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ESAE

NOUVELLES GESTIONS BUDGETAIRE ET COMPTABLE

Enseignant : Fernand AKIYO


Tél : 97 32 10 02

2022-2023
INTRODUCTION GENERALE
Suite à une crise de confiance des citoyens à l’égard de l’État, une augmentation des attentes
sociales notamment la volonté d’obtenir des services publics plus rapides et efficaces mais aussi
le souhait de voir diminuer la dette, de nombreux pays développés ont entamé des réformes de
finances publiques dans les années 1980-1990. L’amélioration de la performance est au centre
de cette réforme avec la rationalisation de la gestion publique, le recentrage sur les besoins des
citoyens et l’amélioration de l’information et de la transparence.

A l’instar des pays développés et dans le but de répondre aux normes internationales en matière
de gestion financière publique, le Conseil des Ministres de l’UEMOA adopté en mars et juin
2009, six Directives dont la mise en œuvre va rénover le cadre harmonisé des Finances
Publiques au sein de l’UEMOA. Ce sont:

 la Directive N°01/2009/CM/UEMOA portant Code de Transparence ;


 la Directive N°06/2009/CM/UEMOA portant LOLF;
 la Directive N°07/2009/CM/UEMOA portant RGCP;
 la Directive N°08/2009/CM/UEMOA portant NBE;
 la Directive N°09/2009/CM/UEMOA portant PCE;
 la Directive N°10/2009/CM/UEMOA portant TOFE.

Ces Directives, complétées par les directives n°01 2011 /CM/UEMOA portant régime financier
des Collectivités Territoriales et nn°03 2012 /CM/UEMOA portant comptabilité des matières,
introduisent dans les Finances Publiques des Etats de profonds changements qui s’inspirent des
meilleures pratiques internationales.

Tout d’abord, une modernisation s’imposait afin de prendre en compte les nouvelles normes et
techniques de gestion des finances publiques, et de s’aligner sur les meilleures pratiques
internationales (nouveau référentiel comptable, nouvelle version du MSFP du FMI, etc). Il était
important également d’introduire davantage de transparence et de rigueur dans le dispositif
normatif (Directive nn°01 2009 portant Code de transparence) a été adoptée 27 mars 2009 trois
3 mois avant les autres.

Il s’agissait aussi d’assurer une meilleure comparabilité des données, dans le cadre du Pacte de
convergence, de stabilité, de croissance et de solidarité entre les Etats membres de l’UEMOA.

En somme, l’objectif de la réforme est l’amélioration de l’efficacité de l’action publique, pour


le bénéfice de tous (usagers, contribuables et agents de l’Etat). L’enjeu est de parvenir à
dépenser mieux et à rendre plus efficace l’allocation des moyens financiers et humains au sein
des programmes. L’instauration d’une véritable transparence dans la gestion publique, en
rendant notamment plus lisibles les documents budgétaires à la fois pour le Parlement et pour
le citoyen. Aussi, dans la sphère publique, la question de l’information et de sa circulation est
en effet essentielle, à la gestion publique comme à la démocratie.

Ce cours s’articulera en deux parties : la première partie traitera des aspects budgétaires et la
deuxième se focalisera sur les aspects comptables de cette nouvelle gestion publique.

PARTIE I : NOUVELLE GESTION BUDGETAIRE


Il s’agira de présenter les innovations en matière budgétaire et de présenter la pratique de la
gestion en mode programme.

SECTION 1 : LES INNOVATIONS BUDGETAIRES

Les innovations budgétaires dans la nouvelle gestion publique sont :

 le passage de la logique de moyens à la logique de résultats ;


 l’introduction de la pluri annualité budgétaire ;
 les notions de programme et de dotation ;
 la fongibilité des crédits budgétaires ;
 la déconcentration du pouvoir d’ordonnateur principal ;
 le pouvoir de régulation budgétaire ;
 l’émergence d’un nouvel acteur: le Responsable de programme ;
 la rénovation du contrôle financier ;
 le développement du contrôle interne et du contrôle de gestion ;
 les nouvelles responsabilités des acteurs ; et
 l’accroissement du rôle du parlement et de la Cour des Comptes.

A. LE PASSAGE DE LA LOGIQUE DE MOYENS A LA LOGIQUE DE RESULTATS

L’un des enjeux majeurs de la réforme est de faire passer l’Etat d’une culture de moyens à une
culture de résultats, afin que chaque franc CFA dépensé soit plus utile et plus efficace. La
performance, c'est-à-dire la capacité à atteindre les résultats attendus, est ainsi au cœur du
nouveau dispositif.
Le budget de moyens répond aux questions suivantes :

Quoi ? Combien ?

Objet de dépense Budget


• francs
• personnel ; CFA.
• fonctionnement ;
• investissement.
Le budget programme répond aux questions suivantes:

Quoi ? Pourquoi ? Qui ? Comment ? Combien ?


Centre de
Activités Objectif Objet de la dépense Budget
responsabilité
• francs
Responsable du • personnel ; CFA.
Programme Résultats attendus
programme • fonctionnement ;
• investissement.
Ainsi, les principales différences sont présentées dans l’encadré suivant :
Budgétisation traditionnelle (budget de Budgétisation orientée performance (budget
moyens) programme)
Orienté inputs (moyens) Orienté résultats et performance
L’approche comptable est privilégiée. Le Les choix politiques sont mis en avant, même si
contrôle en est facilité. la réalité comptable est respectée.
Contrôle décentralisé à discrétion des unités de
Contrôle centralisé au MEF
gestion
Absence d’indicateurs de mesure quant aux Existence d’indicateurs de performance définis
résultats atteints par l’utilisation des ressources avant l’intervention publique (ex ante)
Bilan de l’action publique après la dépense
(constat ex post)
Facile, compréhensible Complexe et sophistiqué
Existence d’un lien entre les priorités
Faible lien entre la stratégie du gouvernement et
nationales, les objectifs sectoriels et les
les allocations budgétaires
allocations budgétaires
Perspective annuelle Perspective pluriannuelle
Analyse par rapport aux trois objectifs de GFP
Analyse par rapport aux trois objectifs de GFP :
:
• meilleure discipline budgétaire parce que la
• faible discipline budgétaire puisque l’équilibre
modélisation macro-économique est à moyen
macro-économique est à court terme ;
terme ;
• bonne efficacité d’allocation parce que les
• faible efficacité d’allocation des ressources
ressources disponibles encadrent les politiques
parce que les choix politiques sont indépendants
publiques et les dépenses reflètent les priorités
des ressources disponibles ;
;
• meilleure performance attendue des services
• faible performance des services publics parce
publics parce que l’attention est mise sur la
que l’attention est mise sur les intrants et non les
performance et sur la responsabilité des
extrants.
gestionnaires publics.
Les finances publiques s’inspirent des principes du secteur privé en intégrant une gestion axée
sur les résultats (GAR) et des budgets programme (BP) assortis d’objectifs, indicateurs, cibles
intégrées dans une chaîne cohérente de résultats tels que représentés dans les figures suivantes :
B. L’INTRODUCTION DE LA PLURI ANNUALITE BUDGETAIRE
La programmation budgétaire doit anticiper les exercices ultérieurs. La pluri annualité permet
au budget d’être plus en phase avec les stratégies nationales de développement, d’améliorer leur
prise en compte dans la loi de finances et leur mise en œuvre effective.

