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Royaume de Maroc

Ministère de l’Intérieur
Direction générale des Collectivités Territoriales
Direction de la formation
Centre de formation administrative

Organisation et fonctionnement
Des Régies de recettes

Etabli par : Driss Idrissi Regragui


Formateur interne

Année 2021-2022
Introduction :

L’organisation territoriale au Maroc est décentralisée. Les affaires


de la commune sont gérées par un conseil dont les membres sont élus au
suffrage universel direct.

La commune est une collectivité territoriale de droit public dotée de


la personnalité morale et de l’autonomie financière.

Elle exerce des compétences propres, des compétences partagées


avec l’Etat et celles qui lui sont transférables par ce dernier.

Pour l’exercice de ses compétences, la commune dispose de


ressources financères propres et des ressources financières affectées par
l’Etat.

Les ressources des communes et des établissements de coopération


intercommunale comprennent :

 les taxes, droits et redevances institués à leur profit par la législation


et la réglementation en vigueur ;
 les produits et revenus domaniaux ;
 le produit des rémunérations pour services rendus ;
 le produit des exploitations et des participations financières ;
 le produit des emprunts ;
 les fonds de concours, les dons et legs ;
 toutes autres recettes instituées à leur profit par la législation et la
réglementation en vigueur ou résultant de décisions de justice ou
de conventions.

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Parmi les ressources citées ci ci-dessus, les recettes fiscales, droits et
redevances ainsi que le patrimoine communal constituent les ressources
propres gérées par la commune.
En effet, la loi 47-06 relative à la fiscalité des collectivités
territoriales telle qu’elle a été complétée et modifiée par la loi 07-20
comporte des taxes locales dont certaines sont gérées par les services de
l’Etat, et d’autres qui sont gérées par les services fiscaux de la commune
( Régies de recettes) et auxquelles sont ajoutées les droits et redevances
encadrés par la loi 39-07 édictant des dispositions transitoires en ce qui
concerne certaines taxes, droits, contributions et redevances dus aux
collectivités locales .

La perception des recettes est autorisée annuellement par les


budgets des communes et des établissements de coopération
intercommunale.

Les règles applicables à l’exécution des opérations de recettes sont


définies par le décret n° : 2.17.451 portant règlement de la comptabilité
publique des communes et des établissements de coopération
intercommunale.

Les opérations financières et comptables résultant de l'exécution


des budgets des communes et des établissements de coopération
intercommunale incombent aux ordonnateurs et aux comptables publics.

Est ordonnateur de recettes et de dépenses d'une commune ou


d'un établissement de coopération intercommunale toute personne ayant
qualité pour :

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- constater, liquider et ordonner le recouvrement des créances ;

- engager, liquider et ordonnancer le paiement des dettes

Est comptable public d’une commune ou d’un établissement de


coopération intercommunale, tout fonctionnaire ou agent ayant qualité
pour exécuter, pour le compte desdits organismes, des opérations de
recettes, de dépenses ou de maniement de titres, soit au moyen de fonds
et valeurs dont il a la garde, soit par virements internes d’écritures, soit
par l’entremise d’autres comptables publics ou de comptes externes de
disponibilités dont il ordonne ou surveille les mouvements.

Pour faciliter les opérations financières de certaines recettes, il peut


être institué des régies de recettes. Cette institution est soumise à une
procèdure détérminée.

La création des régies de recettes permet aux services de la


commune de contribuer au recouvrement des taxes locales au comptant
des taxes déclaratives. le recouvrement par voie de roles et d’ordres de
recettes demeure une attribution du comptable public.

Une bonne organisation des services fiscaux de la commune est le


prérequis pour un meilleur fonctionnant pour améliorer le recouvrement
des taxes locales. (Partie I)
L’amélioration du recouvrement passe d’abord pour une bonne
émission des ordres de recettes et par une meilleure définition de
responsabilité du régisseur cette et du comptable public (Partie II)

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Partie I : la régie de recettes cadre pour le recouvrement
des taxes communales

Si le comptable assignataire est seul chargé de l’exécution du


budget, notamment, les recettes, la régie de recettes joue un rÔle
important dans le processus de recouvrement au comptant.

Les attributions respectives du comptable public et du régisseur de


recettes concourent toutes à la réalisation des recettes nécessaires à la
mise en application du développement local (CHI)
Pour la réalisation des prévisions budgétaires la définition des
tâches passe d’abord par la mise en place d’une organisation des services
fiscaux de la commune et sensuite par une bonne exécution des règles
d’assiette et de recouvrement. (CH II)

CH I : Création d’une régie de recettes et attributions respéctives


du régisseur de recettes et des comptables publics

Selon les dispositions du décret n° : 2.17.451 du 4 Rabie Awal 1439


(23 Novembre 2017) portant réglement De la comptabilité publique des
communes et des établissements de coopération intercommunale, le
comptable public est seul chargé de l’encaissement des droits au
comptant et des taxes déclaratives dans les conditions prévues par la
législation en vigueur (Art.12).
Dans le cas de produits exigibles au comptant ou lorsqu’il y a intérêt
pour la bonne exécution du service, ou pour réduire au maximum, les
formalités de déplacement des redevables, l’encaissement peut être
confié à des régisseurs de recettes (Art.41)

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La procédure de nomination des régisseurs et de création des régies
de recettes a connu une évoluation depuis 1976.

En effet, le décret n° 2-76-576 du 5 chaoual 1396 (30-09-1976)


portant règlement de la comptabilité des collectivités locales et de leurs
groupements stipulait dans son article 34.

« Les régies de recettes sont instituées :

- par décision du Ministre de l’Intérieur sur proposition de


l’ordonnateur après visa du Ministre des Finances, en ce qui
concerne les préfectures, provinces, communes urbaines et
groupements ;
- par décision du gouverneur sur proposition de l’ordonnateur
transmise avec son avis par le caïd de la circonscription après visa
du receveur des finances, en ce qui concerne les communes
rurales.

Des décisions prises dans les mêmes formes désignent le régisseur,


fixent le montant de son cautionnement et déterminent ses attributions
en indiquent, par article du budget, les taxes et produits dont la
perception par le régisseur est autorisée … ».

