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2022-2023
INTRODUCTION GENERALE
Suite à une crise de confiance des citoyens à l’égard de l’État, une augmentation des attentes
sociales notamment la volonté d’obtenir des services publics plus rapides et efficaces mais aussi
le souhait de voir diminuer la dette, de nombreux pays développés ont entamé des réformes de
finances publiques dans les années 1980-1990. L’amélioration de la performance est au centre
de cette réforme avec la rationalisation de la gestion publique, le recentrage sur les besoins des
citoyens et l’amélioration de l’information et de la transparence.
A l’instar des pays développés et dans le but de répondre aux normes internationales en matière
de gestion financière publique, le Conseil des Ministres de l’UEMOA adopté en mars et juin
2009, six Directives dont la mise en œuvre va rénover le cadre harmonisé des Finances
Publiques au sein de l’UEMOA. Ce sont:
Ces Directives, complétées par les directives n°01 2011 /CM/UEMOA portant régime financier
des Collectivités Territoriales et nn°03 2012 /CM/UEMOA portant comptabilité des matières,
introduisent dans les Finances Publiques des Etats de profonds changements qui s’inspirent des
meilleures pratiques internationales.
Tout d’abord, une modernisation s’imposait afin de prendre en compte les nouvelles normes et
techniques de gestion des finances publiques, et de s’aligner sur les meilleures pratiques
internationales (nouveau référentiel comptable, nouvelle version du MSFP du FMI, etc). Il était
important également d’introduire davantage de transparence et de rigueur dans le dispositif
normatif (Directive nn°01 2009 portant Code de transparence) a été adoptée 27 mars 2009 trois
3 mois avant les autres.
Il s’agissait aussi d’assurer une meilleure comparabilité des données, dans le cadre du Pacte de
convergence, de stabilité, de croissance et de solidarité entre les Etats membres de l’UEMOA.
Ce cours s’articulera en deux parties : la première partie traitera des aspects budgétaires et la
deuxième se focalisera sur les aspects comptables de cette nouvelle gestion publique.
L’un des enjeux majeurs de la réforme est de faire passer l’Etat d’une culture de moyens à une
culture de résultats, afin que chaque franc CFA dépensé soit plus utile et plus efficace. La
performance, c'est-à-dire la capacité à atteindre les résultats attendus, est ainsi au cœur du
nouveau dispositif.
Le budget de moyens répond aux questions suivantes :
Quoi ? Combien ?
L’évaluation de l’évolution des finances publiques et de l’équilibre budgétaire doit être faite chaque
année
« Un programme regroupe les crédits destinés à mettre en œuvre une action ou un ensemble
cohérent d’actions représentatif d’une politique publique clairement définie dans une
perspective de moyen terme.
A ces programmes sont associés des objectifs précis, arrêtés en fonction de finalités d’intérêt
général, et des résultats attendus.
Ces résultats, mesurés notamment par des indicateurs de performance, font l’objet
d’évaluations régulières et donnent lieu à un rapport de performance élaboré en fin de gestion
par les ministères et institutions constitutionnelles concernés.
Un programme peut regrouper tout ou partie des crédits d’une direction, d’un service, d’un
ensemble de directions ou de services d’un même ministère.
Les crédits de chaque programme sont décomposés selon leur nature en crédits de :
- personnel,
- biens et services,
- investissement,
- transferts.
… Les crédits sont spécialisés par programme ».
La notion de dotation est instituée par l’article 14 de la Directive LOLF, qui précise que :
«Les crédits budgétaires non répartis en programmes sont répartis en dotations.
Chaque dotation regroupe un ensemble de crédits globalisés destinés à couvrir des dépenses
spécifiques auxquelles ne peuvent être directement associés des objectifs de politiques
publiques ou des critères de performance ».
