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ANNEE : 2024
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La fiscalité désigne donc l’ensemble des règles, des lois et des mesures qui régissent le domaine
fiscal d’un pays. En d’autres termes, elle désigne les pratiques utilisées par un Etat ou une
collectivité territoriale pour percevoir des impôts et des autres prélèvements obligatoires.
La fiscalité renvoie en général d’une part, aux Impôts d’Etat, et d’autre part aux Impôts Locaux.
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Ainsi comme l’Etat, les collectivités locales ont la possibilité de recourir à l’impôt pour financer
leurs dépenses. Toutefois, leur pouvoir fiscal est limité puisqu’il ne s’étend pas jusqu’à la
capacité de décider de la création, de la modification ou de la suppression d’un impôt.
Définie comme une structure ou entité administrative distincte de l’Etat, les collectivités
territoriales ou locales sont des personnes morales de droit public disposant d’une autonomie
administrative, financière et de gestion.
LA NOTION DE DÉCENTRALISATION
Les Impôts et taxes locales sont une ressource non négligeable pour les collectivités
décentralisées.
Les collectivités locales assurent leur financement principalement grâce à la fiscalité locale et
aux concours financiers de l’État (notamment la dotation globale de fonctionnement). Elles
peuvent également faire appel à l’emprunt.
Selon l’article 4 de la loi organique n°1/2014 du 15 juin 2015 relative à la Décentralisation qui
énonce « au sens de la présente loi organique, on entend par collectivité locale, le département,
la commune ou toute autre collectivité territoriale qui pourrait être dotée par la loi, de la
personnalité juridique et de l’autonomie financière ».
La fiscalité locale recouvre l’ensemble des droits et taxes dont le produit est affecté aux
collectivités territoriales décentralisées, en l’occurrence les communes urbaines et rurales.
La loi de finances rectificative pour l’année 2009 a institué les impôts, droits, taxes et
redevances liquidés et recouvrés par les collectivités locales au Gabon.
Toutefois, il y a de préciser qu’il y a des impôts et taxes locales dont le champ d’application, la
liquidation et le recouvrement relèvent de la compétence exclusive des collectivités locales
tandis que d’autres impôts locaux sont recouvrés par l’administration fiscale et les recettes y
relatives sont reversées aux collectivités.
Aux termes des dispositions de l’article 16 de la loi de finances rectificative de 2009, le champ
d’application, les modalités de liquidation et de recouvrement desdits impôts et taxes sont de la
compétence des collectivités locales selon la nomenclature fixée par cette loi.
Il s’agit notamment :
Il existe également des impôts locaux qui sont perçus par l’Administration fiscale mais dont une 4
partie des recettes est reversée aux collectivités locales : il s’agit entre autres :
- Contribution des patentes ;
- Contribution des licences ;
- Taxe municipale sur les carburants ;
- Contribution Foncière Unique (CFU)
Certains Impôts sont destinés entièrement à l’alimentation du budget de l’Etat, cependant pour
accompagner les collectivités locales, l’Etat a décidé de ristourner une cote part de ce produit
au développement des collectivités décentralisées.
Il s’agit de :
Chapitre 4 : SANCTIONS
L’article 17 de la LFR 2009 dispose que le régime des sanctions applicables est celui de droit
commun en matière de contributions directes et indirectes, notamment les sanctions prévues
aux articles P-996 et suivants du Code Général des Impôts.
La contribution foncière unique (CFU), instituée par la Loi de Finances initiale pour 2022 et
modifiée par la Loi de Finances rectificative pour 2022, est entrée en vigueur le 1er janvier 2023.
Elle concerne tout propriétaire d’un bien foncier bâti (maison, immeuble, etc.) ou non bâti
(terrain nu) disposant d’un titre foncier, d’une attestation de cession, d’un décret d’attribution
ou pour lequel une réquisition d’immatriculation a été faite auprès de la Conservation Foncière.