Cadrage global des recettes et des dépenses sur une période


DPBEP triennale glissante

DPPD • Périmètre sectoriel


• Vecteur principal de la performance
• Support idéal pour la présentation des projets annuels de
performance (PAP) et des demandes de crédits des
ministères.
PAP = annexes obligatoires au projet de loi de finances
annexes obligatoires au projet de loi de finances présentant
la stratégie, les objectifs et les indicateurs de performance
quantifiés de chacun des programmes

L’évaluation de l’évolution des finances publiques et de l’équilibre budgétaire doit être faite chaque
année

C. LES NOTIONS DE PROGRAMME ET DE DOTATION


Avec l’introduction de la GAR, le budget n’est plus présenté par nature de dépenses
(intervention, investissement, etc) mais par politiques publiques. Le programme devient
l’élément fondamental du budget. A cet effet, l’article 12 de la Directive LOLF énonce :

« Un programme regroupe les crédits destinés à mettre en œuvre une action ou un ensemble
cohérent d’actions représentatif d’une politique publique clairement définie dans une
perspective de moyen terme.
A ces programmes sont associés des objectifs précis, arrêtés en fonction de finalités d’intérêt
général, et des résultats attendus.
Ces résultats, mesurés notamment par des indicateurs de performance, font l’objet
d’évaluations régulières et donnent lieu à un rapport de performance élaboré en fin de gestion
par les ministères et institutions constitutionnelles concernés.
Un programme peut regrouper tout ou partie des crédits d’une direction, d’un service, d’un
ensemble de directions ou de services d’un même ministère.
Les crédits de chaque programme sont décomposés selon leur nature en crédits de :
- personnel,
- biens et services,
- investissement,
- transferts.
… Les crédits sont spécialisés par programme ».
La notion de dotation est instituée par l’article 14 de la Directive LOLF, qui précise que :
«Les crédits budgétaires non répartis en programmes sont répartis en dotations.
Chaque dotation regroupe un ensemble de crédits globalisés destinés à couvrir des dépenses
spécifiques auxquelles ne peuvent être directement associés des objectifs de politiques
publiques ou des critères de performance ».
Font ainsi l’objet de dotations :
- les crédits destinés aux pouvoirs publics ;
- les crédits globaux pour dépenses accidentelles et imprévisibles (qui ont
vocation à être répartis par décret sur les programmes des ministères
concernés) ;
- les crédits destinés à couvrir les défauts de remboursement ou appels en garantie
intervenus sur les comptes d’avances, de prêts, d’aval et de garanties ;
- les charges financières de la dette de l’Etat (dotées de crédits évaluatifs et non
limitatifs).
Le programme est l’unité de spécialité budgétaire affirmée par l’article 12 de la Directive.
Cependant, afin de ne pas dénaturer et de ne pas affaiblir la notion de programme, une autre
unité de spécialité a été créée : la dotation.

L’architecture des programmes se présente comme suit :

D. LA FONGIBILITE DES CREDITS BUDGETAIRES


La fongibilité est la liberté offerte à chaque gestionnaire de modifier la répartition de ses crédits
- dans un cadre cependant prédéfini - afin de mettre en œuvre son programme de manière
performante. Cette notion de fongibilité est introduite par l’article 15 de la Directive LOLF :
« Les crédits répartis en programme ou en dotation et décomposés par nature … constituent
des plafonds de dépense qui s’imposent dans l’exécution de la loi de finances aux ordonnateurs
de crédits ainsi qu’aux comptables.
Toutefois, à l’intérieur d’un même programme, les ordonnateurs peuvent, en cours d’exécution,
modifier la nature des crédits pour les utiliser, s’ils sont libres d’emploi dans les cas ci-après :
- des crédits de personnel pour majorer les crédits de biens et services, de transfert ou
d’investissement ;
- des crédits de biens et services et de transfert, pour majorer les crédits d’investissement.
Ces modifications sont décidées par arrêté du ministre concerné. Il en informe le ministre
chargé des finances ».

E. LA DECONCENTRATION DU POUVOIR D’ORDONNATEUR PRINCIPAL


Le ministre chargé des finances perd sa qualité d’ordonnateur principal unique en matière de
dépenses budgétaires, mais la conserve en matière de recettes, de comptes spéciaux du Trésor
et d’opérations de trésorerie.

Les ministres et présidents des institutions constitutionnelles deviennent ordonnateurs


principaux des crédits, des programmes et des budgets annexes de leur ministère ou institution.

Cette mesure traduit une volonté de rationaliser la gestion publique en responsabilisant les
gestionnaires.

F. LE POUVOIR DE REGULATION BUDGETAIRE

Selon les dispositions de l’Article 67 de la Directive LOLF « Le ministre chargé des finances
est responsable de l’exécution de la loi de finances et du respect des équilibres budgétaire et
financier définis par celle-ci. A ce titre, il dispose d’un pouvoir de régulation budgétaire qui lui
permet, au cours de l’exécution du budget :

- d’annuler un crédit devenu sans objet au cours de l’exercice ;


- d’annuler un crédit pour prévenir une détérioration des équilibres budgétaire et financier
de la loi de finances.

En outre, le ministre chargé des finances peut subordonner l’utilisation des crédits par les
ordonnateurs aux disponibilités de trésorerie de l’Etat ».
H. L’EMERGENCE D’UN NOUVEL ACTEUR: LE RESPONSABLE DE
PROGRAMME

L’article 13 de la Directive LOLF met en place un nouvel acteur dans le pilotage des crédits
budgétaires et de l’action de l’Etat : le responsable de programme.

« Les responsables de programme sont nommés par ou sur proposition du ministre sectoriel
dont ils relèvent. L’acte de nomination précise, le cas échéant, les conditions dans lesquelles
les compétences d’ordonnateur leur sont déléguées, ainsi que les modalités de gestion du
programme…..

Sur la base des objectifs généraux fixés par le ministre sectoriel, le responsable de programme
détermine les objectifs spécifiques, affecte les moyens et contrôle les résultats des services
chargés de la mise en œuvre du programme.

Il s’assure du respect des dispositifs de contrôle interne et de contrôle de gestion ».

I. LA RENOVATION DU CONTROLE FINANCIER

La rénovation du contrôle financier se traduit notamment par l’émergence d’un contrôle a


posteriori et par la possibilité de moduler l’exercice du contrôle a priori en fonction de
l’évaluation des risques.

Dans ce nouveau cadre, la responsabilité du contrôleur financier est affirmée.

J. LE DEVELOPPEMENT DU CONTROLE INTERNE ET DU CONTROLE DE


GESTION

L’article 13 de la Directive LOLF énonce que le responsable de programme s’assure du respect


des dispositifs de contrôle interne et de contrôle de gestion.

Par ailleurs, aux termes de l’article 51 de cette même Directive, la Cour des comptes donne son
avis sur le système de contrôle interne et le dispositif de contrôle de gestion.

Le Contrôle interne budgétaire permet d’assurer la qualité de la comptabilité budgétaire et la


soutenabilité budgétaire.

