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INTRODUCTION

Tous les ans, les services du ministère de l’économie et des finances préparent
un « projet de loi de finances c’est-à-dire un budget qui est soumis à
l’Assemblée Nationale. Le parlement peut alors proposer des modifications
avant d’adopter une « loi de finances initiale » qui sera signée par le président de
la République et publiée dans le journal officiel avant la fin de l’année. Cette loi
considérée comme un budget, peut être révisée au cours de l’exercice par une loi
rectificative, aussi appelée « collectif ». C’est quoi un budget ? comment est ce
que l’Etat arrive à gérer ce budget dans les dépenses ? quelle est sa structure, sa
présentation fiscale et son rôle ? C’est à toutes ces questions que nous
essayerons de répondre dans notre exposé et avant de conclure vous proposer un
budget type du Burkina Faso pour une année.
I- Définition et signification et rôle du budget d’Etat
1- Définition
Un budget est l’acte par lequel sont prévues et autorisées les recettes et les
dépenses annuelles de l'État ou d'autres services assujettis aux mêmes règles.
C’est donc en extension l’ensemble des comptes qui décrivent, pour une année
civile, toutes les ressources et toutes les charges de l'État, des autres collectivités
publiques et des établissements publics.
2- Signification et rôle d’un budget d’Etat

Le budget de l’État est un document établi par le gouvernement et voté par le


Parlement qui prévoit et définit les dépenses et les recettes que l’État a le droit
d’engager et de percevoir pour l’année à venir. C’est un ensemble des éléments
permettant à l’État ou aux collectivités territoriales :

 D’anticiper leurs recettes et leurs besoins financiers pour l’année


suivante ;
 D’être autorisés juridiquement à les mettre en œuvre.

Après avoir fait le point sur les dépenses et les revenus, 3 types de budgets sont
possibles.

- Le budget déficitaire, dans lequel les dépenses sont plus élevées que les
revenus (Dépenses > revenus)
- Le budget équilibré, dans lequel les dépenses et les revenus sont égaux
(Dépenses = revenus)
- Le budget excédentaire, dans lequel les dépenses sont moins élevées que
les revenus (Dépenses < revenus)

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II- Procédure de prélèvement et de dépenses des fonds publique

Les procédures d’exécution des dépenses publiques font intervenir plusieurs


acteurs compétents qui exercent des fonctions distinctes, aux différentes étapes
de la chaîne d’exécution des dépenses publiques.

1- Les acteurs intervenant dans l’exécution des dépenses


a- Le gestionnaire de crédits

Les gestionnaires de crédits sont des responsables des unités administratives


(Directeurs des services ou Coordonnateurs de projets/programmes). Ils sont les
initiateurs des dépenses de leurs unités respectives.

b- L’agent de l’Ordonnateur Délégué

Le rôle de l’agent DRFM (Direction des Ressources Financières et du


Matériel) consiste à aider le DRFM dans l’exercice de ses fonctions aussi bien à
la phase d’engagement qu’à la phase de liquidation.

c- Le Responsable Administratif et Financier

Il a la double qualité d’administrateur délégué de crédits parce qu’il reçoit


délégation de pouvoir de son Ministre de tutelle ou du Président de l’Institution
de l’Etat et d’ordonnateur délégué du budget du ministère ou de l’institution de
l’Etat concerné par délégation de pouvoir du Ministre en charge des Finances. A
ce titre, l’Ordonnateur Délégué engage, liquide et ordonnance les dépenses de
fonctionnement et/ou d’investissement du secteur concerné.

d- Le Contrôleur Financier ou ses Délégués

Le Contrôleur Financier est un administrateur nommé par le Ministre en charge


des Finances pour l’assister dans sa mission de contrôle permanent des dépenses
publiques. Il est nommé, auprès de chaque ministère ou institution de l’Etat, un
Délégué du Contrôleur Financier. Il est chargé de veiller au respect de la
réglementation en vigueur, en matière d’exécution des dépenses publiques. Au
niveau local, l’ordonnateur secondaire du Budget de l’Etat (le Préfet) est assisté
d’un Délégué Départemental du Contrôleur Financier. Le Contrôleur Financier
ou ses Délégués sont chargés :

- de procéder au contrôle de régularité budgétaire, juridique et financière des


opérations de dépenses du Budget de l’Etat et des budgets annexes.