Par ailleurs, l’article 44 de décret n° 2-09-441 du 17 muharram 1431


(03-01-2010) Portant règlement de la comptabilité publique des
collectivités locales et de leurs groupements : « les régies de recettes sont
instituées par décision de Ministre de l’Intérieur ou de la personne
déléguée par lui à cet effet, sur proposition de l’ordonnateur.

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Des décisions prises dans les mêmes formes, désignent un ou
plusieurs régisseurs ainsi que leurs suppléants ... »

La procédure de création des régies de recettes et de désignation du


régisseur de recettes a été simplifiée avec la promulgation du décret
2.17.451.
La procédure de création des régies de recettes et de désignation
des régisseurs de recettes est particulière vue l’importance des derniers
publics. L’institution des régies de recettes constitue le domaine
d’intervention du régisseur de recettes.
A- Procédure de création et de désignation :
I-Création des régies de recettes et désignation du régisseur :
A-1- Création des régies de recettes :
Les régies de recettes sont instituées par décision de l’ordonnateur
(Art.44)
Cette décision fixe les recettes que le régisseur est autorisé à
percevoir ainsi que leur mode d’encaissement. Elle indique limitativement
la nomenclature et le mode de perception (tickets, vignettes ou quittance)
des taxes droits et redevances.
Aucune recette ne peut être encaissée par voie de régie que si sa
perception est autorisée par les lois et les règlements. Toute perception
irrégulière est interdite.
Cette décision reste valable jusqu’à ce qu’ils soient décidé dans la
même forme de supprimer la régie ou d’apporter des modifications à son
fonctionnement.

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L’arrêté de création de la régie de recettes doit comporter les
éléments suivants :
- La désignation de la collectivité territoriale ;
- La date de l’établissement de la décision ;
- L’imputation budgétaire des recettes et les intitulés des
rubriques budgétaires des recettes, le cas échéant ;
- Le montant de l’encaisse du régisseur ;
- Le comptable assignataires de recettes ;
- La signature de l’ordonnateur.
A-2- la décision de nomination du régisseur de recettes :
Des arrêtés pris dans les mêmes conditions de création de la régie
de recettes, désignent un ou plusieurs régisseurs ainsi que leurs
suppléants, et déterminent leurs attributions et leurs champs
d’intervention en indiquant les natures des recettes dont la perception
par le ou les régisseurs est autorisée conformément aux décisions de
création des régies de recettes (Art.44).
L’arrêté de nomination du régisseur de recettes doit comporter les
éléments suivants :
- La désignation de la collectivité territoriale ;
- Existence du n° de création de la régie de recettes ;
- Date d’établissement de l’arrêté de nomination du
régisseur ;
- Le nom, prénom, grade, qualité du régisseur ;
- Le nom, prénom, grade, qualité du régisseur suppléant et
le maximum de son mandat ;

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- La caisse du comptable assignataire des recettes ;
- La date d’effet de la nomination doit être postérieur ou
égale à la date de création de la régie de recettes ;
- Le montant du plafond de l’encaisse ;
- L’imputation budgétaire des recettes et les intitulés des
rubriques budgétaires.
B- Les conditions nécessaires pour l’exercice des fonctions des
régisseurs :
Etant personnellement et pécuniairement responsable des fonds qui
lui sont confiés qui provienent des recettes percues, le régisseur de
recettes est tenu de prendre toutes les dispositions utiles à leur sécurité.
Il lui est notamment intérdit de conserver sur lui ou à son domicile
et de déposer à un compte courant personnel tout ou partie de ces fonds.
Il lui est fait obligation de les mettre dans un coffre-fort dont il
détient la clé. Le coffre, installé dans un local administratif doit être
metallique et si possible scellé à un mur.
Pour limiter les risques de perte ou de vol, le régisseur doit éviter de
détenir des sommes importantes.
Il doit verser le montant périodiquement et aussi souvent que
possible au comptable. Par contre, on ne doit jamais y déposer ni fonds
personnels ni fonds étrangers aux régies dont le régisseur à la charge.
Le local de la régie doit présenter certaines garanties de sécurité :
- Serrures de sécurité ;
- Barreaux aux fenêtres.

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Et de préférence, un bureau isolé ou au plus occupé par un nombre
restreint d’employés.
II- Attributions respectives du comptable public et du régisseur de
recettes :
A- Attributions du comptable public :

Le régisseur de recettes intervient au départ pour le recouvrement


des droits au comptant et des taxes déclaratives dont le paiement se fait
spontanément par le redevable à sa caisse.
Le comptable public dispose en plus de ces procédés de paiements,
du recouvrement par voie de roles et d’ordres de recettes émis par
l’ordonnateur et de l’application du code de recouvrement des créances
publiques.
L’article 12 du décret de la comptabilité publique des communes et
des établissements de coopération intercommunale, Le comptable public
est, seul chargé

- de l’encaissement des droits au comptant et des taxes déclaratives


dans les conditions prévues par la législation et la réglementation
en vigueur ;

- de la prise en charge et du recouvrement des ordres de recettes


individuels ou collectifs émis par l'ordonnateur dans les conditions
prévues par le présent décret ;

- de la conservation des fonds et valeurs dont il a la garde;

- du maniement des fonds et des mouvements de comptes externes


de disponibilités qu'il surveille ou dont il ordonne les mouvements ;

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- de la tenue de la comptabilité de la commune ou de l'établissement
de coopération intercommunale et de la centralisation des
opérations de recettes et de dépenses exécutées pour leur compte,
conformément aux dispositions du présent décret ;

- de la conservation des pièces justificatives des opérations dont il a


assuré l’exécution ou la centralisation.

Il est, en outre, chargé de faire toutes les diligences nécessaires


pour le recouvrement des recettes et doit signaler à l’ordonnateur toute
moins-value constatée dans les revenus du domaine privé de la commune
ou de l'établissement de coopération intercommunale.