Quant au contrôle de gestion, il permet d’assurer à la fois : le pilotage des services sur la base
d’objectifs et d’engagements et la connaissance des coûts, des activités et des résultats. A cet
effet, le contrôle de gestion a pour missions :

 d’analyser la performance des activités afin d’optimiser leur pilotage


 de nourrir le dialogue de gestion entre les différents niveaux de responsabilités, en
favorisant l’expression des acteurs les plus proches du terrain et la diffusion des bonnes
pratiques. Le contrôle de gestion vient documenter et objectiver ce dialogue
K. LES NOUVELLES RESPONSABILITES DES ACTEURS

Cette responsabilité se manifeste de la manière suivante :

 Le ministre chargé des finances perd sa qualité d’ordonnateur principal unique en


matière de dépenses budgétaires, mais la conserve en matière de recettes, de comptes
spéciaux du Trésor et d’opérations de trésorerie. Les ministres et présidents des
institutions constitutionnelles deviennent ordonnateurs principaux des crédits, des
programmes et des budgets annexes de leur ministère ou institution. Cette mesure traduit
une volonté de rationaliser la gestion publique en responsabilisant les gestionnaires.

 la fongibilité des crédits permet aux ordonnateurs de modifier, en cours d’exécution, la


nature des crédits à l’intérieur d’un même programme. Elle est le corollaire des
nouvelles responsabilités des gestionnaires dans le cadre de la gestion axée sur les
résultats et vise notamment à améliorer l’efficience de la dépense publique.

 la régulation budgétaire est un instrument de maîtrise du rythme de l’exécution des


dépenses à disposition du ministre chargé des finances, pour prévenir une détérioration
des équilibres financiers. Le pouvoir de régulation permet ainsi au ministre chargé des
finances d’annuler tout crédit devenu sans objet ou mettant en péril l’équilibre du
budget. Le ministre chargé des finances peut également subordonner l’utilisation des
crédits aux disponibilités de trésorerie.

 Le responsable de programme est l’acteur central de la réforme :


o Il élabore la stratégie et le budget de son programme ;
o Il le met en œuvre et le pilote ;
o Il met en place le contrôle interne et le contrôle de gestion ;
o Il prépare le rapport annuel de performance.

 La rénovation du contrôle financier se traduit notamment par l’émergence d’un contrôle


a posteriori et par la possibilité de moduler l’exercice du contrôle a priori en fonction
de l’évaluation des risques. Dans ce nouveau cadre, la responsabilité du contrôleur
financier est affirmée.
L. L’ACCROISSEMENT DU ROLE DU PARLEMENT ET DE LA COUR DES
COMPTES

 Le contrôle de la gestion est une mission nouvelle confiée à la Cour des comptes. La
Cour ne juge pas les gestions publiques mais donne son avis sur leur coût, leur
efficience, et leur efficacité. En décidant de rendre public ses travaux, la Cour des
comptes peut jouer un rôle clé dans l’information des citoyens sur la gestion publique.
La possibilité de sanctionner les fautes de gestion confiée à la Cour des comptes est très
importante pour assurer une utilisation régulière et honnête des deniers publics. Cette
compétence n’est pas dénuée de risques pour la Cour des comptes, dont les procédures
doivent être rigoureuses et dont les membres doivent être protégés par un statut leur
garantissant une grande indépendance.

 Le contrôle parlementaire sur le vote des lois de finances est renforcé à différents
niveaux :
o Avec l’instauration d’un Débat d’Orientation Budgétaire en fin de 2 ème
trimestre. Ce débat intervient avant le dépôt du projet de loi de finances initiale
et peut donc influer sur les choix du Gouvernement C’est l’occasion pour le
parlement de peser sur les arbitrages gouvernementaux plus efficacement qu’elle
ne pourrait le faire au moment du vote du budget
o Une possibilité nouvelle l’assistance de la Cour des comptes au Parlement.
L’article 75 de la Directive LOLF précise que le Parlement peut demander à la
Cour des comptes la réalisation de toutes enquêtes nécessaires à son information
Ces enquêtes peuvent porter sur l’évaluation d’une politique publique ou sur le
fonctionnement d’un service de l’Etat

SECTION 2 : PRATIQUES BUDGETAIRES EN MODE PROGRAMME


A. PREPARATION ET ADOPTION DU BUDGET
Elle est constituée deux grandes phases : la phase gouvernementale (formulation de politique ;
programmation budgétaire et la Budgétisation) et la phase parlementaire (Débat d’orientation
budgétaire (DOB) ; Examen et amendement du budget et Adoption du projet de loi de finances).

Au cours de la phase gouvernementale, le document de programmation budgétaire et


économique pluriannuelle (DPBEP) est élaboré par le ministère des Finances. Ce document
présente une vision globale et synthétique de l’évolution à moyen terme, des grandes
composantes du budget de l’État. Il constitue l’instrument central du débat d’orientation
budgétaire (DOB). Il sert de cadre de référence pour l’élaboration de la loi de finances sur la
base d’hypothèses économiques précises et justifiées et il évalue le niveau global des recettes
attendues, des dépenses budgétaires et l’évolution de l’ensemble des ressources, des charges et
de la dette du secteur public. Il fixe les objectifs d’équilibre budgétaire et financier sur le moyen
terme en application des dispositions du Pacte de convergence, de stabilité, de croissance et de
solidarité de l’UEMOA. Il permet le calcul de l’allocation des ressources aux différents
ministères sectoriels en fonction des priorités du gouvernement. Le DPBEP doit couvrir une
période minimale de trois ans. Il est très similaire au cadre global de dépenses à moyen terme
élaboré antérieurement (CMDT global).

Les documents de programmation pluriannuelle des dépenses (DPPD) ou budgets programme8


