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LA COMPTABILITE DES ENTITES

SPECIFIQUES : COLLECTIVITES
DECENTRALISES ET ETABLISSEMENTS
PUBLICS ADMINISTRATIFS ;;;

PATRICK TABALI

Inspecteur Principal des Régies Financières (Trésor)

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PLAN DU COURS
INTRODUCTION GENERALE

THEME 1 : LES PRINCIPES BUDGETAIRES ET COMPTABLES DES


COLLECTIVITES TERRITORIALES DECENTRALISEES
I - PRINCIPES BUDGETAIRES
II- LES PRINCIPES COMPTABLES

THEME 2 : LES ACTEURS DU CYCLE BUDGETAIRE DES COLLECTIVITES


TERRITORIALES DECENTRALISEES
I - LES ACTEURS PREPONDERANTS DE LA CHAINE BUDGETAIRE ET
COMPTABLE DES CTD .
-L’Ordonnateur
-Le comptable (Receveur Municipal/Régional)
II – LES AUTRES ACTEURS.
-L’Organe délibérant
-Le Contrôleur Financier
-Le Comptable-Matières
-La Tutelle Technique
-La Tutelle Financière
-Le Conseil de Discipline Budgétaire et Financière du Contrôle Supérieur de l’Etat
-La Chambre des Comptes
-Les Audits Indépendants

THEME 3. ELABORATION PRESENTATION ET EXECUTION


I - ELABORATION ET PRESENTATION DU BUDGET
1 - Prévision de recettes
2- Prévision de dépenses
3 - Préparation du rapport économique et financier
4 - Préparation des autorisations spéciales de recettes et de dépenses
II - LE VOTE ET APPROBATION DU BUDGET
1 – Le Vote
2 – Approbation du Budget
III - EXECUTION DU BUDGET COMMUNAL
1- Exécution des recettes
2- Exécution des dépenses
3- Les opérations de fin d’exercice
4 - le Contrôle Budgétaire et Comptable des CTD.

THEME 4 : LE PLAN COMPTABLE SECTORIEL DES COLLECTIVITES


TERRITORIALES DECENTRALISEES
I - LES ENJEUX ET LES INNOVATIONS DU DECRET DE 2010

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II - LE RECLASSEMENT DES COMPTES EN COMPTES D’EMPLOIS A SOLDES
DEBITEURS ET EN COMPTES DES RESSOURCES A SOLDES CREDITEURS
1. Les comptes de bilan ou comptes patrimoniaux (classe 1 à 5)
2. Les comptes des charges et des pertes et les comptes de produits et de profits par
nature.
3. Les comptes de détermination de résultat ou des soldes caractéristiques de gestion
(classe 8)
4 - Les comptes spéciaux ou hors budget (classe 9)

THEME 5 : LA TENUE DE LA COMPTABILITE DANS UNE RECETTE


MUNICIPALE.

SOUS-THEME 1 : ORGANISATION MATERIELLE DE LA COMPTABILITE


SOUS-THEME 2 : COMPTABILISATION DES OPERATIONS DE RECETTES
I - CLASSIFICATION DES RECETTES COMMUNALES
1. Les recettes de fonctionnement :
2. Les Recettes d’Investissement
II - LE TRAITEMENT DES OPERATIONS DE RECETTES D’UNE CTD
1. La comptabilisation des recettes selon qu’il y a émission préalable d’un titre
exécutoire ou non.
2. La gestion comptable des taxes et impôts locaux selon les services liquidateurs..
3. Les opérations de trésorerie à l'initiative du Receveur municipal génératrices des
opérations budgétaires de recettes.
4. Les procédures spécifiques
5. les opérations des comptes spéciaux ou comptes hors budget

SOUS-THEME 3 : LES PROCEDURES DE COMPTABILISATION DES DEPENSES


DES COLLECTIVITES TERRITORIALES DECENTRALISEES.
I – LES CATEGORIES DE DEPENSES DES COLLECTIVITES TERRITORIALES
DECENTRALISEES
1. Les catégories de dépenses identifiées par le régime financier des CTD
2. Les dépenses issues de la mise en œuvre de la décentralisation
II – LES PROCEDURES DE COMPTABILISATION DES DEPENSES DES CTD.
1. Les procédures courantes
2. Les procédures spéciales
3. Les procédures de dépenses sur compétences transférées par l’Etat aux collectivités

THEME 6 : LES ETATS DE SYNTHESE


I- LE PROCESSUS DE PRODUCTION DES DOCUMENTS DE SYNTHESE
1- Les conditions générales
2- Les principaux acteurs
II- TYPOLOGIE DES DOCUMENTS DE SYNTHESE
1. Les états de synthèse périodiques ou régulière
2. Les documents de synthèse à production annuelle

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INTRODUCTION GENERALE
La décentralisation est un concept à la mode chez nous ces dernières années.
Sans être un concept nouveau puisque la constitution de janvier 96 y consacre un titre
entier, elle constitue un enjeu politique stratégique. Ce mode de gestion participe de la
dynamique contemporaine de promotion des libertés et de la gouvernance locale.
Dans son processus de mise en œuvre, elle a connu dès 2004 un ensemble de précisions
textuelles visant à définir les règles générales applicables et les principes de transfert
des compétences à travers les lois N°2004/017 et 018 du 22 juillet 2004, d’orientation
de la décentralisation et fixant le régime applicable aux communes.

La décentralisation va connaître une accélération en 2009, avec la promulgation de


trois textes fondamentaux à caractère financiers : le régime financier des Collectivités
Territoriales Décentralisées (CTD), la loi portant fiscalité locale et la loi des finances
2010 qui transfère une série de ressources publiques aux CTD.
En 2010, ce transfert sera effectif avec les compétences dites de première génération
assorties des ressources correspondantes. La gestion de ces ressources transférées
notamment les dépenses a connu un certain nombre de difficultés somme toute légères
liées à l’incompréhension entre les différents acteurs de la chaîne et aussi à une
insuffisance de l’encadrement.

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THEME 1 : LES PRINCIPES BUDGETAIRES ET COMPTABLES DES
COLLECTIVITES DECENTRALISEES

La recherche de la transparence et de la gouvernance dans les finances


publiques locales comme dans les finances publiques de l’Etat a conduit à l’institution
dans le droit budgétaire de plusieurs principes budgétaires et comptables. Ce droit
budgétaire s’est ainsi construit autour de cinq principes aujourd’hui qualifiés de
classiques : l’annualité, la spécialité, l’unité, l’universalité et l’équilibre. Aux côtés de
ces principes budgétaires se sont développés des principes comptables fondés sur la
séparation des fonctions des ordonnateurs et des comptables publics.
Même si ces principes ont été confrontés à plusieurs altérations ou assouplissements
dans leurs applications, elles ont conservé leur raison d’être et c’est pourquoi ils sont
aujourd’hui consacrés aussi bien par le nouveau régime financier de l’Etat que celui
des Collectivités Territoriales Décentralisées (CTD) d’où l’intérêt de cette
communication articulée sur deux points : les principes budgétaires (I) et les principes
Comptables (II).

I - PRINCIPES BUDGETAIRES
Répondant à un triple finalité, ces principes servent en premier lieu de guide aux
auteurs du budget. Ils ont également pour vocation de protéger ces derniers contre
toute tentation de faiblesse ou de fraude en les enfermant dans les règles strictes qui
s’imposent à leurs appréciations arbitraires. Ces principes permettent en dernier lieu
de préparer et de faciliter le travail ultérieur de contrôle en répandant sur toutes les
opérations financières une clarté utile.

a) L’annualité budgétaire (Art.31 LRF des CTD)


Le budget est voté pour une période de douze mois allant du 1er janvier au 31
décembre de l’année. Toutefois, une journée complémentaire est accordée du 1er
janvier au 31 janvier de l’année pour les opérations d’ordre de clôture d’exercice. Les
douzièmes provisoires font aussi entorse à ce principe.
b) L’antériorité budgétaire (Art.32 et 36)
Le budget de la collectivité doit être voté et approuvé avant le début de l’exercice
budgétaire. (Vote 1)
La réalisation de toute recette et de toute dépense est soumise à une autorisation
préalable.
Par dérogation, des douzièmes provisoires peuvent exceptionnellement être accordés
par l’autorité de tutelle, après une mise en demeure de 15 jours adressée à la
collectivité.
c) L’unité du budget (Art.33) a l’exception des autorisations spéciales, toutes les
opérations financières sont retracées dans un document unique détaillant, les recettes
selon leur origine et les dépenses par nature économique et par centre de
consommation ou d’activités.
Le budget annexe et le compte hors budget constituent aussi des infléchissements à ce
principe au même titre que les autorisations spéciales de recettes et de dépenses.

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d) L’universalité Budgétaire (Art.34)
Le montant intégral des recettes attendues au cours d’une période et le montant
intégral des dépenses à effectuer doivent être portés au budget. Par voie de
conséquence, toute contraction entre les dépenses et les produits de la CTD demeure
formellement proscrite.
Le principe du non affectation des recettes aux dépenses est le corollaire de
l’universalité budgétaire.
Mais, des dérogations peuvent être apportées à ce principe en matière des ressources
affectées selon l’intention du donateur entraînant l’ouverture des comptes hors budget
; ceci sans toutefois mettre en cause le principe de l’unicité de caisse.
L’ouverture de ces comptes hors budget est subordonnée à la délibération du conseil
approuvée par l’autorité de tutelle.

e) L’équilibre budgétaire (Art.35)


Le budget est voté en équilibre de recettes et de dépenses. Il n’y a aucune exception à
ce principe. S’il n’est pas respecté, l’autorité de tutelle le redresse d’office.

f) La spécialité des crédits (Art.37)


Un crédit voté pour une nature de dépenses déterminée et faisant l’objet d’une
imputation budgétaire précise ne peut être utilisé que pour les besoins correspondants
à cette imputation. Toutefois, au cas où des incidents survenus dans l’exécution du
budget l’y obligent, le Chef de l’exécutif peut procéder par décision à des virements
de crédits d’article à article et de paragraphe à paragraphe.
Les virements de crédits de chapitre à chapitre sont opérés par délibération du
conseil dûment approuvée par la tutelle.
Il est interdit de virer les crédits de la section investissement à la section
fonctionnement. Le total annuel des virements de crédits est limité à 5% des crédits
votés.
Le système de gestion (Art.88)
Les recettes sont prises en compte au titre du budget de l’exercice au cours duquel elles
sont encaissées par le Receveur. Les dépenses sont prises en compte au titre du budget
de l’exercice au cours duquel les mandats de paiement y relatifs sont visé. Les recettes
sont prises en compte au titre du budget de l’exercice au cours duquel elles sont
encaissées par le Receveur. Les dépenses sont prises en compte au titre du budget de
l’exercice au cours duquel les mandats de paiement y relatifs sont visés par le receveur
municipal, comptable mandataire. Ces dépenses doivent être payées sur les crédits
dudit exercice quelle que soit la date ou le fait générateur de la créance à payer.

II- LES PRINCIPES COMPTABLES


Les principes comptables sont déterminés par le plan comptable sectoriel des
collectivités territoriales établi par voie réglementaire. (Art.88 al.3)

a) Le principe de la continuité de fonctionnement des CTD (Art.60)


Les évènements qui surviennent dans l’existence de la collectivité territoriale
décentralisée ne doivent en aucun cas interrompre le cours des activités de celle-ci
quelle qu’en soit la gravité, sauf décision légale ou réglementaire contraire.
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La collectivité acquiert des immobilisations qui serviraient d’une année à une autre.

b) Le principe d’indépendance des exercices ou des gestions (Art.90, 91, 92, 97)
La vie de la collectivité bien que continue, doit être découpée en exercices pour
comptes rendus annuels de gestion (bilan, compte de résultat).
En début d’exercice, le conseil municipal ou de communauté ou régional doit se réunir
pour voter le budget. En fin d’exercice, il siège pour approuver le compte administratif
de l’ordonnateur et le compte de gestion du Receveur.

c) Le principe de permanence des méthodes comptables d’un exercice à l’autre


(Décret n°2010/1734/PM du 01 juin 2010)
Les règles comptables fixées sont opposables à toutes les collectivités territoriales
décentralisées sans exclusion. Les écritures comptables sont passées selon les
méthodes prescrites par la législation et la réglementation en vigueur.

d) Le Principe de nominalisme ou de stabilité relative de l’unité monétaire ou


des coûts historiques.
La valeur nominale de la monnaie est conservée dans les contrats sans tenir compte de
la variation du pouvoir d’achat. Les biens et services sont enregistrés à leur coût
historique, sauf cas de réévaluation légale autorisé par les autorités compétentes.
Le coût historique s’entend ici : le coût d’acquisition pour les biens acquis par la
collectivité, le coût de production pour les biens produits par la collectivité pour elle-
même.

