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LA GESTION AXEE SUR LES RESULTATS

Le système budgétaire traditionnel ne répondait pas aux exigences des contribuables (il se concentre
seulement sur les dépenses, les activités et les produits).la GAR à pour objectif de rendre efficace la
dépense publique en établissant un lien étroit entre les résultats souhaités et les moyens mis en
œuvre.
Pourquoi a-t-on abandonné ce système pour la GAR ? Parce qu’il présentait plusieurs limites à
savoir :
 En phase de préparation du budget :
-une surestimation des ressources (propositions budgétaires exagérées).
-caractère centralisé du processus de planification.
 En phase d’exécution :
-Manque de transparence (non exigence d’une justification des dépenses)
-Réduction du budget d’une administration au profit d’une autre sans que les deux ministères en
question soient associés.
-Procédure de décaissement complexe.

CONSEQUENCE :
Mauvaise allocation des ressources. Mauvaise planification des actions. Non exigence du résultat.
Pour faire face à cette situation les gouvernements ont opté pour la GAR en faisant passer le budget
de l’Etat d’un modèle structuré par les moyens et contrôlé par la régularité à un nouveau modèle
structuré par les objectifs et contrôlé par les résultats.
La GAR se base sur le principe que le citoyen est au cœur des décisions ; en plus du citoyen
« clients » , les gouvernements doivent prendre en considération le citoyen « contribuable » et le
citoyen « actionnaire ».

Selon l’ancienne logique budgétaire : les objectifs sont fixés en fonction des ressources disponibles et
en fin d’année on évalue seulement le taux d’utilisation des crédits et le respect des procédures.
Selon la logique de la GAR : les objectifs et les résultats sont fixés par ordre de priorité, et on alloue
les ressources nécessaires pour leur réalisation et on mesure leur taux de réalisation ainsi que leur
impact sur la population.

Objectifs de la GAR :
Renforcer l’efficacité de la dépense publique ; responsabiliser les gestionnaires ; simplifier la
procédure des dépenses publiques ; décentraliser la planification budgétaire.

Principes fondamentaux de la GAR :


-la responsabilité : se traduit par la contribution de chacun des intervenants à l’atteinte des résultats,
tout en les accordant une plus grande latitude dans l’exercice de leurs fonction ;
-la transparence : transmettre d’une manière fidèle les renseignements sur le fonctionnement des
administrations ainsi que leurs pratiques, leurs objectifs et leur résultats ;
-le partenariat: collaboration entre les partenaires afin d’aboutir à une attente.

Cycle de la GAR :
1. Apprendre et s’adapter : utiliser l’information pour soutenir la prise de décision(en évaluant la
performance du personnel ; en se référant au bilan de l’exercice précédent…)
2. S’engager : déterminer les priorités et les résultats envisagés.
3. Réaliser : mettre en œuvre les engagements et suivre les résultats.
4. Rendre des comptes : évaluer et interpréter les résultats obtenus.
L’expérience marocaine en matière de GAR
A partir des années 90,le Maroc a mis en place des réformes dans le but de rattraper les retards en
matières de développement durable et de satisfaire les besoins croissants de ses citoyens en
termes d’accès au services sociaux de base. Parmi lesquelles on trouve la réforme budgétaire
lancée en 2001 qui porte sur la nouvelle GAR s’articule sur :
 Le déploiement du dispositif de la globalisation des crédits :
L’octroi d’une plus grande autonomie aux gestionnaires dans l’utilisation de leurs dotations
budgétaires à condition qu’ils réalisent les objectifs prédéfinis et ils doivent rendre des comptes.
 L'amélioration de la programmation budgétaire pluriannuelle :
Par la mise en œuvre d'un Cadre de Dépenses à Moyen Terme (CDMT) triennal. Elle a pour objectif
de donner plus de clarté aux choix stratégiques en incitant les départements ministériels à adopter
des instruments de programmation indicative qui s’étalent sur trois années et qui sont mise à jour
annuellement pour les adapter à l’évolution de la conjoncture.
 Le renforcement de la déconcentration budgétaire :
À travers sur la contractualisation des relations entre les administrations centrales et leurs services
déconcentrés afin de renforcer l’autonomie des gestionnaires locaux et les responsabiliser quant
à la réalisation des objectifs qui leur sont assignés et à la gestion des crédits qui leur sont alloués.
 La refonte du contrôle de la dépense publique :
L’objectif étant de remplacer progressivement le contrôle a priori en vigueur par un contrôle
d’accompagnement et a posteriori basé sur l’appréciation des performances.
 La mise en place de l’audit de performance ;
Evaluation indépendante et objective des services de l’administration qui a pour but d’établir un
lien entre les programmes d’action et les moyens budgétaires utilisés pour leur réalisation,
d’analyser des résultats en termes d’efficacité et d’efficience et d’apprécier la gestion des
ressources financières et humaines.
 Le développement des systèmes d’information de gestion budgétaire ;
Les systèmes d’information automatisés permettent de donner aux différents acteurs de la gestion
budgétaire les éléments nécessaires pour appuyer les décisions dans un environnement où un
grand nombre d’informations doivent être consolidées puis analysées dans les meilleurs délais,
L’existence de systèmes d’information adaptés et opérationnels est une condition nécessaire pour
le succès de la réforme budgétaire.

Conclusion
Il faut souligner que la GAR est toujours en phase d’expérimentation au Maroc, sa réussite est
conditionnée par les mesures d’accompagnement qui seront mises en place sur plusieurs plans. Il
s’agit de la communication et de la sensibilisation autour de la réforme. Il s’agit aussi de la
formation et de l’assistance des gestionnaires, de la capacité de développement de systèmes
d’information fiables, ainsi que de l’amélioration de la qualité du management interne des
départements ministériels pour l’orienter vers le pilotage par les résultats. De même, cette réussite
de la réforme dépendra de la qualité de son pilotage et du degré d’engagement politique en sa
faveur.
A noter enfin que malgré l’importance que revêt la réforme budgétaire, l’instauration de la GAR
dépend également de degré de son appropriation par l’ensemble des acteurs publics. Autrement
dit la modernisation de la gestion publique est une affaire de tous.

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