Les comptables des communes ou des établissements de


coopération intercommunale sont des comptables principaux et
secondaires :

- les comptables principaux sont ceux qui, en vertu des lois et


règlements en vigueur ou d’une décision du ministre chargé des finances,
sont tenus de produire, annuellement, à la Cour régionale des comptes
compétente, les comptes des communes et des établissements de
coopération intercommunale dont ils sont comptables assignataires.
Lesdits comptes comprennent les opérations exécutées par leurs soins et
celles dont ils ont centralisé les pièces justificatives ou auxquelles ils ont
donné une imputation définitive ;
-les comptables secondaires sont ceux dont les opérations
exécutées sont centralisées par un comptable principal qui en assure
l’imputation définitive au vu des pièces justificatives produites. Toutefois,
leur responsabilité demeure engagée au titre desdites opérations dans les
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conditions fixées par la législation en vigueur.
Les comptables publics des communes et des établissements de
coopération intercommunale sont :
- les trésoriers régionaux; ;
- les trésoriers préfectoraux ou provinciaux ;
- les percepteurs.
Les comptables publics sont nommés par décision du ministre
chargé des finances ou de la personne déléguée par lui à cet effet. Une
copie de ladite décision est adressée à la Cour des comptes pour
notification à la Cour régionale des comptes compétente.

Ils sont soumis, avant d'être installés dans leur premier poste
comptable, à la formalité de prestation de serment dans les conditions
prévues par la législation et la réglementation en vigueur.

Les comptables publics des communes ou des établissements de


coopération intercommunale, sont tenus, dès leur prise de fonctions, de
souscrire, à titre individuel ou collectif, conformément aux textes
législatifs et réglementaires en vigueur, une police d'assurance auprès
d'une compagnie d'assurances agréée, garantissant durant l'exercice de
leurs fonctions, leur responsabilité personnelle et pécuniaire.

Les comptables publics des communes et des établissements de


coopération intercommunale assurent la gestion des postes comptables
qui leur sont confiés.

Ils peuvent être assistés d'un ou de plusieurs adjoints à qui ils peuvent
déléguer leurs signatures pour agir en leur nom et sous leur contrôle et
leur responsabilité.

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Les comptables publics et leurs adjoints sont accrédités auprès des
organismes teneurs des comptes externes de disponibilités dont ils
ordonnent ou surveillent les mouvements.

Chaque poste comptable dispose d'une seule caisse, et en cas de


besoin, d'un seul compte courant postal et/ou d'un sous compte du
compte courant du Trésor.

En aucun cas, l'intitulé du compte d'un poste comptable ne peut être


libellé au nom personnel du comptable public.

A-1- Recouvrement des créances publiques :

Le recouvrement des créances des communes et des établissements


de coopération intercommunale s'effectue en vertu d'ordres de recettes
conformément à la législation en vigueur, et notamment la loi précitée n°
15-97 formant code de recouvrement des créances publiques, à la
réglementation ou aux conventions qui les ont institués.

Les ordres de recettes émis par l’ordonnateur établissent les droits


constatés au profit de la commune ou de l'établissement de coopération
intercommunale.
Ils sont enregistrés sur le livre des comptes qui comporte, par rubrique
budgétaire :
- un numéro d'ordre ;
- la date de l'émission ;
- la nature du titre ;
- la désignation de la nature de la recette ;
- le nom du débiteur ou la référence au titre collectif ;
- la carte d'identité nationale pour les personnes physiques ou

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l'identifiant commun des entreprises ;
- le montant de l'ordre de recettes ;
- la date d'envoi au comptable chargé du recouvrement ;
- le numéro du bordereau d’émission qui contient le titre
Les comptables publics constatent toutes les opérations de recettes
et de dépenses, qu'ils ont exécutés ou centralisés, sur des journaux
divisionnaires.

Le recouvrement des créances des communes ou des


établissements de coopération intercommunale est décrit, par les
comptables, par nature de recettes dans une comptabilité qui retrace,
distinctement par rubrique, pour l'année courante et les années
antérieures, la prise en charge des ordres de recettes et les
recouvrements effectués.
Après chaque arrêté de fin de mois, le comptable assignataire est
tenu de notifier à l'ordonnateur, avant le 10 du mois suivant, une
situation résumée des opérations de recettes et de dépenses et une
situation consolidée des disponibilités de la commune ou
derétablissement de coopération intercommunale, dont les modèles
seront arrêtés par instruction conjointe du ministre chargé des finances et
du ministre de l'intérieur. La notification à l'ordonnateur, par le
comptable assignataire, des situations précitées, peut faire l'objet
d'échange électronique dans les conditions et formes fixées par arrêté
conjoint du ministre chargé des finances et du ministre de l'intérieur.
Au début du mois de janvier, le comptable assignataire établit, en
triple exemplaire, un état récapitulatif des restes à recouvrer au 31

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décembre, arrêté par rubrique et pour chaque rubrique, par année
d'origine des créances, le signe et le soumet au visa de l'ordonnateur, qui
en conserve un exemplaire pour sa comptabilité administrative.
L'état récapitulatif des restes à recouvrer visé au premier alinéa ci-dessus
est appuyé d'un état nominatif. Au vu du deuxième exemplaire, le
comptable assignataire prend en charge dans ses écritures le montant des
créances restant à recouvrer, aux rubriques budgétaires correspondantes
de l'année suivante.
Le receveur est tenu de s’assurer que les versements du régisseur
sont faits aux dates prescrites et correspondent aux recettes brutes
encaissées.
Toute irrégularité ou toute infraction aux règlements relevée au
cours d’une vérification est signalée sans délai par l’agent vérificateur au
ministre de l’intérieur et au trésorier général du Royaume.
A-2- Réception des tickets :
Le comptable assignataire ou percepteur étant seul responsable
des derniers et valeurs et de la conservation des droits communaux. Il est
essentiel que les tickets, représentant de véritables valeurs de caisse
assimilables à un numéraire soient pris en charge par le comptable
assignataire, ou percepteur dès leur création et jusqu’à l’intégration des
fonds dans la caisse communale ou le cas échéant jusqu'à l’annulation
desdits tickets.
Les tickets commandés chaque année au Ministre de l’intérieur
(DGCT), sont livrés par l’imprimeur chargé de la fourniture, directement