e) Le principe de non- compensation


Toute compensation entre deux éléments comptables concernant un même tiers est
proscrite. Toutefois, au terme des procédures complètes en recettes et en dépenses, il
peut y avoir compensation au guichet à la demande du tiers concerné à condition que
sa créance soit antérieure à sa dette fiscale vis-à-vis de la Collectivité.
Pour le redevable qui est en même temps créancier ordinaire de la collectivité, la mise
en jeu de la compensation qui émane de la seule discrétion des autorités de la
collectivité appelle le respect du processus ci–dessous :
Procéder à la liquidation, à l’émission et à l’inscription en droits constatés de sa dette
fiscale.
Effectuer l’engagement, la liquidation et l’ordonnancement de sa créance, son visa et
sa prise en charge comptable au niveau du Receveur.
Enfin, le règlement par compensation intervient par un virement d’écriture au débit
du compte 40 XXX « créanciers ordinaires » et corrélativement par le crédit du C/410
XXX « Débiteurs ordinaires » concernant le même tiers.
Périodiquement, la somme portée comme règlement au crédit du compte 410 XXX
‘’Débiteurs ordinaires’’ est portée par réflexion au débit du compte n° 380 XXX
Emission fiscale droits constatés’’ par le crédit des comptes budgétaires intéressés
(classes 1, 2 et 7)

f) Le principe de prudence.
Ce principe suppose le réalisme dans les processus et l’exécution des recettes et
dépenses.
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Un produit ne doit être comptabilisé ou imputé au budget qu’en cas de réalisation
effective.
Une dépense ou une charge ne doit être comptabilisée ou imputée au budget de la
CTD que si elle est ordonnancée et visée pour paiement par le Receveur.
De même, toutes les plus-values et moins-values ne sont comptabilisées ou imputées
au budget que si elles sont effectivement réalisées.
Toutefois, les dépenses liquidées et non mandatées peuvent être sur ordre écrit de
l’Ordonnateur au Receveur imputées définitivement au budget.

g) Le principe de bonne information ou de présentation de résultats


L’harmonisation comptable exige l’enregistrement des informations financières dans
des supports sûrs, pratiques et efficaces, propices à toute forme de contrôle et à la prise
de bonne décision par des gestionnaires.

h) Le principe de régularité (Art. 85)


L’Ordonnateur et le Receveur sont astreints à la bonne gestion des finances de la CTD
en conformité aux règles et procédures en vigueur (lois, ordonnances, décrets, arrêtés,
circulaires et notes de services y relatifs).
Le Receveur Municipal et le contrôleur financier sont juges de régularité.
L’ordonnateur est juge de l’opportunité.
i) Le principe de sincérité (Art.85)
Les comptes des collectivités doivent être réguliers et sincères.
La bonne foi est requise dans l’application des règles et procédures susvisées dans la
gestion des finances : a priori, par les conseillers, l’ordonnateur, le Receveur, et à
posteriori par la tutelle et la chambre des comptes.
j) Le principe de la comptabilité en partie double chez le Receveur (Art.88 al.3)
La comptabilité générale est tenue selon le système de la partie double.
Toute opération est décrite par deux inscriptions de même montant et de sens
contraire, l’une au débit d’un compte, l’autre au crédit d’un autre compte. Les faits
économiques et juridiques sont traduits en fin de gestion dans deux tableaux de
synthèse : le compte de résultat et le bilan.
k) Le principe de constatation des droits et des obligations (Art.88 al.2 ; Art.61)
Le fondement de la comptabilité générale est le principe de la constatation des droits
et des obligations avant tout encaissement des recettes et tout règlement des dépenses.
Cependant, des recettes peuvent être encaissées directement par le comptable et
donnent lieu à des titres émis en régularisation et des opérations de trésorerie sont
réglementaires en matière de dépenses sans ordonnancement préalable.

Conclusion

Ainsi donc, la gestion des finances publiques est gouvernée par le principe de
séparation des fonctions d’ordonnateur et de Comptable (Art.60). A cet effet dans
l’exécution des recettes et de dépenses les fonctions d’ordonnateur et de comptable
sont séparées.
Les attributions d’ordonnateur et celles du comptable sont incompatibles.

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THEME 2 : LES ACTEURS DU CYCLE BUDGETAIRE DES COLLECTIVITES
TERRITORIALES DECENTRALISEES

La recherche de la transparence dans les finances publiques a entraîné l’intervention


de plusieurs acteurs aux rôles multiples, variés et parfois enchevêtrés. L’action de ces
acteurs s’étend depuis l’élaboration du budget jusqu’au contrôle de son exécution à
posteriori en passant par l’exécution. Une manière d’aborder ce sujet aurait consisté à
préciser le rôle des acteurs à chaque étape de la chaîne budgétaire, mais compte tenu
du fait que certains acteurs interviennent dans plusieurs étapes, on a privilégié une
approche pragmatique qui consiste à distinguer les acteurs prépondérants (I), les
autres acteurs (II) et les organes spécialisés de contrôle (III).

I - LES ACTEURS PREPONDERANTS DE LA CHAINE BUDGETAIRE ET


COMPTABLE DES CTD ET EPA
Dans cette catégorie, nous parlerons successivement des acteurs ci-après.
L’Ordonnateur
On distingue plusieurs catégories des collectivités décentralisées à savoir : les
Communes, les Communautés Urbaines et les Régions avec pour ordonnateur
respectif le Maire, le Délégué du Gouvernement et le Président du Conseil régional.
Mais aussi les Directeur Généraux des EPA
- Ordonnateur-deniers
- Ordonnateur-matières
- élaboration du budget
- émission des ordres de recettes
- engagement des dépenses (procédure normale, procédure simplifiée)
- liquidation, ordonnancement des dépenses
- suivi du recouvrement
- tenue de la comptabilité administrative (registre d’engagement, de liquidation et
d’ordonnancement des recettes et des dépenses)
o établissement du compte administratif
o état d’exécution des recettes
o état d’exécution des dépenses
o rapport financier, rapport de performance

Le comptable (Receveur Municipal/Régional et l’Agent comptable)


Nommé par arrêté conjoint MINATD-MINFI, le Receveur d’une CTD et l’Agent
comptable d’un EPA est un comptable public chargé :
- du recouvrement des créances publiques locales
- du contrôle et du paiement des dépenses régulièrement ordonnancées
- de la conservation du patrimoine et garde des fonds et valeurs
- du contrôle des régies de recettes et des régies de dépenses
- de la tenue de la comptabilité générale et analytique
- de la reddition du compte de gestion.

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II – LES AUTRES ACTEURS.
L’Organe délibérant
Les conseils élus règlent par délibération les affaires des CTD /EPA. Le conseil
municipal, conseil de communauté, conseil régional, conseil d’administration : -
vote du budget ;
- amendement du budget ;
- adoption des comptes administratifs et de gestion ;
- autorisations spéciales des recettes et dépenses, d’acquisition des immobilisations ;
- fixation des emprunts ;
- acceptation des dons et legs

Le Contrôleur Financier
Placé auprès de la collectivité, il effectue un contrôle permanent des actes posés par
l’Ordonnateur.
- régularité
- visa des actes à incidence financière
- rythme consommation crédits
- accréditation ordonnateur

Le Comptable-Matières
Le comptable-matières effectue des opérations pour le compte de l’ordonnateur qui l’a
désigné :

La Tutelle Technique
La tutelle est l’ensemble des contrôles que l’Etat exerce sur les actes et les organes des
collectivités. Les services compétents de l’Etat assurent le contrôle de leur gestion. Elle
s’exerce sous la haute autorité du Président de la République par les personnalités du
Ministère chargé de l’Administration Territoriale et de la Décentralisation (MINATD,
représentants de l’Etat) pour les CTD et des autres ministères selon les domaines
d’interventions des EPA sous forme de :
- sanction : blâme, dissolution, suspension, révocation ;
- approbation : délibérations, conventions, décisions d’engagement budget,
autorisations spéciales, comptes hors budget, emprunts ;
- annulation : délibérations et actes en violation des textes ;
- substitution : 12ème provisoire, suppression, réduction dépenses irrégulières,
écartement du compte administratif des dépenses sans service fait à l’intérêt privé,
ordonnancement dépenses autorisées et liquidées, réquisition à Receveur,
modification d’office du budget

La Tutelle Financière
Elle est exercée par les corps de contrôle du Ministère en charge des Finances :
- DGTCFM, DGB, DGI ;
- contrôle sur place et sur pièces des comptabilités ;
- contrôle des retenues à la source ;
- contrôle de l’exécution du budget.

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Le Conseil de Discipline Budgétaire et Financière du Contrôle Supérieur de l’Etat
Cette instance statue sur et sanctionne les irrégularités commises par les gestionnaires
des crédits.
- saisine par le PR, le MINATD, la MINFI, le juge des comptes ;
- sanction des fautes de gestion des ordonnateurs :
o engagement de dépenses sans qualité ou sans crédit disponible
o engagement dépenses sans pièces justificatives ;
o liquidation dépense sans justification des travaux, des prestations de Biens et
services
o modification irrégulière des crédits
o utilisation à des fins personnelles des agents et biens de la CTD

Le contrôle juridictionnel de la comptabilité des Receveurs des CTD est exercé par la
Chambre des Comptes.
La Chambre des Comptes
- juge des comptes des comptables publics patents ou de fait ;
- condamnation, amendes, injonctions ;
- arrêt des comptes pour quitus, débet ou avance

La comptabilité des collectivités territoriales décentralisées peut faire l’objet des


audits.
Les Audits Indépendants
Saisine par le MINATD, le MINFI, autres ministères, l’Ordonnateur de la CTD/EPA.

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THEME 3. ELABORATION PRESENTATION ET EXECUTION
DU BUDGET DES CTD

La Collectivité Territoriale Décentralisée établit son budget dont la fonction est de


prévoir les recettes et les dépenses et d’assurer leur cohérence avec les objectifs
économiques et financiers de l’Etat. Ainsi, chaque année le Ministre en charge de
l’Administration Territoriale et de la Décentralisation à travers une lettre circulaire,
fixe les orientations générales qui déclenche le cycle budgétaire des CTD. Par cycle
budgétaire il faut entendre ici toutes les étapes qui partent de l’élaboration et de la
présentation du budget au contrôle de son exécution tel que régi par la loi n°2009/011
du 10 juillet 2009 portant régime financier des CTD.
Le présent module va s’articuler autour des points suivants : l’élaboration et la
présentation du budget ; le vote et l’approbation du budget ; l’exécution du budget et
les différents contrôles. Bien évidemment, un accent sera mis sur les acteurs de
chacune de ces phases.

I - ELABORATION ET PRESENTATION DU BUDGET

Le chef de l’exécutif, Ordonnateur communal prépare le budget le soumet au


vote du Conseil municipal et le transmet pour approbation par l’autorité de tutelle. Le
budget en préparation doit viser des objectifs précis dont le redressement économique,
l’amélioration des conditions de vie des populations, la bonne gouvernance et la lutte
contre la pauvreté.
A cet effet, il définit les voies et moyens à mettre en œuvre pour mobiliser les
ressources et maîtriser les dépenses.

1 - Prévision de recettes
L’Ordonnateur prévoit les recettes propres à l’exercice et tient compte des restes à
recouvrer des exercices antérieurs. D’où la nécessité de faire des prévisions sincères et
réalistes.
a) Les restes à recouvrer des exercices antérieurs

En ce qui concerne ces derniers, seuls ceux qui sont jugés recouvrable sont pris en
compte dans le projet en cours. Les restes à recouvrer sont constitués:
- des sommes restant à recouvrer au profit de la commune au titre de l’exercice clos ;
- des emprunts sollicités non obtenus à la clôture de l’exercice mais susceptibles d’être
accordés en cours du nouvel exercice par l’organisme prêteur ;
- des recettes extraordinaires dont la perception bien que garantie aurait été différée
par suite de retard ou d’erreur dans les formalités ;
- des subventions dont les dossiers sont en cours d’étude ou dont le titre de perception
ou la décision seront parvenus à la commune après la clôture de l’exercice et avant
l’élaboration du compte administratif.

2) Les recettes propres à l’exercice

Il est question ici des recettes de fonctionnement et d’investissement prévues dans la


nomenclature budgétaire en dehors des réserves qui proviennent de l’affectation du
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résultat de l’exercice précédent, par autorisation spéciale lors de l’adoption du compte
administratif y relatif.
Par le biais de son service d’assiette, l’ordonnateur, en collaboration avec les services
fiscaux de l’Etat, met à jour le fichier des contribuables de la commune pour une bonne
évaluation des prévisions des recettes fiscales.
Les prévisions de recettes issues des emprunts doivent tenir compte de la surface
financière de la commune.

2- Prévision de dépenses
La prévision des dépenses doit respecter certains ratios à savoir :
- fixer les dépenses d’investissement à un taux minimum de 40% des dépenses totales
;
- plafonner les dépenses de fonctionnement à un taux de 60% des dépenses totales ;
- et limiter les dépenses de personnel à 35% des dépenses de fonctionnement.

L’ordonnateur de la collectivité évalue les dépenses incompressibles (salaire, loyer,


eau, électricité etc…), prépare les programmes d’investissement rentables, fixe des
priorités et effectue des choix parmi ces priorités. Les premiers choix sont portés sur
les dépenses d’intérêt général.
Il doit tenir compte de la qualité de la dépense afin d’éviter tout gaspillage.
Il classifie les dépenses conformément à la réglementation en vigueur en considérant
le report au projet du budget des restes à payer de l’exercice précédent.