Font ainsi l’objet de dotations :
- les crédits destinés aux pouvoirs publics ;
- les crédits globaux pour dépenses accidentelles et imprévisibles (qui ont
vocation à être répartis par décret sur les programmes des ministères
concernés) ;
- les crédits destinés à couvrir les défauts de remboursement ou appels en garantie
intervenus sur les comptes d’avances, de prêts, d’aval et de garanties ;
- les charges financières de la dette de l’Etat (dotées de crédits évaluatifs et non
limitatifs).
Le programme est l’unité de spécialité budgétaire affirmée par l’article 12 de la Directive.
Cependant, afin de ne pas dénaturer et de ne pas affaiblir la notion de programme, une autre
unité de spécialité a été créée : la dotation.
Cette mesure traduit une volonté de rationaliser la gestion publique en responsabilisant les
gestionnaires.
Selon les dispositions de l’Article 67 de la Directive LOLF « Le ministre chargé des finances
est responsable de l’exécution de la loi de finances et du respect des équilibres budgétaire et
financier définis par celle-ci. A ce titre, il dispose d’un pouvoir de régulation budgétaire qui lui
permet, au cours de l’exécution du budget :
En outre, le ministre chargé des finances peut subordonner l’utilisation des crédits par les
ordonnateurs aux disponibilités de trésorerie de l’Etat ».
H. L’EMERGENCE D’UN NOUVEL ACTEUR: LE RESPONSABLE DE
PROGRAMME
L’article 13 de la Directive LOLF met en place un nouvel acteur dans le pilotage des crédits
budgétaires et de l’action de l’Etat : le responsable de programme.
« Les responsables de programme sont nommés par ou sur proposition du ministre sectoriel
dont ils relèvent. L’acte de nomination précise, le cas échéant, les conditions dans lesquelles
les compétences d’ordonnateur leur sont déléguées, ainsi que les modalités de gestion du
programme…..
Sur la base des objectifs généraux fixés par le ministre sectoriel, le responsable de programme
détermine les objectifs spécifiques, affecte les moyens et contrôle les résultats des services
chargés de la mise en œuvre du programme.
Par ailleurs, aux termes de l’article 51 de cette même Directive, la Cour des comptes donne son
avis sur le système de contrôle interne et le dispositif de contrôle de gestion.
Quant au contrôle de gestion, il permet d’assurer à la fois : le pilotage des services sur la base
d’objectifs et d’engagements et la connaissance des coûts, des activités et des résultats. A cet
effet, le contrôle de gestion a pour missions :
Le contrôle de la gestion est une mission nouvelle confiée à la Cour des comptes. La
Cour ne juge pas les gestions publiques mais donne son avis sur leur coût, leur
efficience, et leur efficacité. En décidant de rendre public ses travaux, la Cour des
comptes peut jouer un rôle clé dans l’information des citoyens sur la gestion publique.
La possibilité de sanctionner les fautes de gestion confiée à la Cour des comptes est très
importante pour assurer une utilisation régulière et honnête des deniers publics. Cette
compétence n’est pas dénuée de risques pour la Cour des comptes, dont les procédures
doivent être rigoureuses et dont les membres doivent être protégés par un statut leur
garantissant une grande indépendance.
Le contrôle parlementaire sur le vote des lois de finances est renforcé à différents
niveaux :
o Avec l’instauration d’un Débat d’Orientation Budgétaire en fin de 2 ème
trimestre. Ce débat intervient avant le dépôt du projet de loi de finances initiale
et peut donc influer sur les choix du Gouvernement C’est l’occasion pour le
parlement de peser sur les arbitrages gouvernementaux plus efficacement qu’elle
ne pourrait le faire au moment du vote du budget
o Une possibilité nouvelle l’assistance de la Cour des comptes au Parlement.
L’article 75 de la Directive LOLF précise que le Parlement peut demander à la
Cour des comptes la réalisation de toutes enquêtes nécessaires à son information
Ces enquêtes peuvent porter sur l’évaluation d’une politique publique ou sur le
fonctionnement d’un service de l’Etat
En résumé :
la budgétisation des dépenses qui ne sont pas des dépenses d’investissement se fait en
CP uniquement. Il n’y a pas de report de droit sur ces natures économiques de
dépenses, mais une faculté.
