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Principes de la loi des finances

Qu’est-ce que le principe de l’annualité ?

Ce Principe signifie que la loi de finances, en tant qu’acte de prévision et d’autorisation de


ressources et des charges de l’État, est établie pour la durée d’une année (1er janvier au 31
décembre).
La raison qui commande la définition de l’année budgétaire est d’ordre économique et
politique : l’année doit s’ouvrir au moment le plus favorable pour permettre l’établissement correct
du budget, c’est-à-dire pour apprécier avec le maximum de précision les dépenses et les recettes.
Les justifications de la règle de l’annualité : une maîtrise de la gestion, une facilitation du
contrôle, et une autorisation parlementaire annuelle.

Quelles sont les dérogations ou les aménagements de ce principe ?

Les dérogations au principe de l’annualité :

Retard dans le vote de la loi de finances : Si, à la fin de l’année budgétaire, la loi de
finances n’est pas votée ou n’est pas promulguée, le gouvernement ouvre, par décret, les crédits
nécessaires à la marche des services publics et à l’exercice de leur mission.
Les lois de finances rectificatives : Elles permettent de modifier les dispositions de la loi de
finances de l’année.
Les autorisations de programme : sont des prévisions pluriannuelles de dépenses
d’investissement qu’on peut engager une seule fois sous forme de crédits d’engagement.
Loi de finances « transitoire » : lorsque l’année budgétaire ne coïncide pas avec l’année
civile. C’est le cas de la loi de finance de 1995 au Maroc adopté à l’occasion de la révision
constitutionnelle, qui courait du 1er juillet au 30 juin pour l’approcher du cycle agricole. Toutefois le
retour à l’année civile comme exercice budgétaire a été décidé en juin de l’an 2000.
Le report des crédits : Les crédits ouverts au budget général au titre d'une année budgétaire
ne peuvent être reportés sur l'année suivante. Toutefois, les crédits de paiement ouverts au titre des
dépenses d'investissement et les reliquats d'engagement, visés et non ordonnancés, sont reportés,
sauf dispositions contraires prévues par la loi de finances, dans la limite d'un plafond de 30% des
crédits de paiement ouverts au titre du budget d'investissement pour chaque département ministériel
ou institution au titre de l'année budgétaire.

Les types de systèmes :

Le système de l’exercice : l’autorisation des dépenses peut être utilisée au-delà de la date
limite de l’exercice.
Le système de gestion : toutes les opérations relatives à l’exécution du budget s’arrêtent
impérativement à la fin de l’année budgétaire. (Système utilisé au Maroc)
Qu’est-ce que le principe de l’équilibre budgétaire ?

Ce principe signifie une parfaite égalité entre les recettes et les dépenses de l’État sans
excédent ni déficit, pendant l’année budgétaire. Il est consacré par la constitution dans son article 77

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« le Parlement et le gouvernement veillent à la préservation de l’équilibre des finances de l’Etat. ».
Il renvoie à la nécessité d’équilibrer les comptes de manière à éviter la présence de déficit dans le
budget de l’État.
Ce principe a connu un recul au profit d'un principe plus global confirmé par la constitution
marocaine qui est la consécration de l’équilibre des finances de l’État comme un principe beaucoup
plus large de celui du principe de l’équilibre budgétaire et l’obligation pour le Parlement et le
gouvernement de veiller à l’équilibre des finances de l’État.

Deux conceptions :

Conception traditionnelle : l’intervention de l'État est très limitée dans la vie économique.
Dans ce sens, le budget de l'État doit être neutre vis-à-vis de l'économie. En effet, pour les
théoriciens classiques, le déficit entraîne le recours à l’emprunt c’est-à-dire l’endettement ; ce qui
engendre l’émission monétaire et déclenche ainsi un processus inflationniste.

Conception keynésienne : L'État a le droit et le devoir d'intervenir dans la vie économique.


Ainsi il est obligé de réguler et relancer l'économie en temps de crise. Dans cette optique, le déficit
est justifié par le fait qu'il sert à relancer une économie en déficit.

Qu’est-ce que le principe de sincérité budgétaire ?

Il signifie que les lois de finances présentent de façon sincère l'ensemble des ressources et
des charges de l'État. Cette sincérité s'apprécie compte tenu des informations disponibles au
moment de leur établissement et des prévisions qui peuvent en découler.
Il est consacré par la loi organique. Il recouvre des exigences différentes selon qu’il s’agit du
budget ou des comptes.

Comment

Le Gouvernement pratique ce que l’on appelle « la navigation politique » en vue d’aboutir à


des résultats définis a priori en ce qui concerne par exemple le niveau du déficit ou la maîtrise des
dépenses.

En quoi consiste ?

Le principe de la sincérité consiste à faire prévaloir la bonne foi dans l’application des règles
et procédures en vigueur, à s’abstenir de pratiques visant à dissimuler des éléments susceptibles de
peser sur l’équilibre du budget.

Rôle
Il permet également de moderniser la gestion budgétaire.

Origine
Il est évoqué par des décisions du juge constitutionnel. La Cour Constitutionnel a accepté,
depuis le début des années 2000, même si le terme « sincérité » n’ait pas été utilisé, ce principe
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permet à la cour constitutionnelle d’examiner la validité des prévisions de recettes.

La sincérité du budget :

Il signifie que les moyens pour lesquels est sollicitée une autorisation parlementaire doivent
correspondre aux charges prévisibles et doivent être à la fois suffisants pour permettre à l’État
d’honorer ses dettes et calculés au plus juste des besoins de manière à ne pas laisser inemployés les
crédits votés, dont dépend par ailleurs le niveau de recettes soumis au vote.

La sincérité des comptes :

Selon la loi organique des finances, les comptes de l'État doivent être réguliers, sincères et
donner une image fidèle de son patrimoine et de sa situation financière.
La sincérité est ici comprise dans le sens traditionnel que lui donne la doctrine comptable.
La sincérité de la loi de règlement s’entend de l’exactitude des comptes.