L’Ordonnateur doit préparer une délibération à part portant plan de campagne qui
détaille tous les projets : coût, nature de l’investissement, lieu d’implantation, sources
de financement, impact attendu sur la vie des populations.
Il doit éviter tout double emploi avec les dépenses d’investissement prévues par le
budget de l’Etat dans la localité.
Il procède à l’ajustement des dépenses aux recettes prévues dans le souci du respect
de l’équilibre budgétaire. RECETTES (R) = DEPENSES (D)
Si, R< D il revoie les recettes sous évaluées à la hausse ou il rationne les dépenses
Si D < R il revoie les recettes sur évaluées ou il ajoute les dépenses.
Il arrête alors le projet de budget en équilibre.
Recettes de fonctionnement + Recettes d’investissement = Dépenses de fonctionnement
+ dépenses d’investissement.
L’ordonnateur dresse le tableau synoptique du budget dans le strict respect de l’auto
financement imposable aux communes. Ainsi, il doit prévoir un excédent brut de
fonctionnement de manière à ce que les recettes de fonctionnement couvrent au moins
20% des investissements bruts.
3 - Préparation du rapport économique et financier
Le chef de l’exécutif rédige en préambule au budget un rapport économique et
financier faisant ressortir entre autres points :
- l’environnement économique national
- les grandes articulations du projet de budget
- les justifications des variations des rubriques par rapport à l’année précédente.

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4 - Préparation des autorisations spéciales de recettes et de dépenses
Par infléchissement au principe de l’unité budgétaire, certaines recettes et dépenses non
prévues au budget peuvent en cours d’exercice venir s’ajouter soit à cause de leur caractère
accidentel ou extraordinaire soit du fait de l’environnement économique favorable entraînant
des recouvrements plus importants ou encore des dépenses transférées par l’Etat.

Par ailleurs, le résultat de l’exercice précédent doit faire l’objet d’une autorisation
spéciale de recettes et de dépenses à soumettre au conseil municipal lors de l’adoption
du compte administratif dudit exercice

II - LE VOTE ET APPROBATION DU BUDGET


1 – Le Vote du budget.
L’Ordonnateur municipal adresse le projet de budget et les projets de
délibérations y afférents à chaque conseiller, au Préfet et au Chef de Service Régional
des Communes. Il convoque en session budgétaire quinze (15) jours avant l’organe
délibérant qui travaille en commissions pendant sept (7) jours au plus.
La date limite de l’adoption de la délibération portant affectation du résultat de
l’exercice précédent au budget du nouvel exercice est fixée au 31 mars.
La tutelle technique et les responsables des services déconcentrés de finances assistent
à la session budgétaire ès qualité.
2 – Approbation du Budget
Le magistrat municipal dans un délai de sept (7) jours adresse en douze (12)
exemplaires le budget voté au Préfet. Après visa, le Préfet transmet l’ensemble des
documents au Gouverneur pour approbation. La tutelle technique dispose de quinze
(15) jours pour se prononcer. Passé ce délai le budget devient exécutoire.
Les exemplaires du budget approuvé sont destinés :
- au MINATD
- au MINFI
- au Service régional des communes
- au Préfet
- aux principaux acteurs intervenant dans l’exécution du budget.

III - EXECUTION DU BUDGET


Après l’élaboration, le vote et l’approbation, le budget de la collectivité est exécutoire.
Plusieurs acteurs sont impliqués dans la chaîne d’exécution du budget de la collectivité
territoriale concernée. Il s’agit principalement en dehors de la tutelle administrative et
financière :
- de l’Ordonnateur
- du comptable
- du Contrôleur Financier
- du Comptable matières

L’exécution du budget appelle l’observation d’une double dichotomie sous-jacente à


la distinction des opérations en recettes et en dépenses et à la séparation des fonctions
d’ordonnateur et de comptable, le comptable est le comptable public et principal de la
CTD ou de l’EPA. Le précédent chapitre rappelle la procédure d’exécution du budget

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(Recettes et Dépenses) en mettant un accent sur le rôle de chacun des acteurs sus-
évoqués.
1- Exécution des recettes
L’exécution des recettes portées au budget communal comporte trois phases :
l’assiette, la liquidation et le recouvrement. Si l’assiette et la liquidation sont du ressort
de l’Ordonnateur, le recouvrement des recettes émises est du ressort du receveur
municipal. Toutefois, il faut noter qu’une parfaite collaboration doit exister à ce niveau
pour une collecte efficace des recettes de la collectivité.
A) Rôle de l’Ordonnateur

L’Ordonnateur détermine le montant de la matière imposable par le biais de son


service d’assiette. Il émet les titres de perception appelés titres de recettes ou ordres de
recette qu’il transmet pour recouvrement au Receveur Municipal. Ce sont les recettes
qui ne sont pas directement recouvrées par le comptable et qui lui sont reversées par
les services fiscaux et financiers de l’Etat qui doivent faire l’objet d’émissions des
ordres de recette a posteriori.
.
La comptabilité administrative des recettes s’effectue au moyen du livre
d’ordonnancement des recettes à feuillets mobiles.
Il s’agit d’un registre à quatre sections : Emission – Recouvrement – Restes à recouvrer
- Admission en non-valeur. Il permet de suivre la trace de chaque recette émise au
cours des différentes phases d’évolution jusqu’à l’extinction des obligations du
redevable.
Au début et pendant l’exécution des recettes, l’ordonnateur retrace distinctement sur
chaque feuillet tenu par chapitre, article et paragraphe les informations suivantes :
- le montant de la prévision initiale de recette
- le montant du budget additionnel
- le montant de l’autorisation spéciale de recette
- le montant total des prévisions budgétaires
- le montant des émissions
- le montant des recouvrements effectifs des titres de recettes émis
- le montant des restes à recouvrer (compte n°380xxx Droits constatés chez le Receveur)
- le montant des admissions en non –valeur

B) Rôle du Receveur Municipal

Le recouvrement des recettes et le maniement des fonds incombent au Receveur


Municipal.
Le Receveur Municipal procède à la vérification de la régularité des ordres de recette
et les prend en charge en opérations d’ordres en constatant les droits de la commune.
Il les signifie aux débiteurs ordinaires.
La prise en charge du titre de perception est donc préalable au recouvrement. Même
les taxes recouvrées par les régisseurs et autres agents intermédiaires de recette
doivent suivre ce principe. Le Receveur Municipal doit utiliser toutes les voies de droit
pour poursuivre les rentrées de toutes les créances de la commune. C’est pour cela que
les contribuables qui ne s’acquittent pas spontanément de leurs dettes font l’objet du
recouvrement forcé.
15
Ce n’est qu’après épuisement de toutes les procédures possibles du recouvrement que
le Receveur saisit l’Ordonnateur municipal pour la procédure d’admission en non-
valeur des cotes jugées irrécouvrables.
Ci-après récapitulées les attributions du Receveur Municipal dans l’exécution des
recettes :
- prise en charge des titres de recettes émis à l’encontre des redevables par titre,
chapitre, article et paragraphe,
- recouvrement amiable ou forcé sur titre de recettes émis,
- contrôle des régies de recettes et des recettes sans titre,
- établissement des états récapitulatifs des produits perçus par anticipation,
- transmission de ces états à l’ordonnateur pour émission des ordres de recettes de
régularisation,
- gestion du fichier des redevables,
- établissement de l’état d’exécution des recettes avec restes à recouvrer en fin de
gestion.

2- Exécution des dépenses


L’exécution des dépenses fait intervenir en plus de l’Ordonnateur et du Receveur
Municipal, le Comptable Matières, éventuellement le Contrôleur financier et dans une
certaine mesure, le représentant de l’Etat dans la collectivité.
A) Rôle de l’Ordonnateur
L’exécution des dépenses chez l’ordonnateur a trois étapes : l’engagement, la
liquidation et l’ordonnancement. Les opérations liées à ces phases font l’objet d’une
comptabilité administrative des dépenses chez l’Ordonnateur.
1°) L’engagement juridique
C’est la phase de l’engagement au cours de laquelle, l’ordonnateur municipal émet
l’acte qui engage la commune vis à vis d’un tiers. C’est l’acte de demande et
d’obligation vis à vis du tiers qui devra réaliser les prescriptions qui y sont portées et
en recevoir le prix. C’est un contrat ou une convention d’accord- parties avec ce tiers.
Actes d’engagement
Réf : Décret n°95/101 du 9 juin 1995 portant réglementation des marchés publics et ses
modificatifs subséquent
- bon de commande,
- lettre commande
- marché décision de l ’Ordonnateur

Indications portées sur l’acte d’engagement


- l’objet de la dépense
- la nature de l’acte
- l’imputation budgétaire
- le montant de la dépense
- l’authentification de l’acte d’engagement

Suivi de l’exécution de l’acte d’engagement juridique


- Livraison
- Réception des prestations (biens, services et travaux)

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NB : la comptabilité des engagements permet d’apprécier la capacité résiduelle d’endettement
de la commune et d’apporter en temps opportun, les corrections nécessaires sur la prévision de
trésorerie.
2) La liquidation
Procédures
- Liquidation d’office en ce qui concerne les dépenses de personnel
- Liquidation à la demande du créancier sur présentation de pièces justificatives

Étapes nécessaires
Vérification :
- de l’existence des droits du créancier ;
- du montant de la dette ;
- des conditions d’exigibilité de la dette ;
- de l ‘absence d’extinction de la dette par un paiement antérieur ;
- la non prescription ou la déchéance quadriennale s’assurer ;
- de la certification de la fourniture des prestations

Cas des immobilisations corporelles


- de la prise en charge au journal –matières ;
- l’attribution d’un numéro d’identification

La liquidation est matérialisée sur la facture par la mention « VU VERIFIE ET LIQUIDE


A LA SOMME DE » suivie du montant en toutes lettres
NB : En cas d’absence d’irrégularité à l’issue de ce contrôle, l’ordonnateur appose au
bas de la facture la mention «VU BON A MANDATER »

3) L’ordonnancement des dépenses


C’est l’acte par lequel l’ordonnateur donne au Receveur municipal, par l’émission d’un
titre de paiement (mandat principalement), l’ordre de payer les dépenses dont il a fait
la liquidation.
Le titre de paiement signé par l’ordonnateur précise :
- la gestion (exercice budgétaire) ;
- Numéro d’ordre ininterrompu tout au long de la gestion ;
- le chapitre, l’article, le paragraphe auquel se rapporte la dépense ;
- le nom et l’adresse du créancier ;
- le mode de règlement ;
- la date du titre.

Pièces jointes au titre de paiement


- factures, mémoires, décomptes, lettres commande, marchés, contrats, états des
salaires, états de frais ;
- fiche d’engagement visée par le contrôleur financier et annotée du montant effectif
de la dépense ;
- bons de caisse, bons de virement ou avis de crédit.
NB ces pièces justificatives doivent être revêtues de la signature de l’ordonnateur ou de son
délégué
4) La comptabilité administrative des dépenses

17
La comptabilité administrative des dépenses est retracée dans le registre spécial
d’engagement, de liquidation et d’ordonnancement à feuillets mobiles. Ce support
unique reprend les différentes opérations relatives à la dépense chez l’Ordonnateur.

C) Le rôle du contrôleur financier


Le contrôleur financier est chargé du :
- contrôle et visa des actes d’engagement juridique et comptable
- contrôle et visa des budgets et des délibérations portant sur le vote du budget
- contrôle de l’accréditation de l’Ordonnateur
- contrôle du système de consommation et du suivi des crédits
- Il contrôle la régularité des décomptes des marchés.

C) Rôle du Receveur Municipal


Le Receveur Municipal est seul habilité à effectuer les dépenses régulièrement
ordonnancées par l’ordonnateur. Toutefois, certaines dépenses peuvent être faites
exceptionnellement par les régisseurs de caisses d’avances qui répondent devant lui.
Le Receveur Municipal joue le rôle de payeur et celui de caissier.
* En tant que payeur, il est juge de la régularité des dépenses et vérifie :
- la qualité de l’ordonnateur,
- l’imputation correcte aux chapitres et articles,
- la disponibilité des crédits,
- la disponibilité des fonds
- l’absence de la déchéance quadriennale,
- la réalité du service fait,
- le visa du contrôleur financier s’il en existe un,
- la présence de toutes les pièces justificatives,
- la concordance entre les titres de règlement et les pièces,
- l’absence d’opposition au paiement.
Au cas où les titres de règlement sont réputés valides, le Receveur y appose le
cachet « VU BON A PAYER ». Le cachet « Payable exceptionnellement en numéraire
» n’est plus nécessaire parce que le bon de caisse joint au mandat de paiement oriente
le comptable à régler la dépense en espèces et le bon de virement ou l’avis de crédit le
détermine à procéder au virement.
S’il refuse le visa, il rejette par note adressée dans les 72 heures à l’ordonnateur.
* En tant que caissier, le Receveur s’assure de l’identité des parties prenantes et de
l’acquit libératoire pour les règlements en numéraire. Il peut régler aussi par virement
bancaire ou postal ou trésor ou par virement interne d’écriture. Le virement en compte
et l’émission d’un chèque au nom du créancier valent quittance ;
Dans la fonction dépense, le Receveur Municipal se charge aussi :
- de la prise en charge par imputation budgétaire des crédits ouverts au budget sur les
fiches de consommation de crédits,
- du suivi de consommation de ces crédits,
- du contrôle de l’apurement des régies d’avances, des dépenses payées sans
ordonnancement préalable et des dépenses liées à la gestion de trésorerie,
- de l‘établissement de l’état d’exécution des dépenses budgétaires avec restes à payer
en fin d’exercice.

18
Toute la comptabilité administrative permet à l’Ordonnateur de confectionner un
compte administratif en fin de gestion tandis que le receveur procède à la reddition du
compte de gestion en fin d’exercice.
D) Rôle du comptable – matières
Le chef de l’exécutif est l’ordonnateur-matières de la collectivité territoriale. Il désigne
un comptable-matières parmi les agents publics ayant les compétences requises. Celui-
ci est responsable de la régularité des écritures de prise en charge. Il assure la garde et
la conservation du mobilier et du matériel de la CTD. A ce titre, il est chargé de deux
types d’opérations : les opérations à charge et les opérations à décharge.