Toutefois :
dans les cas où les contrats signés pour la réalisation de projets
d’investissement ont des durées d’exécution supérieures à un an, la
budgétisation peut avoir lieu en AE différentes des CP : pour la
première année d’exécution desdits contrats, les CP mis en place
correspondent au besoin de paiement de l’année ;
les AE ne couvrent pas nécessairement le coût global du projet : le
volume d’AE à budgétiser dépend des engagements juridiques à
souscrire chaque année sur la durée de réalisation du projet ;
pour les contrats de partenariat publics-privés : l’AE couvre, dès l’année ou le contrat
est conclu, la totalité de l’engagement juridique.
les CP couvrent les besoins de trésorerie pour chaque année d’exécution du contrat.
Les règles particulières de budgétisation aux marchés publics sont les suivantes :
MARCHES ANNUELS
Principe de budgétisation : AE = CP
Type de marché Mode de budgétisation
Année du projet :
AE = évaluation du montant total du projet
d’investissement (tranche fonctionnelle)
comprenant la tranche ferme + montant de
l’indemnité pour rupture anticipée du
contrat + montant des tranches
conditionnelles.
Contrat de partenariat public-privé
CP = montant des paiements à effectuer sur
l’année
Années suivantes :
AE = 0 (on consomme les AE affectées
antérieurement sur la tranche fonctionnelle)
CP = montant des paiements à effectuer sur
l’année sur les marchés en cours et à passer
Après la budgétisation, le Projet de loi de finances est transmis au parlement pour examen,
amendement et adoption. A cet effet, le contrôle parlementaire lors du vote de la loi de
finances de l’année sera abordé à travers trois thèmes : le nouveau calendrier parlementaire,
les documents fournis au Parlement, et enfin les nouvelles modalités de vote.
le calendrier parlementaire :
Le projet de loi de finances de l’année N+1 doit être déposé (article 58 de la Directive LOLF)
sur le bureau du Parlement au plus tard le jour d’ouverture de la session budgétaire de l’année
N.
Le projet de loi de règlement de l’année N-1 doit également être déposé de façon parallèle
(article 63 de la Directive LOLF).
Ainsi, ce n’est plus la loi de finances de l’année N qui sert de référence lors de l’examen du
projet de loi de finances de l’année N+1 mais ce sont des résultats tangibles de l’exécution
effective de la loi de finances de l’année N-1.
Le Parlement dispose donc de nouveaux éléments, plus concrets, pour examiner et apprécier le
projet qui lui est soumis.
Sur un plan général, la nouvelle présentation des lois de finances répond à l’objectif de lisibilité
de l’action publique, à travers la notion de programme, via le nouveau principe de sincérité,
mais également par une meilleure connaissance donnée aux parlementaires des coûts liés aux
engagements de l’Etat (opérations de gestion de la dette et de la trésorerie de l’Etat, plafond des
autorisations d’emplois rémunérés par l’Etat).
L’article 46 de la Directive LOLF liste les documents qui doivent accompagner la loi de
finances de l’année. Parmi ceux-ci figurent notamment le projet annuel de performance de
chaque programme.
Afin de permettre à la commission des finances de travailler avec les ministères avant le dépôt
officiel du projet de loi de finances, il serait opportun que le rapport de la Cour des comptes
soit rendu dès la fin du 2ème trimestre.
L’article 61 de la Directive LOLF énonce que les évaluations de recettes du budget général font
l’objet d’un vote d’ensemble, tandis que les crédits du budget général font l’objet d’un vote par
programme ou par dotation.
La gestion axée sur les résultats introduit donc un changement en profondeur des modalités de
vote du budget par le Parlement. Les parlementaires se prononcent désormais sur l’intégralité
des crédits, qui doivent être justifiés au 1er franc CFA.
La nouvelle Directive LOLF supprime les notions de services votés et de mesures nouvelles.