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au comptable assignataire ou percepteur qui en prend livraison après les
avoir reconnu.
Les carnets qui ne peuvent être utilisés par suite de malfaçon dans
la confection des tickets ne sont pas réceptionnés et sont renvoyés au
fournisseur qui procède alors en exécution des clauses du cahier des
charges, au remplacement des tickets défectueux.
La prise en charge des tickets par le comptable assignataire ou
percepteur est effectuée au moyen d’un bordereau FP. 1482 (modèle ci-
après) présentant par nature de taxe ou droit et par valeur le nombre de
carnets remis au comptable, les numéros des tickets et leur montant. Les
sommes correspondantes à chaque valeur sont totalisées pour donner
d’abord le montant par catégorie de produits ensuite le montant global
de tous les tickets livrés.
Les comptables assignataires doivent mentionner sur la facture du
fournisseur, la date de prise en charge des tickets dans leurs écritures.
Enfin, il est recommandé aux comptables de prendre toutes les
précautions nécessaires à la conservation dans les conditions de sécurité
parfaite, des stocks de tickets qu’ils ont pris en charge et qui constituent
des valeurs de caisse dont ils sont pécuniairement responsables. Cette
recommandation vaut également pour les régisseurs communaux en ce
qui concerne les tickets qu’ils ont en compte.

A-3- Contrôle de l’emploi des tickets par le régisseur communal et


ses préposés

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Aux termes de l’article 45du décret portant règlement de
comptabilité des communes 2.17.451 le comptable assignataire procède
sans préavis chaque fois qu’il le juge à propos, à la vérification de la
comptabilité de la caisse et à l’inventaire des tickets tant au bureau du
régisseur que dans les postes des préposés :
- à la vérification de la caisse et de la comptabilité ;

- à l'inventaire des tickets, des autres valeurs et des quittanciers ;

- à l'appréciation du fonctionnement et de la performance de la régie.

Cette vérification et cet inventaire doivent être faits obligatoirement au


moins une fois par an.

Les résultats de cette opération sont consignés sur un procès verbal


de récolement des tickets (mode .F.P.1327 ci-après) présentant par
nature de taxe et valeur le nombre les numéros et le montant des tickets
présentés, d’abord par le régisseur communal ; puis par ses préposés à
chaque poste de perception.
Ce procès-verbal établi contradictoirement par le comptable ou
percepteur et le régisseur doit être revêtu du visa du président du conseil
communal. Il est dressé en double exemplaire, le 1er est conservé par le
régisseur, le 2eme par le comptable.
Le résultat de chaque inventaire doit être en harmonie avec le solde
du compte des tickets remis au régisseur communal. En cas de
discordance, il est rappelé que le régisseur est responsable des déficits
constatés dans sa caisse, ainsi que dans celle des préposés placés sous ses
ordres.

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A-4- Contrôle annuel de l’emploi des tickets
Le 31 décembre de chaque année le comptable assignataire ou
percepteur établit un procès-verbal de situation présentant le compte
d’emploi des tickets pour l’année écoulée. Il utilise à cet effet un imprimé
(modèle F.P.1431 ci après).
Cette situation comprend :
• Les sommes encaissées dans l’année par nature de taxe que droit
et par valeur avec rappel des numéros des tickets employés ;
• Le montant des tickets par nature de taxe ou droit existant entre
les mains du régisseur municipal suivant le procès-verbal de
récolement établi le même jour ;
• Le nombre et le montant des tickets existant entre les mains du
comptable assignataire ou percepteur par nature de taxe ou droit
et par valeur avec indication des numéros des tickets.
Ces trois parties du compte d’emploi des tickets font ensuite l’objet
l’une récapitulation dont le total doit être en concordance parfaite avec le
solde du compte : tickets en dépôt « ouvert dans les écritures du
comptable assignataire ou percepteur ».
La situation des tickets au 31 décembre est arrêtée par le président
communal et par le comptable assignataire ou percepteur qui conservent
chacun un exemplaire de ce document ; un 3eme exemplaire est adressé au
trésorier général du Royaume.
En cas de mutation du comptable assignataire ou percepteur un
compte d’emploi des tickets est établi au jour de la remise de service dans
la forme prescrite ci-dessus.

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COMPTE D'EMPLOI DES TICKETS
Procès-verbal de situation au 31 décembre 20...
Aujourd'hui trente et un décembre 20.. , le trésorier préfectoral ou percepteur à établi en
présence de M.(I) ................. la situation des tickets destinés au service ci-dessus indiqué.
Il a été encaissé par le trésorier préfectoral ou percepteur pendant la gestion 20....

Tickets à ...... dh (n° ................... à .....................) = .................


Tickets à ...... dh (n° ................... à .....................) = .................
Droits de Tickets à ...... dh (n° ................... à .....................) = ..................
…………………….
Tickets à ...... dh (n° ................... à .....................) = .................
Tickets à ...... dh (n° ................... à .....................) = .................
Tickets à ...... dh (n° ................... à .....................) = .................

Tickets à ...... dh (n° ................... à .....................) = .................


Tickets à ...... dh (n° ................... à .....................) = .................
Droits de Tickets à ...... dh (n° ................... à .....................) = ..................
…………………….
Tickets à ...... dh (n° ................... à .....................) = .................
Tickets à ...... dh (n° ................... à .....................) = .................
Tickets à ...... dh (n° ................... à .....................) = .................

Tickets à ...... dh (n° ................... à .....................) = .................


Tickets à ...... dh (n° ................... à .....................) = .................
Droits de Tickets à ...... dh (n° ................... à .....................) = ..................
…………………….
Tickets à ...... dh (n° ................... à .....................) = .................
Tickets à ...... dh (n° ................... à .....................) = .................
Tickets à ...... dh (n° ................... à .....................) = .................
…………………………………….

Total porté aux Recettes aux services


budgétaires …………………………

(I)Président du conseil communal ou son délégué

Il existe entre les mains des préposés au recouvrement suivant le


récolement de ce jour, savoir :

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- Droits de ……………………………………………………………………………..
- ………………………………………..…………………………………………………
- ……………………………………………………………………………………………
- ……………………………………………………………………………………………
- ……………………………………………………………………………………………
- ……………………………………………………………………………………………
- ……………………………………………………………………………………………
- ……………………………………………………………………………………………
- ……………………………………………………………………………………………
- ……………………………………………………………………………………………
- ……………………………………………………………………………………………

Total égal au solde du compte

D’avance Régisseur
Communal leur compte de
Tickets ……………………………………
……………………………….

