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Deuxième Chapitre : L’impôt fiscal

1.1. Histoire d’impôt


Dans la mesure où l'impôt est un prélèvement obligatoire, récurrent, et
sans contrepartie, sur une quantité de biens, il a toujours
existé, sous une forme ou une autre, dans une société dirigée par un État.
On oublie souvent de considérer le fait que la création monétaire est un
prélèvement de fait sur la production (biens et services) des habitants
d'un pays. À ce titre, la création monétaire est un impôt discret.

2. Définition d’impôt

L'impôt constitue un des prélèvements obligatoires effectué par voie


d’autorité par la puissance publique (l'état et les collectivités territoires)
sur les ressources des personnes vivant sur son territoire ou y possédant
des intérêts. Ce prélèvement est destiné à être affecté par l'intermédiaire
des budgets publics au financement de ressources (biens ou services)
d'utilité générale.

On peut aussi concevoir l'impôt de cette manière : L’impôt, la fiscalité ou


le système fiscal de manière générale, représente la principale source de
financement de la majorité des économies publiques, que ce soit à cause
de la pénurie ou de la rareté d’autres ressources, ou à cause d’une
mauvaise gestion de la chose publique (V. J. C. Sociologie, psychologie
et psychosociologie de l'impôt).

Dans les États démocratiques, le pouvoir de fixer, de lever et d'affecter


l'impôt est de la compétence exclusive du pouvoir législatif. Trois
paramètres essentiels permettent de caractériser un impôt : l'assiette, le
taux et les modalités de recouvrement.
Historiquement, l'impôt est un élément important qui n'a cessé de
conditionner l'existence, la gestion et la puissance des États : constituant
généralement une part importante, pour ne pas dire la plupart du temps
essentielle, des recettes publiques avec les cotisations sociale, les impôts
alimentent le budget du l’état ou d'une subdivision nationale ou fédérale
(comme une , une subdivision territoriale, un territoire, un département,
un district, etc.), et dans une moindre mesure des organismes à
compétence spécialisée

I. Les différents types des impôts :


1) L’IRPP :

Est une forme d’impôts dû par toute personne physique ayant sa


résidence habituelle en Tunisie. Pour les non-résidents, ils sont soumis à
l’impôt au titre de leurs revenus de source tunisienne. Ainsi, les
catégories de revenus imposables sont les bénéfices commerciaux et
industriels, les bénéfices des professions non commerciales et les
exploitations agricoles et de pêche, les salaires et les pensions et tout
autre type de revenu de source tunisienne.

Le bénéfice net de ce type d’impôts est calculé sur la base d’une comptabilité
conforme à la législation comptable des entreprises, bien évidemment après
avoir retranché les dépenses et toutes les charges professionnelles.

Il faut savoir que les rémunérations des agents diplomatiques et des consulaires
de nationalité étrangère sont exonérées de ce type d’impôt, sous réserve de
réciprocité.

De même, les dividendes distribués par les sociétés tunisiennes sont exonérés
dans le cas où leur montant annuel ne dépasse pas 10000DT. L’exonération
concerne également les intérêts des dépôts ou des en devises ou en dinars
convertibles, les intérêts des comptes de l’épargne logement et finalement les
intérêts provenant des comptes d’épargne spéciaux.
Tableau de barème d’impôt sur le revenu

Tranche Taux Taux effectif à la limite


supérieure
De 0 à 5000 TND 0% 0%
De 5000,001 à 20.000 TND 26% 19.50%
De 20.000?001 à 30.000 28% 22.33%
TND
De 30.000,001 à 50.000 TND 32% 26.20
Au-delà de 50.000 TND 35% ---
2. L’IS :

Sous réserve de certaines exonérations, les entités imposables de l’impôt


sur les sociétés sont les sociétés de capitaux et assimilées ainsi que les
entreprises étrangères établies en Tunisie, les coopératives et les
établissements publics ayant un but lucratif et finalement les personnes
morales qui ne sont pas résidents et non établies en Tunisie à raisons de
quelques revenus de source tunisienne.

Le bénéfice imposable dans ce cas est déterminé sur la base d’une


comptabilité conforme à la législation et après la déduction de toutes les
charges professionnelles et les dépenses.

Le taux général de l’impôt est 25%. Toutefois, ce taux peut être réduit
pour atteindre 10% ou 20% tout dépendamment du cas. Lorsqu’il s’agit
des bénéfices provenant de l’export, des sociétés artisanales ou agricoles
et des coopératives, le taux d’impôt sera réduit à 10%. Dans le cas des
sociétés du secteur financier, de l’assurance, de la télécommunication et
autres, le taux est 35%.

