonction de la localisation de la richesse. Plusieurs solutions sont envisagées
Allant de la spécialisation fiscale à la mise en place d’un système de péréquation en passant
par l’inter-territorialité.

Chapitre : Les mécanismes de correction des inégalités de ressources entre CT

L’autonomie financière des CT est fortement conditionnée par leur potentiel ou richesse
fiscal, il faut cependant remarquer que l’inégalité des potentiels fiscaux est un principal
déterminant de la fiscalité locale et dans un système fiscal, la localisation des ressources ne
correspond pas toujours à la localisation des besoins. La situation spécifique de chaque CT
peut résulter soit des dispositions naturelles (caractéristiques géographiques ou présence de
tissu industriel), soit d’effort de gestion entrepris par les élus. Par ailleurs, l’encadrement
législatif de la fiscalité même en matière de détermination du taux d’imposition pourrait se
traduire par une rupture d’égalité devant l’impôt ayant pour conséquence une iniquité
résultant du fait qu’en présence de potentiel élevé, un CT pourrait asseoir des taux
relativement faibles avec une offre de service de qualité tandis que les CT aux potentiels
faibles seraient obligées de pratiquer le taux d’imposition élevé pour une offre de service
médiocre ou défaillante. Chaque cas de figure (disparités naturelles ou distorsion du
potentiel fiscal) nécessite la mise en œuvre de correction spécifique. Cependant, les
principales solutions résident dans deux dispositifs :
-l’intercommunalité et la péréquation

Évolution du FECT

ANNÉES MONTANT

2012 13. 398 000 000

2013 12. 550 000 000

2014 12. 550 000 000

2015 15 000 000 000

2016 20 000 000 000

2017 11 600 000 000

2018 14. 490 000 000

2019 26 91 880 473


2020 23 945 885
Section I : Les dispositifs d’intercommunalités

L’intercommunalité constitue un relais indispensable à la gestion locale classique, elle se


matérialise par la création d’établissements publics de coopération dont la nature dépend
des objectifs de développement que les élus comptes mettre en œuvre, il s’agit en tout état
de cause de mettre en place une structure intercommunale dont la vocation est d’élaborer
puis de traduire en acte un plan stratégique de développement en créant un espace
d’intégration entre des communes ayant un lien de contiguité territoriale. L’établissement
public de coopération intercommunal peut être considérer comme une entité pertinente
occupant un espace qui correspond mieux aux besoins de populations dont les obligations,
les loisirs et les activités transgressent constamment le cadre communal qui ne constitue plus
un espace de référence surtout dans les grandes agglomérations.
La coopération intercommunale peut prendre plusieurs formes qui obéissent chacune à un
régime fiscal et financier spécifique :

-L’intercommunalité de gestion constitue un instrument de solidarité minimale, mais


intéressant pour des collectivités territoriales soucieuses de garder chacune son autonomie
de fonctionnement, elle se limite à une mutualisation de moyens pour la gestion de quelques
services de base
-L’intercommunalité de projet est plus structurante, elle se matérialise par la création d’un
établissement de coopération intercommunale a fiscalité propre et dont la vocation est
l’élargissement de circonscription fiscale et l’aménagement de l’espace constitué par
l’ensemble de l’agglomération.
L’organisation de ces dispositifs dépend de l’état de la législation, c’est-à-dire qu’il revient à la
loi d’organiser ou du moins d’aménager à la fois le contenu et le mode de financement des
établissements de coopération intercommunale. Globalement, cependant, ce financement
correspond à trois régimes principaux :
-Le régime de contribution budgétaire ;
-Le régime de contribution fiscalisé,
-et le régime de la fiscalité propre.
Paragraphe : Les modes de financement de l’intercommunalité de gestion
Ils sont de deux ordres :
Le financement par contribution budgétaire et le financement par contribution fiscalisé.
En choisissant les premiers, les communes optent pour une coopération basée sur la gestion
solidaire de certains services tout en conservant leur autonomie à l’égard de l’établissement
qu’elles ont créée, ce régime implique que les communes financent leur contribution par
prélèvement sur leurs ressources budgétaires, dans cette situation, l’établissement n’exerce
aucun pouvoir fiscal. Néanmoins, les contributions communales dévient des dépenses
obligatoires à inscrire chaque année dans le budget de chaque commune. Techniquement les
communes deviennent un intermédiaire entre les contribuables et l’établissement.
Ce modèle peut se nouer en intercommunalité à fiscalité propre qui consiste à remplacer

Néanmoins, l’accord des conseils locaux est indispensable, et toute commune en désaccord
peut continuer à verser sa contribution en prélevant directement sur son budget.