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Ils peuvent donc viser un acte en la forme où celui-ci leur est soumis, ou le
différer de leur visa ou encore le rejeter ;
- de vérifier le service fait ;
- de participer à l’élaboration du budget du ministère sectoriel, de l’institution ou
du département auprès duquel ils travaillent ;
- de vérifier le caractère sincère des prévisions de dépenses publiques ;
- d’identifier et prévenir les risques financiers.

e- Les comptables publics

Le Receveur Général des Finances est le comptable principal unique du Budget


de l’Etat. Le Receveur des Finances de la Dette placé auprès de la Caisse
Autonome d’Amortissement, les Receveurs des Finances des Départements et le
Receveur des Finances des Postes Diplomatiques et Consulats Généraux jouent
le rôle de comptables secondaires. Il en est de même pour les Receveurs
Percepteurs qui sont, par ailleurs, les comptables principaux des budgets
communaux. Les comptables publics du Trésor sont chargés du recouvrement
des recettes non fiscales ainsi que des recettes fiscales pour le compte des
administrations de la Douane et des Impôts et du paiement des dépenses
ordonnancées par les organismes publics puis de leur comptabilisation.

2- Exécution des dépenses publiques

Pour exécuter les dépenses publiques, les acteurs budgétaires disposent de deux
procédures : les procédures normales et la procédure exceptionnelle.

a- Les procédures normales

Elles comprennent :
· la procédure Engagement - Liquidation – Ordonnancement – Paiement ;
· la procédure engagement-ordonnancement ;
· la procédure délégation-engagement ;
· la procédure délégation-ordonnancement

b- Les procédures exceptionnelles

Il s’agit des paiements sans ordonnancement préalable. Ils concernent des


dépenses exécutées par émission d’un ordre de paiement (OP), à savoir :
- les évacuations sanitaires ;
- les menues dépenses ;
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- les frais de missions officielles ;
- l’achat de carburant et lubrifiant ;
- les frais d’enquête, de contrôle et de vérification ;
- les dépenses des régies spéciales d’avances.
L’exécution de ces dépenses fait intervenir les mêmes acteurs que ceux
présentés dans les procédures normales.

III- La structure du budget

Lors de la présentation du projet de loi de finances, le budget est dit «


prévisionnel ». Le budget adopté en fin d’année pour l’année suivante est appelé
« loi de finance initiale » (LFI). Au cours de l’année, le budget peut être modifié
par une loi de finance rectificative pour rendre compte des changements de
perspectives pour l’année en cas d’événement imprévu ou pour modifier la
politique budgétaire de l’État sans attendre l’année suivante. On parle alors de
budget « révisé ». Enfin, lorsque l’année est écoulée, le budget est qualifié d’«
exécuté » car les chiffres réels des dépenses et des recettes ont été rassemblés.

1- Présentation fiscale du budget

Le budget présente trois formes fiscales

 Les impôts sur la consommation c'est-à-dire la taxe sur la valeur ajoutée


(TVA) et la taxe intérieure de consommations sur les produits
énergétiques (TICPE)
 Les prélèvements sur les revenus : l’impôt sur le revenu (IR), l’impôt
sur les sociétés (IS) et pour les revenus des personnes qui exercent une
profession commerciale, industrielle ou artisanale à leur compte, l’impôt
sur les bénéfices industriels et commerciaux (BIC).
 Les impôts sur la propriété et le capital composés de la taxe foncière
(prélevée par les collectivités territoriales), des impôts sur les plus-values
(immobilières et mobilières), de l’impôt sur les fortunes immobilières
(IFI) et des droits de mutation (enregistrement, donation, succession).