sont préparés par les ministères sectoriels. Les DPPD ont un périmètre ministériel et présentent
les programmes des ministères, des budgets annexes et des comptes spéciaux. Le DPPD
constitue le support de présentation pour les crédits des programmes du ministère sur une
période minimale de trois ans. Le DPPD est le vecteur principal de la performance. À travers
les programmes qui le composent, le DPPD précise les objectifs et les indicateurs retenus pour
chacune des politiques publiques selon trois dimensions : efficacité socio-économique, qualité
du service rendu, l’efficience de la gestion. Le DPPD doit être cohérent avec le DPBEP. Les
responsables de programmes doivent produire également un projet annuel de performance
(PAP) qui doit préciser entre autres la présentation de chacune des actions et de chacun des
projets prévus par le programme, des coûts associés, des objectifs poursuivis, des résultats
obtenus et attendus pour les années à venir mesurés par des indicateurs de performance. En fin
de gestion, les responsables de programme doivent produire un rapport annuel de performance
(RAP) qui présente les réalisations et les résultats du suivi de la performance. Il est annexé à la
loi de règlement. Il permet d’apprécier la gestion et les résultats fixés dans les PAP. Il mesure
la performance c’est-à-dire la mesure de l’efficacité et l’efficience de la dépense publique à un
moindre coût tout en visant l’amélioration de la qualité.
Le format de présentation des dépenses ministérielles par programme est le suivant :
Le processus d’élaboration des documents de formulation, de programmation (DPBEP et
DPPD) et de budgétisation se présente ainsi qu’il suit :
Une nouvelle technique de budgétisation est mise en exergue par la Directive relative à la
LOLF : « Les crédits ouverts par les lois de finances sont constitués de crédits de paiement (CP)
applicables à toutes les catégories de dépenses et d’autorisation d’engagement (AE) applicable
uniquement aux dépenses en capital et aux contrats de partenariats publics privés (PPP)9». En
fait, seuls les crédits d’investissement ou de PPP disposent d’AE ; les autres catégories de
dépenses (ex. personnel) ne disposent que de CP. Les AE correspondent à l’engagement
juridique de la dépense. Elles sont entièrement consommées dès l’origine de la dépense, lors de
la signature de l’acte qui engage juridiquement l’État. Les CP correspondent aux paiements à
faire au cours de l’exercice. La gestion en
AE et CP permet de couvrir des engagements juridiques qui s’exécutent et donnent lieu à des
CP sur un ou plusieurs exercices budgétaires. Cette nouvelle méthode de budgétisation et de
consommation améliore la flexibilité de la gestion budgétaire en introduisant une vision
pluriannuelle. Les AE/CP accroissent la transparence, car on connaît les engagements
juridiques déjà engagés par l’État, ils permettent de différencier l’engagement juridique du
paiement de la dépense, ils autorisent les engagements juridiques de l’année (s’ils ne sont pas
consommés, ils tombent à la fin de l’année), ils permettent d’anticiper et de connaître les restes
à payer. Ils permettent également une meilleure gestion de la dette publique, car il est plus facile
d’évaluer la capacité de l’État à contracter de nouvelles dettes en sachant les engagements déjà
souscrits par l’État, et ils facilitent la gestion de trésorerie.

En résumé :

 l’enveloppe d’AE doit couvrir au plus près l’estimation des engagements à


prendre dans le cadre d’un programme (Implique de vérifier les conditions effectives
de démarrage des programmes et Doit être en lien avec le rythme de souscription des
engagements juridiques prévu dans la programmation financière) ;
 l’enveloppe de CP est évaluée à hauteur des besoins de trésorerie de l’exercice
concerné (Compte tenu du rythme de réalisation des engagements juridiques ; les
engagements juridiques antérieurs et non encore dénoués (AE consommées lors des
exercices précédents) seront prioritaires dans le cadre de la consommation de
l’enveloppe globale du ministère ; le décideur doit alors définir une stratégie, un choix
de marché approprié, mutualisation de certains investissements … dans une logique
économique).
Règle générale de budgétisation des dépenses :

 la budgétisation des dépenses qui ne sont pas des dépenses d’investissement se fait en
CP uniquement. Il n’y a pas de report de droit sur ces natures économiques de
dépenses, mais une faculté.

 La budgétisation des dépenses d’investissement directement exécutés par l’Etat


obéit également au principe général AE = CP.

 Toutefois :
 dans les cas où les contrats signés pour la réalisation de projets
d’investissement ont des durées d’exécution supérieures à un an, la
budgétisation peut avoir lieu en AE différentes des CP : pour la
première année d’exécution desdits contrats, les CP mis en place
correspondent au besoin de paiement de l’année ;
 les AE ne couvrent pas nécessairement le coût global du projet : le
volume d’AE à budgétiser dépend des engagements juridiques à
souscrire chaque année sur la durée de réalisation du projet ;

 pour les contrats de partenariat publics-privés : l’AE couvre, dès l’année ou le contrat
est conclu, la totalité de l’engagement juridique.
 les CP couvrent les besoins de trésorerie pour chaque année d’exécution du contrat.

Les règles particulières de budgétisation aux marchés publics sont les suivantes :

 MARCHES ANNUELS
Principe de budgétisation : AE = CP
Type de marché Mode de budgétisation

AE : évaluation des BC à passer dans l’année

A bons de commande (BC) CP : paiements à effectuer dans l’année

AE (année de la signature) : Montant de la durée minimal hors


reconduction

Ordinaire reconductible AE (durée de reconduction) : Montant de la durée de


annuellement reconduction (et éventuellement, variation des prix)

CP (année de la signature) : Paiements à effectuer dans l’année


CP (durée de reconduction) : Paiements à effectuer dans l’année

AE : Montant de la tranche ferme + montant de l’indemnité de


dédit pour non affermissement de tranche conditionnelle (cette
A tranche ferme et conditionnelle dernière n’est budgétée que pour l’année d’affermissement
diminuée du montant du dédit)

CP : paiements à effectuer dans l’année


 MARCHES PLURIANNUELS (AE # CP) HORS PPP

Type de marché Mode de budgétisation

AE : budgétisée dès la première année


Marchés publics pluriannuels en
CP : budgétisée sur la durée d’ exécution du
AE # CP
marché

AE : montant des engagements fermes (plus


Marché à prix fermes ou révisables (de durée AE s’il existe une révision des prix par
ferme ou reconductible) rapport à l’engagement de référence)
CP : évaluation des paiements de l’année

AE : en fonction du rythme d’engagement


des différents lots
Marchés répartis en plusieurs lots
CP : en fonction des décaissements
prévisibles

Année du projet :
AE = évaluation du montant total du projet
d’investissement (tranche fonctionnelle)
comprenant la tranche ferme + montant de
l’indemnité pour rupture anticipée du
contrat + montant des tranches
conditionnelles.
Contrat de partenariat public-privé
CP = montant des paiements à effectuer sur
l’année
Années suivantes :
AE = 0 (on consomme les AE affectées
antérieurement sur la tranche fonctionnelle)
CP = montant des paiements à effectuer sur
l’année sur les marchés en cours et à passer

Après la budgétisation, le Projet de loi de finances est transmis au parlement pour examen,
amendement et adoption. A cet effet, le contrôle parlementaire lors du vote de la loi de
finances de l’année sera abordé à travers trois thèmes : le nouveau calendrier parlementaire,
les documents fournis au Parlement, et enfin les nouvelles modalités de vote.

 le calendrier parlementaire :
Le projet de loi de finances de l’année N+1 doit être déposé (article 58 de la Directive LOLF)
sur le bureau du Parlement au plus tard le jour d’ouverture de la session budgétaire de l’année
N.

Le projet de loi de règlement de l’année N-1 doit également être déposé de façon parallèle
(article 63 de la Directive LOLF).

Ainsi, ce n’est plus la loi de finances de l’année N qui sert de référence lors de l’examen du
projet de loi de finances de l’année N+1 mais ce sont des résultats tangibles de l’exécution
effective de la loi de finances de l’année N-1.

Le Parlement dispose donc de nouveaux éléments, plus concrets, pour examiner et apprécier le
projet qui lui est soumis.

 les documents fournis au Parlement :

Sur un plan général, la nouvelle présentation des lois de finances répond à l’objectif de lisibilité
de l’action publique, à travers la notion de programme, via le nouveau principe de sincérité,
mais également par une meilleure connaissance donnée aux parlementaires des coûts liés aux
engagements de l’Etat (opérations de gestion de la dette et de la trésorerie de l’Etat, plafond des
autorisations d’emplois rémunérés par l’Etat).