Le financement par contribution fiscalisée, ici, le mécanisme consiste à prélever une fiscalité
additionnelle au profit de l’établissement de coopération. Les contribuables des collectivités
concernées acquittent un supplément d’impôt en sus de cotisation strictement locale
directement versée à l’établissement de coopération intercommunale. Le produit fiscal à
recouvrer est répartit entre les différentes contributions locales. La détermination des taux
pourrait se faire soit suivant la méthode de variation proportionnelle qui consiste à faire
évoluer les taux d’imposition dans la même fourchette, soit suivant la méthode de variation
différenciée qui les fait évoluer différemment. Néanmoins, il faut noter que les taux
d’imposition peuvent varier d’une commune à l’autre (dans les cas ou la loi permettrait les CT
à voter leur taux). C’est un régime avantageux pour les collectivités en ce sens qu’elles
évitent les difficultés de transferts financiers et les aléas du vote annuel de leur contribution
à l’égard de l’établissement.

*Le financement de l’intercommunalité de projet :


Il se réalise à travers la fiscalité propre, l’intercommunalité de projet délimite très
précisément un espace géographique et structure fortement le territoire afin de mettre en
œuvre un projet de développement conséquent, l’intercommunalité à fiscalité propre
constitue une réponse partielle au débat sur la péréquation entre collectivités riches et
pauvres, ce type de coopération est la condition nécessaire soit le maintien de certains
services publics qui ne peuvent se perpétuer dans les mêmes conditions technique et
économique à l’échelle d’une même commune, soit de la création de nouveaux équipements
nécessitant de gros moyens, l’établissement public de coopération intercommunale à
fiscalité propre est la forme optimale de la coopération intercommunale en ce sens qu’il
développe à travers une intercommunalité dite de projet, une vision de développement local
à long terme, il favorise l’émergence d’outils fiscaux nouveaux ainsi que la mise en place
d’une autorité locale nouvelle dont les compétences en matière de développement et
d’équipements entre les CT pouvant avoir des situations très inégales en terme de potentiel
fiscal.
En choisissant cette formule, les communes optent pour une coopération basée sur la
création des infrastructures adaptées. Sur le plan fiscal est d’éviter que les communes
s’adonnent à une concurrence qui est désavantageuse en pratiquant des taux bas dont le
coût serrait élevé. En outre, la fiscalité propre apporte une pérennité de fonctionnement à
l’établissement qui pourrait se projeter dans l’avenir dans une perspective de croissance.
Elle évite les contraintes de la coopération intercommunale classique notamment
l’impossibilité de fixer les objectifs à moyen et long terme compte tenu à la fois de la
faiblesse des moyens propres de chaque commune et des difficultés d’ajustement de
participation communale d’une année sur l’autre. Ce type d’intercommunale peut être
encourager par la législation financière et fiscale de l’État. Il vise deux objectifs principaux :

-Une véritable solidarité d’agglomération, notamment dans les grandes villes à seuil de
populations élevé et une répartition équitable et harmonieuse des charges entre la ville
centre et les communes périphériques qui bénéficient ainsi des infrastructures et une offre
de services publics de qualité.

SECTION II : les dispositifs de péréquation et leurs mécanismes de mise en œuvre

La péréquation peut être définie à la fois par son fondement, les mécanismes de péréquation
sont des techniques de répartition et de redistribution de richesses entre collectivités
publiques au profit de celles qui par la combinaison de certains critères peuvent être
qualifiées de défavorisées. Elle peut être financière ou fiscale, horizontale ou verticale,
obligatoire ou volontaire, passive ou active. Elle toutefois corrélée avec certains principes
juridiques (paragraphe 1) et en fonction de certains mécanismes de mise en œuvre