Il existe entre les mains du comptable assignataire ou percepteur

Tickets à ...... dh (n° ................... à .....................) = .................


Tickets à ...... dh (n° ................... à .....................) = .................
Droits de Tickets à ...... dh (n° ................... à .....................) = .................. …………………….
Tickets à ...... dh (n° ................... à .....................) = .................
Tickets à ...... dh (n° ................... à .....................) = .................
Tickets à ...... dh (n° ................... à .....................) = .................

Tickets à ...... dh (n° ................... à .....................) = .................


Tickets à ...... dh (n° ................... à .....................) = .................
Droits de Tickets à ...... dh (n° ................... à .....................) = .................. …………………….
Tickets à ...... dh (n° ................... à .....................) = .................
Tickets à ...... dh (n° ................... à .....................) = .................
Tickets à ...... dh (n° ................... à .....................) = .................

Tickets à ...... dh (n° ................... à .....................) = .................


Tickets à ...... dh (n° ................... à .....................) = .................
Droits de Tickets à ...... dh (n° ................... à .....................) = .................. …………………….
Tickets à ...... dh (n° ................... à .....................) = .................
Tickets à ...... dh (n° ................... à .....................) = .................
Tickets à ...... dh (n° ................... à .....................) = .................

Total égal au solde du compte


D’avance tickets remis par le
Président du conseil
Communal ………………..…………. ……………………………….

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RECAPITULATION

Marchés Total
Valeur de tickets
encaissés par le
comptable assignataire ou
percepteur
………………………..
Valeur de tickets restant
au Régisseur communal
Valeur de tickets existant
entre les mains du
comptable assignataire ou
percepteur……..

Totaux…………….

La valeur des tickets restant au régisseur


Communal à la clôture de la gestion précédente était
de …………………………………………………………………………… ……………………………………………

La valeur des tickets existant entre les mains


du Comptable à la même époque était de ……….……… ……………………………………………

le comptable a recu pendant la présente gestion


des tickets pour une valeur de ………………………….……… ……………………………………………

Somme égale à celle récapitulée ci-dessus et au


Crédit du compte «tickets en dépôt» ………….…….……… ……………………………………………

Clos et arrêté par le soussigné :


le président du conseil Le receveur municipal
communal Ou le percepteur

A-5- Destruction des tickets


Les carnets existant au 31 décembre entre les mains du régisseur ou
de ses préposés continuent à être employés dans l'ordre des séries et des
numéros des tickets et les soldes accusés à cette date au compte « tickets

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remis au régisseur communal» sont reportés automatiquement au 1er
janvier.
Toutefois, des destructions ou des incinérations peuvent avoir lieu à
toute époque de l'année s'il est reconnu que les tickets présentent un
défaut ou une malfaçon rendant malaisée la tâche des agents collecteurs,
ou encore si des carnets deviennent inutilisables en raison de la
suppression de ce mode de perception des taxes.
Les destructions ou incinérations de tickets sont effectuées en
présence du gouverneur ou de son représentant et du comptable
assignataire ou percepteur. Le régisseur municipal s'adjoint à eux lorsqu'il
est procédé à une destruction de tickets existant entre ses mains.
Toute destruction ou incinérations fait l'objet d'un procès-verbal
établi d'après le modèle F.P.1511 ci-après.
Le comptable assignataire ou percepteur, le gouverneur, ou son
représentant, le régisseur communal conservent chacun un exemplaire du
procès-verbal de l'opération.
B- Attributions du Régisseur :

Les régisseurs sont chargés des opérations d’encaissement dans les


conditions fixées par une instruction conjointe du Ministre de l’Intérieur
et du Ministre des Finances qui fixera l’organisation, le fonctionnement
des régies de recettes communales, et leur relation avec le comptable
assignataire. Cette instruction n’a pas encore été édictée.
La circulaire n° 2362 du 7 Avril 1969 Ministère de l’intérieur relative
aux ressources budgétaires des municipalités des centres autonnomes et

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des communes rurales demeure applicable en ce qui concerne les
attributions, la comptabilité et les écritures des régisseurs de recettes.
B-1- Encaissement au comptant et sur déclaration :

Les régisseurs sont chargés d'opérations d'encaissements ou de


paiements dans les conditions fixées par instruction conjointe du Ministre
de l'Intérieur et du Ministre chargé des Finances.

L'encaissement des droits au comptant et des taxes déclaratives peut


être assuré par un ou plusieurs régisseurs de recettes. Lesdits régisseurs
peuvent être assistés par des régisseurs suppléants.

Le régisseur de recettes est tenu, dès sa prise de fonctions, de


souscrire, conformément à la législation en vigueur, une police
d’assurance auprès d'une compagnie d'assurance agréée, garantissant,
durant l’exercice de ses fonctions, sa responsabilité personnelle et
pécuniaire.

A la cessation des fonctions du régisseur ou en cas de mutation, un quitus


lui est délivré par l'ordonnateur, au vu d'une attestation du comptable
assignataire, constatant qu'à la fin de sa gestion, ledit régisseur n'est
redevable à la commune ou à l'établissement de coopération
intercommunale d'aucune somme ou valeur.
B-2- Versement des recettes encaissées
L’encaisse des régisseurs commun aux étant limitée à 5000,00dh
ces dérniers effectuent, obligatoirement un versement à la trésorerie
préfectorale ou perception au moins une fois tous les 5jours et chaque
fois que le montant de leurs encaissement atteint ou dépasse le maximum
autorisé.