L’article 46 de la Directive LOLF liste les documents qui doivent accompagner la loi de
finances de l’année. Parmi ceux-ci figurent notamment le projet annuel de performance de
chaque programme.

La quantité, la diversité et la lisibilité des documents fournis permettent au Parlement d’avoir


une connaissance approfondie des projets du Gouvernement. Il convient cependant, pour qu’il
soit en mesure d’exercer ses prérogatives lors du vote de la loi de finances, qu’il se donne les
moyens de procéder à l’analyse du projet.

Afin de permettre à la commission des finances de travailler avec les ministères avant le dépôt
officiel du projet de loi de finances, il serait opportun que le rapport de la Cour des comptes
soit rendu dès la fin du 2ème trimestre.

 les nouvelles modalités de vote :

L’article 61 de la Directive LOLF énonce que les évaluations de recettes du budget général font
l’objet d’un vote d’ensemble, tandis que les crédits du budget général font l’objet d’un vote par
programme ou par dotation.
La gestion axée sur les résultats introduit donc un changement en profondeur des modalités de
vote du budget par le Parlement. Les parlementaires se prononcent désormais sur l’intégralité
des crédits, qui doivent être justifiés au 1er franc CFA.

La nouvelle Directive LOLF supprime les notions de services votés et de mesures nouvelles.
Jusqu’alors, les parlementaires se prononçaient par un vote unique sur les services votés (plus
de 90% du budget) et votaient par titres et par ministères les autorisations nouvelles (moins de
10% du budget).

Ce sont désormais 100% des crédits qui sont examinés et votés par le Parlement. Au sein de
chaque programme, les crédits sont présentés par nature de dépenses, mais cette ventilation
n’est qu’indicative en vertu du principe de fongibilité.

Enfin, le Gouvernement est désormais tenu de justifier dans les documents budgétaires ses
demandes en base zéro. Chaque franc CFA demandé doit ainsi être expliqué par des
déterminants objectifs (coûts unitaires, etc).

B. APPLICATIONS
PARTIE II : NOUVELLE GESTION COMPTABLES
SECTION 1 : LES INNOVATIONS COMPTABLES
Les innovations à caractère comptable sont :

 le passage d’une Comptabilité de caisse à une Comptabilité d’exercice ;


 l’instauration d’une comptabilité des matières, valeurs et titres ;
 la mise en place d’une comptabilité d’analyse des coûts ;
 le prescription acquisitive ou extinctive ;
 le classement des tirages et remboursements des emprunts à moyen et long termes en
opérations de trésorerie ;
 la redéfinition des caractéristiques de la période complémentaire ;
 la suppression des classes 0 et 9 du Plan Comptable de l’État ainsi que la consécration
de la classe 8 aux opérations hors bilan ;
 les nouveaux états financiers ;
 les principes comptables de base et le nouveau plan comptable ;
 l’encadrement de la réquisition des comptables publics ;

A. LE PASSAGE D’UNE COMPTABILITE DE CAISSE A UNE COMPTABILITE


D’EXERCICE

La comptabilité d’exercice est sur fondée sur le principe des droits et obligations constatés
(Article 6 PCE). Dans une comptabilité d’exercice, tous les droits et obligations sont constatés
avant les opérations de recouvrement et de règlement Les opérations budgétaires sont prises en
compte au titre de l’exercice auquel elles se rattachent, indépendamment de leur date
d’encaissement et de décaissement.

La directive PCE détermine l’objet de la Comptabilité Générale de l’Etat (en codifiant les
principes, les règles et les procédures relatives à sa tenue et à la production des comptes et états
financiers. L’article 72 de la directive PCE indique la CGE est fondée sur le « principe des
droits et obligations constatés » Les opérations sont prises en compte au titre de l’exercice
auquel elles se rattachent indépendamment de leur date de paiement ou d’encaissement.
L’article 76 de la directive RGCP précise que la CGE est une « Comptabilité d’Exercice ». La
directive PCE précise que les recettes sont enregistrées au moment de la déclaration ou du
versement spontané, ou encore au vu de titres de recettes, tandis que les dépenses sont
enregistrées au moment de la liquidation.
La comptabilité en droits constatés est fondée sur le principe du rattachement à un exercice
budgétaire, des charges et des ressources s’y rapportant, qui ont pu être payées ou perçues
l’année précédant ou suivant l’exercice L’Etat peut ainsi disposer d’une vision pluriannuelle de
ses engagements et de sa situation patrimoniale.

Ainsi, la comptabilité de caisse ne fait apparaitre que les flux monétaires et ne retranscrit pas
les autres flux (les entrées et les sorties de biens et services et autres modifications de valeur
patrimoine). Donc, l’image de la situation financière de l’Etat est donc incomplète. Quant à la
comptabilité d’exercice, elle élargit le champ de la Comptabilité Générale de l’Etat, laquelle
permet d’afficher une situation financière plus complète de l’Etat.

B. L’INSTAURATION D’UNE COMPTABILITE DES MATIERES, VALEURS ET


TITRES (ART. 81 A 83 DU RGCP)

La comptabilité des matières, valeurs et titres est une comptabilité d’inventaire permanent ayant
pour objet la description des existants, des biens mobiliers et immobiliers, des stocks autres que
les deniers et valeurs de l’État. Elle permet, en vue de l’établissement du bilan de l’Etat :

 la prise en compte des amortissements ;


 la constitution des provisions ;
 les réévaluations du patrimoine de l’Etat.

Elle permet également un suivi des immobilisations incorporelles, des immobilisations


corporelles, des stocks et des valeurs inactives.

C. LA MISE EN PLACE D’UNE COMPTABILITE D’ANALYSE DES COUTS


(ART. 84 DU RGCP)

La comptabilité d’analyse des coûts a pour objet de faire apparaître les éléments de coûts des
services rendus ou de prix de revient des biens produits et des services fournis ainsi que de
permettre le contrôle des rendements et performances des services, notamment dans le cadre
des budgets de programmes et de la gestion axée sur les résultats.

E résumé, les trois comptabilités initiées dans la nouvelle gestion publique permettent de
répondre aux trois besoins tel que représentés ainsi qu’il suit :
Suivre Etablir
Mesurer
L’autorisation La situation
budgétaire et son financière de Le coût de chaque
exécution l’Etat politique publique

La Comptabilité
La Comptabilité S’articule La Comptabilité d’Analyse des
avec générale Alimente Coûts
budgétaire

D. LE PRESCRIPTION ACQUISITIVE OU EXTINCTIVE (ART 75 LOLF)


Les comptes de gestion mis en état d’examen et déposés à la Cour des Comptes, doivent être
jugés dans un délai de cinq 5 ans En l’absence de jugement de la Cour des Comptes dans ce
délai, le Comptable Public est déchargé d’office de sa gestion.
E. LE CLASSEMENT DES TIRAGES ET REMBOURSEMENTS DES
EMPRUNTS A MOYEN ET LONG TERMES EN OPERATIONS DE
TRESORERIE (ART 55 PCE)
Désormais, les emprunts à moyen et long termes sont retracés comme des opérations de
trésorerie et non comme des ressources budgétaires Une telle innovation permet de mesurer la
capacité réelle de l’État à assurer ses charges à partir de ses recettes (fiscales ou non fiscales)
propres.

