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Exercice d’application

1. Les crédits sont spécialisés par programme et à l’intérieur de chaque programme les crédits
indiquent la nature de chaque dépense. A l’intérieur de chaque programme, les dépenses sont
fongibles. Dans le cas d’espèce, il s’agit de l’excédent de crédit de personnel à utiliser pour
commander des essences. La procédure est donc la fongibilité asymétrique. Il doit solliciter de
l’ordonnateur un arrêté permettant de tirer ce crédit. Puis le Ministre de l’environnement se chargera
d’informer le Ministre de l’Economie et des Finances.

2. Le principe qui permet à Monsieur IDEFOU de faire cette opération est le transfert de crédit car
l’opération est entre programmes de ministères différents. Cette opération sera autorisée par décret
en conseil des ministres sur le rapport conjoint du ministre de l’économie et des finances et les
ministres concernés (agriculture et environnement). Cependant Monsieur IDEFOU ne pourra pas
utiliser les 20 000 000 dans leur totalité puisque le montant total des crédits reçu en appui ne peut
excéder 10% du crédit initial. Le montant du crédit initial dans le cas d’espèce étant de 13 000 000,
le ministère de l’Agriculture recevra seulement 13 000 000 de crédits d’appui.

3. La procédure à exécuter est un virement de crédit car il s’agit d’une opération entre 2 programmes
du même ministère. Les virements de crédits sont pris par arrêté interministériel du ministre chargé
des finances et du ministre de l’environnement s’ils ne changent pas la nature de la dépense. S’ils
changent la nature de la dépense, ils sont autorisés par décret sur rapport conjoint du ministre
chargé des finances et du ministre de l’environnement. Néanmoins le virement doit respecter la
limite des 10% des crédits initiaux des 2 programmes.

4. Le mode de fonctionnement proposé ne pourra pas être validé car il viole le principe de séparation
des fonctions d’ordonnateurs et comptables. Le chargé de programme n’étant un comptable public
ne peut pas s’engager dans la gestion du budget public. Dans le cas d’espèce, il s’agit d’une
gestion de fait.

Ensuite, en ouvrant également un compte à IB Bank pour y déposer les fonds, il viole le principe de
l’unité budgétaire.
De plus, il viole le principe de l’universalité budgétaire qui interdit l’affectation d’une recette à une
dépense. L’ensemble des recettes encaissées par le Trésor public pour le compte de l’Etat doit se
fondre dans une masse unique couvrant sans distinction de provenance les dépenses de l’Etat.
Enfin tous les fonds publics sont déposés au trésor en vertu du principe de l’unité de trésorerie.
Pour pouvoir déposer les fonds à IB Bank, il lui faudra une autorisation.

5. Il y a possibilité de restituer le crédit. Il sera encaissé par le comptable public. Le Ministre de


l’économie et des finances ouvrira un crédit destiné à la direction générale de l’environnement et
des ressources forestières en vertu du principe de rétablissement de crédits. Ce principe déroge à
la règle de l’universalité budgétaire qui interdit l’affectation des recettes.

6. La procédure pour réaliser cette opération de cofinancement est l’ouverture d’un fonds de concours.
Les fonds de concours sont des contributions volontaires versées par des personnes morales ou
physiques pour concourir avec ceux de l’Etat à des dépenses d’intérêt public. Ils concernent
également des legs et donations attribués à l’Etat. Les fonds de concours sont portés en recettes
au budget général et un crédit supplémentaire de même montant est ouvert sur le programme
concerné par un arrêté du ministre chargé des finances. L’emploi des fonds de concours doit être
conforme à l’intention de la partie versante ou du donateur.
Le Ministre de l’Environnement saisira le Ministre de l’Economie et des Finances en l’informant de
la possibilité d’une recette sur fonds de concours pour le financement de la restauration de la forêt-
galerie, pour que l’association verse les fonds au Trésor. Le MEF ouvrira ainsi un crédit sur le
compte du Ministère de l’environnement.
Question de cours
1. A qui revient l’initiative de la loi de finances ?
L’initiative de l’élaboration des textes budgétaires est un monopole du gouvernement. La loi de finances
est la traduction chiffrée de la politique que mène le gouvernement, et son élaboration l’incombe.
Les constitutions des pays africains, américains et européens confient l’élaboration de leurs budgets
respectifs exclusivement à l’exécutif. Les constitutions et les lois organiques relatives aux lois de
finances font toujours référence aux projets de lois de finances en matière d’élaboration du budget de
l’Etat. Ces textes fondamentaux écartent implicitement, mais nettement toute proposition budgétaire
d’initiative parlementaire.
Ce monopole est atténué par le débat d’orientation budgétaire (DOB). Le débat d’orientation budgétaire
a pour but d’associer le Parlement aux choix budgétaires arrêtés par le gouvernement.

2. Quelles sont les grandes étapes du calendrier d’élaboration de la loi de finances ?


Les grandes étapes du calendrier d’élaboration de la loi de finances :

- Définition des stratégies de développement (DPPD)


- Préparation de l’avant-projet du LF : Cadrage budgétaire (DPBEP et DPPD) ; Débat
d’orientation budgétaire (30 juin) ; Lettre de cadrage budgétaire
- Adoption du projet du LF (juillet-aout) : DPPD ; PAP ; Conférence budgétaire
- Vote (sept-déc.) : Etude en commission, Adoption en plénière
- Promulgation et mise en exécution

3. A quel moment le projet de loi de finances est-il transmis à l’Assemblée nationale ?

Le projet de loi de finances est transmis à l’assemblée nationale une semaine avant l’ouverture de la
session budgétaire.

