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FICHE PRATIQUE

FINANCES REGLES DE LA COMPTABILITE PUBLIQUE


ET GRANDS PRINCIPES BUDGETAIRES
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Description
Le budget est traditionnellement défini comme le document dans lequel est prévu et
autorisé les ressources et les charges des organismes publics.

Son élaboration impose le respect d’un certain nombre de principes dont le plus
important est le principe de libre administration (art. 34 et 72 de la Constitution). Ce
dernier suppose l'autonomie financière des collectivités et se traduit par l'existence
d'un budget autonome. Ainsi, les collectivités ont le libre choix de la dépense (à
l'exception des dépenses obligatoires) et disposent de ressources qui leurs sont
propres (art. 72-2 Constitution).

NB : les contrôles exercés par l'Etat et les différentes juridictions doivent être
respectueux du principe de libre administration, ce qui implique un simple contrôle de
légalité intervenant a posteriori.

Règles de la comptabilité publique


La règle de séparation ordonnateur/comptable

Dans l’exécution du budget local, l’ordonnateur et le comptable ont des fonctions


séparées mais complémentaires. Il n’existe pas de liens de subordination entre eux :
L’ordonnateur prescrit l’exécution des recettes et des dépenses ;
Le comptable exécute les opérations de recettes et de dépenses.

L’atteinte à ce principe constitue une gestion de fait sévèrement punie par le juge.

Les règles d’exécution budgétaire

Les opérations de recettes se déroulent en 2 temps :


o l’ordonnateur procède à l’émission de titres de recettes. Un titre est l’acte
par lequel l’ordonnateur établit des droits à la collectivité (à chaque recette
correspond un titre) ;
o une fois émis, ces titres de recettes sont pris en charge par le comptable, qui
procède au recouvrement.

Les opérations de dépenses se déroulent en 2 temps :


o l’ordonnateur procède à l’engagement, la liquidation puis le mandatement de
la dépense ;
o une fois le mandat reçu, le comptable effectue le versement de la dépense et
exerce un contrôle de régularité.
Grand principes budgétaires et comptable
Le principe de l’unité budgétaire

Il impose, d’une part, que toutes les dépenses et toutes les recettes soient inscrites
dans le budget (on parle d’unité matérielle) et, d’autre part, que ce budget figure dans
un seul document (on parle d’unité formelle). Cependant, ce principe connaît des
exceptions. En effet, il existe différents types de documents qui permettent une
présentation d'opérations individualisées. Parmi eux, on distingue :
Les documents prévisionnels : dont certains sont obligatoires (le budget
primitif, les états annexes, les documents d’informations) et d’autres
facultatifs (le budget supplémentaire, les décisions modificatives).
les documents récapitulatifs : comprenant le compte administratif et le
compte de gestion.

Le principe d’annualité budgétaire

L’assemblée délibérante ne peut voter les dépenses et les recettes que pour une année
budgétaire. Elle a jusqu'au 31 mars (ou jusqu'au 15 avril de l'année du renouvellement
des organes délibérants) pour adopter son budget. Si l'Etat n'a pas transmis avant le 15
mars les informations nécessaires à l'établissement du budget local, une autre règle
s'applique : la collectivité a 15 jours suivant la transmission de ces informations pour
arrêter son budget.

Durant la période qui s'échelonne entre le 1er janvier et le jour de l'adoption du budget,
un système de mesures provisoires permet le fonctionnement de la collectivité. Ainsi,
en matière de fonctionnement, l'exécutif peut, sans autorisation du conseil, effectuer
les opérations de recettes et de dépenses dans la limite de celles du budget de l'année
précédente. En matière d'investissement, il peut, avec l'autorisation du conseil,
effectuer les opérations de dépenses d'investissement dans la limite du quart des
crédits ouverts au budget de l'année précédente.

Malgré tout, des dérogations au principe d'annualité existent. Certaines dépenses


d’investissement nécessitent de s’inscrire dans un cadre pluriannuel, ou d’utiliser la
technique du report de crédits.
Par ailleurs, une période complémentaire peut être prévue. En effet, le règlement des
dépenses engagées avant le 31 décembre peut être effectué début janvier.

Le principe d’universalité budgétaire

Il impose :
d’une part la présentation distincte des dépenses et des recettes sans
compensation ou contraction : toutes les dépenses, quelles qu’elles soient,
même si elles sont entraînées par la perception d’une recette, et toute les
recettes, quelles qu’elles soient, même si elles viennent en déduction d’une
dépense, doivent être mentionnées dans le document budgétaire et
exécutées sans contraction. Ainsi, il est interdit de présenter des prévisions
de dépenses en ayant au préalable déduit le montant des recettes
éventuellement escomptées. Les services administratifs ne peuvent par
ailleurs pas se procurer par eux même des ressources en dehors des crédits
qui leur sont alloués. Par conséquent, toute opération de dépenses doit être
imputée sur le montant des crédits disponibles, et tout produit d’une recette
devra être reversé au budget général sans pouvoir être affecté ou utilisé par
le service ;

et d’autre part la non affectation des recettes aux dépenses. La règle de non
affectation interdit donc l’utilisation d’une recette déterminée pour le
financement d’une dépense déterminée. Toutes les dépenses doivent être
couvertes par la masse commune des recettes. Certes, la création d’une
recette fiscale nouvelle peut être autorisée en vue de la couverture d’une
dépense nouvelle parfaitement identifiée. Mais, une fois que la recette est
créée, elle se fond parmi toutes les autres et chacune d’elles doit faire face à
l’ensemble des dépenses.

Le principe de spécialité budgétaire

Les budgets locaux sont votés soit par nature (les recettes et dépenses de chaque
section sont divisées en chapitres, eux même divisés en articles) soit par fonction (le
budget est présenté par politique publique).

Le principe de sincérité budgétaire

Il impose la présentation de comptes sincères. Toute dépense ou recette doit être


enregistrée.

Le principe spécifique de l’équilibre budgétaire

Les budgets doivent être votés en équilibre réel, ce qui implique : l’équilibre entre les
deux sections (fonctionnement et investissement), la sincérité de l'évaluation des
recettes et des dépenses, l'interdiction de rembourser l'emprunt par l'emprunt. Si un
déséquilibre réel apparaît, un redressement d'office du budget ou une annulation par le
juge administratif peut être opéré.

Risques
Les budgets locaux doivent respecter le principe de l'équilibre réel du budget. En
cas de non-respect de ce principe, le préfet peut saisir la Chambre Régionale des
Comptes qui a 30 jours pour constater le déséquilibre et proposer des solutions. La
collectivité a un mois à compter de la présentation de ces solutions pour adopter un
nouveau budget. En cas d'absence de nouvelle délibération ou de délibération
insuffisante, le budget est réglé et rendu exécutoire par le préfet.

Le budget primitif doit être transmis au préfet au plus tard 15 jours après la date
limite d'adoption, afin que celui-ci procède au contrôle de légalité. En cas d'absence
d'adoption du budget, le préfet saisit la CRC qui rend un avis dans le mois, après
avoir entendu les observations de la collectivité. Le préfet établit d'office le budget
conformément à l'avis de la CRC. S'il s'en écarte, il doit se justifier.
Textes de référence
CGCT

L’ESSENTIEL
Des règles et des principes régissent la préparation et l’exécution budgétaire. Il
convient notamment de respecter scrupuleusement les principes de sincérité
budgétaire, de non contraction des dépenses et recettes, et la règle de séparation
ordonnateur/comptable.

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