F. LA REDEFINITION DES CARACTERISTIQUES DE LA PERIODE


COMPLEMENTAIRE (ART 78 RGCP)
Cette période est exclusivement comptable et ne saurais dépasser une durée maximale d’un
mois.
G. LA SUPPRESSION DES CLASSES 0 ET 9 DU PLAN COMPTABLE DE
L’ÉTAT AINSI QUE LA CONSECRATION DE LA CLASSE 8 AUX
OPERATIONS HORS BILAN (ART. 3 ET 17 PCE)
La nomenclature comptable de l’État se rapproche davantage du SYSCOA Désormais, les
opérations de réflexion sont sans objet, les comptes de charges et de produits étant directement
servis quotidiennement par les Comptables Publics.

Ainsi, le PCE prévoit que les comptes sont regroupés en 8 classes :

 les classes 1 à 5 sont des classes de comptes de bilan (capitaux, immobilisations, stocks,
tiers et comptes financiers) ;
 les classes 6 et 7 sont des classes de comptes de gestion (charges et produits),
 la classe 8 est réservée aux engagements hors bilan.

L’article 18 de la Directive PCE précise que la codification des comptes est fondée sur le
principe de la décimalisation. Elle est limitée à 4 chiffres au maximum :

 les comptes principaux à 2 chiffres ;


 les comptes divisionnaires à 3 chiffres ;
 les comptes d’imputation de base à 4 chiffres.

H. LES NOUVEAUX ETATS FINANCIERS (ART. 23 A 28 PCE)


Outre, le CGAF, le bilan de l’État et le TOFE, le nouveau dispositif prévoit l’élaboration des
états financiers dont le compte de résultat, le tableau des flux de trésorerie, le Tableau des
Opérations Financières du Trésor (et l’état annexé destiné à l’information de la haute juridiction
financière. Par ailleurs, dans le cadre de la transparence financière, de nombreux états financiers
accompagnent désormais les projets de loi de finances et les projets de loi de règlement.

I. LES PRINCIPES COMPTABLES DE BASE ET LE NOUVEAU PLAN


COMPTABLE
Les principes de retenus par le PCE (Articles 4 à 16 PCE) sont :

 Régularité ;
 Séparation ordonnateur et comptable ;
 Sincérité ;
 Image fidèle ;
 Continuité d’exploitation ;
 Permanence des méthodes ;
 Bonne information :
o l’intelligibilité,
o la pertinence, et
o la fiabilité ;
 Droits et obligations constatés ;
 Partie double ;
 Spécialisation des exercices.

J. L’ENCADREMENT DE LA REQUISITION DES COMPTABLES PUBLICS


(ART. 50 RGCP)
Les comptables publics sont tenus d’adresser aux ordonnateurs et au ministre chargé des
finances une déclaration écrite et motivée de leurs refus de visa, accompagnée des pièces
rejetées. En cas de désaccord persistant, l’ordonnateur principal, après avoir recueilli l’avis
consultatif du ministre chargé des finances, peut réquisitionner le comptable selon les
dispositions prévues par les réglementations nationales. Dans ce cas, le comptable public
procède au paiement de la dépense, et annexe au mandat, une copie de sa déclaration de rejet et
l’original de l’acte de réquisition qu’il a reçu. Une copie de la réquisition et une copie de la
déclaration des rejets sont transmises à la Cour des Comptes et au ministre chargé des finances
et publiées.
SECTION 2 : PRATIQUES COMPTABLES EN MODE PROGRAMME
La pratique de la comptabilité en mode programme, qui s’effectue à divers niveaux, est résumé dans le tableau suivant :

Source : guide didactique PCE au sein de l’UEMOA (Tome 1)


Le schéma montre l’évolution du périmètre de la comptabilité générale de l’Etat. Les opérations
budgétaires sont désormais enregistrées à l’étape de la liquidation. Il dessine ce que pourrait
être le mode d’organisation administrative de la comptabilité dans les années à venir et les
relations fonctionnelles entre les différents acteurs (ordonnateur, contrôleur financier et
comptable) de la chaîne de la dépense publique.

PARTIE III : EXECUTION ET CONTROLE DE LA LOI DE FINANCES EN MODE


PROGRAMME
La présente partie est articulée autour de deux points.
SECTION 1 : EXECUTION DE LA LOI DES FINANCES
L’exécution de la loi des finances se fait en deux grandes phases : phase administrative et la
phase comptable. Il n’y a plus de pont étanche entre les deux phases. En effet c’est dès la phase
administrative (liquidation de la dépense) que le comptable fait la prise en charge de celle-ci.

A. COMPTABILISATION DE LA DEPENSE ET REGLES DE CONSOMMATION


DES AE ET CP
Elle est constituée de l’engagement, de la liquidation et de l’ordonnancement.

 L’engagement se résume aujourd’hui à un engagement juridique, lequel est un Acte pris


par un responsable habilité à constater ou créer une obligation à l’encontre d’une
personne morale publique qu’il représente (définition juridique) de laquelle résultera une
charge (impact financier) :
o c’est l’acte fondateur de la dépense : il consomme les AE.
o il est signé par un ordonnateur (de droit ou délégué) dûment habilité : un bon de
commande, un marché public, une décision attributive de subvention… ;
o Sa comptabilisation est donc au cœur de la gestion en AE-CP.

A l’heure actuelle, la procédure normale d’exécution de la dépense requiert une réservation de CP dès
le stade de l’engagement :

o S’assurer dès l’origine de la chaîne de la dépense que l’engagement juridique ainsi


souscrit pourra être mené à son terme (le paiement) ;
o Les CP sont donc « réservés et bloqués » dès l’engagement juridique.
La double autorisation en dépenses redonne aux CP leur
fonction de monnaie de paiement (et non de support des
engagements)
Caractéristiques

Les AE constituent un support budgétaire aux engagements de


l’Etat pouvant s’exécuter sur plusieurs années et doivent
permettre :
- d’améliorer la prévisibilité et la programmation
budgétaire ;
- de donner des assurances aux cocontractants de l’Etat.