Jusqu’alors, les parlementaires se prononçaient par un vote unique sur les services votés (plus
de 90% du budget) et votaient par titres et par ministères les autorisations nouvelles (moins de
10% du budget).
Ce sont désormais 100% des crédits qui sont examinés et votés par le Parlement. Au sein de
chaque programme, les crédits sont présentés par nature de dépenses, mais cette ventilation
n’est qu’indicative en vertu du principe de fongibilité.
Enfin, le Gouvernement est désormais tenu de justifier dans les documents budgétaires ses
demandes en base zéro. Chaque franc CFA demandé doit ainsi être expliqué par des
déterminants objectifs (coûts unitaires, etc).
B. APPLICATIONS
PARTIE II : NOUVELLE GESTION COMPTABLES
SECTION 1 : LES INNOVATIONS COMPTABLES
Les innovations à caractère comptable sont :
La comptabilité d’exercice est sur fondée sur le principe des droits et obligations constatés
(Article 6 PCE). Dans une comptabilité d’exercice, tous les droits et obligations sont constatés
avant les opérations de recouvrement et de règlement Les opérations budgétaires sont prises en
compte au titre de l’exercice auquel elles se rattachent, indépendamment de leur date
d’encaissement et de décaissement.
La directive PCE détermine l’objet de la Comptabilité Générale de l’Etat (en codifiant les
principes, les règles et les procédures relatives à sa tenue et à la production des comptes et états
financiers. L’article 72 de la directive PCE indique la CGE est fondée sur le « principe des
droits et obligations constatés » Les opérations sont prises en compte au titre de l’exercice
auquel elles se rattachent indépendamment de leur date de paiement ou d’encaissement.
L’article 76 de la directive RGCP précise que la CGE est une « Comptabilité d’Exercice ». La
directive PCE précise que les recettes sont enregistrées au moment de la déclaration ou du
versement spontané, ou encore au vu de titres de recettes, tandis que les dépenses sont
enregistrées au moment de la liquidation.
La comptabilité en droits constatés est fondée sur le principe du rattachement à un exercice
budgétaire, des charges et des ressources s’y rapportant, qui ont pu être payées ou perçues
l’année précédant ou suivant l’exercice L’Etat peut ainsi disposer d’une vision pluriannuelle de
ses engagements et de sa situation patrimoniale.
Ainsi, la comptabilité de caisse ne fait apparaitre que les flux monétaires et ne retranscrit pas
les autres flux (les entrées et les sorties de biens et services et autres modifications de valeur
patrimoine). Donc, l’image de la situation financière de l’Etat est donc incomplète. Quant à la
comptabilité d’exercice, elle élargit le champ de la Comptabilité Générale de l’Etat, laquelle
permet d’afficher une situation financière plus complète de l’Etat.
La comptabilité des matières, valeurs et titres est une comptabilité d’inventaire permanent ayant
pour objet la description des existants, des biens mobiliers et immobiliers, des stocks autres que
les deniers et valeurs de l’État. Elle permet, en vue de l’établissement du bilan de l’Etat :
La comptabilité d’analyse des coûts a pour objet de faire apparaître les éléments de coûts des
services rendus ou de prix de revient des biens produits et des services fournis ainsi que de
permettre le contrôle des rendements et performances des services, notamment dans le cadre
des budgets de programmes et de la gestion axée sur les résultats.
E résumé, les trois comptabilités initiées dans la nouvelle gestion publique permettent de
répondre aux trois besoins tel que représentés ainsi qu’il suit :
Suivre Etablir
Mesurer
L’autorisation La situation
budgétaire et son financière de Le coût de chaque
exécution l’Etat politique publique
La Comptabilité
La Comptabilité S’articule La Comptabilité d’Analyse des
avec générale Alimente Coûts
budgétaire
les classes 1 à 5 sont des classes de comptes de bilan (capitaux, immobilisations, stocks,
tiers et comptes financiers) ;
les classes 6 et 7 sont des classes de comptes de gestion (charges et produits),
la classe 8 est réservée aux engagements hors bilan.