Portée du principe de la sincérité :

Le principe de sincérité n’a pas la même portée s’il concerne les lois de règlement ou les
autres lois de finances :
-Pour la loi de finances de l’année et la loi de finances rectificatives, la sincérité se
caractérise par l’absence d’intention de fausser les grandes lignes de l’équilibre déterminé par la loi
de finances.
-À l’inverse, la sincérité de la loi de règlement s’entend, en outre, comme imposant
l’exactitude des comptes. C’est est un concept plus exigeant.

Qu’est-ce que le principe de l’unité budgétaire ?

Ce principe consiste à regrouper l’ensemble des recettes et des dépenses de l’Etat dans un
document unique de façon à permettre au Parlement d’avoir une vision précise et globale de la
situation des finances publiques. Il est considéré par la cour constitutionnelle comme une règle
fondamentale du droit budgétaire.

Objectif :

Le principe de l’unité vise à faciliter le contrôle parlementaire.

Fondement juridique :

C’est la loi organique des finances :


-Elle dispose que la loi de finances prévoit, évalue, énonce et autorise, pour chaque année
budgétaire, l’ensemble des charges et ressources de l’Etat.
-Elle présente l’énumération respective de ces ressources et charges.
-Elle précise que la recette du montant intégral des produits, est l’ensemble des recettes
assurant l’exécution de l’ensemble des dépenses, et que toutes les recettes et toutes les dépenses
sont imputées au budget général.

Quelles sont les dérogations ou les aménagements de ce principe ?


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Les aménagements du principe de l’unité :

-Les SEGMA : ne constituent pas de véritables dérogations au principe d’unité au sens où le


Parlement les vote en même temps que la loi de finances dans laquelle ils figurent. L’aménagement
au principe d’unité qu’ils représentent, est lié à leur présentation comptable spécifique, à côté du
budget général ;
-Les comptes spéciaux :
-Gestion hors budget : Certaines entreprises et établissements publics établissent leur budget
propre.

Qu’est-ce que le principe de l’universalité budgétaire ?

Ce principe signifie l’obligation que les ressources et les charges soient comptabilisées sur un
compte unique, intitulé budget général, de façon à ce qu’il n’y ait pas de compensation entre les
recettes et dépenses.
L’universalité implique le rassemblement en une seule masse de l’ensemble des recettes
publiques brutes sur laquelle doit s’imputer l’ensemble des dépenses publiques brutes.

Quelles sont les dérogations ou les aménagements de ce principe ?

Les dérogations au principe d’universalité :

Ce principe est assorti de dérogations permettant des affectations dans le budget général ou à
côté du budget général.

a. Les affectations dans le budget général :

Les fonds de concours versés par des personnes morales autres que l'Etat ou physiques pour
concourir avec ceux de l'Etat à des dépenses d'intérêt public ainsi que le produit des dons et legs,
sont directement portés en recettes, selon le cas, au budget général, aux budgets des SEGMA ou aux
comptes spéciaux du Trésor. Le reliquat des fonds de concours est pris en recettes au budget
général.
Cette procédure permet d’assurer à ceux qui souhaitent participer à une dépense publique
particulière, que leurs fonds seront bien affectés à cette opération.

b - Les affectations à côté du budget général :

1) Les SEGMA représentent une dérogation à la règle de non-affectation dans la mesure où


ils disposent de recettes affectées à leurs dépenses d’exploitation et à leurs dépenses
d’investissement.
2) Les comptes spéciaux : ils figurent dans la loi de finances, mais sont présentés à côté du
budget général. Certains d’entre eux constituent une dérogation à la règle de non-affectation, car ils
réalisent une affectation de recettes à des dépenses, comme les comptes d’affectation spéciale.
La majorité des comptes spéciaux du Trésor, et plus particulièrement les comptes
d’affectation spéciale reposent, pour leur financement, sur des recettes fiscales ou parafiscales ou
sur un soutien direct du budget général.
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Fondement juridique du principe de l’universalité :

Article 8 : toutes les recettes et toutes les dépenses sont imputées au budget général.

Consistance du principe de l’universalité :

Le principe d’universalité tend à assurer la clarté des comptes de l’État et à permettre un


contrôle efficace du Parlement.
Il a pour conséquence que les recettes et dépenses doivent figurer au budget pour leur montant
brut sans être contractées et qu’est interdite, sauf exception, l’affectation d’une recette déterminée à
la couverture d’une dépense déterminée.
De ce principe, découlent deux règles importantes du droit budgétaire : la non-compensation
et la non-affectation.

La règle de non-compensation :

Cette règle consiste en l’inscription au budget de toutes les dépenses et de toutes les recettes
pour leur montant intégral.
Cette règle dite du « produit brut » fait obstacle à l’inscription d’un produit net, c’est-à-dire
du seul solde, après contraction des dépenses et des recettes.
La description dans le budget de toutes les ressources et charges permanentes de l’État et
l’interdiction de compenser les unes par les autres, ont pour fonction de permettre un contrôle
budgétaire plus efficace du Parlement puisqu’aucune dissimulation de dépenses n’est possible au
moyen de compensations.

La règle de non-affectation :

Une recette ne peut être affectée au financement d’une dépense particulière : Toutes les
recettes sont globalement destinées à la couverture de l’ensemble des dépenses inscrites au
budget.
Il n’y a donc aucun lien juridique et financier entre une recette fiscale perçue par l’État et une
dépense budgétaire, même si, sur le plan politique, le gouvernement peut justifier un impôt nouveau
par la nécessité de financer une action particulière.
Qu’est-ce que le principe de spécialisation des crédits ?

Ce principe signifie que les crédits ouverts par la loi de finances sont affectés à des dépenses
bien déterminées. En d’autres termes, il signifie que les crédits sont spécialisés par chapitre
(ministère), lequel constitue l’unité de vote et de contrôle du parlement. C’est-à-dire que les crédits
ne sont pas examinés par masse mais par unité.

