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2021/2022
Les principes budgétaires que sont l’unité (1), l’annualité (2), l’universalité (3) , la spécialité
(4), l’équilibre budgétaire (5) et la sincérité (6), avaient exclusivement pour but de permettre
au Parlement de contrôler les dépenses et les recettes publiques. Il conviendra, alors, pour
chacun de ces principes d’en préciser la signification et les modalités d’application, mais aussi
les dérogations ou atténuations qui peuvent leurs être apportées.
Quel système est choisi pour exécuter le budget : système de l’exercice ou le système de
gestion?
La loi organique des finances prévoit dans son Article 32 que pour :
« Pour la comptabilité budgétaire : les recettes sont prises en compte au titre de l'année
budgétaire au cours de laquelle elles sont encaissées par un comptable public ; les
dépenses sont prises en compte au titre de l'année budgétaire au cours de laquelle les
ordonnances ou mandats sont visés par les comptables assignataires ; elles doivent
être payées sur les crédits de ladite année, quelle que soit la date de la créance »
courez du 1er juillet au 30 juin pour l’approcher du cycle agricole. Ce changement a été
entériné par les articles cinq et six de la loi organique des finances du 26 novembre
1998. Toutefois le retour à l’année civile comme exercice budgétaire a été décidé en
juin de l’an 2000.
▪ Le report des crédits: (Article 63 LOF)
« Les crédits ouverts au budget général au titre d'une année budgétaire donnée ne
peuvent être reportés sur l'année suivante. Toutefois, les crédits de paiement ouverts au
titre des dépenses d'investissement du budget général et les reliquats d'engagement,
visés et non ordonnancés, sont reportés, sauf dispositions contraires prévues par la loi
de finances, dans la limite d'un plafond de trente pour cent (30%) des crédits de
paiement ouverts au titre du budget d'investissement pour chaque département
ministériel ou institution au titre de l'année budgétaire ».
- La règle de l’équilibre signifie une parfaite égalité entre les recettes et les dépenses de l’État
sans excédent ni déficit, pendant l’année budgétaire.
- ART 1er de la loi 130-13: « La loi de finances détermine, pour chaque année budgétaire,
la nature, le montant et l'affectation de l'ensemble des ressources et des charges de l'Etat,
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ainsi que l'équilibre budgétaire et financier qui en résulte. Elle tient compte de la
conjoncture économique et sociale qui prévaut au moment de sa préparation…»
- Conceptions traditionnelle : l'État a une intervention très limitée dans la vie économique.
Dans ce sens, le budget de l'État doit être neutre vis-à-vis de l'économie. En effet, pour les
théoriciens classiques le déficit entraîne le recours à l’emprunt et, par voie de conséquence,
endettement ; ce qui engendre l’émission monétaire et déclenche ainsi un processus
inflationniste.
- Conception keynésienne: L'État a le droit voire le devoir d'intervenir dans la vie économique.
Ainsi il est obligé de réguler et relancer l'économie en temps de crise. Dans cette conception de
l'équilibre budgétaire qui n'est plus un équilibre comptable mais un équilibre économique et
financier, ce n'est pas seulement le budget qui doit être équilibré mais l'ensemble de l'économie.
Dans cette optique, le déficit n'est donc justifié que parce qu'il sert à relancer une économie en
déficit.
- par l'emprunt
- Maurice Duverger « la notion d’équilibre n’est pas absente de la pensée financière moderne.
Mais à l’idée traditionnelle d’un équilibre purement financier, elle tend à substituer celle d’un
équilibre économique général »
- Ce principe a connu un recul au profit d'un principe plus global confirmé par la constitution
marocaine:
Ainsi la constitution de 2011 prévoit une nouvelle règle dans la gestion des finances publiques
en prévoyant la responsabilité du Parlement et du gouvernement en ce qui concerne l’équilibre
des finances de l’État.
3- Le principe de sincérité
- Le souci technique est de garantir l’exactitude des informations contenues dans la loi de
finances et la fiabilité de l’équilibre budgétaire annoncé.
- Le gouvernement doit avancer des chiffres justifiables, approximatifs et avec bonne foi.