L’article 18 de la Directive PCE précise que la codification des comptes est fondée sur le
principe de la décimalisation. Elle est limitée à 4 chiffres au maximum :
Régularité ;
Séparation ordonnateur et comptable ;
Sincérité ;
Image fidèle ;
Continuité d’exploitation ;
Permanence des méthodes ;
Bonne information :
o l’intelligibilité,
o la pertinence, et
o la fiabilité ;
Droits et obligations constatés ;
Partie double ;
Spécialisation des exercices.
A l’heure actuelle, la procédure normale d’exécution de la dépense requiert une réservation de CP dès
le stade de l’engagement :
une notion
Les notions Les dépenses obligatoires couvrant un
comptable d’AE et de CP engagement passé avec service fait et ;
permettent
d’apprécier le Les dépenses inéluctables à réaliser sur
degré de rigidité l’exercice couvrant le reste à réaliser sur
d’un budget engagements antérieurs.
La consommation des AE de façon générale est de consommer les AE à hauteur de
l’engagement ferme : C'est-à-dire ce qui est financièrement quantifié de manière certaine
dans l’acte d’engagement et qu’il faudra a minima payer, « quoi qu’il arrive » (sauf non
réalisation de la prestation prévue). Le montant de la dette contractée auprès d’un tiers
n’est pas le montant à payer dans l’année mais le montant total de la dépense générée par
l’acte signé de l’ordonnateur. La consommation des AE par les engagements juridiques
implique l’identification d’un tiers.
Les AE sont un élément de l’analyse de la soutenabilité budgétaire : elles doivent faire
l’objet d’une comptabilité d’engagement, qui permet d’assurer l’évaluation précise de la
dette contractée et donc la maîtrise des dépenses en amont de leur réalisation.
Les AE sont consommées à hauteur de l’engagement ferme, donc, les clauses de révision
de prix ne sont pas comprises dans l’engagement initial (le montant n’est pas connu avec
certitude au moment de la passation du marché). Les tranches conditionnelles par nature,
ne correspondent pas à un engagement ferme (sont engagées l’année de leur
affermissement). Les indemnités d’attente ou de dédit portant sur une tranche
conditionnelle sont comprises dans l’engagement initial, car elles correspondent à un
montant qui sera à payer « quoi qu’il arrive ». En effet :
o Si l’acheteur public affermit avec retard ou n’affermit pas, il devra payer
l’indemnité d’attente ou le dédit pour non affermissement de la tranche
conditionnelle;
o Si l’acheteur public affermit dans les délais, il devra payer le montant de la tranche. La
consommation d’AE lors de cet affermissement sera minorée du montant du dédit déjà
consommé.
Les paiements (CP) sont rattachés aux engagements juridiques dont ils assurent le
règlement :
La consommation des AE –CP des différents types de marché est résumé dans le ci-
dessous :
Les AE des PPP correspondant à ces coûts d’investissement et les autres dépenses doivent
être budgétées et consommées à hauteur de la totalité de l’engagement ferme contracté
lors de la signature du PPP. Lorsque le projet comporte des tranches conditionnelles,
l’engagement à la signature du contrat pourra être limité au montant de la tranche ferme
majoré du dédit (indemnité de non affermissement). En cas d’affermissement, le montant
du dédit sera alors déduit du montant d’AE nécessaires à la couverture de la tranche
affermie. De même, le surcoût relatif aux indemnités de rupture, dont le versement est
lié à une rupture anticipée du contrat, doit être intégré dans le calcul des besoins d’AE
destinées à couvrir l’engagement ferme. L’engagement ferme concernant les coûts
d’investissement doit être accompagné d’un échéancier des besoins de CP qui sont
consommés au moment du paiement (ou de la prise en charge du paiement par le
comptable public).