Par ce principe le Parlement ne peut pas conférer à l’autorisation de dépenses consentie au


Gouvernement un caractère absolu, permettant à ce dernier de disposer des crédits ouverts en toute
liberté.

Quelles sont les dérogations ou les aménagements de ce principe ?

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Dérogations à la règle de la spécialité :

1. La possibilité est donnée aux ordonnateurs de procéder à des virements de crédits entre
chapitres d'un même programme. Ils ont la possibilité de virer d'une dépense de fonctionnement
vers les dépenses d'investissement dans la limite de 10 % et l'inverse n'est pas possible.
2. Pour les SEGMA et les comptes spéciaux du Trésor, il y a possibilité de procéder à des
virements de crédits entre les programmes du chapitre « dépense d'exploitation » et les programmes
du chapitre « dépense d'investissement ».
3. Interdiction de virement de crédits entre les CST et entre les SEGMA.

La nouvelle nomenclature budgétaire :

-Avant l’arrivée de LOF 130.13 les crédits ouverts par la loi de financement spécialisé par
titre et par chapitre. Les chapitres sont subdivisés en articles, régions, paragraphes et lignes
1. le chapitre correspond aux dépenses de fonctionnement d’un département ou d’une
institution.
2. l’article est généralement une direction.
3. le paragraphe c’est l’activité. Par exemple : travaux de construction.
4. la ligne c’est la dépense exacte, par exemple : extension de bâtiments administratifs etc.
À partir de 1er janvier 2018, l’architecture de la nomenclature budgétaire qui encombre le
projet de loi de financement est modifiée comme suit :
1. Titre (fonctionnement/investissement/service de la dette publique)
2. Chapitre (personnel, matériel et dépenses diverses)
3. Programmes (plan de développement de secteurs commerciaux…).
4. Région (Casablanca -Settat)
5. Projet ou action (formation et perfectionnement)
6. Ligne budgétaire (frais de formation et d’accompagnement de commerçants).

La budgétisation par programme

C’est le budget programme. Il s’agit d’un mode de présentation des crédits budgétaires
consistants qui regroupait les actions d’un même ministère par programme en rapprochant pour
chacun d’eux les crédits de toute nature et les résultats physiques ou financiers attendus. Le tout
étant complété par une projection indicative portant sur plusieurs années.
La nouvelle loi organique a transformé en profondeur le principe de spécialité budgétaire. En
effet les crédits ne sont plus répartis par chapitre budgétaire, mais par programmes, projets et
actions.
Il s'agit de passer d'une logique de moyens à une logique de résultats. Les ministères
dépensiers doivent donc définir des politiques au moyen de projets et fixer des objectifs dans le
cadre de « programme » décliné en actions évaluées par rapport à des critères de performance.

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Les types de lois de finances

Définition de la loi des finances :

La loi de finances détermine, pour chaque année budgétaire, la nature, le montant et


l'affectation de l'ensemble des ressources et des charges de l'Etat, ainsi que l'équilibre budgétaire et
financier qui en résulte… ».

Types de lois de finance :

La LOF classe les lois de finances en trois catégories à savoir :

-La loi de finances de l'année.


-La loi de finances rectificatives.
-La loi de règlement de la loi de finance.

Qu'est-ce qu'une loi de finances de l’année ?

La LFA prévoit et autorise, pour chaque année budgétaire, l'ensemble des ressources et des
charges de l'Etat. Elle constitue l'acte juridique par lequel le parlement autorise la perception des
recettes et l'exécution des dépenses.
Article 5 : « la loi de finances de l'année est élaborée par référence à une programmation
budgétaire triennale actualisée chaque année en vue de l'adapter à l'évolution de la conjoncture
financière, économique et sociale du pays. Cette programmation vise notamment à définir, en
fonction d'hypothèses économiques et financières réalistes et justifiées, l'évolution sur trois ans de
l'ensemble des ressources et des charges de l'Etat ».

Qu'est-ce qu'une loi de finances rectificative ?

La LFR intervient pour corriger ou compléter au cours de l’année budgétaire les


évaluations des charges et des ressources établies par la loi de finances de l’année et les adapter aux
nécessités de la conjoncture.
Article 4 : « Seules des lois de finances rectificatives peuvent en cours, d'année modifier les
dispositions de la loi de finances de l'année ».

Qu'est-ce qu'une loi de règlement de la loi de finance ?

C’est un document qui retrace les réalisations à la fois des dépenses et des recettes.
Article 76 Constitution : « Le gouvernement soumet annuellement au Parlement une loi de
règlement de la loi de finances au cours du deuxième exercice qui suit celui de l’exécution de
ladite loi de finances. »

La procédure :

-Le projet de cette loi est déposé annuellement, en priorité, sur le bureau de la chambre des
représentants, au plus tard, à la fin du 1er trimestre de la 2ème année budgétaire qui suit l’année
d’exécution de la loi de finances concernées. Il est examiné selon les règles ordinaires.
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Le projet de LFA ne peut être mis en discussion devant une assemblée avant le vote en
première lecture du projet de loi de règlement afférent au dernier exercice clos.

Objectifs de la loi de règlement :

-Constate le montant définitif des recettes consommées et des dépenses effectuées au cours
d’un même exercice
-Arrête le montant des ressources et des charges de trésorerie ayant concouru à l’équilibre
financier de l’année correspondante
-Ouvre pour chaque programme les crédits nécessaires pour régulariser les dépassements
constatés et résultats
-Procède à l’annulation des crédits n’ayant pas été ni consommé ni reporté
C’est un moyen de contrôle a posteriori du parlement.
Le projet de loi de règlement de la loi de finances est préparé par le ministère de l’économie
des finances, le transmet au chef du gouvernement. Ce dernier l’achemine directement à la Cour des
Comptes accompagnée des informations et documents susceptibles de lui permettre d’analyser les
conditions d’exécution de la loi de finances.