Les engagements juridiques vont permettre de simplifier le


traitement de fin de gestion, spécialement la comptabilisation
des dépenses engagées et non ordonnancées en fin de gestion.
La comptabilisation de la dépense suit les conditions retracées dans le tableau suivant :

- La comptabilité budgétaire a pour objectif de


La comptabilité retracer les suites données à l’autorisation
budgétaire et la parlementaire et permettre aux gestionnaires
comptabilité de gérer au mieux les crédits mis à disposition
générale - La comptabilité générale est un outil
poursuivent des d’information visant à fournir une image fidèle
Les AE objectifs de la situation financière et patrimoniale de
l’Etat et de son évolution d’une année sur
relèvent de distincts l’autre.
la sphère mais
Les AE n’ont pas
complément les AE sont consommées lors de la notification
budgétaire de signification a
aires
priori en
des actes juridiques…
… alors que la comptabilité générale s’attache
tandis que comptabilité
à comptabiliser la charge une fois le service fait
générale
les CP sont constaté.

une notion
Les notions Les dépenses obligatoires couvrant un
comptable d’AE et de CP engagement passé avec service fait et ;
permettent
d’apprécier le Les dépenses inéluctables à réaliser sur
degré de rigidité l’exercice couvrant le reste à réaliser sur
d’un budget engagements antérieurs.
 La consommation des AE de façon générale est de consommer les AE à hauteur de
l’engagement ferme : C'est-à-dire ce qui est financièrement quantifié de manière certaine
dans l’acte d’engagement et qu’il faudra a minima payer, « quoi qu’il arrive » (sauf non
réalisation de la prestation prévue). Le montant de la dette contractée auprès d’un tiers
n’est pas le montant à payer dans l’année mais le montant total de la dépense générée par
l’acte signé de l’ordonnateur. La consommation des AE par les engagements juridiques
implique l’identification d’un tiers.
Les AE sont un élément de l’analyse de la soutenabilité budgétaire : elles doivent faire
l’objet d’une comptabilité d’engagement, qui permet d’assurer l’évaluation précise de la
dette contractée et donc la maîtrise des dépenses en amont de leur réalisation.
Les AE sont consommées à hauteur de l’engagement ferme, donc, les clauses de révision
de prix ne sont pas comprises dans l’engagement initial (le montant n’est pas connu avec
certitude au moment de la passation du marché). Les tranches conditionnelles par nature,
ne correspondent pas à un engagement ferme (sont engagées l’année de leur
affermissement). Les indemnités d’attente ou de dédit portant sur une tranche
conditionnelle sont comprises dans l’engagement initial, car elles correspondent à un
montant qui sera à payer « quoi qu’il arrive ». En effet :
o Si l’acheteur public affermit avec retard ou n’affermit pas, il devra payer
l’indemnité d’attente ou le dédit pour non affermissement de la tranche
conditionnelle;
o Si l’acheteur public affermit dans les délais, il devra payer le montant de la tranche. La
consommation d’AE lors de cet affermissement sera minorée du montant du dédit déjà
consommé.

 Les CP sont consommés au fur et à mesure des paiements :


o C’est le paiement et non la demande de paiement de l’ordonnateur qui
consomme les CP ;
o En pratique, la consommation des CP peut avoir lieu au stade de la prise en charge
du paiement par le comptable public : ces règles devront être arrêtées
précisément.

Les paiements (CP) sont rattachés aux engagements juridiques dont ils assurent le
règlement :

o permet de retracer les paiements associés à chaque engagement ;


o sur un exercice, le suivi des AE (donc des engagements juridiques) permet de
distinguer les paiements selon l’année de l’engagement auquel ils se rapportent.

Le lien engagement juridique-paiement améliore la gestion prévisionnelle des paiements


:

o Il suppose la mise en place et le suivi pour chaque engagement juridique d’un


échéancier pluriannuel de crédits de paiement.
o Il permet d’anticiper les charges des années futures (les échéanciers de CP sur AE
engagées ont vocation à figurer dans les annexes au PLF pour l’information du
Parlement)

L’enregistrement en comptabilité budgétaire des engagements juridiques ne présente


d’intérêt que si :

o Il y a une durée significative entre l’engagement de la dépense et son paiement


(principalement dans le cas d’engagements pluriannuels) ;
o On peut en déterminer de manière certaine le montant, le tiers concerné et la
durée.

Cette caractéristique s’applique plus volontiers aux dépenses d’investissement

A noter que pour certaines dépenses : engagement, liquidation et ordonnancement


sont concomitants. Pour d’autres, la chaîne de la dépense se
résume au paiement lui-même. La consommation des AE interviendrait alors lors de la
demande de paiement ou ordonnancement : ainsi, ces dépenses s’exécuteraient en AE=CP
au cours de l’exercice budgétaire (dépenses de personnel ; dépenses de transfert annuel,
subvention pour charges de service public…).

 La consommation des AE –CP des différents types de marché est résumé dans le ci-
dessous :

Type d’acte Moment et montant de la consommation d’AE

Bon de commande Montant de la commande


Marché ordinaire non
Montant global quelle que soit la durée du
reconductible à prix ferme ou
marché puis chaque éventuelle révision de prix
révisable
Montant pour la période initiale puis chaque
Marché ordinaire reconductible à
période reconduite incluant éventuellement la
prix ferme ou révisable
variation des prix
Montant de la tranche ferme + montant de
Marché à tranche ferme et l’indemnité de dédit pour non affermissement
conditionnelle de tranche conditionnelle puis montant de
chaque tranche affermie
Marché à prix unitaire ou
Marché cadre
Montant de chaque bon ou lettre de commande
Reconductible ou non
reconductible

 Les AE des PPP correspondant à ces coûts d’investissement et les autres dépenses doivent
être budgétées et consommées à hauteur de la totalité de l’engagement ferme contracté
lors de la signature du PPP. Lorsque le projet comporte des tranches conditionnelles,
l’engagement à la signature du contrat pourra être limité au montant de la tranche ferme
majoré du dédit (indemnité de non affermissement). En cas d’affermissement, le montant
du dédit sera alors déduit du montant d’AE nécessaires à la couverture de la tranche
affermie. De même, le surcoût relatif aux indemnités de rupture, dont le versement est
lié à une rupture anticipée du contrat, doit être intégré dans le calcul des besoins d’AE
destinées à couvrir l’engagement ferme. L’engagement ferme concernant les coûts
d’investissement doit être accompagné d’un échéancier des besoins de CP qui sont
consommés au moment du paiement (ou de la prise en charge du paiement par le
comptable public).
 Les retraits d’engagements ou dégagements s’exécute selon le schéma suivant :
En revanche, le retrait d’un
Le retrait d’un engagement
engagement pris sur un
l’année au cours de laquelle il a
exercice antérieur ne devrait
été validé augmente
pas donner pas droit à un
l’enveloppe d’AE disponibles :
recyclage l’année du retrait :

Il s’agit d’un engagement


Sur un exercice donné, des
autorisé pour la réalisation
engagements peuvent être pris
d’une dépense au titre d’une
puis retirés. Les crédits rendus
année passée et le principe
disponibles peuvent être
d’annualité budgétaire ne
réutilisés librement au cours de
devrait pas permettre le
cet exercice.
recyclage des AE ainsi libérées.

 Les reports de crédits se font en respectant les principes suivants

o Les AE et les CP sont soumis au droit commun de l’annualité budgétaire.

o Les AE, votées par le Parlement pour une année et non consommées peuvent
être reportées. Il s’agit d’une faculté et non d’une obligation. A défaut, elles
sont annulées en loi de règlement.

o Les CP non consommés ne peuvent être reportés.

o Cependant, les CP disponibles relatifs aux dépenses d’investissement peuvent


faire l’objet d’un report sur l’année suivante dans la mesure où ce report ne
dégrade pas l’équilibre de la loi de finances initiale de l’année suivante.

o Il n’est pas possible de faire de reports croisés : les AE ou CP disponibles sur un


programme ne peuvent être reportées que sur le même programme.