4 - le Contrôle Budgétaire et Comptable des CTD/EPA.

Le contrôle est l’ultime étape de la chaîne budgétaire. La fonction de contrôle ou de


vérification de la gestion des finances publiques au Cameroun a connu ces dernières
années une profonde mutation avec l’avènement d’une juridiction financière (la
Chambre des Comptes) et un nouveau régime financier. L’objectif poursuivi est de
pallier aux insuffisances
Constatées, d’accroître l’efficiente et l’efficacité des missions de sauvegarde de la
fortune publique assignées aux différentes structures et organes de contrôle des
finances publiques y compris au niveau local.
Ainsi le Régime financier prévoit plusieurs types de contrôle sur le budget et la gestion
des CTD :
- le contrôle de l’organe délibérant ;
- le contrôle administratif ;
- le contrôle juridictionnel ;
- les audits indépendants.
I – le contrôle par l’organe délibérant.
L’organe délibérant peut constituer des commissions ad hoc sur des sujets intéressant
la gestion financière de la collectivité et saisir l’autorité de tutelle ou tout autre service
compétent des faits répréhensibles constatés.
II – Le contrôle administratif.
Par contrôle administratif, il faut entendre ici tous les contrôles exercés par les
différents corps de contrôle spécialisés. Ainsi nous aurons :
- les institutions supérieures de contrôle des finances publiques (CONSUPE) ;
- la division de contrôle des opérations budgétaires (DCOB/DGB)
- l’Inspection Nationale des Services (DGTCFM) ;
- la brigade de contrôle de l’exécution physico-financière (MINEPAT) ;
- la brigade de vérification (Trésorerie Générale).

Il convient ici d’insister sur le contrôle exercé par le Trésorier payeur Général sur les
Receveurs Municipaux de sa circonscription financière. Ce contrôle trouve son
fondement dans son rôle de comptable Supérieur et chef de la circonscription
financière. Par ailleurs, il intervient dans la mise en état d’examen des comptes de
gestions produits par les autres Comptables de la CF fussent-ils comptables
principaux.

19
THEME 4 : LE PLAN COMPTABLE SECTORIEL DES COLLECTIVITES
TERRITORIALES DECENTRALISEES

L’étude de ce plan comptable nous permet de faire connaissance avec les tableaux des
comptes utilisés par les receveurs des Collectivités Territoriales Décentralisées (CTD).
Elle porte sur :
Le cadre comptable général divisé en comptes principaux de la classe 1 à la classe
9 énumérés dans l’ordre croissant de leurs numéros ;
le reclassement de ces comptes en comptes d’emplois et en comptes de ressources

I - LES ENJEUX ET LES INNOVATIONS DU DECRET DE 2010


Les enjeux qui ont justifié l’élaboration du Décret numéro 2010/1734/PM du 01
juin 2010 fixant le plan comptable sectoriel des collectivités territoriales Décentralisées
et celui du Décret numéro 2010/1735/PM du 01 juin 2010 fixant la nomenclature
budgétaire des collectivités territoriales décentralisées sont :
l’harmonisation de la tenue de la comptabilité locale dans le cadre de l’adaptation
des textes à la décentralisation
la mise à la disposition des Receveurs des CTD d’un outil pour la comptabilisation
des ressources et des dépenses tenant compte de la décentralisation.

Par ailleurs, les innovations de ce nouveau texte sont essentiellement :


Le Décret numéro 98/266/PM du 21 Août 1998 portait sur l’approbation du plan
comptable sectoriel et adoption de la nomenclature budgétaire communale ; c’était un
seul texte. En 2010, deux Décrets ont vu le jour :

L’un fixant le plan comptable sectoriel des collectivités territoriales décentralisées et


l’autre fixant la nomenclature budgétaire des collectivités territoriales décentralisées.
Le premier texte précisant les classes de comptes à utiliser pour comptabiliser les
opérations des CTD et le second texte précisant la forme du budget des CTD en titres,
chapitres, articles et en paragraphes.
Le texte de 2010 introduit la tenue de la comptabilité analytique.
Le nouveau texte permet désormais d’évaluer et d’apprécier les coûts des services
rendus par les CTD.
Le nouveau texte permet également la comptabilisation des ressources et des
dépenses issues du transfert des compétences dans le cadre de la décentralisation. ( le
compte 140140 intitulé la dotation générale à la décentralisation pour investissement,
et le compte 750102 la dotation générale à de la décentralisation pour fonctionnement
ont été créés)

Ce texte introduit par ailleurs les comptes sur la fiscalité transférée, la fiscalité
nouvelle. En ce qui concerne les comptes spéciaux, la distinction est désormais faite
entre les comptes d’affectation spéciale (902) et les comptes analytiques ou de projets
d’investissement (906)

20
LE CADRE COMPTABLE GENERAL
La nomenclature comptable des CTD comprend neuf (9) classes de comptes qui se
présentent dans l’ordre croissant ainsi qu’il suit :
1er groupe : Comptes de bilan (classes 1 à 5)
Classe 1- Comptes des ressources à long et moyen termes

Classe 2- Comptes des valeurs immobilisées


Classe 3- Comptes de stocks et comptes réservés d’opérations spécifiques
Classe 4- Comptes de tiers et comptes de régularisation
Classe 5- Comptes financiers

2ème groupe : Comptes de gestion (classes 6 et 7)


Classe 6- Comptes de charges et de pertes par nature
Classe 7- Comptes de produits de profits par nature – diverses ;
3ème groupe : Comptes de détermination du résultat de gestion par étapes successives.
Classe 8- Unique Comptes de détermination des résultats
4ème groupe : Comptes spéciaux ou hors budget, comptes analytiques
ou de projet d’investissement
Classe 9- Unique
- Compte principal n°902xxx : Compte d’affectation spéciale ;
- Compte principal n°906xxx : Compte analytique ou de projet d’investissement.

II - LE RECLASSEMENT DES COMPTES EN COMPTES D’EMPLOIS A SOLDES


DEBITEURS ET EN COMPTES DES RESSOURCES A SOLDES CREDITEURS
1. Les comptes de bilan ou comptes patrimoniaux (classe 1 à 5)
2. Les comptes de bilan divisés en cinq (5) classes se distinguent en comptes d’actif
et en comptes de passif.
a) Les comptes d’actif du bilan ou comptes d’emplois fixes et d’emplois circulants.
Ils comprennent :
- les comptes des valeurs immobilisées (emplois fixes) classe 2 ;
- les comptes de stocks et les comptes réservés d’opérations spécifiques à soldes
débiteurs (emplois circulants) classe 3 ;
- les comptes de tiers à soldes débiteurs (emplois circulants) classe 4 ;
- les comptes de régularisation d’actif à soldes débiteurs (emplois circulants) classe 4 ;
- les comptes financiers à soldes débiteurs (emplois circulants) classe 5 ;
- les comptes financiers à soldes nuls (mouvements de fonds internes) en fin de période
classe 5.

Les comptes des valeurs immobilisées (emplois fixes classe 2)

Ces comptes principaux dont les numéros correspondent à ceux des chapitres
budgétaires des dépenses d’investissement se présentent comme suit :
- le compte n°20 « Dépenses payables par annuités et immobilisations incorporelles » ;
- le compte n°21 « Terrains » ;
- le compte n°22 « Autres immobilisations corporelles » ;
- le compte n°23 « Autres immobilisations corporelles en cours »
- le compte n°24 « Avances et acomptes sur commandes d’immobilisations en cours » ;

21
- le compte n°25 « Prêts et autres créances à long et moyen terme » ;
- le compte n°26 « Participations et affectations »
- le compte n°28 « Amortissements, correction d’actif de sens négatif ».

Le développement des comptes particuliers qui se rapportent aux comptes principaux


des valeurs immobilisées se trouve généralement dans le budget des dépenses
d’investissement ou d’équipement.
Les comptes des stocks et les comptes réservés d’opérations spécifiques à soldes
débiteurs (classe 3)

Ils comprennent :
* Le compte principal n°31 « Stocks matières et fournitures »
- Compte particulier n°310100 « Fournitures de bureau » ;
- Compte particulier n°310105 « Carburant et lubrifiant » ;
- Compte particulier n°310110 « Matières et fournitures pour consommations entretien
divers en régie ».
- Compte particulier n°310100 « Autres matières et fournitures destinés au fonctionnement
de la CTD (pièces de rechange, matériel et outillage etc… »

* Le compte principal n°36 « Relations avec les services non personnalisés (régisseurs
d’avances) »
- Compte particulier n°360100 « Relation avec les régisseurs d’avances ».

* Le compte principal n°39« Achats des biens de consommations


Intermédiaires et frais accessoires d’achats à l’importation »
- Compte particulier n°390100 « Droits de douanes et d’entrée » ;
- Compte particulier n°392100 « Achats des biens de consommations intermédiaires » ;
- Compte particulier n°393100 « Frais de transit et d’aconage » ;
- Compte particulier n°394100 « Transports sur achats » ;
- Compte particulier n°395100 « Assurances sur achats » ;
- Compte particulier n°396100 « Autres frais accessoires d’achats ».

Les comptes de tiers à soldes débiteurs (classe 4)

Ils comprennent :
* Le compte principal n°41 « Débiteurs ordinaires »
- Compte particulier n°410100 « Débiteurs ordinaires » ;
- Compte particulier n°412100xxx « Débiteurs ordinaires, créances douteuses » ;

* Le compte principal n°42 « Personnel »


- Compte particulier n°421100xxx « Avances et acomptes au personnel ».

* Le compte principal n°46 « Créances échues »


- Compte particulier n°465100xxx « Créances échues ».

* Le compte principal n°47 « Débiteurs divers »


- Compte particulier n°475100xxx « Débiteurs divers ».

22
Les comptes de régularisation à soldes débiteurs (classe 4)
* Compte principal n°48 « Comptes de régularisation débiteurs »
- Compte particulier n°481100xxx « Dépenses diverses à régulariser » ;
- Compte particulier n°481200xxx « Déficits des comptes de disponibilité à régulariser » ;

NB : xxx millésime= exercice du fait générateur du phénomène ou flux.


Les comptes financiers à soldes débiteurs (classe 5)

Ils comprennent :
* Le compte principal n°51 « Avances et prêts à court terme »
- Compte particulier n°511100 « Avances à court terme consenties à d’autres CTD » ;
- Compte particulier n°511200 « Avances à court terme consenties à d’autres unités
administratives » ;
- Compte particulier n°511300 « Avances à court terme consenties à d’autres organismes » ;
- Compte particulier n°511400 « Avances à court terme consenties à d’autres tiers » ;
- Compte particulier n°512100 « Prêts à court terme consentis à d’autres CTD » ;
- Compte particulier n°512200 « Prêts à court terme consentis à d’autres unités
administratives » ;
- Compte particulier n°512300 « Prêts à court terme consentis à d’autres organismes » ;
- Compte particulier n°512400 « Prêts à court terme consentis à d’autres tiers » ;

* Le compte principal 52 « Exécution réciproque des opérations des recettes et des


dépenses entre les CTD du Cameroun » (solde débiteur)
- Compte particulier n°520100xxx « Exécution réciproque des opérations des recettes et des
dépenses avec la CTD x code n° …. (balance des avis de crédit et de débit n° …. du ….).

NB : millésime indiquant le code de la CTD mandante ou donneur d’ordre.


* Le compte principal n°56 « Disponibilité, Trésor, Banque et CCP »
- Compte particulier n°560100 « Compte de dépôt au Trésor » ;
- Compte particulier n°561100 « Compte de dépôt à vue en banque » ;
- Compte particulier n°562100 « Compte de dépôt à terme en banque » ;
- Compte particulier n°563100 « Compte de placement en banque » ;
- Compte particulier n°564100 « CCP » ;
- Compte particulier n°565100 « BEAC » ;
- Compte particulier n°566100 « Autres établissements financiers ».

* Le compte principal n°57 « Disponibilités caisse »


- Compte particulier n°570100 « Disponibilités en caisse ».

* Le compte principal n°58 « Mouvements de fonds internes »


- Compte particulier n°580xxx « Mouvements de fonds internes ».

NB : xxx = les trois premiers chiffres du numéro de compte de disponibilité qui décaisse
les fonds.
b) Les comptes de passif du bilan ou comptes des ressources permanentes et à court
terme comprennent :

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- Les comptes des ressources à long et à moyen termes (classe 1) ;
- Les comptes des ressources à court terme (classe 4 et 5) ;
- Les comptes réservés d’opérations spécifiques à soldes créditeurs (classe 3) ;
- Les comptes de tiers à soldes créditeurs (classe 5).

Les comptes des ressources à long et à moyen termes comprennent :

* Les ressources propres permanentes


- Le compte principal n°10 « Fonds de dotation » ;
- Le compte principal n°11 « Fonds de réserves » ;
- Le compte principal n°12 « Résultats cumulés de la comptabilité patrimoniale » ;
- Le compte principal n°13 « Correction des valeurs d’actifs », dispositions spéciales ;

* Les ressources externes permanentes


- Compte n°14 « Subventions d’équipements et d’investissement reçues » ;
- Compte n°15 « Emprunts à long et à moyen termes » ;
- Compte n°16 « Autres dettes à long et à moyen termes » ;
- Compte n°17 « Dettes résultant d’engagement à long et à moyen termes».