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La structure du budget de l’État

Supports du budget de l’Etat :

Le budget de l’Etat est structuré en trois supports budgétaires différents :

1-le Budget Général (BG).


2-les Services de l’État Gérés de Manière Autonome (SEGMA).
3-les Comptes Spéciaux du Trésor (CST).

1. Le budget général (BG)

Le budget général comporte deux parties :

1. Les ressources

2. Les charges comprenant :

- Les dépenses de fonctionnement.


- Les dépenses d'investissement.
- Les dépenses relatives au service de la dette publique.

Qu'est-ce que les dépenses de fonctionnement ?


Sont celles qui reviennent régulièrement chaque année. Elles englobent :

-Les dépenses de personnel


-Les dépenses de matériel et dépenses diverses.
-Les dépenses relatives aux charges communes.
-Les dépenses relatives au remboursement, dégrèvements et restitutions fiscaux, etc.
-D’autres dépenses : celles relatives à l’exécution des arrêts et décisions judiciaires
prononcées à l’encontre de l’État et les dépenses de la dette viagère.

Qu'est-ce que les dépenses d’investissement ?

Les dépenses d’investissement résultent en gros de l’exécution des plans de développement


stratégique dans les domaines économiques et sociaux et comportent aussi des programmes
pluriannuels en vue de la préservation, la reconstitution ou l’accroissement du patrimoine national.
Elles portent en général sur des projets d’envergure qui bénéficie de soutiens extérieurs.
Dans le budget d’investissement, il faut distinguer entre deux composantes :

-Les crédits de paiement : Sont ceux qui sont prévus et autorisés par la loi de finances.
Donc leur paiement se fait strictement dans le cadre de l’année budgétaire.

-Les crédits d’engagement : Sont pluriannuels. C’est un aménagement de principe de


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l’annualité budgétaire.

Dépenses relatives à la dette publique :

Ces dépenses comprennent 2 chapitres :


-un chapitre pour les intérêts et commissions de la dette publique dans lequel, sont inscrits
le remboursement au titre des intérêts de la dette amortissable et de la dette flottante. Ce sont tous
des crédits ouverts au nom du ministère des finances en monnaie nationale ou en monnaie
étrangère.
-un chapitre pour les dépenses relatives aux amortissements de la dette publique à
moyens et longs termes : dans lequel sont inscrits les crédits nécessaires au remboursement en
capital de la dette publique d’une maturité supérieure à cinq ans.

Qu’est-ce qu’on entend par services de l'Etat Gérés de Manière Autonome (SEGMA) ?

Ces services sont créés par la loi de finances qui prévoient les recettes et fixe le montant
maximum des dépenses qui peuvent être imputées sur les budgets desdites services.
Les SEGMA ne disposent pas de la personnalité morale mais jouissent d’une autonomie de
gestion leur permettant de couvrir leurs charges au moyen de leurs propres recettes.
Les ministères de tutelle restent les ordonnateurs des recettes et des dépenses.

Objectif :

La création des SEGMA a pour objectif d’améliorer la qualité des services publics rendus par
l’État en instituant un système de tarification permettant le recouvrement d’une partie du coût de
revient de ses prestations.

Exemples

-Chef du gouvernement : Royal golf DAR ESALAM


-Ministère de l’intérieur : 12 centres régionaux d’investissement.
-Secrétariat d’État chargé de l’enseignement supérieur : 19 cités universitaires.
-Ministère de la santé : 47 centres hospitaliers provinciaux préfectoraux régionaux– centres
nationaux de transfusion sanguine (Rabat-Casablanca).

Condition :

Les ressources propres doivent représenter, à compter de la 3 ème année budgétaire suivant la
création desdits services, au moins 30% de l'ensemble de leurs ressources autorisées au titre de la
loi de finances de ladite année.
L’excédent des recettes réalisées sur les paiements effectués doit être reporté d’année en
année.
Les SEGMA qui ne répondent pas à cette condition sont supprimés par la loi de finances
suivante.
Une subvention d’équilibre est mise à la disposition de ses services en cas d’insuffisance des
recettes d’exploitation. Toutefois, en cas d’excédent éventuel des recettes exploitation sur les
dépenses, cet excédent peut être affecté au financement des dépenses d’investissement.
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Qu’est-ce qu’on entend les comptes spéciaux du trésor (CST) ?

Ce sont des comptes qui constituent des démembrements du budget de l'État.


Ils sont domiciliés à la trésorerie générale et destiné à la prise en charge et la gestion de
certaines opérations particulières ou provisoires, que le législateur a voulu individualiser et gérer
hors du budget général en raison des modalités particulières de leur financement.

Objectif :

Les comptes spéciaux du Trésor visent :


-soit de décrire des opérations qui ne peuvent être incluses dans le cadre du budget général ;
-soit de décrire des opérations en conservant leur spécificité et en assurant leur continuité
d'une année budgétaire sur l’autre ;
-soit de garder trace des opérations qui se poursuivent pendant plus d'une année.

Quels sont les types des comptes spéciaux du trésor ?

Les types des comptes spéciaux du Trésor sont au nombre de cinq :

1. Les comptes d’affectation spéciale : Ces comptes sont alimentés soient par :
• des recettes fiscales, des taxes spéciales ou des redevances affectées à ces comptes par
dérogation de non-affectation des ressources aux dépenses.
• d’autres recettes telles que les dons et les contributions de fonds Hassan II pour le
développement économique et social.

2. Les comptes de dépenses sur dotations : Elles décrivent les opérations relatives à
une catégorie spéciale de dépenses dont le financement est assuré par des dotations
budgétaires, qui sont fixées par la loi de finances.

3. Les comptes d’adhésion aux organismes internationaux : Ces comptes décrivent


les versements et remboursements au titre de l’adhésion du Royaume du Maroc aux
organismes internationaux (banque mondiale fonds monétaire international, etc.).