En conclusion :
Les règles de consommation des AE/CP •Par exemple, selon la forme choisie
pour un marché (reconductible/non
comme les règles de report permettent reconductible, durée d’exécution, prix
de définir différents scenarii pour la révisables/fermes, tranches
fermes/tranches conditionnelles,
mise en œuvre opérationnelle des marchés à bon de commande…),
activités. l’impact budgétaire est différent.

Une bonne connaissance des règles de


consommation permet donc de définir
une stratégie budgétaire adaptée aux
ressources prévisibles et aux objectifs à
atteindre et, partant, de procéder à une
budgétisation cohérente et réaliste.

B. LES REGLES D’EXECUTION EN AE ET CP


Ces règles se présentent ainsi qu’il suit :

 Comptabilisation des AE ouvertes et consommées


sur l’ensemble des axes de la nomenclature
budgétaire de l’Etat (nature-destination
L’exécution du budget en AE-CP notamment).
impose de mettre en œuvre une  Tenue de la comptabilité tant pour les dépenses
comptabilité d’engagements (en financées par des ressources intérieures et
plus de celle des paiements) extérieures : elles sont des éléments du solde
budgétaire.
 Production des échéanciers AE-CP qui doivent être
présentés dans les documents budgétaires.

Constats :

La comptabilité budgétaire est celle qui Afin que le budget s’exécute dans le
est la plus proche de la forme des lignes respect de l’autorisation
d’autorisation de crédit de la loi de parlementaire, il est nécessaire
finances de l’année car elle doit en qu’en amont, le budget soit élaboré
retranscrire les opérations. Elle retrace en cohérence avec les règles de
l’ouverture et la consommation des AE consommation des crédits.
et des CP
Les actes des ordonnateurs, engagement, liquidation et ordonnancement sont retracés dans la
comptabilité budgétaire permettant de suivre le déroulement des opérations budgétaires et
d’effectuer le rapprochement avec les écritures des comptables publics. La comptabilité
budgétaire permet de suivre les liquidations, émissions, prises en charge, recouvrements et
restes à recouvrer en matière de recettes, d’une part, les engagements, liquidations,
ordonnancements, paiements et restes à payer en matière de dépenses, d’autre part.

La comptabilité budgétaire est renseignée par les comptables publics en ce qui concerne les
encaissements et paiements relatifs aux opérations de recettes et de dépenses. » (en plus des
ordonnateurs). Les comptables sont responsables de la tenue des comptes de l’Etat. Les
ordonnateurs sont donc tenus d’établir une comptabilité des engagements (donc des AE) tandis
que les comptables publics tiennent une comptabilité des paiements (donc des CP).

La comptabilité budgétaire est complétée par la comptabilité des engagements. A cet effet, la
consommation des CP est enregistrée en comptabilité budgétaire au moment où l’État règle une
dépense. Les CP permettent de retracer les paiements associés aux engagements (annuels ou
pluriannuels) qui ont fait l’objet d’un service fait et dont il résulte en conséquence une charge.
Cette consommation permet également le suivi du solde d’exécution budgétaire et est
nécessaire pour piloter la trésorerie de l’Etat. La comptabilité budgétaire est indispensable pour
retracer en continu l’exécution budgétaire ne peut constituer un outil suffisant pour piloter et
maîtriser les dépenses publiques, raison pour laquelle le RGCP l’a complétée par une
comptabilité des engagements (et même des liquidations et des ordonnancements) afin de
rendre compte de l’ensemble des engagements pris par l’Etat.

E résumé ; les AE sont donc un élément de l’analyse de la soutenabilité budgétaire : elles permettent
de contrôler la dépense au moment de son initialisation et d’en maîtriser les impacts
potentiellement pluriannuels. Elles font l’objet d’une comptabilité d’engagement, qui permet
d’assurer l’évaluation précise de la dette contractée et donc la maîtrise des dépenses en amont
de leur réalisation.

SECTION 1 : CONTROLE DE LA LOI DES FINANCES


Cette traite spécifiquement du rôle que doit jouer le contrôleur financier.
 Le rôle du contrôleur financier

Les contrôles a priori exercés par les contrôleurs budgétaires


portent sur les opérations budgétaires et tous les actes des
ordonnateurs portant engagement de dépenses, notamment les
marchés publics ou contrats, arrêtés, mesures ou décisions émanant
d’un ordonnateur, sont soumis au visa préalable du contrôleur
budgétaire.
Une mission
précisée, qui
Le contrôle budgétaire de la dépense publique doit tout d’abord
demeure centrée s’exercer a priori, c’est-à-dire avant tout acte d’engagement de la
sur le contrôle a dépense (et également avant tout ordonnancement).
priori
Le Contrôleur budgétaire ou son délégué tient la comptabilité des
dépenses engagées afin de suivre la consommation des crédits et
de déterminer la disponibilité de crédits suffisants pour de
nouveaux engagements de dépenses.

La fonction du contrôleur a vocation à se moderniser en évoluant fortement. A cet effet :

 la mise en place d’un double régime d’autorisation de crédits va impliquer un


repositionnement stratégique du contrôle budgétaire (tant au niveau central
qu’au niveau déconcentré). Le contrôle financier devra en priorité être
responsable du contrôle et de la bonne exécution des engagements juridiques
souscrits par les ordonnateurs de l’Etat car l’acte d’engagement juridique aura
pour conséquence la consommation d’une AE.
 la fonction de contrôleur budgétaire doit, en outre, évoluer afin de se
repositionner sur la connaissance, la maîtrise et l’analyse des risques résultant
des actes à incidence financière effectués par les ordonnateurs :
o en développant la fonction d'assistance et de conseil auprès des
ordonnateurs au titre de la préparation et de l'exécution des budgets
programmes ;
o en conservant sa fonction de garant de la sincérité de la programmation
budgétaire initiale et de la soutenabilité de son exécution infra-
annuelle ;
o en mettant en place, à long terme, le contrôle hiérarchisé des dépenses,
en fonction de la qualité du contrôle interne mis en œuvre par les
ordonnateurs.
CONCLUSION GENERALE
Le nouveau cadre harmonisé des finances publiques au sein de l’UEMOA rénove les règles
budgétaires et comptables appliquées jusqu’alors :

 Il réforme en profondeur le budget, grâce à des lois de finances plus lisibles et plus
transparentes. En développant une culture de résultats, il permet aussi de dépenser mieux
et d’améliorer l’efficacité de l’action publique pour le bénéfice de tous : citoyens,
usagers, contribuables et agents de l’Etat.

 Il introduit également une réforme majeure des comptes établis selon le nouveau
référentiel comptable, qui s’inspire très largement de la pratique des entreprises. Les
comptes sont ainsi plus lisibles ; ils offrent une meilleure évaluation du patrimoine et
permettent à l’Etat de mieux rendre compte de son action.

 Il instaure parallèlement une évolution du rôle des principaux acteurs du contrôle et du


pilotage des finances publiques de l’Etat. Il est ainsi donné davantage de responsabilités
aux gestionnaires ministériels (ministres devenus ordonnateurs principaux et
responsables de programme). Le Parlement se voit confier de nouvelles responsabilités,
notamment en matière de contrôle de l’efficacité de la dépense publique. La Cour des
comptes voit également son rôle renforcé, notamment en matière de contrôle et
d’évaluation. Enfin, le contrôle financier est profondément réformé.

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