23
Les sommes versées doivent toujours être égales à un multiple de
10,00dh ; ce n’est que le dernier jour du mois que le reliquat des
recouvrements du régisseur est versé à la trésorerie préféctorale.
Les versements du dernier jour du mois sont obligatoires quel que
soit le montant des fonds détenus par le régisseur. Si le dernier jour du
mois tombe ou un jour férié, il est précisé que le versement prévu pour ce
jour doit toujours avoir lieu la veille.
Des versements spéciaux sont effectués au cours du mois
lorsqu’interviendra une mutation du régisseur.
A chaque versement, le régisseur établit, date et signe un bordereau
succinct mentionnant la nature du versement et la somme versée dont le
montant est arrêté en lettres. Au vu de ce bordereau, le comptable
assignataire ou percepteur délivre une quittance
Ces bordereaux au nombre de deux sont établis par le régisseur,
signés par lui et visés par le président du conseil communal, l’un concerne
les taxes et droits perçus à l’aide de tickets ; l’autre les taxes et droits dont
le recouvrement est effectué au moyen de quittances ils doivent
obligatoirement être remis au comptable assignataire ou percepteur au
moment du dernier versement de chaque mois notamment pour
permettre à ce comptable d’imputer les sommes versées au cours du
mois aux recettes budgétaires et d’assurer en outre la concordance entre
ses comptes et ceux du régisseur.
En ce qui concerne plus particulièrement les taxes et droits perçus
par tickets, le bordereau de classement doit mentionner par nature de
taxe ou droit et par valeur de tickets, le nombre de tickets employés et

24
les sommes encaissées, le total de ces sommes pour chaque taxe ou droit
et, enfin le montant global des perceptions opérées pendant le mois.
Au fur et à mesure de leurs épuisements, les carnets de tickets
sont remis au receveur municipal ou percepteur qui les classe par nature,
valeur, série et numéro ; les carnets sont conservés dans les archives du
comptable et doivent être détruits au début de la 3eme année.
B-3- Mode de recouvrement des droits
la perception des droits en régie peut s’effectuer soit par tickets,
vignettes préalablement pris en charge par le comptable, soit par
quittances.
a- Contexture des tickets
Le recouvrement des produits municipaux à l’aide de tickets,
vignettes.
Les tickets comportent une souche et sont réunis en carnets.
Chaque ticket est détaché de sa souche par l’agent collecteur au moment
du paiement des droits en présence de la partie versante à laquelle il est
remis ; il doit comporter les indications suivantes :
• Nom de la ville ;
• Désignation de la taxe ;
• Montant du droit perçu ;
• Un numéro qui est également reproduit sur la souche.
Le numérotage est fait à l’avance par les soins de l’imprimeur chargé
de la fourniture Il comprend pour chaque catégorie de taxe et par valeur
de ticket une série unique de numéros ininterrompue commençant au
numéro 1 et pouvant aller jusqu’au numéro 100.000.

25
A fin de faciliter la tâches des agents collecteurs et leur éviter des
confusions possibles, il est prescrit aux imprimeurs d’employer dans la
confection des tickets du papier de couleur différente pour chaque valeur
et d’adopter pour l’impression du texte une couleur spéciale à chaque
catégorie de taxe ou droit.
b- Recouvrement par quittance :
1- L’ordre de versement indique :
- L’objet de la recette
- Le montant
- Le décompte
- Daté et signé par l’ordonnateur.
Le régisseur y mentionne le numéro de la quittance délivrée au
moment de l’encaissement.

2- Chaque quittance est établie en présence de la partie prenante, elle


indique obligatoirement :
- La date de la recette
- Le nom du redevable
- Le n° : de l’ordre de versement
- La nature du produit
- Le montant en chiffre de la somme versée
- L’arrêté en toutes lettres de ce montant
- Elle est signée par l’agent collecteur.
c- Gestion des valeurs par le régisseur :
Au cours de chaque année, le Ministre de l’Intérieur (DGCT) adresse
une circulaire aux présidents des communes les invitant à faire connaitre
leurs besoins en tickets et vignettes pour l’année suivante.

26
L’ordonnateur après s’être concerté avec le comptable assignataire,
adresse aux autorités centrales un état spécial faisant connaitre
approximativement par nature de taxe et par valeur les quantités de
tickets qui leur sont nécessaires pour l’année suivante.
Les demandes des tickets ne devant pas excéder les besoins dans
une trop forte proportion. Il est recommandé de tenir compte dans
l’établissement des prévisions : des quantités de tickets employés
pendant l’année écoulée de celles reportées au 1er janvier de l’année en
cours et du nombre de tickets compris dans la fourniture afférente à la
dite année.
Les demandes des communes sont centralisées au Ministère de
l’Intérieur (DGCT) , et servent à la préparation du cahier des charges en
vue de l’appel d’offres qui a lieu chaque année pour la fourniture des
tickets nécessaires l’année suivante à la perception des différentes taxes
communales .
Remise de tickets au régisseur communal
Chaque régisseur en recettes ne doit pas détenir de tickets pour un
montant supérieur aux besoins de deux mois.
Le stock de tickets sera fixé pour chaque régisseur en accord avec le
percepteur, en raison de la moyenne des recettes effectuées au moyen de
tickets pendant une période de deux mois.
Les tickets sont remis au régisseur au vu d’une demande indiquant
par valeur le nombre de tickets nécessaires. Les demandes doivent être
visées par l’ordonnateur.

27
Les demandes de tickets sont arrêtées en toutes lettres, datées et
signées par l’ordonnateur et le percepteur et revêtues de l’accusé de
réception du régisseur de recettes. Elles sont établies en deux
exemplaires dont l’un est conservé par le régisseur et l’autre par le
percepteur.
Réception des tickets par le régisseur
Dès réception des tickets qui lui sont remis par le comptable
assignataire ou percepteur le régisseur en inscrit le nombre et le montant
sur le « registre des comptes du régisseur percepteur, dans le cadre reçu
du percepteur ».Le régisseur en inscrit également le montant sur un
registre d’ordre dit « Mouvement des tickets » préalablement cÔté et
paraphé par le comptable assignataire ou percepteur.
Ce registre est ouvert en autant de comptes qu’il y a de droits divers
perçus par tickets et, pour chaque nature de droits, par valeur des tickets.
La tenue de ce registre est essentielle pour la recherche d’erreurs,
de tickets égarés ou de supercheries ; aussi est-il recommandé de le tenir
à jour avec le plus grand soin et avec beaucoup de ponctualité.
Par ailleurs, les ordonnateurs seront tenus à l’occasion du
changement du titulaire d’une régie de recettes, que ce soit par suite
d’une mutation, d’un départ en congé ou d’une absence prolongée,
d’exiger l’établissement par le régisseur sortant d’un procès-verbal de
remise de service comportant la situation exacte des tickets et valeurs à
sa charge.