Les retraits d’engagements ou dégagements s’exécute selon le schéma suivant :
En revanche, le retrait d’un
Le retrait d’un engagement
engagement pris sur un
l’année au cours de laquelle il a
exercice antérieur ne devrait
été validé augmente
pas donner pas droit à un
l’enveloppe d’AE disponibles :
recyclage l’année du retrait :
o Les AE, votées par le Parlement pour une année et non consommées peuvent
être reportées. Il s’agit d’une faculté et non d’une obligation. A défaut, elles
sont annulées en loi de règlement.
En conclusion :
Les règles de consommation des AE/CP •Par exemple, selon la forme choisie
pour un marché (reconductible/non
comme les règles de report permettent reconductible, durée d’exécution, prix
de définir différents scenarii pour la révisables/fermes, tranches
fermes/tranches conditionnelles,
mise en œuvre opérationnelle des marchés à bon de commande…),
activités. l’impact budgétaire est différent.
Constats :
La comptabilité budgétaire est celle qui Afin que le budget s’exécute dans le
est la plus proche de la forme des lignes respect de l’autorisation
d’autorisation de crédit de la loi de parlementaire, il est nécessaire
finances de l’année car elle doit en qu’en amont, le budget soit élaboré
retranscrire les opérations. Elle retrace en cohérence avec les règles de
l’ouverture et la consommation des AE consommation des crédits.
et des CP
Les actes des ordonnateurs, engagement, liquidation et ordonnancement sont retracés dans la
comptabilité budgétaire permettant de suivre le déroulement des opérations budgétaires et
d’effectuer le rapprochement avec les écritures des comptables publics. La comptabilité
budgétaire permet de suivre les liquidations, émissions, prises en charge, recouvrements et
restes à recouvrer en matière de recettes, d’une part, les engagements, liquidations,
ordonnancements, paiements et restes à payer en matière de dépenses, d’autre part.
La comptabilité budgétaire est renseignée par les comptables publics en ce qui concerne les
encaissements et paiements relatifs aux opérations de recettes et de dépenses. » (en plus des
ordonnateurs). Les comptables sont responsables de la tenue des comptes de l’Etat. Les
ordonnateurs sont donc tenus d’établir une comptabilité des engagements (donc des AE) tandis
que les comptables publics tiennent une comptabilité des paiements (donc des CP).
La comptabilité budgétaire est complétée par la comptabilité des engagements. A cet effet, la
consommation des CP est enregistrée en comptabilité budgétaire au moment où l’État règle une
dépense. Les CP permettent de retracer les paiements associés aux engagements (annuels ou
pluriannuels) qui ont fait l’objet d’un service fait et dont il résulte en conséquence une charge.
Cette consommation permet également le suivi du solde d’exécution budgétaire et est
nécessaire pour piloter la trésorerie de l’Etat. La comptabilité budgétaire est indispensable pour
retracer en continu l’exécution budgétaire ne peut constituer un outil suffisant pour piloter et
maîtriser les dépenses publiques, raison pour laquelle le RGCP l’a complétée par une
comptabilité des engagements (et même des liquidations et des ordonnancements) afin de
rendre compte de l’ensemble des engagements pris par l’Etat.
E résumé ; les AE sont donc un élément de l’analyse de la soutenabilité budgétaire : elles permettent
de contrôler la dépense au moment de son initialisation et d’en maîtriser les impacts
potentiellement pluriannuels. Elles font l’objet d’une comptabilité d’engagement, qui permet
d’assurer l’évaluation précise de la dette contractée et donc la maîtrise des dépenses en amont
de leur réalisation.
Il réforme en profondeur le budget, grâce à des lois de finances plus lisibles et plus
transparentes. En développant une culture de résultats, il permet aussi de dépenser mieux
et d’améliorer l’efficacité de l’action publique pour le bénéfice de tous : citoyens,
usagers, contribuables et agents de l’Etat.
Il introduit également une réforme majeure des comptes établis selon le nouveau
référentiel comptable, qui s’inspire très largement de la pratique des entreprises. Les
comptes sont ainsi plus lisibles ; ils offrent une meilleure évaluation du patrimoine et
permettent à l’Etat de mieux rendre compte de son action.