4. Les comptes de financement : Ces comptes décrivent les versements faits par l’État
sous forme de prêts de durée supérieure à deux ans, ou d’avances remboursables de
durée inférieure ou égale à deux ans, à certains organismes relevant de l’État, pour
des raisons d’intérêt public. Les principaux bénéficiaires de ces prêts et avances
sont : l’ONEE, les régies de distribution d’eau et d’électricité.

5. Les comptes d’opérations monétaires : Ces comptes décrivent les mouvements de


fonds d’origine monétaire qui sont de différentes natures. On distingue notamment le
compte retraçant les pertes et de gain de change subi par des paiements à l’étranger
résultant des opérations d’achat de vente de devises

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L’ELABORATION DE LA LOI DE FINANCES

L’évaluation des recettes et des dépenses :

L’évaluation des recettes :

Généralement, on utilise « l’évaluation directe » qui prend en considération plusieurs


variables : les derniers chiffres connus des rendements fiscaux, l’accroissement probable du produit
national en cours de l’année, et les aléas économiques qui peuvent se manifester en cours de
l’exécution de la loi de finances.

La détermination des dépenses :


Généralement, les dépenses représentent une masse de crédit qui doit être obligatoirement
transcrite d’une année sur l’autre. Toutefois, il est nécessaire de réactualiser le montant de certaines
dépenses soit à la hausse (traitement des fonctionnaires par exemple), soit la baisse (non-
reconduction d’une dépense).
En conséquence, les crédits d’une année N voté par le Parlement correspondraient aux crédits
votés de l’année N-1 auxquels on doit ajouter les mesures acquises (augmentation/diminution des
dépenses).

Quels sont les principaux intervenants dans le processus d’élaboration du projet de la loi de
finances ?
Les organes chargés de l'élaboration de la loi de finances :

Le processus d’établissement de la loi de finances se déroule sous le sceau du


parlementarisme rationalisé à armes inégales entre gouvernement et Parlement.
Il consacre clairement la prééminence de l’exécutif qui se manifeste dans la phase de
préparation budgétaire et au moment de la discussion et du vote final de la loi de finances où il
dispose d’un impressionnant arsenal qui permette de surmonter le pouvoir parlementaire.

Le rôle prépondérant du ministère des finances, de l'économie :

Sous la présidence du chef de gouvernement, le conseil de gouvernement délibère sur


plusieurs questions et projets de loi, entre autres les projets de loi de finances avant leur dépôt au
bureau de la chambre des représentants.
Le ministre de l'Économie et de finances bénéficie d'un pouvoir très large en matière de la
préparation projets de loi de finances, sous l'autorité du chef du gouvernement, des projets de
budget.

Directions chargées de la préparation du projet :

Trois directions du ministère des finances il s’agit de :

-La Direction du Trésor et des Finances Extérieures : Elle procède à l’élaboration du


tableau des charges et ressources du trésor destiné à donner un aperçu global de la situation du
trésor et des conditions de l’équilibre budgétaire.
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-La Direction des Études et des Prévisions Financières: Assure le suivi des principales
tendances de la conjoncture économique nationale et internationale et de ses perspectives
d’évolution. Elle élabore chaque année son rapport économique et financier.

-La Direction de Budget : Participe à la préparation du PLF et suit son exécution. Elle
s’assure de la conformité des demandes ministérielles à la lettre de cadrage du chef du
gouvernement et encadre la procédure d’arbitrage.

Il y a aussi d'autres administrations qui interviennent activement parmi lesquels :


-La direction générale des Impôts.
-L’Administration de la douane et des impôts indirects.
-La Direction des établissements publics et de la privatisation.
Le rôle du chef du gouvernement :
-Le chef du gouvernement préside le conseil du gouvernement
-Sous son autorité, le gouvernement assure l’exécution des lois, définit les lignes directrices
de la politique économique et sociale du gouvernement à l’occasion de la présentation de son
programme politique devant le Parlement.
Dans le cas de désaccord entre la direction du budget et les ministères, l’arbitrage du chef de
gouvernement peut être sollicité, etc.

Quelles sont les principales phases d’élaboration du projet de la loi de finances ?

Processus d’élaboration du projet de loi des finances :

Dans la pratique le processus du projet de budget se déroule en trois grandes phases :


1. La phase de programmation, avant le 15 juillet de l’année N-1.

2. La phase de consultation, entre le 15 et 31 juillet de l’année N-1

3. La phase d’élaboration et d’arbitrage, septembre/octobre de l’année N-1.

En quoi consiste la phase de programmation dans le processus d’élaboration du projet de loi


des finances ?
La phase de programmation : Avant le 15 juillet de l’année N-1 :

C’est la phase du cadrage macro-économique, financier et budgétaire. Elle se déroule en 4


étapes suivantes :
1- Avant le 15 mars :

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Diffusion aux Ministères de la circulaire du chef du Gouvernement relative à l’élaboration des
propositions de programmations budgétaires triennales assorties des objectifs et des indicateurs de
performance.

2- Avant le 15 avril :

Les départements ministériels et institutions transmettent, au ministère chargé des finances,


les propositions de programmations budgétaires triennales se rapportant à leurs budgets, aux
budgets des SEGMA qui leur sont rattachés et aux comptes d'affectation spéciale dont ils sont
ordonnateurs.
3- Avant le 15 mai :

Lesdites propositions sont examinées en commissions de programmation et de performance


(regroupant les départements ministériels concernées et les services de la Direction du Budget) et
devant aboutir à l’établissement de la première version de la Programmation budgétaire triennale
agrégée et la programmation budgétaire triennale globale (PBTG). Cette dernière est présentée aux
commissions des Finances du Parlement avant le 31 juillet de l’année. La PBTG fixe les montants
globaux de dépenses par grandes masses (personnel, matériel et dépenses diverses, investissement
et dette).

4- Avant le 15 Juillet :

Avant le 15 juillet, le ministre chargé des finances expose, en Conseil du gouvernement, l'état
d'avancement de l'exécution de la loi de finances en cours et présente la programmation triennale
des ressources et des charges de l'Etat ainsi que les grandes lignes du projet de loi de finances de
l'année suivante

En quoi consiste la phase de consultation dans le processus d’élaboration du projet de loi des
finances ?