28
Ce document sera signé par les deux régisseurs intéressés et
obligatoirement visé par le percepteur trésorier, son original sera
conservé à l’appui de la comptabilité de la régie de recettes.
En cas de discordance, il est rappelé que le régisseur est
responsable des déficits constatés dans sa caisse ainsi que dans celle des
préposés placés sous ses ordres.
Les détournements ou malversations qui peuvent être relevés dans
l’exercice des fonctions d’un régisseur de recettes doivent, si leur
montant n’est pas comblé sur le champ, être constatés par un procès-
verbal établi en trois expéditions par l’argent vérificateur et énonçant
d’une manière sommaire, outre l’indication des sommes, les faits qui
établissent le déficit ou les détournements.
Il y a donc lieu de faire parvenir à ce ministère dès la découverte
d’un déficit de caisse, un rapport circonstancié accompagné d’une
situation de caisse et de deux expéditions du procès-verbal dument signé
par l’agent vérificateur.
Une expédition du procès-verbal et une copie de la situation de
caisse faisant ressortir par commune et par mode de recouvrement le
manquant constaté sera annexé séance tenante à la comptabilité de la
régie de recettes ou le déficit a été découvert.
Le montant du débet est arrêté par le Ministre des Finances après
avis du Ministre de l’Intérieur.

29
a- Livre de caisse tenue de la comptabilité – (modèle n° 20 en annexe)
Le régisseur de recettes tiendra obligatoirement un carnet de caisse
ou toutes les opérations en numéraire sont enregistrées. Il doit être coté
et paraphé par le percepteur.
Chaque page est scindée en deux parties : « recettes » et
« versements au percepteur ».
Dans la partie « recettes » sont enregistrés tous les encaissements
quelle que soit leur cause (nom de la partie versante et la somme
encaissée) en distinguant dans les colonnes différentes les recettes
effectuées par quittances par tickets ou par vignettes.
Dans la partie « versements au percepteur » sont inscrits les
numéros et dates des quittances de percepteur et les sommes qui lui sont
versées, en distinguant les versements concernant les quittances et ceux
concernant les tickets et les vignettes.
Le carnet de caisse doit être arrêté et le solde en caisse dégagé tous
les soirs.
b- Registre « comptes du régisseur avec le percepteur » (modèle n°21 en
annexe)
Ce registre permet de tenir l’ensemble des opérations effectuées
pour chaque commune entre le régisseur et le percepteur. Il est coté et
paraphé par ce comptable.
Ce registre est divisé en deux parties « reçu du percepteur » et
« versé au percepteur ».
Dans la 1ere partie sont enregistrés par date de retrait, le montant
par valeur unitaire et valeur globale, des tickets retirés de la perception.

30
Dans la 2eme partie, sont portés séparément les versements des
recettes effectuées par tickets et ceux effectués pour chaque article
budgétaire par quittances, une colonne « total général » est prévue pour
indiquer le total, les versements par tickets et par quittances. Les
numéros et dates des quittances de décharge du percepteur doivent être
portés dans la 2eme colonne. Cette partie est servie à chaque versement
par le bordereau de classement des sommes versées au percepteur.
Le registre des comptes du régisseur est arrêté à la fin de chaque
mois.
Le montant de chaque colonne est totalisé séparément et le produit
des mois antérieurs est reporté au-dessous de celui de chaque mois de
façon à présenter les totaux depuis le début de l’exercice.
C -Registre comptes du régisseur avec les préposés (collecteurs)-
(modèle n°22)

Ce registre est également subdivisé en deux cadres : « remis aux

préposés » et « reçu des préposés ».

Dans le 1er cadre sont dépouillés les tickets remis à chaque préposé

par le régisseur. La date de remise, le nombre de tickets par valeur

unitaire et la valeur globale y sont inscrits.

Dans le 2eme cadre sont dépouillés dans les mêmes conditions les

sommes versées au régisseur au les préposés chargés des postes de

perception.

31
Ce registre est ouvert au autant de comptes qu’il y a de collecteurs.

Il est également coté et paraphé par le percepteur.

D’autre part, dans le but de faciliter la vérification inopinée de la

caisse des préposés sans avoir recours aux écritures du régisseur, chaque

collecteur détenteur de tickets, sera doté d’un carnet de bulletins des

opérations (modèle n° 23 en annexe).

La contexture de ce modèle, s’il est servi convenablement, mettra

fin aux différends qui surgissent souvent entre les régisseurs et les

collecteurs sur les valeurs à la charge de ces derniers.

Il permettra en outre à tout agent de contrôle (inspecteur,

percepteur, régisseur) d’établir la balance des valeurs, séance tenante,

sans se référer à d’autres écritures.

Chaque versement à la caisse du percepteur au cours ou en fin de

mois donne obligatoirement lieu à l’envoi d’un bordereau de versement

(modèle n°24 en annexe)

La production de ce bordereau, qui doit être servi avec soin, est

indispensable. Cette pièce permet au percepteur d’établir par commune

des quittances distinctes pour les recettes effectuées à l’aide et ticket et

celles réalisées au moyen de quittances.

32
Les quittances de l’espèce qui constituent une décharge du

percepteur doivent être annexées à chaque bordereau d’imputation des

recettes.

B-5- Unité de caisse, Vérification des postes de perceptions,


Situation de caisse.
Unité de caisse
Le caissier du bureau central ne doit avoir qu’une seule caisse
comprenant toutes les recettes qu’il s’agisse de recettes budgétaires
normales, des transactions ou des recettes pour le compte de tiers.
Le registre journalier permet de ventiler les sommes afférentes aux
divers comptes, selon leur destination.
Vérifications par les agents du service de surveillance
Les agents de surveillance affectés à la surveillance des postes de
perception établiront à chaque contrôle de caisse, une situation de caisse
et de tickets dans les conditions suivantes :
a) Si le poste vérifié n’opère que pour un seul article budgétaire et
avec des tickets seulement l’agent de contrôle utilisera un des
bulletins de versement du poste pour servir au décompte des
tickets inutilisés et il indiquera au verso de ce bulletin le détail
numéraire ;
b) Si le poste opère pour plusieurs articles budgétaires et utilisé
simultanément tickets et quittances, l’agent de contrôle
déterminera la situation du poste en décomptant, par article

33
budgétaire, les tickets inutilisés. Il récapitulera ensuite les divers
comptes dans la forme suivante :
Charges Versements

…………………… ……………………
Tickets
Droits de marchés …………………. …………………..