Paragraphe1 : Péréquation et respect de principes juridiques

D’un point de vue juridique, la péréquation a pour but de concilier les principes de liberté,
d’égalité et de solidarité. Elle peut corriger non seulement les inégalités affectant les
ressources, mais également celles qui sont relatives aux charges, elle peut être mise en
œuvre à travers une délégation de l’État ou grâce à un fonds ….. Sa mise en œuvre pose
quelques difficultés dans sa décision du 6 mais 1991 le conseil souligne que « le prélèvement
sur les ressources fiscales d’une collectivité territoriale dans le but d’accroitre les ressources
d’autres collectivités doit être définie avec précision quant à son objet et son effet et saurait
entraver la liberté des ct » dans un avis 18 juin 2016 le CE « tout dispositif pouvant conduire
à la baisse d’un versement à une CT ou à la hausse d’un prélèvement sur ses ressources dans
le cadre de la construction ou de l’évolution d’une intercommunalité ou d’un dispositif de
péréquation des ressources fiscales communales doit être proportionnelle au motif d’intérêt
le justifiant et comporter des conditions et des garanties suffisantes pour les CT
concernées ». Ainsi, tout prélèvement effectué sur les CT pour alimenter les fonds de
péréquation doit être plafonné c’est-à-dire qu’il doit être soumis à une limite fixée par la loi.
Dans le système allemand, la péréquation est rendue obligatoire par la loi fondamentale. En
effet, l’article 106 pose que « les besoins financiers de la fédération et de landerch doivent
être ajusté entre eux de telle sorte qu’une juste péréquation soit obtenue, qu’une
surimposition des contribuables soit évitée, et que l’homogénéité des conditions de vie sur le
territoire fédéral soit sauvegardée ». De façon générale, la cour constitutionnelle allemande
a toujours considéré qu’un équilibre approprié entre autonomie et solidarité doit être
atteint, il y’aurait en droit « un devoir de péréquation qui pèse sur le législateur. La cour a
ainsi imposé au législateur l’adoption de règles en matière de partage de ressources.
Néanmoins, elle estime « qu’une aide financière de la péréquation aux landerch ne peut être
versée que s’ils se sont efforcé d’augmenter leurs recettes ou de diminuer leurs dépenses.
Pour parvenir à cet équilibre, trois formes de solidarité s’enchevêtrent avec dans un premier
temps une répartition verticale de l’impôt sur le revenu, de l’impôt sur les sociétés et de la
taxe sur la valeur ajoutée, puis une répartition horizontale entre les landerch, ensuite un
second niveau de répartition horizontale entre CT à l’intérieur de chaque land, enfin, l’État
fédéral intervient par l’intermédiaire de dotation compensatoire.
En tout état de cause d’un point de vue pratique, le choix d’un système de péréquation
dépend de sa mise en adéquation avec les principes à la fois juridiques et techniques, il est
différent selon que les écarts de richesses sont dus à des caractéristiques géographiques et
naturelles, à des disparités de potentiel fiscal ou à des efforts de bonne gestion.
Cependant, quelques soient ses modalités, un système de péréquation est toujours délicat à
définir car il pose à la fois des problèmes juridiques et techniques : outre la mise en cause
des droits acquis, la péréquation pourrait créer des situations d’injustice et d’iniquité si les
mécanismes qui l’apportent sont trop sommaires. Symétriquement, elle pourrait se révéler
complexe à mettre en œuvre si les mécanismes sont très affinés, elle pourrait d’une part
aboutir à une prime à de mauvaise gestion et à la pénalisation de la bonne gestion d’autre
part.

Lorsqu’elle est obligatoire, elle porte atteinte au nom du principe de solidarité à la libre
administration des CT. La mise en place d’un système de péréquation suppose des réponses à
cinq questions fondamentales :
-La première relative à l’identification des facteurs de distorsion des ressources entre CT ;
-La seconde concerne la détermination des ressources à soumettre à péréquation ;
-La troisième se rapporte à l’échelle de péréquation : Niveau communal, départemental,
régional ou National ou la combinaison de plusieurs niveaux ;
-La quatrième concerne les critères d’éligibilité des CT : Indice lié à la population, indice de
charges, effort fiscal ou indice lié à l’intégration fiscale ;
-Enfin, la cinquième question est relative aux modalités de péréquation, c’est-à-dire quelle
serait la clé de répartition des fonds de péréquation.
Paragraphe 2 : Mise en adéquation de la péréquation

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