La phase de consultation : avant le 31 juillet de l’année N-1

C’est la phase des négociations entre la direction du budget et les départements ministériels
ou institutions.
Le ministre chargé des finances expose devant les commissions des finances du Parlement, le
cadre général de préparation du projet de loi de finances de l'année suivante.
Cet exposé comporte aussi l'évolution de l'économie nationale, l'état d'avancement de
l'exécution de la loi de finances en cours à la date du 30 juin, les données relatives à la politique
économique et financière et la programmation budgétaire triennale globale.
La programmation budgétaire triennale globale est présentée aux commissions des Finances
du Parlement avant le 31 juillet de l’année.
Ledit exposé donne lieu à un débat sans vote.

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En quoi consiste la phase « d'élaboration et arbitrage » dans le processus d’élaboration du
projet de loi des finances ?

La phase « d'élaboration et arbitrage » : septembre/octobre de l’année N-1

Elle se passe en 03 étapes :

1- Septembre-début octobre :

Centralisation et examen des propositions des départements ministériels en particulier en ce


qui concerne les recettes, les dépenses, les projets de performance dans le cadre des commissions
budgétaires et montage du projet de loi de finances et des documents qui l’accompagnent.

2- Début octobre :

Suivi de l'adoption des orientations générales du projet de loi de finances de l'année au conseil
des ministres et ensuite au conseil du gouvernement.

3- Au plus tard le 20 octobre de l'année budgétaire en cours :

Dépôt du projet de loi de finances de l'année au bureau de la chambre des représentants.

Phase purement technique :

Cette phase est purement technique entre les représentants des ministères et les représentants
de la direction du budget dans le cadre des commissions budgétaires. Ces négociations portent
essentiellement sur l’évaluation des objectifs et des indicateurs de performance contenue dans les
programmes présentés par les départements ministériels ou institutions.
Les discussions aboutissent à l’élaboration des morasses budgétaires de chaque ministère. En
cas de désaccord le chef du gouvernement peut jouer le rôle d’arbitre.
Une fois les enveloppes budgétaires sont fixées, le projet de budget se met à l’approbation du
conseil du gouvernement qu’il adopte, souvent dans plusieurs séances.
Il est aussi soumis à l’approbation du conseil des ministres avant d’être déposé aux deux
chambres du Parlement pour examen et vote.

Les morasses budgétaires

Les morasses budgétaires sont des documents annexes au projet de la loi de finances.
Ces documents sont adressés au Parlement pour examen. Les morasses budgétaires retracent
le détail des dépenses des supports budgétaires : budget général, des services d’État et les comptes
spéciaux du Trésor.
La morasse budgétaire relative aux budgets d’investissement est répartie par crédit de
paiement et crédits d’engagement.

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LE VOTE DE LA LOI DE FINANCE

Qu’est-ce qu’on entend par le mécanisme des « quatre temps alternés » ?

Le mécanisme des "quatre temps alternés" règle l’alternance des interventions de l’exécutif
et du Parlement dans le processus décisionnel budgétaire.
-L’exécutif prépare d’abord un projet de budget (premier temps) ;
-Ce projet de budget est ensuite débattu, amendé le cas échéant, et adopté par le Parlement
(deuxième temps) ;
-Le budget adopté est mis en œuvre par l’exécutif (troisième temps) ;
-Le Parlement contrôle a posteriori cette mise en œuvre (quatrième temps).

Bases juridiques de la loi de finances :

En matière d'adoption de lois de finances, les dispositions pertinentes se trouvent dans quatre
documents : La constitution, La loi organique relative à la loi de finances, Le décret 1–15–62 du 15
juillet 2015 relatif à l'élaboration et à l'exécution des lois de finances et Les règlements intérieurs de
la Chambre des Représentants et de la Chambre des Conseillers.

Quelles sont les étapes de l’adoption de la loi de finances de l’année par le parlement ? (En
5/6, lignes max)

Processus d’adoption de la loi de finances :


- Le Parlement est informé du cadre général de préparation du projet de loi de finances.
- Avant le 31 juillet, le Ministre expose aux commissions des finances des deux chambres,
qui peuvent tenir une réunion commune à cette occasion le cadre général de préparation du projet
de loi de finances de l'année suivante. Cet exposé présente l'évolution de l'économie nationale,
L'état d'avancement de l'exécution de la loi de finances en cours ainsi que le cadre général de
préparation du projet de loi de finances de l'année suivante. Cet exposé donne lieu un débat sans
vote.
- Au mois d'octobre de chaque année, les orientations générales du projet de loi de finances
sont présentées devant le conseil des ministres présidés par le Roi, puis le conseil du gouvernement
présidé par le chef du gouvernement adopte le projet de loi de finances.
- Le dépôt du projet de LFA au Parlement : Le projet de loi de finances de l’année et
déposée sur le bureau de la chambre des représentants au plus tard le 20 octobre de l’année
budgétaire en cours.
- L'examen du projet de loi de finances par le Parlement : Le ministre des finances
déclenche la procédure d’examen du projet de loi de finances par une allocution devant les deux
chambre, exposant les grandes orientations économiques et financières du pays et les choix adoptés