Le développement des comptes particuliers relatifs aux comptes principaux des


ressources permanentes se trouve dans le budget des recettes d’investissement.
Les comptes des ressources à court terme comprennent :
* Les comptes réservés d’opérations spécifiques (classe 3)
. Compte principal n°36 « Relations avec les régisseurs des recettes »
- Compte particulier n°361100 « Relation avec des régisseurs des recettes ».

. Compte principal n°38 « Droits constatés, émission titre de recettes »


- Compte particulier n°380100 « Emissions titre de recettes au cours de la période antérieure
»;
- Compte particulier n°380200 « Emissions titre de recettes au cours de la période courante
».

Les restes à recouvrer qui subsistent en fin d’exercice au compte principal n°380200
sont transférés au compte n°380100 pour recouvrement.
. Compte particulier n°381100 « Dépenses liquidées à mandater ».
* Les comptes de tiers à soldes créditeurs de la classe 4
. Le compte principal n°40 « Créanciers ordinaires »
- Compte particulier n°400200 NN « Bons de caisse prescrits » ;
- Compte particulier n°400300 NN « Bons de caisse adirés ou perdus » ;
- Compte particulier n°401100 NN « Règlement par virements sur le Trésor » ;
- Compte particulier n°402100 NN « Règlement par virements bancaires » ;
- Compte particulier n°403100 NN « Règlement par virements CCP ».

NB : NN = millésime de l’année d’émission du titre de règlement.


. Le compte principal n°40 « Créanciers ordinaires, virements non effectués par Trésor,
Banque et CCP »
- Compte particulier n°404100 NN « Virements non effectués par le Trésor » ;

24
- Compte particulier n°404200 NN « Virements non effectués par la banque » ;
- Compte particulier n°404300 NN « Virements non effectués par le CCP ».

. Le compte principal n°42 « Retenues pour compte des tiers et organismes »


- Compte particulier n°422100 NN « Délégation de salaires et appointements » ;
- Compte particulier n°423100 NN « Oppositions sur traitements et salaires » ;
- Compte particulier n°424100 NN « Contribution à la CNPS à la charge du personnel ».

. Le compte principal n°43 « Etat, impôts et taxes (431) »


- Compte particulier n°431010 « Impôts sur les revenus des personnes physiques » ;
- Compte particulier n°431100 « Taxe proportionnelle » (en liquidation) ;
- Compte particulier n°431200 « Surtaxe progressive » (en liquidation) ;
- Compte particulier n°431300 « Centimes additionnels communaux » ;
- Compte particulier n°431400 « Taxe communale » ;
- Compte particulier n°431500 « Contribution au Crédit Foncier du Cameroun » ;
- Compte particulier n°431600 « Taxe audio-visuelle C.R.T.V » ;
- Compte particulier n°431700 « Pensions civiles à la charge des salariés »

(Fonctionnaires en détachement).
. Le compte principal n°43 « Etat, contributions à payer à la charge de
L’employeur ou par répercussion sur les tiers 432 »
- Compte particulier n°432100 « Contribution aux pensions de retraite des fonctionnaires en
détachement » ;
- Compte particulier n°432200 « Retenues pour TVA, IR » ;
- Compte particulier n°432300 « Taxe proportionnelle sur les revenus des capitaux mobiliers
(TPRCM) » ;
- Compte particulier n°432400 « Contribution au Crédit Foncier » ;
- Compte particulier n°432600 « Contribution patronale à la CNPS pour les salariés (charge
employeur) ».

. Le compte principal n°44 « Autres organismes résidents »


- Compte particulier n°440100 « Entreprises publiques » ;
- Compte particulier n°441100 « Entreprises privées » ;
- Compte particulier n°442100 « Personnes physiques ou associations ».

. Le compte principal n°45 « Déposants »


- Compte particulier n°450100 « Dépôts à vue du personnel » ;
- Compte particulier n°450200 « Dépôts des régisseurs d’avances » ;
- Compte particulier n°450300 « Dépôts soumis à restriction » ;
- Compte particulier n°450400 « Autres dépôts à vue ».

. Le compte principal n°46 « Dettes échues »


- Compte particulier n°460100 « Dettes échues ».

. Le compte principal n°47 « Créditeurs divers »


- Compte particulier n°470100 « Créditeurs divers ».

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* Les comptes de régularisation créditeurs (de la classe 4)
. Le compte principal n°48 « Comptes de régularisation créditeurs »
- Compte particulier n°480100 « Recettes dont l’affectation est connue en attente d’un titre
de régularisation » ;
- Compte particulier n°480200 « Recettes diverses à régulariser ».

. Les comptes financiers à soldes créditeurs (de la classe 5)


Le compte principal n°50 « Emprunts à court terme »
- Compte particulier n°501100 « Avances de trésorerie reçues » ;
- Compte particulier n°502100 « Autres emprunts à court terme ».

. Le compte principal n°52 « Exécution réciproque des recettes et des


Dépenses entre les CTD du Cameroun » (solde créditeur)
- Compte particulier n°520100 xxx « Exécution réciproque des recettes et des dépenses avec
la CTD » « y » (solde créditeur).

NB : xxx = code de la CTD mandante à trois chiffres.


2. Les comptes des charges et des pertes et les comptes de produits et de profits par
nature
Ils concourent à la gestion du patrimoine de la CTD, d’une part en terme de charges et
de pertes par nature (comptes d’emploi) et, d’autre part, en terme de produits et de
profits par nature (comptes de ressources).
a- Les comptes des charges et des pertes par nature comprennent :

- Compte n°61 « Biens et services consommés (consommations intermédiaires) » ;


- Compte n°62 « Frais du personnel » ;
- Compte n°63 « Impôts et taxes » ;
- Compte n°64 « Frais financiers » ;
- Compte N°65 « Subventions versées » ;
- Compte n°66 « Transferts versés » ;
- Compte n°67 « Autres charges et pertes diverses » ;
- Compte n°68 « Dotations aux amortissements ».
NB : Tous les comptes n°61 à 68 sont soldés à la clôture de l’exercice pour
détermination des soldes caractéristiques de gestion contrairement à ceux des
dépenses d’investissement et d’équipement (classe 1 et 2).
b- Les comptes des produits et des profits par nature comprennent :

Le compte n°71 « Produits des recettes fiscales, centimes additionnels, taxes diverses » ;
- Le compte n°72 « Produits de l’exploitation du domaine et des services » ;
- Le compte n°73 « Ristournes et redevances consenties par l’Etat » ;
- Le compte n°74 « Produits financiers » ;
- Le compte n°75 « Subventions de fonctionnement reçues » ;
- Le compte n°76 « Transferts reçus » ;
- Le compte n°77 « Autres produits et profits divers » ;
- Le compte n°78 « Reprises sur amortissements » ;
- Le compte n°79 « Productions d’immobilisations par la CTD pour elle-même (auto-
équipement) ».

26
NB : Tous les comptes du n°71 à 79 sont soldés à la clôture de l’exercice pour
détermination des soldes caractéristiques de gestion contrairement à ceux des recettes
d’investissement.
3. Les comptes de détermination de résultat ou des soldes caractéristiques de gestion
(classe 8)
Ils permettent de déterminer le résultat de gestion en quatre étapes successives.
PRESENTATION
- Le compte n°82 « Détermination du résultat brut de fonctionnement » (RBF) ;
- Le compte n°83 « Détermination du résultat net de fonctionnement » (RNF) ;
- Le compte n°84 « Détermination du résultat sur cession d’éléments d’actif immobilisés »
(RCEAI) ;
- Le compte n°870 « Détermination du résultat net patrimonial à affecter » (RNPA)

CALCUL DE RESULTAT
- Le compte n°82 (RBF) est débité par le crédit des comptes n°61 à 67 et crédité par le
débit des comptes n°71 à 77 ;
- Le compte n°83 (RNF) est débité par le crédit du compte n°68 et crédité par le débit
du compte n°82 (pour solde) et crédité également par le débit des comptes n°78 et 79
(pour solde) ;
- Le compte n°870 (RNPA) est crédité du solde créditeur du compte 84 plus-value de
cession (pour solde) du solde créditeur du compte 83 (pour solde) et débité du solde
débiteur du c/84 moins-value de cession (pour solde).

4 - Les comptes spéciaux ou hors budget (classe 9)


Cette classe comprend actuellement le compte n°902xxx « Compte d’affectation
spécial » et le compte 906xxx « Compte de comptabilité analytique ou de projet
d’investissement ». Le compte 902xxx comporte notamment au débit plusieurs
rubriques à raison d’une rubrique par nature d’immobilisations en cours de réalisation
(classe 2).
Le compte 906xxx fonctionne par réflexion des dépenses réalisés pour déterminer les
coûts détaillés des services rendus ou des programmes et projets engagés..
De plus en plus, la manifestation de la volonté des bailleurs de fonds et des donateurs
tant nationaux qu’internationaux à investir dans nos collectivités territoriales par le
biais des comptes spéciaux ou hors budget, pourrait dans l’avenir, contribuer à
l’évolution en hausse du nombre des comptes particuliers de cette classe de comptes
selon le besoin de chaque entité.

27
THEME 5 : LA TENUE DE LA COMPTABILITE DANS UNE RECETTE
MUNICIPALE.

L’exécution du budget de la collectivité constitué des recettes et des dépenses


doit se faire dans le strict respect du principe de la séparation des ordonnateurs et des
comptables tel que mentionné par l’article 65 de la loi N°2009/0011 du 10 juillet 2009
portant régime financier des collectivités territoriales décentralisées.

SOUS-THEME 1 : ORGANISATION MATERIELLE DE LA COMPTABILITE

1°) Les pièces comptables justificatives


Tout enregistrement comptable doit être appuyé d'une pièce justificative constatant
une recette ou une dépense d'origine interne ou externe.
a) En matière des recettes, la pièce justificative peut être :
- un ordre de recette appuyé d'une convention ou de tout acte réglementaire nécessaire
(taxe, emprunt, don, remboursement des prêts encaissés etc...) ;
- un bulletin d'émission de recette ou ordre de versement ;
- un acte de dépôt de fonds ;
- un avis de crédit (banque) ;
- un ordre de virement au compte "règlement à effectuer" (banque, CCP, Trésor) ;
- une quittance de versement.

b) En matière des dépenses elle peut être :


Une ordonnance de paiement appuyée d'un acte réglementaire,
- d'une facture dûment liquidée,
- d'une lettre- commande,
- d'un marché,
- d'une convention,
- d'un bordereau de livraison,
- d'un procès-verbal de réception définitive,
- d'un état de liquidation des salaires etc. ;
- un bon de caisse dûment acquitté et payé ;
- un bon de virement
- un avis de débit (banque) ;
- une quittance de remboursement dûment acquittée et payée ;
- un ordre de retrait de fonds émis sur un compte de dépôt domicilié à la recette
municipale.

2-) Le quittancier des recettes


Pour tout versement en espèces et par chèque, il est établi par mode de règlement
(caisse, banque, Trésor) en trois (3) exemplaires une quittance extraite d'un quittancier
à souche :
- le primata dûment visé et signé est remis à la partie versante ;
- le duplicata est destiné à la comptabilité pour la passation et la justification de
l'écriture y relative ;
- la souche reste attachée au quittancier.

28
Le duplicata de la quittance de versement qui comporte le nom de la partie versante,
la nature de la recette et l'imputation comptable (débit et crédit) est à la fois une pièce
justificative de recette et une fiche d'imputation comptable ou d'écriture et permet
ainsi de reporter directement l'écriture au journal et au grand-livre par séquences
chronologiques (caisse, banque, trésor, CCP)
Le quittancier doit par conséquent être spécialisé par mode de règlement (caisse,
banque, trésor, CCP). Le montant total arrêté en chiffres et en lettres est à comptabiliser
à la fin de la journée comptable au journal et au grand-livre.
3) La fiche d'imputation comptable ou d'écriture (Annexe)
C'est un document comptable obligatoire qui permet comme la quittance de versement
pour les recettes, la tenue de la comptabilité en partie double pour les dépenses sur les
comptes de disponibilité et les opérations d'ordre.