Quittances …………………… ……………………

………………….. ………………….
Tickets
Poids public ……………………. ………………….

Quittances
Droits de
……………………………………………………………………..
…………………… ……………………
Totaux
…………………… ……………………
Doit rester

Poids public …………………….……………..


Valeurs présentées …………………………………..
Tickets ….. Marchés ……………………………………
Numéraire ……………………………………………………………………..
……………………………………………………………………..

Balance : (obtenu par différence avec le doit rester)

Chaque agent de surveillance (le régisseur lui-même lorsqu’il est,


dans les petites villes ou dans les centres autonomes le seul agent de
surveillance) effectuera cette opération aussi souvent que possible, et au
moins deux fois par semaine pour chacun des postes dont il a le contrôle ;
Les agents de contrôle doivent effectuer leurs vérifications avec
minutie ; ils doivent rechercher et redresser les erreurs qu’ils constatent.

34
Si malgré ces redressements, des différences de caisse apparaissent, les
agents de contrôle devraient détruire des tickets pour une valeur
équivalente à l’excédent de caisse relevé et mentionner sur l’agenda de
passage les numéros et séries des tickets ainsi détruits. Si le poste ne
comporte qu’un quittancier ils devraient faire prendre en compte
l’excédent de caisse constaté par l’inscription d’une recette équivalente
au registre à souche.
Il est instamment recommandé de ne procéder à la destruction de
tickets qu’avec circonspection et seulement après avoir acquis la certitude
que l’excédent de caisse correspond à une différence réelle et non à une
erreur d’écriture ou de décompte.
Les fiches ainsi établies seront adressées dans la journée même au
régisseur communal qui procédera à leur rapprochement avec les
écritures tenues au bureau central et les conservera pendant deux années
à la disposition des inspecteurs.
Les vérificateurs chargés de la surveillance des postes, en s’assurant
de la concordance du montant des recouvrements constatés au registre
souche avec celui de la quittance de décharge du régisseur, viseront pour
contrôle chacun des documents et registres vérifiés.
B-6- Règles d’arrondissement des taxes :
Les règles actuellement en vigueur sont reproduites ci-après :
a) Perception au comptant :
Il convient d’appliquer les règles édictées par l’arrêté du directeur des
finances (aujourd’hui ministre des finances) du 20 octobre 1951 (bulletin
officiel n° 2036, du 2 Novembre 1951, page 1695) prescrivant l’arrondissement
au franc inférieur des recettes et des dépenses publiques.
35
En résumé les perceptions de l’espèce doivent être arrondies au
franc inférieur, sauf en ce qui concerne les cotisations et taxes prévues
par le dahir du 26 rejeb 1368 (29mai 1949) (voir paragraphe b ci-après,
relatif à l’établissement des rôles et au recouvrement des impôts directs
et des taxes recouvrées comme en matière d’impôts directs).
Si une même quittance comporte des produits à prendre en recette
à des articles budgétaires différents, il y a lieu d’arrondir les décomptes
par article.

Exemple :
Taxe d’abattage : 37 kilos à 0.065 dhs = 2,4050 arrondi à 2.40
Surtaxe de bienfaisance : 37 kilos à 0,057dhs = 2,1090 arrondi à 2.10
Surtaxe de prophylaxie : 37 kilos à 0,01dhs arrondi à 0,37
Surtaxe de parasites : 3 moutons à 0,05dhs arrondi à 0,15
Total ……………….. 5,02

Les règles rappelées ci-dessus s’appliquent à toutes les perceptions


au comptant, qu’elles soient effectuées par quittances ou par tickets.

b) Perceptions au constaté :

Il convient d’appliquer les règles édictées par le dahir du 36 rejeb 1368


(29 mai 1949) relatif à l’établissement des rôles et au recouvrement des
impôts directs et des taxes recouvrées comme en matière d’impôts
directs (bulletin officiel n° 1915, du 8 juillet 1949).
Ce texte prévoit l’arrondissement à la dizaine de francs supérieure
des cotisations relatives aux impôts directs de toute nature et précise,
bien que cela n’apparaisse pas dans le titre du dahir que ces dispositions

36
sont applicables aux taxes municipales lorsqu’elles ne sont pas perçues au
comptant.
Il faut entendre par « taxe municipale » toutes celles qui sont
recouvrées sur rôles ou en vertu d’états de produits à la seule exclusion
des redevances qui représentent le prix d’une occupation du domaine
municipal

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Table de matière :
Partie I – la régie de recettes, cadre pour le recouvrement
Des taxes communales.

Ch-I la création des régies de recettes et attributions


respectives du régisseur de recettes et du comptable public.

I- création des régies de recettes, et désignation


des régisseurs

A-la procèdure de création et de désignations


B-les conditions nécessaires à l’exercice
De la fonction du régisseur de recettes.

II- Attributions respectives du comptable public


et du régisseur de recettes

A- les attributions du comptable public


A-1- Reception des créances publiques
A-2- Reception des tickets
A-3- Contrôle de l’emploi des tickets par le régisseur
communal et ses préposés
A-4- contrôle annuel de l’emploi des tickets
A-5- Destruction des tickets.

B- les attributions du régisseur de recettes.


B-1- Encaissement au comptant et sur déclaration
B-2- Versement de recettes encaissées
B-3- Mode de recouvrement
a- contexture du ticket
b- recouvrement par quittance
c- gestion des valeurs
B-4- Tenue de la comptabilité
a- livre de caisse
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b- compte courant régisseur-percepteur
c- compte courant régisseur-préposés
B-5- Unité de caisse, vérification postes
De perception, situation de caisse
B-6- Règles d’arrondissement des taxes.

Ch-II Organisation et fonctionnement des services


fiscaux de la commune

I- L’organisation des services fiscaux de la commune


A-la structure organisationnelle d’une régie de recettes.
B-Les conditions nécessaires au bon fonctionnement

II-Les règles relatives à l’assiette fiscale et aux encaissements.


A- Les régles d’assiette Fiscale
(La perception- la constatation- la liquidation- les taxes
déclaratives)
B- Les différents types d’encaissement

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