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par le gouvernement à la lumière du contexte national et international.
Le projet de loi doit être adopté dans un délai global de 58 jours qui se répartit comme suit :
- 30 jours pour la première lecture par la chambre des représentants a compté du dépôt du
projet de loi ;
- 22 jours pour la première lecture par la chambre des conseillers à compter de sa saisine ;
- 06 jours pour l'examen par la chambre des représentants des amendements votés par la
chambre des conseillers et pour l'adoption en dernier ressort du projet de loi de finances.
Si, au 31 décembre, la loi de finances de l'année n'est pas votée ou n'est pas promulguée en
raison de sa soumission à la cour constitutionnelle. Dans ce cas, le gouvernement ouvre, par décret,
les crédits nécessaires à la marche des services publics et à l'exercice de leur mission, en fonction
des propositions budgétaires soumises à approbation.
Dans ce cas, les recettes continueront à être perçues conformément aux dispositions
législatives et réglementaires en vigueur les concernant à l'exception, toutefois, des recettes dont la
suppression est proposée dans le projet de loi de finances et en tenant compte du nouveau taux
proposé, lorsqu'une diminution est proposée dans le projet
L'examen par la chambre des représentants (30 jours)
L'examen du projet de loi de finances commence par une séance publique conjointe au cours
de laquelle le Gouvernement présente le projet aux deux assemblées.
L'examen du projet de loi de finances mobilise l'ensemble des commissions de la Chambre
des Représentants. Le projet de loi de finances est renvoyé à la commission des finances et du
développement économique qui examine l'ensemble du projet.
Parallèlement aux travaux de la commission des finances, les autres commissions
permanentes, à l'exception de la commission de contrôle des finances publiques, procède à l'examen
des projets de budget sectoriel des départements ministériels qui relèvent de leurs compétences
(article 158 du règlement intérieur)
a) Les travaux de la commission des finances et du développement économique :
Les travaux de la commission des finances se déroulent en trois phases successives :
• L’audition du Ministre des finances.
• La discussion générale sur le projet et la politique.
• La discussion article par article du projet et des propositions d'amendements pour une durée
qui ne doit pas dépasser 05 jours
• Une réunion est consacrée exclusivement pour examiner et voter les amendements
b) L'examen en séance publique :
La discussion en séance plénière commence par la présentation du rapport de la commission
des finances et du développement économique suivie d'un débat général, des discussions article par
article, puis d'un examen des amendements.
Chaque amendement et chaque article (amendé) fait l'objet d'un vote. Les évaluations de
recettes font l'objet de plusieurs votes : un vote ensemble pour le budget général et les budgets des
SEGMA et un vote par catégories pour les comptes spéciaux du Trésor soit 07 votes au total.
La discussion de la deuxième partie du projet de loi de finances ne peut intervenir que si la
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première partie a été adoptée, le rejet de celle-ci valant le rejet du projet de loi de finances dans son
ensemble.
Dès que la première partie est adoptée en séance publique, la commission des finances se
réunit pour adopter la seconde partie, tandis que toutes les commissions se réunissent pour adopter
les budgets sectoriels qui relèvent de leurs compétences.

L'examen par la chambre des conseillers (22 Jours)


Lorsque le projet de loi de finances est voté par la chambre des représentants (ou à l'expiration
du délai prévu 30 jours), le Gouvernement saisit par la suite la Chambre des conseillers du texte
adopté ou du texte qu'il a initialement présenté à la commission des finances ou modifié, le cas
échéant, par les amendements votés par la Chambre des représentants et acceptés par le
Gouvernement.
Dès son dépôt sur le bureau de la chambre des conseillers, le projet de loi de finances est
renvoyé à la commission des finances, de la planification et du développement économique.
Comme à la chambre des représentants, les autres commissions examinent les budgets sectoriels et
ministériels qui relèvent de leurs compétences.
Adoption en deuxième lecture par la chambre des représentants (6 jours)
En cas de rejet du projet de loi de finances par la chambre des conseillers, la chambre des
représentants est saisie pour examen, dans le cadre de la deuxième lecture (6 Jours), du texte rejeté
par la chambre des conseillers.
Si celle-ci a modifié le projet de loi de finances, la commission des finances de la chambre
des représentants examine le projet de loi de finances en une seule séance. Les débats et les
amendements ne peuvent porter que sur les articles pour lesquels les deux chambres ne sont pas
parvenues à s'accorder sur un texte identique.

Qu’est-ce qu’on entend par le droit d'amendement en matière de loi de finances ?


L'exercice du droit d'amendement en matière de loi de finances
Le droit d'amendement est un droit que la constitution reconnaît à tous les membres des deux
chambres du parlement.
Afin de préserver « l'équilibre des finances de l'État », Le gouvernement peut opposer, de
manière motivée, l’irrecevabilité à des amendements ayant pour objet soit une diminution de
ressources publiques, soit la création ou l'aggravation d'une charge publique. Cette irrecevabilité
peut être soulevée aussi bien au stade de la commission que de la séance publique. L'intervention du
gouvernement, qui doit justifier son initiative, met fin immédiatement à la discussion de
l'amendement concerné.
Ces règles ont pour conséquence :
- En matière de recettes, un amendement parlementaire ne peut conduire à la limitation du
produit d'un impôt ou d'une taxe, que ce soit par la modification de son taux, de son assiette ou des
personnes qui y sont assujetties