4-) Le classement et la numérotation des fiches d'écritures, des duplicata des


quittances et des pièces comptables justificatives à la fin de chaque journée
comptable
a) Classement
A la fin de chaque journée comptable, les pièces justificatives des recettes recouvrées
et des dépenses payées dûment oblitérées, appuyées des duplicata des quittances et
des fiches d'écritures dûment arrêtées et approuvées par le Receveur Municipal sont
classées par séquence des modes de règlement (Recettes et dépenses - Caisse, Recettes
et dépenses - Trésor, Recettes et dépenses - Banque, Recettes et dépenses - CCP,
Recettes et dépenses des opérations d'ordre).
c) Numérotation

Les duplicata des quittances et les fiches d'écritures ainsi classés sont ensuite
numérotés d'une façon continue et sans interruption de la Caisse jusqu'aux opérations
d'ordre. Les numéros attribués sont simultanément reportés sur les pièces justificatives
des recettes et des dépenses correspondantes.
A l'issue de cette numérotation, les duplicata, des quittances de versement et les fiches
d'écriture, sont enregistrés respectivement au journal et au grand-livre dans l'ordre de
leurs numéros.
Le premier numéro d'ordre à attribuer au classement des duplicata des quittances et
des fiches d’écritures à la fin d'une journée comptable est égal au dernier numéro de
la journée comptable précédente + 1.
A l’issue de cette numérotation, les duplicata des quittances et les fiches d'écritures
peuvent obéir à la comptabilité manuelle ou informatisée pour la production du
journal, du grand livre, de la balance, des états de synthèse et autres documents
nécessaires pour la gestion de la Recette municipale.
5°) Le journal
Tous les mouvements affectant l'exécution des opérations budgétaires, des opérations
de trésorerie et celle des comptes spéciaux ou hors budget de la Recette municipale
sont obligatoirement retracés au jour le jour et par mode de règlement (caisse, banque,
trésor, CCP et opérations d'ordre) au moyen des duplicata des quittances de versement
et des fiches d'écritures classés et numérotés dans l'ordre ci-dessus indiqué. Les
écritures au journal obéissent à une numérotation continue et ininterrompue jusqu'à
la fin de l’année.
29
A cet effet, le total du journal (débit et crédit) doit correspondre au total des duplicata
des quittances de versement et celui des fiches d'écritures (débit et crédit) à la fin de
chaque journée comptable.
6) Le grand-livre
C'est un document comptable obligatoire qui regroupe, par ordre croissant de leurs
numéros et dans l'ordre du plan comptable sectoriel communal, tous les comptes de la
Recette municipale.
Il est servi, soit par report des écritures des duplicata des quittances de versement et
celui des fiches d'écritures (Caisse, Banque, Trésor, CCP et opérations d'ordre) dans
l'ordre de la numérotation complétés par les références des écritures portées au
journal, soit seulement par le report des écritures du journal classées dans le même
ordre et au jour le jour.
En comptabilité manuelle, il est tenu sur feuillets reliés ou mobiles ; dans ce dernier
cas, les feuillets dûment numérotés sont classés dans l'ordre croissant de leurs
numéros dans un chrono approprié.
A la fin de la journée comptable, il doit y avoir une égalité parfaite entre les totaux
(débit et crédit) des écritures du journal et les totaux (débit et crédit) de celles du grand
livre en ce qui concerne les mouvements de la période.

7°) La balance générale des comptes


La balance reprend l'ensemble des comptes classés de haut en bas dans l'ordre
croissant de leur numéro de la nomenclature des comptes propres de la Recette
municipale. Elle permet de s'assurer que les opérations retracées dans les comptes de
la Recette municipale l'ont été en conformité avec le principe de la partie double.
A l'arrêté de la balance, une égalité parfaite doit exister entre les flux suivants :
- la balance d'entrée (débit et crédit) ;
- les mouvements de la période (débit et crédit) ;
- les mouvements cumulés (débit et crédit) ;
- les soldes en fin de période (débiteurs et créditeurs).

A tout moment, les totaux des duplicata des quittances de versement (débit et crédit)
et ceux des fiches d'écritures (débit et crédit), du journal, du grand livre et de la balance
générale des comptes (débit et crédit) doivent être égaux notamment en ce concerne
les mouvements de la période.

30
SOUS-THEME 2 : COMPTABILISATION DES OPERATIONS DE RECETTES

Les collectivités territoriales Décentralisées génèrent à travers des impôts et taxes, ainsi
que des subventions octroyées par l’Etat ou d’autres organismes les ressources
nécessaires à leur développement. Les dites ressources, payées soit spontanément soit
après émission d’un titre exécutoire, font l’objet d’une comptabilisation par le
Receveur Municipal pour garantir la présentation, suivi et contrôles de celles-ci. Les
recettes des CTD, décrites suivant leur nature comprennent les recettes de
fonctionnement et d’investissement. Dans le souci d’accroitre ces recettes, les CTD se
sont vues transférer certains impôts et taxes ainsi que l’attribution des nouvelles taxes
par la loi portant fiscalité locale de 2009.

I - CLASSIFICATION DES RECETTES COMMUNALES


La loi n°2009/019 du 15 Décembre 2009 portant Fiscalité Locale et le décret
n°2010/1735/PM du 2010 fixant la nomenclature budgétaire des CTD font ressortir les
recettes de CTD selon la classification suivante:

1. Les recettes de fonctionnement :


Cette catégorie de recettes est issue des réserves affectées pour fonctionnement et des
différents produits des recettes fiscales. Selon les dispositions de la loi sur la fiscalité
locale, elles sont constituées des impôts communaux, des centimes additionnels
communaux, des taxes communales, des taxes des Régions et tout autre type de
prélèvement prévu par la loi.

2. Les Recettes d’Investissement


Les recettes d’investissement concernent beaucoup plus les immobilisations et les
fonds reçus à cet effet.

II- Le traitement des Operations de recettes d’une CTD


A- La comptabilisation des recettes selon qu’il y a émission préalable
d’un titre exécutoire ou non

Le traitement des opérations de la comptabilité d’une collectivité territoriale


décentralisée est fait selon qu’il y a un titre exécutoire émis à la base ou selon qu’on est
face à un versement spontané.

1) Les versements spontanés

a) Cas des recettes de fonctionnement

Il s’agit ici des cas où il n’y a pas prise en charge préalable des titres de recette
et les fonds sont directement encaisses dans le quittancier. Les comptes principaux
des recettes budgétaires qui vont de 71 à 77 sont crédités par le débit d’un compte
financier, 56 et 57 au moment du recouvrement au comptant.

31
Classe 5 Classe 71 à 77

D C D C

X X

2) Le versement après émission d’un titre de perception

Au cas où il y a une prise en charge au préalable des titres de recettes émis, le


compte 410xxx (débiteur ordinaire) est débité par le crédit du compte 380xxx (émission
titre de recette). Lors du recouvrement effectif, les comptes principaux 56 et 57
correspondant sont débités par le crédit du compte 410 et simultanément le compte
380xxx est débité de la somme imputé à l’instant au crédit du compte 410xxx par le
crédit des comptes budgétaires 71 à 77.

Constatation des droits

410 380

D C D C

X X

Encaissement

56/57
410
D C
D C
X
X

Imputation au budget communal

380 Classe 71 à 77

D C D C

X X

b) Cas des Recettes d’investissement


Tout au long de l’exercice, les 10 « fonds de dotation sont crédités des
augmentations soit par le débit des sous comptes de la classe 2 « valeurs

32
immobilisées », classe 4 « comptes de tiers et de régularisation » ou de la classe 5
« comptes financier ».

2, 4,5 10/14/15

D C D C

X X

Les sous compte du compte principal 14 « subventions d’équipement et


d’investissement reçues » sont crédités des augmentations, soit par le débit des
comptes concernés de la classe 2 en cas des immobilisations transférées gratuitement
soit par le débit des comptes de la classe 4(comptes des tiers) ou de la classe 5(comptes
financiers).

Par rapport au sous-compte du compte principale 15 « emprunts à long et moyens


terme », il est crédité de la valeur à rembourser des emprunts émis au moment de leur
encaissement effectif par le débit d’un compte de la classe 4 ou 5.

B- La gestion comptable des taxes et impôts locaux selon les services


liquidateurs

a) Pour les impôts et taxes assis et émis par les services fiscaux de l’Etat
Les impôts communaux, la taxe de développement local(TDL) et les CAC sont
liquides par les services fiscaux de l’Etat sur les bulletins émissions ou des avis de mise
en recouvrement (article 125 de la loi sur la fiscalité locale).

i- Encaissement par le receveur des impôts compètent


La TDL, les CAC et autres recettes soumissent a la péréquation sont encaisses par le
receveur des impôts compètent avant leur reversement aux communes.
Lorsque le FEICOM met à la disposition d’une commune sa quote part d’une
recette soumise à la péréquation, le Receveur municipal constat l’opération dans son
relevé bancaire ou historique du compte courant Trésor selon le cas et passe les
écritures d’encaissement de la manière suivante :

711 100
560100 / 561100
D C
D C
X
X

33
ii- Encaissement par le Receveur municipal compètent

Article 47-3de la loi sur la fiscalité locale prescrit l’encaissement direct de


l’impôt libératoire et l’article 52 pour les 50% de la quote part de la commune de
localisation de la redevance forestière par le Receveur municipale. Les écritures à
passer sont les suivantes :

- Prise en charge au du BE
380 200

410 100
D C
D C
X
X

- Encaissement

570 410

D C D C

X X
-
déversement au budget de la commune.

380 710 106/710100


D C D C
X X

b) Pour les impôts et taxes assis et émis par les services d’assiette des CTD
Article 127-3 de la loi sur la fiscalité locale prescrit pour cette catégorie de recettes
le paiement auprès du Receveur municipal compètent. Les écritures à passer sont
celles décrites plus haut selon que ça soit un versement spontané ou un versement
différé.
C- Les opérations de trésorerie à l'initiative du Receveur municipal génératrices
des opérations budgétaires de recettes.

a) créances frappées par la déchéance quadriennale

Tous les titres (bon de caisse, bon de virement, mandats de paiement) frappes par
la prescription sont budgétisées en passant les écritures ci-après :
34
40 77

D C D C

X X

b) Intérêts de dépôts à terme

Les intérêts produits par le compte de dépôts sont au préalable impute dans un compte
de recettes à régulariser en attendant l’ordre de recette de l’ordonnateur pour
l’imputer au budget de la commune. Les écritures ci âpres sont passées :

c) encaissement des intérêts sur compte de dépôts.

56 480

D C D C

X X

- Imputation définitive au budget

480 7
D C D C
X X

D- Les procedures spécifiques

Les procédures spécifiques sont celles qui échappent au schéma classique de


comptabilisation des recettes

1- Des régies de recettes


Le Receveur municipal est responsable personnellement et pécuniairement de la
gestion du Régisseur de recettes qui lui est rattaché
Le Receveur municipal approvisionne les régisseurs de recettes qui lui sont rattachés
en journaux à souche servant à constater les recouvrements effectués.
Le classement des pièces de recettes effectuées par le Régisseur des recettes et reversées
périodiquement au Receveur municipal est soumis aux imputations de la
nomenclature budgétaire sectorielle communale.

35
Comptabilisation des opérations des régies de recettes
Sur le plan pratique, l'envoi pour recouvrement aux régisseurs des recettes des titres
de recettes ou des valeurs inactives préalablement pris en charge au niveau du
Receveur municipal obéit aux écritures suivantes :
- prise en charge du titre de recettes

410 380

D C D C

X X

• débit au compte 410 xxx « Débiteurs ordinaires »


• crédit au compte 380 xxx « Droits constatés, émission titres de recettes »

-Lors de envoi
410XXX

361 XXX D C
D C
X X

• débit au compte 361 xxx " Régisseurs de recettes-titres ou valeurs inactives à


recouvrer"
• crédit au compte 410 xxx "Débiteurs ordinaires"

-Au moment du versement des fonds et des pièces justificatives par le


Régisseur des recettes :

560/561/562 361XXX

D C D C

X X

• Débit au compte 560 xxx 561 xxx ou 562 xxx "Compte dépôt à vue Trésor,
banque ou CCP" ou au compte 570 xxx "Numéraires chez le Receveur municipal"
• Crédit au compte 361 xxx "Régisseurs des recettes- titres ou valeurs inactives à
recouvrer"

36
-Déversement au budget de la commune au niveau du Receveur Municipal
par Périodicité fixée à l'avance.

380 7/1/2

D C D C

X X

• Débit au compte 380 xxx "Droits constaté- titres ou valeurs inactives à


recouvrer" ;
• Crédit aux comptes budgétaires intéressés (classes 7, 1, 2 etc...) du moment des
sommes versées à ce titre dont les émissions figurent au crédit du compte 380 xxx chez
le Receveur municipal ;

2- Le mouvement des fonds interne (approvisionnement des comptes de


disponibilités)
Lors d’un mouvement des fonds il y a une écriture des recettes constatée dans le
quittancer caisse, banque ou Trésor lorsque ces comptes sont approvisionnés en
dégageant un autre compte de disponibilité. L’écriture d’approvisionnement est la
suivante :
a) Dégagement de la banque

580 561

D C D C

X X

b)- Approvisionnement de la caisse

570 580

D C D C
3- De
X X
l'admission en
non-valeur des
créances irrécouvrables

37
A la demande du Receveur Municipal, l'ordonnateur municipal peut, après
délibération du Conseil municipal approuvée par la tutelle, procéder à l'admission en
non-valeur des créances jugées irrécouvrables.
Le montant de ces remises vient en annulation des prises en charge correspondantes.
Mais cette annulation n'éteint pas la dette du redevable qui reste exigible si celui-ci
revient à meilleure fortune.
L’écriture à passer est la suivante :

380 410

D C D C

X x

E- les opérations des comptes spéciaux ou comptes hors budget


1) Principe

Les comptes hors budget ou spéciaux sont une exception au principe de


l'universalité budgétaire. Cette dérogation conduit à exécuter, selon l'intention du
donateur, certains programmes d'investissements pluriannuels sur financement
externe sans toutefois mettre en cause le principe de l'unité de caisse. Les sous comptes
du compte principal 90 sont utilisés pour retracer ces opérations.

2) Fonctionnement
-A la réception des fonds.