2- Présentation d’un budget type du Burkina Faso (Budget 2022)

(Ouagadougou, le 16 décembre 2021). L’Assemblée nationale a adopté à la


majorité des votants (101 voix contre 26 abstentions), le budget de l’Etat,
exercice 2022 présenté par le ministère de l’Economie, des Finances et du
Développement.

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Le budget 2022 présente les caractéristiques suivantes :

Recettes : 2 349,1 milliards de FCFA dont 85,3% de recettes ordinaire et


14,7% de recettes extraordinaires.

Dépenses : 2 919,1 milliards de FCFA dont 65,5% de dépenses ordinaires et


34,5% de dépenses en capital.

Déficit : 570,0 milliards de FCFA

Epargne : 96,7 milliards de FCFA

Les secteurs prioritaires se répartissent sur plus 70% du budget soit 20,27% pour
les secteurs défense et sécurité ; 13,89% pour la santé ; 30,09% pour l’éducation
qui regroupe le préscolaire, le primaire et le post-primaire ; le supérieur, la
recherche scientifique et la formation technique et professionnelle.

Le secteur du développement rural, composé des Ministères en charge de


l’agriculture, des ressources animales, de l’environnement et de l’eau et
assainissement, bénéficie d’une allocation budgétaire correspondant à une part
relative de 6,6%.

Les allocations budgétaires au profit des secteurs prioritaires pourraient être


revues à la hausse si les niveaux de mobilisation des ressources s’améliorent en
2022, selon le Ministre de l’Economie.

En vue d’améliorer davantage le recouvrement des recettes ordinaires, le


Gouvernement poursuivra les reformes en cours au niveau des régies de recettes.

Les principales actions porteront sur :

- la poursuite de la digitalisation des services de la DGI (Direction


générale des impôts) à travers la mise en application du module e-liasse pour les
états financiers de l’exercice 2020 ;

- le renforcement des actions d’informations et de sensibilisation des


contribuables sur les nouvelles échéances déclaratives des impôts et taxes
contenues dans la LFI 2021 ;

- le suivi régulier des obligations déclaratives et de paiements des


contribuables ;

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- la poursuite des actions de formation et de sensibilisation des grandes et
moyennes entreprises en vue du recours systématique au télépaiement ;

- la poursuite des travaux d’analyse et d’apurement des arriérés fiscaux


pour un meilleur ciblage des actions de recouvrements ;

- l’application effective de la Taxe sur les Activités Financières (TAF) ;

- le renforcement du contrôle des éléments de la taxation, en particulier la


valeur des marchandises ;

- le renforcement du contrôle non intrusif par l’usage du scanner comme


moyen de contrôle des chargements homogènes dans les offices ;

- la relecture des textes relatifs aux bureaux frontières pour adapter leurs
compétences aux réalités économiques actuelles et réduire du même coup, les
déperditions de recettes au cours du transport intérieur.

Conclusion

Le budget de l'État est un document juridique qui est souvent adopté par la
législature et approuvé par le président de la République. Il s'agit du budget
annuel que l’État tient, c’est-à-dire l'ensemble des comptes décrivant les recettes
et les dépenses de l'État pour une année civile. L’État l’équilibre au moyen de
l’endettement (si nécessaire), ou en plaçant ses excédents. Ce budget s’inscrit
dans le cadre plus large du budget des administrations publiques. C’est surtout la
traduction comptable de la loi de finances Mais au lieu de s’endetter chaque
année avec un budget déficitaire, qui crée encore des dettes pour le pays, il est
souhaitable que l’Etat prévoit un excédent budgétaire pour permettre à l'inverse
de rembourser une partie des dettes antérieures.

Source :

- www.wkipedia.com
- www.economie.gov.bf (site officiel du ministère de l’économie et des
finances et du développement du Burkina Faso)
- www.sig.gov.bf (site officiel d’information du gouvernement du Burkina
faso)

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