L’impôt sur les sociétés peut être payé par voie de retenue à la source, de
3 acomptes provisionnels chacun égal à 30% de l’impôt dû au titre de
l’année qui précède, d’une avance de 10% pur une liste de produits de
consommation à l’importation et finalement par voie de déclaration
annuelle de l’impôt sur les sociétés ou sur le revenu.
3. La TVA :

a. Définition :

La TVA est un impôt indirect, global et ayant le plus grand


rendement. Elle frappe la valeur ajoutée au fur et à mesure de sa
formation, elle est de ce fait perçue selon un mécanisme de paiements
fractionnés. Le mécanisme général de la TVA fait que chaque entreprise
agit sur ordre et pour le compte de l’Etat et se trouve collecteur d’impôt
en aval de son activité tout en subissant la collecte des impôts par ses
fournisseurs en amont et, éventuellement, la retenue à la source de la
TVA par ses clients. L’imposition à la TVA implique la tenue d’une
comptabilité régulière et fiable et l’imposition à l’impôt sur le revenu des
personnes physiques selon le régime réel pour la catégorie des BIC ou à
l’impôt sur les sociétés.

En revanche, les professions libérales soumises dans la catégorie des


BNC (Bénéfices Non Commerciaux) sont soumises à la TVA selon le
régime réel même en cas d'option pour l'imposition selon le régime dit du
forfait d’assiette. Il en est de même des loyers qui peuvent être soumis à
la TVA selon le régime réel même en cas d'option pour le forfait
d'assiette.

La dissociation du régime de TVA et de l'impôt sur le revenu pour les


BNC et les RF illustre la règle selon laquelle l'imposition à la TVA
s'applique abstraction faite de la situation vis-à-vis des autres impôts.

Enfin, la TVA qui est un impôt réel et territorial doit être


conceptuellement neutre
b. Les différents types de TVA :

L'article 7 du code de la taxe sur la valeur ajoutée prévoit l'application


actuelle de trois taux.

 Le taux de 19%

Sont soumis à la taxe sur la valeur ajoutée au taux de 18%, les opérations
portant sur les biens et les services non soumis à un autre taux.

 Le taux de 13%
Ce taux est appliqué sur les opérations portant sur les produits, activités
et services repris au tableau B bis figurant en annexe du code de TVA.

 Le taux de 7%
Ce taux est appliqué sur les opérations portant sur les biens et les
services repris au tableau B figurant en annexe du code de TVA.

b. Le FOPROLOS :

Définition :

Certes, pour de nombreux salariés tunisiens, devenir un


propriétaire de logement peut s’avérer problématique. D’ailleurs, les
coûts de foncier comme ceux de la construction sont assez élevés. Afin
d’aider ces salariés à revenus limités d’acquérir un logement, l’Etat a créé
le crédit FOPROLOS, ou Fonds de Promotion du Logement pour les
Salariés. En effet, la Banque Centrale de Tunisie a prévu des règles qui
visent à réglementer ce type de programmes de construction pour rendre
la procédure d’acquisition de logement plus adéquate aux salariés.

Le FOPROLOS se divise en trois sous-programmes, chacun d’entre eux


correspond à des tranches de revenus spécifiques dans le but de tenir
compte des différentes disparités de salaire.

Afin de financer un crédit FOPROLOS, un prélèvement est nécessaire,


auquel tout employeur privé ou public est soumis, à l’exception des
sociétés agricoles privées.

b.1 Les différents plans du FOPROLOS :

Le crédit dédié au Fonds de Promotion du Logement pour les Salariés


ayant un salaire limité se divise en 3 différents programmes.

Tout d’abord, le FOPROLOS 1 concerne principalement l’acquisition des


logements individuels ou semi collectif. Ainsi, le logement objet du
crédit doit avoir un caractère social et de type individuel et doit avoir une
superficie qui ne dépasse pas 50m2 pour les logements individuels et
65m2 pour les logements semi-collectifs. De même, le prix de ce type de
logement ne doit pas dépasser 50.000 dinars. Dans ce cas, le montant
maximum de crédit est d’environ 45.000 dinars, remboursable sur une
période de 25 ans, et avec un intérêt annuel allant jusqu’à 2.5%.
Pour le programme de FORPOLOS 2, on y trouve les logements sociaux
collectifs. Ainsi, le logement qui fait l’objet de ce crédit doit être de
caractère social et de type collectif. De même, il faut noter que sa
superficie ne doit pas dépasser 75m2 et que son prix ne doit pas dépasser
63.000 dinars. Le montant de crédit peut atteindre 56.700 dinars avec un
intérêt annuel allant jusqu’à 4%.

Finalement, le crédit de Fonds de Promotions du Logement pour les


Salariés appartenant au troisième plan inclut les logements collectifs
verticaux. Cela signifie que le logement en question doit avoir superficie
allant de 80 à 100m2 et un prix d’acquisition allant de 68.000 à 85.000
dinars. Pour ce programme, le taux d’intérêt annuel peut atteindre 5,75%
et le délai de grâce est d’un an.

Il faut savoir que, pour tous les plans du FOPROLOS, la durée de


remboursement est de 25 ans et que le logement neuf doit être acquis
auprès d’un promoteur immobilier agrée par le Ministère de
l’Equipement et de l’Habitat.

b.2 Les conditions d’obtention d’un crédit FOPROLOS

Les conditions d’obtention d’un crédit de Fonds de Promotion du


logement pour les Salariés différents par catégorie de crédit et par type
d’intervention.