Au vu de l’avis de crédit or de l’avis de recettes, le receveur municipal passe


les écritures suivantes :

56/57/4 902

D C D C

X x

-L’exécution des dépenses


Au vu de l’ordre de virement spécial relatif à ce compte, émis par le Magistrat
municipal et accompagné de toutes les pièces de dépenses prescrites par la
réglementation fixée par le protocole d'ouverture du compte en question, les écritures
de prise en charge suivante sont passées:

38
Prise en charge

902 40

D C D C

X x

Règlement

Le compte n° 40 xxx « créanciers ordinaires » est ensuite débité au moment du


règlement effectif la dette par le crédit d'un compte financier ou de tiers (classes 5 /4

40 56/57

D C D C

X x

L’intégration de l’immobilisation dans le patrimoine


de la commune

Etant donné que les immobilisations acquises par les ressources du compte
d'affectation spéciale demeurent la propriété de la commune, leur intégration dans le
patrimoine de celle-ci se fait par une écriture d'ordre aux comptes ci-dessous :

Classe 2 100150

D C D C

X X

• Débit : classe 2 concernés par réflexion des opérations portées initialement au débit
du compte n° 902 xxx "Compte d'affectation spéciale"

• Crédit : au compte n° 100150 « Fonds de dotation, autres contributions reçues pour


investissements ».

39
SOUS-THEME 3 : LES PROCEDURES DE COMPTABILISATION DES DEPENSES
DES COLLECTIVITES TERRITORIALES DECENTRALISEES.

La présentation des procédures comptables de traitement des dépenses dans


une Recette Municipale recommande tout d’abord que l’on s’intéresse à la
nomenclature des dépenses communales (I), ensuite aux mécanismes de
comptabilisation des opérations proprement dit (II)

I – LES CATEGORIES DE DEPENSES DES COLLECTIVITES TERRITORIALES


DECENTRALISEES

La loi portant régime financier des collectivités territoriales décentralisées a clairement


identifié les dépenses des CTD. A celles-ci, s’ajoute une nouvelle catégorie de
dépenses, introduite dans la foulée des actions rentrant dans la mise en œuvre de la
décentralisation.

1. Les catégories de dépenses identifiées par le régime financier des CTD


La loi du 10 juillet 2009 opère une classification assez originale des dépenses des
collectivités en faisant appel, outre le traditionnel critère économique, à un critère
reposant sur la nécessité de la dépense.

1. Classification selon le critère économique


Les dépenses de fonctionnement (art. 25)

Les dépenses de fonctionnement sont celles liées au fonctionnement des services, et


qui se renouvellent. Elles permettent à la collectivité territoriale de faire face à ses
charges et obligations courantes. Elles sont obligatoires ou facultatives
Les dépenses d’investissement (art. 26)

Les dépenses d'investissement sont celles qui permettent la réalisation des


équipements, bâtiments et infrastructures, ainsi que l'acquisition des matériels relatifs
à ces travaux. Elles ont une incidence sur le patrimoine de la collectivité territoriale.
2. Classification selon le critère de la nécessité

La loi distingue à cet effet en ses articles 27 à 30, trois types de dépenses :
Les dépenses obligatoires (art. 27 et 28)

Ce sont celles qui sont imposées par la loi ; elles sont nécessaires au fonctionnement
optimal de la collectivité territoriale en raison de l'intérêt particulier qu'elles
présentent. A ce titre, elles doivent impérativement figurer au budget. La
nomenclature des dépenses obligatoires comprend (art.28) :
- les traitements et salaires ;
- les indemnités et autres avantages prévus par les textes en vigueur ;
- les cotisations sociales ;
- Les impôts et taxes à reverser ;
- les charges incompressibles liées au fonctionnement des services ;
- les dettes exigibles ;
40
- les contributions aux organismes d'appui aux collectivités territoriales prévues par la
réglementation ;
- les dépenses résultant de l'exécution des décisions de justice passées en force de chose
jugée ;
- les contributions aux regroupements ou associations dont la collectivité territoriale
est membre ;
- les dépenses nécessaires à la réalisation des programmes d'investissement et des
projets adoptés par l'organe délibérant ;
- les dépenses relatives aux fonds de contrepartie ;
- les dépenses de transfert.

A ces dépenses, il faut ajouter pour les communautés urbaines, la dotation générale de
fonctionnement allouée aux communes d’arrondissement.
Les dépenses facultatives (art. 29)

Les dépenses facultatives sont celles qui ne figurent pas parmi les dépenses
obligatoires prévues à l'article 28 ci-dessus. Elles peuvent être momentanément
suspendues lorsque les moyens financiers de la collectivité territoriale s'avèrent
insuffisants.
Les dépenses interdites (art. 30)

- Les dépenses interdites qui sont formellement prohibées par les lois et règlements en
vigueur. La loi va un peu plus loin en listant quelques types de dépenses rentrant dans
ce registre à savoir :
- les prêts consentis par une collectivité territoriale à une personne privée ;
- les subventions aux associations non déclarées et autres structures non agréées ;
- les subventions aux associations et aux congrégations religieuses ;
- les subventions aux partis politiques.

2. Les dépenses issues de la mise en œuvre de la décentralisation


Il s’agit en fait de reconnaître aux magistrats municipaux, une certaine vocation à
initier les dépenses sur le budget de l’Etat, en se substituant (pour ces matières
précises) donc aux gestionnaires de crédits de l’Etat au niveau déconcentré.

II – LES PROCEDURES DE COMPTABILISATION DES DEPENSES DES CTD

On distinguera les procédures courantes des procédures spécifiques ou spéciales.

II-1. Les procedures courantes

1. Les dépenses de personnel

Ce sont les dépenses afférentes à la rémunération du personnel communal. Elles


englobent les éléments de solde et accessoires de solde (les salaires bruts, primes et

41
autres indemnités connexes). Elles peuvent être réglées en numéraire - par bon de
caisse (400 100), par ordre virement sur le Trésor public (401 100), une institution
bancaire (402 100) ou via la CAMPOST (403 100). Elles font l’objet d’une prise en
charge préalable avant paiement :

 Prise en charge des dépenses de personnel

A la réception du bordereau des salaires en provenance des services de


l’ordonnateur, le Receveur Municipal procède à la prise en charge de la dépense de la
manière suivante :

400 -
620… 401/402/403 42 43

X X X X

Débit : Charge de Crédit : 40 Net à payer ; 42 – Retenues p / c des


personnel tiers, 43 – Etat, impôts et taxes

La prise en charge est globale et ce, quel que soit le mode de règlement. La taxe et
les diverses retenues sont également prises en charge en même temps que le net à
percevoir.

 Règlement des salaires


Les salaires sont réglés par virement bancaire ou en numéraires.

 Règlement par virement bancaire/Trésor/CCP :


401/402/403 560100/561100/564100

X X

Débit : 401 – Viv. Bancaire salaires Crédit : 561 – Compte de disponibilité


Trésor/ banque/ CCP

42
 En numéraires
400 100 570 100

X X

Débit : 400 – Bons de caisse Crédit : 570 – Disponibilités en caisse

Quant aux taxes, leur règlement sera effectué au profit du Trésor public soit en
espèces ou par émission d’un chèque certifié.

 Règlement des retenues


42 43 56/57

X X X

Débit : 42 – CNPS, 43 – FISC Crédit : Compte de disponibilité

2. Les dépenses de matériel


Elles renvoient aux dépenses autres que les dépenses de personnel. Elles
concernent le fonctionnement des services ou la réalisation ou l’acquisition des
immobilisations.

Comme les dépenses de personnel, elles font l’objet de prise en charge avant
paiement. La prise en charge se faisant toutes taxes comprises au profit des tiers.

 Prise en charge des dépenses de matériel

A la réception du mandat de paiement appuyé des diverses pièces justificatives


en provenance des services de l’ordonnateur, le Receveur Municipal procède à la prise
en charge de la dépense de la manière suivante :

400 100/401100
Cl. 2/6
/402100/403100

X X

 Paiement des dépenses de matériel


L’écriture de paiement des dépenses de matériel est la suivante :

43
400 100/401100 570100 /560100
/402100/403100 /561100/562100

X X

II-2. Les procédures spéciales

Elles sont spéciales en ce qu’elles obéissent aux schémas de comptabilisation


particuliers. On y range:

Les opérations sur régies d’avance ;

 les mouvements de fonds ;


 les charges inhérentes à la gestion de la trésorerie ;
 les dépenses liquidées à mandater ;
 Les engagements hors bilan.
 les dépenses sur comptes spéciaux ou hors budget.

1. Les opérations sur régies d’avance


Les régies d’avance donnent lieu à deux (ou trois) étapes de comptabilisation
successives :

* Mise en place de la régie d’avance

360 XXX 56/57/470

X X

(Débit : Avances aux Régisseurs) (Crédit : Compte de disponibilité ou 470 si


le régisseur est titulaire d’un compte de
dépôt à la Recette Municipale)

* réception du mandat de paiement en régularisation

Le RM apure le compte d’avance par imputation au budget de la Collectivité du


montant des dépenses réellement et régulièrement effectuées.

44
Cl 1/2/6 360XXX

X X

(Débit : Compte de dépense budgétaire) (Crédit : Avances aux Régisseurs)

* s’il reste un reliquat

Il sera remis en caisse pour solder le compte 360

56/57/47 360XXX

X X

(Débit : Compte financier) (Crédit : Avances aux Régisseurs)

2. les mouvements de fonds


Ils peuvent s’effectuer dans deux sens : du poste vers la banque et inversement.

- nivellement de la caisse

* Ecriture dans le journal

580… 57

X X

(Débit : Mouvement de fonds interne) (Crédit : Numéraire chez le Receveur municipal)

* Ecriture au quittancier banque/Trésor/CCP

45
56 580…

X X

(Débit : Banque/Trésor/CCP) (Crédit : Mouvement de fonds interne)

- Approvisionnement de la caisse

* Ecriture dans le journal

580… 56…

X X

(Débit : Mouvement de fonds interne) (Crédit : Banque/Trésor/CCP)

* Ecriture au quittancier banque/Trésor/CCP

56 580

X X

3. les charges inhérentes à la gestion du compte banque (frais financiers)

Il s’agit des gains et pertes de change et des frais de tenue de compte portés
directement par la banque au débit du compte de la Recette municipale. Dans la
mesure où elles ne peuvent faire l’objet préalable, leur traitement obéît au régime des
dépenses à régulariser dont la comptabilisation se déroule en deux temps comme suit :

* Constat du débit d’office

481100 56…

X X

(Débit : Dépenses diverses à régulariser) (Crédit : Banque /CCP)

46
* Régularisation après émission d’un mandat

640… 481100

X X

(Déb (Crédit : Dépenses diverses à régulariser)

it : Frais financiers)

4. les dépenses liquidées à mandater

Il peut arriver qu’à la clôture d’un exercice budgétaire, que tous les éléments
constitutifs de l’engagement de la dépense au profit d’un tiers n’aient pas été
constitués alors même que les prestations en cause ont été effectivement réalisées ou
consommées par la municipalité. D’où la nécessité d'intégrer en comptabilité en fin
d'exercice, au niveau du Receveur Municipal, sur la demande spéciale de
l'Ordonnateur, d'une part, les biens et les services acquis et, d'autre part, les droits des
créanciers dans les conditions suivantes :

* Intégration des biens et services acquis

Cl. 2/6 381XXX

X X

(Débit : compte d'immobilisation ou de (Crédit : dépenses liquidées à mandater)


charge)

* Constatation des droits des créanciers

47
381XXX 40

X X

(Débit : dépenses liquidées à mandater) (Crédit : compte de tiers correspondant)

5. dépenses sur comptes spéciaux ou hors budget

* Réception des fonds du donateur ou du bailleur

56/57 902 xxx

X X

(Débit : Compte de disponibilité) (Crédit : Compte d’affectation spéciale)

* traitement (prise en charge) des droits des prestataires

902 xxx 40

X X

(Débit : Compte d’affectation spéciale) (Crédit : Compte de créanciers


ordinaires)

* Règlement aux prestataires après exécution du projet

40 56/57

X X

48
(Débit : Compte de créanciers ordinaires) (Crédit : Compte de disponibilité)

* Intégration dans le patrimoine de la collectivité

Cl 2 100150

X X

(Débit : Compte d’immobilisation) (Crédit : Fonds de dotation – autres


contributions)

49
THEME 6 : LES ETATS DE SYNTHESE

En tant que système d’organisation de l’information comptable par lequel les


données sur base chiffrées sont saisies, classées et enregistrées la tenue de la
comptabilité permet un contrôle des autorisations de l’organe délibérant. Ce contrôle,
s’il peut s’effectuer par l’examen des divers supports comptables mis à la disposition
du Receveur municipal se conçoit mieux par l’examen des documents de synthèse.
Un document de synthèse est un document à production périodique contenant
des informations générales ou spécifiques sur l’exécution du budget de l’entité, son
patrimoine ou le résultat de ses activités. Par cette définition, les documents de
synthèse sont donc d’abord des documents à production périodique. La périodicité ici
renvoie à la notion d’arrêté des comptes ou de période comptable. Cette notion
commande qu’à intervalle de temps réguliers, le comptable fasse le point des
opérations enregistrées dans ses supports et procède à un certain nombre d’analyses
afin de s’assurer que celle-ci reflète l’image fidèle du poste.
Ensuite, les documents de synthèse sont des instruments de d’information
financière. Il est question d’informer les autorités de contrôle et de gestion sur la
maîtrise et le contrôle des opérations budgétaires et de trésorerie ; la connaissance du
patrimoine, la maîtrise et le rendement d’un certain nombre de services locaux et la
détermination des résultats annuels.
Enfin, les documents financiers de synthèse sont des instruments de contrôle.
Ce contrôle peut être interne ou externe lorsque le contrôle est effectué par le juge des
comptes ou lors de l’adoption du compte administratif de l’entité par l’organe
délibérant.
La production des documents de synthèse n’est pas facultative, il s’agit d’une
obligation découlant du dispositif législatif et règlementaire en vigueur. Dans ce sens,
les divers textes relatifs à la tenue de la comptabilité qui ont été cités font généralement
le cas échéant obligation au comptable ou à l’ordonnateur de produire au terme d’une
période donnée des documents de synthèse. Les documents de synthèse de
comptabilité communale dont la production ne repose que sur le seul Receveur
Municipal peuvent être présentés selon 02 principaux critères :
- Le premier critère qui est formel et limitatif conduit à distinguer les états
financiers et les états de synthèse. Les états financiers donnent une information
spécifique sur un domaine déterminé. Ils sont des documents obligatoires lorsqu’il
faut présenter l’information relative au patrimoine de l’entité. Les états de synthèse
quant à eux donnent des informations générales sur l’entité. L’exemple le plus connu
est la balance des comptes. Ces informations de caractère général sont exploitées en
vue de la confection des états financiers.
- Le second critère plus large qui entretient un lien plus étroit avec l’organisation
de la comptabilité tient à la périodicité. Il conduit à distinguer les documents de
synthèse à production régulière des documents de synthèse à production annuelle. La
production des documents de synthèse est l’aboutissement d’un processus (I) qui
nécessitent un certain nombre de préalables. L’objectif étant que ceux reflètent l’image
fidèle des opérations de la collectivité territoriale, les auteurs doivent avant la
présentation desdits états (II), s’assurer de la fiabilité de l’information qui est

50
susceptible d’être exploités par divers agents (III) qui pourront éventuellement les
sanctionner (IV).