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- En matière de dépenses, un amendement parlementaire ne peut augmenter les crédits
ouverts au niveau d'un chapitre ; il ne peut que proposer une réduction de ceux-ci
La portée de l'autorisation parlementaire
Dans le cadre de l'exécution du budget, le gouvernement et son administration sont soumis à
trois principes : le caractère limitatif des crédits, le principe de l'annualité et le principe de
spécialité.
Qu’est-ce qu’on entend par le caractère limitatif des crédits ? Ce principe a-t-il des limites ?
Le caractère limitatif des crédits signifie que « les dépenses ne peuvent être engagées,
ordonnancés et payés que dans la limite des crédits ouverts ». Ce principe connaît deux exceptions
(limites) :
• Certains crédits ont un caractère évaluatif, c'est-à-dire que les dépenses peuvent
s'imputer au-delà des dotations inscrites dans la loi de finances. La loi organique ne confère le
caractère évaluatif qu'à deux catégories de dépenses : la dette publique et la dette viagère ; les
remboursements, dégrèvements et restitutions fiscaux. Les dépassements éventuels sont constatés et
autorisés à titre de régularisation par la loi de règlement.
• En cas de « nécessité impérieuse et imprévue d'intérêt national », Des crédits
supplémentaires peuvent être ouverts par décret en cours de l'année.
Les commissions parlementaires chargées des finances en sont préalablement informées. Ces
crédits supplémentaires sont ratifiés par la loi de règlement.
Principe d’annualité :
En vertu du principe d'annualité, les crédits ouverts au budget général au titre d'une année
budgétaire donnée ne peuvent être reportés sur l'année suivante.
Cependant, ce principe connaît une exception concernant les crédits de paiement ouvert au
titre des dépenses d'investissement du budget général et qui n'aurait pas fait l'objet d'un
ordonnancement en fin d'exercice : ils peuvent être reportés dans la limite d'un plafond de 30 %
des crédits ouverts par la loi de finances. Ce plafond peut être réduit par la loi de finances.
Principe de spécialité
En vertu du principe de spécialité, les crédits ouverts par la loi de finances sont affectés à la
couverture de dépenses déterminées. L'unité de spécialité budgétaire, c'est-à-dire le niveau de
l'autorisation de dépenses que le Parlement donne au gouvernement, est le chapitre.
Le gouvernement ne peut donc effectuer des virements de crédits entre chapitre.
Cependant, la nouvelle structure budgétaire en programme augmente les marges de
manœuvre des gestionnaires de crédits.

La fongibilité des crédits permet à l'ordonnateur gestionnaire de crédits de modifier les


affectations prévues initialement afin de les adapter à l’évolution de ses besoins. C’est le contraire
de la spécialisation des crédits qui consiste à détailler l’autorisation budgétaire afin que chaque
crédit ait une affectation définitive. La LOLF permet de modifier la destination des crédits au sein
d’un même programme
La loi limite la fongibilité au chapitre et autorise des virements de crédits à l'intérieur d'un
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même programme ou entre programmes à l'intérieur d'un même chapitre.
Le gestionnaire qui pourra modifier les dotations des projets ou actions d'un même
programme et d'une même région, devra recueillir l'accord du ministre des Finances pour autoriser
des virements de crédits entre programmes d'un même chapitre (dans la limite de 10 % des crédits
de programmes concernés) ou pour autoriser les virements de crédits entre régions d'un même
programme.
Quelles sont les étapes de l’adoption de la loi de finances rectificative par le parlement ?
Les lois de finances rectificatives (15 jours)
Seules des lois de finances rectificatives peuvent en cours de l'année modifier les
dispositions de la loi de finances de l'année.
Le dépôt d'un projet de loi de finances rectificatives relève de la seule initiative du
gouvernement et peut donc intervenir n'importe quand au cours de l'année budgétaire.
Les lois de finances rectificatives sont présentées et votées dans les mêmes formes que la loi
de finances de l'année sous réserve de délai d'examen particulier.
Le délai global d'examen laissé au Parlement et de 15 jours à compter du dépôt (au lieu de
58 jours pour le projet de loi de finances de l'année). Il se décompose comme suit :
• 8 jours pour la première lecture par la chambre des représentants à compter du dépôt
du projet de loi ;
• 4 jours pour la première lecture par la chambre des conseillers à compter de sa saisine ;
• 3 jours pour l'examen par la chambre des représentants des amendements votés par la
chambre des conseillers et pour l'adoption en dernier ressort du projet de loi de finances
rectificatives.
Les lois de règlement
La loi de règlement constate et arrête le montant définitif des recettes encaissées, des
dépenses dont les ordonnancements sont visés, se rapportant à une même année budgétaire, et arrête
le compte de résultat de l'année.
Le cas échéant, elle :
• Ratifie les crédits supplémentaires ouverts en cours de l'année par décret « en cas de
nécessité impérieuse et imprévue d'intérêt national », après information préalable des commissions
des finances des deux chambres ;
• Constate et autorise, à titre de régularisation, les dépassements des crédits ouverts et ouvre
les crédits nécessaires pour les régulariser tout en donnant les justificatifs nécessaires ;
• Et constate l'annulation des crédits n'ayant pas été consommés.

Quelles sont les étapes de l’adoption de la loi de règlement de la loi de finances par le
parlement ?
-Le projet de loi de règlement est déposé annuellement, en priorité, sur le bureau de la
chambre des représentants, au plus tard, à la fin du 1 er trimestre du 2ème exercice qui suit celui de
l'exécution de la loi de finances concernées, soit avant le 30 mars de l'année N+2.
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-Il est examiné selon la procédure législative ordinaire : L’examen du projet de loi de
règlement n'est encadré par aucun délai impératif comme la loi organique le prévoit pour le projet
de loi de finances de l'année où les projets de loi de finances rectificatives.
-Son examen s'achève lorsque les deux chambres du Parlement sont parvenues à l'adoption
d'un texte identique.
-Ce projet de loi de règlement relève de la commission de contrôle des finances
publiques de la chambre des représentants : Outre ses compétences en matière de contrôle des
finances publiques dans le cadre du programme annuel de contrôle établi par la chambre, la
commission de contrôle des finances publiques est chargée de l'examen du projet de loi de
règlement. Examen au cours duquel elle procède à l'audition du ministre chargé des finances.
La liste de ces documents annexés au projet de loi de règlement de la loi de finances :
1) du compte général de l'Etat appuyé du bilan et des autres états financiers ainsi que d'une
évaluation des engagements hors bilan ;
2) d'une annexe relative aux crédits supplémentaires ouverts, accompagnée de tous les
justificatifs nécessaires, le cas échéant ;
3) du rapport annuel de performance élaboré par le ministère chargé des finances. Ce
rapport constitue la synthèse et la consolidation des rapports de performance élaborés par les
départements ministériels et institutions ;
4) du rapport sur les ressources affectées aux collectivités territoriales ;
5) et du rapport d'audit de performance. Il est élaboré par l'inspection générale des finances
aura pour objet d'apporter, entre autres, une appréciation des programmes des objectifs et des
indicateurs ainsi qu'un examen des capacités des gestionnaires.

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