- Article 10 LOLF 130 « Les lois de finances présentent de façon sincère l'ensemble des
ressources et des charges de l'État. La sincérité des ressources et des charges s'apprécie compte
tenu des informations disponibles au moment de leur établissement et des prévisions qui peuvent
en découler ».
- Dans le cadre de sa gestion des finances publiques, le Gouvernement n’hésitait pas à pratiquer
ce que l’on appelle« la navigation politique » en vue d’aboutir à des résultats définis a priori en
ce qui concerne par exemple le niveau du déficit ou la maîtrise des dépenses.
- Le principe de la sincérité consiste à faire prévaloir la bonne foi dans l’application des règles
et procédures en vigueur, à s’abstenir de pratiques visant à dissimuler des éléments susceptibles
de peser sur l’équilibre du budget
- Le juge constitutionnel n’a pas, jusqu’à présent, annulé de dispositions d’une loi de
finances sur le fondement de ce principe.
- La Cour Constitutionnelle a accepté, depuis le début des années 2000, même si le terme
« sincérité » n’ait pas été utilisé, ce principe permet à la cour constitutionnelle
d’examiner la validité des prévisions de recettes.
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1) La sincérité du budget
- Le principe de sincérité recouvre des exigences différentes selon qu’il s’agit du budget ou des
comptes.
- L’Article 10 de la loi organique dispose que les lois de finances présentent de façon sincère
l’ensemble des ressources et des charges de l’État ; leur sincérité s’apprécie compte tenu des
informations disponibles et des prévisions qui peuvent raisonnablement en découler.
- Il résulte de cette exigence que les moyens pour lesquels est sollicitée une autorisation
parlementaire doivent correspondre aux charges prévisibles et doivent être à la fois suffisants
pour permettre à l’État d’honorer ses dettes et calculés au plus juste des besoins de manière à ne
pas laisser inemployés les crédits votés, dont dépend par ailleurs le niveau de recettes soumis au
vote.
- Article 31 « …Les comptes de l'État doivent être réguliers, sincères et donner une image fidèle
de son patrimoine et de sa situation financière ».
- La sincérité est ici comprise dans le sens traditionnel que lui donne la doctrine comptable.
À retenir !
▪ Le principe de la sincérité consiste à faire prévaloir la bonne foi dans l’application des
règles et procédures de préparation du PLF en s’abstenant de pratiques visant à présenter
des prévisions tronquées concernant les charges et les ressources.
▪ Le souci technique de garantir l’exactitude des informations contenues dans la loi de
finances et la fiabilité de l’équilibre budgétaire annoncé.
▪ A la différence de la sincérité comptable, la sincérité budgétaire est récente comparé à
d’autres principes.
▪ Le principe de sincérité n’a pas la même portée s’il concerne les lois de règlement ou
les autres lois de finances. Pour la loi de finances de l’année, les lois de finances
rectificatives, « la sincérité se caractérise par l’absence d’intention de fausser les
grandes lignes de l’équilibre déterminé par la loi de finances. À l’inverse, « la sincérité
de la loi de règlement s’entend, en outre, comme imposant l’exactitude des comptes ».
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4- Le principe de l’unité
Consistance du principe
Fondement juridique
- Le support juridique du principe de l’unité consiste dans article 3 de la loi organique des
finances qui dispose ce qui suit : « La loi de finances prévoit, évalue, énonce et autorise, pour
chaque année budgétaire, l’ensemble des charges et ressources de l’Etat…»
- Les articles 11 et 12 de cette même loi organique se sont attachés à présenter l’énumération
respective de ces ressources et charges.
- Le principe de l’unité s’appuie également, dans une certaine mesure, sur l’article 8 de la loi
organique des finances « Il est fait recette du montant intégral des produits, sans contraction
entre les recettes et les dépenses, l’ensemble des recettes assurant l’exécution de l’ensemble
des dépenses. Toutes les recettes et toutes les dépenses sont imputées au budget général. »
- Ce principe signifie que l’ensemble des finances publiques fait l’objet d’une présentation sans
un seul document budgétaire décrivant toutes les charges et toutes les ressources.