I- LE PROCESSUS DE PRODUCTION DES DOCUMENTS DE SYNTHESE


Les documents de synthèse sont généralement le résultat des actes posés dans le cadre
de l’exécution du budget. Ces documents sont plus précisément la traduction
comptable desdits actes. Dans le but de garantir la sincérité et la fiabilité des
informations qu’ils contiennent, un certain nombre de préalables doivent être mis en
place :
1- Les conditions générales
En ce qui concerne les conditions générales, l’on peut citer :
- L’existence d’un plan comptable sectoriel et d’une nomenclature budgétaire et
comptable des collectivités territoriales décentralisés. Ces textes ont été définis 1er
juin 2010 par des décrets du Premier Ministre, chef du gouvernement.
Elles sont d’une importance capitale car elles permettent de préciser le cadre dans
lequel le comptable doit agir et l’usage d’imputations similaires en comptabilité
budgétaire et en comptabilité générale facilitant ainsi les rapprochements entre ces
deux comptabilités en fin de période.
- L’existence d’un budget Comme cela a été relevé dans les communications
précédentes, le budget est un acte de prévision. Il est soumis à l’autorisation préalable
de l’organe délibérant. Il sera donc question pour les parties prenantes de s’assurer de
ce que les documents de synthèse qui seront produits sont la traduction chiffrée de
l’autorisation reçue en début d’exercice.
- Tenue d’une comptabilité régulière. La comptabilité dont il s’agit est la comptabilité
budgétaire, du compte matière et d’une comptabilité générale. Les deux premières
sont tenues par l’ordonnateur et la troisième par le Receveur municipal. Elles sont
complémentaires les unes des autres et l’usage d’une nomenclature budgétaire et
comptable harmonisée facilite les rapprochements en fin de période entre comptabilité
générale et comptabilité budgétaire.
- Les arrêtés comptables. Ils sont la traduction de l’obligation faite au comptable de
faire régulièrement le point des opérations qu’il retrace dans ses livres. En effet la
règlementation en vigueur prévoit qu’à la fin de chaque journée, le comptable fasse le
point c’est-à-dire qu’il procède à l’arrêté de ses supports comptables. Les documents
de synthèse ne peuvent donc être efficacement produits que dans la mesure où cette
exigence légale est satisfaite et les données de la période bien circonscrite.

2- Les principaux acteurs


L’exécution du budget au sein des CTD met en relation une multitude d’acteurs. Mais
seuls deux participent effectivement dans la production des documents de synthèse :
L’ordonnateur.
Il intervient en amont. La règlementation financière en vigueur a mis sur sa tête un
certain nombre de responsabilité. Il doit tenir une comptabilité matière au travers d’un
agent qu’il désigne à cet effet, une comptabilité budgétaire et dans certains cas une
comptabilité analytique. Dans ce sens, il est concerné par la production des documents
de synthèse.

51
Le Receveur municipal.
Le receveur municipal intervient en aval de la chaîne d’exécution du budget. Il tient
une comptabilité générale. Formé aux techniques de gestion budgétaires comptables,
il joue aussi le rôle de contrôleur financier en attendant l’évolution de la
règlementation. L’on s’accorde à penser que la cohérence et la pertinence du contenu
des documents de synthèse sont fonction de sa capacité à maitriser les opérations
effectuées par la collectivité.

II- TYPOLOGIE DES DOCUMENTS DE SYNTHESE

Les CTD sont tenues de produire une variété de documents de synthèse. Certains de
ces documents doivent être produits assez régulièrement (quotidiennement) d’autres
par contre sont prévus pour être produits en fin d’exercice.
1. Les états de synthèse périodiques ou régulière
Les documents de synthèse à production période sont ceux qui à intervalle de temps
régulier sont produits par la collectivité. Ils sont tous produits par le Receveur
Municipal. Il s’agit de :
- La Situation de trésorerie
En tant que chef d’exécutif communal, le maire doit être informé de tous les flux
d’entrée et de sortie de fonds qui ont affecté la trésorerie au courant de la journée. Il
doit avoir une idée sur le solde des comptes de disponibilité en fin de journée. Ceci
participe d’une gestion efficace et d’un bon pilotage de la trésorerie. C’est en ce sens
que l’article 78 du Régime financier des CTD fait obligation au Receveur Municipal
d’adresser à la fin de chaque journée l’état de sa trésorerie à l’ordonnateur.
- L’état de concordance bancaire

Encore aujourd’hui détenteur des comptes banque, le Receveur municipal doit suivre
toutes les opérations effectuées par banque au travers d’un état de concordance
bancaire. L’état de concordance bancaire ou l’état de rapprochement bancaire, permet
de justifier ou de réconcilier les éventuels écarts entre le solde du compte bancaire en
écriture et celui tel qu’il apparaît sur le relevé bancaire. L’état de concordance bancaire
doit être produit par le Receveur municipal à la fin de chaque mois.
- Le procès-verbal mensuel du contrôle caisse

A la fin de chaque journée, le comptable doit faire le point des opérations ayant affecté
sont compte caisse. A la fin de chaque mois, il doit confectionner un PV. Il est
important de relever que le solde en écriture doit être cohérent avec les disponibilités
réelles. A la clôture, ce PV doit être conjointement signé avec l’autorité de tutelle tel
que recommande la Chambre des comptes.
- Balance mensuelle des comptes des CTD

La balance des comptes des CTD est un document de synthèse de comptabilité


générale qui retrace pour une période donnée, les opérations relatives à l’exécution du
budget des CTD (en dépenses et en recettes), aux opérations de trésorerie et des tiers.
Elle reprend l’ensemble des comptes classés de haut en bas dans l’ordre croissant de
leur numéro de la nomenclature des comptes propre à la recette municipale. Elle
permet également de s’assurer que les opérations retracées dans les comptes de la
52
recette municipale ont été enregistrées à partie double. Il convient de relever que ce
document doit revêtir certaines caractéristiques, gage de la fiabilité des informations
qu’elle contient. En effet, une bonne balance des comptes doit être :
- équilibré : une égalité parfaite doit exister entre la balance d’entrée (débit et crédit) ;
les mouvements de la période (débit et crédit), les mouvements cumulés (débit et
crédit), les soldes en fin de période (débiteurs et créditeurs)
- Justifiée : Toutes les données contenues dans la balance des comptes doivent
s’appuyer de pièces justificatives des opérations de dépenses, des opérations de
recettes ainsi que des opérations de trésorerie.
- Apurée : une balance produite ne doit souffrir d’aucune anomalie. Tous les soldes
des comptes doivent se présenter dans le bon sens.
- Cohérente : lors de passation des écritures comptables, les comptes de contrepartie
doivent être scrupuleusement respectés.
- exhaustive : Toutes les opérations passées par le Receveur municipal pour la période
considérée doivent être intégrées dans la balance des comptes.
De façon schématique, la balance des comptes se présente comme ci-dessous :
-La balance annuelle des comptes
Contrairement aux précédentes situations qui sont annuelles et ne rendent compte que
de façon parcellaire des opérations enregistrées chez le Receveur municipal, la balance
annuelle de la collectivité en terme d’exhaustivité doit contenir toutes les opérations
de comptabilité générale du 1er janvier au 31 décembre de l’exercice. Les opérations
passées pendant la période complémentaire doivent y être intégrées. Toutes ces
opérations doivent être appuyées par des pièces justificatives comme nous l’avons
relevé plus haut.

- Du Compte de gestion
D’après les dispositions de l’article 2 alinéa 1 de la loi N° 2003/005 du 21 avril 2005
fixant les attributions, l'organisation et le fonctionnement de la Chambre des comptes
de la Cour suprême, la Chambre des Comptes contrôle et juge les comptes ou les
documents en tenant lieu des comptables publics patents ou de fait de l'Etat et de ses
Etablissements publics des Collectivités territoriales décentralisées et de leurs
établissements publics.
Le régime financier des collectivités territoriales décentralisées va dans le même sens
en précisant que les comptables des collectivités territoriales rendent comptes
annuellement des opérations rattachées à leur gestion conformément aux lois et
règlements en vigueur. Au regard de ce qui précède, le compte de gestion peut être
appréhendé comme l’ensemble des documents qui permettent au Receveur municipal
de rendre compte des opérations qu’il a exécutées au titre d’un exercice budgétaire et
comptable donné. Sa production est donc obligatoire. Il est le reflet de l’exécution du
budget, de l’organisation matérielle et de la tenue de la comptabilité chez le Receveur
municipal.
Ce compte de gestion est subdivisé en 03 parties
- les pièces générales qui fournissent des informations d’ordre général sur le compte
transmis au Juge des Comptes pour examen de jugement

53
- le compte de gestion sur chiffres. Le compte de gestion sur chiffres retrace sous la
forme des résultats, les opérations budgétaires d’un exercice donné. La balance des
comptes est le document principal à ce niveau
- les comptes de gestion sur pièces. Il est constitué des pièces justificatives de recettes
et dépenses des opérations décrites dans le compte de gestion sur chiffres.

Les Receveurs municipaux ont l’obligation de produire le compte de gestion trois mois
après la clôture de l’exercice. La Chambre de compte recommande que ces délais soient
rigoureusement respectés.
b) Les documents de synthèse de portée spécifique

Il s’agit de documents contenant des informations sur des aspects bien précis de la
gestion financière de la CTD. Généralement, il est fait usage de documents de synthèse
de portée générale comme la balance des comptes, lors de la confection des documents
de synthèse de portée spécifique. Les documents de synthèse de portée spécifiques
peuvent également être appelés états financiers car ils sont produits dans le strict
respect des règles régissant la comptabilité privée prévue par l’OHADA.
- Bilan

Même si la majorité des Receveurs municipaux sont encore incapables de produire un


bilan, Il n’en demeure pas moins qu’il s’agit d’un état financier à production
obligatoire.
Il représente une photographie de la situation patrimoniale de la collectivité à un
moment donné. Il comporte deux parties. La première l’actif représente ce que possède
la collectivité. Il comporte 4 sous parties : les immobilisations ; les stocks, les créances
et la trésorerie. La seconde partie le passif comporte ce que doit la collectivité. Elle est
subdivisée en 4 parties également. Les dettes financières, les dettes non financières, les
provisions pour risques et charges et la trésorerie. La différence entre le total de l’actif
et celui du passif permet d’obtenir la situation nette.
Le contenu du bilan est fluctuant. Il peut donc varier d’une période à l’autre d’où la
précision selon laquelle le bilan est une photographie de la situation patrimoniale de
la collectivité à un moment donné.

- Le compte de résultat

Le compte de résultat est un tableau financier permettant d’obtenir le résultat de


l’exercice par rapprochement entre les charges et les produits d’un exercice. Compte
tenu de la spécificité du domaine public, ce résultat doit être une mesure des
performances en termes de gestion de la collectivité et non en termes de bénéfice ou
de perte comme cela est souvent le cas en comptabilité privée. Les documents de
synthèse une fois produits doivent subir un certain nombre de contrôles, contrôles
susceptibles de conduire à une sanction des informations qu’ils contiennent.

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- La déclaration statistique
Il s’agit du regroupement d’un ensemble d’états de synthèse de comptabilité générale
(bilan, compte de résultat et TAFIRE pour ce qui est communautés urbaines)
confectionnés par le Receveur municipal et adressés à l’institut nationale de la
statistique (intégration de la comptabilité des collectivités territoriales décentralisées
dans la comptabilité nationale) et à la Direction Générale du Budget (consolidation des
flux d’exécution budgétaires des communes pour évaluer l’impact de la fiscalité et de
la parafiscalité sur les dépenses des budgets des communes et de proposer des
mesures tendant à l’amélioration desdites contributions ainsi que celles des ressources
des budgets de ces collectivités territoriales décentralisées dans son rôle de tutelle
financière.

- Le tableau de détermination des soldes caractéristiques de gestion

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