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SAMIR TADA)
I. L'établissement du projet de LF
L'élaboration du budget est une opération fondamentale du processus budgétaire, dans la
mesure où le budget constitue la traduction de la politique économique, financière et sociale de
l'Etat pour une année. Sur le plan administratif, il s'agit de déterminer les différents acteurs qui
participent à l'élaboration du projet. L'initiative fait intervenir un ensemble d'acteurs selon le
respect d'un calendrier précis, des méthodes d'évaluation des prévisions budgétaires.
1. Le pouvoir du Chef du Gouvernement
Le gouvernement, sous l'égide du CG, dispose d'une compétence exclusive dans la préparation
du projet de LF (La constitution de 2011 et dans la LOF 130-13). En effet, la constitution évoque
les projets de LF, parmi les textes qui sont délibérés au Conseil des Ministres, ce qui exclut
toute proposition de LF émanant des parlementaires. De même, ce monopole de l'exécutif
résulte de la LOF qui prévoit que le MCF prépare les projets de LF sous l'autorité du CG. Cet
article reconnait au CG un pouvoir d'encadrement du fait que l'initiative de préparation de la
LF constitue un moment clé de la mise en œuvre de son programme politique, en déterminant
les grandes orientations et en procédant aux arbitrages sur les problèmes importants pouvant
opposer le MCF aux ministres "dépensiers".
A cet effet, et dans le cadre du processus de préparation du projet de LF de chaque année, le
CG prépare une lettre d'orientation sous forme de circulaire, invitant les départements
ministériels et les institution à établir leurs propositions de dépenses et de recettes pour l'année
budgétaire suivante. Cette lettre d'orientation fixe également les orientations de la politique
budgétaire et les normes de maîtrise des dépenses publiques.
2. Le rôle prépondérant du ministre chargé des finances
Le MCF se trouve au ventre de la procédure de préparation du projet de LF, même si cette
procédure se déroule sous l'autorité du CG. Dans la pratique, le MCF conserve un rôle
prépondérant dans les choix budgétaires et les arbitrages rendus.
La LOF 130-13 prévoit que "sous l'autorité du CG, le MCF prépare les projets de LF,
conformément aux orientations générale, ayant fait l'objet de délibérations au Conseil des
Ministres". En réalité, même si le MCF est soumis à l'autorité du CG, la procédure budgétaire
fait partie de ses attributions. De ce fait, la préparation du budget incombe au MCF.
De même, l'article premier du Décret n 02.07.995 de 2008, dispose que l'autorité
gouvernementale chargée des finances élabore la politique de l'Etat en matière financière,
monétaire, de crédit et des finances extérieures, de rationalisation du secteur public et de
privatisation des entreprises publiques.
La place du MCF est donc assez particulière, puisqu'il est en principe un ministre placé dans
une situation d'égalité juridique avec ses collègues mais occupe une position de supériorité de
fait. S'agissant de la préparation budgétaire, le MCF dispose d'une administration spécialisée,
dont presque toutes les directions sont mobilisées lors de la préparation du projet de LF.
II. La procédure d’examen du Projet de LF
La limitation du pouvoir d'amendement des parlementaires
Il est traditionnel, dans tous les régimes démocratiques, de limiter le pouvoir d'initiative en
matière financière dans les commissions parlementaires et également dans les séances plénières.
Mais cette limitation ne doit pas se traduire par le suppression de tout pouvoir d'amendement.
Aux terme de l'article 77/2 de la Constitution "le Gouvernement peut opposer, de manière
motivée, l'irrecevabilité à toute proposition ou amendement formulés par les membres du
Parlement lorsque leur adoption aurait pour conséquence, par rapport à la LF, soit une
diminution des ressources publiques, soit la création ou l'aggravation d'une charge publique".
Cette restriction est apaisée par la LOF qui dispose que "...des articles additionnelles ou
amendements, qui doivent être justifiés et accompagnés des ajustements nécessaires aux
objectifs et indicateurs relatifs aux programmes concernés, peuvent augmenter ou diminuer les
crédits afférent à un programme, dans la limite des crédits prévus au titre dudit chapitre".
Dans le même sens, cette restriction est consacrée par la constitution, qui attribue au
gouvernement de pouvoir s'opposer à l'examen de tout amendement qui n'a pas été
antérieurement soumis à la commission intéressée.
La quatrième partie : L'exécution de la Loi de Finances