Comme mentionné auparavant, le crédit FOPROLOS est composé de


trois plans différents.
Il faut savoir qu’il existe des conditions communes à ces trois plans,
notamment le prix d’achat du mètre carré qui ne doit pas dépasser trois
fois le SMIG.

De même, le montant de crédit qu’une personne quelconque peut avoir


peut atteindre 90% du coût d’acquisition du logement sans dépasser 250
fois la valeur du SMIG. La durée de remboursement, pour les trois plans
de FOPROLOS, peut s’étaler jusqu’à 25 ans. Finalement, la garantie est
constituée de l’hypothèque de premier rang et se fait au profit de la
Banque de l’Habitat.

Par ailleurs, il existe certaines conditions variables au type du


FOPROLOS souhaité. Ainsi, pour l’octroi du FOPROLOS 1, le salaire
mensuel brut doit se situer entre 1 et 2,5 du SMIG, incluant les primes.
Quant à l’octroi du FOPROLOS 2, le salaire doit être entre 2,5 et 3,5 le
SMIG et finalement entre 3,5 et 4,5 pour le Fonds de Promotions du
Logement pour les Salariés 3. De même, le logement se limite à 120m2
pour le FORPOLOS 2 et 3 et à 50m2 pour le premier plan du
FORPOLOS.

Les taux d’intérêt de ce crédit sans respectivement de 1%, 3% et 5%, et


la durée de grâce des deux premiers plans est de 3 ans, à l’exception du
troisième plan dont la durée de grâce est limitée à une année. Finalement,
en ce qui concerne l’autofinancement, il est important de savoir que le
demandeur doit fournir 10% du coût d’acquisition dont 15% du SMIG est
pris en charge par le FOPROLOS.
Troisième chapitre : les fonctions d’impôt

I) La fonction financière de l’impôt


1. La couverture des charges publiques :

La première fonction de l’impôt est d’assurer la couverture des charges


publiques. “Il existe des charges, il faut les couvrir” écrit le professeur
Gaston Jèse. Le système fiscal remplit d’autant mieux cette fonction qu'il
comporte un nombre réduit d’imposition d'un bon rendement. Le
rendement fiscal est fonction de l'étendue de l’assiette (champ de
couverture de l'imposition) et des taux d’imposition : Rendement fiscal =
Assiette totale liée au champ de couverture de l'impôt x Taux
d'imposition Moins le champ de couverture de l’assiette est large, plus les
taux d'imposition doivent être élevés pour qu’un impôt ait un bon
rendement. Or lorsque les taux sont élevés, la fraude et l’évasion fiscale
se développent et réduisent l’assiette. Ce phénomène est traduit par la
formule : les taux abattent les totaux. La courbe de LAFFER donne une
représentation graphique de l’évolution des recettes fiscales en fonction
du taux de l'impôt. Selon LAFFER, l'augmentation du taux d'imposition
entraîne une augmentation des recettes fiscales jusqu’à un point de
rupture à partir duquel toute augmentation de la pression fiscale entraîne
une diminution des recettes. Le philosophe tunisien Ibn Khaldoun a déjà
décrit ce phénomène dans Al Moukaddama, il y a de cela 5 siècles.
Moyennant adaptation à notre langage moderne, voici la pensée fiscale
qu'Ibn Khaldoun exprimait dans le chapitre 36 d'Al Moukaddama intitulé
"mécanisme des impôts" : "Le pouvoir apparaît, avec son despotisme et
sa culture sédentaire portée vers le raffinement. Ses dignitaires adoptent
des habitudes de "sophistication" (tahadhluq). Du coup, ils augmentent
les impôts individuels sur les contribuables.

Il leur faut obtenir un accroissement du revenu de l'Etat. Ils frappent de


droit les opérations commerciales et disposent des douanes aux

Portes des cités. Ainsi, les impôts augmentent régulièrement,


proportionnellement (miqdâran ba'da miqdâr) à l'accroissement
progressif (tadarruj) du luxe, des besoins et des dépenses de l'Etat.
Finalement, les impôts écrasent et surchargent le peuple. Ils deviennent
une obligation et une tradition. En effet, les augmentations ont été
progressives, de sorte que nul ne sait exactement quel en est le
responsable. Elles sont comme une nécessité coutumière. Plus tard,
l'impôt dépasse les limites de l'équité. Du coup, le peuple perd toute
disposition pour le développement (i'timâr).

Il compare, à son maigre revenu, les dépenses et les impôts de l'Etat, et il


perd tout espoir. Beaucoup renoncent à entreprendre. Le résultat est une
baisse générale du revenu national, conséquence de la diminution des
contribuables. Parfois, le fisc prétend se tirer d'affaire en augmentant le
taux des impôts, jusqu'au moment où la limite du possible est atteinte : le
coût des produits est trop élevé, les impôts sont trop lourds et tout espoir
de gain demeure théorique.
En conséquence, le revenu national continue à décroître et les taux des
impôts à augmenter dans l'espoir que ceci compensera cela. Finalement,
la chute de la civilisation ('umrân) suit la disparition de toute possibilité
d'entreprendre (i'timâr), et c'est l'Etat qui en pâtit, puisque c'est lui le
bénéficiaire du développement. 1 Un système fiscal est com

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