Ainsi, la notion de « propriété immatriculée » est entendue au sens large d’un point de vue
fiscal.
La réforme ayant abouti à la CFU s’est efforcée de concilier la nécessité d’augmenter les
recettes issues de l’imposition de la propriété foncière, l’inclusion d’un plus grand nombre de
biens et de personnes taxables pour plus d’équité et de justice fiscales ainsi que la réduction de
la charge d’impôt (par rapport à l’ancienne législation) aussi bien pour les particuliers que pour 5
les entreprises.
Avant la CFU, la législation fiscale gabonaise imposait le fait de détenir un bien foncier et d’en
tirer un revenu.
A ce titre, le Code Général des Impôts (CGI) prévoyait, entre autres, les impôts suivants :
Ces impôts étaient déclarés, calculés et payés séparément. En outre, leur rendement était
insuffisant par rapport à leur potentiel de recettes.
Art.283.- (L.F.2022, L.F.2024) La CFU est due par toute personne physique ou morale
possédant une ou des propriétés foncières au 1er janvier de l’année d’imposition.
2- Exemptions
• a) pendant cinq ans à compter du 1er janvier de l’année qui suit celle de leur achèvement,
concernant les usines et les immeubles à usage d’habitation, à l’exception des bâtiments
destinés à la location en meublé, à la villégiature ou à l’agrément ;
• b) pendant trois ans à compter du 1er janvier de l’année qui suit celle de leur achèvement
dans les autres cas.
3- Modalités de calcul
3.1 Détermination de la valeur locative globale brute
Art.289.- (L.F.2022, L.F.2024) 1) La CFU est assise sur la valeur locative réelle des biens
imposables au 1er janvier de l’année d’imposition. La valeur locative réelle est le prix que
le propriétaire retire de ses immeubles lorsqu’il les donne à bail dans les conditions
normales.
2) À défaut d’informations sur les valeurs locatives réelles, la CFU est déterminée en
évaluant le prix que le propriétaire pourrait retirer en cas de location de ses biens.
Cette valeur locative est déterminée, soit au moyen de baux enregistrés ou de déclaration
de location verbale, soit par comparaison avec d’autres locaux dont le loyer aura été
régulièrement constaté ou sera notoirement connu, soit, à défaut de ces bases, par voie
d’appréciation directe.
3) Pour un local inscrit à l’actif de l’entreprise, la valeur locative est égale à 10 % de la
valeur bilancielle brute, sans toutefois être inférieure au dixième de la valeur vénale dudit
local. Dans l’hypothèse où la valeur vénale n’est pas connue, seule la valeur bilancielle
doit être considérée.
Art.290.- (L.F.2022) Pour chaque nature de bien, bâti et non bâti, la valeur locative réelle ou
reconstituée constitue la valeur locative catégorielle.
Art.292.- (L.F.2022, L.F.2024) La base d’imposition est égale à la valeur locative globale
brute sous déduction d’un abattement pour dépérissement et frais d’entretien et de réparation
égal à :
• 5 % pour les propriétés détenues par des personnes physiques ou par des sociétés
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immatriculées au Gabon et dont tous les associés sont des personnes physiques. Sont
également passibles du taux de 5 %, les SCI à transparence fiscale dont la valeur locative
annuelle des immeubles est inférieure ou égale à 30.000.000 FCFA ;
• 20 % dans tous les autres cas.
Art.294 bis.- (L.F.2024) Pour les propriétés rurales non bâties et par dérogation aux
dispositions qui précèdent, la base d’imposition est constituée par la valeur vénale.
La valeur vénale est fixée forfaitairement par hectare, suivant la nature de la culture,
conformément au tarif suivant :
L’évaluation de la valeur vénale est faite chaque année par le Centre des Impôts du lieu de
situation du terrain, au vu des éléments portés sur la déclaration visée à l’article 296 du
présent Code.