4. Quelles sont les prérogatives du gouvernement qui peuvent limiter l’initiative des
parlementaires lors de l’examen du projet de la loi de finances ?

Le gouvernement dispose des multiples procédures qui lui permettent d’imposer son point de vue aux
parlementaires. Toute proposition qui augmente les charges publiques ou diminue les ressources
publiques de la part des parlementaires est irrecevable. Il y a donc des restrictions au droit
d’amendements des parlementaires en matière budgétaire.
Au moment du vote du budget en séance plénière, le gouvernement peut s’opposer à l’examen de tout
amendement parlementaire qui n’a pas été soumis préalablement à la commission des finances. Il peut
ainsi écarter les amendements de surprise qui risqueraient parfois d’emporter l’adhésion des
parlementaires.
Le gouvernement peut engager sa responsabilité et dissoudre l’assemblée nationale.

5. Quels sont les délais qui encadrent l’examen du projet de la loi de finances ?

L’examen du projet de loi de finances est encadré par la constitution et la loi organique portant loi de
finances. Le gouvernement doit déposer le projet de loi de finances dans un délai permettant au
parlement de disposer de 45 jours au moins pour l’examen du projet. L’assemblée nationale quant à
elle doit adopter la loi de finances au plus tard le 31 décembre.

6. Enumérez, par ordre, les grandes étapes du vote du projet de la loi de finances par les
parlementaires

- Dépôt du projet de loi de finances au Parlement


- Etude du projet de loi de finances en commission
- Présentation du rapport d’étude de la commission des finances
- Vérification de l’équilibre budgétaire entre les recettes et les dépenses
- L’adoption de la loi de finances en 3 étapes : 1re partie, 2ème partie et les Etats annexes

7. Qu’est-ce qu’un cavalier budgétaire ?

Tout amendement à la loi de finances venant de l’assemblée nationale qui n’a aucun caractère
financier.

8. Les parlementaires peuvent-ils, lors de l’examen du projet de loi de finances, diminuer les
crédits d’un programme pour augmenter ceux d’un autre programme à due concurrence ?

Le parlement ne peut pas diminuer les crédits d’un programme pour en augmenter ceux d’un autre
programme. Toutefois, lorsque la proposition est soumise au gouvernement qui en juge la pertinence,
alors le gouvernement peut procéder à cet amendement.

9. Contenu de la première partie de la loi de finances.

La première partie de la loi de finances de l’année comporte les recettes et définit les conditions
d’équilibre. A cet effet elle :
- Prévoit et autorise les recettes budgétaires et les ressources de trésorerie de l’Etat ;
- Autorise la perception des impôts affectés aux collectivités locales et aux établissements
publics ;
- Fixe les plafonds de dépenses du budget général et de chaque budget annexe, de chaque
catégorie de comptes spéciaux du Trésor ainsi que le plafond d’autorisation des emplois
rémunérés par l’Etat ;
- Arrête les données générales de l’équilibre budgétaire et financier présentées dans un tableau
d’équilibre faisant apparaître :
 Le solde budgétaire global résultant de la différence entre les recettes et les
dépenses budgétaires ;
 Le solde budgétaire de base conformément au Pacte de convergence de
stabilité, de croissance et de solidarité entre les Etas membres de l’UEMOA ;
- Arrête les dispositions nécessaires à la réalisation des opérations d’emprunts destinés à couvrir
les charges de trésorerie ;
- Approuve le tableau de financement récapitulant, pour la durée de l’exercice, les prévisions des
ressources par les charges de trésorerie.

10. Que peut faire l’exécutif lorsque le projet de loi de finances n’est pas adopté dans les délais ?
Lorsque la loi de finances n’est pas adoptée dans les délais, l’exécutif peut procéder à une adoption de
projet par ordonnance présidentielle. Si l’exécutif n’a pas déposé dans les délais alors le gouvernement
peut procéder par le 12ème provisoire.

11. Quels sont les documents qui doivent obligatoirement être communiqués au Parlement à
l’occasion du débat d’orientation budgétaire ?

Le document de programmation budgétaire et économique pluriannuelle, éventuellement accompagné


des documents de programmation pluriannuelle des dépenses, est adopté en conseil des ministres.
Ces documents sont soumis, au plus tard à la fin du deuxième trimestre de l’année (30 juin), au débat
d’orientation budgétaire (DOB) à l’Assemblée nationale.

Cas 1 : Vous avez lu dans un journal que le parlement n’intervient jamais dans l’élaboration de la loi de
finances. Donnez votre avis. Proposition de réponse : L’initiative de l’élaboration des textes budgétaires
est un monopole du gouvernement. La loi de finances est la traduction chiffrée de la politique que mène
le gouvernement, et son élaboration l’incombe. Cependant, ce monopole est atténué par le débat
d’orientation budgétaire (DOB). Le débat d’orientation budgétaire a pour but d’associer le Parlement aux
choix budgétaires arrêtés par le gouvernement.

Cas : Un journal rapporte les propos d’un député : « le budget togolais crée plutôt l’injustice sociale au
lieu d’encourager la justice sociale. » Vous avez été sollicité pour donner la réponse au journal et
rétablir la vérité. Partagez-nous votre réflexion. Réponse : Les actions menés par le gouvernement
visant à faire du budget de l’Etat un instrument de justice sociale : l’assurance maladie universelle, les
cantines scolaires, subvention de la césarienne ; Politique de redistribution avec la progressivité du taux
de l’impôt sur les revenus, les transferts monétaires ciblés aux couches vulnérables

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