- Gestion hors budget: Certaines entreprises et établissements publics établissent leur budget
propre.
Support juridique
Article 8
- Il est fait recette du montant intégral des produits, sans contraction entre les recettes et les
dépenses, l'ensemble des recettes assurant l'exécution de l'ensemble des dépenses.
- Toutes les recettes et toutes les dépenses sont imputées au budget général.
Consistance du principe
A- La règle de non-compensation
- Cette règle consiste en l’inscription au budget de toutes les dépenses et de toutes les recettes
pour leur montant intégral : cette règle dite du « produit brut » fait obstacle à l’inscription d’un
produit net, c’est-à-dire du seul solde, après contraction des dépenses et des recettes.
B - La règle de non-affectation
- Une recette ne peut être affectée au financement d’une dépense particulière : toutes les recettes
sont globalement destinées à la couverture de l’ensemble des dépenses inscrites au budget.
Il n’y a donc aucun lien juridique et financier entre une recette fiscale perçue par l’État et une
dépense budgétaire, même si, sur le plan politique, le gouvernement peut justifier un impôt
nouveau par la nécessité de financer une action particulière.
- Article 34 « Les fonds de concours versés par des personnes morales autres que l'Etat ou
physiques pour concourir avec ceux de l'Etat à des dépenses d'intérêt public ainsi que le produit
des dons et legs, sont directement portés en recettes, selon le cas, au budget général, aux budgets
des services de l'Etat gérés de manière autonome ou aux comptes spéciaux du Trésor…Le
reliquat des fonds de concours est pris en recettes au budget général. »
- Ce sont des fonds versés par des personnes physiques ou morales pour contribuer avec ceux de
l’État à des dépenses d’intérêt public. Cette procédure permet d’assurer à ceux qui souhaitent
participer à une dépense publique particulière que leurs fonds seront bien affectés à cette
opération.
1) Les SEGMA représentent une dérogation à la règle de non-affectation dans la mesure où ils
disposent de recettes affectées à leurs dépenses d’exploitation et à leurs dépenses
d’investissement.
2) Les comptes spéciaux: Ils figurent dans la loi de finances, mais sont présentés à côté du budget
général; certains d’entre eux constituent une dérogation à la règle de non-affectation, car ils
réalisent une affectation de recettes à des dépenses, comme les comptes d’affectation spéciale.
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- La majorité des comptes spéciaux du Trésor, et plus particulièrement les comptes d’affectation
spéciale reposent, pour leur financement, sur des recettes fiscales ou parafiscales ou sur un
soutien direct du budget général.
- Cette règle signifie que les crédits sont spécialisés par chapitre (ministère), lequel constitue
l’unité de vote et de contrôle du parlement. C’est-à-dire que les crédits ne sont pas examinés par
masse mais par unité.
- Avant l’arrivée de LOF130.13 les crédits ouverts par la loi de financement spécialisé par titre
et par chapitre. Les chapitres sont subdivisés en articles, régions, paragraphes et lignes
À partir de 1er janvier 2018, l’architecture de la nomenclature budgétaire qui encombre le projet
de loi de financement est modifiée comme suit :
- Il s'agit de passer d'une logique de moyens à une logique de résultats. Les ministères
dépensiers doivent donc définir des politiques au moyen de projets est fixer des objectifs dans
le cadre de « programme » décliné en actions évaluées par rapport à des critères de performance.
- Le virement de crédits: change la nature de dépenses prévue par la LFA. Le virement est
autorisé par décret (conjointement signé par le ministère de finances et le ministère de tutelle).
Ainsi, la possibilité donnée aux ordonnateurs de procéder à des virements de crédits entre
chapitres d'un même programme (possibilité de virer d'une dépense de fonctionnement vers les
dépenses d'investissement dans la limite de 10 % et l'inverse n'est pas possible).
- Pour les SEGMA et les comptes spéciaux du Trésor : possibilité de procéder à des virements
de crédits entre les programmes du chapitre dépense d'exploitation et les programmes du
chapitre dépense d'investissement
BON COURAGE !